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quand le passé refait surface [Sinbad]


FORT FORT LOINTAIN

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quand le passé refait surface [Sinbad] EmptyMar 30 Déc - 15:45



 
Sinbad & Ariel
mistakes are rooted in the past, we can't go back and fix it.

Le Destin. Il nous prend par surprise. Il peut tout aussi bien nous sauter à la gorge, comme nous pousser gentiment en avant. Parfois léger comme une brise d'été, il nous souffle nos choix et la direction à prendre. D'autres fois, aussi violent et brutal qu'une bourrasque d'hiver, il nous frappe et nous force à faire demi-tour. Le Destin est joueur. Le Destin est farceur. Il peut nous faire tourner en rond et nous rendre fous, pour finalement nous mettre le nez sur la réponse. Le Destin, il a un humour bien à lui. Ironique et noir, il est bien le seul à rire de ses propres entourloupes. Le Destin est patient. Le Destin attend. Le bon moment. Le parfait instant, il peut l'attendre des dizaines d'années durant. Tel un enfant se jouant de nous, il s'amuse. Nous manipulant comme bon lui semble, nous faisant croire que nous demeurons maîtres de la situation, fous que nous sommes. Comme si nous pouvions faire quoi que ce soit. Le seul choix qu'il nous laisse, c'est celui d'avancer ou non, celui de lui faire confiance, ou bien de persister à prendre un autre chemin que celui qu'il nous montre. S'il nous arrive de déjouer ses plans, il est plus courant de tomber dans son piège tête la première. Ce jour-là, le choix que fit Ariel la mena droit dans l'un d'eux. Refusant d'écouter la petite voix qui lui intimait de rester au chaud chez elle, l'entêtée qu'elle était avait décidé de prendre un peu l'air. Elle ne supportait pas de rester enfermée, le moindre prétexte était bon pour sortir et bouger. Et puis, il semblait qu'elle allait devoir s’accommoder de ses jambes un bon moment encore, alors autant s'entraîner à les utiliser, n'est-ce pas ? Inconsciemment, ses pieds la menèrent chez Séléna, comme si la petite sirène qui se cachait encore au plus profond de son être avait eu envie de la voir. Un appel au secours qu'elle criait depuis les ténèbres de son cœur. Et cette petite voix qui lui soufflait d'entrer. Non. Demi-tour forcé, la jeune femme se refusait de capituler aussi facilement. Comme si sa sœur pouvait faire quoi que ce soit. Comme si elle pouvait redevenir comme avant. Le passé est irrévocable et immuable. Personne ne peut le changer, car ce qui doit arriver, arrivera d'une manière ou d'une autre. Le Destin ne se laisse pas berner aussi facilement. Il peut nous permettre des détours, voire même des raccourcis, mais nous reviendrons inlassablement sur la route qu'il nous a tracé depuis notre naissance, si ce n'est depuis toujours.

Ce jour-là, le vent s'était allié au soleil afin de permettre à ce dernier de briller sur Fort Fort Lointain, en contrepartie, une brise glaciale s'évertuait à s'engouffrer dans les rues de la ville, soulevant capes et manteaux, entrainant les chevelures dans une danse folle et indomptable. Pour une fois, Ariel avait attaché la sienne, la nouant en tresse tout autour de son crâne. Maintenant son capuchon en place, la jeune femme resserra les pans de sa cape. D'un rouge vif à rendre jaloux le père noël, et brodée de fourrure, on ne pouvait pas la manquer. C'était un cadeau de Séléna. Ariel avait beau se persuader qu'elle n'avait plus besoin de ses sœurs, qu'elle ne méritait plus de faire partie de leur vie, elle ne pouvait nier le fait qu'elles lui manquaient, toutes autant qu'elles étaient. Bien entendu qu'elle adorerait renouer avec elles, et passer ses journées en leur compagnie, comme avant. Mais elle se le refusait. Comment pouvait elle en avoir le droit, elle qui avait privé tant de gens de leur propre famille. Déambulant au port, s'enivrant du parfum de la mer, elle se souvenait. Les bateaux dévorés par les vagues, la détresse des marins perdus en mer, les corps reposant au fond de l'eau. Les sirènes sont des mythes. Des monstres marins présents dans les légendes que les Hommes se racontaient autour d'une chope de bière, pour se faire peur, ou pour gagner le respect en se vantant d'en avoir croisé. La terreur des mers. Voilà tout ce qu'elle était. Le Feu Marin, fléau des océans et annonciatrice de malheurs. Et elle le resterait à jamais. On ne change pas ce que l'on est, on l'accepte ou on le renie, voilà tout. Une bourrasque vint la fouetter en plein visage, faisant voler son capuchon et quelques mèches volantes. Instinctivement, son regard se tourna vers le rivage et les navires amarrés au port. Combien avaient bien pu survivre ? Car il y en avait bel et bien, des survivants. Ariel les avait observés remonter à la surface, gagnant la plage, sauvant leur vie. Combien réclameraient réparation et vengeance en la trouvant face à eux ? Combien souhaiteraient prendre sa vie comme elle l'avait si bien fait pour tant d'autres ?
Heurtant quelqu'un, la rouquine se stoppa net dans ses divagations. La voilà qui bouscule les passants, à présent, bien joué Ariel ! Se redressant tant bien que mal - c'est que son équilibre fut mis à mal, mine de rien - elle adressa un sourire désolé à l'homme qui lui faisait présentement face. « Pardonnez-moi, je ne regardais pas où j'allais. » C'était bien le cas de l'avouer, son attention avait été complètement happée par l'océan. Il était même étonnant qu'elle n'ait foncé dans quelqu'un qu'à cet instant. « Tout va bien ? » Plantant son regard dans celui de l'inconnu, Ariel avait l'impression de connaître son visage, mais elle ignorait d'où. Elle en avait vu des têtes, bien évidemment, plus qu'on ne pourrait le croire. Et la petite voix qui résonnait à nouveau dans ses oreilles. Tu le connais, Ariel, tu le sais bien. C'est important, Ariel, rappelle-toi. Et elle essayait de toutes ses forces, mais ça ne voulait pas sortir, comme s'il ne restait qu'un minuscule fil avant que le voile ne cède sa place. Et ce sentiment de plus en plus pesant, comme si quelque chose d'important était en train de se passer, comme si le Destin en personne, l'avait poussée sur cet homme. Et le passé refait surface, tel une bouteille jetée à la mer il y a de cela des années.
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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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quand le passé refait surface [Sinbad] EmptyMar 30 Déc - 22:19



Ariel et Sinbad
Savoir c’est facile. C’est dire les choses qui est difficile.

L'hiver est rude. Pas aussi difficile que l'année passée, cela Sinbad en convient, néanmoins il reste assez complexe quand un équipage entier s'est un peu trop habitué au soleil des îles quelque peu lointaines du royaume. La matinée ne fut que comme à son habitude, bourrée d'ordres pour les hommes, les poussant à vérifier si le navire n'est pas prêt pour couler, certains devant racoler des morceaux de bois, d'autres s'attelant à des noeuds. La prochaine expédition se fera d'ici quelques jours, et bien évidemment, ils ont encore le temps de se préparer pour une prochaine escale qui se passera sans encombre. Encore maintenant le capitaine a bien du mal à se faire à cette idée que oui, sa malchance aura finit par s'estomper au fil du temps, et à l'instar du sable qu'il peut avoir parfois entre les doigts, elle a fait la même chose, ne laissant des traces qu'ici ou là, si minime qu'il n'en porte plus un grand intérêt. Sept années de malheur veulent donc dire sept de chance ? Il n'y croit que très peu, et si la mort doit lui retomber dessus, elle le fera sans lui demander son avis. De toute façon, vouloir se mêler à ça c'est se jeter dans la gueule du loup, ou dans un jeu dans lequel on est sûr de perdre. Non pas que le prince du désert soit un mauvais joueur, il affirmera plutôt qu'il préfère ne pas tenter le diable et s'en mordre royalement les doigts après. Il laisse les croyances là elles sont, s'affairant tantôt sur le pont tantôt dans sa cabine pour noter dans ses carnets les transactions ayant eu lieu quelques semaines plus tôt. L'herbe à chat est très demandée ainsi que les diverses pierres précieuses qui grouillent parfois dans les cales, avec pour les cacher bien sûr des tonneaux emplis de nourriture, de soieries, rarement de bestiaux - outre quand on lui paie deux bourses en plus. Son commerce marche plutôt bien, il pourrait même s'étaler beaucoup plus si la milice de la ville ne lui courait pas tant derrière. Au moins lui reste-t-il encore le marché noir de ce bon vieux Potté, qui ne lésine jamais sur de la bonne droguerie pour remplir les ruelles sombres. Dans la tristesse des autres on y trouve souvent la joie, et si Sinbad est enclin à la compassion, il évite de penser aux effets possibles sur autrui - vaut mieux s'en détacher, un client acheteur est un client heureux. Les mains bien plongées dans sa redingote bordeaux, un vent glacial lui traverse le cou, la faisant frissonner et se faire resserrer contre son propre corps alors qu'il descend de l'Ecorchée pour se détacher un tant soit peu de son océan. Une déchirure pourrait-il dire, toutefois et ne tournant pas un regard de plus vers sa bicoque flottante, le bout de son nez rougi à vu d'oeil à cause des flocons qui s'amassent, vivement qu'il rentre à Afshin qu'il se dit par automatisme, qu'il retrouve Mar-à-Calèche pourquoi pas Port-aurore et qu'il puisse y prendre des congés bien mérités en compagnie de son second. Secouant sa tignasse sombre, ses paupières se ferment sous la violence du temps qui lui fait comprendre que le bal de Noël ne tardera pas à réchauffer des coeurs - les plus bourgeois. A vrai dire, il reste un temps si conséquent dans ses propres ténèbres qu'il en vient à se cogner contre quelqu'un - ou est-ce cette personne qui s'est heurtée à lui ? Peu importe. Il en fronce les sourcils, retrouve un horizon à peu près clair, et une voix cristalline s'élève dans les airs. « Pardonnez-moi, je ne regardais pas où j'allais. » Bien plus petite que lui, assez menue, la peau diaphane et les cheveux roux, c'est un petit sourire attendri qui lui traverse le visage. Cependant, il disparaît aussi rapidement qu'il est venu en croisant son regard aussi profond que des vagues apaisées.

Son coeur rate un bond, ses viscères se tordent dans un sens puis dans un autre. Un souvenir le rattrape, le prend littéralement à vif. Il paraît maintenant apeuré, déstabilisé par cet être qui ne devrait pas être ici. C'est vrai après tout, la jolie rouquine est une sirène dévoreuse de pauvres âmes. Ses poings se serrent dans le fond de ses poches, il commence à dévorer sa lèvre inférieure pendant qu'en toute innocence, la donzelle inconnue continue sur sa lancée. « Tout va bien ? » De son prénom il n'en a jamais rien su, en revanche de sa capacité à briser des vies il n'a plus aucun doute à ce sujet. Elle doit être la meilleure en son genre, la plus perfide aussi. Sa voix pourtant était si agréable, mélodieuse, elle avait enchanté son équipage bien des années auparavant - combien exactement ? Si ce n'est plus d'une dizaine d'années ? Les évènements se regroupent mal dans son crâne, cette situation le fait déjà souffrir plus que convenu. Jetant un regard perdu vers les pavés humides du port, il laisse un silence planer le temps de bien ranger les souvenirs qui attaquent sa pauvre tête. Où étaient-ils ? Sur l'écume pour ne point changer. Que faisaient-ils ? Ils tombaient amoureux du chant des sorcières des mers. Et qu'est-ce qu'il en a exactement résulté ? Des morts, outre les deux compères qui s'étaient vainement accrochés à un morceau de bois. Ils avaient pu la voir de loin, suspendue à son rocher, sa longue tignasse tombant à la perfection sur son dos et elle avait filé une fois son méfait accomplis. Bien qu'il n'a jamais été question d'un huitième voyage, elle a été un interlude horrible à ce qui devait être une autre découverte - soldée par des cadavres, des macchabées vidés de leur énergie vitale. Redressant sa tête vers elle, ses traits durcissent alors que son ton sec reprend le dessus. « Que fais-tu ici ? » Son sabre toujours accroché à sa ceinture, une part sombre en lui commande à sa marionnette de lui trancher la gorge, de lui faire ravaler sa chanson pour qu'elle ne puisse plus faire aucun mal. Il ne doit pas l'écouter, ça n'irait pas avec ses principes, ça ne serait pas juste, ça ne serait pas Sinbad. Il chasse derechef cette image monstrueuse et à la fois plaisante de cette jeune femme agonisante - comme ont pu le faire ses hommes - préférant de loin glisser sa main sur sa mâchoire, son pouce se glissant sur son menton pour redresser sa mine resplendissante. Allons bon, elle a dû en tuer des marins pour avoir droit à cette jeunesse candide. « Te serais-tu lassée des corsaires ? Les humbles mortels qui préfèrent la terre sont plus à ton goût ? » D'un calme olympien à en faire pâlir d'envie le plus colérique, il relâche sa peau délicate en laissant mollement tomber son bras le long de son corps, la peau de ses doigts maintenant victimes du froid. Il ne bouge pas plus, n'ose pas attiser sa colère, et dans ses prunelles vertes il est possible d'y lire une incompréhension si conséquente qu'elle la dépasse. Pourquoi eux ? Qu'ont-ils pu faire pour mériter un tel sort ? De la peine plus qu'autre chose, il ne serait probablement pas capable de lui asséner le coup de grâce - valant bien mieux que celle qui a ôté la vie de ceux qui devaient revenir triomphants de sa promesse. Une énième promesse brisée, un énième mensonge qui n'a de cesse de le hanter. Les fantômes sont partout, dans des formes, dans des murmures, parfois même dans des personnes et celle-ci prend des allures de spectre. D'un feu d'agonie qui ne peut prendre fin.
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quand le passé refait surface [Sinbad] EmptyMer 31 Déc - 4:00



Sinbad & Ariel
mistakes are rooted in the past, we can't go back and fix it.

Décidément, le Destin est bien le pire des farceurs. Depuis combien de temps avait-il préparé son coup ? Depuis combien d'années attendait-il patiemment, jubilant d'avance de son plan machiavélique ? Observant attentivement l'expression de ce rescapé du passé, Ariel le vit passer par bien des états, tel la peur, l'incompréhension, et la dureté. De quoi lui confirmer ses doutes. Elle le connaissait. Et lui semblait parfaitement se souvenir d'elle également. Pas de retrouvailles heureuses cependant, la rouquine n'était pas le genre à avoir des amis perdus de vue, au contraire. Seconde après seconde, son cœur se serrait de plus en plus. Oh oui, il la connaissait. Et pas de sa période glorieuse, non. Il savait ce qu'elle était. Une créature cruelle qui avait pris bien des vies. Un vampire des mers sans pitié. Son estomac se tordait sous la menace de cette épée de Damoclès qui se formait au-dessus de sa tête et lui chatouillait le sommet du crâne. « Que fais-tu ici ? » Et la descente aux enfers commença. Le ton sec qu'il employait ne faisait que lui assurer ses craintes, confirmant sa culpabilité. Ce qu'elle faisait là ? Elle se posait constamment la question. Mais en cet instant, elle se disait surtout que le hasard lui avait joué un bien sale tour. Ou bien était-ce l'heure de son jugement ? Après tout, qui, mieux qu'un témoin de sa véritable nature, était apte à rendre un verdict sur sa peine ? Incapable de détacher son regard de celui de l'inquisiteur, Ariel se contentait d'encaisser, immobile, paralysée. Se heurtant à la dureté brute du survivant, la condamnée se retrouvait incapable de dire quoi que ce fût, les mots lui coupant le souffle, coincés dans sa gorge, l'étouffant, la consumant de l'intérieur. Ne bronchant pas alors qu'il lui levait le menton, ses yeux se contentaient de refléter un mélange de détresse et de culpabilité, hantés par les fantômes de tous ces hommes qu'elle avait privés du reste de leur vie, leurs cris résonnant dans sa tête, réclamant vengeance. « Te serais-tu lassée des corsaires ? Les humbles mortels qui préfèrent la terre sont plus à ton goût ? » Le calme dont il faisait preuve la sciait, littéralement, de part en part. Elle voulut ouvrir la bouche, dire quelque chose, mais quoi ? Comme si elle pouvait se justifier ! Son regard se perdit à son tour sur les pavés rendus glacés par l'hiver. Bien sûr, ce n'était pas elle qui avait pris la vie de tous ces marins, mais c'était bien elle qui les avait menés vers les rocs où ils s'étaient échoué. Bien sûr, elle avait toujours laissé les rares rescapés prendre la fuite, mais elle n'avait jamais cherché à les sauver non plus. Bien sûr, elle avait agis par solidarité envers ses compagnes des mers, mais elle n'était pas l'une d'entre elles à proprement parlé. Non. Ariel n'avait absolument aucune excuse. Et de toute manière, elle ne cherchait pas à se faire pardonner. Elle savait pertinemment qu'elle ne le méritait pas. Non. Elle ne méritait aucune clémence, aucune pitié. Elle-même n'en n'avait pas fait preuve lors de toutes ses années de massacre. Un sourire amer sur les lèvres, essayant d'ignorer cette lame intangible qui lui transperçait les côtes, l'accusée leva un regard voilé vers son jugement. « Si tu ressens le besoin de faire justice et de réclamer vengeance, je crois que c'est le moment. » Une proposition honnête et sincère, la première qu'elle faisait alors. Oui. Elle en pensait le moindre mot. Après tout, le Destin l'avait mise là, alors autant jouer le jeu. S'il désirait réparation, qu'il l'exige sur le champ. Elle n'était pas en position de lui refuser sa vengeance, ce n'est pas comme si ce n'était pas justifié. Une respiration qu'elle voulait calme et contrôlée, Ariel attendait le verdict, imperturbable. Comme si la possibilité de mourir sur le champ ne l'effrayait pas. C'était le cas en somme. Personne ne l'attendait, et elle n'attendait personne. Elle n'avait aucun but, aucune raison de se lever le matin. Pourtant elle continuait de le faire, sans savoir où elle allait. Et si elle avait continué d'avancer juste pour ce jour ? Juste pour cette rencontre ? Afin de payer pour ses crimes ? Baissant le regard sur le sabre accroché à la ceinture de son bourreau, Ariel réalisa qu'il pouvait lui trancher la tête, comme ça, sans un coup de semonce. Ses heures étaient comptées. Que dis-je ? Ses minutes. Ses secondes. Un coup à la poitrine lui arracha un sanglot, comme si son cœur avait décidé de recommencer à battre, juste une fois de plus, avant de se serrer de nouveau au creux de sa cage thoracique. Plantant son regard dans cet homme qu'elle avait vu s'échapper d'un de ses tous premiers massacre, la sirène impitoyable devenue humaine minable, n'en pouvait plus de demeurer ainsi. « Qu'attends-tu ? » Désespérée. L'âme en peine. Une détresse insupportable et nouvelle l'assaillit. S'il devait agir, qu'il le fasse. Si elle devait s'absoudre de ses crimes, que ce soit ce jour-là. Oui. Ariel était prête à payer le prix qu'il faudrait, quitte à y laisser la vie. Au moins, cela pourra-t-il apporter une quelle conque paix à cet homme tout aussi torturé par le passé qu'elle devait l'être. Chacun se faisant face. Chacun hanté par ses propres fantômes. Nous cherchons tous un coupable.
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quand le passé refait surface [Sinbad] EmptyJeu 1 Jan - 0:58



Ariel et Sinbad
Savoir c’est facile. C’est dire les choses qui est difficile.

Décidément, le passé ne peut s'empêcher de se mêler au présent. Il n'y a donc aucune échappatoire, certainement pas de porte de sortie qui attend sagement qu'il passe son embrasure. Il sera toujours là, quelque part, à le narguer gentiment d'un oeil sournois. On ne peut échapper à sa propre histoire, encore moins à ce que l'on sème derrière nous. De tout cela, Sinbad le sait fatalement parce que ses regrets reviendront toujours sauter à sa gueule à l'instar d'un chien affamé qui souhaite un morceau de viande entre ses crocs. Comment peut-on pousser un être à en tuer un autre ? Même des autres dans ce cas ? A priori, le capitaine répondrait qu'il en va de la propre survie de celui qui est attaqué, qu'il fait tout cela pour se défendre et non pas par pur plaisir. Toutefois, concernant la rouquine des doutes s'installent dans son esprit. Oh oui, il ne doute pas que son estomac devait sérieusement grogner au moment des faits pour attirer sous l'eau divers hommes trop faibles. Mais, est-ce qu'il n'y a pas autre chose derrière toute cette mise en scène ? Est-ce qu'il n'y a pas plus ? Quand est-ce que exactement quelqu'un dépasse les limites et devient ce que l'on appelle plus communément une bête ? Sirène à l'origine, elle n'était déjà pas dans les critères classiques qu'il avait pu croiser sur la terre ferme. Si encore elle ne faisait que chanter, que battre de sa queue écailleuse il en aurait gardé un gracieux souvenir, peut-être même lui aurait-il payé un verre pour en savoir plus à son sujet. Néanmoins des contradictions pointent sous le soleil, parce qu'en plus de savoir respirer sous l'eau, elle a des dents aiguisées comme des lames de rasoir, elle pompe les esprits des pauvres marins perdus, en profitant par extension pour créer son propre cimetière de bateaux. Est-ce que Septmers a été le premier à participer à son immense construction ? Comment est-ce qu'il s'appelle le sien ? Le feu des océans ? « Si tu ressens le besoin de faire justice et de réclamer vengeance, je crois que c'est le moment. » Elle ne fait pas si bien dire, quand bien même elle larmoie presque sous ses prunelles vertes, son sang n'a de cesse de grimper dans son crâne pour frapper, frapper si fort qu'il en grimace. Il voudrait rendre justice à sa manière, trancher des veines comme elle a pu si bien le faire à l'époque. Elle semble jeune, si jeune, c'était une gamine au moment des faits et irrémédiablement elle en reste une peu importe les années qui se sont écoulées. Pour l'instant, l'écumeur souhaite savoir jusqu'où elle est capable d'aller pour exprimer ses remords. Il attend. Il attend.

Il entend un hoquet, des épaules qui montent puis qui se rabaissent, il n'y a aucune cascade qui coule de ses prunelles claires, elle s'occupe juste de s'enfoncer un peu plus son couteau dans sa poitrine. « Qu'attends-tu ? » Rien, c'est vrai, il a déjà arrêté d'être patient. Un sourire carnassier se glisse sur son visage, quoique mélangé avec un certain sarcasme et une peine si immense qu'il ne saurait la nommer. Sans vraiment lui laisser le choix, sa main droite vient attraper l'avant-bras gauche de la jeune fille pour la traîner à peine quelques mètres plus loin, là où les regards indiscrets ne se donnent plus la peine de jeter un oeil - sachant pertinemment ce qu'il se déroule dans les ruelles du port. Un coup-jarret, là où des pauvres voyageurs sont assassinés pour une bourse. Plaquée dorénavant au mur, son souffle brisé se répercute contre son visage de porcelaine, sans vraiment prendre en considération la pitié qui souhaite le tirer en arrière, ses deux mains se glissent sur son cou, et ses doigts se resserrent pour l'empêcher de respirer. Une pression, une seconde, il valdingue entre deux émotions mais surtout l'incompréhension. « Il est vrai que même sans me salir je pourrais t'empêcher de roucouler à tout jamais. » Menace presque mise à exécution, il ne lâche pas pour autant les deux portes qui s'ouvrent vers son âme écarlate. Peu importe le froid, il se consume d'une chaleur toute autre prenant la dégaine d'une rage incertaine. Puis d'un coup, il relâche tout en se reculant de quelques pas. Une main glissée sur sa nuque, l'autre retombée dans sa poche il laisse tomber mollement sa tête en arrière dans un rire désespéré et à la fois rapide - tout comme son coeur qui va lui sortir par la bouche. « Mais, qu'est-ce que ça m'apporterait exactement ? Hm ? Peux-tu me rendre mon équipage ? Bien sûr que non, si les sirènes donnaient leurs trésors, je serais le premier à le savoir. » Ses traits durcis non pas seulement par le temps mais par cette situation qui le dépasse, il essaie tant bien que mal de reprendre un minimum de décence pour ne pas retomber dans ses vices les plus animaux. Il a déjà assez assassiné de son côté, des innocents tantôt et des pillards une autre fois. Inspirer, expirer, inspirer, expirer, sortir de ses gonds n'est pas dans ses habitudes, ce n'est pas une chose qu'il considère comme respectable et il doit répondre aux principes qu'il s'est forgé. Même si la vengeance est un plat très tentant, sa tête se doit de rester hors de l'eau pour éviter un assaut de bulles castratrices. « Alors non, je ne compte pas laisser ton cadavre pourrir sur ces pavés poisseux qui puent le rhum. Si tu dois faire tes adieux à ce monde ce ne sera pas à cause de ma lame. » Sa tête se rabaisse, il pose ses yeux sur sa carcasse tremblante, il garde un sourire en coin de lèvres - impérissable, similaire à sa rancoeur. « Peut-être maudirais-je ton nom si au moins je le connaissais. Même si je pense que tu ne mérites pas un tel privilège, il faut que tu saches que tout se paie un jour, et tes dettes de sang ne font que s'accumuler. » Comme celle qui trône au-dessus de lui, pire qu'une épée de Damoclès. Chacun sa croix et l'un ne vaut pas mieux que l'autre finalement, ils se voilent juste la face pour se tromper.
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quand le passé refait surface [Sinbad] EmptySam 21 Fév - 20:49



Sinbad & Ariel
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« Il est vrai que même sans me salir je pourrais t'empêcher de roucouler à tout jamais. » Elle aurait pu mourir à cet instant. Il aurait pu l'étrangler qu'elle n'aurait pas réagi, qu'elle ne se serait pas débattue. Il lui suffisait de maintenir la pression, et c'en était fini d'elle. Fini d'Ariel, fini de la cruelle qui avait pris tant de vies, fini du fantôme du monstre qu'elle avait été. Finalement, n'avait-elle gagné que quelques années de plus ? Oui. Elle était prête à payer pour ses actes. Pourtant. Pourtant il lâcha prise. Pourtant il se fit violence pour s'éloigner, lâchant un rire de dément, luttant contre lui-même. Il aurait été simple pour lui de faire justice, elle lui avait laissé cette possibilité. Elle l'avait presque vu comme une délivrance. Et pourtant. Pourtant, il venait d'y renoncer. Au moins était-il plus fidèle à lui-même qu'elle n'avait pu l'être. Au moins avait-il réussi à garder la tête hors de l'eau, tandis qu'elle s'était laissée couler au fond des abysses. Plus fort qu'elle, c'était évident. « Mais, qu'est-ce que ça m'apporterait exactement ? Hm ? Peux-tu me rendre mon équipage ? Bien sûr que non, si les sirènes donnaient leurs trésors, je serais le premier à le savoir. » Sa détresse fit peu à peu place à la dureté. Elle observait, simplement, en silence, un homme qui se débattait avec sa conscience et ses principes. Même sans provoquer la mort, la belle réussissait encore à causer le tourment chez autrui. Finalement, c'était peut-être bel et bien inscrit dans ses gènes ? Tu es destruction et perdition. Un feu qui ne brûle pas que la chair, mais également l'âme. Quelle ironie d'être aussi crainte que les flammes quand on vient de la mer, tu ne trouves pas ? Elle qui s'était longtemps questionnée sur la sensation de chaleur, elle avait fini par devenir un feu des plus dévastateurs qui furent. Ariel Feumarin. Te voilà face à un grand brûlé, vois les marques que tu lui as infligé. Invisibles, et pourtant omniprésentes. Lui que tu avais vu remonter à la surface. Lui que tu avais vu désespéré. Lui que tu avais laissé partir. Une vie pour une vie. Il venait de payer une dette sans le savoir. Et elle sourit. Le Destin est réellement joueur. Avait-elle épargné sa vie pour qu'il fasse de même en retour ? Qui sait. « Alors non, je ne compte pas laisser ton cadavre pourrir sur ces pavés poisseux qui puent le rhum. Si tu dois faire tes adieux à ce monde ce ne sera pas à cause de ma lame. » La décision était finalement tranchée. Ariel vivrait encore. Pour combien de temps, elle l'ignorait. Peut-être qu'une autre de ses "victimes" allait réclamer vengeance le lendemain ? Personne ne pouvait le prédire. Ariel n'avait pas bronché, immobile, impassible. Elle semblait attendre quelque chose d'autre, un indice, un signe quel conque. On la croirait paisible, pourtant les voix du passé ne cessaient de murmurer autour d'elle. Tu es un monstre, Ariel. Même avec des jambes, tu restes un monstre. Tu le sais. « Peut-être maudirais-je ton nom si au moins je le connaissais. Même si je pense que tu ne mérites pas un tel privilège, il faut que tu saches que tout se paie un jour, et tes dettes de sang ne font que s'accumuler. » Son sourire s'accentua. Très bien. Elle était un monstre après tout, n'est-ce pas ? Aux yeux de cet homme, c'était le cas. Alors elle le serait, ce monstre cruel et sans âme. Oui. Elle serait cette créature détestable. Qu'il la maudisse donc, si cela pouvait soulager son cœur et son esprit. Au moins l'aiderait-elle à avoir une conscience plus légère. Elle n'allait pas jouer pas les innocentes, il savait ce qu'elle était, ce qu'elle avait fait. Elle ne pouvait porter son masque en sa présence, alors soit. Elle serait le Feu Marin pour lui. « Les monstres n'ont pas de nom, seulement un visage. » La tête haute, comme si elle ne lui avait pas intimé de lui administrer le jugement dernier, elle planta ses yeux dans les fenêtres de son âme, jouant son rôle à la perfection. « J'espère seulement pour toi, que tu ne regretteras pas ta décision, car il n'y a de pire poison au monde. Je sais de quoi je parle. » Il n'aurait pas de seconde chance. Elle était devenue le monstre marin pour lui, et un monstre ne se laisse pas abattre facilement. Resserrant les pans de sa cape, la rouquine se décolla du mur, faisant face sans aucune crainte. Que pouvait-elle donc craindre ? Elle était une créature mythologique, de celles qui hantent les songes des marins. Leur dernière ombre. Le dernier chant. La voix de la Mort. Les créatures de l'ombre ne craignent pas la souffrance, elle est leur quotidien. Et comme si de rien n'était, comme si elle discutait simplement avec une vieille connaissance, elle se détourna nonchalamment, fixant l'horizon, l'océan. « Pour ce qui est de ma ... dette de sang, tu as raison, tout se paie. Pourtant, en ce qui me concerne, je n'ai pas l'air prête de régler ma note. » Il paraît que les méchants font de l'ironie, alors pourquoi s'en priver ? Si ça pouvait lui donner un peu plus de crédibilité, autant ne pas hésiter.
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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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quand le passé refait surface [Sinbad] EmptyMar 24 Fév - 21:49



Ariel et Sinbad
Savoir c’est facile. C’est dire les choses qui est difficile.

Qu'elle est ridicule dans son vêtement de mort, qu'elle est pitoyable à garder la face alors que tout l'accuse. Il y a de ces meurtriers qui n'ont pas de hontes, qui n'ont plus rien à cacher parce que après tout le voile a été déchiré derechef une fois l'acte commis. Alors quoi ? Qu'est-ce qu'aurait cette rouquine au prénom flottant à perdre ? Si au moins elle avait encore un peu de dignité à offrir, si elle avait tout au plus un semblant d'ego. Seulement rien, elle reste froide face aux paroles violentes du capitaine qui ne préfère pas succomber à son propre jeu. Il ne voudrait pas tomber aussi bas. Même si innocente elle ne l'est clairement pas, il ne voudrait pas gâcher une journée qui semblait si bien commencer, surtout que ses voyages à venir ne présagent que des poches qui se rempliront de plus en plus. Garder l'allure, paraître insensible aux flots d'émotions sales qui traversent son esprit. Un peu de sang, un peu de hurlement, beaucoup de libération aussi peut jouer dans le décès de quelqu'un, plus précisément dans son meurtre. Là réside ce bien-être si particulier, le travail bien fait n'est pas donné par tous et dans le cas de Sinbad, il n'est même pas sûr de lui promettre un décès digne de ce nom. Il ferait durer, il ferait sortir les plus horribles supplices connus sur le royaume, le plus dépitant serait qu'il n'est même pas sûr qu'elle se débatte. Alors où est le jeu dans ce cas ? Il n'y en a pas. Il ne tirerait rien de ce massacre qu'il s'imagine si ce n'est des vêtements imbibés d'un liquide écarlate. Soupirant rien qu'à cette idée, les fins heureuses ne sont pas pour ceux qui ont une fois croisé le chemin du marin. Elle s'y est mise dedans, elle aurait même pu se prendre le navire en pleine trogne si elle n'avait pas chanté. Tout aurait pu être différent sans sa présence et qui sait, peut-être qu'avec de la chance, il aurait pu apprécier cette créature marine à la voix enchanteresse. Elle en a décidé autrement en semant le chaos derrière sa queue écailleuse. « Les monstres n'ont pas de nom, seulement un visage. » Et quand plus personne n'a besoin de héros, là le croque-mitaine joue son rôle à la perfection. Il faut parfois savoir sortir le pire quand le meilleur n'arrive plus à agir comme il doit le faire. Est-ce donc ce qu'elle a fait pour marquer l'esprit de ceux qui ont survécu à sa mascarade de jouvencelle en détresse ? Bien sûr que non, elle a fait cela par pur égoïsme, par envie, par besoin probablement. Serrant un peu plus ses poings il ne dévie pas son regard pour autant, au contraire, quitte à l'affronter autant ne pas se débiner à la dernière minute puisque de toute façon elle semble reprendre plus de courage qu'au début de cette conversation rocambolesque. « J'espère seulement pour toi, que tu ne regretteras pas ta décision, car il n'y a de pire poison au monde. Je sais de quoi je parle. » Il a déjà dompté cette capacité si étrange qu'a l'être humain de culpabiliser. A quoi bon laisser le souffle de vengeance gâcher la mémoire de ses compagnons ? Il ne veut plus en entendre parler. Arborant un sourire en coin de lèvres, sa dégaine dédaigneuse ne faiblit sous aucun prétexte ; parce que dans ce combat de chiens, il n'y aura qu'un survivant, le plus fort, quant au plus faible il passera son temps à gémir jusqu'à ce que vienne son heure. Ils savent, il n'y a pas que lui, il y a elle aussi et ce doit être à cause de ce miasme noir qui sort de leurs bouches qu'ils se ressemblent tant. L'Afshinien n'est pas tant différent de la sirène, il se refuse juste à y croire.

« Pour ce qui est de ma ... dette de sang, tu as raison, tout se paie. Pourtant, en ce qui me concerne, je n'ai pas l'air prête de régler ma note. » Pas de tout de suite, peut-être pas ce soir ni probablement demain. Néanmoins, un jour elle sentira le retour de flammes qu'elle a engendré à elle toute seule, toutes les larmes qui ont coulé sur des joues innocentes par sa faute, toutes les femmes éplorées brandiront la corde du pendu pour la faire sécher au-dessus de l'océan en bataille. Elle fait honte à cette mer, elle fait honte à ce lieu qu'il respecte, elle fait honte à tout ce en quoi il veut bien encore croire. Mains glissant dans son dos, il fait un pas pour se retrouver à nouveau proche de son visage de sorcière, il se penche, guette un instant autour de lui pour vérifier que personne ne l'écoute à l'instar d'un enfant qui voudrait cacher une grenouille dans son pantalon. « Ce serait beaucoup trop prévisible ma douce, il vaut mieux ne se douter de rien, croire que tout va pour le mieux et quand ton espoir sera à son paroxysme, tu regretteras amèrement ta venue au monde. » La tension retombe, son sang coule à nouveau normalement dans ses veines échauffées qui perdent de leur chaleur. Tant mieux. C'est ainsi qu'il vaut mieux qu'un conte macabre se termine, autour d'une menace qui pourrait s’apparenter à la parole du peuple. Reculant pour s'empêcher de commettre une énième erreur, il jette un regard presque nostalgique à ce ciel vicelard qui leur offrira bientôt une pluie digne de ce nom. « Après tout, toi qui est un monstre, il serait fort regrettable de savoir que tu es aussi éphémère qu'un homme. Outre ta queue de poisson et ta voix, qu'as-tu de si différent de nous ? » Pas même un second coeur pour remplacer le premier. Elle se fond plutôt bien dans la masse des civiles, elle correspond à la perfection à cette image que l'on se fait de l'assassin classique qui court les rues de Fort Fort Lointain. Un jour sous l'eau, le lendemain la tête dans les airs elle ne tardera pas à user du coutelas pour faire peur à un riche bourgeois. Qu'elle est belle cette image, il en retient un rire léger presque mutin puis secoue sa tignasse en s'attardant particulièrement sur la sortie de cette ruelle poisseuse qui sent la nageoire pourrissante. Ils ne sont pas loin du port pour rien après tout, et quitte à se retrouver dans une situation peu cocasse, autant que tous les éléments soient de son côté. Pinçant sa lèvre inférieure, son masque devient soudain plus amical comme si tout avait été effacé d'un jet de terre. « Ton tour viendra, je ne sais pas quand, ni même où... Néanmoins, sache que je serais là pour te rappeler à quel point tout se paie un jour. Ton mythe n'a pas de nom, et tu mourras de cette manière, tu seras oubliée de tous. » Y compris de lui qui trouvera uniquement le repos lorsqu'elle sera écrasée sous le poids de ses erreurs. Inspirant profondément il ne voit plus l'utilité de rester ici une seconde de plus, si elle l'écoute tant mieux, si elle n'en a cure alors tant pis. Qu'elle ne se trouve plus face à lui, c'est tout ce qu'il demande à ce bon vieux destin qui n'a de cesse de se jouer de son esprit déjà torturé. Reprenant le pas vers les pavés qui mènent à son chemin principal, il se surprend à songer à ce terme si perspicace qu'est l'oubli. Il n'y a rien de pire, rien de plus effrayant, quel être n'a pas peur de cela ? Il n'en connaît aucun qui ne souhaite pas que l'on pleure sur sa tombe, il n'a jamais croisé la route d'un être souhaitant se carapater dans ses retranchements. Ah, l'oubli, il fait tant de bien et tant de mal à la fois, et même si parfois il est possible de ne plus se souvenir de traits, il y a des cicatrices qui restent creusées dans la chair.
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