AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORT FORT LOINTAIN A FERME SES PORTES.
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

ariel ☾ il est où le boum boum ?


FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




ariel ☾ il est où le boum boum ?  EmptyDim 21 Déc - 20:45




Ariel et Hansel

comment vous appelez ces trucs au fond des rivières ?
- des grenouilles.
- des cailloux.
- des gangsters malchanceux.

Hansel était un idiot. Il fallait le dire, pour que tout le monde le sache, de manière à ce qu'il ne soit pas étonné lorsque le matelot infortuné menaçait de faire quelque chose d'incroyablement stupide, ou qu'il l'avait déjà fait, d'ailleurs. Généralement, on ne le remarquait pas, ce potentiel de bêtises chez lui, parce qu'il avait l'air intelligent, Hansel. Il l'était même, parfois. Il y a très longtemps. En des temps si reculés que les élèves de Graaoul les étudiaient en cours d'histoire. Aujourd'hui, toute sa conscience semblait s'être définitivement évanouie. Certes, il avait changé son existence du tout au tout, et cela avait le mérite de le pousser à continuer maintenant qu'il retrouvait un certain équilibre, mais à quel prix ? Celui de sa conscience, vraisemblablement. Parce que c'était ce qu'il avait perdu en arrivant sur l’Écorchée – il fallait ne plus en avoir pour s'engager. Grimaçant sous cape, il resserra ses bras autour de sa propre taille afin de se protéger du froid qui lui mordait la peau. L'hiver avait mis du temps à prendre le pas sur la douceur de l'automne, mais à présent il était bien là. Il avait déposé ses bagages, ses sacs de neige et ses valises de froideur qui obligeaient tout être normalement constitué à rester chez lui quand la nuit tombait, bien au chaud devant une cheminée, avec si possible sa famille à côté. Ce qui n'était pas le cas d'Hansel, bien entendu. Il n'était plus un habitant de fort fort lointain, Yasen, ou encore Saay. Il n'avait pas de maison, ni d'âtre brûlant où se réfugier. Certains auraient même pu dire qu'il était loin de sa famille, là, dehors, sur un pont qui ne lui appartenait pas. Pourtant ce n'était pas le cas. Mieux, cela ne lui posait pas de problème de déambuler ainsi pour se réchauffer, en regardant un doux soleil se coucher. Car les membres de sa famille étaient là. Une famille un peu difforme, racolée, réduite en cendres puis recomposée, qui avait allumés des torches car la nuit menaçait d'arriver. Certains s'étaient déjà engouffrés dans les entrailles du navire tandis que peu demeuraient vers Hansel, mais toujours un peu loin aussi. Ils n'essayaient pas de lui parler, et le laissaient simplement rêvasser tranquillement, un luxe qu'on ne s'offrait jamais ici, sauf ce soir pour il ne savait quelle raison. Dans tous les cas, c'était reposant, de les entendre parler dans un coin, fumer, jouer aux dés. Même l'océan s'était calmé, comme frigorifié par la saison qui le dominait de sa poigne glacée. Le répit. Le moment suspendu au dessus de l'étendue bleutée. Hansel se rendit compte qu'il n'en restait pas moins idiot.

Il jeta un regard derrière son épaule pour regarder ses compères, bien plus éloignés de lui qu'il ne l'aurait imaginé jusqu'alors. Cette vision le rassura un peu, ainsi il se reposa contre le bastingage, face à l'océan, puis sortit de l'une de ses poches un petit objet lumineux. Taillé simplement, il ne pesait pas lourd, et était accroché à une chaîne d'argent. Une pierre qu'on avait utilisée pour en faire un pendentif, et qui n'était rien aux yeux des autres, mais représentait tant de choses pour le matelot qu'il ne savait même pas comment il faisait pour la tenir au creux de sa main sans être brûlé vif. Sa couleur opaline la rendait certes précieuse, mais ce n'était pas pour cela qu'Hansel l'avait prise. C'était pour- c'était pour quoi d'ailleurs ? En la détaillant sous toutes les coutures, comme si elle détenait la réponse à cette question murmurée, le matelot eut un petit sourire en se rendant compte de son idiotie. Il l'avait volée pour posséder. Par simple envie, sans que sa conscience ne vienne le sermonner pour faute grave, qui plus est – il n'en avait plus, de toute manière. Parce que cette pierre de lune, c'était un bout de Sinbad. Un objet cher dans son cœur, qui devait se balancer autour de son cou depuis des années, à l'instar des boulets de chairs qu'il se traînait aux deux pieds. Et il l'avait dépouillé de cela. Comme on dépouille un mort durant son sommeil éternel. Il effaça son sourire de son visage penché au dessus de l'eau qui mourrait et ressuscitait calmement contre la coque du bateau. Il chercha les remords un instant, qui devaient s'être caché dans son cœur, ou dans son crâne, ou ailleurs, que pouvait-il bien en savoir. Il ne les trouva pas. Dans son esprit, seule l'idée d'avoir un petit quelque chose qui le liait au forban des mers, demeurait, intacte, pure, peut-être, parce qu'en soit, il ne voulait pas faire de mal, Hansel. Il n'était même pas égoïste, la plupart du temps. Ce fragment de lune, il l'avait au creux de la main pour se rappeler.
Et parce qu'il était idiot. Et un peu amoureux. Mais surtout idiot.
Et que cette petite particularité prenait le pas sur toutes les autres – il n'aurait su dire laquelle, surtout quand dans un instant d'inattention, car irrémédiablement ses songes recommençaient à divaguer, la pierre glissa de ses doigts. Il le remarqua en entendant un plouf significatif, et se reprit à temps pour la voir s'enfoncer dans l'océan. Il n'eut même pas l'envie de retenir son souffle pour espérer que la scène se rejoue à l'envers. C'était juste fait, voilà tout. Il se voyait déjà essayer de donné des explications à Sinbad. Ce n'est pas moi. Elle était dans ma poche et elle est tombée. Toute seule.
Quelle blague. Il ne se croyait même pas. Le capitaine allait être furieux. Et lui, et bien, il allait simplement mourir. "Oh non." souffla-t-il, comme si c'était la seule chose à dire - oh non, ça avait si bien commencé. Lèvres pincées, avec l'air du petit animal qui allait se faire écraser par une calèche, là, tout de suite maintenant, il resta immobile durant l'espace d'un instant. Ses mains s'accrochèrent finalement un peu plus fort au bois du bastingage, et il se pencha un peu plus pour essayé d’apercevoir le collier. Aucune trace de lui. Aucune espoir. Un compère perdu en mer, envoyé par le fond.
L'arrêt de mort de Denougatine. Ce dernier déglutit sa salive difficilement.
C'était la fin.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




ariel ☾ il est où le boum boum ?  EmptyMar 30 Déc - 15:41



Hansel & Ariel
rien ne se perd, tout se récupère

Le froid. Cette bête affamée qui vous mord la peau et vous fait trembler. Ce rôdeur invisible qui accompagne l'hiver et le suit sans broncher, s’immisçant partout où il le peut, les chaumières, les manteaux, les bottes. Il suffit d'une seconde d’inattention, et le voilà qui ronge vos doigts sans vergogne. Le froid. Y a pas grand monde qui l'aime. Il vous réveille et vous endort comme ça lui chante. Il gèle les routes pavées et vous tombe dessus à peine la porte ouverte. Le froid est mortel. Le froid est cruel. Il n'épargne personne, et tous cherchent à lui échapper. Le froid. Y en a qu'une qui lui souriait alors, déambulant dans les rues qui se vidaient peu à peu à l'approche de la nuit, fervente alliée du faucheur de l'hiver. Ce juge impartial l'avait toujours accompagnée, tout au long de sa vie. Il règne en maître dans les profondeurs de l'océan, sombre et glacial. Et elle l'avait toujours vu comme un rempart imprenable et protecteur. Les Hommes le fuient autant qu'ils le peuvent, un avantage quand on cherche également à les fuir le plus possible. Et c'était bel et bien le cas d'Ariel. Le pas aussi déterminé qu'il pouvait l'être, la sirène malchanceuse s'avançait silencieusement, se dirigeant irrévocablement vers la mer. A chaque minute, une boutique fermait ses portes. La nuit approchait, et les habitants de Fort Fort Lointain rejoignaient chacun leur tour leur foyer, pressés de se réchauffer auprès d'un bon feu. Tous sauf elle. Cela aurait pu paraître suspect, si la totalité des passants qu'elle croisait n'étaient pas aussi hâtifs au point qu'ils ne la remarquaient même pas. De quoi arranger notre fraudeuse au charnel. Pressant le pas à l'approche de l'océan, ses embruns iodés lui gonflèrent les poumons, et son sourire s'agrandit. Elle abandonna ses apparats sur le sable sans prendre le soin de les camoufler, confortée dans l'idée que qui conque oserait faire une balade dehors en pleine nuit, serait mis en garde par le vent glacial qui se levait au coucher du soleil. Se jetant à l'eau sans se faire prier, la rouquine frissonna à la froide morsure de l'océan, comme un salut, une habitude qu'elle avait oubliée et qu'elle retrouve soudainement. Cachant son charnel dans le sable, retrouvant sa forme originelle qu'elle aime tant, Ariel contempla quelques instants le vaste monde qui s'étendait devant elle. La liberté à l'état pur. Une ivresse soudaine s'empara d'elle, et elle s'élança sans attendre dans les profondeurs de son enfance. Nageant pour le plaisir de nager, Ariel s'engagea dans un ballet solitaire, spectacle devenu rare ces derniers mois. Quelques animaux marins, tristes de voir un océan bien vide sans ses sirènes, vinrent saluer la jeune impétueuse qui osait encore s'aventurer en ces lieux qui lui manquaient constamment. Même en y retournant chaque semaine, ce n'était pas suffisant. Et une pointe de colère brûla dans ses yeux. Le choix devrait être permis. Comme si tout le monde rêvaient de vivre à Fort Fort Lointain, enchaîné à un corps qui n'est pas le leur. Comme si imposer sa volonté à tout un monde était absout de conséquences.

Ce fut un objet non identifié qui l'interrompit dans ses divagations d'insatisfaite. Coulant à pic, il lui passa littéralement devant le nez, la faisant loucher malgré elle. L'attrapant au vol - ou plutôt à la plongée - elle l'examina de plus près. Un collier. Levant les yeux vers la surface, la rouquine y distingua un navire. Elle n'y avait même pas fait attention. Baissant de nouveau le regard sur le bijou trouvé, elle le contempla un peu plus, détaillant la chaîne d'argent, puis cette étrange pierre qui formait le pendentif. Un trésor perdu, égaré par un maladroit qui l'aura fait passer par-dessus bord. Ou bien l'aurait-il délibérément jeté à l'eau ? Alternant entre le bateau au-dessus de sa tête, et le bijou au creux de sa main, Ariel hésitait. Pouvait-elle vraiment se permettre de le ramener ? Pouvait-elle vraiment prendre le risque d'être vue et dénoncée ? Elle ne pouvait cependant pas ignorer cet objet délaissé. Il devait forcément être important pour quelqu'un, que ce soit celui qui l'a égaré, ou un autre. Ses yeux continuaient leurs allées et venues, témoins d'un dilemme, guerre entre une conscience qui voudrait faire le bien, et la raison qui se dresse face à elle, lui dictant de ne pas faire de folie. Mais la vie d'Ariel était basée sur une folie. Une folie d'amour, qui l'a conduite bien plus loin qu'elle n'aurait pu l'imaginer. Oui, souviens-toi. Rappelle-toi les malheurs que tu as enduré pour une folie de cette sorte. Après tout, en quoi cette histoire la concernait ? Pourquoi devrait-elle s'en mêler ? Ce n'étaient pas ses affaires, encore moins son problème, alors autant rester en dehors de tout ça. Et le pendentif sombra, abandonné pour la seconde fois, s'enfonçant dans la noirceur de l'océan. Ariel s'éloigna à son tour, résignée. Elle n'avait pas à se charger de ça. Mais qui allait le faire dans ce cas ? Et si une vie était brisée à cause de ce geste ? Peut-être même plus d'une ... Elle était seule, au milieu de l'eau, vaste et infinie, personne d'autre ne pouvait agir à sa place. Un coup de nageoire, et là voilà revenant sur sa route, récupérant le bijou encore en chute libre. L'examinant une nouvelle fois, vérifiant qu'il n'avait rien, la jeune entêtée remonta vers la surface. Quelqu'un cherchait forcément ce pendentif. Plus pour faire taire sa conscience que pour véritablement rendre service, Ariel s'approcha doucement du navire, prenant garde au mouvement de la coque, refusant de s'échouer bêtement contre celle-ci. A quelques centimètres de la surface, les deux océans qui lui servaient d'yeux scrutaient le bastingage, cherchant une quelle conque silhouette penchée au-dessus de la mer, probablement désespérée d'avoir perdu cet objet précieux. N'osant pas émerger à la surface, la rouquine se contentait de stagner à l’orée des vagues, jouant tout de même la prudence, juste au cas ou. Puis elle trouva enfin ce qu'elle cherchait, une silhouette se détachant au-dessus de la mer. Sortant précautionneusement la tête de l'eau, Ariel se contenta d'observer l'homme qui s'entêtait à fixer l'eau sans la remarquer, du moins jusqu'à ce qu'elle apparaisse sur sa trajectoire. Craignant qu'il ne hurle à ses compagnons de venir voir, elle lui intima de se taire par un signe, avant de lui montrer le pendentif qu'elle tenait dans sa main. Espérons maintenant que c'était bien lui qui l'avait perdu, qu'il ne l'avait pas fait exprès, ou pire, que ce ne fut qu'un piège ...
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




ariel ☾ il est où le boum boum ?  EmptyMer 31 Déc - 19:25




Ariel et Hansel

comment vous appelez ces trucs au fond des rivières ?
- des grenouilles.
- des cailloux.
- des gangsters malchanceux.

C'était la fin. Aussi sûr que deux et deux faisaient quatre, que l'hiver lui mordait les entrailles, et que Sinbad allait le tuer pour sa maladresse. Il se le répéta plusieurs fois, inlassablement, comme on répétait un vocable afin de se persuader de quelque chose d'invraisemblable. Non, ça ne pouvait pas fonctionner ainsi, c'était impossible, qu'il aurait bien voulu se dire. Seules des paroles de haine vinrent pourtant envahir ses songes occupées, et tous ces mots enchevêtrés dans les autres sous la colère avaient le goût des anciennes disputes et coups dans le dos qu'Hansel avait fait subir au capitaine. Il ne pouvait pas s'en empêcher, c'était trop fort. Il recommençait, malgré les avertissements, malgré les erreurs faites. L'ancien confiseur était humain, il n'avait donc jamais fini de s'attirer des ennuis et de se mettre dans des situations impossibles. Pour quoi faire, au final ? Se sentir vivant ? Prouver qu'il était définitivement une des ces énergumènes qui ne faisaient jamais rien correctement ? Ou peut-être juste pour rien. Ou rien qu'un petit bout de cœur qu'on arrachait de l'être aimé pour se dire qu'on le possédait, lui aussi, que ce n'était pas que de ce néant qui nous filait entre les doigts, et qu'ils n'y avaient pas qu'en se mettant en danger qu'on se sentait en vie. Le souffle coupé, Hansel ferma un instant ses paupières, et se mit à compter calmement, afin que son palpitant se calque sur les chiffres qui défilaient entre ses lèvres, lui évitant de ce fait l'arrêt cardiaque. C'était l'une de ces étranges techniques qu'il affectionnait pour se remettre les idées au clair dans les moments les plus improbables, et quoi que pouvait en montrer son visage déconfit et complètement anéanti – le visage des condamnés à morts qu'on amenait à la pendaison quand l'aube se levait – elle fonctionna tout de même, et après quelques instants à se dire que le pendentif était définitivement perdu à l'instar de sa petite personne insignifiante, il se reprit et se mit à essayer de trouver une manière de sauver les meubles, pour ainsi dire. Il chercha pendant un moment, les yeux plongés dans les eaux ténébreuses de l'océan qui ne vous pardonnait jamais d'être né. L'étendue bleutée – noire, en fait, car la nuit faisait son entrée – savait garder les secrets, même les plus lourds, mais parfois elle les avalait pour vous faire payer vos dettes. Une dette de sang. Ils en avaient tous ici. Que pourrait-il bien lui dire ? Que pourrait-il bien faire pour que tout s'arrange ? Sinbad serait-il compréhensif ? Le tuerait-il tout de suite ou attendrait-il qu'il s'explique ? C'était toujours les mêmes questions, quoi qu'il arrive. Elles étaient semblables à celles qu'il s'était murmuré après l'incident avec Potté. Cette fois-ci, le capitaine lui avait offert une chance de lui donner quelques explications, moment de répits avant  la tempête que le matelot avait balayé d'un revers de la main, nonchalamment, comme s'il n'en avait pas eu besoin – car il ne possédait alors aucune explication qui tienne la route, autre que la haine étrange qui l'envahissait lorsqu'il croisait le regard de ce matou de pacotille. Ici non plus, ses explications n'étaient pas claires. De la haine on passait à l'envie de posséder, à ce sentiment infecte qu'on devait appeler l'amour et qui vous rendait encore plus aveugle et inconscient que sur le coup de la colère. Je suis un puits à émotions. C'était ce qu'Hansel pourrait dire, s'il en avait le temps, et surtout le courage.
Mais c'était bien connu, les humains ne possédaient ni l'un ni l'autre.

Il se remit à paniquer. Il n'y arriverait pas. C'était vraiment la fin. Il lui fallait s'y résoudre absolument, car c'était un fait indéniable à présent. Une grimace vint déformer sa mine peu réjouie, et son cœur se remit à battre de plus belle, tandis qu'il regardait de tous les côtés pour trouver l'introuvable – il ne savait même ce qu'il dénicher. Ses yeux remarquèrent tout de même, dans leur danse endiablée un remous un peu plus important que tous les autres dans l'eau, significatif de quelque chose qui voulait remonter à la surface – son pendentif ?! - et il fronça les sourcils que l'idée devait bien être encore plus improbable que sa survie. Son petit espoir l'importa tout de même et Hansel se pencha finalement par dessus bord, retenu par ses mains tremblantes qui s'accrochaient au bastingage.
Il y avait une silhouette dans l'eau.  Et plus que les poissons et le pendentif qui s'y trouvait, il y avait là un être vivant. Lorsque ce dernier se montra finalement sous la forme d'un visage féminin, le matelot sursauta brusquement et se recula de quelques pas. Qu'était-ce donc, par Merlin ? Et que faisait cette chose ici ? L'échoué se rendit compte qu'il connaissait ces deux réponses, et que cela ne lui plaisait pas du tout. Ou peut-être que si. Assez pour qu'il se rapproche, toujours, parce que la curiosité l'emportait sur le reste. En montrant une nouvelle fois timidement le bout de son nez au dehors du navire, Hansel détailla un peu plus longtemps la sirène qui restait là, dans le froid, au même titre que lui, et pour les mêmes raisons – il s'était remis à espérer. Le pendentif se trouvait dans sa main diaphane, et sa peau comme la pierre reflétaient les éclat de la lune. C'était une belle image.
Effrayante, certes, mais magnifique.
On n'en demandait pas moins des sirènes. C'était bien là ce que cette créature était, à n'en pas douter. Hansel le savait. Il n'en avait jamais vu réellement dans l'océan, car elles devenaient rares ces derniers temps, mais il savait ce qu'elles étaient, ce qu'elles faisaient, et la crainte qu'elles aspiraient aux marins. Il avait pu les observer dans les ouvrages qu'il avait lu, et elles ressemblaient un peu aux sorcières qu'il détestait. Elles ensorcelaient, à l'instar de ces dernières, et devaient être aussi mauvaises qu'elles pour dévorer l'âme des matelots et faire couler les navires à pique. A la différence qu'elles étaient d'une beauté insoutenable, et aussi féroce que les dents acérées des créatures vertes. Hansel se rappela de toutes ces particularités en quelques secondes à peine, tout en observant le visage, puis le pendentif, pour revenir au visage, encore et toujours. Elle n'avait pas l'air de vouloir le dévorer. Il déglutit sa salive avec difficulté, une nouvelle fois, sans savoir quoi dire, ni quoi faire. Il cligna des yeux, se redressa un peu et les mains accrochées aux rambardes jeta un coup d’œil derrière son épaule pour regarder les autres. Ils étaient paisibles et calmes – du moins comme l'étaient des matelots, allez comprendre ici qu'ils chantaient et riaient tranquillement. Son attention revint donc sur la sirène – non, le pendentif, enfin il ne savait plus très bien – et son cœur rata un nouveau battement. "Je-" commença-t-il sans savoir où il allait réellement, et si elle pouvait l'entendre. Ses yeux lui donnaient des airs d'enfant rêveur qui se retrouvait devant une chimère attendue depuis la naissance. "Vous – mon – le... collier." Hansel ou l'art de correctement s'exprimer.  Il se mordit la lèvre inférieure, et eut un nouveau regard vers les matelots. La sirène voulait peut-être le piéger en le faisant sauter à l'eau pour reprendre son stupide collier. Il se remit à chuchoter brusquement, empressé. "Donnez-le moi vite ou- ou j'alerte tout le monde !" Par pitié. Il aurait pu le rajouter, mais n'en trouva pas le souffle, trop nerveux à l'idée que quelqu'un arrive et découvre sa sauveuse, ou que cette dernière l’ensorcelle, ou que Sinbad découvre ce qui s'était passé, ou qu'elle ne lui rende pas son collier. Il ne savait plus très bien. Peut-être trop nerveux à l'idée qu'il puisse se retrouver ici, alors qu'il n'était pas de taille pour tout ça.
Parfois il songeait qu'il aurait du réfléchir à deux fois avant de s'engager sur l’Écorchée.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




ariel ☾ il est où le boum boum ?  EmptySam 21 Fév - 20:49



Hansel & Ariel
rien ne se perd, tout se récupère

Ce n'était pas une bonne idée. Non. Vraiment pas. Elle avait déjà commis ce genre d'erreur auparavant, mais en sauvant des hommes, pas des colliers. Était-elle en train de faire des progrès ? Et qu'allait lui coûter ce sauvetage, au juste ? Sa voix, de nouveau ? Ses écailles ? Que fais-tu Ariel ? Tu sais pertinemment que c'est peine perdue. Ce qui tombe à la mer doit rester à la mer. Cesse de refuser cette fatalité. Mais comment le pouvait-elle ? Elle qui avait toujours rêvé de s'en aller loin, voir le monde des humains. Était-ce là sa propre fatalité ? Elle qui avait tout donné pour voir ce monde si merveilleux, la voilà qui le fuyait autant qu'elle le pouvait. La voilà, la pauvre rêveuse qui ne pouvait abandonner les causes perdues. La curieuse qui ne pouvait s'empêcher d'imaginer à qui pouvait bien appartenir ce bijou. Prendre un risque, ce n'est rien. C'est facile. C'est en assumer les conséquences qui est plus dur, plus effrayant. Le bénéfice du doute, voilà ce qu'elle était en train de s'accorder à elle-même et à cette situation. Qu'avait-elle à perdre ? Que risquait-elle ? Pas grand-chose. Elle était en position de force après tout, elle pouvait très bien s'enfuir à tout instant. Alors il n'y avait rien à craindre. Au contraire. Celui qui avait le plus à perdre, c'était le propriétaire du pendentif. Tu es un monstre marin Ariel, ces histoires ne te concernent pas. Justement. C'était parce qu'elle était une créature redoutée qu'elle pouvait se permettre d'agir de la sorte, et se mêler des affaires d'autrui sans avoir peur. Et pourtant, pourtant. Pourtant l'ombre de ce bateau immense la rappelait à de mauvais souvenirs. Mauvais pour qui ? Ce n'était pas elle qui en avait le plus souffert. A la différence, qu'elle, elle était toujours hantée par les naufrages et les tempêtes.
Repoussant les cris et le fracas d'une moue déterminée, la rouquine sortie tout de même de l'eau, pour finalement y trouver un être incroyablement paniqué. C'était bien la première fois qu'elle lisait fascination et effroi en même temps chez un être humain. On aurait dit un gamin face à une créature toute droit sortie des histoires qu'on lui lisait le soir, ignorant comment réagir et quoi dire. Ils restèrent là un moment, à se toiser l'un l'autre, hésitant à avancer, et pourtant incapables de faire marche arrière. « Je- » Elle l'entendait tout juste, malgré le remous des vagues et les voix du reste de l'équipage en fond sonore. « Vous – mon – le... collier. » C'était donc bien le sien. Un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres, fière d'avoir eu raison sur ce coup-ci. Ne crie pas victoire trop vite. Elle avait toujours le collier en main, et elle pouvait parfaitement se faire prendre à tout moment, il lui fallait rester prudente. De plus, il semblait incroyablement stressé, ne cessant de jeter des coups d'oeil derrière lui, comme s'il craignait également qu'on la découvre, ou qu'on découvre qu'il a perdu son collier. Était-ce donc bien le sien ? Tu n'as pas le temps de te poser ce genre de question Ariel. « Donnez-le moi vite ou- ou j'alerte tout le monde ! » Fronçant les sourcils, la rouquine fut légèrement contrariée. Elle qui avait eu la gentillesse de lui ramener son bien, le voilà qui la menaçait de la dénoncer ? Calme-toi Ariel, il a peur, tu le vois bien. Bien sûr qu'elle le voyait. Ces dernières années, la peur était le sentiment qu'elle avait le plus inspiré chez autrui, elle savait le reconnaître entre mille. Cette panique grandissante, cet état d'hébètement où l'on se retrouve incapable d'aligner deux idées concrètes à la suite, impuissant, subissant la fatalité du temps qui s'allonge et se raccourcit sans cesse, de quoi devenir fou. Le sentiment le plus honnête et sincère qui soit. On ne peut pas feindre la peur, on ne peut pas la cacher non plus. Il n'y a rien de plus vrai qu'elle, sans mensonge, sans détour. La peur. Ariel la sentait chez l'homme pendu au bastingage, accroché à la rambarde comme à la vie, comme s'il craignait pour la sienne. Qu'avait donc ce collier de si spécial pour qu'il se mette dans un état pareil ? Sa curiosité grandissait à chaque seconde, et elle fixa de nouveau le pendentif, cherchant à lire son histoire dans la pierre polie qui le formait. Poussant un léger soupir, la jeune sirène releva des yeux durs vers le marin, comme un adulte qui résonnerait un enfant en lui assurant qu'il n'y a pas de Croque-Mitaine sous son lit. « Alertez-les et je disparais sous la mer. » Et elle planta son regard dans le sien. Non pas comme un monstre marin qui cherche à terrifier les hommes sur son passage, mais comme une personne qui cherche seulement à en calmer une autre, comme un espoir remontant à la surface, prônant calme et maîtrise de soi. D'une voix résignée, elle ajouta. « Si j'avais eu l'intention de le garder, vous ne pensez pas que j'aurais disparue avec sans un mot ni même montré mon visage ? » L'évidence, il n'y a que ça pour ramener quelqu'un à la raison. Plutôt cocasse, quand on sait qu'elle même se perdait souvent dans les méandres de sa folie. Alors, Ariel ? Après avoir joué les victimes puis les bourreaux, serait-ce le tour du héros ?


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




ariel ☾ il est où le boum boum ?  EmptyMar 3 Mar - 22:33




Ariel et Hansel

comment vous appelez ces trucs au fond des rivières ?
- des grenouilles.
- des cailloux.
- des gangsters malchanceux.

Il se sentait pris entre deux étaux qui se rapprochaient de plus en plus de lui, pour ne finir qu'à faire une seule bouchée de son cœur déjà bien trop mis à mal ces derniers temps. D'un côté, il y avait la sirène, créature machiavélique qu'il rencontrait pour la première fois, et de l'autre l'équipage en danger – pouvait-on l'être réellement lorsqu'il n'y avait qu'une représente de cette espèce néfaste pour tout marin ? Hansel ignorait bien la réponse à cette question, mais cherchait encore. Ses yeux gigantesques d'enfant un peu trop féru d'histoires combattaient la peur qui vrillait ses entrailles, et tout n'était plus qu'un vaste foutoir dans son esprit, le genre d'endroit où il ne fallait pas mettre les pieds au risque de se perdre et de trépasser dans d'atroce souffrance. Il y avait ses paroles, aussi, à prendre en compte dans l'équation douteuse de la soirée. Les paroles d'Hansel Denougatine. Pas vraiment compréhensible, un gosse de dix ans aurait sûrement fait mieux, tandis que lui demeurait cloué au bastingage sans savoir quoi faire d'autres, parce que c'était difficile d'avoir une idée claire dans cette situation peu commune. Au final, le jeune matelot n'aurait jamais pu alerter tout le monde, comme il l'avait bien dit, même s'il le désirait à première vue, à cause de la peur plus peut-être que de son amour pour le travail. Alerter tout le monde. Il s'imaginait déjà devoir expliqué le pourquoi du comment à l'équipage, puis à Sinbad. Bon nombre de facteurs jouaient contre lui. Et à ce jour, il en était de son devoir d'être le seul à savoir que cette sirène était venue, ce que cette dernière comprit en même temps que lui. "Alertez-les et je disparais sous la mer." Il aurait du s'en douter. Il n'eut pourtant même pas la force de lui faire savoir brusquement sa détresse, ce qu'il aurait aimé malgré tout, au plus profond de son être. A la place, son regard rencontra le sien, et il fut bien incapable de reprendre une respiration constante après cela. Hansel n'avait jamais vu de sirène avant cela. Il les connaissait certes, dans les histoires, les récits de légende qu'on lui avait raconté, les anecdotes de marins un peu trop prétentieux lorsqu'ils revenaient au port, car jamais ils ne parlaient de sirène en mer. Peut-être ce mot portait-il malheur, l'ancien confiseur n'en savait trop rien. La seule certitude qu'il pouvait avoir était qu'autour de cette légende s'enrobait une aura si mystérieuse qu'il ne put s'empêcher de vérifier si c'était vrai ou non. Si ces créatures marines envoûtaient bien les hommes.

Il fut un peu déçu au fond de lui, lorsqu'elle parla à nouveau, se dévoilant un peu plus à la lumière, ce qui la rendait un peu plus rassurante. Elle n'envoûtait pas grand chose. Oh, elle était magnifique, et elle la possédait, cette aura enchantée qui caractérisait son espèce, pourtant Hansel n'avait a aucun moment envie de plonger tête la première dans les eaux ténébreuses afin de la rejoindre et de se faire dévorer le cœur au passage. Il devait y avoir un problème. Pourtant, son seul désir était qu'elle lui rende son foutu collier – son collier qui n'était pas le sien. "Si j'avais eu l'intention de le garder, vous ne pensez pas que j'aurais disparue avec sans un mot ni même montré mon visage ?" D'une certaine manière, elle se moquait de lui. Et un instant Hansel songea qu'elle avait sûrement raison. Peu à peu, et quoi que son cœur tumultueux pouvait dire contre cela, il s'était calmé, ne tremblait plus et ne songeait plus du tout à appeler l'équipage. Comme résigné. Ou secouru ? Il ne sut trop quoi en penser, il changea simplement de position pour poser ses coudes sur les rambardes et ses mains contre son menton, au lieu de les avoir plantées dans les échardes qui parsemaient vicieusement le bois.
Il reprit dans un murmure sonore, avec mon d'empressement pourtant, cette fois-ci, du moins essaya, sans y parvenir réellement puisqu'il se montrait toujours autant insistant. C'était une question de survie après tout, il ne fallait pas lui en vouloir. On était désireux de vivre, ou on se faisait avoir par une sirène, ou un capitaine, ou peu importe. "Je ne le ferais pas alors, c'est promis ! Promis ! Alors s'il vous plaît, rendez-le moi, je- j'en ai vraiment besoin. C'est important." Promis juré craché. Il devait avoir l'air d'un sacré idiot. Mais un idiot désespéré. Qui se confondait dans ses dires, rejouaient des scènes à l'envers dans son crâne pour que jamais la pierre ne se soit évanouie au fond de la mer. Hansel déglutit sa salive avec une certaine difficulté, en essayant de paraître pourtant le plus stoïque possible, alors que dans ses yeux toujours pris dans le regard de la sirène, on pouvait lire toutes la détresse qu'il le caractérisait. "Vous- vous n'êtes pas une voleuse, pas vrai ? Cette pierre n'a aucune valeur pour vous, elle ne vous servirait à rien... Alors vous pouvez me la redonner !" Et lui, était-il un voleur ? Était-ce la pierre, qui avait de la valeur, à présent, ou le fait qu'elle soit rendue intacte ou non ? C'était compliqué, d'être amoureux. Ça rendait plus stupide encore, et voilà où cela menait, avec un peu de chance car c'était bien la bonne fortune qui avait fait apparaître la sylphide, sans aucun doute la dessus. Oui, Hansel devait s'avouer vraiment chanceux d'avoir la visite de cette dernière, car ce n'était pas tout le monde qui pouvait se vanter d'avoir une sirène sous le coude lorsqu'il faisait tomber une babiole vraiment importante dans un endroit qu'il n'aurait jamais pu accéder, à moins de se donner la mort.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Contenu sponsorisé





ariel ☾ il est où le boum boum ?  Empty

Revenir en haut Aller en bas

ariel ☾ il est où le boum boum ?

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» Ariel ♆ Can I have this dance ?
» Ariel ✘ if i had a heart i could love you
» Ariel • You ! Shook Me All Night Long ♪♫




Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
⊱ il était une fin :: Les RPs :: Chapitre 2-