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FORT FORT LOINTAIN A FERME SES PORTES.
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sinbad ☾ 'cause you love, love, love when you know i can't love


FORT FORT LOINTAIN

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sinbad ☾ 'cause you love, love, love when you know i can't love EmptyDim 25 Jan - 2:06




Sinbad et Hansel

quelle est ta faute ? t'être fait berner par le monstre ou être tombé amoureux du seul témoin qui avait vu son visage ?

Tout n'était que désolation. Ce fut le premier constat d'Hansel Denougatine lorsque l’Écorchée avait débarqué à bon port. Les rues, les habitations, les grandes bâtisses où s'échangeaient chaque jour autant de shillings qu'il ne posséderait jamais, jusqu'aux regards vitreux des passants, qui essayaient de reconstruire leur routine avec ce qu'ils possédaient, c'est à dire pas grand chose. Même les rires sonnaient comme étouffés par la cendre qui s'était échappée des tréfonds de la rébellion. Le matelot ressentit tout cela, mais en y réfléchissant bien, peut-être que cette scène d'épouvante ne s'était formée dans son crâne qu'après avoir passé la porte de Miel et Épices, son ancien chez-lui, leur chez-eux. Il avait vu sa sœur, jonglant à une main entre sa vie de sœur déchue et son travail éreintant. Dès lors, une boule de sentiments s'était glissée dans sa gorge. Il avait eu envie d'hurler. Gretel avait été touché par la mascarade mise en place dans le secret, et quand on blessait sa sœur, on le blessait lui-aussi. Les Denougatine avait ainsi pris un sacré coup. Mais cela les avait peut-être fait se re-rencontrer dans une entraide qu'Hansel avait de suite accepté. Si l'un des bras de son aînée ne fonctionnait plus, alors il lui donnerait le sien. C'était ce qu'il avait fait, à travers une après-midi au goût du passé, celui-là même qu'ils avaient vécus sept mois auparavant. Un baume au cœur certain, un prix de consolation pour les malheureux. C'était plus que ce qu'il n'aurait pu espérer, et peut-être s'en voulait-il d'éprouver un peu de cette joie interdite dans tout ce chaos ambiant. Marraine la bonne fée avait disparu, fort fort lointain était à feu et à sang, les rebelles étaient bien plus recherchés qu'une once de bonté, la garde loyale n'en menait pas large, mais il avait parlé à sa sœur, il avait vécu avec elle l'espace d'un instant, donc tout allait pour le mieux. Un peu.
Il l'ignorait, en fin de compte. En y réfléchissant bien, rien n'allait. Même pas Gretel et lui. Qui avait bien pu lui causer un tel tort ? - leur causer une telle douleur ? Sans aucun doute le matou roux qui lui avait volé sa sœur, et un peu de sa santé mentale. Il était à l'origine du mal. Depuis le début Hansel avait vu clair dans son jeu. Mercenaire du chaos, maître du marché noir, pirate à l'esprit vengeur. Si Sinbad se fichait bien des affaires du royaume, lui se plaisait à rêver du jour où il pourrait enfin prendre sa revanche contre ce qu'il nommait des injustices. Il ne devait pas supporter d'être un humain – il ne l'était pas, de toute manière.
Bien qu'il fasse des erreurs. Et qu'il détruise ceux qu'il aime.
Le matelot releva enfin les yeux vers la soirée qui s'annonçait à lui, aussi fade que celles qui s'étaient étendues au fil de la semaine, où le navire était resté à quai. Il retournait d'ailleurs sur ce dernier, dans l'espoir d’apercevoir son pirate, le cœur enfoui sous autant de cendres que tout le reste – il s'attendait à ce qu'il le dépoussière, pourtant une voix lointaine l'arrêta lorsqu'il entamait une deuxième série de coups à la porte de la cabine du capitaine. "Il n'est pas là." L'interpellé ouvrit grand les yeux sous l'effet de surprise, démultiplié par cette peur-là, qui s'était insinuée dans son esprit pour ne jamais en repartir. Celle qui l'obligeait à faire attention, demeurer toujours sur ses gardes pour ne jamais, ô grand jamais éveiller les soupçons. C'était raté, cette fois. La première. Le premier grand dérapage. Hansel réussit à prendre sur lui-même, et se retourna comme il le put afin de faire face à un Kale tout de calme vêtu, adossé aux bastingages, en train d’aiguiser calmement l'un de ses kandjars dont le fil était pourtant parfait. Le souffle coupé, le plus jeune fit semblant de demeurer impassible face à la situation qu'il essayait de rattraper comme il le pouvait, ce fut donc d'un ton détaché qu'il lui répondit. "Oh, je l'ignorais, merci. Savez-vous où je peux le trouver ?" Le vouvoiement était toujours de mise avec le second, et cela aurait pu être comique en y repensant, que le capitaine de ce bon vieux rafiot soit tutoyé par un simple matelot, alors que son second, lui, restait respecté de tous. Après tout, on ne pouvait pas faire autrement en croisant la route de l'homme en orange. Il inspirait admiration et estime, pas de toute là-dessus, aucune ambiguïté. Il pouvait bien vous raconter les pires mensonges inventés en ces bas-fonds, vous hocheriez humblement la tête en cherchant à vous en aller sans vous faire prier, et surtout sans lui tourner le dos. Heureusement pour Hansel ce soir-là, Kale lui dit la vérité, et ce fut sur ses paroles teintées d'une pointe d'interrogation qu'il tourna les talons pour s'enfoncer à nouveau dans les rues de la ville. Deux noms s'étaient fait une place dans son esprit, balayant tout le reste d'un mouvement de bras ample et destructeur.

Le premier se déploya devant ses yeux quelques minutes plus tard, sur une des façades – ou facette – de Ragtown. Le lotus violine. Si Kale avait eu un peu de bon sens, peut-être ne lui aurait-il jamais dévoilé cet endroit, ou sans lui donner le mot de passe pour y accéder. Au risque de l'observer le découvrir par lui-même, et sûrement qu'il avait déjà vu le matelot le faire trop souvent ces derniers temps pour l'accepter une nouvelle fois. Hansel n'en était plus à quelques dangers douteux, ainsi il s'approcha, curieux de savoir pourquoi son capitaine s'était engouffré dans ce lieux hostile. Il le sut très rapidement, par ailleurs, lorsqu'il prononça des mots qu'il ne comprenait pas, à l'entrée. Nymphaea caerulea En passant la porte, il en conclut un seul et unique fait : cela ne lui plaisait pas du tout. Devant lui se dressait à présent un lieu qu'il n'aurait jamais pensé pouvoir connaître un jour, comme quoi rien était acquis, et ses entrailles se serrèrent à mesure qu'il s'avançait, plutôt maladroitement, ou juste à la manière d'Hansel Denougatine. Au fil du temps, il avait pris de l'assurance, il regardait le monde dans les yeux, ne faisait plus de pas en arrière, mais ses jambes fourchaient toujours un peu par endroit, comme si elles avaient été étonné de porter un être dont la confiance en soi s'était un peu développée. Il demanda à une jeune femme aux yeux tout aussi noirs que sa chevelure, et aux traits venant de Saay si on avait par hasard croisé ici le capitaine Septmers, et à son plus grand damne elle hocha la tête avec un petit sourire, et le conduisit un peu plus loin dans le cœur des sous-sols, passant tantôt devant de grands sofas qui accueillaient des dormeurs éveillés – ou le contraire, Hansel n'en savait rien – tantôt des silhouettes humaines perdues quelque part dans la fumée. Le pire était qu'il ne songeait pas un seul instant à une mauvaise blague. Sinbad était bien ici. Sinbad était de ceux qu'Hansel avait pu apercevoir. Bien sûr. Lui seul l'ignorait. Le petit homme qui voulait tout savoir de ce mystère envoûtant, et qui avait commencé à le faire, en croyant que lui seul le pouvait, que lui seul en avait le droit, que lui seul savait. Quelle douce naïveté. Bien entendu, que Septmers était en train de fumer dans un bar à onium pendant que la moitié du pays crevait de peur tandis que l'autre crevait tout court.
Hansel inspira un grand coup en traînant derrière la jeune femme qui s'apprêtait à ouvrir la porte. Il eut un instant l'impression qu'elle allait libéré une créature sortie des ténèbres.
Et elle le fit. En refermant sur lui la sortie de secours lorsqu'il posa le pied dans la pièce, qui plus est.
L'endroit était sombre, peu rassurant aux yeux du matelot, malgré les bougies qui y trônaient ici et là donnant l'impression d'une ambiance chaleureuse, et le sofa immense et confortable au centre. Ce n'était qu'une question de ressenti. Et Hansel pouvait ressentir. Il n'y avait pas de vie ici. Pas d'âme. Juste un corps échoué sur les coussins, lame tranchante dans un velours fait à son image. Derechef l'ancien confiseur soupira, et bien qu'il pouvait ressentir la colère et le dégoût grimpés en flèche, aussi vite que le sang dans ses veines, il ne put s'empêcher de s'approcher de lui, un peu plus. Toujours.  "On m'avait bien dit que tu te cachais là. Tu n'as pas des devoirs à remplir, plutôt que d'être ici ?" demanda-t-il après un instant, pour briser le silence. Sinbad en avait, pour sûr. S'occuper de son équipage. S'occuper de ses négociations. S'occuper d'Hansel. Il n'avait pas le droit de prendre du bon temps, pas maintenant, pas ainsi. Il avait dit qu'il serait là, à ses côtés. Ici, il était à des lieux de lui. Pourtant son amant essaya de le rattraper, comme il le faisait toujours, inlassablement, pris dans un cercle vicieux éternel. La bonne idée que celle de s'être lier à une personne telle que Sinbad. Bientôt il fut à son chevet, assis sur le sofa luxueux, les yeux baissés sur l'un de ces êtres qu'il n'aurait jamais cru pouvoir aimer. Les voleurs avaient tant de manière de faire leur sinistre travail. "Sinbad ?" Ses mains passèrent tendrement – malgré lui – sur les joues du pirate, comme si par ce simple contact il pouvait le faire revenir à la raison. L'espoir faisait vivre. L'espoir nourrissait Hansel, qui lui-même nourrissait l'espoir. C'était un piège. C'était le déclin. Une peine perdue. "Qu'as-tu encore fait bon sang..." murmura-t-il dans un souffle, en sachant pertinemment bien la réponse à sa question. C'était ce que lui-même avait fait, qui demeurait imprononçable. Tomber amoureux d'une imposture.
Et ce qu'il était prêt à faire pour conserver ce semblant de rêve qu'il tenait au creux de la main.
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FORT FORT LOINTAIN



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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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sinbad ☾ 'cause you love, love, love when you know i can't love EmptyDim 25 Jan - 18:42



Hansel et Sinbad
La paix dont tu t'entoures comme un moine zen n'est autre que de la rage transformée en silence.

Tout s'écroule, tout s'effondre et le seul à pouvoir accueillir le marché noir sur ses épaules c'est le capitaine qui, déjà harassé par cette situation ne trouve rien de mieux pour s'échapper qu'une pipe longue et un produit glissé en son coeur. Faible peut-être, courageux certainement, toute sa pression s'évapore en même temps que la fumée qui s'échappe de sa gorge pour venir s'écraser sur le mur, sur le plafond, un peu partout la pièce est de toute manière assez grande pour accueillir une dose conséquente d'onium. Petit à petit, ses muscles se détendent, se laissent aller, tout comme Sinbad qui affalé sur un sofa écarlate ne veut plus se donner la peine de penser. Il veut oublier tout en relativisant un maximum. Potté Pelageroux ayant fait trop de grabuges, il se retrouve dorénavant en cavale et n'a rien trouvé de mieux comme cachette sur son navire que les cales, entre les soieries et la boustifaille. Nom d'un chien. Manquait plus que ça. Il n'a plus le temps de rien, il donne des ordres à outrance, se réveille avec une mine de cadavre et son sang fait un tour bien plus rapidement qu'à l'accoutumée. L'anarchie pourquoi pas, qu'il se prenne tant de responsabilités d'un seul coup, ça lui plaît déjà beaucoup moins. Soupirant à cette simple idée, il inspire profondément la substance qui gratte sa peau, sa caboche lui échappe, il est sur un nuage fait exclusivement de coton. Ses prunelles se ferment, il divague complètement en ayant le sourire le plus bêta du monde qui étire ses lèvres gercées. Plus personne, juste lui contre lui-même, et quel combat du Diable ! La preuve l'être humain à priori bon laisse la place à celui qui ne lui veut que du mal. Zieute dans les iris d'un homme et tu verras ses démons dit-on, et il est le seul à savoir qu'il en a toute une tripotée là-dedans. Ils répondent à des noms différents, tantôt le meurtre, la culpabilité, tantôt le vice et la débauche, ils s'enchaînent si bien qu'il n'a plus la foi de les compter, ils sont là pourrissent la lumière qui éclaire ses idées, devenant noires par la suite. Pas de manichéen, le néant il aimerait bien le rencontrer, ce doit être plaisant d'avoir un courant d'air à la place de paroles qui ne veulent rien dire. Et plus il tire dans l'instrument machiavélique, plus une douce décadence fait naître des fourmis dans ses extrémités. Ah, quel beau fléau, quelle charmante idée d'avoir ouvert ce bar à onium quelques années plus tôt, lui qui maintenant y vient de façon beaucoup plus régulière, parfois avec Kale, souvent en compagnie de spectres qui lui murmurent des mots doux à l'oreille. Les lippes presque pâteuses, il ouvre à peine ses paupières pour admirer les quelques ronds qu'il arrive à faire, étant tant déchiré que concentré à la fois, même les battements de son coeur se mettent à ralentir, le noeud dans son estomac s'évapore, sa main libre quant à elle tombe dans le vide pour frôler cet air qui devient écume à son sens. Où est la réalité ? Où est l'illusion ? Il n'en est plus totalement sûr, il se fout de cela comme de la dernière pluie, il ne veut pas en sortir, juste être un peu plus éphémère l'espace de quelques heures, enfin sorti d'ici il pourra mieux appréhender ce futur apocalyptique. Bon pour les affaires, c'est indéniable, l'argent coule à flot autant que les drogués qui se mettent parfois à ses pieds pour avoir leur dose. Du reste, il s'y amuse autant que possible tout en ayant une inquiétude qui lui tord la trachée. Il ne prend plus attention à rien, replonge dans les ténèbres avec un plaisir qu'il n'assume pas. Jusqu'à ce qu'un geste le sorte de sa léthargie, de l'épiderme plus froid entre en contact avec le sien, lui file quelques frissons qui réveillent ses sens ramollis. Foutre, qui est-ce encore ? Il a déjà payé d'avance, il ne devrait y avoir aucun problème. Ou alors est-ce une hallucination ? C'est qu'il a trop forcé sur la dose, c'est qu'encore une fois il s'acoquine de l'horrible pour en faire une véritable religion. « Qu'as-tu encore fait bon sang... » Et merde. Ce qu'il fait ? Il joue avec le feu. Ce qu'il a encore fait ? Une belle bêtise en l'occurrence. Et de qui vient cette parole bourrée d'un bon sens dont il ne démordra jamais ? Dur dur de savoir quand on a la porte fermée, en plus quand la distinction n'est pas claire et qu'il a du mal à mettre un prénom véridique. Kale ? Bien qu'il n'approuve pas qu'il y aille aussi souvent, il n'irait pas jusqu'à débarquer en plein dans sa méditation. Lorcan ? Il n'est même pas au courant qu'il a filé aussi aujourd’hui, bien qu'il sache quel genre de consommateur il est. Un autre matelot peut-être ? Ils se fichent de ce que peut bien faire le flibustier, tant qu'il revient entier sur le navire.

Allez, ce ne doit pas être si compliqué. Qui ? Quoi ? Quand ? Comment ? Il va déjà trop loin dans son questionnement. Il doit rester planché sur le qui. Qui. Qui. Qui. Qu'il se répète du bout des lèvres sans laisser de son traverser ses cordes vocales. Ce ton, si harmonieux et profond à la fois, pas assez grave pour imaginer un cavalier, pas aigu pourtant pour se dire que c'est un barde. Mais c'est bien sûr. Sa mine réjouie et fatiguée ne disparaît pas pour autant, bien au contraire elle n'est que trop accentuée maintenant qu'il peut mettre une identité sur cette plainte. Hansel son amant. Hansel son quelque chose. Hansel son matelot. Hansel son protégé. Hansel, Hansel, Hansel, ça sonne si agréablement qu'il ne peut pas s'empêcher de le murmurer tel un secret enfantin.  « Hansel... » L'aveugle miraculé revoit ce qui lui plaît, les traits de celui qui s'est accaparé un morceau de coeur de son supérieur. Un sourcil haussé sur deux, l'embout de la pipe retombe entre ses lèvres, l'onium repasse dans tout son être pour asséner le coup de grâce à ses nerfs qui éclatent sous ce calme trop apaisant. Quelques ronds ressortent à nouveau de son corps, qu'il souffle un peu sur son visage. Il ne sait pas, il ne sait plus, il a l'air à portée de main pourtant son état lui joue des tours lui donnant la sensation qu'il ne pourra jamais l'attraper, qu'il file entre ses doigts à l'instar de l'océan qu'il ne peut dompter. Reprenant le fil de ce royaume qu'il a laissé dans un coin l'espace d'un instant - d'ailleurs, depuis combien de temps est-il ici ? - il se demande ce qu'il a bien pu faire avant d'arriver ici. Qu'il réfléchisse. Oh, la révélation pointe le bout de son nez. Denougatine frère est allé rendre visite à Denougatine soeur, l'insupportable, la détestable, la pourrissable qu'il maudit si bien qu'il ne lui souhaite que le pire, elle qui lui crache à la figure qu'il lui a volé sa moitié. Pourtant, qui est le véritable coupable dans cette histoire qui n'a aucune queue ni tête ? C'est elle, elle, fichue Gretel qui ferait mieux de s'enterrer sous ses confiseries plutôt que de se mêler de ce qui ne la regarde pas. Grinçant des dents, un dégoût s'empare de ses os, allant jusqu'à lui refiler un goût acide au bout de sa langue - ou serait-ce l'onium ? Le zieutant du mieux qu'il le peut, son regard n'est pas pour autant rougis il paraît même totalement innocent de toute tentative de se droguer. S'il n'était pas aussi endormi, il pourrait faire l'affaire. Rien n'est parfait, puis de toute manière, ce ne serait pas amusant. Passant le bout de sa langue sa chair rosée mise à mal par les méfaits de l'hiver, il se replace un peu mieux sur le sofa comme pour se donner contenance - restant bien sûr totalement affalé dessus. « Alors ? A-t-elle été amputée ? » Qu'il dit sur un ton presque amusé de cette situation qui ne devrait même pas l'être. Oh diantre, se moquer du malheur des autres que c'est vilain. On n'apprend pas un vieux singe à faire la grimace, et si Septmers est totalement au courant - ou presque - qu'il va sur une pente glissante, il ne se dégonfle pas pour autant. Mieux encore, il sent un courage incongru et probablement malsain lui titiller l'esprit, pour peu il remonterait les manches prêt à se battre contre le feu du dragon saphir qui se dresse devant lui, sauf qu'il n'en est pas capable. Il lui reste que les mots. Les plus monstrueux. Croisant son regard dépité, choqué d'entendre de telles choses, il roule ses prunelles en reniflant quelque peu, le voilà maintenant qu'il contemple la masse grise qui flotte au-dessus d'eux. « Quelle oeillade, j'espère que je ne t'ai pas surpris ? De plus tu ne devrais pas l'être, je crois savoir que tu veux la mort de notre bon vieux Potté... » Une légère pause pour retrouver ce qu'il voulait dire, sa crédibilité vient d'en prendre un coup, quoique, cela pourrait passer pour un suspense dramatique. « Ah la haine, quel beau sentiment, tu ne trouves pas ? A chacun son cauchemar ambulant. » Il vient de casser le silence. Il devrait l'apprécier, il n'a rien de plus beau à dire que cela après tout et Hansel a fait une grave erreur en ayant voulu s'immiscer dans son univers encore trop flou, si alambiqué que le concerné ne sait plus comment le gérer pour ne pas se faire gober tout cru. Le loup a changé de peau pour devenir agneau, celui-ci croque à tout va et prouve bel et bien que les apparences sont plus que trompeuses. Ainsi vont les aléas de la vie, son cadet n'a seulement pas fait ce qu'il fallait pour se protéger de cette violence. Il n'a pas la bonne armure en argent, ni celle dorée, il n'a rien de plus si ce n'est du tissu qui peut être facilement transpercé. Faudrait pas toucher le coeur, non, non, faudrait pas le toucher, Sinbad s'en voudrait, il préfèrerait dans ce cas gratter un peu sur les côtés tout en gardant l'essence même de ce qu'il est. Il le veut ce palpitant qui chante rien que pour lui. Il le veut, il ne sait pas pourquoi mais il le veut, quitte à mettre à nu les incubes qui causent à sa place. Un coeur, ça ne peut se casser après tout, ça ne fait que se plier - en revanche ça peut se manger, et de ce côté-ci il n'est pas sûr que l'obscurité ne s'en occupe pas à sa place.
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sinbad ☾ 'cause you love, love, love when you know i can't love EmptyDim 25 Jan - 21:05




Sinbad et Hansel

quelle est ta faute ? t'être fait berner par le monstre ou être tombé amoureux du seul témoin qui avait vu son visage ?

Il ne l'avait pas trouvé. Ce n'était pas lui, ce n'était pas Sinbad qui marmonnait allongé comme un prince déchu, sur le sofa couleur écarlate. C'était juste une ombre. Une silhouette dans la nuit, découpée au couteau, arrachée en lambeaux. Elle n'avait pas d'yeux. Juste un sourire paresseux, pourri, vide de tout sens, y compris celui qui les reliait d'habitude l'un à l'autre. Il était le seul à éclairer de sa lumière sombre la nuit. Hansel, lui, ne souriait pas. Il ne pouvait tout simplement pas. Gretel n'était pas là, Rouge n'était pas là, Lorcan il ne savait où, et Sinbad non plus. De quelle manière l'aurait-il pu ? Ses entrailles s'étaient juste tordues, à l'instar de son palpitant qui ne fonctionnait presque plus, et c'était tout. Même ses lèvres ne murmuraient plus. Elles attendaient un signe, celui qui lui aurait dit ne t'inquiète pas, ce n'est qu'un leurre, le capitaine apparaîtra dans une poignée de secondes. Il se mit à faire le décompte, avec ses yeux qui imploraient les siens. Apparais ! Mais ils ne furent pas écouté un seul instant. Son cœur non plus. Ni ses lèvres, ni leurs complaintes silencieuses. De tous les dérapages qu'il avait pu vivre avec lui, celui-ci était de loin le plus douloureux. Le pire, le revers de la médaille, celui qui lui riait au nez, celui qui se plaisait à le voir pataugé dans un brouillard tumultueux, si ce n'était une fumée emplie de petites particules d'onium, soufflée à bout portant par une bouche qui aurait du être sienne. Et puis enfin des mots. Un mot, arraché au sommeil peu reposant du condamné – ou condamnable, à cet instant ce fut ce qu'Hansel se prit à penser, de toute ses forces. "Hansel..." L'interpellé recula des mois en arrière, lorsqu'il avait été une première fois à son chevet. Sinbad était blessé. Hansel l'avait été aussi, un peu, en se disant qu'il aimait réellement que son nom soit prononcé par cette voix-ci, et que cela devait être interdit d'éprouver une telle bouffée de sentiments disparates pour une si petite chose. Ici, la bouffée était chargée d'illusions. Celles qui vous faisaient halluciner, celles qui vous clouaient sur place dans un état de mort consciente. Les moins habitués devaient avoir envie de vomir leurs tripes les premières fois qu'ils faisaient face à ça. Ce fut du moins ce que le matelot ressentit. Il se ressaisit tout de même, comme il le put, et toujours à sa manière puisqu'il ne pouvait faire autrement – être un autre était trop difficile, et puis il l'avait tant fait pendant des années que maintenant, il n'en voulait plus. Ses mains reprirent leurs caresses, aussi coupantes que l'aurait pu être une lame émoussée. "Oui, bien entendu... Qui d'autre..." répondit-il suite à ses paroles sourdes, tout en murmures essoufflés. Le plus jeune fut peiné de le voir aussi diminué. Cela ne lui ressemblait pas. Et pourtant, c'était une facette de Septmers, qui allait de pair avec toutes les autres. Le revers de la médaille. Hansel y repensa, en songeant à tout ce temps passé à essayer de mettre un nom sur sa propre personne. Celle-là même qui pensait de tout son être l'aimer, celle qui dormait entre ses draps, entre ses bras aussi. C'était désolant. Ainsi ne s'était-il pas trompé dans ses observations lorsqu'il avait conclut que tout était en ruines, ou faisait simplement semblant d'encore tenir un peu sur ses piliers. Et quels piliers. Des morceaux de bois rongés par la moisissure ramenée par les rebelles autant que par Marraine. Elle était belle, la vie. Elle en valait réellement la peine. Se mordant la lèvre inférieure avec un peu trop d'entrain – tellement qu'il s'en arracha un fragment de peau en même temps qu'une petite grimace, le matelot souffla, et la fumée se dissipa un peu de ses yeux embrumés. Elle resta tout de même sur le visage du fils du désert, imprimée dans sa peau halée, pourtant plus pâle qu'à l'habitude, et poisseuse de la chaleur qui régnait dans les lieux, et des lieux eux-mêmes. Il était prêt à lui venir en aide. C'était après tout ce qu'on attendait de lui. Ce qu'il attendait de lui, peut-être pas en cet instant, mais tant pis, il l'aurait fait tout de même pour la forme, et pour sa conscience, malgré le dégoût, la colère, l’incompréhension qui régnaient en tyrans dans son crâne. Mais il fut vite arrêté dans ses élans de bonté par d'autres paroles, qu'il comprit tout de suite. "Alors ? A-t-elle été amputée ?" Bien entendu que Sinbad ne pouvait s'en empêcher. D'une part, si Hansel avait été un peu plus objectif sur la question, il l'aurait laissé faire, il ne l'aurait pas écouté, aurait refusé d'entendre ses questions amusées pour la simple et bonne raison qu'il n'était pas conscient de ce qu'il pouvait bien dire. Ce n'était pourtant pas dans ses cordes. Parce qu'il savait. Il savait de qui il parlait, de part son ton, et les mots qu'il avait employé. Le capitaine détestait Gretel comme Hansel détestait Potté. Une haine vive, dénudée de tout bon sens. Juste ici, à l'état brute, volcanique, entière et dévastatrice. Et que cela pouvait faire mal, de la pire façon qui soit, quand les personnes qu'on aimait le plus se vouaient à l'enfer.
Son amant retira derechef ses mains, comme brûlé vif, à même la chaire. Ses yeux s'ouvrirent un peu plus, ils ne comprenaient pas pourquoi ils devaient assistés à un spectacle si piteux, et pourtant ils s'étaient pris au jeu, inconsciemment, parce que l'humain était définitivement attiré par ce qui le faisait le plus souffrir. Cette surprise dut se remarquer, aux vues des paroles qui s'en suivirent. Elles avaient pour but de l'achever. Ou de retirer toute cette gentillesse qu'il avait eu à l'égard du meurtri, à la seconde où il l'avait vu affalé dans ces sous-sols miteux. "Quelle œillade, j'espère que je ne t'ai pas surpris ? De plus tu ne devrais pas l'être, je crois savoir que tu veux la mort de notre bon vieux Potté..." Sinbad fit une pause. C'était lui, le corps allongé, sans vie. Et pourtant, en cet instant, Hansel avait l'impression qu'il le surplombait, épée en main, rire moqueur au coin des lèvres. "Ah la haine, quel beau sentiment, tu ne trouves pas ? A chacun son cauchemar ambulant."  Ainsi les masques tombaient. L'ancien confiseur l'ignorait, mais à présent il commençait à le comprendre, que son amant en avait des dizaines, membranes glacées qui recouvraient son visage couche par couche, et qui parfois s'en allaient pour toujours revenir, finalement, car on ne changeait pas. On ne changeait jamais. L'humain était ce qu'il était. Et toutes les évolutions qu'il avait provoqué contre son gré, tout ce qui faisait d'eux ce qu'ils étaient n'était qu'une mascarade faite pour dissimuler leur véritable visage. A tête reposée, Hansel aurait pu peut-être démentir ceci, dire que non, sûrement pas, qu'il y avait du bon en ce monde, qu'il y avait les hommes et que c'était la meilleure chose qui soit arrivée à l'univers, et que même si parfois ce dernier faisait un pas de côté, ses frères le tiraient toujours vers l'avant. Mais ici, il n'y avait que ce mot, prononcé par cette même personne qui aurait dû signifier tout le contraire. La haine. Colère aussi acide que l'onium, qui sortait encore de la longue pipe qu'Hansel chassa rapidement de la main de Sinbad, d'un geste brusque. Elle vint finir sa course sur le sol malpropre de la pièce. Les deux êtres qui s'y trouvaient, eux, étaient déjà bien plus bas.
Il souffla une fois, souffle précipité qui se transforma en un rire qui ne pouvait d'ailleurs se nommer ainsi. Sa bouche resta entre-ouverte, attendant des mots qui ne venaient pas. Ils se bousculaient dans sa gorge, ils voulaient tous sortir en premier, avoir l'honneur de frapper Sinbad avant les autres. Résultat, ils ralentirent un instant la cadence, prenant le pas sur les battements d'un cœur qui s'emballait un peu plus à chaque seconde qui passait. Un joyeux capharnaüm allant en augmentant, tantôt dans les aigus, tantôt dans les graves. "Alors c'est ça ? Voilà ce que faisait le grand Sinbad Septmers pendant qu'on se demandait si on allait amputer ma sœur, comme des dizaines d'autres blessés ?" Sa voix se brisa. Elle n'était pas aussi résistante que le bout de bois toxique qui ne s'était même pas éraflé durant son ascension effrénée. Rapidement il se releva, reculant un peu. En cet instant, il n'y avait plus aucune force qui reliait Hansel au capitaine de L’Écorchée. Le mot amour était anéanti. Rayé rageusement. C'était la mort des amants. "Tu t'intoxiques pour finir plus bas que terre quand elle se bat pour se relever. C'est pitoyable !" Il passa une main rageuse dans sa tignasse bouclée, qui lui cachait une vue déjà bien assez brouillée. "Et tu oses me parler de Potté ? Ce n'est pas seulement mon cauchemar, Sinbad, c'est celui de tous ces gens, là, dehors !" Il ne fallait pas prendre son cas pour une généralité. Mais il le faisait tout de même, parce que c'était comme ça qu'on fonctionnait, quand on était blessé, sans aucune main à attraper pour s'en tirer.  "Mais ça, ça non, tu t'en contrefous. Ça, ça ne traverse même pas ton esprit de légende ! Non, toi tu restes dans tes sous-sols, ou dans ta cabine, à compter ton argent et à-. Bon sang, c'est pas vrai." A te détruire. Mais surtout à me détruire. Avec ton amour sale. Tes mains souillées. Il ne le dit pas. Il n'en avait pas le courage. A la place, il détourna le regard, mâchoires crispées, poings serrés. Ce n'était pas ce qu'il aurait voulu faire. Ce n'était pas ce qu'il aurait voulu lui dire.
Mais il fallait bien se rendre à l'évidence, c'était tout ce qu'il réussissait à éprouver.
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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
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⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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sinbad ☾ 'cause you love, love, love when you know i can't love EmptyMar 27 Jan - 13:45



Hansel et Sinbad
La paix dont tu t'entoures comme un moine zen n'est autre que de la rage transformée en silence.

Hansel est un idiot, c'est indéniable. Le genre de crétin dont on s'amourache, de ceux qui se mêlent de ce qui ne les regarde certainement pas. Il se fait du mal tout seul le cadet, sans même s'en rendre compte. Ce n'est pas Sinbad qui l'a poussé à venir ici pour l'admirer sous l'effet d'une drogue anesthésiante, bien loin de là. Il s'est jeté dans la gueule du loup, ne se doutant même pas qu'il allait se faire croquer tout cru - ou du moins salement se blesser. Bien sûr que non. Et c'est ça qui est amusant quand le coeur se serre à la vue de l'autre, quand les yeux pétillent, quand le reste du corps s'enflamme lorsque l'amant tant attendu vous sert dans ses bras. C'est illusoire, on se dit que la souffrance c'est pour les autres alors que c'est un fait avéré, ceux qui aiment sont les premiers à pâtir d'une certaine peine qu'ils regretteront derechef après l'avoir ne serait-ce que croisé. Denougatine est donc en plein dedans à se demander ce qu'il fout ici, à poser les yeux sur celui avec qui il partage un lit, des baisers, des caresses et même des soupirs qui se mêlent. Il tombe de haut le petit, il n'est même pas sûr qu'il se remettra d'une telle déception. Il n'a jamais rien demandé pourtant le Septmers, souhaitant continuer ses petites affaires à côté il ne lui doit strictement rien, certes la vie mais pour cette dette il lui rendra d'une bien autre manière. Il n'a pas le droit de lui demander de changer, encore moins de faire un trait sur ce qui est devenu une petite habitude sans entrer dans l'addiction pure et dure. Ne peut-il pas comprendre que quand la pression est trop grande il faut parfois craquer ? Selon la norme il faut pleurer fort, si fort que le sol en tremblera par la suite. Néanmoins le flibustier n'en a pas envie, tout simplement parce qu'il n'y a aucune peine dans son corps, que de l'excitation qui a mal tourné. Ils vont y arriver, ou plutôt il va, puisque Potté a préféré se cacher dans des lieux qui n'ont ni queue, ni tête. Un coup dans ses cales, une autre dans une ruelle miteuse, il se déguise même parfois pour entretenir le mystère autour de son personnage - et de toute façon, son parchemin d'état d'arrestation est si peu fidèle au bonhomme que celui-ci peut se fondre n'importe où. C'est tout le monde sur le pont, non pas une attaque de pillards mais bien pire encore, il faut gérer toute une petite entreprise qui prend de l'ampleur, les marchandises qui partent, arrivent, tout en tenant les hommes d'une main de fer. C'est à la fois pour lui comme ça l'empoisonne, toutefois serait-il capable d'accepter les remontrances d'un autre homme ? Outre Kale, il en doute fortement. Inspirant profondément pour remuer toute la fumée qui s'est faite une place dans ses poumons, sa pipe longue se fait dégager rapidement de ses doigts en un mouvement si sec qu'il en papillonne des cils. Ah la pauvre, la voilà au sol à l'appeler, lui demandant son aide pour se relever et finir entre ses lèvres. Il n'a plus le courage de se lever, tant pis, elle devra se faire à cette idée qu'elle n'est pas si mal où elle est. S'enfonçant un peu plus dans le meuble moelleux et même pas crasseux, il se concentre à peine sur son interlocuteur qui explose dès le commencement des hostilités. Il avait bien besoin de ça. Qu'est-ce qu'il donnerait pour une bouteille de rhum, là, tout de suite ce serait parfait. « Alors c'est ça ? Voilà ce que faisait le grand Sinbad Septmers pendant qu'on se demandait si on allait amputer ma sœur, comme des dizaines d'autres blessés ? » Il attaque, sort les griffes mais ne fait qu'une petite plaie superficielle, ce n'est pas assez pour avoir l'effet d'un coup de poing monumental. Il n'y fait pas vraiment attention, ça passe par une oreille et ça sort par l'autre. Il peut faire mieux, c'est ce que sa petite conscience lui affirme en tout cas. « Tu t'intoxiques pour finir plus bas que terre quand elle se bat pour se relever. C'est pitoyable ! » Il commence à mordre, quoique il a déjà sorti une dague pour lui trancher la jugulaire et faire un spectacle sanglant plutôt impressionnant. Tirant une vague grimace, ses prunelles se referment pour se détacher des reproches qui fusent à foison dans cette pièce où en général il évite de se disputer avec autrui. La dernière en date n'existe même pas puisque ses compagnons se résignent à fumer avec lui, pourquoi vient-il de fait inaugurer ce qu'il déteste plus ? Son amant le sait pourtant, il n'est pas totalement lui, faut croire qu'il apprécie enfoncer de plus en plus le clou rouillé dans sa chair. Tout n'est donc plus qu'un grand blabla, il arrive à discerner quelques mots dans le flou incertain qui s'éparpille dans son crâne relaxé.

« ...Bon sang, c'est pas vrai. » Oh si c'est vrai, c'est si réel que ça le pousserait presque à pleurer, c'est si bien foutu que ça semble invraisemblable. Un esprit de légende est-ce qu'il a dit ? Quelque chose comme ça, à peu de choses près. Sinbad en reste totalement stoïque l'espace de quelques secondes, cherchant probablement à assimiler ce qu'il vient de se prendre comme coup violent. Il n'est pas encore à terre, pas totalement du moins, l'onium a cette capacité plutôt étonnante de rendre encore plus cinglé sa victime qu'elle ne l'est déjà à l'origine. Il lui fait honneur en ayant un rire au départ étouffé puis qui s'étale en une hilarité incontrôlée, presque désabusée qui fait écho aux pauvres bouffons qu'on enferme dans des cachots pour avoir trop gloussé devant un seigneur ridiculement vêtu. Il en a mal à l'estomac si bien qu'il passe une main sur son ventre pour calmer ce petit noeud agréable qui lui chatouille la peau, oui, Hansel a totalement raison il est pitoyable mais se contrefiche pas mal de ce que l'on pense de lui actuellement. Si peu de membres de son équipage ont eu la chance de le voir dans cet état, la petite minorité a toujours respecté les choix singuliers du supérieur sans broncher, même si ça ne leur plaisait pas. Pourquoi ? Hein ? Nom d'un chien, pourquoi faut-il qu'il choisisse ce jour précisément ? Pour gâcher son petit voyage vers une autre terre ? Se calmant après deux bonnes minutes, quelques larmes ont même perlé dans le creux de ses amandes fermées témoignant d'un ridicule conséquent. « Légende, légende, comme tu le sais, c'est un titre qui m'a été accordé mais que je n'ai jamais accepté. Donc je te prierais d'éviter de mettre toute la faute sur ce qui ne me concerne pas. » Son sourire enfantin s'éteint aussi rapidement qu'il est venu, devenant plus sérieux sans comprendre le pourquoi du comment, toujours plongé dans le noir, son autre main libre vient à retomber le long du vide, allant jusqu'à frôler les pavés froids de son boudoir. Il s'attaque à sa famille, un propre membre de son groupe souhaite se débarrasser d'un des siens, et ça, ça ne passe pas. Comme si la prison n'avait pas suffi, il lui rappelle la bombe ayant ravagé le château, pensant sans aucun doute lui apprendre quelque chose ou voulant pousser à l'extrême cette erreur qu'il paie encore aujourd'hui. Tirant une grimace, ses sourcils se froncent et ses dents grincent un peu. Il cherche une phrase correcte, puis se disant qu'il n'a rien à perdre ajoute un ton bien plus au-dessus que celui du brun plus jeune. « Potté est mon frère, Lorcan est mon frère, Kale est mon frère, Emil est mon frère, Ashem est mon frère, ILS SONT TOUS MES FRÈRES. » Sa voix résonne contre les parois glacées du sous-sol, il en vient à se redresser un peu pour finir à moitié assis en prenant appui sur ses avants-bras. Il n'a pas perdu l'équilibre, c'est déjà ça de gagné. Ouvrant enfin les pierres vertes qui lui servent d'iris, il jette un regard presque déçu, voire haineux à son confident d'oreillers. « T'attaquer à l'un d'eux c'est t'attaquer à moi aussi, et donc s'il est ton ennemi juré je le suis tout autant. » Une vérité universelle à laquelle il ne démordra pas. Se retenant de cracher des injures à la figure d'Hansel, il en vient à se poser en tailleurs sur le canapé vif laissant par la suite tomber lamentablement sa tête en arrière sur le dossier, se retrouvant encore une fois nez à nez avec le plafond. « M'enfin, pardon, pauvre Gretel je lui adresserais une prière lorsque j'aurais enfin le temps de plaindre quelqu'un. » Elle est vivante, c'est ça le plus désolant. Il devient un monstre, la face cachée de la lune qu'il a toujours préférée se garder. C'est pas lui qui parle, c'est un démon qui prend possession de son humanité. Retenant un énième rire sec, il baisse les yeux vers l'ancien confiseur en se concentrant exclusivement sur l'arme qui pend à sa ceinture. Ou serait-ce autre chose ? Un air de défi collé à la face, il rajoute l'air de rien. « Qu'est-ce que tu attends pour me faire taire définitivement ? Que je sache, tu as toujours ton sabre sur toi... » Penchant sa tête sur le côté pour mettre en pratique sa parole, il prend un air tant surpris que fier en voyant nettement mieux la lame qui brille tout juste à la lueur des bougies. « Ah ! Oui, tu l'as. » Décidément, l'onium n'a pas qu'un bon effet sur lui, au départ se voulant apaisant dorénavant il est dans une tout autre dimension ne se rendant pas compte de l'effet que peuvent avoir ses provocations. Et le pire, c'est qu'il s'en cire à outrance comme d'une Duchesse qui s'ennuie en assistant à l'exécution d'un condamné. Il lui faut plus que de l'hémoglobine pour la faire rêver, du drame serait en option et si en plus il y a des larmes ce serait la cerise sur le gâteau. Ils sont dedans, ils ont plongé sans même avoir peur de l'eau glaciale qui les entoure et pour en sortir, c'est une autre paire de manches. S'ils restent chacun de leur côté, ça ne risque pas de marcher, en revanche s'ils se donnent la main il est là possible qu'ils s'en sortent - mais ça, c'est bon pour ceux qui espèrent et vue la tournure qu'a pris cet évènement, ils se noieront dans un océan de rage. Ah la haine, quel beau sentiment avait-il dit quelques minutes plus tôt, n'est-ce pas aussi de pair avec l'amour ?
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sinbad ☾ 'cause you love, love, love when you know i can't love EmptyDim 1 Fév - 22:02




Sinbad et Hansel

quelle est ta faute ? t'être fait berner par le monstre ou être tombé amoureux du seul témoin qui avait vu son visage ?

On l'avait prévenu. Il se le remémorait à présent, ce jour ensoleillé où ses pas avaient pris la mesure sur ses pensées fantaisistes pour le mener jusqu'à une tente aux couleurs des contrées ensablées. La belle Shéhérazade le lui avait dit. N'y vas pas. Sinbad le marin fait plus que des morts sur son passage. Il te donnera son chagrin, il fera de ta vie des cendres, et son bateau en ruines sera ton tombeau. Des paroles fatalistes, des prédictions pessimistes qu'Hansel n'avait écouté que d'une oreille, tandis que l'autre entendait déjà le souffle court de l'océan, à porté de main. On l'avait prévenu mais il n'avait pas entendu. C'était seulement maintenant qu'il comprenait les mots durs de l'indienne bafouée. Et c'était douloureux. Ça ne faisait qu'un tour dans son esprit pour tout mettre à feu et à sang, pour le rendre colère alors qu'il aurait aimé n'être que caresse avec lui. Le sort avait une drôle de manière de s'occuper des hommes, les malmenant pour le plaisir, les faisant regretter d'être là où ils étaient à présent, au bord du gouffre, parce qu'ils n'avaient pas fait demi-tour au moment opportun. Tremblant sous cette révélation qui l'avait pris aux tripes de façon à tordre sa mécanique interne jusqu'au point de non retour – repoussé sans cesse, car c'était le propre des limites de la souffrance humaine – Hansel essayait de se calmer alors qu'à l'intérieur il implosait de terreur. Pourquoi ne faisait-il jamais ce qu'il fallait ? Pourquoi n'avoir pas écouté ceux qui lui voulaient du bien, au lieu de suivre les autres dans des lieux comme le lotus violine ? Un mystère ambulant, voilà ce que ces questions représentaient pour ce petit être aussi embrumé que les rivages au petit matin. Et cette saleté de naufragé qui continuait sur sa lancée, en riant à gorge déployée. Il fallait du courage pour l'affronter à ce moment-même, dans cet endroit-ci, dans cet état-là. Et dieu savait comme le matelot en manquait. Il était venu ici sans arme à utiliser contre son capitaine, sans idée pour parer les attaques vicieuse de ce dernier, sans armure pour se protéger. Il s'y prenait toujours mal. Dans l'amour comme dans la haine. Il ne savait faire autrement, et voilà le résultat. Un mélange ignoble des deux, qu'il gérait encore moins bien que lorsqu'il n'était happé que par l'un ou l'autre. Il devait être risible, en cet instant, à serrer ses petits poings de petit homme insignifiant. A essayer de survivre à ce maelstrom qu'était Sinbad Septmers. Par ailleurs, l'ancien confiseur ignorait jusqu'à l'origine de ce mal insistant qui l'avait submergé lorsqu'il avait passé cette porte qui était à présent close, et qui semblait vouloir le rester pour l'éternité. En d'autres circonstances, cela ne l'aurait pas dérangé. Il aurait même pu apprécier cet endroit où le calme régnait, brisé cependant par sa propre personne pour une démonstration de la bêtise qui l'envahissait. Car la colère était de la bêtise maquillée en arme de destruction massive. Elle répondait à l'incompréhension de l'instant, au désespoir des humains qui ignoraient tout de leur pair qu'ils croyaient pourtant aimer pour ce qu'ils étaient. Mais bien entendu, qu'ils ne les aimaient pas pour cela. Ils s'en faisaient des chimères, de leurs amours souillés, de leur famille fabriquée d'essence mensongère et de beauté factice. Ils cousaient leurs paupières à chaque baiser, chaque mot doux, et l'aiguille venait, en dessous puis au dessus, de manière à les rendre aveugle à toute vérité autre que celle dictée par les bonnes mœurs affirmant que l'heureux pour toujours existait bel et bien. Des calomnies, oui. Des sensations que l'esprit candide du jeune matelot avait pu croire à ses dépends, afin de le rendre un peu plus faible qu'avant. Ce n'était pas tant Sinbad le fautif, finalement. C'était l'illusion qu'il avait brodé sur ses propres sentiments, petit à petit, à mesure que leur histoire défilait comme un doux voile aux allures de la constellation de nuages qu'on pouvait apercevoir dans le ciel.
C'était Hansel, le criminel. Sinbad n'était que l'arme de son propre meurtre. "Légende, légende, comme tu le sais, c'est un titre qui m'a été accordé mais que je n'ai jamais accepté. Donc je te prierais d'éviter de mettre toute la faute sur ce qui ne me concerne pas." Un arme qui frappait encore sur un corps déjà inerte. Une lame qui continuait à transpercer malgré cela, et sans le faire exprès qui plus est. Les amants s'étaient transformés en enfants qui se faisaient du mal sans comprendre sur quoi ils agissaient. La mécanique de deux cœurs incompréhensifs. Incompréhensibles. Inconstants. Attristants. Hansel demeura immobile, et compta les secondes pour se rattacher à quelque chose qui resterait toujours logique, bien que même le temps se distordait en présence du pirate. Un. Deux. Trois. Quatre. Il se demandait comment il allait être achevé. Cinq. Six. Sept. Le frère ou la sœur ?  "Potté est mon frère, Lorcan est mon frère, Kale est mon frère, Emil est mon frère, Ashem est mon frère, ILS SONT TOUS MES FRÈRES." Huit. Neuf. Dix. Potté. Lorcan. Kale. Il s'était mis à les utiliser, ces nom ravageurs, ces termes incendiaires et ce ton qu'il prenait lorsqu'il s'énervait. Aucun retour en arrière. Les deux palpitants s'étaient laissé faire par la belle dame qu'était la haine. Maintenant, il fallait faire avec, en conséquence. Maintenant, il fallait hurler plus fort que l'autre, et Hansel s'en sentait bien incapable, malgré ce dégoût profond qui l'avait happé tout entier – à moins que ce ne soit lui, qui l'ait dévoré, car finalement, l’écœurement avait toujours été de mise, il n'attendait qu'à être capturé par un être à amadoué. Après tout, Sinbad était tout autant un meurtrier. Il en avait précipité plus que lui à la mort, des hommes qui à présent n'avaient plus de noms, même plus de tombes sur lesquelles se recueillir. Les secondes défilèrent encore. Hansel ne réussit pas un seul instant à s'encrer cette idée dans la tête. "T'attaquer à l'un d'eux c'est t'attaquer à moi aussi, et donc s'il est ton ennemi juré je le suis tout autant."  Peut-être qu'un nouveau flux de paroles à la hauteur de leur manque d'intelligence l'aiderait dans cette terrible besogne ? Il se rendit rapidement compte que ce n'était pas le cas. Du moins plus. Il ne pouvait s'énerver longtemps. Pas en sa présence. A la place, la tristesse. Car il les entendait à présent, les mots. Il les voyait danser devant ses yeux couleur brouillard, serpents sinueux et envoûtants qui l'accablait de chagrin. Shéhérazade avait eu raison. Sur toute la ligne. Il ne pouvait plus que sans mordre les doigts, et admirer les plaies qu'il s'était faites lui-même, comme le pirate qu'il n'était pas. Déglutissant sa salive avec difficulté, sa gorge étant diablement sèche, et ses lèvres toutes aussi desséchées, Hansel observa son capitaine se redresser malgré la drogue ingérée, alors que lui semblait se ramasser piteusement la gueule sur les dalles froides de ces sous-sols nauséeux. Cela ne l'étonnait même pas. Pour quoi faire de toute manière ? "M'enfin, pardon, pauvre Gretel je lui adresserais une prière lorsque j'aurais enfin le temps de plaindre quelqu'un." Railleur, doué dans son œuvre de mort, il continuait inlassablement, tandis que son matelot le regardait faire. Les mots lui manquaient. Il aurait voulu lui dire l’incompréhension qu'il ressentait en cet instant, et le chagrin de ne pas pouvoir aimer les mêmes personnes que lui, de ne pas être le meilleur des amants, ni même le meilleur des mousses. Mais devant cela, il ne put rien entreprendre. Il baissa simplement la tête, en soufflant une bouffée d'aire intoxiquée.
Il était fait comme un rat.
Stupide petit animal sans cervelle. Il aurait rit de sa stupidité, s'il en avait été le seul détenteur. Simplement, Sinbad le suivait de près, et cela le faisait demeurer buté, fermé, têtu comme il pouvait l'être lorsqu'ils faisaient tout deux face à ce genre de jeu meurtrier. "Qu'est-ce que tu attends pour me faire taire définitivement ? Que je sache, tu as toujours ton sabre sur toi..." Son interlocuteur releva brusquement la tête vers lui, surpris de ce défi tout aussi piteux que le reste. Il essaya de décrypté son expression, tandis que l'autre arborait une mine ravie quant à la vue de cette arme qu'il lui avait lui-même offerte. Et voilà qu'il se remettait dans tous ses états pour cet homme qui semblait rire de ses faiblesses, de ses tristesses, de ce sort qu'il lui avait inculpé. "Vraiment ?! Tu sais très bien- tu sais très bien Sinbad que cette lame ne peut rien te faire !" commença-t-il dans un gémissement minable et bas. Il passa une main sur son visage pour essayer de replacer ses idées alors que ces dernières s'étaient envolées depuis longtemps, accompagné de tout son bon sens. Ses doigts vinrent accrocher ses lèvres pour finir par se retirer dans un soupir tremblant. "Parce que tu as toujours la bonne idée de me donner des armes qui ne peuvent pas me servir contre toi !" Il se sentait étrangement faible, en cet instant. Pâle, déséquilibré et complètement abattu par cette infection qu'était son capitaine. "C'est l'un de tes meilleurs défauts." souffla-t-il, comme pour lui-même, car Septmers n'avait vraiment pas besoin d'entendre de telle chose. Ses yeux se baissèrent sur son sabre, qui pendait à sa ceinture et qui avait déjà vaincu maintes aventures. Il ne pourrait jamais le faire taire avec cela, ni même aucune autre arme, car dans ses mains, la lame s'émousserait, et ne ferait que caresser la peau brunie du forban des mers, Hansel n'en doutait pas un seul instant. Faisant un pas sur le côté, comme pour passer d'un monde à l'autre, alors que ton son être demeurait pourtant dans ces sous-sols crasseux, il se mit à regarder le plafond, les mains crispées comme si l'une avait voulu mettre en pièce l'autre en brisant chacun de ses os, un par un. Il tentait d'apaiser un peu ce bouillonnement de rage qu'il sentait encore au creux du ventre, comme un ouragan vengeur qui l'aurait fait regretté ses gestes une fois entièrement passé. L'accablement l'avait pris à parti, lui aussi, lui tiraillant les veines et les paupières pour les rouvrir tant bien que mal et lui faire voir l'étendu des dégâts. "Je ne sais même pas ce que je fiche ici." finit-il par révéler à qui voulait – sûrement lui. Oui, que faisait-il ici ? Pourquoi était-il venu ? Et où ? Au lotus violine ou sur le pont de l’Écorchée ? Dans cette pièce miteuse ou dans la cabine du capitaine ? Pourquoi avait-il fait tout cela ? Pourquoi l'humain répétait toujours ces mêmes erreurs de se lier pieds et mains ? Afin de se sentir vivant ? Afin de vivre à travers des contacts d'esprits et d'épidermes ?  Hansel en était sûr et certain. Et c'était cela, qui lui faisait diablement peur.
Ne pas pouvoir survivre sans.
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⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

sinbad ☾ 'cause you love, love, love when you know i can't love Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko6_250



sinbad ☾ 'cause you love, love, love when you know i can't love EmptySam 7 Fév - 22:21



Hansel et Sinbad
La paix dont tu t'entoures comme un moine zen n'est autre que de la rage transformée en silence.

Il pourrait le tuer. Il devrait le tuer. Oui, exactement c'est ce qu'il doit faire impérativement si le jeune matelot veut sauver sa pauvre âme en peine qui saigne à la vue de son capitaine dans un état si piteux. Alors, pour échapper à toute torture, à toute souffrance qui pourrait lui coûter sa propre existence il doit en sacrifier une, la sienne, celle de Sinbad qui assit sur ce fichu canapé sanguinolent tend presque avec malice son cou pour qu'il assène le coup définitif, qui lui sera fatal, laissant évidemment derrière lui tout un équipage comprenant un frère, une âme soeur et de l'autre côté beaucoup de souvenirs qui continueront de le hanter jusqu'à ce qu'il daigne laisser partir son dernier souffle. Alors que faut-il faire exactement dans ce cas ? Succomber à l'appel de la survie ou essayer de s’accommoder aux faces sombres qui ne se montrent que très rarement ? Un être humain digne de ce nom se donnera toujours la peine de prendre la deuxième possibilité, parce qu'il a cette petite chose, cette lumière aveuglante en lui qui le caractérise plus que les autres races, elle se nomme espoir, elle lui donne la force d'y croire ne serait-ce qu'un jour en plus. Cependant le jour où elle se fait souffler dessus, où le temps n'est pas avec elle et qu'elle s'éteint, là vient le premier choix qui est irrévocable, change la personne du tout au tout jusqu'à parfois la détruire. Hansel serait-il assez égoïste pour penser à son unique bonheur ? Il n'y croit que très peu, même sous l'emprise de l'onium qui lui empêche d'avoir toute crédibilité. Tantôt la fatigue s'empare de lui, et la seconde d'après une certaine excitation fait éclater des étincelles dans son crâne qui divaguent à gauche, à droite, ça ne mène à rien, ça ne va pas même pas vers une place particulière, c'est présent, c'est tout et ça le fait rire discrètement. Il attend sa réaction avec une impatience déconcertante, pourrait presque tendre ses bras vers celui qui lui plantera sa lame dans la chair. Toutefois, qui parle maintenant ? La raison ou la déraison ? Une part de vérité dégouline de ses traits amusés comme une part d'abus, d'invincibilité enfantine qui pousse Sinbad à croire qu'il peut parfaitement traverser la mer à la nage, qu'il a des ailes dans le dos et qu'il peut se jeter d'un toit à un autre alors qu'un immense fossé les sépare. C'est stupide, tout en étant beau, c'est crétin tout en étant horriblement idéaliste. Il joue avec la mort, il s'en moque clairement et s'approprie avec joie le rôle du bouffon du roi, qui n'arrivant pas à le faire rire, continue malgré tout sa mascarade jusqu'à voir ne serait-ce qu'un rictus sur le coin de sa bouche, même s'il sait qu'il sera détendu seulement lorsqu'un garde aura eu la bonne idée de lui planter une dague dans la nuque. La vie a un sens de l'humour plutôt macabre, il faut s'y faire et depuis maintes années Septmers s'y est fait plus par dépit que par plaisir. « Vraiment ?! Tu sais très bien- tu sais très bien Sinbad que cette lame ne peut rien te faire ! » Ses yeux s'écarquillent, surpris d'une telle réponse. Oh, dans ce cas s'il est convaincu que le sabre qu'il lui a donné est incapable de lui faire le moindre mal, alors soit. Toutefois il en tire une moue déçue qui lui fait tomber en avant sa tête et s'attarder avec une attention particulière sur un point invisible sur le sol, ou plutôt une ridicule crevasse qui doit cacher des petits insectes futés qui ne veulent pas se faire écraser sous des semelles vieillottes. Ah, qu'il doit être agréable d'être ridiculement petit, au moins tout ce qui est grand ne remarque pas ce qui est insignifiant, certes la peur est omniprésente, en revanche la paix peut être constante. Inspirant profondément, son air brûle ses poumons, probablement un autre effet de cette drogue qui l'enfonce dans l'eau et le ressort à intervalles réguliers. Le flibustier s'avère si concentré dans sa tâche de se demander ce qui peut bien se faufiler dans la pierre qu'il ne comprend qu'à moitié ce que lui raconte son amant paniqué. Il entend défaut, puis qu'il sait quelque chose. Or, Sinbad Septmers ne sait strictement rien, même si ses voyages ont pu lui donner une certaine connaissance d'ennemis à ne pas combattre, d'endroits à ne plus explorer, il n'empêche qu'il ne fait que découvrir comme tout être de sang et de muscles. Il ne sait rien, il ne sait pas, il ne saura jamais. A quoi bon mettre sur un trop grand piedéstal un minable parmi des tas de minables ? C'est se faire du mal pour rien, et c'est ce que fait depuis toujours Denougatine, à trop se mettre du sel sur ses plaies, il finira par ne plus hurler, seulement pleurer dans un silence d'église.

« Je ne sais même pas ce que je fiche ici. » Si lui ne se rend pas compte, Sinbad lui, pense discerner comme un petit quelque chose qui lui offre la réponse sur un plateau d'argent brillant sous l'astre de la nuit. Il doute quelques secondes, cependant il ne peut s'empêcher de sourire un peu plus jusqu'à offrir à son interlocuteur une expression plus que condescendante, mêlée à une fierté qu'il ne se donne plus la peine de dissimuler. Relevant la tête pour croiser son regard noir, il pince sa lèvre inférieure pour retenir le plus possible un rire qui germe quelque part entre son coeur et sa gorge souillée par les méfaits de la substance qu'il vient de fumer. Il reprend son sérieux, semble même totalement débarrassé de ce qui l'a mis dans un tel état, puis répond à son questionnement interne, histoire de lui retourner l'esprit plus qu'il ne l'est déjà. « Parce que tu m'aimes, Hansel. » Sa voix douce paraît sortir d'ailleurs, comme si sa part de lucidité avait repris sur lui, toutefois dans n'importe quel moment, peu importe la quantité d'alcool avalé, il n'empêche que son point de vue reste inchangé. L'amour ça rend fou. L'amour ça rend attardé. L'amour, il n'y a rien de pire comme maladie qui puisse exister sur le royaume. C'est souvent par le biais de ce sentiment que toute race se justifie de faire telle ou telle chose, aimer c'est aussi engendrer la vengeance et vice-versa. Il n'y a que du mauvais, pour autant qu'il le sache, il y a parfois du beau qui tournoie autour, sans trop savoir pourquoi et dans quelles circonstances le magnifique pointe le bout de son nez. Il peut voir ceci dans les prunelles charbonneuses de son cadet, ce poison doux qui l'emporte, le pousse souvent à lui jeter un regard rempli de compassion, de rêves qui ne se réaliseront jamais. Oui, Hansel Denougatine doit définitivement lui avoir offert son palpitant pour qu'il agisse d'une telle manière, après tout n'importe quel membre de l'équipage l'aurait laissé dans sa mélasse jusqu'au cou, se disant que de toute manière il s'en sortira bien tout seul. Puis, il s'est pointé avec sa niaiserie entre les mains, il a débarqué avec son envie de bien faire sans y arriver de manière concrète parce que la pureté dans cet univers faussement agréable n'existe pas. Elle n'est pas. Ou alors elle est totalement détruite. Passant le bout de sa langue sur ses lippes presque sèches, il ajoute songeur. « Et il n'y a rien de pire que ça, si bien que tu me rappelles une vieille légende que tout enfant connaît à Afshin, celle de la rose du désert. » Pinçant son lambeau rose inférieur, il tente tant bien que mal de remettre ses idées en place pour se mettre dans la situation du narrateur, celui qui enverra des images diverses à celui qui veut bien l'écouter, assis en tailleurs face à lui. Toussant vaguement pour éclaircir sa gorge, il fronce les sourcils puis ferme les yeux pour voir réapparaître les lettres du prénom du fameux héros, ou plutôt martyr de ce mythe qui parcourt les dunes. « Kiarash, il s'appelait Kiarash le malheureux et avait des espoirs plein le corps, il avait à peine vingt ans quand cette émotion lui a tapé en pleine figure, tu sais comme lorsqu'un coup de vent te surprend un beau matin. C'était à peu près similaire pour lui, ni trop riche, ni trop pauvre il n'avait encore trouvé femme à épouser, jusqu'à ce qu'il la rencontre. » C'est sous la forme d'ombres que son récit prend forme dans ce qu'il s'imagine, derrière un feu tamisé et devant un parchemin qui cache les doigts habiles des marionnettistes. « Mehregan, la sublime, celle aux yeux verts comme une prairie un après-midi d'été, celle aux cheveux sombres comme la nuit et à la peau délicate, elle savait danser comme quiconque disait-on, on ne savait réellement d'où venait cette rumeur puisqu'elle ne sortait jamais de chez celle. La pauvre, elle était enfermée dans une sublime habitation de Mar-à-Calèche à cause de son père, trop protecteur il ne voulait pas qu'elle se fasse courtiser par de pauvres gueux trop insistants. Une seule fois notre Kiarash a pu discuter avec elle par le biais de sa fenêtre, il a croisé son regard et à cet instant il a su qu'il la voulait elle, et personne d'autre. Cependant, comment l'avoir ? » Un petit silence donne presque à son conte un suspense insoutenable. « En lui ramenant un cadeau inestimable, il avait ouï-dire que le vieux sorcier de la ville avait fait pousser quelque part dans le désert de Maldune une rose écarlate, rouge, si rouge que les voyageurs s'aident de sa couleur pour se guider lorsqu'ils se perdent. Dangereux, certes, toutefois Kiarash ne put qu'écouter les battements de son coeur lui hurlant d'aller la chercher. C'est ce qu'il fit, inconscient du danger il se lança dans cette quête dès l'aube. » Les grains de sable obstruent un peu sa vision, il secoue sa tignasse puis ouvre ses paupières pour se retrouve encore une fois face à celui qui l'accuse de tout manigancer pour lui faire perdre plus que la raison. « Des jours passèrent, et toujours rien. Il ne restait de son eau qu'une pauvre goutte au fond de sa gourde de peau, de nourriture il avait déjà tout avalé, toutefois il se donnait du courage en repensant à sa précieuse Mehregan. Il était parti en marchant, il avait fini par ramper, le soleil frappant contre sa tête, sa peau cuisant sous ses rayons et sa vision lui offrant des illusions si réelles que certains l'entendirent hurler de désespoir. Par amour, il voulait le faire, pour l'avoir il avait continué jusqu'à ce qu'il tombe lamentablement sans bouger le moindre petit doigt. Son dernier geste fut de lever un oeil vers le ciel, et qu'est-ce qu'il vit ? Elle était là, sa rose rouge symbole d'éternité, de passion, à portée de main et croyant qu'il pouvait l'attraper, il tendit la sienne dans un espoir de pouvoir se redresser ensuite. Rien, c'est tout juste s'il frôla ses épines. » Déglutissant, il se laisse à son tour lamentablement retomber sur le flanc, la tempe la première dans un coussin moelleux et presque déchiré. « C'est par amour que Kiarash mourut, c'est par amour qu'à son tour, Mehregan périt de chagrin dans sa prison dorée. Et à Afshin l'on dit que la fleur continue de resplendir sous l'astre vengeur, se nourrissant uniquement des larmes de ceux qui espèrent la trouver, ceux qui le font mais n'y trouvent que la désolation. Elle est là, narguant les amants qui veulent se prouver qu'ils se donnent l'un à l'autre... » Il a un rire dépité, creux à l'instar de cet exemple qui ravive une enfance qui lui rappelle des souvenirs trop plaisants. Il voudrait y revenir, il ne peut pas parce que dorénavant adulte il doit se faire aux responsabilités qui incombent ce passage si complexe. « Tu me rappelles Kiarash, même si tu ne cherches pas cette rose du désert. Tu te perds dans cet amour... » Machinalement, Sinbad vient à passer une main sur son collier en argent, glissant jusqu'à son pendentif qu'il sert entre ses doigts calleux. Tout devient plus lourd, y compris son corps, il a l'impression de se fondre dans la soierie à peu près acceptable, se laisse presque emporter par le marchand de sable qui a laissé son sort se rependre peu à peu sur la tête de l'aîné. Qui est-ce qu'il aime exactement ? Il n'en est plus tellement convaincu, l'homme ou la légende ? Le paraître ou ce qui est réellement ? Ah, l'amour, que c'est trompeur, que c'est fourbe, encore pire qu'un mensonge qui n'a pas besoin d'être murmuré. Parce qu'il l'aime, parce qu'il est l'incarnation de cette histoire à la fin plus que triste. A croire que c'est uniquement dans la mort que les véritables complémentaires se retrouvent, que la vie n'est pas faite pour eux, que c'est justement à trop se frotter à elles qu'ils finissent par s'embraser dans un feu. Ils ne sont que des allumettes, il ne tient plus qu'à Hansel de les craquer pour qu'elles se consument.
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sinbad ☾ 'cause you love, love, love when you know i can't love EmptyLun 23 Fév - 1:13




Sinbad et Hansel

quelle est ta faute ? t'être fait berner par le monstre ou être tombé amoureux du seul témoin qui avait vu son visage ?

Il avait envie eu envie de lui arracher les yeux, lacérer de ses ongles son sourire de capitaine déchu, celui qu'il avait arboré à son arrivée – sur le navire comme dans la pièce, supérieur et vague tout à la fois. Puis il avait eu envie de l'embrasser. C'était là des désirs tenaces, qui tiraillaient les entrailles et réduisaient à l'état de chimère leur porteur, qui faisait avec, souvent mal. Pourtant, en cet instant, toute envie, quel qu’en soit la nature, l'avait quitté au profit d'un néant abyssal. Il était vide. Plus rien ne demeurait assez longtemps dans son esprit pour qu'il daigne en porter attention, et tout semblait le traverser, comme si en quelques minutes le jeune matelot s'était soudainement transformé en fantôme. Et cela donnait le tournis, d'être un maudit fantôme. Cela fendait le cœur, d'abord, et puis cela réduisait finalement chaque douleur, chaque peur à l'état de rien du tout, ce qui était le pire. On en revenait donc à vouloir revenir un peu en arrière, pour encore ressentir les aiguilles transpercer notre cage thoracique déjà douloureuse d'avoir trop du supporter une respiration inconstante et un palpitant malmené. Sinbad, lui, devait être dans un meilleur état que son amant. L'opium conservait. Tandis que la lassitude vous usait comme un chien rongeait un os.
Hansel eut un soupir lointain, tout en marchant un peu afin de ne pas finir emmuré vivant, en ces mêmes lieux. A bien y réfléchir, il n'y avait personne ici. Hansel n'y était pas à sa place, c'était pourquoi il avait rapidement décidé de s'y enfuir, du moins en pensée, quant à Septmers, il était bien loin, au dessus du lotus violine. Il flottait, comme une ombre menaçante plaquée sur les murs sales de ce gouffre qui n'avait pas de fond, mais qui avait été tout de même trouvé par les deux compagnons. Jusqu'à en périr. Jusqu'en en mourir. Pourquoi s'y était-il rendu, bon sang ? L'ancien confiseur se le demandait encore, même si la question avait été posée à haute voix, comme une manière d’exorciser ses peines, bien que cela n'avait fait aucun effet sur sa chair à vif. Il avait l'impression qu'il lui faudrait dès lors chercher cette maudite réponse toute son existence, sans jamais connaître le repos, sans jamais pouvoir ne serait-ce qu'être à moitié tranquille. Toujours il lui faudrait savoir la vérité, pour ensuite la comprendre. Il n'était pas prêt pour ça. Aucun homme ne l'était. Mais Sinbad, aussi futile qu'il était sur ce canapé couleur écarlate, défit ce destin vengeur en lui donnant la clé. Une clé étrange, un peu tordue avec le temps, et qui ouvrait sur une porte inconnue. A la minute même où le pirate prononça ses mots mesquins, Hansel sut que ce n'était pas un cadeau qu'il lui faisait, car la vérité était l'essence même de la peur humaine. "Parce que tu m'aimes, Hansel." Et personne ne pouvait le nier, même le concerné. C'était la vérité. Cette foutue vérité qui le mettait à terre de la pire des manières qui soit. On apprenait à certains parfois, qu'aimer, c'était détruire. Détruire l'autre, se détruire soi, sa bonne conscience, sa force. Aimer rendait faible. Aimer était la façon la plus radicale d'achever quelqu'un. La pire, aussi. Hansel aurait pu hurler que non. S'il n'avait plongé d'aussi haut, pour se retrouver aussi bas. Ici bas.
La vérité faisait peur. Et la peur était vérité.
La vérité était qu'Hansel l'aimait.
La peur comme Sinbad.

Hansel aurait pu hurler que non.
Dans une autre histoire, pour une autre vie.

A la place, il y eut le silence. Un silence, pesant, atroce et meurtrier. Il ne visait pas à le calmer. Il visait à le rendre fou, comme le capitaine qui l'observait d'un œil songeur. Qu'il devait prendre du plaisir à le voir si bouleversé. Qu'il devait en rire, de ses méfaits enfin accomplis. Il aurait du en pleurer – ils auraient du en pleurer. Mais il ne faisait qu'en sourire à l'instant présent, d'un sourire doux, qu'Hansel ne comprenait pas malgré ses nombreux essais peu fructueux. Pourtant, il le savait. Il savait tout cela, car c'était un fait qui sautait aux yeux – un fait avéré, même. Néanmoins se résoudre à se dire qu'en effet, lui, Hansel Denougatine, aimait cette épave échouée au milieu de la pièce lui était bien difficile à avouer, même si la certitude lui vrillait l'esprit chaque jour, chaque minute, et qu'il ne pouvait le cacher, du moins à Sinbad. En se stoppant net dans sa course endiablée contre l'instant qui lui filait entre les doigts, il se dit que cela aurait pu être utile pour les hommes, de pouvoir décider sur qui on plaçait espoir, et à qui on jetait malheurs et infamie. Bien entendu, cela aurait été bien trop simple, et c'était là un coup du sort qui aurait pu le faire sourire, s'il n'avait pas décidé que toute sa volonté soit posée sur un masque impassible qui s’effritait à mesure que les secondes défilaient, vicieuses et désireuses de voir ces lambeaux chimériques glisser de son visage pour révélé au rêveur qu'il ne s'était pas trompé. Un rêveur qui à l'heure qu'il était – c'est à dire assez tard, peut-être trop – se trouvait entre lucidité et égarement. Il entreprit lui-même de déchirer les restes de la sérénité de sa victime, et il le fit de tout son cœur, et de la pire manière qui soit : avec les mots. Aucune lame, aucune flèche empoisonnée ne fit apparition ce soir-là, mais une gorgée nouée portant encore une voix qui transperça de part en part Hansel, le souffle court, les traits tirés par la lassitude. Après une mine incompréhensible pour son amant suite à ses révélations, il s'était muré dans un mutisme qu'on ne lui connaissait pas à premier abord. Il y était resté, jusqu'à ce que Sinbad reprenne la parole, et lui prouve une fois de plus qu'il ne pouvait rien face à cela. Jamais. Jamais plus du moins. Il avait lutté assez longtemps pour continuer encore. Il n'arrivait plus à faire semblant en sa présence, il ne faisait que s'empêtrer dans des sentiments qu'il ne comprenait pas, et qu'il n'aurait jamais voulu avoir à son égard. Cela le perdait, il se sentait comme le petit garçon qu'il avait été, avant, dans la forêt enchantée du royaume de la sorcière dévoreuse de chair. Un petit garçon qui avait bien grandi, mais qui demeurait incompréhensif et incompréhensible. Un garçon égoïste, plus qu'il n'aurait songé l'être un jour. L'amour rendait égocentrique. Colérique. Aveugle. Triste. A bien y réfléchir, l'amour rendait beaucoup de choses, tout ce qu'Hansel n'avait jamais été. "Et il n'y a rien de pire que ça, si bien que tu me rappelles une vieille légende que tout enfant connaît à Afshin, celle de la rose du désert." Il se mit à se raccrocher à cette dernière, tel un forcené sans repères. Il écouta sans le vouloir son ton de conteur invétéré, nostalgique et méthodique dans son art de mort. Sinbad ne laissa rien passer. Des lieux aux émotions qui se dégageaient de cette légende que le matelot trouva dès les premiers mots totalement ignoble. Bientôt, il put voir se dessiner dans son esprit les dunes nimbées de soleil, que traversaient sans en démordre le jeune amoureux transi, assoiffé tant par les kilomètres parcourus que par son amour dévorant. Kiarash mourut devant ses yeux impuissants, le regard relevé vers cette fleur épineuse, symbole de tous ses malheurs. Hansel en eut le souffle coupé, et un instant, il se demanda qui représentait Sinbad dans cet affreux conte. Mehregan ou la rose ? Ou peut-être le désert en entier, car il était celui qui avait tué l'aventurier, dont la quête avait été celle de l'amour. Il était sûrement les trois à la fois.
Les trois à la fois, ou rien du tout.
Son rire fourbe demeura longtemps dans l'esprit du matelot, à l'instar de ces pensées qui le torturaient sans même l'effleurer. "Tu me rappelles Kiarash, même si tu ne cherches pas cette rose du désert. Tu te perds dans cet amour..." Ses poings ne se serraient plus, trop las de n'attraper que du vide. Il finit par se résoudre à s'asseoir sur le divan, assez grand pour deux, même si son cœur lui semblait lourd à porter, et encore plus à soulever jusque dans les coussins moelleux. Ici, il se remit à battre, d'abord soufflé par l'histoire, puis soucieux de rattraper son retard. Hansel ignorait bien comment le réguler. Il ignorait même à l'instant quoi dire, ni comment. Lorsqu'il parla enfin, il avait les coudes lui vrillant les cuisses, et le menton enfoui dans ses mains moites. Une position droite et humble quoique préoccupée. Un autre masque qui révélait à qui voulait qu'il cachait son désarroi derrière ses bonnes manières. "J'en suis désolé." commença-t-il dans un murmure qu'il ne voulait pas, à la place il aurait aimé un cri, un hurlement, une manière qui aurait montré à Sinbad qu'il l'était vraiment. Car il l'était, désolé. Il ignorait cependant de quoi. Était-il navré de s'étouffer dans son propre amour pour lui ou de ne pas être déjà parti à la recherche de la rose du désert pour la donner à l'être aimé ? Était-il navré de s'être immiscé dans sa vie sans en avoir demandé la permission ou de ne pas pouvoir l'aider ? Cela restait un mystère, et peut-être était-ce mieux pour tout le monde, tout compte fait. Il en avala difficilement sa salive, et passa ses mains sur son visage blafard. Peut-être que Sinbad ne l'écoutait déjà plus. Peut-être n'était-ce que pour lui-même qu'il parlait, mais pour le moment, il avait ses peurs dans le creux de la main, et rien n'était plus rassurant que de pouvoir les observer tel un alchimiste au regard perçant, ou juste de les avoir simplement à l’œil pour ne pas les laisser s'enfuir et prendre des proportions titanesques. "Et je suis fatigué. Je suis fatigué de tout cela, je ne veux pas me perdre, je ne l'ai jamais voulu. Pourtant c'est bien ce que je suis en train de faire, au moment où je te parle. D'ailleurs, je ne suis pas sûr que des armes puissent m'aider, ni même une rose." qu'il continua, avant de soupirer légèrement. Ses yeux fixés dans le vide, juste devant eux, se posèrent finalement sur la silhouette de Sinbad, affalée à côté de lui. Il le détailla derrière un regard triste, fait de la même pluie céleste que son âme chancelante.
Dans le cœur, il avait ce même coup qui avait frappé Kiarash. Mais ce n'était ni un battement ravageur ni une bourrasque surprenante dans son cas. C'était une lame. Ou une épine majestueuse. Il n'aurait su le dire à l'instant. "Rien de tout cela ne pourra nous aider." qu'il rajouta après coup, dans un murmure pour lui-même. C'était une certitude. "L'amour n'aide pas... Mais il ne nous conduit pas à la mort non plus. Cela dépend de ce qu'on en fait, j'imagine. On peut le rendre jaloux et névrosé, doux ou meurtrier, ce sont les hommes qui le façonnent. Pas vrai ?" Il songeait à haute voix, posait de questions à Sinbad, mais peut-être aussi à lui-même, malgré son manque de réponses. Il eut un sourire sinistre, et détourna son regard sur ses mains autrefois si blanches, qui maintenant étaient calleuses, et le définissaient en tant que travailleur, mais surtout en tant qu'homme qui avait vécu, au moins un peu. "J'en suis bien incapable. Je ne peux pas. J'essaie, je te le jure. J'ai essayé de ne pas m'énerver, de ne pas prendre cela personnellement, de me dire que demain tu iras mieux, et moi aussi, et que tout ceci n'est qu'une vague illusion. Mais je n'y arrive pas." Ses dents attrapèrent sa lèvre inférieure, qu'il mordit nerveusement un court instant, continuant l'observation de ses mains impuissantes. "Kiarash, s'il est mort, a tout de même réussi pour sa part à atteindre son but."  Tandis que lui ne réussissait pas. Car les véritables humains n'étaient après tout pas ceux des contes. Hansel aurait du s'en douter, qu'il n'aurait jamais pu se comporter comme tel.

Spoiler:
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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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sinbad ☾ 'cause you love, love, love when you know i can't love EmptyMar 3 Mar - 1:39



Hansel et Sinbad
La paix dont tu t'entoures comme un moine zen n'est autre que de la rage transformée en silence.

Les mythes et légendes vous forment une contrée avait dit un jour son père, ils sont le coeur du sable d'Afshin, ils sont les murmures qui s'ébruitent à travers les murs chauds. De ces fameuses histoires, il en a été bercé toute son enfance durant et lorsque son géniteur ne pouvait lui faire la lecture, il se débrouillait en amassant les livres dans une bibliothèque disposée elle dans un coin de sa chambre. Il ne s'en lassait pas, jamais, de Kiarash au lion de feu, il eut la chance de passer par diverses émotions et peut-être que s'il n'avait pas eu cette passion dévorant pour l'océan, il serait conteur durant ses heures perdues, vides et mornes. A imaginer des faits improbables, à vouloir faire voyager l'enfant qui l'écoute, voire l'adulte qui ne se lasse jamais de revenir en arrière pour ne serait-ce qu'une petite et pauvre seconde. Douce sensation, triste morale aussi puisque les points ne se finissent presque plus dans de bonnes conditions. On parle de la perdition de sa promise, du décès de l'aventurier qui dans sa folle entreprise n'y a trouvé qu'une désolation gigantesque. Où est le rêve ? Où est la beauté ? Là où personne ne regarde, dans les épines de cette rose sanglante qui avale l'âme de ceux qui s'écroulent devant son air impassible, bougeant à peine à cause du vent ambiant. Il serait mentir que d'affirmer que Sinbad n'a jamais voulu la trouver, quiconque bêtement amoureux dans n'importe quel village a souhaité un jour l'attraper, la donner à la personne qui s'érige un petit lieu de paradis en son coeur. Pour qui voulait-il la donner ? A peine âgé de dix ans, il avait voulu la trouver pour la disposer sur la tombe de sa mère décédée en le mettant au monde. La belle, la tendre, celle aux yeux verts et aux traits si délicats que ce fut le coup de foudre avec Taher Septmers. Cependant, ne l'ayant jamais vu, son portrait fut érigé telle une louve protégeant ses enfants, mêlant le mystère d'un flou qui s'épaissit de jours en jours, se cantonnant des souvenirs offerts par l'homme l'ayant élevé, c'est une figure qui fait plus place dans son être, qu'une seule âme. Il aurait voulu la lui offrir, lui démontrer son amour par ce biais, la faire sourire parmi les nuages. Il était même fin prêt avec son petit sac sur son dos, buté comme tout il n'avait pas cru bon de prévenir quiconque jusqu'à ce que Kale le rattrape en le confirmant que non, ce n'était pas une bonne idée, qu'il n'était pas d'accord pour le perdre de cette manière. Il était jeune, il était bête, il était rêveur aussi et voulait offrir l'impensable à un regard poussiéreux, du rêve surtout, cette innocence arrachée dès son premier cri. Frémissant de tout son être, ses paupières sont de plus en plus lourdes, s'écrasent jusqu'à ce qu'il entende à nouveau la voix de son amant. Elle transperce ses tympans, elle lui fait mal là où il ne devrait certainement pas souffrir. « J'en suis désolé. » Pas autant que lui puisque Hansel s'évertue à s'accrocher à ce qu'il ne devrait même pas songer apprécier un seul instant. Nocif pour lui, pour son entourage qui souhaite le sortir de sa noyade dans laquelle il s'engouffre années par années, il ne change la donne en rien puisque outre apaiser ses maux, il ne peut lui insuffler un nouvel espoir. Il n'en a plus, ou plutôt les a laissé dans un placard miteux, souffreteux, là où les rats s'empilent pour se dévorer, ça pue la pisse et la désolation, ça sent le sel à plein nez. Fatigué qu'il ajoute dans ce brouhaha qui prend place dans le crâne du capitaine qui ne lâche qu'un soupir éreinté de tout ceci. Pourquoi est-ce qu'il a fallu qu'il arrive ? Pourquoi est-il venu le voir ici ? Parce qu'il s'inquiète, parce que comme il a pu dire clairement la chose plus tôt, il s'est acoquiné de sa chair, de ses mots, de sa présence toute entière. Ce qu'il n'aurait pas dû faire. Il a le chic pour se mettre dans des situations cocasses le Denougatine, si un jour il fait complètement rater une mission, l'autre il s'arrose de sang pour faire envie au loup qui lèche ses babines face à sa potentielle victime. Sinbad incarne donc l'affreux carnivore qui ne va laisser que du mouflet un morceau de tissu pendant à sa canine pointue. Triste destinée que voilà, il pourrait l'éviter. Faut croire que ce n'est pas le but décisif dans l'existence du matelot puisqu'il continue sur sa lancée, à côté de lui, assis, proche tout en étant loin. Se sent-il mal pour autant ? La drogue agissant bien, le malaise se fait sentir autrement en serrant peu à peu ses muscles déjà crispés. « L'amour n'aide pas... Mais il ne nous conduit pas à la mort non plus. Cela dépend de ce qu'on en fait, j'imagine. On peut le rendre jaloux et névrosé, doux ou meurtrier, ce sont les hommes qui le façonnent. Pas vrai ? » S'il savait à quel point l'amour se voit de différentes manières. Il y a le fou, le passionnel, le creux, l'imposé, le fourbe aussi. Qu'est-ce qui est le leur ? Ou plutôt le sien en particulier ? Ce doit être l'inconscient, l'enfantin, le profondément niais qui attendri autant qu'il énerve. Dans le cas de l'être qui semble être aimé par ce personnage évoluant plus que de raison, il ne sait sur quel pied réellement danser. Lui rendre en retour, ou même s'offrir le bénéfice du doute en creusant dans sa propre carcasse dévorée par les vers, il y trouvera sûrement un morceau de coeur qui pisse le sang pour un seul nom, gravé lui sur le muscle si profondément qu'il est difficile de décrypter les lettres qui suintent. Un jour il trouvera, ce jour-là il sera obligé de porter un poids en plus sur ses épaules, celui d'une autre personne à préserver de sa malédiction tant des vagues que des sentiments. Il est en danger, l'instigateur de cette tragédie à en devenir devrait s'enfermer sur une île, s'éloigner de tous et ne faire plus qu'un avec son élément destructeur. Pas vrai, Sinbad ? Hein ? Pas vrai ? Lui qui a réponse à tout, lui qui sait tout, lui qui pourrait écrire un recueil de révélations universelles qui changeraient le royaume. Ce ne serait que sa vérité, pas celle qui pourrait dominer un monde. Qu'il cesse de lui poser des questions, il ne sait pas non, il ne sait pas. Il serait frustré en temps normal, là il est juste simplement assommé parce qu'il n'a plus le courage de réfléchir correctement.

Il a essayé qu'il lui dit, à nouveau ça recommence avec ses oreilles qui ne prennent que la moitié des informations qui lui sont offertes. Il demande le pardon ? Que fait-il maintenant ? Se mettrait-il à genoux pour s'excuser de s'être amouraché du Diable en personne ? Ce doit être cela à peu de choses près. Le flibustier n'a pas la force d'en rire, ni d'en être totalement peiné, il reste neutre en s'incrustant un peu plus dans le fond du divan qui épouse à la perfection ses formes tabassées par l'expérience. Inspirant profondément, ses poumons se referment peu à peu sur cet air qu'il essaie de faire passer, tout éclate en étant profondément lent. C'est horrible tout en étant doux, c'est un poison détruisant ses nerfs qui lui parcourt les veines. « Kiarash, s'il est mort, a tout de même réussi pour sa part à atteindre son but. » Abordant un petit rire faible, il s’octroie un peu de lumière en ouvrant ses iris, il ne voit que le sol avec sa pipe plus loin qui continue de l'appeler au secours. Il devrait se lever, la chercher pour s'enfoncer un peu plus dans le sable mouvant d'un évènement qui le dépasse, de toute cette pression qu'il doit canaliser sous peine de commettre des erreurs à priori irréparables. Qui sait ce que le désespoir peut faire sur un seul homme ? Il peut très bien le pousser à trancher des gorges, à ouvrir des tripes, à prendre un plaisir malin à tuer tout ce qui peut bouger, frôler quelconque buisson. Un chasseur en quête de rédemption, une bête avide qui n'arrive pas à satisfaire sa faim. Il est perdu, il est décimé, il est éclaté dans cette pièce beaucoup trop haute pour lui dorénavant. Pinçant à nouveau sa lèvre inférieure pour se donner la sensation qu'il est bel et bien toujours en vie, il tire une petite grimace en faisant à peine craquer sa nuque raide à souhait. « Tu vois le verre à moitié plein, c'est plutôt rassurant. Optimiste donc, même s'il ne faut pas oublier qu'il a tout perdu pour une ridicule preuve d'amour... » Ah ces esprits fougueux lorsqu'ils veulent quelque chose, ils n'arrivent plus à se sortir ceci de la tête. Retenant un rire de gorge qui fait vrombir sa peau plus pâle que d'habitude il s'attarde sur ce qu'il peut regarder dans les alentours, un coup les quelques insectes qui se fraient un chemin dans les crevasses, un autre le plafond qui accueille mollement la lumière du soleil très léger ainsi que des bougies. Macabre, glauque, ce lieu pourrait être le tombeau de la légende des sept mers où personne ne viendrai se recueillir, parce qu'après tout, on aime seulement les héros lorsqu'ils sont toujours sur pieds. Du reste, lorsqu'ils ne meurent pas en martyrs, ils sont d'un seul coup bien moins intéressants. « Je vais bien, j'ai seulement besoin parfois de me détacher de ce qui me correspond pour mieux pouvoir le retrouver après. Est-ce si compliqué à comprendre ? Certains vont à la taverne, d'autres chez les prostituées, quant à moi je préfère me laisser envelopper par l'onium. » Passant le bout de sa langue sur ses lippes, il papillonne des cils inconsciemment en cherchant à se débarrasser de petits points qui obstruent son horizon. « Je ne fais aucun mal, je me sors toujours entier de ce bouge. Tu ne devais pas être là. » Hansel ne devait pas être tout court tout simplement, il se fait du mal pour peu, pour rien, pour un macchabée qui reprendra sa ligne de conduite correctement une fois l'orage passé. Alors pourquoi s'évertuer à le sortir de ses habitudes ? On ne peut apprendre à un vieux singe à faire la grimace, il ne l'aura pas, il ne pourra pas modeler à sa manière sa perfection puisque totalement imparfait il n'est pas homme pour rien. Un rictus perdu étire ses lèvres alors qu'il s'empêche de bailler, sentant véritablement la fin lui avaler ses dernières ressources. Tout cela pour peu, toute une dispute pour une soeur qui n'a cure du bonheur de son frère et préfère le sien, tout cela parce qu'elle cherche à lui voler. Se débarrassant de cette idée derechef pour ne pas qu'elle hante trop son crâne, il murmure presque amusé. « Un bien pour un mal, au moins tu ne t'entêtes plus à te bercer d'illusions. La vérité, elle est dure à accepter... Ne me demande pas de correspondre à tes idéaux, tu sais que je vais te décevoir. » Qu'il ponctue d'un rire plus franc cette fois-ci, ne cherchant pas pour autant à se moquer, juste à démontrer le côté ridicule de la chose alors que ses muscles ne répondent plus à son appel. Adieux douces visions, adieux gloussements imaginaires, adieux les douceurs d'un état de transe. Reprenant une inspiration conséquente, ses prunelles se referment sur ce miroir aux reflets déformants. Il part pour une autre réalité, que cette fois-ci Hansel ne pourra pas atteindre, qu'il ne pourra plus tenter de lui voler. Là où les souvenirs se mélangent avec les désirs, là où personne ne viendra toquer à sa porte puisqu'il est le seul dirigeant cette légende alambiquée. C'en est terminé de cette nausée. Il s'endort, paisible et loin des soupçons qui pendent sur son plafond invisible à l'oeil nu. Enfant, il voulait juste donner la rose à sa mère, dorénavant il en attrape une n'importe comment pour combler ses propres attentes. Et même dans ses songes pourtant, toute cette incompréhension le rattrape et sous sa propre douleur, il se fait écraser, cherchant le repos là où il ne pourra le trouver.
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sinbad ☾ 'cause you love, love, love when you know i can't love EmptyDim 15 Mar - 20:15




Sinbad et Hansel

quelle est ta faute ? t'être fait berner par le monstre ou être tombé amoureux du seul témoin qui avait vu son visage ?

Il fallait s'énerver une bonne fois pour toute pour comprendre sur quoi on portait nos malédictions. Ou sur qui. Mais maintenant que c'était fait, Hansel n'en était pas plus calmé. C'était la nervosité qui l'emportait, cette fois-ci. Celle qui lui tordait le cœur parce que oui, certes, il savait à présent pourquoi il se sentait aussi malheureux que les pierres, mais cela ne l'aidait pas du tout. Pire, cette nouvelle le rendait plus étranger encore à ses propres maux. Pourquoi avait-il fallu qu'il s'attache ? Pour ressentir par la suite de telles douleurs ? Pour essayer d'aider les autres, sans voir qu'il n'était venu dans ce trou à rat que pour lui-même, en réalité. Car s'il cherchait à tirer Sinbad de ses pensées pourries par l'onium, ce n'était pas pour que le capitaine se sente mieux, puisse faire son travail et vivre dans les meilleurs conditions. De cela le cœur d'Hansel se fichait bien. A la place, la pensée que conscient et maître de soi, son amant pourrait lui être destiné pour toujours lui vrillait le crâne sans répits aucun, car c'était ce qu'il désirait : l'exclusivité. Le sentiment de le posséder, au moins un peu en ces temps troubles qui ne leur laissait plus rien qu'une traînée rougoyante et haineuse. Il se comportait comme un enfant boudeur qui n'avait pas le nouveau jouet qu'il convoitait tant. Et le comprendre revenait à se détester, ou à se persuader que ce n'était pas de notre faute, de toute manière, parce que bien entendu, qu'on ne faisait pas exprès de s'amouracher de quelqu'un. Ce soir, Hansel passait de l'un de ces deux états à l'autre, sans savoir comment cesser ce processus effroyable, et il avait étrangement l'impression qu'il avait enfin trouvé cette rose du désert. Et qu'il l'avait engloutie, ses épines écorchant sans vergogne sa gorge, l'obstruant pour reflué des larmes menaçantes.
Qu'il était fatigué.
Mais cela il l'avait déjà dit. C'était autre chose, qu'il voulait prononcer à haute voix, sans y parvenir cependant. Ainsi il resta silencieux, sur le divant moelleux et tout aussi rouge que ses pensées. Il se concentra sur sa respiration, et les battements de son cœur qui contrairement à son esprit se calmaient peu à peu, comme las et douteux de leur utilité. Ni lui ni Kiarash n'avaient réussi, à bien y réfléchir.
"Tu vois le verre à moitié plein, c'est plutôt rassurant. Optimiste donc, même s'il ne faut pas oublier qu'il a tout perdu pour une ridicule preuve d'amour..." Il y en eut un pourtant, qui lui fit redresser la tête, quelques secondes auparavant plongée dans ses mains. Sinbad le décrivait comme un optimiste, qui contrebalançait avec son propre pessimisme, et Hansel se résolut à le croire, du moins un peu. S'il ne croyait plus, alors qui le ferait à sa place après tout ? Parfois, il se sentait comme l'un des derniers enthousiastes de ce monde, et cela avait tendance à le réjouir car c'était comme tenir à bout de bras le titre de héros, bien qu'en somme, cela lui avait souvent jouer des tours. Cela lui avait souvent fait défaut, de croire en l'être humain et tout ce que ce dernier était capable de faire de bien. Maintenant, ayant lui aussi rencontrer tout ce qu'il pouvait faire de mal, il commençait à nuancer un peu, par pure précaution. Il y avait pourtant de ces personnes dont il ne pouvait se défaire, même si elle continuait à se prétendre mauvaise pour lui, et sûrement à juste titre. Les deux personnes actuellement présentes dans la pièce se targuaient de cette ignominie. Mais Hansel ne se défilait pas malgré tout cet accablement qui le prenait soudainement, cette lassitude qui le fit baisser une nouvelle fois les yeux.

Ce n'était pas le pire, de mourir pour une preuve d'amour. C'était, cette dernière offerte, de ne pas être aimé en retour. Que se passait-il alors quand on sentait que c'était justement le cas ? Et que lorsque que celui qui voulait offrir son amour pensait le faire pour lui-même seulement ? Y avait-il encore de l'amour, dans ce cas-ci ? Sinbad pouvait-il se vanter, ou peut-être juste s'apitoyer, d'avoir ravi le cœur de Denougatine ? Alors, c'était cela, l'amour ? C'était des question à en perdre le souffle, à en perdre la vie pour se prouver des faits improbables ? Alors si c'était ainsi, l'amour qu'il vouait à sa sœur était-il simplement là pour qu'il ne se sente pas seul ? Se mordant la lèvre inférieure violemment, Hansel se rendit compte qu'il commençait à divaguer complètement, et que ce n'était pas bon, pour lui comme pour les autres. On pouvait avoir des pensées dévastatrices, lorsqu'on se sentait seul, pire encore que quand on l'était réellement, car ce soir les paroles de Sinbad faisaient échos à ses songes, ce qui ne lui rendait pas du tout service, puisqu'il continua sa litanie, allongé tel un tyran au sommet de son autel sanglant. "Je vais bien, j'ai seulement besoin parfois de me détacher de ce qui me correspond pour mieux pouvoir le retrouver après. Est-ce si compliqué à comprendre ? Certains vont à la taverne, d'autres chez les prostituées, quant à moi je préfère me laisser envelopper par l'onium." Il allait bien. Si le matelot ne voulait pas le croire, cette affirmation demeura cependant encrée nettement dans son esprit, comme écrite à l'encre noire. La vérité était qu'il n'avait pas besoin de lui. La vérité était qu'Hansel se souciait de ce qui ne le regardait pas, et vivait dans une période qu'il semblait ne pas comprendre, comme pris dans l'étau de ses propres rêves, embourbé jusqu'au cou dans ses propres sentiments qui, comme un adolescent, accaparaient chacun de ses soupirs, de ses silences, de ses réflexions. Il n'avait pas besoin de lui. Pourquoi avait-il songé ne serait-ce que quelques secondes à cette possibilité, après tout ? C'était lui, qui avait besoin de Sinbad. Le forban avait vécu maintes batailles, maintes aventures sans sa précieuse aide qu'il avait voulu lui offrir comme un gage de sa confiance, de son amour aveuglé. Et ce n'était pas dans ses principes, d'hocher la tête lorsqu'on lui disait que se droguer était bénéfique pour l'esprit comme pour le corps. Mais s'imposer dans une existence n'en faisait pas parti non plus. "Je ne fais aucun mal, je me sors toujours entier de ce bouge. Tu ne devais pas être là." Les mots ont  un pouvoir inconscient, inconstant, comme une tempête ils ne savent pas qu'ils font du mal, du moins la plupart du temps. Ils sont justes là, ils sont libérés dans un souffle et s'étalent comme une nuée. Meurtrière.
Hansel serra les dents.
Il ne s'illusionnait plus du tout.
Sinbad sembla le remarquer, et bien entendu ce fit un plaisir d'appuyer sur la plaie de toutes ses forces. Ce fut l'impression qu'en eut son amant, qui ferma un instant les yeux, sous le coup de ses paroles, pour finalement se relever, avec cette douloureuse impression, cependant, qu'il tombait encore, sans connaître l'identité de l'endroit où il atterrirait. Et s'il atterrirait, même.
"Un bien pour un mal, au moins tu ne t'entêtes plus à te bercer d'illusions. La vérité, elle est dure à accepter... Ne me demande pas de correspondre à tes idéaux, tu sais que je vais te décevoir." Pour la première fois depuis qu'il était ici, Hansel se mit à regarder la porte de sortie. Et il se décida à l'emprunter, non sans un regard pour le dormeur aux paroles aiguisées. Le capitaine avait fermé les yeux, et semblait si apaisé que celui qui avait trop rêvé eut un instant l'idée de prendre pour lui-même la pipe échouée sur le sol. Il la ramassa même, l'observant un instant, silencieux d'abord, puis pensif, ensuite. "Non, tu as raison." souffla-t-il, en laissant tomber une nouvelle fois l'objet sur les dalles suintantes. Il demeura intact. Ce fut bien le seul.
L'ancien confiseur ouvrit la porte, et s'engouffra dans le couloir qui était encore animé de tous ces corps inanimés, sans les regarder, ni même les voir, ni même sentir jusqu'à leur présence.
Sans même savoir sur quoi Sinbad avait raison.

The end  :rainbow:  :kyu:
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