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ANNATEL ⊱ Toc toc toc, mais qui est là ? Le loup qui te mangera.


FORT FORT LOINTAIN

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ANNATEL ⊱ Toc toc toc, mais qui est là ? Le loup qui te mangera. EmptyDim 5 Oct - 15:08



   
Annabelle & Gretel
Loup y es-tu depuis le temps que je t'attends ?


On n’a pas idée d’aller se perdre dans la forêt profonde juste dans l’espoir de retrouver un fichu lapin qui n’est bon qu’à bouder dans son coin. Il faut croire qu’Annabelle aime particulièrement son animal de compagnie ou, alors, plus simplement, qu’elle est masochiste et à la recherche de sensations fortes. Pour les sensations, cependant, elle repassera parce que dans cette forêt, à part quelques corbeaux bruyants, il n’y a rien de bien excitant.
Mais n’est-ce pas simplement la vie à Fort Fort Lointain qui n’est pas assez excitante ?

De quoi se plaint-elle ? C’est bien elle qui avait exigé de son mari qu’il l’installe à Rollywood, non ? Et c’est encore elle qui voulait tout quitter pour vivre de sa passion, n’est-il pas ? Disons qu’elle n’avait juste pas imaginé que la vie serait aussi ennuyante que celle qu’elle menait dans son ancienne demeure. Mais entre les gens qui viennent se plaindre de la qualité de la tenue, pourtant parfaite et ceux qui profitent de la gentillesse d’Annabelle pour obtenir des rabais, la jeune fille a perdu l’espoir de retrouver la passion qu’elle avait avant à coudre. Faire de sa passion son métier est sûrement la pire idée qu’elle ait eue. Elle s’est elle-même dégoûtée de la couture, qu’elle affectionnait tant.
Il n’y a pas que ça qui l’exaspère. Le train-train quotidien, la monotonie, qui voudrait d’une vie si banale qu’elle pourrait vous faire mourir d’ennuie ? Et puis, n’était-elle pas censée vivre un happy ending en venant dans cette contrée ? Si c’est ça, son « elle vécut heureuse », elle préfère encore lorsqu’elle n’était que Peau d’Âne, la bien nommée, la souillon que personne n’approchait. Elle vivait dans la peur que son père la découvre, certes, mais c’était tellement plus intéressant que d’être la misérable petite couturière d’un magasin aussi misérable.
Elle en vient presque à regretter sa vie, maintenant. Elle est dans le pays des regrets, elle nage dans l’océan des remords. « Peut-être que si j’avais accepté le mariage de mon père… », « Peut-être que si j’étais restée dans mon royaume… », « Peut-être que si j’avais fait preuve de patience avec feu mon mari… »

L’Ennuie.
Le véritable, pas ce qui vous prend un soir de pluie alors que vous regardez Amour, Gloire et Royauté. Non, celui qui vous fait languir d’une chose que vous-même vous ignorez. Voilà, Annabelle ne sait pas ce qu’elle attend, mais elle l’attend. Peut-être est-ce une attaque soudaine des rebelles pour reprendre le pouvoir ? Peut-être est-ce le retour des anciens régents ? Peut-être est-ce simplement une rencontre qui changerait sa vie ? Ce qu’elle veut, c’est basculer, prendre un virage à cent-quatre-vingt degrés.

Vraiment, elle doit passer pour une exigeante. Déjà dans son ancienne vie, elle ne s’entendait pas avec les femmes d’hommes riches qui se contentaient de leur petit confort. Comment supporter de ne rien faire de ses journées ? Rien de productif, j’entends. Rester dans son boudoir, organiser des tea parties avec ses copines… « copines », le mot est bien mal choisi. Ce ne sont que des rivales, elles aiment se comparer entre elles tout en restant courtoises.
Définitivement, Annabelle ne voit pas le charme d’une vie de château. Elle était certainement mieux dans sa porcherie, avec ses amis les cochons. Eux, au moins, ils ne s’amusent pas à comparer leur vie à la vôtre. En même temps, même dans ces conditions, ils ont une meilleure vie que vous. A croire qu’en fait, Anna aurait voulu être une truie. Seulement, dans sa vie actuelle, la seule truie qu’elle connaissait, c’était Dragée Plumosucre.

Mais revenons à nos moutons, enfin plutôt notre lapin.

Ronchon, issu d’un sauvetage in extrémis d’Annabelle, lors d’une chasse organisée par son ancien époux, est son seul véritable ami et compagnon de route. Le perdre serait terrible pour elle. Elle se souvient avoir vu ce petit lapin la regarder, avoir craqué pour ses yeux pleins d’ennuis et s’être mise devant son mari pour l’empêcher de le tuer. Cela avait été toute une aventure et elle s’était dit que, peut-être, l’animal n’était qu’un cadeau de Dieu venu pour lui apporter l’amusement dont elle avait besoin.
Elle ne croyait pas si bien dire.
C’est grâce à Ronchon qu’elle est tombée sur l’enseigne de la boutique dans laquelle elle travaille, à présent. C’est aussi lui qui a causé des turbulences lors d’une tea party particulièrement ennuyante en renversant le thé sur la robe d’une des demoiselles. Et aujourd’hui, c’est lui qui a pris la fuite sans aucune raison pour se réfugier dans la forêt.

En temps normal, une lady comme l’avait été Annabelle n’aurait certainement pas osé mettre les pieds dans la forêt. On en raconte tant de choses effrayantes : sorcellerie, trolls, ogres, monstres aux dents pointues, loups… rien que pour cela, une damoiselle aurait pris les jambes à son cou.
Ce n’est pas le cas d’Anna. Elle est trop têtue, trop téméraire pour avoir peur des rumeurs. Elle veut se faire sa propre opinion de l’endroit. Alors, elle explore l’endroit, elle y vient souvent mais n’y reste jamais longtemps.
Aujourd’hui est différent, bien sûr, elle a perdu son folichon lapin. L’ironie est de mise.

Plus elle avance dans la forêt, plus elle se demande si la fuite de Ronchon ne va pas lui apporter des ennuis. Va-t-elle tomber dans un piège pour ogres ? Va-t-elle faire la rencontre d’une créature sans charnel n°5 ? Tombera-t-elle sur une embuscade ? Elle s’imagine tant d’aventures, tant de récits qu’elle pourrait raconter à ses quelques amis à son retour, qu’elle n’entend même pas le grognement derrière elle.
La voilà parti de ses délires héroïques. Elle sort une aiguille et se prend pour un chevalier de génie. « En garde ! » s’écrit-elle en s’attaquant à un arbre qui n’a rien demandé.
C’est là qu’elle le voit. Bien plus gros et imposant qu’il ne l’était dans ses souvenirs. Ronchon est devant elle, tout tremblant de peur. « Ah vous voilà, petit chenapan ! » Elle s’empresse d’aller le ramasser. Seulement, elle le sent, le surplus d’émotion de son lapin ne présage rien de bon. Il ne l’a pas habituée à avoir peur, ou à ressentir le moindre sentiment.
Quelque chose cloche.

Cette fois, concentrée sur le moindre bruit, elle l’entend. Le grognement d’un animal enragé. Le cri de guerre d’une bête assoiffée de sang. Elle se retourne aussitôt, tenant fermement Ronchon dans ses bras.
Il est là.
L’objet de ses rêves d’aventure. Il guette sa proie, prêt à se jeter dessus. Et quel est ce sentiment jamais encore ressenti qui envahit Anna ? Serait-ce de la peur ? Elle est terrifiée par un simple loup ? Impossible.
Elle doit réagir et vite. Elle s’y résout. D’une main, elle tient son lapin qui menace de s’enfuir à chaque instant, tandis que de l’autre, elle cherche une quelconque arme. Elle sort son aiguille, mais a-t-elle seulement l’espoir que cela fasse fuir la bête ? « Vas-t-en ! Allez ! Du balai ! » Evidemment, le loup ne compte par partir en laissant son repas vivre. Et s’il ne veut pas manger Annabelle, il se fera une joie d’engloutir Ronchon.
D’accord, l’animal est exaspérant et ne sert pas à grand-chose, mais tout de même. La demoiselle ne le laissera pas mourir dévoré par un loup affamé. Il mérite une mort plus digne ou du moins, plus original. Alors que faire ? Qu’est-ce qu’on peut faire lorsque notre instinct de survie nous dit de fuir, mais que notre avidité de prouver notre bravoure, appelons-le aussi masochisme, nous dit de rester et de se battre ?
Eh bien, on fait comme Annabelle. On attend. Tout simplement, on attend.
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FORT FORT LOINTAIN

Gretel Denougatine
J'L'AI BOUFFE TA MAISON EN PAIN D'EPICE

Gretel Denougatine

ANNATEL ⊱ Toc toc toc, mais qui est là ? Le loup qui te mangera. Tumblr_m0bl3amXfb1r5tdn1

⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
⊱ arrivé(e) le : 24/09/2014
⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
⊱ allégeance : Elle pose son cul où elle veut, même sur le trône je m'en fiche

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ANNATEL ⊱ Toc toc toc, mais qui est là ? Le loup qui te mangera. EmptyDim 5 Oct - 22:30



   
Gretel & Annabelle
Je n'ai pas pour vocation de sauver les damoiselles en détresse... Du moins, pas habituellement


Dieu merci, la nuit est enfin là.
Cette nuit, je l'attends chaque fois que le soleil se lève, juste pour cesser d'être ce que tout le monde veut que je sois : une jolie petite vendeuse de bonbons calme et souriante. Ce n'est pas ce que je suis, pas au fond de moi. Au fond de moi je suis cette ombre qui se meut entre celles des arbres et des branches dans la forêt un soir de pleine lune. Je ne suis qu'une silhouette portant un arc sur le dos et qui trouve sa catharsis en visant les points les plus éloignés, et, bien sûr, en atteignant sa cible à chaque fois.

C'est exactement ce que j'ai décidé de devenir cette nuit. Une énième nuit blanche, à courir dans la forêt, m'imprégner de sa magnificence et de sa paix, de sa torture et de son calme. En tournant la clé dans la serrure de la boutique, je savais que cette nuit je ne serai qu'une ombre, une ombre parmi tant d'autres, qui naîtrait lorsque le crépuscule serait complet, et qui se hâtera de mourir dès les premières lueurs de l'aurore. Je ne me sens pleine que lorsque mes pensées me fuient au profit de la morsure du vent glacé sur mes joues, des griffures des ronces sur mes jambes nues, des petits cailloux pointus qui transperceraient mes chausses et saigneraient mes pieds pendant que je courrais, sans m'arrêter une seule seconde pour reprendre mon souffle.

Cela peut paraître étrange, mais c'est ainsi.
Celui qui n'a pas vécu ma vie ne pourra pas comprendre combien ces douleurs me font du bien. J'ai trop perdu dans cette vie pour me contenter d'une existence calme et paisible, qui ne bouge pas, sans aventure. Et pourtant, c'est à cela que je me suis destinée. Alors que mon sang bat dans mes tempes et que mon coeur pulsant fortement contre ma poitrine me demandent ardemment de redevenir la Gretel intrépide et pleine d'audace que j'étais avant, ma raison et ma conscience leur clouent le bec et me clouent moi aussi derrière mon joli petit comptoir couleur pastel. Je ne peux tout simplement pas me résoudre à prendre le risque de perdre la vie encore une fois. Ou pire, de perdre celle d'Hansel...

Hansel...
Il pense que la vie que je mène est celle qui me convient le mieux, celle que j'ai choisie. Mais c'est faux. Ce n'est qu'un mensonge que je lui ai monté à lui ainsi qu'à moi-même, juste pour dissimuler ma faiblesse aux yeux de ceux qui me connaissaient forte. Je sais pertinemment que la vie que je mène aujourd'hui est trop tranquille pour le sang intrépide qui bout dans mes veines. Alors j'ai besoin de toutes ces sensations, de toutes ces souffrances physiques pour me rappeler, dans le fond, que je suis vivante. Que tout ce que je vis aujourd'hui n'est pas un cauchemar. Que je n'ai pas besoin de me réveiller. Que tout ce que je vis est réel, et qu'il me faut simplement ces blessures, ces sensations de brûlures et de piqûres douloureuses pour me dire que je suis encore là, que je ne suis pas encore tout à fait éteinte. Elles sont mon élixir de vie.

Je cours, je cours sans m'arrêter.
Le vent froid me fait mal. Les ronces déchirent ma robe rapiécée et mon tablier que je n'ai même pas pris la peine d'enlever. Mes vêtements sont tâchés de sang à l'endroit où ils sont déchirés. Je sens chaque piqûre, chaque brûlure, chaque blessure, je sens ma chaire qui se fend en deux et c'est toute mon âme qui me dit merci.

« Vas-t-en ! Allez ! Du balai ! »

Je me stoppe net. Ce cri - ou plutôt cet espèce de grondement - est relativement proche de moi. Je sens que quelque chose ne va pas. J'attrape Aerien et une flèche. Je bande mon arc et m'approche rapidement de la source du cri que je viens d'entendre. Je découvre alors une jeune fille, un gros lapin apeuré dans les bras essayant de tenir son ennemi en respect avec... Une aiguille ? Voilà une situation assez ridicule.
Cependant, elle n'a pas l'air très apeurée. Pas autant que son gros lapin en tout cas - bon sang, il a la taille d'un chat ce bestiau ! Elle a plutôt l'air... oui, c'est cela, d'attendre.

Le loup bave déjà en s'imaginant se délecter de ses membres frêles sur lesquels il n'y a pourtant pas beaucoup de viande. Ou alors lorgne-t-il l'énorme lapin ? Je ne saurai le dire. Toujours est-il qu'il faut bien faire quelque chose. Je m'approche rapidement de la jeune fille et me poste entre elle et la bête. Je vise carrément la bête entre les deux yeux et ne lâche pas son regard une seule seconde, histoire de lui faire comprendre qui est le maître ici. Je m'avance lentement du loup pour l'obliger à reculer, mais il se met à grogner, retroussant les babines et commençant à montrer les crocs. Alors je décoche une flèche juste devant son museau. J'évite de blesser les animaux quand je le peux. Après tout, il a simplement faim, il n'est pas agressif pour son bon plaisir.

Heureusement, cela suffit à le faire reculer de quelques pas, mais il n'est toujours pas parti. Alors je décoche encore deux flèches devant chacune de ses pattes avant, et là il décide enfin de détaler. Pour combien de temps, ça je l'ignore. Je vais récupérer mes deux flèches plantées dans la terre qui sont fort heureusement réutilisables. Je n'ai pas vraiment le temps de m'en refaire de nouvelles tous les jours, alors j'essaye de les économiser au maximum.

Je retourne alors près de la demoiselle :

"Vous pouvez ranger votre aiguille, il est parti. Je vous conseille de ne pas trop traîner dans les parages, il pourrait revenir aussi vite qu'il a détaler."

Je m'éloigne en détachant mon tablier troué et déchiré de ma taille pour éponger les plaies saignantes de mes bras et mes jambes lacérés par les ronces et autres épines. Je me relève, et avant de rentrer je me retourne, tout sourire, vers la demoiselle.

"Au fait, je m'appelle Gretel. Et la prochaine fois que vous vous aventurez ici la nuit, pensez à prendre quelque chose de plus efficace qu'un instrument de couturière !"
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ANNATEL ⊱ Toc toc toc, mais qui est là ? Le loup qui te mangera. EmptyMar 7 Oct - 13:22



 
Annabelle & Gretel
Loup y es-tu depuis le temps que je t'attends ?


L’attente est mitigée.
A la fois longue, parce que, préparée à une mort douloureuse, Annabelle souhaiterait que cela soit rapide. A la fois courte, parce que, espérant connaître une vie sans finitude, la demoiselle se retrouve face à la mort trop vite à son goût. Pourtant, elle aurait pu fuir, mais à quoi bon ? On ne peut pas s’échapper face à la Grande Faucheuse. Et il est évident que ce loup en est l’incarnation sur Terre.

Il grogne, Ronchon tremble, Annabelle reste stoïque.

Que va-t-elle faire ? L’embrocher avec sa ridicule aiguille ? Elle n’en a même pas l’espoir. Il atteindrait son visage bien avant qu’elle n’ait le temps de lui faire ressentir une quelconque douleur. A présent, elle doit avouer qu’elle regrette amèrement d’avoir séché les leçons de tir à l’arbalète proposées par son mari. Elle aurait dû savoir qu’un jour, il ne serait plus là pour la protéger. Il n’était déjà pas souvent là pour elle…
En fait, il l’avait habituée à son absence.
Comme toutes choses répétitives, la distance mise entre Gavin et elle était devenue anodine. Au début, certes, elle se languissait de lui. Ce n’était pas tant qu’elle était amoureuse de lui au point de ne plus pouvoir s’en passer. Non. Elle était juste acclimatée à sa présence. Elle se réveillait chaque matin et s’endormait chaque soir à ses côtés. C’était la monotonie de leur couple. Une chose qu’il n’avait pas supportée.
Une de plus.
Car l’homme était capricieux, désireux de tout garder pour lui, surtout sa femme. Ce n’était pas de l’amour, c’était de la possessivité maladive, tout simplement. Il ne supportait pas de la savoir intéressée par autre chose que lui, de la voir s’éloigner de lui, de l’entendre parler à quelqu’un d’autre qu’à lui et d’un autre sujet que sa personne. Pour lui, Annabelle devait l’admirer, l’aimer, le désirer à chaque instant de sa misérable vie. Après tout, n’avait-il pas tout fait pour qu’ils s’unissent malgré les aprioris des autres ? Elle n’était encore qu’une souillon, le jour où il avait choisi de l’épouser. Il ignorait bien que c’était une princesse et pourtant, il avait voulu d’elle à ses côtés, pour l’éternité.
Oh ça ! Il ne manquait pas de lui rappeler. Et pourtant, Anna ne voulait pas de cette vie. Elle ne l’aimait pas assez, ne le désirait plus depuis trop longtemps, ne l’avait jamais admiré. Lui, de son côté, prétendait ne vouloir qu’elle parce qu’elle était la seule qu’il aimait. Mais savait-il seulement ce qu’était l’amour ? Elle, en tous cas, ne l’avait jamais ressenti de sa vie… Elle n’avait jamais été amoureuse au point d’avoir des papillons dans le ventre, au point de tuer pour cette personne, de mourir pour elle.

C’est sûrement là son seul regret, tandis qu’elle se retrouve face à une mort probable. Elle qui s’était toujours dit qu’elle ne voulait pas avoir de regret, ni de remord, la voilà bien.
Le loup s’approche lentement d’elle mais, paralysée, la jeune femme se refuse à bouger. Si elle doit se faire attaquer, alors c’est que tel est son destin. Elle ferme les yeux et entame une prière mentale. Elle est prête à l’affronter.

Seulement, il faut croire que son heure n’a pas encore sonnée. Son ange gardien a fait son apparition, sous les traits d’une jeune femme qu’Anna n’a jamais vue de sa vie. Elle bande son arc et défit le loup du regard. C’est déjà bien plus impressionnant que le statisme de la rouquine. Cette dernière a, par ailleurs, profité du jaillissement soudain de sa sauveuse pour reculer. On ne sait jamais, il vaut mieux mettre une certaine distance entre les deux assaillants et elle.
La femme décoche une première flèche mais rate sa cible. Génial, sur toutes les personnes susceptibles de la sauver, il avait fallu qu’Annabelle tombe sur une demoiselle atteint de strabisme. Celle-ci réitère sa chance proche des pattes-avants de la bête. Cette fois, la rousse comprend que l’autre jeune femme rate volontairement le loup, pour ne pas le blesser. Après tout, il faut se dire que l’animal n’est pas bien méchant, il a seulement faim. Au final, celle qu’elle voyait comme un boulet vient de gagner son admiration.
Ce n’est pas pour autant que la couturière lui fera savoir, cependant. Elle est bien trop fière pour montrer son respect aussi aisément à une personne inconnue. Le respect, ça se mérite et celui d’Annabelle est bien plus complexe à gagner qu’on ne peut le penser.

Par chance, le loup finit par s’en aller sans demander son reste et Ronchon retrouve son état végétatif habituel.
Anna, qui n’a pas bougé depuis la première flèche décochée, est ramenée à la raison par sa mystérieuse sauveuse. Celle-ci l’incite à ranger son aiguille. Obéissante, elle s’exécute sans dire un mot. Elle se dit qu’elle devrait sûrement la remercier. Après tout, elle vient juste de lui sauver la vie. Seulement, c’est mal connaître l’orgueilleuse Anna. C’est plus fort qu’elle, elle est obligée de fanfaronner, pour prouver qu’elle n’est pas si faible qu’elle en a l’air. « J’avais la situation bien en main, vous savez ? Ce n’était pas nécessaire d’intervenir. »
Tu parles !
Si la jeune femme n’était pas arrivée à ce moment très précis, Ronchon se serait fait bouffer et Anna aurait fini avec de belles marques de crocs sur tout le corps. Elle le sait et ce serait mentir que de prétendre le contraire. Alors, ravalant quelque peu sa fierté, elle marmonne : « Mais merci quand même… » et c’est déjà beaucoup pour elle.

Enfin, Annabelle s’autorise à regarder sa sauveuse en détail, tandis que celle-ci éponge ses plaies. Elle ne fera aucun commentaire sur les différentes blessures ouvertes à vif que son interlocutrice possède, elle ne veut pas paraître rude. En revanche, elle doit user de toute sa force pour ne pas montrer son effarement face à la tenue de la jeune femme. Déchirés et tâchés, les vêtements tombent en lambeau à certains endroits. C’est sans aucun doute de la mauvaise qualité, du tissu inadapté pour une course effrénée dans la forêt ou pour une chasse.
Néanmoins, tout n’est pas perdu et avec quelques coups d’aiguille bien placés, Anna est sûre de réussir à limiter les dégâts. Bien entendu, le mieux serait encore de changer de tissu, d’en prendre un plus souple, maniable et surtout plus solide, mais ce n’est pas comme si elle se baladait toujours avec ce genre de tissu sur elle. En revanche, elle se ballade toujours avec son aiguille et un peu de fil.
Alors, tandis que sa sauveuse, nommée Gretel, se présente, la rouquine se permet d’analyser les endroits où elle devrait pouvoir recoudre sans souci. Au passage, elle lui glisse son prénom. « Annabelle. » Puis, elle se remet à tourner autour de Gretel, sans aucune gêne. « Vous avez peut-être raison mais, je crois qu’aujourd’hui, j’ai bien fait de prendre mon aiguille. » Elle se baisse pour analyser l’étendue des dégâts au bas de la tenue de l’autre femme. Cela risque de prendre du temps et de règle générale, elle ferait payer ce genre de travail au prix fort. Néanmoins, Gretel vient de lui sauver la vie, elle lui doit bien une faveur. Alors, pour elle, ce sera gratuit. « Ce ne doit pas être pratique de bouger avec une tenue déchirée. Je peux vous arranger ça, si vous avez un peu de temps devant vous. Ce sera ma façon à moi de vous remercier pour… m’avoir aidée. »
Un noble geste pour un noble acte.
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Gretel Denougatine
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⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
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⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
⊱ allégeance : Elle pose son cul où elle veut, même sur le trône je m'en fiche

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ANNATEL ⊱ Toc toc toc, mais qui est là ? Le loup qui te mangera. EmptySam 11 Oct - 19:33



   
Gretel & Annabelle
Je n'ai pas pour vocation de sauver les damoiselles en détresse... Du moins, pas habituellement


« J’avais la situation bien en main, vous savez ? Ce n’était pas nécessaire d’intervenir. Mais merci quand même… »

Cette gamine est insupportable. C'est une chose irréfutable. Mais je ne peux pas me résoudre à lui en vouloir, ni à la regarder autrement qu'en souriant. Elle est téméraire, mais ridiculement sotte et orgueilleuse. Je me retrouve un peu en elle, je dois dire.
Bien que ma seule envie est de plonger sa face enfantine dans la boue, je dois dire qu'elle m'attendris un peu. Surtout cette moue qu'elle a quand elle semble se bagarrer avec sa propre conscience. Cette fille pense trop, et ne se bouge pas assez les fesses. J'en connais une comme ça aussi. Mais moi au moins je sais qu'une aiguille ne fait pas le poids contre un loup des forêts affamé.

Il n'empêche qu'elle a tout de même mis sa fierté de côté pour me remercier. Et quand on a un caractère pareil, ce n'est pas chose facile, je suis bien placée pour le savoir. Ce simple petit mot, merci. Parfois il vous crève l'intérieur des joues à la manière d'un couteau bien affûté. Parce qu'avant tout, on veut s'en sortir par soi-même et ne rien devoir à personne. C'est le lot des gamines stupides qui se font avoir continuellement par le peuple avant de se rendre compte que la faute est entièrement leur. Que c'est parce qu'elles sont trop gentilles, trop abruties par leur ébauche de personnalité qu'elles veulent parfaite et conforme aux principes qu'elles ont dans la vie. Mais en prenant conscience de cela, les plus intelligentes cessent de rendre des services et ne rendent plus que des sévices. Histoire qu'il y ait une justice.

Ce merci lui a écorché la bouche, cela ne se voit que trop bien. Et c'est pour cela qu'elle me touche. Si elle s'était jetée à mes pieds en minaudant qu'elle ferait tout ce que je voudrais pour me remercier, qu'elle me devait la vie (bla, bla, bla) je crois que j'aurai recherché le loup et que je la lui aurait servie sur un plateau d'argent.
Mais c'est plutôt le contraire. Enfin une jeune fille dont le ton de la voix ne donne pas continuellement  du "Je suis désolée de vous demander pardon de m'excuser de vivre" exaspérant. Je sens qu'elle a du vécu. Qu'elle a du dégoût pour quelque chose. Qu'elle a quelque chose que je partage. Et j'ai bien envie d'en savoir plus sur elle.

Elle me scrute, je la vois bien, même si je suis toujours occupée à éponger cette saleté de sang qui ne veut pas cesser de couler. Elle a un regard assez intense d'ailleurs. Le genre de regard qu'on ne pourra jamais interpréter, à moins que sa bouche se dé-scelle et qu'elle ne me livre elle-même l'objet de ses pensées. Je donnerai tout à ce moment là pour savoir ce qu'elle pense de moi.

Je ne suis pas le genre de personne qui vit sa vie en fonction de ce que pensent les autres ou de ce qu'ils attendent. Mais elle m'intrigue plus que je ne le voudrais. Et je dois avouer qu'au lieu de sonder mes pensées trop noires une nuit de plus, j'aimerai beaucoup la sonder elle. Je ne la trouve pas très sociable. Son regard est tellement profond, on dirait que la lune se reflète dedans. Cela aurait pu être très beau, mais au contraire elle a comme un air désagréable figé sur sa face que je n'ai pas encore vu sourire. J'ai comme l'impression qu'elle ne m'aime pas beaucoup.

Son nom à peine détaché de ses lèvres me donne à accentuer ma pensée. Ou alors est-ce parce qu'elle n'arrête pas de me tourner autour ? Je me sens aussi mal que la future proie d'un vautour. Elle me scrute, observe les moindres détails de ma tenue, qui est dans un piètre état d'ailleurs... Il est vrai qu'à côté de sa jolie robe, je passe pour une souillon... Après des minutes interminables où je me sens plus jugée que jamais, elle desserre enfin les lèvres.

« Ce ne doit pas être pratique de bouger avec une tenue déchirée. Je peux vous arranger ça, si vous avez un peu de temps devant vous. Ce sera ma façon à moi de vous remercier pour… m’avoir aidée. »

Je dois avouer que je suis un peu sceptique. Depuis tout à l'heure elle me scrute comme si j'étais la plus misérable des mendiantes, et là elle me propose de recoudre ma robe ? D'accord. Où est le piège ?
Ou alors elle essaye peut-être d'être gentille. Je la vois ressortir son aiguille et du fil. Bonne chance ma belle pour faire quelque chose de ces guenilles que je porte. Je devrais vraiment m'acheter une nouvelle robe... Finalement, à quoi bon ? Ce n'est qu'un morceau de tissu. Tant qu'il cache assez mon corps trop maigre, cela m'est égal si la couleur est délavée, la coupe démodée et le tissu froissé et déchiré.

J'accepte néanmoins sa proposition. Si cela lui fait plaisir... J'espère simplement qu'elle aura assez de lumière dans cette petite clairière. Il y a quelques rayons de lune qui nous permettent au moins de nous voir. Mais elle a intérêt à faire attention avec son aiguille, je ne veux pas qu'elle me pique. Je saigne déjà assez comme ça.

Bon, elle essaye d'être gentille, mais elle n'est pas très bavarde. Et malheureusement, je ne suis pas très douée pour faire la causette. Je prie pour qu'elle ouvre la bouche, mais c'est moi qui suis obligée de me lancer.

"Il ne me semble pas t'avoir déjà vue dans la forêt. Tu viens souvent dans cette partie du royaume ? Ou bien tu t'es simplement perdue en essayant de retrouver ton lapin ?"

Médiocre. Complètement nul. Et stupide. Et maladroit.
Je serai une courtisane plus que décevante à la Cour. Dieu merci, je peux au moins rester dans ma forêt et ne pas être obligée de faire la conversation à des personnes qui crachent leur venin dans mon dos aussitôt que je quitte une pièce.
Je plains toutes ces femmes qui doivent avoir mal au dos à force de se tenir bien droite, qui se font des rides bien trop tôt en ne riant jamais, qui sont perchées sur des échasses toute la journée et qui portent sur leurs immondes têtes des perruques plus lourdes que le bestiau d'Annabelle. Sans parler des corsets. Comment des femmes peuvent-elles se laisser emprisonner la poitrine toute une journée durant, s'enlevant ainsi elles-même le droit de respirer ? Quand ces femmes courent-elles ? Que font-elles de leurs journées à part boire du thé et manger des sucreries à en faire exploser leurs "cages" thoraciques de soie ?

Je m'égare. Je ne me rends pas compte qu'Annabelle est toujours en train de coudre. Je me demande si elle aime tout cela. Le protocole, l'étiquette, les convenances. Si elle est une vraie dame ou simplement une jeune fille qui aime courir après des lapins en tenant tête à des loups avec une simple aiguille.

"Tu es née à Fort Fort Lointain ? Normalement je connais pas mal de monde ici, mais je ne t'avais jamais vue avant... Tu as un sacré coup d'aiguille ! C'est impressionnant !"

Et puis je prends conscience que je lui pose trop de questions. Elle qui n'est pas bavarde à la base, elle va penser que je pratique un interrogatoire sur elle. Elle va penser que je suis de la police secrète ou je ne sais quoi ! Elle va penser... Non d'une réglisse ! Mais qu'est-ce qu'elle pense à la fin ?
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ANNATEL ⊱ Toc toc toc, mais qui est là ? Le loup qui te mangera. EmptyDim 12 Oct - 13:31



Annabelle & Gretel
Loup y es-tu depuis le temps que je t'attends ?


Il est difficile pour une personne orgueilleuse de remercier une personne, c’est vrai, tout comme il est difficile pour quelqu’un de timide de faire la conversation. Le problème ? Annabelle est les deux. A la fois trop fière pour avouer ses faiblesses et trop introvertie pour oser lancer une quelconque discussion avec celle qui lui avait sauvée la vie. C’est sûrement pour cela qu’elle lui a proposé de recoudre sa tenue, dans l’espoir de ne pas a voir à parler.
Ca et aussi le fait qu’elle ne pouvait plus supporter la vue d’une tunique aussi abîmée.

Il ne faut pas se tromper, Anna n’est pas matérialiste, encore moins précieuse comme la plupart des femmes de la cour. Non, c’est juste qu’elle aime le travail bien fait. Et qu’elle a une légère obsession pour les vêtements, il est vrai. Ce qui semble contraster avec la fameuse Gretel, qui a l’air de se contreficher de la qualité de sa tenue. En fait, à sa façon de la regarder lorsque la rouquine lui a proposé de la recoudre, Anna a compris que c’est sûrement le cadet de ses soucis. Gretel n’est donc pas une demoiselle de la cour. En même temps, la couturière doute que les courtisanes osent se rendre dans la forêt profonde et sachent aussi bien manier l’arc que la fille qu’elle a en face d’elle. Non, à leurs yeux, les armes sont des jouets pour les garçons, tout comme les services à thé sont réservés aux filles. Et à Charmant. Mais en même temps, on a le droit de douter de la virilité du fils de la régente, alors ce n’est pas un bon exemple.

Quoiqu’il en soit, Gretel a fini par accepter qu’Annabelle s’occupe de ses vêtements et celle-ci s’est mise au travail. Elle n’a, évidemment, pas demander pourquoi la brunette la regarder de cette manière, trop bien éduquée, même si elle doit avouer qu’elle se pose la question. C’est vrai ça, c’est quoi son problème à la fin ? Est-ce que la rouquine a de la boue sur le visage ? Ou bien, plus symboliquement, essaye-t-elle de l’analyser dans le but de savoir ce qu’elle pense ?
Ce serait plutôt ironique, sachant qu’Anna elle-même tente de connaître le fond de la pensée de Gretel. Et ce le serait d’autant plus que la couturière a toujours eu l’impression qu’on lisait en elle comme dans un livre ouvert. Après tout, elle est incapable de cacher ses émotions, sauf quand elle coud. Seulement, dans ces conditions, elle est elle-même trop concentrée pour éprouver la moindre émotion.

Mais ce n’est pas le cas de l’autre jeune fille.
Non, elle le voit bien. Peu importe ce qu’elle fait, ses pensées sont voilées, cachées derrière un masque d’autorité et d’arrogance. Elle essaye de faire la dure mais, elle ne trompe pas Anna. Quelque chose lui a fait mal, quelque chose de si violent qu’elle ne s’en est jamais remise. La mort d’un proche ? Une trahison ? Ou peut-être seulement quelques mots prononcés par quelqu’un qu’elle a aimé. Parfois, les mots suffisent pour faire basculer une vie. La couturière le sait mieux que quiconque. Les derniers mots de sa mère, adressées à son père avait fait changer le court de leur vie. Cependant, la douleur que tente de cacher Gretel est bien plus profonde que celle d’Annabelle, c’est évident. Que lui est-il arrivé ? Elle essaye tellement de ne rien laisser paraître qu’il est impossible pour la couturière de l’analyser correctement.

Elle ne peut que supposer, tandis que ses mains expertes continuent leur travail. Un travail qui n’est pas si évident qu’elle l’aurait pensé. Bien entendu, Annabelle est habituée à coudre jusqu’à pas d’heures, à la seule lumière d’une chandelle. C’est ce dont exigent les clients les plus réputés. Qu’elle ne s’arrête que lorsque la robe en question est terminée, quitte à avoir les mains en sang, quitte à avoir la vision troublée. Néanmoins, il y a une différence entre la lumière d’une bougie et la clarté de la lune, dont les arbres ne laissent filtrer que quelques rayons. Pour autant, la rouquine ne s’arrête pas, elle garde la tête baissée, concentrée sur les mouvements de va-et-vient de l’aiguille.

Cela commence presque à ressembler à quelque chose lorsque Gretel se décide à prendre la parole pour la première fois depuis un long moment. C’en est presque dommage, Anna commençait à apprécier le silence entre les deux jeunes femmes. Surtout que la brunette ne se contente pas d’engager une discussion. Non. Elle lui pose des questions.
Est-ce que la méfiance est de rigueur ?
La rouquine n’y croit pas trop. Pour le moment, ce ne sont que des interrogations banales. Qu’est-ce elle peut bien risquer à répondre à ce genre de questions, franchement ? « A vrai dire, je ne m’aventure jamais aussi loin dans la forêt. C’est vrai que je me suis un peu perdue en cherchant ce chenapan… » Encore une fois, elle se doit de passer pour une gourde devant Gretel, ce qui l’agace au plus haut point. Elle aurait bien voulu que celle-ci la voie comme son égale plutôt que comme une gamine écervelée, capable de ne plus retrouver son chemin à cause d’un bon-à-rien de lapin. Néanmoins, elle serre les dents et reprend sa couture, histoire de lui cacher son embêtement.
Toujours sans la regarder, elle se dit qu’il serait peut-être bien de lui retourner la question, ou de faire dans l’originalité, histoire de ne pas laisser un blanc dans la conversation. « J’en déduis que toi, tu es une habituée de cette partie des bois ? » Ridicule. Cette phrase, tournée en interrogation est tout simplement ridicule. Evidemment qu’elle connait cet endroit, sinon, elle ne lui aurait pas dit qu’elle ne l’avait jamais vu dans le coin.
On voit bien qu’Annabelle a plus l’habitude d’écouter les gens se plaindre que de leur poser des questions. Bêtement, elle essaye de se rattraper en centrant le sujet sur son arme. « C’est rare de voir une femme avec un arc… et encore plus, de la voir le manier aussi bien. Je me demande qui a bien pu d’apprendre. Ou peut-être que tu l’as fait toute seule ? » Ce n’est pas terrible mais toujours mieux que son autre remarque.

Voilà pourquoi Anna travaille dans l’arrière-boutique et pourquoi elle a toujours refusé de reprendre la boutique, lorsque le propriétaire sera mort. Le contact avec le client ne lui plaît pas. Se faire râler dessus, entendre des ordres de courtisanes non-comblées, supporter les critiques, écouter les derniers ragots… tout cela passe encore, elle le supporte. Seulement, faire la conversation ? C’est bien un truc de dames de la cour, ça.
Un truc qui, lorsqu’elle était encore duchesse, l’agaçait énormément. Elle, elle se contentait de rester dans son coin, à siroter son thé en hochant la tête. Et si on avait le malheur de lui demandait son avis… En fait, on ne lui demandait jamais son avis et c’était mieux ainsi. Sinon, elle se serait lancée dans un monologue interminable sur l’ennuie d’une vie de palais.

Elle est tirée de ses pensées par les nouvelles questions de Gretel. A force de trop l’interroger, Annabelle pourrait se demander si elle ne fait pas partie de la police secrète. Seulement, elle n’est pas de nature méfiante. Alors, pour la première fois depuis leur rencontre, elle ose sourire en voyant l’interrogation dans le regard de son interlocutrice. Essaye-t-elle encore de la percer à jour ? « Non, je ne suis pas de Fort Fort Lointain. Je viens d’une contrée lointaine et, en fait, je suis arrivée ici, i n’y a pas très longtemps. » Elle perd son sourire en pensant à la mort de son père, la raison de son départ, mais se reprend bien vite. « Merci. » Elle ne lui dira pas qu’elle a eu l’occasion d’apprendre lorsqu’elle ne faisait rien d’autre de ses journées. Elle ne veut pas passer pour une petite courtisane en manque d’aventure.
Elle préfère ramener le sujet à Gretel. « Et toi, tu es une native de Fort Fort Lointain ? » Et puis, elle ose lui poser la question qui lui brûle les lèvres : « Excuse-moi mais… tu n’as pas l’air d’être une dame de la cour alors, qu’est-ce que tu fais dans la vie, à part sauver les demoiselles en détresse ? »
Ouah, elle a osé une pointe d’humour.
C’est qu’elle commencerait presque à être en confiance, maintenant.
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Gretel Denougatine
J'L'AI BOUFFE TA MAISON EN PAIN D'EPICE

Gretel Denougatine

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⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
⊱ arrivé(e) le : 24/09/2014
⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
⊱ allégeance : Elle pose son cul où elle veut, même sur le trône je m'en fiche

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ANNATEL ⊱ Toc toc toc, mais qui est là ? Le loup qui te mangera. EmptyJeu 23 Oct - 15:45



   
Gretel & Annabelle
Je n'ai pas pour vocation de sauver les damoiselles en détresse... Du moins, pas habituellement


Finalement, la rouquine n'est pas si odieuse que cela. Heureusement d'ailleurs, parce qu'elle met un temps fou à raccommoder mon semblant de robe. Si elle était réellement affreuse, nous n'aurions pas été sauvées. Elle est simplement comme moi : elle ressasse ses pensées et n'est pas très douée pour la conversation. Du moins, pas autant qu'avec une aiguille. C'est vraiment incroyable ce qu'elle fait avec mes guenilles, elles ressembleraient presque à un vêtement à nouveau ! Dommage, maintenant j'ai une raison de plus pour ne pas m'acheter une nouvelle robe...

Mais c'est tout de même étrange. Son comportement ne va pas du tout avec ses gestes. Toutes les couturières que j'ai connues étaient de pauvres âmes qui avaient grandi dans un taudis, parlaient comme des vagabondes et étaient pire que sales. Elles n'avaient aucune éducation, aucune intelligence, aucune ambition. Elles étaient manuelles, pas intellectuelle, et malheureusement cela ne se voyait que trop.
Mais Annabelle... Cette jeune fille se tient trop droite, évolue avec trop de grâce et parle avec trop de science pour n'être qu'une simple couturière. Elle a quelque chose de trop noble dans l'attitude pour sa condition. Non, elle ne doit pas être couturière, ça ne colle pas. Il y a quelque chose qui cloche. Elle s'exprime avec retenue et politesse, comme les demoiselles de la cour, et c'est incompatible avec ce métier. Pire encore, elle s'habille avec goût. Non pas que je sois une amatrice de mode, mais je vois défiler de nombreuses dames assez riches dans ma boutique, et c'est comme une revue mondaine qui défile devant mes yeux et me tient informée des dernière tendances.

Quoi qu'il en soit, elle garde tout de même une certaine maladresse et une certaine verve dans les mouvements et le timbre de sa voix qui tranchent avec ses manières de damoiselle. Une courtisane qui n'accepte pas sa condition ? Sa maladresse reste présente dans ses propos, et me confirme qu'elle aurait peut-être préféré rester en tête à tête avec ses pensées plutôt que de me faire la conversation.

« J’en déduis que toi, tu es une habituée de cette partie des bois ? » Question rhétorique et passablement inutile, la réponse étant donnée dans ma dernière question. Mais je trouve cela touchant de faire un effort pour entretenir la conversation et ne pas me laisser parler toute seule. Je lui réponds d'un sourire approbateur et que je veux encourageant pour la pousser à continuer de parler. Je crois d'ailleurs que le message est passé.

« C’est rare de voir une femme avec un arc… et encore plus, de la voir le manier aussi bien. Je me demande qui a bien pu d’apprendre. Ou peut-être que tu l’as fait toute seule ? »

Ah, nous y voilà. Je crois que ma théorie se confirme, au vue de son étonnement pour Aerien. Je ne peux cependant dire si son ton était désapprobateur ou admiratif. Il y a une certaine verve dans sa manière de parler qui étonne toujours lorsque l'on réalise qu'elle vient d'une si délicate jeune fille. On ne peut imaginer des paroles dures et sèches sortir de lèvres si fines, ni que les traits de la colère puissent s'emparer d'un visage si angélique. Mais elle cache quelque chose. Et je saurai ce que c'est. Parce que - excepté ma fâcheuse tendance à changer d'humeur en un claquement de doigts - mon plus vilain défaut est certainement la curiosité.
Cependant, sa question sera éludée puisqu'elle enchaîne directement sur la réponse à ma dernière interrogation.

« Non, je ne suis pas de Fort Fort Lointain. Je viens d’une contrée lointaine et, en fait, je suis arrivée ici, i n’y a pas très longtemps. »

"Je le savais !" Ma conscience entame une jolie petite danse du bonheur ! Oh Annabelle, tu es la plus délicieuse énigme qui m'ai été soumise pour le moment ! Je suis certainement la fille la plus indiscrète du monde, mais j'ai promis à ma curiosité de te percer à jour, et de devenir ton amie. Parce que tes traits tirés, ton timbre dur ne cachent qu'une fragilité. Et je sais que tu as besoin de quelqu'un. Parce que nous sommes pareilles.

Je suis distraite de mes élucubrations personnelles par une remarque cinglante prononcée sur le tas par la rouquine. Et je dois dire que je ne m'y attendais pas du tout.

« Excuse-moi mais… tu n’as pas l’air d’être une dame de la cour alors, qu’est-ce que tu fais dans la vie, à part sauver les demoiselles en détresse ? »

De l'humour ! Dieu merci elle en a ! Ma retenu s'en va à cloche pieds en chantant une comptine pendant que mon soulagement entame une danse de la joie.
Je crois que mon attirail ne trompe absolument personne. D'ailleurs, elle me fait remarquer qu'à part mes cheveux trop longs, je n'ai absolument rien de féminin. Mes mains sont sèches et pleines de coupures à force de travailler à la boutique et de tirer à l'arc. mes ongles sont cassés, rongés. Mes cheveux sont emmêlés, beaucoup trop longs pour tenir correctement dans ma coiffure improvisés d'où s'échappent des mèches folles qui tombent négligemment sur mes épaules et dans mon dos. Mes vêtements sont pleins de taches de sang, d'herbe, de bonbon, de chocolat, mes chaussures sont plus sales que jamais et mon visage plein de terre comme si je m'y étais roulée toute la nuit. Sa remarque me fait me sentir honteuse quand je la regarde de bas en haut pour voir à quel point ses cheveux sont savamment coiffés, sa robe bien mise, son visage maquillé. Je tente tout de même un rire désinvolte pour tenter de dissimuler ma gêne.

"En effet, je ne suis pas réellement le genre de personne à fréquenter le château ! Je suis vendeuse dans une boutique de bonbons sur Roméo Drive. Miel & Épices, tu en as entendu parler ? Je vends toutes sortes de confiseries et de pâtisseries, et je fournis également le palais de temps en temps. Et toi, Mademoiselle Doigts-de-Fée, que fais-tu dans la vie ?"

Il est étonnant qu'une demoiselle si raffinée ne soit pas encore venue dans ma boutique. Si c'était le cas, je m'en serai souvenu. Mais le mystère de cette jeune personne reste entier, et j'ai beaucoup de mal à lever le voile, même si j'y travaille d'arrache-pied.

"Tu devrais venir un jour, je te ferai goûter quelque chose de formidable que personne ailleurs n'a jamais goûté ! Je suis sûre que ça te plaira, et puis ce sera ma manière de te payer pour le travail remarquable que tu réalises avec mes guenilles..."

Je ne veux pas lui laisser le loisir de refuser ma proposition, alors je m'arrange pour enchaîner rapidement.

"D'ailleurs, Mademoiselle Doigts-de-Fée, contrairement à moi, tu as l'air d'une damoiselle de la cour. Mais elles ne possèdent pas de lapin gigantesques et ne leur court pas après dans une forêt sombre une nuit de pleine lune... Je suis désolée, je suis extrêmement indiscrète. Je dois te vouvoyer, faire une révérence, ou quelque chose dans le genre ?"

Tu es faite mon petit renard des bois !
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Gretel Denougatine
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ANNATEL ⊱ Toc toc toc, mais qui est là ? Le loup qui te mangera. EmptyJeu 13 Nov - 17:58

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