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La Sirène amputée. Par Neptune quel nom sinistre. Surtout pour une véritable sirène. Cependant Nerissa aurait été sotte d’espérer une taverne plus raffinée dans un endroit aussi mal famé que Ragtown. Mais la sirène avait nagé dans des eaux plus troubles et si elle aimait le luxe plus que tout, elle n’allait pas se laisser effrayer par quelques ruelles peu éclairées et des ivrognes. Il fallait avouer après tout qu’elle n’était pas si facilement impressionnable et cette atmosphère en totale opposition au reste de Fort Fort Lointain était… divertissante. La sirène observait donc les clients avec un air amusé, installée avec une certaine nonchalance en face de la scène. Elle n’imaginait absolument pas Madame Bullelégère fréquenter ce genre d’endroit, elle qui était toujours si propre sur elle. A la réflexion elle possédait un éclat malicieux dans le regard qui vous laissait sous-entendre qu’elle n’était pas aussi distinguée et sage qu’elle le prétendait. C’était la seule raison qui expliquait pourquoi une femme fréquentant les salons huppés de Leroyal s’encanaillait dans une taverne aussi sombre.

Le spectacle tant vanté par sa cliente était à la hauteur de ses espérances. Ce danseur possédait une grâce des plus envoûtantes, une élégance évidente et un charme ravageur. Il était impossible de détourner le regard une fois happé par ses mouvements langoureux. Nerissa n’avait même pas encore touché à sa boisson qui demeurait dans ses mains depuis son arrivée. Elle voulait voir par elle-même cet homme si hypnotique qu’il en avait bouleversé sa cliente régulière. Par quel miracle un être pouvait laisser une souvenir aussi percutant ? La magie jouait-elle un rôle ou l’homme possédait-il des talents cachés, une aptitude hors du commun ? Elle se devait d’en avoir le cœur net. Nerissa était connue parmi son peuple pour être une séductrice hors paire, capable de faire venir à elle n’importe quel homme. Par curiosité elle avait essayer ensuite de séduire des femmes mais aussi d’autres races afin de savoir si ses charmes étaient efficaces. Dans la grande majorité elle avait triomphé. Pour son plus grand amusement et sa plus grande fierté. Par conséquent elle ne tolérait pas l’échec, tout être devait succomber à son charme dévastateur peu importe le temps et les moyens mis en œuvre. Sa stupide fierté l’avait entraînée sur une pente glissant, un penchant dangereux dont elle n’avait pas la moindre conscience. Pas un instant elle n’avait songé qu’elle était ridiculement bornée en prenant un carrosse pour se rendre dans un quartier aussi peu reluisant pour se diriger en s’agrippant aux murs jusqu’à cette taverne infestée de manants. Elle ne pensait pas non plus qu’elle n’était qu’une odieuse orgueilleuse qui avait une trop idée de ses charmes. Un jour prochain cela se retournera contre elle assurément.

Le spectacle pris fin et Nerissa poussa un soupir de déception. La magie s’était dissipée avec l’absence du danseur. Avec un sourire amusé la sirène jeta un nouveau coup d’œil à l’affiche vantant ses produits plaquée sur un des murs de l’établissement. Ainsi donc elle était connue même dans les quartiers louches de la ville. Chose étrange que cette affiche dans ce lieu où aucun client ne pouvait se payer ses produits. Ils ne parviendraient même pas à entrée dans un salon. Mais peut-être n’était que du rêve, le mirage d’une vie plus aisée dans laquelle ils pourraient utiliser sa gamme de soin capillaire. Peut-être même qu’ils soupirent parfois en se disant que s’ils étaient riches ils s’offriraient ses services. Avec une moue boudeuse elle se hasarda enfin à goûter sa boisson et cela lui arracha une légère grimace. Un breuvage sans aucun prétention, sans aucune saveur digne d’être nommée. La médiocrité était donc au rendez-vous. La soirée ne pouvait s’achever aussi minablement. Devait-elle prendre les devants et se diriger tant bien que mal vers les coulisses pour séduire ce jeune danseur ? Non assurément. Il venait à elle et cette première victoire la faisait sourire. Elle était une femme que l’on ne pouvait ignorer.
Il s’avança jusqu’à sa table sans la quitter des yeux. Comment aurait-il pu après tout ? Elle lui rendait son regard avec tout l’intensité dont elle était capable. A mesure qu’il se rapprochait elle pouvait observer ses traits harmonieux, sa silhouette musclée et surtout son regard azur profond, tel un lagon aux ondes pures et envoûtantes appelant à la douceur et à la volupté. Elle appartenait à une race de séductrices et elle reconnu instantanément en lui un rival. Il n’était pas un novice dans ce domaine, sa démarche était celle d’un conquérant. Elle ne serait donc pas l’unique tentatrice ce soir. Ils allaient se livrer un duel sans merci. Le défi l’amusait, son corps tout entier était en émoi face à un défi aussi ardu. Il n’avait rien à envier aux plus beaux tritons qu’elle avait pu rencontrer. Et il en était parfaitement conscient quand il lui demanda s’il pouvait se joindre à elle.

« Je vous en prie, faîtes. » répondit-elle en lui faisant gracieusement signe de prendre place.

Sans le quitter des yeux, elle prit une autre gorgée de sa boisson avant de se rappeler son goût infecte. Elle posa son verre sur la table et le poussa le plus loin possible de ses papilles délicates.

« Les danseurs ont-ils le droit de se mêler aux clients ? » demanda-t-elle en se rapprochant du jeune homme, sentant la chaleur de son corps.

La sirène dorée apposa son menton sur le dos de sa main, plantant son regard dans celui du danseur. Elle en avait fait chavirer plus d’un par un simple regard. Follement épris ils se jetaient dans l’océan pour la rejoindre. Les plus faibles finissaient noyés, les plus vigoureux dans ses bras et bien souvent ils ne revenaient jamais sur le rivage.

« Votre performance était aussi agréable qu’on le prétend. Votre réputation vous précède. Cependant je ne connais pas votre nom, de même que vous ne connaissez certainement pas le mien. Je suis Nerissa Deauclaire. »

La parie était lancée et les premières cartes dévoilées. Mais la tentatrice venaient à peine de commencer sa parade séductrice et si son adversaire était aussi talentueux et joueur qu’elle le supposait, le duel serait des plus exquis mais aussi dangereux ce qui en faisant toute la splendeur du jeu.

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Il la connaissait. Tiens donc. Mais jusqu’à quel point ? Que savait-il exactement à son sujet ? Et surtout pour quelle raison s’était-il renseigné sur elle ? La réponse était évidente. Il était assis à ses côtés pour la même raison qu’elle : séduire. Et en bon élève il avait enquêté avant de se lancer dans ce jeu cruel. Elle préférait l’improvisation, choix téméraire certes, mais elle était si impulsive dans ce domaine. Avec un sourire elle hausse modestement des épaules quand il évoqua le succès de sa gamme de soins capillaires. Mais elle battit des cils avec une fausse candeur quand il la complimenta sur sa beauté. Ainsi il était également au courant de sa véritable nature. Petit futé. Et audacieux s’il pense pouvoir rivaliser avec ses charmes. Nerissa se demanda s’il s’agissait de folie ou s’il possédait un talent capable de surpasser les pouvoirs des sirènes. Assurément il était certain d’être en possession d’un atout majeur. Mais lequel ?

« Vous pourriez presque me faire rougir. » dit-elle avec ce sourire amusé qui ne quittait pas ses lèvres depuis le début de la soirée. « Mais je suis surprise que ma condition ne vous gêne pas plus que cela. Généralement cela fait fuir les hommes et ne parlons même pas des femmes. »

A tout moment elle s’attendait à ce qu’il lui réplique qu’il n’était pas un homme mais il ne dit rien. Il se contenta de vider sa boisson d’une seule traite en la fixant droit dans les yeux. Un jeune fou voilà ce qu’il était. Et elle était encore plus folle de rester. Ne sentait-elle donc pas le piège se refermer autour d’elle ? Ne comprenait-elle donc pas que ce regard posé sur elle était celui d’un prédateur ? « Fuis pauvre insensée. » lui murmurait une petite voix tandis qu’il s’approchait d’elle « Fuis pendant que tu le peux encore. » Mais il était trop tard. Elle s’était approchée trop près des flammes pour vouloir faire marche arrière. Leur chaleur était si agréable. Si diablement attirante. Il était si près d’elle, si proche qu’elle pouvait sentir son souffle sur ses joues. Sa voix était aussi langoureuse que ses mouvements. Tout en lui n’était que séduction. Le terme « amis » la fit rire intérieurement. Elle n’avait pas d’amis, du moins pas dans le premier sens du mot. Une relation de confiance et de tendresse réciproque. Elle ne parvenait jamais à connaître pleinement une personne au point de la considérer comme une amie. De plus elle n’accordait sa confiance à personne. Mais elle lui laisserait croire volontiers qu’il pouvait apprendre à la connaître.

Soudain le regard du danseur changea. Ses pupilles se parèrent de couleurs irisées, dansant comme des flammes. La sirène se sentit incapable de bouger, les battements de son cœur ralentissaient et son souffle diminuait. Plus aucun son ne venait à ses oreilles. Elle se sentait lasse. « Boisson » fut le mot qui l’arracha de sa transe. Une voix de femme. Une serveuse s’éloignait de leur table tandis que le danseur affichait une moue boudeuse, les bras croisés sur sa poitrine. Neptune que venait-il de se passer ? Nerissa lança un nouveau regard au danseur. La vérité lui apparut avec la violence d’une claque au visage. Il n’était pas humain et elle comprenait son excès de confiance. Il possédait définitivement une capacité surnaturelle pour séduire. Elle sentit un frisson lui parcourir l’échine et sa peau devint toute chair de poulée. Mais la partie ne venait que de commencer et si le danseur avait abaissé une carte, c’était à son tour de jouer. Nul homme n’avait résister à ses baisers. Toutes espèces confondues. Elle se souvenait encore de leur regard vague et de leur souffle quand leurs lèvres se séparaient. Même après des mois passées ensemble son prince était toujours surpris par le pouvoir de ses baisers. Il lui disait qu’elle pouvait arrêter le temps et balayer d’un revers de la main tous ses soucis, toutes ses pensées. Quand elle était dans ses bras, quand ses lèvres étaient contre les siennes, il oubliait le monde entier. Certains de ses amants en oubliait même leur vie sur terre et la priait de les garder au fond de l’océan. Avec un sourire elle leur répondait qu’ils mourraient sous l’océan et les yeux brillants de folie ils lui répondaient qu’ils mourraient joyeusement dans un dernier baiser dans les abysses aquatiques. Elle ne condamnait pas le danser à une mort semblable mais elle tenterait de le rendre fou de ses baisers. D’un geste rapide elle enlaça le jeune homme et joignit ses lèvres aux siennes. Un bref instant elle fut tenté de dévorer son âme, comme elle l’avait fait auparavant mais elle s’y refusa bien que la tentation soit forte. Elle ne redeviendrait pas la terreur des marins, pas maintenant et pas ici. Finalement elle s’écarta doucement, restant près de son visage, passant une main dans ses cheveux.

« Et vous ne m’avez toujours pas dit votre nom. Et si vous savez que je suis une sirène je n’ai pas la moindre idée de ce que vous êtes. Et je brûle de curiosité. »

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Dans les bras de la séductrice, le danseur avait failli. Nerissa avait sentit que toute sa volonté l’avait quittéé, elle avait senti qu’il s’abandonnait dans ses bras. A cet instant elle avait retrouvé l’euphorie de la toute puissante, quand elle était maîtresse absolue et que sa victime renonçait à toute lutte. Elle le possédait. Pauvre âme infortunnée, tu étais à elle, la terreur des mers, la dévoreuse d’âme. Quelle douceur n’est-ce pas sur ses lèvres rubis ? Quel parfum envoûtant sur sa peau pâle comme l’écume. Le feu de la passion brûlait dans sa chevelure de cuivre. Elle était si belle que tu pourrais te laisser prendre, offrir ton dernier souffle à cette merveilleuse succube. D’autres l’avaient déjà fait et d’autres le feront un jour qui sait ? Quand on goûte à l’enivrante saveur d’une âme, il devient difficile de l’oublier et de se contenter d’une nourriture plus commune. Même les mets les plus délicats paraissaient de la cendre en comparaison. Et plus elle dévorait d’âmes et plus elle en désirait davantage.

Lorsque leurs lèvres se séparèrent, elle fut amusée par le regard effaré du danseur. Elle pouvait deviner la frayeur qui s’emparait de son être, elle pouvait entendre les battements de son cœur chanter une mélodie plus frénétique. Pourtant il demeurait immobile, comme elle s’y attendait. Il était impossible de se détourner d’elle quand elle usait de ses charmes, du moins les premiers instants. Une lueur étrange et menaçante passa dans les yeux du jeune homme et la sirène comprit alors qu’il avait retrouvé ses esprits. Le duel pouvait commencer.

Au cours d’une chasse se tient d’un côté le chasseur et de l’autre la proie. Malheureusement pour la proie, elle finissait généralement vaincue. La victoire d’un chasseur expérimenté ne faisait aucun doute. Mais qu’advenait-il quand la proie était également un chasseur ? Quand celui que l’on pensait poursuivre et vaincre était aussi intelligent et rusé ? Les rôles se mêlaient. A la fois chasseur et proie, contraint de redoubler de vigilance et d’habilité. Prudence petite sirène. Ne crois pas que l’âge et l’expérience te garantiront la victoire. Dans un combat aussi périlleux tout peut arriver, même ta défaite. Car ce qui se tenait devant elle n’était pas un simple humain qu’elle pouvait abuser. Non c’était une créature bien plus dangereuse, née pour user de ses talents, maître dans l’art d’ensorceler et de charmer. Quand son rival posa sa main sur sa nuque et l’embrassa, elle comprit qu’il serait sans pitié. Elle aurait dû dévorer son âme quand l’occasion s’était présentée. Finalement le danseur révéla son nom dans un souffle dans le creux de son cou. Kaa Envoûtoeil. Et quel regard envoûtant en effet. Une toute petite voix en elle implora la protection du Vieillard de la Mer dont son prénom était un hommage. Mais elle ne pouvait compter que sur elle-même.

« Quel don fascinant… Je n’ai jamais rencontré rien de tel dans les océans. Quelle créature êtes-vous donc ? » demanda-t-elle comme si le pouvoir attractif de Kaa n’avait aucun effet sur elle.

Mais elle sentait déjà qu’elle succombait à son hypnose avec simplement un peu moins de facilité que la première fois. Elle bavardait pour dissimuler sa crainte de succomber. Elle s’était laissé prendre la première fois et résister au pouvoir de l’hypnose n’était pas une question de volonté. Il s’agissait d’un don puissant et il était ridicule de croire que l’on pouvait y échapper par la force de son mental. Que pouvait-elle donc faire contre une telle emprise ? Elle pouvait chanter.

« Prepare to give your soul away. My spell is passion and it is art. My song can bind a human heart. And if you chance to know my face my hold shall be your last embrace. »

Nul n’ignorait que la voix des sirènes était la plus envoûtante qui puisse exister. Le simple fait de parler était captivant en soi mais lorsqu’une sirène chantait ceux qui l’entendaient devenaient fous. Les pauvres marins se jetaient alors de leur navire pour nager à leur rencontre. Personne ne pouvait y résister à moins d’avoir la présence d’esprit de s’attacher à un mat comme un célèbre marin. Nerissa souhaitait de toutes ses forces que son chant magique opère avant qu’elle-même ne succombe à l’hypnose de son rival. Rien n'était plus incertain alors qu'elle sentait sa tête lourde et sa vue se brouiller dans les méandres irisés des yeux de son adversaire.

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C’était la fin. La terrible Nerissa, dévoreuse d’âmes, séductrice non-détrônée, allait sombrer sous le regard irisé d’un vil hypnotiseur. Elle était pourtant si certaine de sa victoire, si sûr d’elle, incapable d’imaginer qu’elle pourrait connaître l’échec. Et quel échec retentissant ! Renversée par un jeunot. Mais il était tout sauf un novice, bien loin de l’idée qu’elle s’était faite du danseur. Une petite voix intérieur ne lui avait-elle pas dit de se méfier, de fuir tant qu’elle le pouvait encore. Hélas sa fierté avait pris le dessus. Fichue fierté pensait-elle désormais. Son adversaire était sans piété, ne prenant même pas la peine de lui répondre, affichant un sourire carnassier tandis qu’elle sombrait lentement. A nouveau son souffle diminua et elle se retrouvait figée sur place, incapable de bouger le moindre muscle.  

Qu’allait-il faire d’elle ? La dévorer, la vendre sur le marché noir, la dénoncer comme sirène, la découper en morceaux ? Elle avait peur. Mais elle ne pouvait rien faire. Rien d’autre que chanter quelques dernières notes avant de se laisser emporter dans le tourbillon du regard de Kaa. Sa tête était si lourde, elle voulait dormir, fermer les yeux à tout jamais. Que lui importait ce qui adviendrait ensuite puisqu’elle allait s’endormir pour l’éternité. Son séjour à Fort Fort Lointain aura été bien bref. Elle n’aura guère pris le temps de s’amuser et d’user de ses charmes sur toutes les espèces confondues. Dommage elle venait de jouer sa dernière séduction et elle avait perdu. Ce n’était pas la fin qu’elle avait imaginé. Non. Elle espérait rejoindre l’océan une dernière fois et se laisser emporter dans les profondeurs, son corps reposant dans le palais sous-marin du Grand Seigneur des Sept Mers, dans un lit de corail et d’anémones de mer. Une dernière fois elle aurait voulu sentire l’eau salée sur sa peau, la douce caresse de l’onde dans ses cheveux.

« MA-DAME ! »

La sirène sursauta. Ses cils papillonnèrent pour s’accommoder à la luminosité. Elle manquait d’eau. Sa peau la tiraillait et sa poitrine semblait être en feu. Son mal être pouvait être comparé à un homme qui se noyait, bien qu’il faille imaginer totalement l’inverse pour son cas. C’était d’eau qu’elle manquait et non pas d’air.

« De l’eau... » murmura-t-elle. « Apportez-moi de l’eau s’il vous plaît. »

Une serveuse disparut en trombe pour réapparaître quelques instants plus tard avec une cruche et un gobelet. Nerissa avala son eau d’une seule traite avant de grimacer.

« Poulpe moisi ! Même l’eau est infecte ici ! » marmonna-t-elle.

Elle releva les yeux et croisa le regard d’un jeune homme. Très jeune homme. La sirène jeta un regard circulaire dans la salle. Elle ne vit aucune trace du danseur. Aurait-elle triompher malgré tout ? Ses quelques mots fredonnés lui auraient-ils sauvé la vie finalement ? Il lui semblait bien qu’elle avait vaincu Kaa l’hypnotiseur. Certes il l’avait vaincu également. Gageons que cela était un match nul. Ce qui impliquait qu’il y aurait une revanche. Ou du moins une suite très intéressante lors d’une prochaine rencontre. Renvoyant ses cheveux en arrière elle lui sourit au jeune homme.

« Mais vous jeune homme êtes loin d’être infecte. » elle tendit sa main avant d’ajouter : « Auriez-vous la grande amabilité de me raccompagner chez moi ? Je suis tellement épuisée que je ne peux plus tenir sur mes jambes sans l’aide d’une charmante main secourable. »

Prestement le garçon se mit sur ses pieds et lui tendit son bras. Nerissa sourit en s’appuyant sur son épaule. Par Neptune qu’il était jeune. Il respirait la candeur.

« Quel homme secourable. C’est si rare de nos jours. Me donneriez vous votre nom mon cher ? » elle sourit à nouveau avant d’ajouter : « Enchantée Hansel. Je suis Nerissa. Rentrons maintenant je vous prie. »