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FORT FORT LOINTAIN A FERME SES PORTES.
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Hansel ⊱ Chassez le naturel, il revient au galop


FORT FORT LOINTAIN

Gretel Denougatine
J'L'AI BOUFFE TA MAISON EN PAIN D'EPICE

Gretel Denougatine

Hansel ⊱ Chassez le naturel, il revient au galop Tumblr_m0bl3amXfb1r5tdn1

⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
⊱ arrivé(e) le : 24/09/2014
⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
⊱ allégeance : Elle pose son cul où elle veut, même sur le trône je m'en fiche

Hansel ⊱ Chassez le naturel, il revient au galop 51164-Christmas-Colored-Lights



Hansel ⊱ Chassez le naturel, il revient au galop EmptySam 31 Jan - 15:00




Hansel & Gretel
Serre-moi, serre-moi fort et dit moi
que quoi que je fasse, je vais y arriver


Les cris. Les hurlements. Le noir, le vide, et le cœur qui se serre, se resserre pour ne plus étreindre que la douleur. La douleur, la douleur et tout ce qu'elle amène de délires, de chimères et d'hallucinations. D'abord, c'est la peur – d'abord. Et puis le mal – j'ai si mal. J'ai mal et pourtant je m'en fous, parce que je sais que si j'ai mal, c'est parce que ça doit être ainsi. Mais pourtant, pourtant la fièvre et le délire, et l'absence de tout contrôle sur les sens, sur les membres du corps, et même sur ce qu'ils voient de chimères mes yeux... L'absence de contrôle c'est le pire, et c'est ça qui me ronge. Je ne contrôle rien, je suis la patronne, mais je ne contrôle rien, et je suis incapable de contrôler quoi que ce soit. Chaque fois que j'ai du émettre mon grain de sel, j'ai tout foutu en l'air. La vie était belle avant, la vie était trop belle. J'étais heureuse, j'étais bien, mais tout a un prix. Prix du bonheur dégoûtant que je paye aujourd'hui.

Tu es ralentie, Gretel, tellement ralentie... La boutique ne fonctionne plus depuis l'incident du bal de Noël. Mulan est partie, les gens n'ont plus vraiment dans l'esprit d'acheter des friandises, et cette saloperie de bras ne me répond plus. J'ai mal, toujours, encore, c'est comme une litanie qui ne me quitte jamais. Je ne supporte plus de me plaindre de la douleur sans cesse, et quand Alexei me demande si ça va, je suis dans l'obligation de toujours lui fournir la même réponse : « Non, ça ne va pas. » Parce que si je lui disais que j'allais bien et que je n'avais pas besoin d'aide, il ne me croirait pas. Mais la vérité c'est que, oui, je vais bien. C'est juste un bras, et c'est juste qu'un bras qui ne bouge plus, ce n'est pas très pratique quand on est censée cuisiner toute la journée. Et je peste contre moi-même, encore aujourd’hui, de ne pas être sortie de derrière mon buffet beaucoup plus tôt. Si je l'avais fait, Alexei serait sûrement en train de vivre des choses plus palpitantes que sa vie d'employé, ici à la boutique. Je sais que s'il reste, c'est pour veiller sur moi. Parce que je n'admettrais jamais que j'ai besoin d'aide, pour la bonne et simple raison que je ne veux pas que l'on gâche son temps pour moi.

Alexei... Alexei qui range la boutique, trie les bonbons, fais l'inventaire, et recommence encore et encore, minutieusement, chaque jour. Et ses pitreries qui ne le quittent pas davantage que son sourire... Il ne mérite pas cela. Je n'aurai jamais dû l'engager, j'aurai dû le laisser tranquille, et ne pas le souhaiter. C'est mon égoïsme ambiant qui est à nouveau la cause de tout ce mal, moi la cause et personne d'autre. Je le regarde, Alexei, je le regarde travailler dur, encore et encore, et en faire beaucoup plus qu'il ne le devrait. Il est déjà le soir, et pourtant il n'est pas encore parti. Il ne mérite pas cela, et je ne le mérite pas. « Alexei... Tu as très bien travaillé aujourd'hui encore, merci pour ton aide. Mais tu devrais rentrer maintenant, personne d'autre ne viendra et je rangerai la boutique. » Il ouvre la bouche pour répliquer, mais je ne lui en laisse pas le temps. « N'insiste pas, tout va bien. Je fermerai plus tôt, je suis fatiguée... A demain. » Et je retourne dans ma cuisine sans autre forme de procès.

Oui, je suis amère, amère avec l'être le plus adorable qui soit, mais je ne peux pas m'en empêcher. J'ai dit tout à l'heure que j'allais bien. Et c'est vrai, je vais bien, mais différemment. Ce genre de sentiment étrange que tout va bien, et pourtant rien ne vous fait sourire. La fatigue est prenante, le teint est aussi morose que les paroles, et pourtant il n'y a rien qui n'aille pas. La fatigue, c'est sûrement cela, la fatigue. La fatigue d'une colère constante qui ne trouve plus la force d'éclater. Alors oui, oui je suis en colère, contre tout et contre rien, contre moi en particulier, mais je n'ai pas la force d'exploser. Tout ce que je peux faire c'est me laisser tomber mollement sur ma chaise, devant le vieux grimoire de la sorcière. Celui par quoi tout a commencé. Et on ressasse le passé comme une vieille rengaine qui a élu domicile dans la tête et qui ne s'en échappera que lorsqu'on l'aura formulée à voix haute. Hansel.

Oui, je me suis interdit de penser à lui depuis l'accident. Mais c'est plus fort que moi. Hansel, je donnerai cinquante de mes bras pour qu'il soit là, juste pour qu'il soit là et qu'il me promette que ça va aller, que ça va passer. Juste pour qu'il me taquine sur mon bras handicapé, sur ma fierté et sur mon orgueil. Juste pour qu'il me secoue et me demande de me remettre en chasse, de ne pas me laisser m'abattre... Mon chasseur de sorcières. Oui, prendre des vies était une chose affreuse, mais je ne me suis jamais autant sentie entière que lorsque nous étions Hansel et Gretel. Courir, se cacher, traquer pendant des semaines, et finalement atteindre notre but. Ensemble. Parce que c'est ce que nous étions, ensemble, plus liés que jamais. Et aujourd'hui je ne sais même pas s'il est ici ou quelque part au milieu de l'océan.

Il y a quelques mois, je lui aurai hurlé de se taire et de me laisser tranquille avec ces histoires. Je ne voulais plus de cette violence, de ce carnage et de ces meurtres à répétition au nom d'une réputation qu'il fallait honorer en balayant le monde du mal. Mais aujourd'hui je me déteste à rester là, assise à ne rien faire, pendant que l'anarchie prend le pas sur la liberté et que, peut-être, Potté est quelque part dehors, à se faire massacrer, ou peut-être s'est-il mis dans une situation irréversible, pendant que moi, mes petites fesses qui ne bougent pas de la boutique, je regarde la violence et l'indécence depuis ma fenêtre. Je la regarde, je l'observe, et bon sang ce que je l'envie. Gretel, la petite vendeuse parfaite reste chez elle et se tient droitement contre tout cela, les rebelles et tout le sombre des âmes humaines qui rôdent dans la nuit, alors qu'au fond, tout ce qu'elle aimerait c'est les rejoindre, être libre, et enfin se défaire du carcan que sa conscience culpabilisée et culpabilisante a mis des mois à lui forger. Trop de massacres, et trop de vies prises par mes propres mains, mais au fond, c'est ce que j'aime. Tuer. Tuer pour rétablir l'ordre. Tuer le mal au berceau et traquer, suivre d'instinct, ne plus réfléchir, ne plus penser, pensée qui me tue de l'intérieur, culpabilisante plus encore que la vue du sang du nouveau né sur l'épée fraîchement souillée. Parce que c'est ce que tu es, Gretel, une traqueuse. Une tueuse, une chasseuse de sorcière, une aventurière, une machine de guerre. Potté l'avait bien compris, Potté l'a toujours su. Quant à Hansel... Hansel était celui qui m'avait permis d'être qui j'étais, sans frontières, sans limites. Et voilà que j'ai perdu l'un et l'autre parce que je me suis confortée dans une peur sans nom.

J'aurai pleuré si je n'avais pas si mal. Je suis une source tarie, sèche d'avoir tant pleuré pour rien. Je suis aussi sèche que l'écorce d'un arbre, et mon cœur me gratte et me racle dans la poitrine. Gretel légère, Gretel sucrée, envolée. Ne reste qu'un morceau de chair informe qui ne sait pas ce qu'il fait là, qui ne sait pas ce qu'elle doit faire. Le grincement du parquet derrière moi, ce grincement ultime qui fait se tordre mon estomac, peut-être, apportera-t-il une réponse à la torture de mon cerveau. Une silhouette trop familière, trop douloureusement familière, je vois son reflet derrière moi, dans la vitre qui me fait face. Et ces cheveux trop longs, ce manteau trop noir et cette barbe trop épaisse, mais c'est bien la moitié de mon cœur qui vient d'entrer.

Je ne sens rien, je ne ressens rien, rien qui pourrait s'apparenter ni au remord, ni au soulagement, ni même à la colère. Je me retourne pour faire face à celui qui me connaît mieux que moi-même, mon frère, ma chair, mon sang, et je ne sais même plus quoi ressentir.
« Hansel ? »
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Hansel ⊱ Chassez le naturel, il revient au galop EmptySam 14 Fév - 22:53




Hansel et Gretel
l'amour consiste à ouvrir des portes et des fenêtres, pas à bâtir des prisons.

Il se remémorait les rues, les allées, les échoppes qu'il avait croisé chaque matin pendant des années. Il se remémorait le doux soleil qui caressait agréablement sa peau, le rire de Gretel dans ses oreilles, les après-midi sucrées. Il se remémorait toute cette ancienne vie qu'il avait quitté brusquement, tout en refaisant le même trajet qu'avant, celui qui avait un goût de nostalgie. Pourtant, lorsqu'il pénétra enfin dans Romeo Drive, Hansel le remarqua bien, que ces rues, ces allées, ces échoppes, rien, absolument rien n'était comme cet avant tant ressassé. Les devantures des magasins étaient fades, la vieille dame qui s'asseyait toujours près de la fenêtre de La fleur bleue épines rouges pour regarder les passants se mouvoir n'était plus là, et même le sol semblait plus boueux, plus dangereux. C'était comme revenir sur un champ de batailles après l'assaut sanglant, comme déterrer des morts pour essayer de les sauver de leur triste sort. Hansel détesta tout de suite cette ambiance maussade, qu'il avait vu s'installer progressivement depuis le fameux bal où il n'était pas allé. Il la ressentait jusque dans ses propres entrailles qui se nouaient à mesure qu'il avançait dans l'avenue. Et c'était douloureux, si douloureux de voir que tout le monde demeurait immobile, dans un état d'attente constante, le souffle coupé, comme par mesure de précaution. Les passants lui apparaissaient comme des pantins vivants qui ne sauraient pas où aller, et comment, ils erraient à ses côtés sans pour autant l'être. Leurs esprits étaient encore au château. Le merveilleux château de cette merveilleuse Marraine la bonne fée, détruits tous les deux par une tout aussi merveilleuse bombe. Hansel aurait préféré demeurer sur l’Écorchée, s'enfuir très loin sur les flots, avec Sinbad, Lorcan, et cet équipage qui ne devrait en aucun cas être touché par cette ignominie. Pourtant il était bien en train de parcourir la capitale, après une nuit d'un sommeil plus ou moins terrestre, plus ou moins agitée. Il était là, parce qu'il le devait, et si un jour cette envie de mettre définitivement les voiles pour quitter ce monde-là se concrétisait finalement, il lui faudrait emmener avec lui toutes ces personnes restées à terre, et qui ne méritaient pas de le rester. Rouge. Jeiran. Ulrich. Que leur étaient-ils arrivés ? Et Gretel ? Ses pensées se rattachaient toujours à elle, à tout moment. Il n'y pouvait rien, il avait été élevé à ses côtés, avait appris d'elle, plus qu'il n'aurait réussi à l'avouer. Jadis, ils raisonnaient toujours ensemble, évaluant les idées de l'autre pour parfaire les siennes, s'écoutant attentivement avant de faire quoique ce soit, percevant leurs paroles, celles qu'ils prononçaient, comme les autres, inaudibles aux oreilles d'autres. Jadis, il aurait même su ce qui était arrivé à sa sœur bien avant elle, et vice-versa. Au moins savait-il encore aujourd'hui où elle était.
Il lui fallait juste prendre son courage à deux mains pour observer l'étendu des dégâts, et le ressentir jusque dans son cœur.

Miel et Épices n'avait pas changé, elle. Lorsque le matelot arriva après quelques centaines de mètres de débris et nuages gris en tout genre, il se stoppa devant sa façade, toujours la même, intacte et tranquille. Il y avait de ces choses qui restaient comme dans vos souvenirs les plus anciens, et qui remettaient un peu de baume sur un cœur malmené car il fallait bien que certains repères demeurent dans le temps pour que la vie ne soit pas qu'une vaste folie insipide. Cela eut le mérite de le rassurer un peu, et lorsqu'il posa sa main sur la poignée pour entrer, il se dit que l'intérieur du magasin serait comme l'extérieur. Il ne pouvait pas en être autrement. Les bonbonnes de sucreries, le comptoir, l'arrières-boutique toujours un peu mal rangée, mais assez pour sembler organisée, l'échelle bancale et la bonne odeur constante. Tout serait là, à la place même où Hansel l'aurait laissé. Tout, hormis un seul élément. Celui qui se montrait le plus net dans son esprit embrumé. Le plus essentiel. Le plus évident, aussi. Celui qui, à bien y réfléchir, était le seul à retenir son attention. Et cela aurait pu le faire sourire amèrement, comme dans une macabre ironie, de le voir se tenir à la même place que cette matinée houleuse de son propre départ, il y avait sept mois de cela. Ce petit corps frêle, ce squelette fait de chimères, celles d'Hansel. Gretel. Comme un cadavre attendant son heure, un mort qui n'en avait pas l'air, et qui avait trompé tout le monde en paraissant vivant, ce qui n'avait que retarder son repos éternel car personne ne s'était occupé de lui porter chance pour son voyage vers l'au-delà. Pas de pièce en argent glissée entre ses dents afin de payer le passeur. Ce dernier restait immobile dans sa barque, seuls ses bras se mouvant pour l'emmener au large, vers la seule issue possible, contraignant de ce fait des centaines d'âmes à une errance sans but, jusqu'à la prochaine décision des grands de ce monde, qui se terraient eux-même dans leurs prisons. Gretel semblait faire parti de ces âmes blessées. Et lorsque son frère le remarqua enfin, en l'observant de dos, sans faire un bruit, il en eut le souffle coupé. C'était la douleur qui l'envahissait, et qui causait ses ravages. Il n'avait pas seulement mal dans ce bras inutile, mais dans tout son corps. De tout son cœur. Hansel et Gretel avaient toujours été comme jumeaux, liés par les mêmes instants, les mêmes secondes volées. Aujourd'hui, ils semblaient avoir cent ans, l'un comme l'autre. Ils avaient vécu aventures et mésaventures. Ils avaient vu le laid, le beau aussi, parfois. Ils avaient goûté à tout, et surtout au pire. Et maintenant, ils étaient fatigués. Ils ne demandaient que le repos. Le repos d'esprits confrontés à plusieurs mondes différents à la fois, tiraillés entre deux eaux.

Lorsque leurs prunelles se rencontrèrent finalement, après des mois d'aveuglement, Hansel ressentit la fatigue qui envahissait la boutique. Et sa sœur. "Hansel ?" Il fut nerveux en comprenant que dans le bruit des vagues de l'océan, il avait égaré cette voix qu'il aimait tant, mais se ressaisit. Après tout, ce n'était pas celle d'avant, pas tout à fait du moins. Elle avait changé, à l'instar de celle qui l'utilisait fébrilement. Elle était plus adulte, mais tout à la fois semblait plus faible, comme venant d'une enfant oubliée dans une existence trop grande pour elle. Il malmena sa lèvre inférieure un instant de silence planant au dessus de leurs têtes immobiles, témoins de leur lien de parenté. Puis il se dit enfin qu'il ne devait pas être fatigué, lui aussi. Ce n'était pas une obligation, c'était un devoir. Parce que toujours, lorsqu'un Denougatine tombait, l'autre l'aidait à se relever, et que le repos ne viendrait jamais. On ne dormait pas complètement lorsqu'on était un chasseur de sorcières. Et on veillait sur sa sœur lorsqu'on était un frère.  
"C'est moi, je suis rentré." réussit-il à articuler, avec un sourire qui se voulut rayonnant, tout en osant pas pour autant l'être complètement. Il devait avoir tout l'air d'un fugueur qui revenait finalement sur ses pas après de longues nuits blanches passées avec ses amis. Mais son cœur lui, ne trompait pas. Il ne ressentait ni les remords de la fugue, ni celui de la dispute, du moins plus maintenant. A leur dernière rencontre, peut-être. Puis après, longtemps après, jusqu'à ce qu'il n'oscille plus que légèrement, et trouve un équilibre dans ses sentiments. Hansel l'avait fait, le point. Il s'y était obligé, pour ne pas revenir les idées embrouillées – pas entièrement en tout cas. Il en savait assez sur lui-même pour pouvoir à nouveau s'occuper de ceux à qui il tenait. Il fallait être d'abord capable de se secourir soi-même pour espérer un jour secourir les autres. "Je savais que tu serais ici !" souffla-t-il, en joignant ses mains derrière son dos, sans oser bouger, par peur de voir la boutique s'évanouir sous ses yeux impuissants, et retourner au point de départ – celui de la tristesse, et de la haine incompréhensible. "Ce n'était pas bien compliqué en fait, même si pour tout t'avouer je pensais à cette heure-ci te trouver dans les cuisines à t'affairer sur une fournée de gâteaux." Haussant les sourcils, ce fut un ton doux qu'il prit, et son sourire se transforma malgré les noirs moments qu'ils vivaient tous, en un sourire mutin. "Enfin, tu as raison c'est vrai. Il y a foule ici, il fallait vraiment quelqu'un en haut pour servir les clients !" Il la regardait toujours, ses yeux imprimant sous ses paupières ses traits qu'il ne connaissait que trop bien, et sa voix résonnant dans ces lieux qu'il avait quitté, en pensant néanmoins, au fond de lui, qu'il y reviendrait.
Après tout, on regagnait toujours notre passé, d'une manière ou d'une autre.
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Gretel Denougatine
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⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
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Hansel ⊱ Chassez le naturel, il revient au galop EmptyMar 17 Mar - 16:51




Hansel & Gretel
Serre-moi, serre-moi fort et dit moi
que quoi que je fasse, je vais y arriver


Il est étrange de se dire que pendant des mois, la rancoeur et la haine peuvent être tournés vers le simple souvenir d'une personne. Gretel rêvant de la souffrance d'Hansel, c'était une chose inimaginable. Et pourtant, dans mes plus sombres moments de perdition de l'esprit, j'avais tant rêvé qu'il souffre dans sa nouvelle vie et qu'il me revienne, tout plein d'un remords enfantin et suppliant. Egoïsme fraternel, mais égoïsme génétique. La noirceur de mon âme, je l'avais enfermée dans un pot à biscuits et caché bien en dessous du comptoir. Je le rouvrais de temps en temps, ce caractère si semblable à celui du père, ce caractère capable de maudire la terre entière sans aucun remords. "Tu ressembles tant à ton père, Gretel." Combien de fois cette phrase m'était-elle prononcée à moi ? Des dizaines, des centaines de fois, si bien que j'ai commencé à avoir peur de moi-même. Cette folie, cette rage, cette envie de tuer, de faire du mal, je sais bien que c'est moi, mon moi profond. Alors j'ai renié tout ce qui faisait de Gretel la chasseuse de sorcière celle que j'étais vraiment, trop blessée de ressembler naturellement au paternel, cause de la vie de malheur, cause de la souffrance d'un frère que je n'arriverai jamais à consoler. Gretel Denougatine, je l'ai cousue de toutes pièces, le va et vient de l'aiguille dans la chair pour accrocher ce sourire bienveillant à ma face trop morne. Mais le fil se dégrade, les coutures craquent, le tissu tombe en poussière. A trop racler la carapace, les morceaux tombent et se détachent.

Et pourtant il est ici. Le frère tant aimé, le frère tant blessé par une sœur trop cruelle, trop égoïste. C'est bien simple, il revient toujours, comme un refrain, la chanson de nos vie qui ne se taira jamais. Et les mots prononcés dans le silence poussiéreux de la boutique qui finissent de craqueler la carapace cousue de toutes pièces. "C'est moi, je suis rentré." Il est étrange de se dire que pendant des mois, la rancœur et la haine peuvent être tournés vers le simple souvenir d'une personne. Je t'ai maudis, Hansel, tant de fois que la voix s'est éraillée, s'est dissoute, a disparu. Mais tes mots sont comme une gomme céleste qui efface toutes les blessures du passé. J'aurai damné mon âme pour entendre ces mots des mois plus tôt. Mais il était trop tôt. Je n'aurai pas compris leur importance. Aujourd'hui tu as fait s'envoler la haine, l'amertume, et les lambeaux de chair cousus à mon âme. Je suis désolée, petit frère, de te faire assister au spectacle de ma noirceur, mais il est temps que Gretel refasse surface. Elle est restée enfermée trop longtemps, tu comprends ? Le pot s'est cassé, il est tombé, s'est brisé. C'est le moment. Et même si l'enveloppe charnelle n'est pas très reluisante, je te promets que je suis bien de retour. "Tu sens la mer."

"Je savais que tu serais ici ! Ce n'était pas bien compliqué en fait, même si pour tout t'avouer je pensais à cette heure-ci te trouver dans les cuisines à t'affairer sur une fournée de gâteaux." - "Où veux-tu que je me trouve de toute façon ? Je me suis enchaînée à cette boutique, je refusais de partir. Je savais qu'en restant ici tu ne te demanderais jamais où je suis. Tu imagines si tu devais me courir après ? Je te rappelle que je coure trois fois plus vite que toi."
La souffrance des retrouvailles, non merci. Tout cela, c'était pour avant. Hansel et Gretel, je leur donne un souffle d'espoir. Tu as choisi ta voie, tu t'y épanouis et c'est la plus belle preuve d'affection que tu puisses me fournir que d'être là, devant moi. Tu sais tout de moi, tu le sais mieux que quiconque. Tu savais que je t'attendrais, et d'une certaine manière, je n'ai jamais cessé de t'attendre. Tu savais que je serai là, et dieu sait que dans de meilleures conditions je serais effectivement en train de cuisiner. Le regard qui se perd sur le bras inutile, encore douloureux, et le geste tout aussi inutile de bouger le membre pour voir s'il fait encore mal. La grimace de confirmation, le soupir de résignation et de perplexité devant ma propre stupidité d'humaine.

"Enfin, tu as raison c'est vrai. Il y a foule ici, il fallait vraiment quelqu'un en haut pour servir les clients !" Dieu merci Hansel, te revoilà. Vraiment. Oubliées la gêne et le doute de savoir comment l'on sera accueilli. A cet instant il me semble que tu n'es jamais parti, que rien de tout ce qui nous est arrivé n'a eu lieu, et je revois dans tes yeux ce qui ne m'a jamais fais douté de moi. "J'aimerai bien cuisiner petit malin, mais même toi tu serais incapable de faire des croissant avec un bras en moins. Je ne suis pas infaillible je te rappelle. J'ai juste un membre inutile qui tarde à guérir. Il est comme toi ce bras, il aime se laisser désirer." J'essaye de le détailler mais je n'y arrive pas. C'est comme s'il n'avait jamais quitté la pièce, et je ne suis même plus émue qu'il soit revenu. J'aime le voir ici, et pour moi il ne s'est jamais rien passé de fâcheux entre nous. Il est entré ici comme on entre dans une bulle du passé. Les sentiments négatifs balayés à la porte, je suis incapable d'être amère avec lui. Pourtant, dieu sait la couleur noire de mon cœur en cet instant. Tu es heureux, Hansel ? Ta sœur est là. Elle ne partira plus, maintenant.

"Comment tu as su pour moi ? Qui te l'as dit ?" Le pourquoi déguisé, mais je saurai bien pourquoi. Les mots qui sortent d'eux-même, mais la volonté de parler. De lui parler. De lui donner une dimension réelle. Le retenir encore un peu plus longtemps, le temps de me retrouver. La cruauté est rouillée depuis le temps. Alors laissez-moi encore le vecteur de ma motivation un peu plus longtemps près de moi. Histoire de retrouver Gretel.
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Hansel ⊱ Chassez le naturel, il revient au galop EmptyDim 29 Mar - 18:30




Hansel et Gretel
l'amour consiste à ouvrir des portes et des fenêtres, pas à bâtir des prisons.

C'était si étrange, de revenir ici après tout ce temps. Il semblait à Hansel que des années s'étaient écoulées depuis qu'il avait mis le pied en dehors de Miel & Épices, cet étrange matin ensoleillé, où il avait empaqueté ses quelques affaires sous les yeux d'une Gretel dévastée. Et pourtant, à bien y regarder, la boutique était restée comme à son souvenir, intacte, tranquille, elle se dressait à côté des plus grandes, un peu biscornue par sa manière d'être et les circonstances de sa naissance, mais elle était là, et semblait vouloir y rester pour une éternité encore. Cette impassibilité, cette vérité dans l'absurde apaisait Hansel, même s'il semblait tanguer un peu par ici, comme pour imiter le roulis constant de l'océan auquel il s'était habitué avec joie, et peine parfois.  Ou peut-être était-ce à cause du regard de sa sœur, qui se rendait compte de tout cela en même temps que lui. Voilà. Ils en étaient arrivé à ce point là de l'histoire. Celui où ils se mettaient à comprendre, à voir. Il ne leur servait plus à rien de se disputer comme des enfants, car vraisemblablement ils n'en étaient plus. Les Denougatine avaient compris.
Ils avaient compris que tout ce qu'ils avaient fait, cela avait été ensemble, et que de part cela ils étaient encore lié, qu'ils l'avaient toujours été, et qu'ils devraient le rester, surtout en cette période si propice aux erreurs. Et c'était un soulagement que de se dire que leurs querelles ne recommenceraient plus. Qu'Hansel, de toute la volonté dont il pouvait faire preuve, ne laisserait pas la rancœur l'envahir à nouveau pour détruire tout sur son passage, y compris un duo qui devait le redevenir. En détaillant son aînée, comme elle le faisait pour lui qui sentait la mer, il se rendit compte que cette dernière lui avait énormément appris. C'était en la parcourant qu'il en était venue à la conclusion que c'était en se séparant des personnes qui nous étaient chères qu'on se rendait finalement à l'évidence : on les aimait, en effet. On pouvait tout faire pour leur bien-être, et le passé, tous les mots dits, et les non-dits ne rentreraient jamais dans l'équation de notre amour pour eux, car ils faisaient parti intégrante de notre vie, ils en étaient un pilier irremplaçable, une armure invincible. On ne s'éloignait pas de nos protections, surtout dans ces moments-là. Et si c'était le cas, on revenait toujours.
C'était ce qu'Hansel était en train de faire.
"Où veux-tu que je me trouve de toute façon ? Je me suis enchaînée à cette boutique, je refusais de partir. Je savais qu'en restant ici tu ne te demanderais jamais où je suis. Tu imagines si tu devais me courir après ? Je te rappelle que je coure trois fois plus vite que toi." "C'est vrai, tu es une meilleure coureuse que moi... Sinon tu ne m'aurais jamais rattrapé !" répondit-il du tac au tac, parce que c'était un reflex, une loi même entre frère et sœur. La plaisanterie fut agrémenté d'un petit sourire amusé, et lui évita de détailler son bras faible, ce qui aurait réussit à l'énerver. Il ne voulait pas l'être, pas aujourd'hui. La colère engendrait la vengeance, et il savait comme elle était amère et dure à supporter. Il en avait fait de nombreuses fois les preuves. Même si elle faisait du bien, elle ne résolvait jamais rien. Si au fond de lui, il savait contre quoi s'énerver, et que cela attisait un peu plus encore sa haine, il se taisait ici même. Ce n'était pas le moment. C'était simplement celui d'Hansel et Gretel.

A la moquerie du plus jeune, la sœur répondit. Et cela fonctionna comme avant. C'était si agréable que cela en donna un instant le tournis à l'ancien confiseur, qui après avoir longuement observer Gretel se mit à déambuler dans la pièce, en faisant le tour pour s'imprégner à nouveau de ces lieux si familiers. "J'aimerai bien cuisiner petit malin, mais même toi tu serais incapable de faire des croissants avec un bras en moins. Je ne suis pas infaillible je te rappelle. J'ai juste un membre inutile qui tarde à guérir. Il est comme toi ce bras, il aime se laisser désirer." Ses paroles le touchèrent en plein cœur, et il ne put s'empêcher de rapidement s'approcher d'elle pour déposer un baiser sur sa joue pâle et froide. Un silence se fit entendre, et son sourire disparut mais c'est avec sincérité qu'il parla, doucement. "J'espère qu'il ne sera pas aussi têtu que moi et qu'il mettra moins de temps pour se rendre compte qu'il est très important ici !" La fin de ses paroles fut ponctuée par la réapparition de son sourire, qui montrait qu'il plaisantait, du moins un peu. Oh, il n'était pas si désinvolte que cela. Hansel avait une idée en tête, et cette dernière était très sérieuse. En se détachant d'elle, il l'écouta à nouveau, et répondit à ses questions tout en s'approchant des fenêtres pour ouvrir les volets restés fermés. "Bon sang, on se croirait dans un caveau ! Tu sais, j'ai appris que tu étais blessée, pas que tu étais passée de vie à trépas... Il y a une certaine nuance là-dedans tu ne crois pas ? Et rester enfermé dans le noir n'est pas la bonne solution quand on est encore vivant !" Ne pas se laisser abattre. C'était le mantra des Denougatine. Et Gretel aussi devait le respecter. Hansel l'y aiderait en tout cas. Il se tourna vers elle après avoir ouvert en grand les fenêtres, ce qui emmena de l'air pur dans la pièce, un début sur le chemin de la guérison.  "C'est Blanche qui me l'a dit, je suis passé à la crèmerie, elle était sur mon chemin... et puis- tout le monde en parle, tu sais." Il était redevenu plus posé, soudainement, et un peu plus sombre. "Elle m'a aussi dit que quelqu'un venait tous les jours depuis pour s'occuper de la boutique et de tes soins. C'est très gentil !" La légère brise qui se fraya un chemin à travers la pièce, dos à lui, fit voleter sa tignasse brune et le fit frissonner, mais il continua, les yeux fixés sur Gretel, un peu gauche dans ses manières mais très concerné. "Je suis désolé... Ça aurait du être moi, c'est mon rôle." Comprenant qu'il la fixait en disant tout cela, il baissa les yeux, comme honteux, mais les releva rapidement. Ne pas se laisser abattre. "Mais je peux t'être utile quand même, au moins un peu ! Tu as de la chance j'ai amené avec moi mes deux bras, alors ce qu'on peut faire, c'est que je t'en prête un, et que je te montre que moi, je sais faire les croissants d'une seule main." Il espérait que cela fonctionne. De tout son cœur. Il espérait ne plus avoir de remords, sans pour autant se montrer égoïstes. Il espérait beaucoup de choses, dans un monde où l'espérance n'était plus de mise. Mais il espérait pour sa sœur, alors il savait que cela irait, comme toujours.
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FORT FORT LOINTAIN

Gretel Denougatine
J'L'AI BOUFFE TA MAISON EN PAIN D'EPICE

Gretel Denougatine

Hansel ⊱ Chassez le naturel, il revient au galop Tumblr_m0bl3amXfb1r5tdn1

⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
⊱ arrivé(e) le : 24/09/2014
⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
⊱ allégeance : Elle pose son cul où elle veut, même sur le trône je m'en fiche

Hansel ⊱ Chassez le naturel, il revient au galop 51164-Christmas-Colored-Lights



Hansel ⊱ Chassez le naturel, il revient au galop EmptyDim 5 Avr - 19:17




Hansel & Gretel
Serre-moi, serre-moi fort et dit moi
que quoi que je fasse, je vais y arriver


La légèreté n'est plus de mise, mais la fraternité, elle, est une émotion que j'avais oubliée. Hansel et son sarcasme, Hansel et sa répartie maladroite. Mais tout cela ne peut que réveiller dans mon coeur une étincelle que je pensais recouverte du sable des regrets depuis longtemps. Il est comme ça, le Denougatine. Lorsque je me sens perdue, noyée dans les ressentiments, il revient au moment où on ne l'attend pas, pour creuser tout autour de moi un halo de douceur. Il me hisse sur le rivage et me remet dans le droit chemin. Ne jamais se laisser abattre. Oui, c'était notre devise, il y a bien longtemps. Avant qu'Hansel ne devienne le marin, avant que Gretel ne devienne vide. Quand Hansel et Gretel étaient encore les Denougatine, que tout le monde savait qui ils étaient et qu'ils étaient plus craints que respectés. Aujourd'hui, tout le monde sait que la pomme a roulé loin de l'arbre, mais que le souvenir est toujours là pour taper dedans et le renvoyer aux racines. Je suis la racine, Hansel, et toi tu es le fruit de notre amour. La tisseuse de lien mythique n'a jamais coupé le fil qui nous lie. Et si toi tu as mal, alors je ressens doublement ta douleur. C'est mon frère, ma chair, mon sang qui se tient devant moi, tout homme qu'il est devenu. Il n'y a plus de place dans son cœur pour l'enfant qui m'avait été enlevé des mois plus tôt. Aujourd'hui je te redécouvre, je t'aime plus que jamais, et je me rends compte que je connais si peu de toi. Que fais-tu, quand tu es loin de moi ? T'arrive-t-il de regretter ? M'aimes-tu encore, comme avant ? Resteras-tu ? Laisses-tu derrière toi un quelconque amour ? Une amitié infaillible ? Souffres-tu ? Te bas-tu souvent ? J'ai devant moi la solution à mon cœur vide, mais qui a surgit dans un nuage de questions. Ta simple présence est souffrance, mais elle est soulagement et amour. Elle est aussi promesse de lendemains ensemble, et le temps des questions viendra bien assez tôt. Ce simple baiser qui s'est échoué de tes lèvres sur ma bouche est le témoin des promesses que tu viens de me faire. Et ce simple contact me fait réaliser que le temps des chimères est révolu. Tu es là. Juste là. Et toi aussi, Hansel, tu dois avoir la tête pleine de questions à me poser. Mais je ne suis pas prête à y répondre. Parce que je ne connais pas les réponses.

Ton humour, maladroit, qui se veut une boutade, rien de plus. L'allusion à la mort, au caveau, et pourtant, Hansel Denougatine, jamais tu ne penseras avoir été plus proche de la vérité. C'est la mort de Gretel qui a sévit entre ces murs, ces quatre murs que tu connais mieux que quiconque. Gretel la douce, Gretel la bienveillante, Gretel et son rouleau à pâtisseries. Elle est morte. Je l'ai assassinée. On m'a poussée à l'assassiner. L'amertume, l'animosité, la rancœur, toutes les trois étaient l'influence qui m'ont obligée à poignarder mon idéal d'un coup de poignard dans le cœur, et me voilà redevenue moi. Démunie face à un monde que je ne connais plus. Face à des gens trop changés. Réveillée d'une longue léthargie qui ressemblait à un beau rêve. Aveuglée par la lumière trop forte du soleil, grillées les rétines après avoir retiré le bandeau de mes yeux souillés par la cruauté. Ôté le bâillon qui empêchait ma soif de sang de s'exprimer. Gretel Denougatine est morte. Gretel la chasseuse de sorcières, l'assoiffée, la sans pitié, est là, bien réelle, revenue d'un long sommeil endolori. Et le passé à franchis le seuil de mon coeur, comme tu es entré dans la boutique Hansel. Pour me faire du bien. Pour me retrouver. Pour vérifier que je suis toujours vivante.

"C'est Blanche qui me l'a dit, je suis passé à la crèmerie, elle était sur mon chemin... et puis- tout le monde en parle, tu sais. Elle m'a aussi dit que quelqu'un venait tous les jours depuis pour s'occuper de la boutique et de tes soins. C'est très gentil !" Blanche ? Je ne la connais pas plus que cela. Si elle est au courant, c'est que la ville parle encore plus qu'auparavant. Fort Fort Lointain ne se soucie pas de Gretel Denougatine. Fort Fort Lointain attend le verdict pour savoir qui a fuit, qui a trépassé, qui est condamné, qui s'est terré. Je compte parmi les victimes, mais certainement pas parmi les peureux. Et Alexei... Si bon, si doux. Il aura un choc quand il verra ce que je lui laisse. Un cœur fané, une boutique miteuse. Si tel est son cadeau de remerciement, il me claquerait la porte au né que je ne m'en étonnerai pas.
"Il s'appelle Alexei. Je l'ai engagé pour m'aider et il est devenu un très bon ami. Il m'a secouru assez rapidement et grâce à lui les dégâts ont été minimisés. Je ne lui serai jamais assez reconnaissante pour ce qu'il a fait pour moi..." Il me fixe de ses yeux profonds, et la caresse de ce regard mi-anxieux mi-soulagé est douce. Plus douce qu'elle ne l'a jamais été. Moi aussi je te fixe, mon frère. J'ai peur à présent qu'un simple battement de cil ne t'efface de mon champ de vision, rêve trop beau devenu réalité. Mon cœur sait que je suis soudée au tien, mais mon âme, elle, ne demande qu'à être rassurée.

"Je suis désolé... Ça aurait du être moi, c'est mon rôle. Mais je peux t'être utile quand même, au moins un peu ! Tu as de la chance j'ai amené avec moi mes deux bras, alors ce qu'on peut faire, c'est que je t'en prête un, et que je te montre que moi, je sais faire les croissants d'une seule main." - "Arrête, Hansel. Ce n'est pas le moment de s'en vouloir. Ce n'était plus ton rôle. Quand tu es parti, tu as chargé Potté de veiller sur moi. Il ne l'a pas fait. Il me l'avait promis à moi aussi. Mais il n'était pas là. Et j'ai été assez sotte pour croire qu'il allait venir à temps, juste.. pour moi ? Je suis encore plus stupide que je ne l'étais en te retenant." Une source tarie hein ? Si ces larmes sont réellement celles propagées par mon cœur, vide, blessé, alors pourquoi ne sont-elles pas des larmes de sang ? Elles sont aussi vide que ce palpitant qui bat encore sans but aucun. Heureusement, Hansel a baissé les yeux, juste assez longtemps pour faire disparaître ces témoins de ma honte. Je suis stupide. Plus encore qu'il ne pourra jamais l'imaginer. Potté m'a fait du mal, plus qu'aucune autre femme n'aurait pu endurer, et pourtant il est là, dans ma maison. Je le cache, parce que je l'ai décidé. Parce que je suis stupide. C'est un fait. Mais Hansel ne doit pas le savoir. Il sera déjà bien assez énervé par cette promesse brisée. Pas la peine d'en rajouter ou de risquer un meurtre sous mon toit... pendant que cette boutique l'est encore. "Mais merci d'être revenu. Je suis heureuse que tu sois... rentré." J'avais besoin de toi, Hansel. Tant besoin de toi. Et tu es là, devant moi. Et tous ces mots que je voudrais te dire, toutes ces choses que j'ai à te confesser... Mais ce n'est pas le moment. Le temps des aveux viendra. Il arrivera plus tôt que nous le pensons. Comme toujours.

"Et pour ta gouverne, frangin, même avec un seul bras je cuisine plus rapidement que toi. Mais est-ce vraiment pour faire des pâtisseries que tu es là, Hansel ? Et dis moi la vérité. Plus de mensonges. Je suis trop fatiguée pour en écouter un de plus." Les retrouvailles ont été les plus belles qu'il aurait pu me donner, mon frère, mon amour, mon sang. Mais les feux-semblants, je n'en peux plus. Il a une idée derrière la tête. L'instinct animal reprend le dessus. Je le sens, je le sais. Et s'il est venu pour ce que je soupçonne, alors le duo Denougatine se remettra sur les rails bien avant que cette saleté de bras n'ai le temps de me faire moins mal. On ne sait jamais quand la violence frappe à la porte. Elle se déguise de gentillesse et d'amour, mais le danger n'est jamais loin. Jamais loin en ce moment dans l'anarchie de Fort Fort Lointain.
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