Oh how I wish that I had a daughter that had skin as white as snow, lips as red as blood, and hair as black as ebony. Quelques mois plus tard, Blanche-Neige poussait son premier cri, mais était rapidement déposée dans les bras de son père pendant que toute l'attention se portait sur sa mère. L'amour et l'espoir présents dans la pièce ne furent malheureusement pas suffisant et le coeur immense de la Duchesse vécu ses derniers battements. Le Duc eut bien du mal à apprendre à être heureux sans elle et certains oiseaux racontèrent qu'il n'y ait jamais parvenu ; pourtant un jour, il épousa une femme absolument magnifique, mais terriblement mauvaise. Si la femme se contentait au départ d'ignorer l'enfant unique du duc, les choses s'envenimèrent lorsque la nouvelle duchesse ressortit son miroir magique auquel elle n'avait parlé depuis quelques années. Magic mirror in my hand, who is the fairest in the land? La marâtre avait eu l'habitude d'entendre son miroir lui donner son propre nom, mais cette journée allait être différente. Le miroir enchanté lui dévoila que Blanche-Neige était encore plus magnifique qu'elle et elle ne put le tolérer. Sans attendre, elle engagea le meilleur chasseur du royaume afin qu'il entraîne Blanche-Neige au coeur de la forêt et ne revienne que lorsqu'elle serait morte. Son coeur étant pur et bon, Blanche-Neige était tout simplement incapable de ne voir que le mauvais dans les gens qu'elle rencontrait et c'est pourquoi elle ne se douta de rien et qu'elle suivit le chasseur au plus profond des bois. L'homme se faisait de plus en plus muet et la jeune duchesse sentait son inquiétude et sa crainte monter. Désirant attarder son esprit sur autre chose, elle fit ce qu'elle faisait de mieux, et se mit à chanter. Le cheval qui les menait ralentit son trot puis fini par s'immobiliser, certains animaux de la forêt vinrent les rejoindre ; ils étaient captivés et calmes. Pourtant, quelque chose dans le regard qu'ils lui offraient lui prouvait que ce qu'elle craignait était vrai. À la fin de sa chanson, le cheval reprit sa course normale et au bout de quelques heures s'immobilisa complètement de lui-même. Blanche-Neige en débarqua et se fit brutalement bousculer, une douleur vive se fit alors ressentir dans son dos qui avait heurté durement la cime d'un arbre. Blanche-Neige fut soudainement aveuglée par la lueur vive de la lame du chasseur sur laquelle la soleil se reflétait.Oh, dear huntsman, don't kill me ! Leave me with my life ; I will run into the forest and never come back. Les prunelles sombres qui la regardaient brillaient d'une certaine lueur, de la bonté et elle en était convaincue. Chaque nouvelle parole s'échappant de la bouche carmine fit descendre la lame encore et encore. Lorsqu'elle comprit qu'il lui offrait la chance de s'enfuir, Blanche-Neige le remercia le plus sincèrement du monde et elle se mit à courir dans la forêt sans vraiment savoir où ses pieds la mèneraient. La jeune femme sut qu'elle serait éternellement reconnaissante envers l'homme de lui avoir offert cette chance. Au bout de plusieurs heures passées à courir, elle arriva devant une magnifique petite maisonnette. Affamée et épuisée, elle mangea ce qui croisait son regard et vint s'affaler dans l'un des sept lits incroyablement petits. Elle ne se réveilla que lorsqu'elle sentit de nombreux regards posés sur elle. Blanche-Neige s'excusa immédiatement de son comportement et demanda aux sept petits hommes qui se trouvaient devant elle s'ils pouvaient lui offrir l'hospitalité pour quelques temps. "If you will keep house for us, and cook, make beds, wash, sew, and knit, and keep everything clean and orderly, then you can stay with us, and you shall have everything that you want." Consciente qu'elle serait morte rapidement s'ils l'avaient laissée seule dans la forêt, elle fit tout ce qu'ils lui avaient demandé avec beaucoup de rigueur et passa son temps libre à explorer la forêt à la recherche d'un endroit où elle pourrait vivre. Pendant deux ans, elle apprit tout ce qu'elle avait à savoir pour survivre et lorsqu'elle s'en sentit capable, elle se construisit une jolie petite maison au coeur des bois avec l'aide des nains et des animaux de la forêt. Parce qu'il faut bien résumer comment tout a commencé

 

Une larme se dessinait parfaitement sur ses pommettes vermeilles pendant qu'elle laissait Astor, son cheval blanc, reprendre son souffle et boire un peu l'eau fraiche qui s'écoulait du ruisseau à la même vitesse que celle de ses larmes. Blanche-Neige se demandait si un jour cela cesserait de faire aussi mal. L'odeur de sa sublime crinière dorée qu'elle avait toujours caressée et coiffée avec la plus grande des affections semblait être imprégnée dans son odorat, incrustée afin de la faire souffrir à chaque fois qu'elle réaliserait que ses mèches n'étaient plus enroulées autour de ses doigts. Cette simple pensée parvenait à faire battre son coeur à toute vitesse. Jamais n'avait-elle aimé autant quelqu'un, ils avaient vécu la plus passionnelle des histoires pendant trois ans et jamais cet amour qu'elle éprouvait pour lui n'avait fané. Blanche-Neige avait souvent rêvé à ce prince qu'on lui avait toujours promis, mais son histoire avec Charmant avait été au-delà de tous ses rêves. Dire adieu à des moments aussi merveilleux était terriblement douloureux. Astor délaissa rapidement sa soif afin de venir auprès d'elle et l'appuyer. Son museau vint se poser contre le front de la belle et le froid intense lui permit de reprendre doucement ses esprits. « Je veux seulement qu'il soit heureux... » Si sa mémoire ne cessait de lui rejouer encore et encore tous les heureux souvenirs qu'elle avait partagés avec Charmant, elle avait également conservé la menace de sa belle-maman la fée marraine. Le plus sérieusement du monde, elle lui avait demandé de choisir entre la mort ou la fuite. Un choix auquel elle avait déjà été confrontée il y a cinq ans et où la décision avait été facile. Extrêmement facile parce qu'à ce moment il n'y avait pas encore son prince, car à ce moment elle ne savait pas encore à quel point elle pouvait être comblée lorsqu'elle était dans ses bras. Serait-elle réellement heureuse si elle choisissait de fuir à nouveau ? Probablement pas, mais la fée marraine sembla le comprendre assez rapidement et augmenta la mise. « elle ne laisserait pas de répit à son propre fils » Des paroles murmurés entre deux sanglots que le cheval comprit sans difficulté. La bête n'avait pas besoin de l'entendre tout raconter à voix haute pour comprendre. Si l'amour de Blanche pour Charmant l'avait fait rester auprès de lui malgré les menaces, il la faisait également fuir craignant que la fée marraine transforme réellement sa vie parfaite en cauchemars. Elle l'avait quitté par amour, afin qu'il accède au bonheur auquel il avait droit. Leur histoire était condamnée à rester impossible et secrète de toute manière. « Neigette... On ne fait pas d'omelette sans... sans faire le feu d'abord. »* Astor n'était pas le genre de cheval à parler sans-arrêt, mais il avait toujours su dire exactement ce qu'elle avait besoin d'entendre... à sa façon. Blanche-Neige hocha la tête, elle se releva difficilement et vint prendre place à nouveau contre son dos fort. C'était une souffrance nécessaire si elle voulait qu'il puisse avoir la vie à laquelle il aspirait. Sans attendre, la créature parlante se remit à avancer. Des jours, des semaines s'écoulèrent avant qu'elle n'arrive là où ils allaient vivre pour le reste de leur vie, Yasen.

 

« Ça puire grave ! » Il s'agissait surement de l'une des rares expressions qu'Astor parvenait à dire correctement, le principal problème étant qu'il ne l'utilisait pas à la bonne sauce. « Merci Astor... Les gens sont gourmands aujourd'hui, c'est ma troisième fournée de tartes aux pommes. » Parce que oui, quand le grand cheval blanc se collait le museau à la fenêtre et criait ces trois mots, cela signifiait qu'il adorait l'arôme qui s'échappait de la cuisinière. Cela faisait maintenant quatre ans qu'ils vivaient à Yasen et ils étaient parvenus à se créer une petite vie heureuse, du moins du mieux qu'ils le pouvaient. Astor avait beaucoup de mal à supporter le froid de cette région, mais Blanche-Neige si sentait bien. Elle habitait dans un petit appartement situé au deuxième étage d'une pâtisserie où on l'avait engagé dans son arrivée. Rapidement, ses tartes aux pommes s'étaient fait connaître et les gens de Yasen avaient afflués afin de pouvoir y gouter. Son fidèle cheval était gardé bien au chaud dans l'étable adjacente et il passait beaucoup de temps dans l'hydromellerie située à quelques trots. « Je dois aller livrer quelques tartes à une famille dont la cadette célèbre son anniversaire aujourd'hui, tu m'y accompagnes ? » La créature magique confirma rapidement qu'elle était partante et Blanche attendit que ses tartes soient prêtes avant dans mettre quelques unes dans le présentoir et d'apporter les autres en les conservant bien au chaud dans un panier spécial. La température était particulièrement glaciale aujourd'hui et une fine neige ne cessait de tomber. Chevauchant Astor, ils partirent tous les deux et arrivèrent rapidement là où la fête était donnée. Le regard de la fillette se mit à pétiller dès qu'elle reconnue Blanche-Neige et la mère laissa échapper un soupir de satisfaction avant de venir serrer laduchesse dans ses bras. « Merci Mia ! Lucinda était tellement déçue quand elle a appris qu'elle n'aurait pas de musiciens, vos tartes seront la réconforter. » Blanche-Neige jeta un coup d'oeil autour de la pièce et remarqua quelques instruments laissés derrière dont un violon et un sourire vint étirer ses lèvres carmines. « Je peux vous jouer quelques pièces de violons... si vous le désirez bien entendu. » L'offre fut acceptée aussitôt et Blanche-Neige se retrouva à jouer de cet instrument qui lui avait tant manqué. Les yeux fermés, elle se rappela à quel point elle aimait la musique et pour la première fois depuis quatre ans, elle s'autorisa à chanter. Les enfants s'assemblèrent autour d'elle et les animaux se bousculèrent afin de pouvoir écouter à la fenêtre ce qui se passait.Il y avait si longtemps qu'elle ne s'était sentie aussi vivante ! Sa vie d'avant lui manquait terriblement et elle avait oublié comment être heureuse. Au bout de plusieurs heures, Blanche-Neige quitta la famille prête à retourner à la pâtisserie. Un cape recouvrait partiellement ses cheveux ébènes contre lesquels quelques petits flocons étaient venus se poser. De nombreux passants se retournèrent afin de la contempler, mais le regard de la femme restait fixé droit devant. « Mira..... Tu sais, il ne faut jamais dire : Farbucks, je ne boirai... pas de ton eau de vaisselle... » * Blanche ne put retenir un sourire et préféra ne pas préciser que le fait qu'il y ait Coffee dans le nom n'était pas qu'une coïncidence. « Ne t'inquiète pas Astor, je vais bien, ils ne sont seulement pas assez... Charmant... » Blanche préférait être seule que de manquer de respect à un homme en étant avec lui, mais en pensant à un autre. De retour dans son petit appartement, Blanche se rendit dans sa chambre et vint s'engouffrer dans son lit. La journée se rejouait encore dans sa tête et elle se sentait beaucoup mieux, grâce à la famille de la petite Lucinda, elle avait retrouvé l'envie de chanter.


 

Astor filait à toute allure et Fort Fort Lointain commençait à se dessiner au loin. Blanche-Neige avait tout prévu à l'avance, peu de temps après cet après-midi où elle avait recommencé à chanter, elle s'était mise à jour sur tout ce qui se passait dans la capitale et elle avait préparé doucement son retour. La Reine régente était bien occupée et la contrée était assez loin de celle de son père, elle espérait que personne ne remarque sa présence et elle s'imaginait enfin pouvoir retrouver entièrement une vie plus... normale. Blanche continuerait d'utiliser le prénom Mira, mais elle avait troqué les tartes pour le chant, se décrochant quelques contrats ici et là. Elle était parvenue à obtenir une petite bouteille de Charnel #5 qu'elle comptait faire porter à son cheval afin qu'il puisse rester à ses côtés, se faisant connaître comme étant son frère, Amir -parce que bah oué, au niveau des prénoms ils étaient follement originaux ! - Absolument tout avait été prévu afin qu'elle puisse passer inaperçu et rester bien loin du radar de la fée marraine qui était parvenue à se hisser sur le trône.Blanche avait confiance de pouvoir obtenir l'argent nécessaire pour garder sa bourse suffisamment remplie pour bien vivre. Ne désirant pas s'attirer des ennuis, elle ne profita pas de ce changement pour contacter son père et lui demander de lui offrir une mince partie de sa richesse afin de l'aider, craignant attirer ainsi l'attention de la duchesse, Elle n'avait également pas prévu retrouver Charmant, souhaitant respecter la promesse qu'elle avait fait à la fée de disparaitre de sa vie. Il faut dire que l'idée de recroiser le regard cristallin de cet homme la terrifiait, car la simple pensée venait mettre le désordre dans les battements de son cœur. Blanche-Neige ressentait un certain malaise à se montrer aussi cachotière et malhonnête envers les gens l'entourant, mais cette fois-si elle avait décidé de se "rebeller" et de penser ne serais-ce qu'un petit peu à son propre bonheur... To be continued.