AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORT FORT LOINTAIN A FERME SES PORTES.
-28%
Le deal à ne pas rater :
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 couverts – L60cm
279.99 € 390.99 €
Voir le deal

hansel ☾ they say you've been dancing with the devil.


FORT FORT LOINTAIN



hansel ☾ they say you've been dancing with the devil. Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko2_250

⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

hansel ☾ they say you've been dancing with the devil. Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko6_250



hansel ☾ they say you've been dancing with the devil. EmptyLun 30 Mar - 21:35



Hansel et Sinbad
La preuve du bien est ce sourire avec lequel ils défient la mort.

Je n'ai pas le temps avait-il dit, assuré tout en enfilant sa redingote. Peut-être plus tard qu'il avait ajouté en plus en scindant son maître d'équipage de haut en bas, avec son plus beau sourire de surcroît celui qui souhaitait seulement passer une bonne soirée en compagnie de sa famille complète était pourtant déçu de ne pas avoir son capitaine à ses côtés pour boire, encore une fois. Il avait à faire le grand Septmers, il devait vérifier certaines choses en l'occurrence à la griffe marine et le reste n'appartenait qu'à son registre personnel. Les heures passaient vite, il ne cessait de courir et peu lui importaient réellement les évènements négatifs ayant eu lieu quelques semaines plus tôt il relativisait tout en souhaitant intérieurement rejoindre son équipage à la panse pleine d'un alcool qu'il ne saurait apprécier sans eux. Quand rien n'est facile il faut savoir se faire transposer des épaules en acier, des jambes en fer forgé pour ne pas tomber sous la puissance des responsabilités qui tombent peu à peu sur sa carcasse déjà fourbue. Remplacer Potté n'était pas une mince affaire, et il faut dire aussi que l'assemblée du conseil des Lames de Cendres avait été un véritable fiasco. En plus d'avoir été très peu écouté, il se sentait bien de trop, jurant sous ce ciel que ce foutu chat roux lui paierait d'avoir eu à faire avec de tels personnages. Tout ce qui compte dorénavant est du registre du profit, de l'argent qu'il est possible d'amasser en trafiquant les herbes qu'il rapporte de ses voyages tout en consommant parfois. Frémissant presque à cette idée, c'est en passant devant le fameux Lotus violine qu'il perd de son peu de sourire ayant apparu sur son masque tôt dans l'après-midi. Maintenant qu'il fait nuit, que ses besognes sont terminées il peut les rejoindre tout en ayant un certain poids dans le coeur. Peut-être était-il dans un état second, dans une sorte de transe appartenant seulement aux dégénérés en revanche il peut se souvenir de son regard noir empli d'une déception à s'en tordre les tripailles. Il lui avait dit le fils du désert qu'il était loin d'être bon pour lui, presque nocif il allait en plus de le détruire foutre en l'air ce morceau de coeur qui continue encore de battre dans sa poitrine. Il doit être un peu niais pour s'illusionner, croire un seul instant qu'il est possible de faire changer un vieux loup de mer comme lui. Naïf certes, complètement idiot pas tellement et à la réalité depuis ce petit intermède aux allures d'un drame joué par une troupe médiocre ils ne se sont plus vraiment abordés. Trop occupé, trop à gauche, trop à droite, comme s'il avait tiré un trait sur tout ça, sur toute cette inconscience dont il avait fait preuve en l'accueillant dans ses bras, dans son lit, dans la chaleur de deux corps qui se consument. Pinçant sa lèvre inférieure à cette idée, il ralentit le pas en arrivant non loin de la taverne qui à priori est bien vivante. L'écumeur entend brailler, gueuler, chanter, des beignes qui valsent aussi, en somme ; une véritable ambiance d'endroit où tout le monde se bourre joyeusement la trogne tout en se moquant royalement de ce bon Dieu qu'a eu l'idée de les créer. Si l'homme est à son image, alors il doit être un sacré dérangé. Inspirant profondément, il fait fi de la torture qui s'installe en son for intérieur et poussant la porte d'entrée c'est un spectacle autre que celui des réjouissances qui s'offre à lui. Deux carcasses, deux clébards qui se disputent un morceau de viande avarié. Dont l'un qu'il ne connaît que trop bien, dont l'un qu'il a pu explorer sous toutes ses coutures, ses faiblesses, ses forces, dont l'un qu'il n'aurait jamais pensé capable de mettre à terre un colosse à la dégaine de titan. Un poing se lève dans les airs, s'abat sur la joue de celui en position de soumission, c'est le contrecoup de l'ouragan. Hansel se bat, Hansel se bat même plutôt bien et à en juger par le bruit que vient de faire l'os de l'inconnu ; son nez vient de se casser.

Le coeur pincé, presque inquiet pour celui qui il y a des mois était encore son matelot il presse le pas, se fraie un chemin dans la foule qui glousse à outrance en encourageant celui qu'il veut bien. Impuissant, Sinbad fronce les sourcils en se demandant s'il n'est pas véritablement en train de fabuler. Il doit être fou, ou alors est-ce lui qui a complètement perdu la raison en s'engageant dans une bagarre sous les affres de la boisson ? De loin, il peut apercevoir le regard perdu de Lorcan qui cesse de sourire en croisant celui de son supérieur. Un seul croisement des lames peut suffire pour qu'il comprenne qu'il n'est plus l'heure de se battre ; il faut arrêter tout ceci avant que l'affrontement ne vire au drame. « Bordel de merde, j'vais t'tuer l'confiseur ! » Pissant le sang, la montagne de muscles arrive à se défaire de l'emprise du plus jeune et c'est là que ses compatriotes agissent pour qu'il ne lui assène pas quelconque coup fatal. Préférant le silence comme manière d'arriver à l'instar d'une bombe dans son existence un peu trop mouvementée, Sinbad attrape son amant par le col et l'amène en arrière pendant que l'autre se fait gérer par les membres de son groupe. Tiré par la chemise, en un instant il lui offre un véritable cataclysme par le biais de ses iris semblables aux plaines de Fort Fort Lointain. Rien ne va plus, et quitte à ce qu'il meurt autant qu'il le fasse dignement. « Capitaine ! » Lui lance son dernier matelot recruté, il ne sait où donner exactement de la tête et surtout lui demande insidieusement qu'est-ce qu'il compte faire du miraculé de cette parade macabre. « Occupez-vous de lui, moi je me charge de celui-là. » Et tirant sa victime par la chemise, il l'embarque dans une autre pièce de la taverne les bottes aussi lourdes que des ancres. Essayant de remettre en place ses idées, il finit par le relâcher brusquement si bien que le plus jeune encore déboussolé de s'être bouffé des coups titube avant de se rattraper contre un meuble - ce qui semble même être une commode. La porte claque, referme son emprise sur les instables qui risquent de s'arracher les globes oculaires. Il n'a pas le droit de partir ainsi, pas dans une banale querelle d'ivrognes qui ne trouvent rien de mieux à faire que de se chamailler pour des causes perdues ! Le rhum n'arrangeant rien, il se doute inconsciemment qu'il fait face à une oreille sourde. Il lui en veut, il le déteste probablement, néanmoins peu importe ce qu'il pense de lui, actuellement il n'a d'yeux que pour les blessures qui ornent et soulignent avec délicatesse les traits de son visage. Un peu de liquide vermeil s'est écoulé sur sa chemise bouffante, il a l'air aussi risible que lui lorsqu'il se trouvait encore dans les bas-fonds du bar à onium. Serait-ce un mensonge pour autant d'avouer qu'il vient de lui donner une frousse épouvantable ? Faut croire pourtant que le temps passé à laver le pont durant plusieurs lunes a su se montrer plutôt pratique autant que les entraînements improvisés dès le petit matin. A le comparer d'aujourd'hui à avant, il n'est plus le même, il s'est endurci, renfermé tout en ayant eu le malheur de lui donner son âme. Denougatine danse avec le démon depuis qu'il a posé le pied sur le navire, il s'acoquine des forces obscures, s'y enfonce sans même s'en rendre compte et même son aîné ne peut rien y faire. Né sous le soleil de plomb de Port-aurore certes, toutefois façonné à l'image des voleurs du nouveau monde, il est de cette génération qui fait le bien par le mal. Pourquoi s'y accrocher ? Parce que comme il a pu lui dire alors qu'il était sous l'effet du calmant, il est bêtement amoureux. Même si dorénavant il est incapable de lui redire, c'est tout ce qu'il avait au fond qui a su se dégager de son enveloppe charnelle pour lui faire voir la vérité en face. Vérité qu'il fuyait autant que lui. Il n'aurait pas dû, et si Hansel fait de plus en plus attention à ses agissements, il reste fidèle à lui-même à cause de ça. Il est en danger, il ne prend pas la poudre d'escampette pour autant et préfère se laisser dévorer par la gueule de loup qui y a pris goût. « Dans des circonstances différentes, je pense que j'aurais fait tes éloges pour avoir autant amoché ton adversaire. Là, par contre... BON SANG. » Soupirant, il glisse deux doigts sur son front en fermant ses paupières cinq secondes à peine. Il reprend le coche assez rapidement et ne se laisse pas avoir par l’arasement qui se fait sentir à plusieurs pieds à la ronde. Ton calme pour son plus grand étonnement il préfère admirer l'étendue des dégâts en le zieutant de haut en bas, de bas en haut, peu importe réellement ; il analyse et se rend compte. Compte que la rage n'est pas réservé qu'aux animaux esseulés. « As-tu au moins remarqué sa stature ? S'il avait eu l'idée de prendre une bouteille brisée, il t'aurait planté ni plus ni moins et nous aurions eu le bonheur de jeter ton cadavre dans les vagues pour un dernier adieu. » Peut-être est-ce trop hâtif ou peut-être ne veut-il en aucun cas savoir les raisons d'un tel litige. N'empêche que sans les éléments qui pourraient l'aider à reconstituer cet étrange puzzle il n'est plus grand-chose si ce n'est une part déraisonnable de lui qui agit sous l'impulsion de ce quelque chose. Ce quelque chose qui le dérange, qui démange sous sa peau, non loin de sa mécanique du coeur qui déraille progressivement. Hansel a eu la mauvaise idée de faire tomber de l'eau dessus, et le mélange est sans appel ; ça rouille, ça s'arrête sur une heure précise, ça se plante dans sa chair si haut, si bien qu'il lui est impossible de mettre un nom sur ce mal qui lui triture l'être. Ah, comme si ça ne suffisait pas, et ce n'est certainement pas de l'herbe à chat qui va s'avérer utile. Croisant ses bras sur son torse, dans une posture moralisatrice il avance de quelques pas, fait claquer ses godasses sur le parquet crasseux de l'établissement avant de se rapprocher assez, juste assez pour qu'il puisse sentir les verres que son interlocuteur s'est enfilé avant qu'il ne débarque. « Mais soit, reprenons les festivités là où je n'ai rien pu voir, rien pu entendre. En d'autres termes ; que s'est-il passé Hansel ? » Douce panique se cachant derrière un esprit d'équipe à peine plus palpable que les battements maladroits de son palpitant qui déraille, débraille. Il n'y en a pas qu'un qui se voile les yeux, ils sont deux, deux perdus, deux amants, deux désespérés, deux serpents qui s'empoisonnent.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




hansel ☾ they say you've been dancing with the devil. EmptyMar 31 Mar - 20:42



Sinbad et Hansel
music on
la douleur n'existe pas. comme toute la gamme des émotions humaine, du reste. c'est juste une question de chimie. l'amour n'est qu'une question d'endorphines. nous ne sommes que de la chair.

Il n'avait pas trop bu. En réalité, c'était plutôt Lorcan qui avait ingéré la plupart des pintes qu'ils avaient commandé à la jolie serveuse de la sirène amputée - serveuse qui ravissait au lion un sourire idiot à chaque fois qu'elle revenait à leur table, en d'autres termes, plutôt souvent. Il n'avait pas trop bu. Et ce qu'il avait dans le sang était un mélange où l'alcool faisait pâle mine comparé à tout le reste, un indéfinissable qu'Hansel définissait tout de même dans ses moments de troubles, parce que c'était plus simple de blâmer un visage connu que de brasser de l'air en désirant faire des dégâts. C'était ce trop plein d'émotions négatives qui le pesait, le poussant à bout pour ne faire de lui que de la chaire brûlante et sans fonction autre que celle de réagir au quart de tour pour à peu près n'importe quoi. C'était le royaume, qui l'écrasait. La situation dans laquelle le monde se trouvait, et qui se répercutait sur tout le monde ici, y compris lui qui comme une éponge amassait chaque maux pour ne former plus qu'une boule de nerfs aveugle et irréfléchie. Tout le monde, sauf Sinbad. Le capitaine était touché par son travail, mais la guérilla qui se préparait ne semblait pas l'affecter, comme s'il n'avait pas de proches à défendre corps et âme, comme s'il était une entité à part dans cet univers trop petit pour lui, et que rien ne l'effleurait du haut de son piédestal, de son trône de joyaux souillés par de l'argent sale. C'était déroutant, de comprendre à quel point nos certitudes à propos d'une personne s'étaient fondées sur du néant, et qu'elles s'effondreraient tout aussi rapidement, et de la même manière. C'était douloureux, aussi. Parce qu'Hansel avait tout quitter pour être aussi indépendant que le forban des mers, aussi libre aussi, et que finalement il s'était attaché sans le voir, sans le vouloir. Et sans que cela semble assez réciproque pour se dire qu'ils étaient deux dans cette histoire et qu'ils le resteraient quoi qu'il arrive. Non, ils ne l'étaient visiblement pas. Peut-être avaient-ils fait semblant un moment, lors des beaux jours, ceux de l'inconscience, mais maintenant ? La vie que l'ancien confiseur avait idéalisé ne se trouvait pas être comme il l'avait imaginé. Et le retour de flamme était violent. Il le mettait en colère, comme il lui faisait de la peine, car il savait, après tout, qu'on pouvait toujours changer notre condition. Il fallait simplement le vouloir, et sûrement que la sienne aurait pu être bien meilleure à ce jour si certaines personnes s'étaient mise à réagir avant qu'il ne soit trop tard, avant le point de non-retour. La cassure.
Il n'avait au départ pas voulu faire comme lui. C'était facile, d'oublier un moment avec un peu d'alcool, un peu d'onium. C'était facile, de fermer les yeux sur un avenir incertain pour se calmer l'espace d'un instant, redevenir un moment l'esprit sans histoires qu'on avait été un jour, avant de se transformer en adulte à problème. A bien y réfléchir, il ne l'avait pas fait du tout, même. Il était simplement aller à la taverne avec Lorcan. Comme d'habitude. Et ils avaient fait ce qu'on faisait quand on allait dans ce genre d'endroits - de la même manière que Sinbad fumait lorsqu'il allait au Lotus Violine, mais dans sa manière de faire Hansel se sentait avoir plus de légitimité. Peut-être se trouvait-il dans un déni profond, mais peu lui importait de toute manière. Il était avec l'équipage et le capitaine n'était pas là. Tout allait pour le mieux. Jusqu'à ce que quelqu'un se mette à décider du contraire, en tout cas.
C'était un monstre. Le matelot ne le remarqua pas tout de suite, mais lorsqu'il prit ses premiers coups, il le vit : L'homme semblait être formé d'un seul muscle gigantesque qui écrasait tout sur son passage. Ses acolytes formaient le reste de sa stature impressionnante, mais ce ne fut pas eux qui frappèrent. Non, ce fut Hansel qui frappa le premier. Et le colosse suivit le mouvement bien calculé, après des insultes futiles, ainsi que contre le lion des mers, qui était vu comme sa copine blonde, ce qui n'aurait pas manqué de les faire tous les deux rire à gorge déployée si l'ancien confiseur n'avait pas été autant à cran. Lorcan ne put le retenir. Il n'essaya pas, ayant assez d'expérience avec les combats pour savoir que venir en aide à quelqu'un qui ne le désirait pas était le meilleur moyen de le rendre un peu plus hargneux encore. Le monstre ne remarqua pas tout de suite comme sa victime pouvait être détestable. Il crut un instant avoir le total contrôle sur la situation, ainsi que sur ce garçon qui se désignait comme son adversaire, bien entendu. Il ne payait pas de mine, après tout. Morose, la tête baissée, il ne portait pas d'or, avait délaissé ses armes sur le banc et ne comptait de toute façon pas les utiliser ici. Peut-être semblait-il encore frêle, malgré les mois en mer, qui l'avait fait évolué sans aucun doute tant le changement était frappant. Le colosse avait sûrement en tête l'image du confiseur qu'il avait été, il y a longtemps. Dans une autre vie. Il ne comprit que trop tard qu'il se trompait odieusement. La prise de conscience se fit violemment, à la seconde même où son nez se brisa dans une nuée de couleurs particulièrement chatoyantes. Hansel le regarda se relever, son visage bovin éclairé par une lueur d'étonnement. Lui aussi l'était, surpris. C'était étrange, de frapper ainsi. De se battre. Pour rien, qui plus est. C'était étrange d'avoir le dessus sur son ennemi, et de se sentir apte à lui faire ravaler ses dents d'un seul coup de pied - et surtout d'en avoir envie. Une envie effroyable, animale. C'était étrange de se calmer de cette manière-là, alors que toute sa vie Hansel s'était servi de bien d'autres usages qui lui avaient mieux correspondu que cette bestialité, ce retour aux instincts primaires qui ne lui allait sûrement pas au teint, bien qu'il doute de ce qui lui convenait réellement à ce jour.

Lorsque le géant voulut répliquer à nouveau, l'ancien confiseur se prépara à la riposte en se jetant plus rapidement sur son assaillant que lui, avec la réelle impression que même s'il n'était pas invincible mais plutôt risible, il se sentirait bien mieux lorsqu'il aurait tué ce gueux. La mort d'un inconnu pouvait-il provoquer du bien ? Il se targuait de vouloir essayer. Cependant il ne put expérimenter, une main l'attrapa bien avant, l'éloignant de ses ignobles desseins en le tirant vers l'arrière. Bien que sonné, il se débattit avec toute la ferveur dont il était capable, mais n'échappa pas à son sort ; il se fit jeter dans une petite pièce sombre, et ne réussit qu'à se retenir à ce qu'il put pour ne pas s'écrouler comme l'idiot qu'il était. Il avait à peine entendu ce que l'équipage avait dit, cependant une voix s'était insinuée dans son esprit et cette fois-ci son porteur était bien là, en chair et en os. Comme cela était étonnant. Hansel voulut lui faire remarquer en relevant un peu la tête vers Sinbad, mais il se contenta de scinder son regard du sien, entièrement noir. Lugubre. Ainsi le capitaine se préoccupait encore de lui ? Mais qu'avait-il alors fait ces dernières semaines ? Hansel se le demandait bien, en sachant cependant le réponse. "Dans des circonstances différentes, je pense que j'aurais fait tes éloges pour avoir autant amoché ton adversaire. Là, par contre... BON SANG." Ses premiers mots depuis tout ce temps. Et quels premiers mots ! Ce fut à cet instant que ses phalanges se mirent à lui faire mal. C'était désagréable, de frapper avec les poings. Du moins après. Ne pouvant pas faire autrement, son amant eut un petit sourire ironique dissimulé dans la manche de sa chemise, qui lui servait à cet instant à éponger le sang qui s'écoulait encore sur son visage. "Oh excusez-moi, capitaine, je ne peux décidément pas vous sauver la mise à chaque fois que je décide de me battre. Parfois, il s'agit de quelqu'un d'autre." En l’occurrence de lui. Il ne le dit pourtant pas, préférant garder cela pour sa propre personne. Après tout, il n'avait pas à le savoir. Il avait d'autres chats à fouetter que de s'occuper des maux d'un matelot. Il avait d'autres occupations après avoir fait son travail, car ce dernier passait bien entendu avant tout - tout d'abord, cela avait été Sinbad, qui se délaissait pour s'occuper de son équipage. A présent, une autre personne s'était immiscée dans l'équation. Une personne amère, qui ne savait pas gérer les chaînes qu'il s'était accroché au cœur. En réalité, ils étaient encore deux. Deux incapables qui ignoraient comment régir leur univers en conservant un équilibre si abstrait depuis le commencement.
S'humidifiant les lèvres, au goût du fer, Hansel se redressa finalement comme il le put, et s'adossa à la commode qui l'avait aidé à ne pas s’effondrer, tout en essayant de reprendre son souffle. Sinbad s'employa à le couper dans son élan. Son amant sentait ses yeux le détailler, de la même manière que lui-même l'avait fait au Lotus Violine. Ainsi ils étaient quittes. "As-tu au moins remarqué sa stature ? S'il avait eu l'idée de prendre une bouteille brisée, il t'aurait planté ni plus ni moins et nous aurions eu le bonheur de jeter ton cadavre dans les vagues pour un dernier adieu." Quoique. Pour cela, il aurait fallu qu'Hansel l'ignore. De tout son corps, de tout son être. Mais le jeune homme en était bien incapable. Oh, ce n'était pas faute d'avoir essayé. Sur l’Écorchée, et cela depuis leur entrevue dans les tréfonds du bar à onium, il avait fait son boulot de manière à ce que son capitaine ne puisse pas lui reprocher en tant que dirigeant de son rafiot, et il ne lui avait adressé la parole que très rarement - avait complètement rayé l'idée de toquer à la porte de sa cabine. A la place un silence prolongé, ignoble, éreintant. Il ne pouvait cependant faire abstraction totale de lui. Sa présence le rassurait, autant qu'elle pouvait le rendre irascible, et il n'arrivait décidément pas à détacher son regard de sa personne. Ce qui ne posait pas forcément de problèmes pour le reste de l'équipage puisque Septmers constituait leur boussole, qui les dirigeait et les poussait vers un cap ou l'autre, mais pour la conscience d'Hansel, tout était radicalement différent. Il essaya néanmoins de ne pas s'occuper de lui cette fois-ci, de ne pas lui répondre. Borné, il regardait devant lui sans voir quelque chose en particulier, bien que Sinbad soit dans son champ de vision, semblable à une radiation qui l'obligeait à poser son regard sur sa personne plutôt que sur quelqu'un d'autre. Ses paroles lui arrivèrent pourtant aux oreilles, et il les entendit parfaitement bien, ainsi que ce petit quelque chose dans le timbre de sa voix qui lui réchauffait le cœur. Cette inquiétude. Quoi qu'il puisse faire de mal, Sinbad arrivait toujours à le toucher, d'une manière ou d'une autre. Et son amant ne doutait pas que même après un meurtre inutile, il lui trouverait encore plus de qualités que de défauts, ou s'arrangerait pour rendre ses défauts qualités. C'était si risible à voir. Hansel était risible. Et cela le tuait petit à petit. Parce qu'il s'en rendait compte. Et se détestait pour cela - peut-être plus que l'instigateur de ses maux.

Lorsque ce dernier s'approcha finalement de lui pour se retrouver si proche de sa personne que c'en était affligeant, l'ancien confiseur ne perdit pas pied. Il avait pris l'habitude. Il n'était plus le Hansel des premiers jours. Il arrivait à lui tenir tête, parce qu'il avait des raisons de le faire. De le faire plutôt bien, même. "Mais soit, reprenons les festivités là où je n'ai rien pu voir, rien pu entendre. En d'autres termes ; que s'est-il passé Hansel ?" De nombreux mots lui brûlaient les lèvres. Cependant le jeune homme s'abstint un instant, afin d'éterniser le silence, prendre son temps. Si c'était le seul moyen qu'il avait pour le faire demeurer près de lui, alors soit, il le ferait. Cependant il ne put se retenir bien longtemps, et c'est avec une certaine hargne qu'il lui répondit. Il n'y avait plus d'ironie dans sa voix. Seulement des faits. Dénudés de chagrin. Hansel ne voulait pas non plus lui donner le bâton pour se faire battre. "Non. Pourquoi je te dirais, de toute manière ? On n'en est pas à se raconter nos journées respectives après tout." Le non avait été catégorique, le reste criant de vérité. C'était vrai, ils ne formaient pas un couple marié qui après une dure journée de labeur rentrait à la maison et se demandait mutuellement comment les heures sans l'autre s'étaient déroulées. "Si tu avais été là, pour voir, entendre, tu saurais." Mais tu ne l'avais pas été. Et c'était le tord de Sinbad Septmers aux yeux de son amant. Qui aurait espérer l'avoir à lui seul pour l'éternité toute entière.
Alors que l'éternité n'existait même pas.
Et que le besoin d'une personne pour une autre n'était pas toujours réciproque.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN



hansel ☾ they say you've been dancing with the devil. Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko2_250

⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

hansel ☾ they say you've been dancing with the devil. Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko6_250



hansel ☾ they say you've been dancing with the devil. EmptyVen 3 Avr - 16:04



Hansel et Sinbad
La preuve du bien est ce sourire avec lequel ils défient la mort.

Les étincelles avaient été étouffées par sa rage, le feu avait véritablement été éteint sous la vague de ressentiments qui taraudait le plus jeune des deux quelques semaines plus tôt. Oh, Sinbad le savait déjà que peu après son réveil allait regretter presque amèrement son geste de vouloir disparaître de ce présent trop pesant pour lui, il s'en doutait comme la peste et pourtant il n'avait pas souhaité rattraper au vol celui qui avait fait l'erreur de l'aimer. Il n'avait pas eu cette glorieuse idée de lui tendre la main, bien au contraire, il s'enfonçait même un peu plus dans le temps que lui demandait le marché, donnant même à plusieurs reprises son rôle de capitaine à son second qui se débrouillait aussi bien que lui pour aller d'un point à un autre. Et le marin restait sur terre pour admirer l'étendue de son empire bâti à deux grâce à ce chat roux qui encore en cavale ne lui avait pas laissé le choix. C'était soit le laisser couler, soit en prendre les rênes et continuer les affaires envers et contre tout. Ils étaient tous de son côté, bien qu'inquiets de son état qui prenait des envergures inquiétantes parfois, ils évitaient de douter les hommes de son équipage et quelque part, Septmers ne pouvait le nier qu'ils étaient la source vitale lui permettant de tirer un trait sur son bonheur actuel pour celui d'autrui - ou presque, un client satisfait est un client heureux, donc il contribue au sien quelque part. Ils étaient tous derrière son dos, sauf un, qui actuellement face à lui garde son sourire de peste sur le coin de ses lèvres qu'il a tant embrassé, qu'il a tant malmené et auxquelles il se raccrochait parfois, lors d'une prise de folie, lors d'un désir plus fort que la discussion autour d'un simple verre. Celui qui le poussait à transgresser ses quelques principes n'avait rien trouver de mieux que de se moquer, que de lui faire ressentir ce manque que le corsaire ne ressentait pas avant maintenant. Ah, cette peur il peut enfin dire qu'elle existe, celle qui se veut si unique que mettre un mot dessus serait compliqué - ou bien trop facile - et qui, dans toute sa grandeur le pousse à la torture la plus vile. Parce que la douleur, elle, même si elle n'est pas physique, elle peut faire des dégâts là où il n'aurait jamais pensé poser les yeux. Effrayé à outrance, sa perte serait improbable, et si au départ il s'imaginait bien Hansel tomber dans les griffes d'une bête marine pour finir en charpie, maintenant il n'en est plus question. A sa manière, le natif de la contrée du soleil cherche à s'échapper du présent, de cette réalité dont il est imprégné jusqu'à la moindre cicatrice qui racontant à chaque fois une histoire se veut construite sur un fait, sur de l'indéniable, sur de l'irrévocable. Alors que les peines du muscle principal, elles, sont invisibles. Pourrait-il beugler ne serait-ce que le terme amour qu'il n'y croirait pas, parce que ça voudrait dire appartenance et qu'il n'y a rien de pire que pour une telle relation que de faire office d'un objet dont on s'occupe. Parce que c'est aussi une cage dorée agrémentée de quelques lierres pour la rendre moins sordide, alors qu'ils sont enfermés dans des obligations et de la liberté, Sinbad ne peut décemment pas s'en défaire. Elle est en lui, autant que cette passion dévorante pour un élément indomptable, autant que les voyages loupés et que le sang coulé au nom d'un égoïsme dissimulé. Qu'ils trouvent autre chose, voilà la solution, qu'ils cessent de se faire avoir par les mécanismes d'un esprit enclin à se fusionner à un autre, qu'ils cherchent une alternative pour ne plus se déchirer. Même s'il en est dans les idées du mercenaire de faire ceci, vraisemblablement son amant n'est pas prêt à répondre positivement à ça, puisque haineux et maculé d'un liquide écarlate qui est le mélange du sien et d'un autre, il lui répond, sèchement. « Non. Pourquoi je te dirais, de toute manière ? On n'en est pas à se raconter nos journées respectives après tout. » Si au moins il pouvait en rire, se moquer de son vis-à-vis qui vient de lui affirmer qu'il est certainement plus que frustré de cette situation dont ils n'arrivent pas à sortir. Pour y répondre, son aîné ne trouve qu'à avoir un petit rictus en coin de lippes, autant dépité qu'attendri par une prise si radicale de conscience. Il est assez fou pour rester Denougatine, alors de quoi se plaint-il ? Il savait à quoi s'en tenir, et même si son supérieur n'avait pas été assez clair, il aurait dû s'en douter. Parce que dans une nature telle que la sienne, apercevoir les zones d'ombre aurait été d'une grande facilité et il ne l'aurait pas retrouvé ainsi, pissant ses veines en marmonnant des injures dans sa barbe de trois jours au nom d'un duel pour prouver qui en a le plus dans le pantalon en toile. Inspirant profondément pour reprendre son calme olympien si significatif, il lève les yeux vers le plafond poisseux avant de lâcher un rire faux pour souligner le risible dont il fait preuve. Qui l'est des deux ? Il devrait sérieusement se pencher sur cette question. Celui qui souffre ou celui qui se fout ? Celui qui voit trop ou celui qui ne voit pas assez ? Ils devraient se complaire dans leurs différences, néanmoins, peu à peu une crevasse les éloigne, les rendant aussi bestiaux que possible, jusqu'à les ramener à la naissance du royaume alors qu'ils n'étaient que des primitifs souhaitant se nourrir. Imitateurs des animaux, il ne saurait dire qui son cadet incarne actuellement. Un mélange entre le loup et le renard sans aucun doute, capable de sortir les crocs tout comme de se donner corps et âme à un homme qui ne le mérite certainement pas.

« Si tu avais été là, pour voir, entendre, tu saurais. » Être là, quelle notion intéressante qui prend des définitions différentes selon la personne qu'il peut côtoyer. Dans le cas de son ami d'enfance, compagnon de galère, il n'y a plus aucune méfiance à avoir ; présent lorsqu'un pépin est sur le point d'éclater, il le soutient, il le relève, il le garde auprès de lui pour avoir encore ce flot de lumière qui lui fait tant de bien sur la peau, lui, qui fut trop longtemps enfermé dans un couloir obscur. Là pour ses matelots, pour ses dirigeants, il l'est tout autant de manière plus que neutre, souriant poliment, donnant des autres puisque c'est ce que son rôle incombe ; des responsabilités qui ne peuvent pas laisser place au sentimentalisme - ou presque. Et puis il y a cette minorité qui complexifie encore plus ce qu'il vient de lui dire. Ayant plongé dedans la tête la première sans y voir le mal, Hansel s'en mord dorénavant les doigts puisque s'étant emballé beaucoup trop vite, c'est son âme qui entre en jeu. Hurlant à l'agonie, Sinbad pourrait presque l'entendre lui demander d'arrêter sa terrible mascarade, sa manipulation de marionnettiste qui voulait faire rire des enfants, met à mal son jouet pour un plaisir malsain. S'il se doutait seulement, s'il pouvait voir, ouvrir ce boulet de chair qu'il se trimballe, il y trouverait des sentiments mélangés qui ne veulent plus rien dire, ou plutôt qu'il a du mal à séparer pour enfin trouver une netteté dans cette brume grise et épaisse. Sauf que ce soir, Denougatine n'a plus envie de se faire marcher dessus, lui aussi capable d'un mouvement révolutionnaire personnel s'impose en tant que gueule bien ouverte qui a aussi des choses à dire. Lui qui se taisait, lui qui prenait sans rechigner. Le changement il le voit à travers les iris sombres de celui qui a partagé sa couche, il l'aperçoit dans cette autre envie de survivre. Il a brisé quelque chose en lui. Une part d'inconscience est morte à peine après sa naissance. Il est fautif de la création d'un monstre, ou plutôt d'un homme qui sort enfin de son paradis pour y découvrir l'enfer des autres. « Qu'est-ce que - Hansel, un bambin de huit ans tout au plus devrait avoir cette réaction, pas toi. Se venger en souhaitant tout garder pour toi, surtout pour une telle chose ; c'est ridicule. » Le mot est dit, pauvre saltimbanque triste dégagé de sa rue colorée. Laissant ses bras croisés sur son torse, il fait quelques pas vers un meuble non loin du plus jeune qui peine à reprendre de ses esprits - le colosse ne lui a pas laissé tout le mérite de se prendre lui seul uniquement des coups, dès demain il commencera à s'en plaindre et il n'est pas définitif que le capitaine le laisse s'en tirer aussi facilement. Agir comme un enfant est ce qu'il souhaite ? Alors qu'il fasse ainsi pour lui démontrer qu'endosser le rôle d'un adulte d'une trentaine d'années n'est pas plus mal parfois. Ses bras retombent alors le long de son squelette, il continue d'aborder son petit sourire provocateur - probablement pour le pousser à bout puis, tout en attrapant un bibelot semblable à une boîte à musique, il ajoute presque lointain. « Mais soit, si succomber aux charmes de la bouderie te convient, j'en suis plus qu'heureux. » Même si tout en son for intérieur lui claque le contraire dans un coin de la trogne, même si ses tripes se nouent à l'idée de ne pas savoir ce qui a pu le pousser dans un tel extrême - extrême qui aurait pu lui faire perdre la vie, qui aurait pu laisser derrière lui un cadavre sanguinolent. Frémissant rien qu'à cette image, il s'en exorcise en secouant sa tignasse puis refaisant quelques pas, il se retrouve à nouveau face au créateur de ses tourments les plus sordides, les plus doux aussi. « A l'avenir sache juste que si tu souhaites te mettre en danger mon cher, essaie de ne pas le faire face à mes hommes qui pourraient se retrouver dedans sans même le vouloir, par ta faute. » La carte de l'indifférence est jouée, même si sa respiration vient à le trahir, même si les battements maladroits de son palpitant prouvent qu'il n'en pense pas moins le concernant. Il aura tout eu, jusqu'à faire revenir des anciennes sensations qu'il croyait perdu au détour d'une île ou d'un combat. L'inquiétude ça fait aussi mal que la déception, l'inquiétude ça a un goût acide et ça brûle sa langue et ses nerfs, ça l'empêche d'agir de manière totalement logique. Parce qu'il devrait le prendre dans ses bras, lui gueuler dessus pour avoir fait preuve d'un tel manque de discernement. Il n'en est rien, il se braque à sa façon tant que la bombe Hansel ne lui aura pas éclaté sous la peau pour étendre sa cendre dévastatrice. Des gamins qui se chamaillent, des perdus qui ne trouvent plus leur chemin, et tout ça, tout ça pour les rouages d'une promesse appartenant à d'autres.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




hansel ☾ they say you've been dancing with the devil. EmptyDim 12 Avr - 19:56



Sinbad et Hansel
music on
la douleur n'existe pas. comme toute la gamme des émotions humaine, du reste. c'est juste une question de chimie. l'amour n'est qu'une question d'endorphines. nous ne sommes que de la chair.

La douleur arrivait. Brûlante, dévastatrice, elle était d'abord apparue au bout de ses doigts, pour lui détruire les phalanges, puis s'était dispercer partout, dans un seul but : atteindre son cœur, et y rester pour toujours. A mesure que les secondes défilaient, Hansel se plaisait à s'y concentrer, attendre l'arrivée du mal pour savoir comment cela faisait, alors qu'il le savait déjà, et qu'il avait la possibilité d'y prendre goût tant cette sensation physique était devenue sienne chaque jour qui passait depuis un bon mois. Il n'avait pas signé pour ça. Et maintenant il se faisait saigner. A cause de ce Septmers qui ne faisait pas que marchander des soieries, mais aussi des cœurs, qu'il jettait parfois par dessus bord, sans le vouloir. Ou était-ce justement totalement réfléchi ? Un instant, tandis que ses mains abîmées se raccrochaient au bois vieilli afin de ne pas tomber, Hansel y songea, de toutes ses forces. Et la réponse lui vint alors : Sinbad le faisait exprès. Sinbad se repaissait de tout cela, tel une bête assoiffée, et pire encore que la terrible sorcière il revenait à chaque fois, avec comme appât le propre amour de sa victime, bien en vue dans le creux de ses mains souillées par ses méfaits. Cette révélation le fit froncer les sourcils, et il serra les mâchoires, sans pour autant pouvoir fermer les yeux sur cette nouvelle qui le prit à la gorge sans qu'il ne puisse rien faire contre elle. Il savait maintenant. Il s'était fait avoir, sur toute la ligne. Il aurait dû rester à sa place. Il aurait dû rester un matelot, un sous-fifre pour continuer à avoir la protection du capitaine, car quiconque dépassait la ligne s'en voyait dénudé. Mais c'était trop tard. Il ne lui restait donc plus qu'à espérer qu'il se trompait honteusement, et que tout irait bien, car c'était le propre d'Hansel de penser à cela, d'avoir de l'espoir, même quand il n'y en avait presque plus. Pourtant, lorsqu'il releva une seconde la tête pour apercevoir son assaillant, toute espérance fut derechef effacée de son esprit. Sinbad souriait, et son sourire avait l'allure de celui du monstre, il ne doutait d'ailleurs pas qu'il en aurait le goût. "Qu'est-ce que - Hansel, un bambin de huit ans tout au plus devrait avoir cette réaction, pas toi. Se venger en souhaitant tout garder pour toi, surtout pour une telle chose ; c'est ridicule." Un bambin. Il l'avait dit lui-même. Il fallait en rire. Il fallait en rire, ou il fallait en mourir. Cependant, Hansel ne pouvait faire l'un ni l'autre, ainsi il ne put qu'exploser. Qu'attendre d'exploser, du moins. Toujours. Il commençait à avoir l'habitude, à présent. Et cette habitude le pesait, comme toutes les autres. Ce fut le cœur lourd qu'il essaya de reprendre sa respiration, tout en serrant ses mains si fort que les jointures de ses doigts en devinrent pâles. Ce n'était pas qu'il gardait tout en lui. Oh, il voulait dire les choses, il le voulait toujours car il savait comme ne rien dire pouvait exposer un homme à un danger imminent et mortel. Mais c'était difficile, quand on ne se sentait pas écouté. Un sentiment que ressentait le jeune homme jusque dans son être profond. Sale gosse. Enfermé par une sorcière, bouffé par un forban des mers. Il les avait, ses huit ans. Dans le cœur, Hansel était resté coincé à cet âge-là, et cela le fatiguait. On dit souvent que les enfants n'ont pas de problème quand il s'agit d'aimer. Pourtant Hansel en avait. La faute à pas de chance, peut-être. Ou juste le fait qu'il n'était pas seulement un enfant, mais aussi un orphelin, pataugeant dans un monde d'adulte qui ne lui allait pas.

Ce n'était pas qu'il gardait tout en lui. Car comme Sinbad l'avait dit lui-même, ce n'était rien. Et cela suffisait amplement à son amant, qui s'enfonçait dans ses propres jugements complètement faussés par sa colère grandissante. Oui, le capitaine aurait du en rester là. Se taire, et laisser passer la tempête, qui ne l'aurait sûrement pas touché. Cependant, il continua, tout écervelé qu'il était. Il fallait s'en douter, après tout. Ils étaient pareils. Butés, ils pensaient tout savoir alors qu'au final, ils ignoraient beaucoup de ce qui se déroulait sous leurs yeux impuissants. "Mais soit, si succomber aux charmes de la bouderie te convient, j'en suis plus qu'heureux." Et il recommençait. Ils recommençaient. Provocateurs de nature, l'un comme l'autre ne pouvait s'empêcher de se trouver des excuses en accusant son prochain. C'était si simple. Un jeu d'enfant. Cela ne fit pourtant pas rire le cadet, qui ferma un instant les paupières pour ne pas voir le sourire médisant de son interlocuteur, ce dernier restant quand même bien imprimé dans son esprit, comme encré pour l'éternité. Le son de ses bottes sur le sol ne lui fit pourtant pas grâce, et il l'entendit se déplacer jusqu'à lui, pour finir par se poster juste devant sa personne adossée contre la commode branlante. "A l'avenir sache juste que si tu souhaites te mettre en danger mon cher, essaie de ne pas le faire face à mes hommes qui pourraient se retrouver dedans sans même le vouloir, par ta faute." Deux aveugles se mesurant sans en démordre. Tout du moins c'était ce qu'ils avaient tout l'air d'être, à cet instant. Et cela, Hansel ne le supportait pas. Alors il ouvrit les yeux, et même s'il ne vit que désolation autour de lui, sans vérité aucune, il put hurler en le regardant, afin de faire honneur à son rang d'idiot du village. "TAIS-TOI." L'intonation fut brusque. Violente. C'était un ordre, à n'en pas douter. Personne ne donnait d'ordres au capitaine, mais Hansel s'y risquait. De toute manière il ne semblait n'avoir plus rien à perdre. Pourtant, la peur était toujours là. La peur de la perte. Elle le retenait toujours. Jusqu'au point de non-retour. Jusqu'à la cassure. "Alors tu crois m'avoir épargné une mort atroce maintenant ? Comme c'est touchant ! C'est vrai ça, que ton devoir de capitaine te l'ordonne ! Et que tu fais toujours ton boulot ! Non ? Alors très bien, je suis désolé. Vraiment." Se mordant la lèvre, il le regarda une énième fois, puis finit par le pousser pour se détacher de lui et se diriger vers la porte, tout en continuant d'une voix qui se voulait assurée, sans pour autant l'être totalement. "Tu diras à tes hommes que je le suis, et que dorénavant je ne les mettrais plus en danger. Oh, et si par hasard tu te demanderais encore où je vais, et bien je vais bouder ailleurs. Tu as l'air très heureux que je le fasse." Sa voix ne se brisa pas, cette fois. Il s'arrêta de parler avant, car le sang recommença à s'écouler de sa tempe et il s'occupa de l'essuyer de sa manche avant de poser sa main sur la poignée de la porte. La sortie. Maintenant, il n'avait plus peur de lui faire face. Et elle sonnait comme un échappatoire qui le charmait autant qu'il lui faisait de la peine. Bon sang, il ne voulait pas s'échapper, Hansel. Il voulait juste rester quelque part, et s'y sentir bien. Mais visiblement quelque chose l'en empêchait. Il le remarqua à la seconde même où il essaya d'ouvrir la porte. Fermée à clé. Un battement de cœur lui manqua tout à coup, en songeant qu'il avait osé.
La tête basse, les yeux sur la serrure vide, Hansel se mit à bouillir de rage. "Donne-moi cette clé." Il déglutit sa salive avec difficulté, et l'instant d'après se retourna pour lui faire face. Lui faire face. Ce n'était pas ce qu'il voulait. Non, à cet instant, il désirait juste le voir disparaître complètement, le voir retourner à l'état de néant. "Sinbad." C'était lui, qui l'avait, cette foutue clé. Il ne pensa pas un instant que cela aurait pu en être autrement, car bien entendu que ça ne l'était pas : Tout était de sa faute. Tout était de la faute de Sinbad. Cet emprisonnement y compris. Pourtant, qui avait sourit à l'idée de se faire emprisonner ?
Hansel eut un instant d'immobilité, puis fit demi-tour pour se rapprocher du capitaine, conscient de sa bêtise mais incapable de s'arrêter sur sa lancée. "Tu n'as pas le droit ! Tu n'as aucun droit !" Leur contrat disait le contraire, pourtant. Leur promesse aussi. Mais avec les droits venaient aussi les obligations, et sur ce point Hansel s'autorisait dorénavant à râler. A hurler. Il le fit à quelques centimètres de lui, non sans essayer de trouver l'objet par la même occasion. "Donne-la moi ! Laisse-moi sortir, Sinbad !" Regard fragile, yeux perdus, il le regarda plusieurs fois, triste, en colère, et répéta sa supplique.
Laisse-moi sortir, ou fais-moi rester.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN



hansel ☾ they say you've been dancing with the devil. Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko2_250

⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

hansel ☾ they say you've been dancing with the devil. Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko6_250



hansel ☾ they say you've been dancing with the devil. EmptySam 16 Mai - 22:58



Hansel et Sinbad
La preuve du bien est ce sourire avec lequel ils défient la mort.

C'était donc ça, maintenant le but de leur manoeuvre ? Ils en étaient à se crêper les chignons pour des foutaises ? Ce doit être ça, le problème quand des sentiments se mêlent au désir d'un corps, d'une présence, d'une parole délicate dans le creux de l'oreille. Même si l'avouer est douloureux, propice à laisser place à la peur. Il y a des faits incontestables, de ces faits qui piquent par là où ils passent, qui font parfois naître des larmes. En contrepartie, ils font pourtant du bien là où les plaies n'arrivent pas à cicatriser. Finalement, il est devenu cette attache qui apaise ses maux les plus profonds, qui redonne espoir à cet esprit de liberté qui cherche un peu plus le danger dès lors qu'il pose un pied sur une nouvelle île, un autre rocher. Des années auparavant, il se donnait la peine de se battre pour une seule personne, pour une âme à laquelle il s'agglutinait, avec qui il pouvait se compléter. Dorénavant, la donne a changé plus que de raison, même s'il continue encore et toujours de se voiler la face en bon aveugle de ses propres dérives. S'il avait su qu'il y en aurait deux, s'il s'était même douté une seconde qu'un chiffre allait s'ajouter pour foutre en l'air son calcul, il n'aurait rien cru, il aurait secoué la tête, zieuté la personne si confiante avec dédain puis aurait soupiré. Il n'aurait pas voulu se dire que ce drame arriverait. Parce que c'est ainsi que sont les choses, s'amouracher, s'attacher, il en est plus de la peine que de la joie, et pour cause ; les fins heureuses ne sont pas pour les aventuriers du désert, encore moins pour ceux qui partent sans regret aucun. C'est moche, la fragilité, ça l'est bien plus quand un danger considérable est à prendre en compte. Il ne veut pas se l'imaginer, se dire qu'il aurait pu se faire trancher le cou subitement et qu'aucun soin n'aurait pu être prodigué. Il en frémit, il s'en sent étrangement touché, si bien que ça ravive en lui des flammes, un crépitement de rage de lui coller son poing en plein dans sa joue beaucoup trop lisse. Cette carcasse qui pourtant en plusieurs mois a pu traverser les flots, dégueuler toute sa méfiance parfois, fait ses preuves, sans pour autant tomber dans des pièges risibles. Lui, foutu Hansel qui a eu de la chance jusque-là, qui en aucun cas n'a frôlé la mort. Par sa propre bêtise il aurait pu causer l'irréparable, par ses propres délires égoïstes il aurait pu faire couler autour de lui plus que le désarroi ; la perdition, l'horreur sans aucun doute. Impassible, Sinbad reste campé sur ses positions bien que ses tympans écoutent les piques qui fusent à son égard. Ils ne sont que deux grands gamins qui cherchent à se faire le plus de mal pour se prouver à quel point ils tiennent à l'autre, ce n'est pas sorcier, seulement bourré d'un bon sens qui échappe aux prisonniers de la pièce. Il joue presque avec la clef, il la garde entre ses doigts tout en songeant qu'il aura beau râler, il ne pourra pas s'échapper si facilement, si simplement. C'est impossible. Ce n'est pas faisable de se dire adieu, de se dégager de sa propre enveloppe pour aller vers d'autres cieux beaucoup plus plaisants. Belle image en perspective, si vraie à la fois. Son assurance n'est plus à démordre, il a bien changé, ce qui en même temps n'est pas pour le dégoûter. Il doute que l'homme de départ n'aurait pas eu le courage de lui avouer ses quatre vérités, il sait pertinemment qu'il aurait préféré le silence pour s'attirer les bonnes grâces de son capitaine. Il veut faire passer un message, le matelot, il veut qu'il l'entende, il veut que pour une fois il fasse office non pas d'un dirigeant, juste d'un homme comme un autre qui doit faire face aux dégâts qu'il a causés. Ceux sur Denougatine sont trop grands, trop gros pour qu'ils crèvent les yeux.

Il n'est pas dupe, la roublardise ne dure qu'un temps, le natif d'Afshin se recule, les mains dans les poches de sa redingote et le dévisage un peu plus, puis grimace quand il s'énerve contre la porte, comprenant bien vite qu'il a été victime du pire bourreau existant en ce moment. Il fait la sourde oreille, ou plutôt les gueulantes ne passent plus dans son esprit aussi bien qu'avant. Il pourrait se les boucher et lire sur ses lèvres qu'il comprendrait absolument tout, il veut sortir, il veut se faire la malle pour probablement aller se bourrer la gueule dans un autre coin de la capitale - ou pire qui sait. Ricanant presque dans un coin de sa barbe, il attarde son regard sur le plafond de la pièce si chaleureuse d’apparence. Puis quelque chose arrive à le transpercer de l'intérieur, il n'a aucun droit selon cette voix qui tinte contre les murs en pierres. Il n'a aucun droit, ni sur lui, ni sur le monde, ni sur rien du tout. Il n'est rien de plus qu'une poussière. Il n'en a pas le droit. Il ne peut pas. Il devrait se faire pendre pour ça. Il en perd de sa malice, ses traits se durcissent et un soupir dépité lui échappe alors que la clef continue de se balader dans sa cachette faite de tissu écarlate. Un sourcil haussé sur deux, il le dévisage tout en reprenant sa confiance. Il perd patience, il en a marre de jouer à ce faux, il ne veut pas exploser ; juste déverser son poison. « Sinon quoi, Hansel ? Que vas-tu bien pouvoir me faire ? Hm ? Me frapper ? Me hurler dessus jusqu'à ce que ta voix se brise ? C'est ça ? » Ne peuvent-ils donc définitivement pas se comporter en adultes responsables ? Non, pas quand la répugnance se mêle, encore moins quand ce flou le devient encore plus qu'avant. Il n'y a plus qu'une brume épaisse entre ces deux squelettes qui se débattent pour exister, ils n'arrivent pas à la couper, même avec le plus fin sabre jamais réalisé sur les terres de Fort Fort Lointain. Son coeur s'emballe, se serre, l'éponge est jetée au sol, imbibée d'un liquide vermeil qui braille après lui. Intérieurement, on lui en veut, ses organes mènent une bataille contre les incohérences, les contradictions, les mochetés qui font de lui un citoyen à éviter, une vase noire à évincer. Il arrête, un rire sec lui échappe, la nervosité l'emporte, le masque s'effrite. « TU ES PITOYABLE. » Qui parle exactement ? Le transi ou le supérieur hiérarchique ? La limite n'est plus visible, la limite n'est plus qu'une chimère qu'il est bon de créer pour faire comme si. « Que crois-tu ? Que c'est un jeu ? Que parce que seigneur Denougatine est insatisfait il peut se permettre une telle mascarade ? C'EST TA VIE OUI, MAIS C'EST LA MIENNE AUSSI NOM DE DIEU. » Le mot est caché, la sienne aussi, elles sont étroitement liées, par quel moyen, encore maintenant il n'en a pas la moindre idée. Peut-être qu'il est beaucoup trop tôt pour le savoir, qu'il ne veut pas en connaître les origines, pas avant qu'ils soient capables de dignement se comprendre. Les sourcils froncés, il passe une main sur son front tout en essayant de reprendre une respiration à peu près stable. C'est trop tard, la machine du Diable est lancée, elle n'arrêtera pas son affreux dessein avant d'avoir totalement détruit sa part d'humanité, de force. Elle avale tout, même le meilleur - si au moins il en reste un peu chez Septmers. « Et tant que j'aurais cette peur, Hansel, je ferais ce que je veux, peu importe ce que TOI tu peux en dire. Tant que j'aurais ça, cette présence répugnante dans l'estomac, j'aurais tous les droits. » On ne peut rien apprendre aux amoureux ébranlés, ils ne se donnent plus la peine d'essayer de prendre en compte les blablas intempestifs du vieux sage qui pourtant a de l'expérience à offrir au plus jeune. Laissant son bas dos s'adosser à un meuble, sa main glisse dans sa tignasse, pour se raccrocher, pour s'abattre sur ce qui est vrai, sur ce qui lui est possible de toucher. Il s'éloigne, Hansel, de plus en plus chaque seconde, et le marin a déjà abandonné sa poursuite dans les hautes écumes de son coeur fané.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Contenu sponsorisé





hansel ☾ they say you've been dancing with the devil. Empty

Revenir en haut Aller en bas

hansel ☾ they say you've been dancing with the devil.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» hansel ☾ i don't know what would have happened without you there.
» karma's a bitch - Hansel
» contrôle surprise ▬ hansel & lorcan
» prendre une vie sabbatique (hansel)
» Hansel ⊱ Chassez le naturel, il revient au galop




Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
⊱ il était une fin :: Les RPs :: Chapitre 2-