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hansel ☾ seven devils.


FORT FORT LOINTAIN



hansel ☾ seven devils. Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko2_250

⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

hansel ☾ seven devils. Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko6_250



hansel ☾ seven devils. EmptyMar 28 Oct - 23:07




Hansel et Sinbad
    Magnifique démonstration de ce qui saute aux yeux.

Ah Yasen, contrée si blanche, si pure à priori néanmoins tâchée par le sang des pauvres victimes du froid. Yasen et son odeur de menthe, Yasen et sa grande capitale, Yasen et ses habitants qui paient plutôt bien. En temps normal, le capitaine Septmers n'y va jamais ou alors très peu et pourtant, le voilà dans une rue à chercher des yeux la bâtisse dans laquelle il doit se rendre, vêtu de haut en bas de rouge et de dorée, tel un prince cherchant à courtiser sa princesses aux yeux de biche. Une invitation pour un service rendu, une bourgeoise aux lèvres pulpeuses et au rire communicatif ayant souhaité une substance particulière, utilisée durant des évènements tout aussi amusants. Au moment où il lui avait déposé sur le port glacial sa marchandise, elle lui avait demandé de venir quelques jours plus tard, lui et son équipage, participer à ce qui semble être un bal bien plus ridicule qu'à l'accoutumée. Il a accepté, se disant que ça ferait du bien à ses hommes de voir autre chose que le climat trop paisible de la capitale. Seul, il préfère l'être plutôt que mal accompagné, cependant, en bon chef il a préféré passer son temps dans sa cabine plutôt que de rejoindre sa troupe au bout moment. Par-delà les monts embrumés, le soleil déploie ses derniers rayons jusqu'à s'éteindre face à ses prunelles médusées d'un tel spectacle. Les flocons quant à eux ne sont pas décidés à lui offrir une danse mirobolante, s'écroulant avec un calme apaisant sur les pavés tapissant cette ville. Pinçant sa lèvre inférieure, les derniers jours n'ont pas été les plus simples de son existence. Esprit mélangé à des émotions qui dépassent l'entendement, Sinbad s'est vu comme à son habitude, à repenser à un fait qu'il n'aurait même pas dû faire. Et pourtant, l'erreur il l'avait commise, sans grand regret probablement, un visage hantant ses pensées autant que les paroles qu'il avait murmuré après que leurs lèvres se soient séparées. Un frisson. Y'avait eu que des regards échangés, des sourires à peine voilés et une incompréhension constante dans les prunelles de celui qu'il peut qualifier de victime de sa bêtise et de son inconscience. Comme toujours il va le recroiser. Et comme toujours ils ne vont rien pouvoir se dire, sauf loin des regards indiscrets. Assez rapidement s’érige devant lui la bâtisse tant attendue, les murs sont bruns, le toit est rouge, la porte grande ouverte, dégageant des rires sincères qui ravivent son coeur d'une joie certaine. Passant ses deux mains sur les morceaux de bois, ils s'ouvrent dans un grincement très peu discret, si bien que plusieurs personnes se retournent à sa vue pendant que d'autres continuent à manger, danser ou encore discutailler sans se soucier du reste de l'univers. « CAPITAINE ! » Ah oui, il est pas chez lui certes, toutefois il est en présence de sa famille et ça vaut tout l'or du monde. Adressant un mouvement de main comme salutation, sans même pouvoir dire quelques mots à son tour, une main manucurée s'accapare de la manche de son veston écarlate. La maîtresse de maison, plus connue sous le nominatif de Milis Réglisse, une femme à la peau aussi blanche que la neige, au regard aussi noir que la nuit et à la chevelure rousse semblable à des flammes. « Et bien ? Je pensais que vous ne viendrez jamais mon bon Sinbad. » Mon bon, mon beau, mon agréable, mon sympathique, que de rangs trop pompeux pour cet être imparfait. Abordant un sourire en coin de lèvres, il attrape avec délicatesse sa main pour y déposer un baiser sur son dos. « Veuillez m'excuser de mon retard, quand bien même il serait impardonnable, des obligations m'ont empêché d'arriver à l'heure. A l'avenir cela ne se reproduira plus, ma Dame. » Suivi d'un gloussement féminin, pour sûr qu'elle l'a pardonné. Au pire l'aurait-elle jeté dehors pour un tel affront, il n'en aurait rien retiré. Se redressant un peu pour se mettre doigt, machinalement une de ses mains se glisse sur le manche de son sabre lui offrant une dégaine probablement plus chevaleresque que noble, la fameuse damoiselle hoche la tête lui signifiant qu'il peut disposer et c'est bien évidemment en se tournant qu'il recroise ses vieux démons. Un seul en particulier vêtu de manière bien plus soignée que sur le navire, une jeune fille s'accroche à son bras, boit ses paroles. Ce doit bien être la première fois que quelqu'un l'écoute sans qu'il ait de railleries taquines par derrière.
Ah Hansel.
Ce prénom signifie plus maintenant, probablement trop. Hansel c'est semblable au début d'une tragédie, similaire à un instant de bonheur qui s'évanouit trop vite. Hansel c'est aussi beaucoup de larmes reliées à un coeur qui s'éclate, s'efface dans la peau pour ne plus trop le tourmenter. Hansel rime aussi avec défaillance. Restant un instant planté dans le marbre, la musique ambiante se fait radicalement oublier par le mercenaire qui d'un pas assuré se rapproche de cette scène qui lui paraît aussi étonnante qu'elle n'est amusante. Il n'a jamais vu de jolie donzelle accrochée à ses bottes, à la rigueur fut un temps où certaines fantasmaient sur son titre macabre. Jusqu'à maintenant, il n'en avait plus croisé. C'est à se dire que sa réputation s'en est allée, laissant place à Hansel Denougatine le futur marin. Est-ce que ça le blesse de percevoir ceci ? Est-ce que ça lui fait mal ? Pas vraiment, il en reste si reculé qu'il ne peut être blessé par une telle tentative de mettre son cadet dans un lit en agréable compagnie. « Que vois-je là ? Tu ne m'avais guère averti qu'une cavalière aussi charmante serait à tes côtés ce soir. » Sans grande surprise la jeune femme dessine un grand sourire sur son visage de poupée, restant le plus proche possible de son matelot à priori gêné cette situation. « Eleonore. » Voix fluette, c'est par le biais d'une petite courbette que l'aventurier lui répond. « Enchanté. » Qui est-il pour pouvoir lui critiquer de prendre du bon temps avec autrui ? Personne. Sinbad ne s'y attache pas, et si rien n'a eu d'impact sur l'ancien confiseur, alors il s'y accommodera. Toutefois il ne peut s'y empêcher, de jeter un coup d'oeil sur ses traits, les détaillant presque naturellement. Il n'a pas l'air d'un sortant de la gueule de la mer ce soir non, plutôt un jeune prince à la recherche de sa dulcinée qui s'est perdue dans la foule. Serait-ce cette Eleonore l'élue ? Ponctuant ce silence d'un sourire grandissant, en rien l'évènement de leur dernière nuit sur le pont n'a changé le bien-fondé de leur relation. Il reste son supérieur, celui qu'il peut saluer sans trop se peiner, et lui lui donnant des ordres pour qu'il fasse bien son travail. Et pourtant. C'est que Septmers veut croire, le contraire quant à lui est tout autre. C'est une symphonie nerveuse et bordélique qui s'empare de son corps entier, à l'intérieur ça palpite sans s'arrêter, ça se sent craqueler jusqu'à ce que ses sentiments puissent enfin se faire la malle. Y'a bien deux choses que le flibustier a jamais pu dresser à sa guise. Pour commencer son magnifique océan, s'il pouvait il ne ferait qu'un avec cet élément si fascinant, lui qui lui réserve tant de surprises et de malheurs dont il ne se fera jamais, malgré tout il en redemandera toujours parce qu'il répond aux lois des vagues, à l'appel du large qui le dirige telle une marionnette qui voudrait se défaire de ses fils - il ne sera jamais totalement libre. Et ensuite y'a tout ce qu'il a à l'intérieur de lui, ce qui le rend humain, inhumain à la fois, tout ce qui fait de lui ce qu'il est actuellement, y compris la désolation qui s'attaque aux attaches qu'il peut faire autour de lui. C'est pas tant qu'il veut pas se mettre à nu, c'est plus qu'un ignoble monstre sans nom lui arrache les muscles au fil du temps, le rendant imperméable à toute tempête née de sa conscience qui le secoue de gauche à droite. Sans s'attarder plus longtemps - peut-être qu'inconsciemment il ne supporte déjà plus cette vision digne d'un heureux pour toujours - ses mains se glissent derrière son dos pour se joindre et le voilà que son horizon se résume à des murs opalins, des ombres qui dansent sous la lumière des lustres, et dans toute cette festivité, il ne supporte déjà plus d'être enfermé. Besoin d'air, besoin d'autre chose, les politesses quant à elles attendront, de toute manière personne n'est venue lui proposer une danse. Le balcon laisse place à un spectacle unique, les étoiles qui commencent à se faire une place dans le ciel et le froid qui coupe sa peau hâlée au couteau, il s'approche du rebord et se plante dans le décor comme une statue qui se fait au temps, se détériorant jusqu'à redevenir poussière. Il pense. Il revoit. Il ressent. Son sang ne fait qu'un tour, ses questions reviennent lui taper dans le crâne et pour ne point changer de son éternelle insatisfaction, il n'arrive pas à se répondre. Surtout concernant son cas. Qui est-il ? Hansel est Hansel. Et à cette idée, dans cette carrure glaciale vient à renaître une petite étincelle passant dans tout son corps, lui permettant de faire fît de ses extrémités qui se plaignent d'une telle torture. Qui est-il ? Quelqu'un comme un autre. Qui est-il ? Quelqu'un d'important. Qui est-il ?
Quelqu'un de trop.
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FORT FORT LOINTAIN

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hansel ☾ seven devils. EmptyVen 31 Oct - 22:47




Sinbad et Hansel

et tout devient clair. j’aimerais pouvoir te montrer cette clarté. ne t’inquiète pas tout va bien. tout va foutrement parfaitement bien

C’était étrange, comme un être pouvait débarquer aussi rapidement dans une existence, tout détruire – les idées, les affirmations, le cœur – et s’y encrer comme pour toujours, même si pour cet être-ci en particulier, le toujours était raillé du vocabulaire, parce qu’on ne se faisait pas des promesses dans ce genre, sous peine de se fourvoyer entièrement – et soi-même qui plus est. Tout cela était déroutant en effet. Et peut-être beau, avec une peu d’imagination, si ça n’avait pas été aussi et surtout effrayant.
Car la vérité faisait peur, c’était un fait indéniable. Et tous les secrets enfouis, tous les souvenirs qui n’auraient pas dû appartenir à cette vie-là, tout cela faisait parti de la vérité. Qu’Hansel essayait de dissimuler sous de beaux airs, alors qu’à l’intérieur, tant de sentiments contradictoires butaient dans sa cage thoracique, dans son crâne beaucoup trop mis à l’épreuve ces temps-ci, et qu’ils avaient une réponse de la part de l’imposteur, ce qui ne faisaient que les attiser de plus belle. C’était complètement idiot de se comporter ainsi quand on était face à un Denougatine qui essayait tant bien que mal de demeurer calme, sans y arriver ne serait-ce qu’un tant soit peu. A croire que Sinbad ne le connaissait pas, lui et son cœur en vrille, lui qui ignorait tout de ce qui lui arrivait, et qui n’était pas un seul instant aider par son capitaine qui aimait s’évanouir dans la nuit après l’avoir embrassé pour lui souhaiter bonne nuit ou ne plus le faire douter ou lui parler des étoiles ou de l’océan ou tout simplement de lui – d’eux ?  Hansel n’en savait rien. Ce n’était pas faute d’avoir essayé de couper au couteau cet épais brouillard qui l’envahissait, mais peut-être n’en avait-il tout simplement pas la force. Il avait juste tout gardé en songe, et se repassait souvent l’instant, comme on distillerait de l’essence de vie pour l’ingérer et se remettre sur pied. Il voulait simplement y croire. Et peut-être que tout cela n’était que chimère, mais au moins cette dernière avait-elle la particularité de durer plus longtemps que les autres, qui s’en allaient dans une tempête – comme pouvait le faire Septmers à tout moment, Hansel n’était pas dupe non plus. Mais il y avait autre chose. Qui restait, bien réel. Même après la nuit étoilée, même après les confidences murmurées face à face, les yeux perdus dans les océans de l’autre, qui montait aux cilles, et à la tête,
Et qui faisait battre son cœur, plus fort qu’à l’ordinaire.
Alors le matelot savait que ce n’était pas seulement un rêve, parce que les sourires, les regards, les gestes silencieuses ou les paroles immobiles – tout se mélangeait un peu, mais ça devait être normal quand on attrapait ce genre de choses, et qu’on ne voulait même plus le lâcher sous peine de ne plus se sentir vibrer-exister -. Sinbad l’avait embrassé. En toute connaissance de causes. En sachant pertinemment ce qui leur arrivait. Hansel hésitait encore entre la joie ou la sensation d’être bloqué en plein milieu d’une tragédie grecque. Maintenant, ils étaient deux. Deux âmes retenues l’une à l’autre par quelque chose d’invisible aux yeux de tous, qui se délectaient des cachoteries et. Bon sang. Ils ne s’étaient même pas reparlé depuis qu’ils avaient scellé cette étrange promesse de leurs lèvres, n’en ayant pas trouvé le temps. Mais Hansel l’avait, ce sablier qu’il se sentait pouvoir manier lui-même. Parce qu’un sourire avec lui, c’était une éternité. Et un voyage jusqu’à Yasen, quelques secondes volées.
Le froid de cette contrée plus blanche que son nom n’avait même pas eu d’effet sur lui. Ni sa beauté d’ailleurs. Il aurait aimé pouvoir apprécier l’endroit, drapé de son beau manteau neigeux, mais il n’était pas en mesure de le faire entièrement en cet instant, même s’il se mettait à apprécier la salle dans laquelle on les avait invités à entrer, ce qu’il ne comprenait toujours pas. L’équipage était là, avec ses manières bien à lui – c’était assez comique d’ailleurs, et Hansel ne perdait pas une miette du spectacle bien que son esprit soit bien au-delà des discussions futiles de ces êtres tous rassemblés ici pour une soirée qui n’était même pas commencée - à ses yeux. "Une petite douceur, mon brave ?" Le brave en question détourna le regard d’un Lorcan qui s’occupait sans aucune pitié du buffet et qui lui racontait il ne savait quoi qui le faisait rire, et donc oublié un tant soit peu oublié ses propres mirages, pour tomber nez à nez  avec le sourire d’une jeune femme ravissante tenant un plateau de pâtisseries. Quel cadeau. Il entendit Lorcan pouffer dans son assiette à des kilomètres à la ronde, et se mordit derechef la lèvre inférieure, en essayant un sourire poli. "Non merci, c’est très gentil mais je n’aime pas ce qui est sucré." Au moins disait-il vrai. En effet, depuis qu’on l’avait fait ingérer des quantités astronomiques de viennoiseries durant des semaines afin de l’engraisser, il avait ces dernières en horreur. Ce que personne n’avait besoin de savoir, par ailleurs. Son interlocutrice fit une moue peinée, et il se prit à l’observer, cette jolie rousse – elle ressemblait étrangement à Annabelle, cela lui rappela de mauvais souvenirs -, en se demandant quand elle irait proposer à quelqu’un d’autre que lui, son plateau et son sourire en sucre glacé. Tout de suite ? Non ? Il continua à sourire quand elle lui répondit, et il n’était pas véritable , contrairement à ses paroles précédentes. "Oh, très bien. Alors vous êtes un vrai marin qui ne jure que par l’autre goût ?" Le sel. L’océan. Les larmes. L’autre. Hansel secoua la tête négativement, et passa une main dans ses cheveux pour l’occasion bien coiffés – trop tard. Et Lorcan qui le regardait avec ses yeux pétillants de malice, si voyant que c’était impossible de manquer ce vieux lion moqueur. "Hm, non, c’est simplement que je trouve cela écœurant." Les épaules haussées, la mine timide et polie. Le masque de cour, qu’il avait cru ne jamais devoir remettre devant une femme qui lui faisait les yeux doux, et dont il ne pouvait se défaire, même maintenant qu’il était un foutu marin – ou un marin foutu, il y réfléchissait encore.  
Et ce fut une discussion qui débuta, arrêtée nette au bout d’un certain temps par une musique qui retentit dans la salle. Déjà que la dénommée Eleanore l’avait pris à part, en otage presque, son bras en dessous du sien, une marque de possession certaine qui ne manquait pas de le faire paniquer, là, loin de Lorcan et de tous les autres, dans une foule de personnes qu’il ne connaissait pas et n’avait sûrement pas envie de connaître. Quelle belle comédie. Un instant, lorsque ce qui était maintenant sa cavalière l’invita à une danse, il maudit Sinbad et ses marchés douteux, qui aboutissaient souvent à ce genre d’idioties. C’est ainsi qu’il fut obligé de danser. Lui, Hansel Denougatine, dansé aux côtés d’une demoiselle charmante, mais  tout à fait envahissante. Il aurait préféré rester dans la neige toute la soirée. Et le capitaine qui n’était toujours pas là. Du moins à ce que son matelot remarquait, car il avait déjà balayé la salle de ses yeux acérés de nombreuses fois, sans succès.
Et ces gens, qui continuaient à boire, à parler, à danser, à se comporter tout à fait normalement, alors que lui ne le pouvait décidément pas.
Et eux, qui ne le remarquèrent pas quand il entra finalement, avec du retard comme toujours, alors que lui, pratiquement noyé sous le flot de paroles de l’invitée, se réveilla juste à cet instant précis.  
Ce n’était pas juste, mais c’était affreusement délicieux.
"Vous dansez merveilleusement bien Hansel ! Vous avez le temps pour ce genre de choses sur le navire ? J’ai grand peine à y croire, j’imagine que ça doit être difficile parfois d’être toujours sur l’eau et de ne pas savoir quand l'on reviendra…" Heureusement qu’elle n’avait pas parlé durant la danse, ce qui avait permis au martyr de se reposer un tant soit peu et de se montrer plus poli qu’il n’en était capable à présent qu’ils se trouvaient un peu à l’écart de la piste de danse – ô joie – et qu’elle recommençait à entretenir la conversation – dommage. Il se contraint lui-même à élaborer une réponse qui tint un peu près debout, mais ne sut pas si elle faisait réellement l’affaire, puisque quand ses yeux rencontrèrent la silhouette du capitaine, même ses mots devinrent lointains, lointains, si lointains que c’était eux, les chimères, comme toutes ces personnes. Et Sinbad la réalité. La vérité. Hansel le regarda se mouvoir avec aisance dans la foule qui n’existait plus, puis parler à une femme qui semblait être l’hôte de la soirée, lui adressant même une révérence, vêtu de rouge tel un prince d’il ne savait où – mais sûrement pas de cet univers-ci.
Le voilà qui avait encore tout détruit, fidèle à lui-même.
Il papillonna des yeux et les reposa sur la jeune femme, parce qu’elle avait au moins cette utilité qu’était de garder une certaine contenance. Contenance qui s’évapora quand Eleanore lui faussa elle aussi compagnie pour se faire happer par le brigand des mers. "Que vois-je là ? Tu ne m'avais guère averti qu'une cavalière aussi charmante serait à tes côtés ce soir." La vie était mal faite. C’était l’une de ces affirmations qu’on se répétait quand tout allait mal, et qu’on ne pouvait rien faire pour arranger ne serait-ce qu’un  détail. Ce fut ainsi qu’Hansel, s’il ne put s’empêcher de regarder son capitaine, avec ces yeux là, ne répondit rien à ces paroles amusées, qui lui ne le fit pas rire du tout. Sinbad restait fidèle à lui-même, et la cavalière du matelot se présenta seule, des politesses qu’il trouva déplacées tant elles lui passaient au dessus de la tête. Tout ce qu’il retint, c’était le départ de son supérieur. Encore une fois. Le sourire aux lèvres. Et le fait qu’il le laissait seul face à ses propres songes – parce qu’être au milieu de la foule ne signifiait pas forcément être accompagné. "Un homme très charmant, votre capitaine, Hansel." Il eut droit à un sourire qui ne lui fit rien, et se prit à acquiescer, alors qu’il avait autre chose en tête. "Il semblerait en effet." Elle s’accrocha à lui et se mit à rire de bon cœur, visiblement heureuse d’il ne savait quoi, puis murmura à son oreille d’une voix si suave que cela le mis mal à l’aise. "Je vais chercher un verre d’hydromel, vous en voulez un ?" Sautant sur l’occasion, le marin hocha vivement la tête, trop content de pouvoir se défaire de cette rousse aux yeux de feu, qu’il ne regardait même pas. Il respira donc à nouveau, mais ne mit pas longtemps à redemander à son souffle de se couper. Même si ses pas le menèrent bien au dehors de la salle, sur un balcon tout aussi magnifique qui amenait le froid caractéristique de Yasen, sans le toucher. Parce qu’il y avait Sinbad et la voie lactée qui suffisait à attirer son attention au lieu de concentrer cette dernière sur la fraîcheur des lieux. On décidait de ce qu’on voulait regarder ou non. Mais pas de ce qu’on pouvait ressentir.
Le matelot soudain minuscule, s’approcha doucement, se traînant son cœur, lui, gigantesque. C’était encombrant, ce genre de choses. Et puis on se prenait les pieds dedans, et ça raclait contre le sol et ça s'abîmait à mesure qu’on avançait. Mais pas ici. Pas maintenant. Un peu moins qu’à l’ordinaire, en tout cas. "C’est une belle nuit, quand on est à l’extérieur." dit-il à voix basse, lorsqu’il arriva à sa hauteur à peut près dignement - il ne sût comment. Un petit sourire se prit à apparaître lorsqu’il se borna à regarder droit devant eux, alors que son regard se reposait malgré lui sur l’homme à ses côtés. Quel idiot.
Quels idiots.
Malgré cela, la nuit était réellement belle. Comme une autre, dont il se rappelait sans aucun effort. C’était une belle nuit à l’extérieur, même s’il avait toujours affreusement chaud, et qu’il n’aurait pas craché sur le verre d’hydromel d’Eleanore, qui le cherchait sûrement à l’heure qu’il était. Si elle le trouvait… Il joignit ses mains sur le rebord, un instant perdu dans ses pensées. Il aurait aimé les faire taire. Il aurait aimé peut-être même qu’on le taise lui aussi, parce qu’il y a des moments que les mots brisent, ne reflétant pas la réalité.
La vérité.
"Vous étiez en retard." souffla-t-il comme un reproche. Ce n’en était pas un. C’était un fait. C’était un « je vous ai attendu, mais je ne veux pas le dire ». Ou je ne peux pas, au choix. Les différences étaient si minces sur tous les points à présent. Et il n’y avait qu’un pas entre la peur et la joie. Entre le bonheur et la tristesse. Entre l’incompréhension et l’évidence. Entre Sinbad et Hansel.
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hansel ☾ seven devils. EmptyMer 5 Nov - 19:10




Hansel et Sinbad
    Magnifique démonstration de ce qui saute aux yeux.

Ce qu'il y a de beau dans l'enfance, c'est les choix qu'il est possible de faire. Quand on est un mouflet, on doute jamais, on dit oui ou non, on est sûr de ce que l'on veut et surtout on tire la mine qui va avec, essayant de faire craquer la mère pour qu'elle réponde à nos exigences. Être un marmot c'est ne se soucier de rien d'autre si ce n'est de l'imaginaire. Et en ce moment même, précisément, Sinbad aimerait revenir une vingtaine d'années en arrière - voire un peu plus. L'âge exact où il n'avait pas assez dans la tête pour s'intéresser à autrui, quand il était justement égoïste et considérait que son futur se ferait uniquement en compagnie de Kale. Il avait tort. Il se plantait souvent Sinbad Septmers, quand il était petit, à l'adolescence, même à l'âge adulte, sauf que c'est bien pire actuellement. Le problème quand on passe un pied dans l'âge d'or, on ne peut plus jamais en sortir. C'est pas tant qu'il est impossible d'être niais ou de faire des songes farfelus, c'est plutôt cette capacité à être optimiste qui s'efface progressivement. Quand il était petit, il ne redoutait pas les conséquences, se contentait de l'instant présent et surtout ne se posait pas de questions. Il ne faisait pas ce qu'il considérait comme inutile. Lui aurait-on dit à l'époque qu'il ne resterait jamais ainsi, il aurait rigolé à la figure de la personne lui baragouinant ces quelques mots. Le changement est là, toujours, même les croyances et les principes se construisent autour des expériences. Il en a eu, probablement trop jusqu'à le briser dans sa totalité. Si bien qu'il n'est plus totalement sûr. Il est fait pour diriger, pas pour aimer, il est fait pour écumer, pas pour fonder quelque chose de solide. Il est éphémère. Semblable à un oiseau qui ne veut quitter ses nuages, préférant voyager jusqu'à ce que mort s'ensuive, ou bien à un monstre marin dont la vue est si rare qu'on vient à le traiter de bête mythique. Il aimerait tout être, sauf un homme. C'est triste cette race, ça manque de couleurs, ça manque de tas de choses, bien que ce soit plein de surprises aussi bonnes que mauvaises. Au moins, quand il s'agit d'être un bestiau, on ne s'attarde pas plus longtemps sur les battements maladroits d'un coeur en manque d'amour, on ne se demande pas comment l'autre va réagir se faisant seulement à l'idée que le cycle de la vie doit continuer. L'homme c'est moins distinct, ça se floute au fil des années, à un point tel que beaucoup choisissent de vivre comme des solitaires, ne voulant s'attacher à la populace pour ne point souffrir. Est-ce là une matière de se protéger ? Possible, Sinbad ne sait pas exactement dans quelle case se mettre, quelle étiquette s'écrire sur le front pour prévenir d'avance que ceux qui touchent à ce qui se trouve à l'intérieur de lui, finiront de toute manière par en souffrir - avec violence ou non, tout dépend de la personne qui souhaite creuser cette masse répugnante de miasme charbonneuse. Y'en a un en particulier depuis ces derniers jours - semaines ? - qui s'est tenté à se jeter à corps perdu dans la gueule du loup, ou plutôt, serait-ce lui qui l'a poussé dedans ? Rien qu'à y penser, un sourire vague s'installe sur son visage froid, endurci par la neige qui tombe agréablement autour de lui sur ce balcon de marbre. Hansel, qu'est-ce qu'il en a encore fait ? Serait-ce un moyen de torture pour le rendre encore plus mal à l'aise qu'il ne l'est déjà ? Une façon de le déboussoler pour qu'il fuit le navire ? Bien au contraire. Lui-même se l'est avoué, membre de la famille immense qu'est celle de l’Écorchée, le perdre serait comme se faire couper une main : ça bloquerait quelque part. On sait pas trop où, cependant ça ne pourrait marcher comme sur des roulettes. Alors quoi ? Il l'a fait, c'est tout. Chercher réponses aux questions qui lui tarabiscotent le crâne c'est une peine perdue, il se voile certainement les yeux ou cherche à fuir cette réalité qu'il a imposée entre ces deux êtres. A la base, ça ne devait pas aller plus loin. A la base, ils ne devaient pas tomber ainsi. Rien ne devait les relier d'un baiser. De là à dire qu'il regrette, ce serait faux, toutefois il ne peut s'empêcher de pester contre sa personne. Idiot, crétin, ou complètement inconscient, les injures s'enchaînent jusqu'à ce qu'une voix le sorte de sa torpeur. « C’est une belle nuit, quand on est à l’extérieur. » Bien sûr, il aurait été idyllique voire invraisemblable qu'il ne le rejoigne pas. Lui aussi ne dort plus des masses les nuits semblables à celles-ci. Si encore ils avaient eu le chic de s'expliquer ou même de se faire comprendre qu'il n'y aurait rien, que ça ne signifierait rien, il ne serait pas là à tenter de lui parler de la manière aussi anodine soit-elle. Parce que y'a pas eu que ça, des regards échangés, des gestes qui ne trompent pas forcément ou encore des sourires qui ne se cachent plus derrière une gêne que son cadet pouvait ressentir à son égard. Envolée, il l'aurait donc avalée à l'instant où ses lèvres s'étaient posées contre les siennes ? A cette idée il ne peut s'empêcher d'avoir un léger rire sec. Il a changé la donne. Le jeu n'est plus le même. Cette fois-ci y'a deux coeurs différents dans la course. L'un qui ne sait guère où donner de la tête, quant à l'autre il implose sans demander son avis à quiconque. Allons bon, rien n'est fait qu'ils se détruisent déjà, c'est pitoyable. Cependant, qui l'est plus que l'autre ? L'aguerrit tailladé à l'aiguille ou l'idéaliste encore peu touché par les aventures qui l'attendent ? L'un dans l'autre, ils se rejoignent, ont besoin de ces particularités qui les rendent uniques. Ils ne sont qu'une moitié d'être, cherchant leurs morceaux en vain.
C'est qu'il en faut des années pour se trouver.
S'abandonner, se sortir la tête de l'eau ou encore se renier dans sa totalité. Sinbad il envie souvent ces personnes qui ont la chance de pouvoir se changer, d'oublier leurs traits principaux jusqu'à les modeler, si bien qu'ils ne sont plus ce qu'ils sont à l'origine. Un constant changement. Un constat assez peinant. Pour autant qu'il en sache, bien qu'il ne cautionne que très peu le dénigrement de soi, il serait mentir qu'il affirmerait un jour qu'il ne saisirait pas la chance de modifier certaines choses. Par le battement d'ailes d'un papillon, l'univers entier peut évoluer, on lui avait dit ça un jour, un vieillard dans son village complètement édenté. Il avait raison. Aujourd'hui encore il y pense parfois, se disant que les plus petits gestes peuvent tout retaper. S'il était plus optimiste, s'il était moins aventureux, s'il pouvait faire comme bon lui semble. Avec des s'il Sinbad ne serait pas Sinbad. Il ne serait qu'une pâle copie d'une perfection qui ne correspond à aucune race existante sur le royaume, pas même les fées ou les sorcières. « Vous étiez en retard. » Un autre chemin pour commencer à bavasser. Les femmes posent des questions, lancent des fleurs, Hansel c'est une autre histoire. Quand il sait pas comment faire, ça se sent dans le timbre de sa voix ou plutôt dans la construction de sa phrase. Étonnamment il est plutôt apaisé, lui qui généralement ne sait que dire lorsqu'ils se trouvent seuls. Le bavard c'est le capitaine, le silencieux c'est le matelot. Les rôles s'inversent face à ses yeux impuissants, il se veut aussi muet qu'une tombe en continuant de détailler l'immense paysage festif qui se présente à lui. Aurait-il le mal de mer et le besoin de montagnes ? Durant un instant oui, la seconde d'après parfaitement non. Ses mains calées dans son dos reviennent sur son torse, se frottant vaguement pour lui procurer la chaleur dont il a besoin. Trop habitué au soleil de plomb des dunes, à Yasen il ne pourrait pas couler des jours heureux. Pinçant sa lèvre inférieure un laps de temps assez court, c'est en prenant une profonde inspiration qu'il se décide à poser son attention sur Denougatine qui dans toute sa splendeur, se veut encore plus surprenant que d'habitude vêtu ainsi. « Veux-tu que je te fasse des excuses comme à Dame Réglisse ? Il est vrai que l'aura que tu dégages ce soir pourrait éventuellement me pousser à oublier la hiérarchie pour te demander ton pardon. » Avec une courbette en plus. C'est vrai que ses habits font l'unanimité, à y regarder de plus près en temps normal le mercenaire trouverait ça risible à souhait. La bienséance, ils veulent se faire passer pour des gentilshommes ce que clairement ils ne seront jamais. Ils font croire qu'ils sont galants, épatent la galerie grâce à leurs tissus de couleurs diverses et variées, la barbe bien taillée, les iris pétillants de malice. Allons bon, ils valent mieux que ça, ils sont des pirates, des flibustiers, des meurtriers pour quelques-uns. Malheureusement, c'est ainsi dans la belle société bourgeoise, il faut savoir se faire petit, plaire à autrui pour ne pas finir la tête sur une pique - quand bien même on traite le marin de suicidaire, il ne souhaite pas partir de sitôt. Sourire en coin de lèvres, il rajoute plein de taquinerie. « Hansel Denougatine prince de Yasen. Ce rôle t'irait à ravir j'en suis convaincu, de plus si je ne m'abuse, une demoiselle cherche à te faire tomber sous son charme, tu ne devrais pas la faire attendre plus longtemps. Ce n'est pas poli. » Une pique pour agrémenter le tout d'une dose de légèreté. Quand est-ce qu'il daignera prendre son sérieux par les cornes ? Serait-ce un subterfuge pour bifurquer sur une conversation moins prenante que celle qui devrait avoir normalement lieu ? Son regard se balade sur la totalité du corps de son interlocuteur, jusqu'au bout des bottes il semble appartenir au château. « Ceci étant, je peux la comprendre, je n'ai pas l'impression d'être face à un corsaire. Peut-être devrais-tu songer à te fondre dans la masse bourgeoise ? » Duc, pourquoi pas Comte, bien qu'il le verrait plus en tant que dirigeant d'une contrée, peu importe sa dégaine, il serait un bon souverain, juste à ne pas en douter - un peu crédule peut-être. Néanmoins, il n'est rien actuellement, si ce n'est le teneur d'une clef appartenant à son aîné. La clef de quoi ?
De quelque chose qui lui fait peur.
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hansel ☾ seven devils. EmptyDim 9 Nov - 0:40




Sinbad et Hansel

et tout devient clair. j’aimerais pouvoir te montrer cette clarté. ne t’inquiète pas tout va bien. tout va foutrement parfaitement bien

Il avait le cœur qui claquait contre sa poitrine, Hansel. Ça faisait un bruit épouvantable, un bruit indescriptible qui constituait tout ce qu’il comprenait en ce jour, et tout ce qu’il ignorait. Mais pour une fois il cessa de vouloir le faire taire, puisqu’après tout il était trop faible face à ça, c’était ce fait en particulier qu’il avait compris aujourd’hui, et hier, et qu’il devait assimiler à chaque fois que l’aube se relevait, intacte et tranquille, contrairement aux humains qui même lorsqu’on les appelait héros ou rois, n’en menaient pas large et restaient inertes au sol. Ils étaient tous sur le même navire de fortune, à se faire malmener par le temps, les vagues et le vent. Et ils pouvaient bien répéter qu’ils étaient invincibles et que ce n’était pas ces petites choses de la vie qui allaient les briser, rien n’y ferait. Juste ces mêmes petites choses qui se transformaient en ouragan que tous les héros du monde ne pourraient traverser sans se faire happer de plein fouet. Et finir par accepter pleinement leur condition. A l’aimer, même. – peut-être parce que quand on commençait à arpenter ce genre de chemin hasardeux, on ne pouvait pas s’empêcher de continuer.
Pour sûr, qu’Hansel continuait, bien parti sur sa lancée et que si c’était idiot, et bien tant pis, de toute manière c’était trop tard pour y réfléchir, pour un retour en arrière qui n’aurait réussi qu’à lui faire perdre définitivement, irrémédiablement l’esprit. Et certains pouvaient murmurer haineux que c’était ça, la folie, mais Hansel s’en fichait. Ils ne savaient pas. Ils ne savaient pas et c’était très bien comme cela, parce que c’était juste lui et Sinbad, et qu’il n’en demandait pas plus. Ce que pensaient les autres n’avaient aucune importance, tant qu’ils ignoraient totalement de ce dont ils parlaient.
Bon sang, Hansel l’espérait de toute sa pauvre âme mise en déroute. C’était vrai, après tout, on aurait pu les voir. Il ne fallait qu’un regard aguerri, qu’une personne sur les lieux du crime, trop éloignée pour être vue, trop proche pour daigner ignorer ce qui se déroulait sous ses yeux. Il s’en voulait d’être si pessimiste, surtout ce soir qui était comme il avait pu le dire à haute voix – en n’en pensant pas moins – réellement magnifique – ou peut-être était-ce son capitaine ? – tout se mélangeait chez le pauvre matelot, de la honte à la joie, de la peur à l’envie de savoir ce qu’il ignorait encore, du ciel et des étoiles, du mal du pays au mal d’un seul homme. Homme qui se tenait à ses côtés, si silencieux que cela en devenait gênant. Pendant quelques secondes son employé se demanda ce qu’il avait fait de mal, et toute une liste vint se faire une place dans sa tête, qu’il chassa bien vite pour se concentrer sur le visage de Sinbad qui lui arrachait ses entrailles pour en faire des cendres et lui remettre dans le corps afin qu’il puisse ressentir à sa guise les effets d’une incinération vivant. Les bonheurs d’être un humain, à défaut d’être un devin et de pouvoir faire plus qu’imaginer ce qui se passait à ce moment même dans la tête du bandit des mers. Ce qu’il aurait aimé pouvoir cela, Hansel. Mais il ne pouvait pas. Et tout ce que Sinbad avait bien pu penser depuis le début, jusqu’à l’embrasser alors qu’il n’était que Denougatine, tout cela relevait du mystère. Les mots ne pourraient rien y faire, l’ancien confiseur était sûr de ce point, parce que les paroles qu’on murmurait, qu’on hurlait, qu’on crachait comme du venin, toutes avaient cette particularité de ne jamais refléter exactement ce que le cœur et l’esprit désirait. Elles amoindrissaient les instants torturés, elles rendaient fade ce qui faisait vibrer, et embellissaient souvent des atrocités innommables. Pourtant Hansel était prêt à croire aux mots de Sinbad. Comme lui, son regard ne trompait pas. Et tout flibustier qu’il était, le capitaine n’était pas un menteur. Du moins, son cadet l’espérait – c’était tout ce qu’il pouvait faire. Prier pour limiter les casses. Hansel ne s’était jamais senti aussi faible et maître de lui que ce soir, sous ce même ciel qu’il connaissait depuis vingt-huit ans et qu’il redécouvrait petit à petit, avec d’autres personnes, pour une autre vie.
Ses iris sombres essayèrent de ne pas se perdre dans les traits du silencieux, sans y arriver totalement. Elles détaillèrent son air grave, ses gestes pour se protéger du froid qu’il amenait lui-même sans le savoir, puis son être tout entier qui changea du tout au tout pour des mots amusés. Mots qui le firent rougir, quoi qu’il puisse faire pour s’empêcher un tel désagrément. Il se mit à chercher les siens, mais ces fourbes s’étaient cachés dans les recoins de son cerveau lorsqu’il avait posé toute son attention sur son interlocuteur, un acte lâche qu’il essaya de prendre du bon côté puisqu’il lui évitait de prononcer des idioties, de se confondre en dires maladroits, en balbutiements prononcés du bout des lèvres sans conviction, parce qu’il était heureux d’entendre cela de lui, et qu’il faisait là un bien beau nigaud avec des airs de cette jeune femme qui l’avait pris comme victime tout à l’heure – et encore en cet instant, d’ailleurs, elle devait sûrement le chercher avec toute la conviction qui la caractérisait, et cela rendait fébrile le matelot, rien que d’y penser. Il essaya donc de justement ne pas y songer – à elle et son hydromel et ses yeux qui pouvaient les voir – chose qui rata bien entendu puisque Sinbad mit le sujet sur le tapis avec tout le tact qu’il possédait. "Hansel Denougatine prince de Yasen. Ce rôle t'irait à ravir j'en suis convaincu, de plus si je ne m'abuse, une demoiselle cherche à te faire tomber sous son charme, tu ne devrais pas la faire attendre plus longtemps. Ce n'est pas poli." Au moins avait-il retrouvé sa langue, ainsi que son espièglerie aussi légendaire que la malchance qui lui collait à la peau. Ce soir-là, c’était le prince de Yasen qui se sentait parfaitement malchanceux, et parfaitement pas prince de Yasen, par ailleurs. S’il avait été de ces nobles, il se serait permis de n’inviter que Sinbad et quelques musiciens. Idée qui le séduisait maintenant qu’il y songeait, bien qu’elle lui inspire une peur atroce, à bien y réfléchir. "Ceci étant, je peux la comprendre, je n'ai pas l'impression d'être face à un corsaire. Peut-être devrais-tu songer à te fondre dans la masse bourgeoise ?" Le capitaine parti sur sa lancée, son martyr ne put que se mordre l’intérieur de la lèvre en essayant de sourire, ou de ne pas sourire, il ne savait plus très bien. Il ignorait tout autant si ce que lui disait son aîné devait être pris comme un compliment ou juste comme la taquinerie toujours de mise – ou presque. Il y avait mille façons d’interpréter les faits et gestes du pirate roi d’un monde qui n’était pas à lui mais qu’il gouvernait tout de même, parce que l’océan, s’il ne pouvait être apprivoisé par le plus puissant des régents, se laissait faire par le plus roublard. Le miroir bleuté n’était pas le seul, d’ailleurs. Les personnes, Sinbad les avait de la même manière. Et il n’en était même pas le responsable. Lui n’avait pas besoin de porter tel ou tel costume de belle facture pour dégager une aura particulière.
Croisant ses mains afin de se protéger du froid, Hansel se risqua à un regard vers la porte qui menait à leur cachette de fortune pour remarquer que personne n’avait eu l’idée de le suivre. Peut-être était-il un peu paranoïaque sur les bords, trop angoissé à l’idée de ce qui pourrait arriver de dangereux pour pouvoir songer à ce qui pourrait être potentiellement agréable. C’était complètement idiot. L’humain avait cette fâcheuse manie de briser tout ce qui était beau, pour faire arriver en masse les problèmes comme s’il n’en avait pas déjà assez. Ne pouvait-il pas décider au moins une fois de ce qui se passerait ou pas ? Lui, Hansel Denougatine, petit être insignifiant, pouvait-il se permettre de telle flânerie qui compromettait sans l’ombre d’un doute son statut humain ? La permission, il se la donna lui-même. Oui, il n’allait pas attendre un malheur pour commencer à se remettre en questions vis-à-vis de ses actes. Si ? "Au diable la politesse." murmura-t-il avec une légère grimace mi-amusée mi-sérieuse, en réponse au capitaine si souriant qu’il en devenait encore un peu plus beau, et pas moins terrifiant. C’était quelque chose, de se retrouver à côté de lui après tout ce temps, et de pouvoir lui parler seul à seul, de tout et de rien, d’avoir la possibilité de tout aborder, alors que ça ne lui avait pas été autorisé durant des jours entiers sous prétexte qu’il y avait foule.
La foule. Le pire ennemi d'Hansel Denougatine.
D’abord la foule de sentiments.
Et puis la foule de personnes.
Il s’y faisait petit à petit – on se faisait à tout.
"Je ne suis ni un bourgeois ni un grand flibustier, Sinbad." rajouta-t-il après une seconde silencieuse, le souffle coupé, comme arraché de la grande horloge qui n’était plus qu’un mot sur un objet sans grande valeur lorsqu'il se trouvait en présence du capitaine. Il aimait cela. Il aimait pouvoir prendre son temps pour dire les choses, et être empressé par l’instant éphémère, au risque de le voir s’envoler. Il aimait sortir d’un univers qu’il connaissait – en parti du moins – pour en rejoindre un autre, tout neuf, tout beau, prêt à être découvert et pourtant indomptable pour un être tel que lui. Oui, il aimait être avec Sinbad. Cela faisait peur, peut-être, mais c’était quelque chose, effectivement, à défaut d’être nommable. "D’ailleurs pourquoi faudrait-il être exactement l’un ou l’autre ?" qu’il reprit en haussant les épaules, parce qu’il se sentait bien comme l’entre deux, celui qui était là mais qu’on ne nommait pas non plus puisqu’on ne savait pas bien comment le faire. Il y eut un petit sourire de la part d’Hansel, tandis que ses yeux revenaient à leur point de départ, comme aimantés à ceux de son supérieur.
Il ignorait comment se comporter avec lui, alors il souriait.
Tout son être le trahissait, il n’était pas réellement le fautif dans l’histoire – l’idiot. Sa conscience lui disait de garder ses distances, ses jambes de franchir l’écart qui les séparaient encore, et son cœur lui-même s’occupait de battre à tout rompre et c’était déjà largement suffisant pour lui. Les mots qui franchirent le seuil de ses lèvres furent donc finalement aussi indécis qu’Hansel lui-même. Mais il essaya de faire avec tout ça. Y parvint même à sa manière. "Et je crois plutôt qu’elle me cherche tout simplement. Je l’ai un peu fui c’est vrai mais…" Ses sourcils froncés, il secoua imperceptiblement la tête. "Je n’avais pas envie de l’entendre me raconter sa vie, et de me faire assaillir de ses questions." Ses traits redevinrent lisses, pour esquisser un sourire léger. "J’en ai déjà bien assez moi-même pour en rajouter." continua-t-il comme pour lui-même. Sinbad n’était pas dispensé de la vérité non plus. Son matelot se doutait qu’il savait parfaitement qu’il était la cause de tous ces questionnements tortueux, mais il avait voulu le dire à haute voix, pour lui comme pour le capitaine, parce qu’après tout, il le pouvait. Il n’y avait pas une règle qui disait que quand deux bouches s’étaient scellées dans un baiser, elles étaient alors en mesure de tout s’avouer ? Denougatine aurait bien aimé pouvoir vérifier cela. Ou le savoir d’instinct. Ou faire fi des règles. Mais ne faisaient-ils pas tout cela en même temps ? Il se mordit la lèvre inférieure en jetant un regard à l’horizon qu’ils pouvaient admirer alors qu’ils avaient choisis de se regarder, puis se remémora ses propres mots. Au diable la politesse. Son corps appliqua ces dires sans son aide – ni aucune consultation au préavis de sa raison. Il ne lui fallu donc qu’une demi-seconde pour se tourner vers le prince des sables, et cet infime geste amena son esprit à le déplacer tout entier. "Le pire est qu’elle me cherche encore,  même si j’imagine que ça s’apparente plus à une traque qu’autre chose." A sa hauteur, Hansel releva finalement son visage vers celui du pirate, sa phrase terminée comme en suspend. Il y avait un et puis, dans son regard. Et son souffle qui se mêla au sien se chargea de la suite, avec cette inconstance qui le caractérisait. Même lui l’était, timide, mais cela n’empêcha pas ses lèvres de se déposer sur les siennes en un baiser et son cœur de faire de joyeux bonds dans sa poitrine. Qu’il devait être étrange à voir, là, Hansel, a embrassé son capitaine comme s’il était oppressé par le temps, ce qui n’était sûrement pas un mensonge. Mais de toute manière, personne ne le voyait faire. Juste Sinbad et lui. Et c’était bien ainsi. Les moments agréables n’étaient pourtant pas éternels, surtout ceux-ci, c’est pourquoi il se détacha après quelques instants et rouvrit ses paupières qu’il avait clos comme pour ne se rappeler du moment qu’avec le sens du toucher. "J’avais envie de faire cela avant qu’elle ne me trouve." Un murmure envolé dans le froid de Yasen, qui le fit sourire et le réchauffa de l’intérieur.
Eleanore pouvait bien cesser sa traque ou débarquer sur le balcon, il n’en avait cure.
Il était dans un endroit où elle ne le trouverait pas.
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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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hansel ☾ seven devils. EmptyDim 9 Nov - 16:00




Hansel et Sinbad
    Magnifique démonstration de ce qui saute aux yeux.

Se sentir bien avec quelqu'un, c'est une chose, se sentir encore mieux avec elle, c'en est une autre. Sinbad pourrait affirmer sans hésitation qu'en compagnie de son second il se sent protégé. Qu'avec Lorcan à ses côtés il est plus apte à sourire, et qu'avec Shéhérazade il se sent revenir des années en arrière. Chacun fait son effet comme il peut, c'est unique à chaque personne qu'il côtoie. Y'a encore quelques semaines il pouvait se dire qu'avec Hansel il se sentait tout bonnement revivre. Actuellement, il ne saurait plus mettre de terme exact sur le pourquoi du comment, c'est comme ça, c'est tout. La proximité fait que son coeur s'emballe un minimum, qu'une chaleur étrange s'empare de son corps et que même ses pensées ne semblent pas logiques. Plus rien ne l'est maintenant. Faut dire ce qui est, c'est totalement de sa faute, de là à en mentir, jamais de la vie, néanmoins il n'est peut-être pas encore prêt pour se dire que c'est plus qu'un baiser, que ça signifie une autre chose qu'il n'arrive plus à assumer - sous peine de faire souffrir autrui. Il veut pas qu'Hansel fasse partie de ce macabre tableau de chasse qui enchaîne les amours brisés du capitaine qui n'a jamais su trouver le bonheur, alors que celui-ci était toujours sous ses yeux. Il avait trouvé un moyen de se crever les prunelles pour ne pas le voir, faire comme si et filer en douce, tel le voleur qu'il est. Partir pour mieux revenir ? C'est à croire qu'avec sa première histoire, ça se fait, cependant pour ce qui est des restes, c'est une autre. Avait-il été marié que son épouse était morte quelques jours plus tard, il avait été enterré vivant, avait tué, un monstre, il était similaire à une bête sanguinaire sur cette île bien trop étrange pour lui. Il lui avait passé la bague au doigt par défaut, avait fait fit du reste et même des émotions qui lui traversaient le corps, il voulait croire qu'il pouvait avoir un futur avec cette donzelle. La maladie l'avait emporté peu avant qu'il ait l'illumination. Et ç'avait été un de ses voyages, là où les veines se déchirent, quand les os se brisent et que les pertes s'accumulent à l'instar d'un tas de sable jusqu'à ce que celui-ci frôle le ciel. Est-il donc destiné à faire naître des larmes ? A causer la perte de quelqu'un parce qu'il a eu le ridicule espoir de fonder quelque chose avec cette personne ? On ne se refait pas, on est maudit ou on ne l'est pas. C'est évident. Sinbad ça rime avec poisse, malchance, malheur, déshonneur. Il voudrait pas contaminer ceux qui s'acoquinent de la personne qu'il est. Faut pas s'attacher à lui, sous peine de se mettre la corde au cou - invisible forcément, ce ne serait pas si amusant sinon. « Au diable la politesse. » Par cet unique murmure qui lui refile des frissons, il peut en déduire qu'il ne souhaite pas retrouver la jolie rouquine au regard de braise, il veut la fuir, rien que pour lui. Et c'est déjà bien trop d'attention pour un homme qui ne mérite pas plus qu'une gifle en pleine gueule. Fronçant vaguement les sourcils, un sourire toujours discret collé sur le visage, il est étonné d'entendre de telles paroles venant de la bouche de son cadet. C'est pas son genre. Il change, il évolue. Qu'est-ce qui a bien pu lui donner une telle assurance ? Il s'en doute, néanmoins il ne veut pas s'attirer les honneurs pour une possibilité qui pourrait s'effacer d'une seconde à l'autre. Les instants où l'on se sent fort, ils sont bien nombreux, toutefois ils s'effilochent en quelques secondes, faisant renaître en nous la véritable identité - ou la fausse. Chez un type comme Denougatine, la bienséance est de mise, autant que la timidité et l'appréciation par défaut. Il peut pas vraiment dire concrètement à quelqu'un qu'il peut pas se le farcir en peinture, il sera plutôt dans une optique d'un coup dans le dos. Bien évidemment ça lui rappelle la course ayant eu lieu dans les rues de la capitale pour filer la garde royale, un Potté attrapé, une engueulade et un Sinbad déchaîné, son bureau avait subi son courroux vengeur et toute sa déception. Même si c'est loin, un petit pincement au coeur persiste. Au moins, il sait que dorénavant les fausses espérances ne sont pas pour lui, qu'il doit se faire une raison : Hansel n'est qu'un homme, ses défauts se mêlent à ses qualités, autant que ses forces et faiblesses. « Je ne suis ni un bourgeois ni un grand flibustier, Sinbad. » C'est là, à cette seconde présence, qu'enfin l'aîné percute que la relation a radicalement changé. On oublie le titre honorifique alors ? On laisse le rang de côté pour commencer les familiarités ? De capitaine à Sinbad, il n'y a qu'un pas, et seulement très peu sur son navire sont autorisés à pouvoir le nommer par son prénom. Ils se résument au chiffre de deux. Kale et Lorcan. L'un est son ami d'enfance, l'autre un proche de longue date. Mais, Hansel, lui, qui est-il exactement pour pouvoir se permettre une telle offense ? Sa mine réjouie se perd un peu pour devenir curieuse, lui lançant un regard digne d'un questionnement muet, il n'en rajoute rien si ce n'est une surprise visible par le biais de ses traits quelque peu déformés. « D’ailleurs pourquoi faudrait-il être exactement l’un ou l’autre ? » Parce que les choix sont définitifs. Quoi que, il pourrait avoir raison. Pourquoi pas être les deux après tout ? Un Robin des bois encore mieux que l'original, pouvoir se vanter de belles parures tout en étant une légende réputée des mers. C'est amusant. Bien qu'il ait du mal à se faire une image définitive du matelot mélangeant les deux genres, telle une bête hybride, il pourrait le surprendre - comme toujours, pour changer un peu. Allons bon, s'il n'est ni l'un ni l'autre, s'il est un mélange, que pourrait-il être ? Un sorte d'amant qui ne se qualifie pas ? Bon sang. Secouant un peu sa tête pour chasser cette idée qui lui traverse, il reste son employé. Ou plus. Ou moins.
Hansel, c'est que ce prénom commence à le désespérer.
Sinbad se doute qu'il n'a pas terminé son interminable explication sur le pourquoi du comment il ne devrait pas aller revoir sa compagne. C'est compréhensible. En bon gentleman on fait toujours abstraction de l'ennui pour continuer de sourire à la jolie jeune femme qui nous accompagne, quand on peut s'en détacher pourtant, on ne se fait pas prier plus longtemps. Fort heureusement, ce soir ce n'est pas le mercenaire qui est la mascotte de cette soirée froide, c'est bien un autre qui lui pique la vedette - pour son plus grand plaisir. « Et je crois plutôt qu’elle me cherche tout simplement. Je l’ai un peu fui c’est vrai mais… Je n’avais pas envie de l’entendre me raconter sa vie, et de me faire assaillir de ses questions. J’en ai déjà bien assez moi-même pour en rajouter. » Déglutissant quelque peu, sa lèvre inférieure est encore une fois torturée pour des raisons obscures. Plus la nervosité que l'excitation, c'est un fait. Bon, c'est sûr il s'attend à tout, à des questions idiotes comme très pertinentes ou la pire qui puisse exister. M'aimez-vous ? Celle qu'il ne veut pas entendre, de toute manière, c'est trop tôt pour le dire. Un baiser ce n'est rien que deux bouches qui se frôlent, se touchent, se découvrent, ça veut rien dire, ça peut être l'arme des ivrognes pour finir dans la couche d'une jouvencelle farouche. Mais, le plus clair du temps c'est pour témoigner d'une affection ou pour essayer de mettre du baume au coeur. Qu'est-ce qu'il a voulu faire le Sinbad dans ce cas précisément ? Il sait pas, il a juste répondu aux pulsions d'un palpitant très gauche qui ne sait plus quel chemin prendre aisément. Lui qui ne réfléchit pas plus longtemps. Lui qui sait à l'avance. Il est pris sur le fait, comme un rat dans son trou et il attend sa sentence sans broncher. « Le pire est qu’elle me cherche encore,  même si j’imagine que ça s’apparente plus à une traque qu’autre chose. » Sauvé, il passe à un autre sujet, il peut donc recommencer à souffler sans la moindre encombre. Durant l'espace de quelques secondes seulement. Tout bonnement parce que la suite, il ne l'a pas vu venir, il ne s'est même pas demandé s'il en était capable, dans l'esprit du Septmers, Hansel n'était pas capable d'une telle chose. Pourtant, il le fait. La chaleur qui se propage, les lèvres qui se frôlent à nouveau, ce baiser chaste et en même temps si discret qui ne dure que très peu. Il arrive pas à y répondre, il arrive pas à y prendre part sous l'étonnement qui prend part à sa carcasse. Il l'a fait. Le brun sait donc ce qu'il veut, autant que l'aventurier aux iris clairs. Son souffle se coupe, son estomac se serre, mais pour cette fois-ci ce n'est pas tant désagréable, au contraire, ça ne réveille même pas ses cicatrices endormies qui lui lâchent la croupe une fois pour toutes. « J’avais envie de faire cela avant qu’elle ne me trouve. » Il doit être un peu cinglé, totalement inconscient de faire ce geste alors que des invités passant dans le couloir pourraient les voir. Il cherche. Il veut. Il aura. C'est le coeur de Sinbad qui panique qui parle à sa place, il pompe trop de sang, ne fait qu'un tour dans ses veines qui se rejoignent en une immense pelote de nerfs qui réagit selon ses envies et non pas selon la conscience. Papillonnant des cils à l'instar d'une Duchesse estomaquée face à une scène inattendue, un sourire tendre prend place sur son masque stoïque. Il réagit sans parler, il préfère les mouvements aux dires qui ne servent plus dans ce cas-là. Une main se glisse sur le torse d'Hansel pour le pousser contre le mur à quelques mètres de l'entrée. Une fois que son corps bute contre le marbre, son autre main libre passe sur la joue du mousse, la caressant du pouce un instant il la redresse pour la glisser dans sa tignasse indomptable et pourtant si sage sous la lune. « Sinbad ? Ne suis-je donc plus ton capitaine, Hansel ? Au diable les politesses comme tu as pu le dire ? » Il le prend au mot. Il est possédé par un démon rêveur qui a jeté par dessus bord tout bon sens dont il est capable. Il devrait pas. C'est qu'un môme. Il devrait pas. C'est qu'un débutant. Il devrait pas. C'est un coeur trop pur pour être souillé par un tel amour - ou ce qui semble l'être. Il devrait pas. Il devrait pas. Il le fait pourtant. Ses paupières se ferment à l'instant de l'impact, un baiser, encore, le second de la soirée, cette fois-ci plus franc, passionné si bien qu'il en serre ses bouclettes entre ses doigts, son souffle est court, chaud, lui faisant oublier les flocons de neige qui s'étalent sur le paysage, lui donnant une dégaine de gâteau grandeur nature. Bon sang ce qu'il se sent bien. Il gère plus rien. Il part au quart de tour, et ça doit faire au moins une bonne décennie qu'il n'a plus voulu succomber à de telles fioritures. Il en a besoin, comme tout être humain peuplant le royaume. Besoin de contact humain, plus que des sourires, plus que des paroles qui s'évadent dans les airs et résonnent dans le temps. Il a besoin de choses similaires à cette embrassade qui s'éternise. Il veut plus le lâcher. Il veut plus s'en séparer. Son front collé au sien, son nez frôlant vaguement l'autre, c'est un peu de vapeur qui signe la fin de cette dégringolade vers des émotions mortes. Inspirant longuement, un rire délicat lui échappe du coin des lèvres, perdu dans le noir, il rajoute en un murmure.  « Je jurerais soupçonner une once de rancoeur envers cette jeune femme, la pauvre, elle qui souhaite juste t'avoir dans son lit l'espace d'une nuit. » Est-ce qu'il y croit ? Est-ce qu'il la plaint vraiment ? Pas spécialement. Il joue, il s'amuse, reste espiègle peu importe la situation, surtout quand il s'agit de faire tourner en bourrique Hansel. Il aime ça. Apprécie, comme pouvoir lui offrir un peu de bonheur. Enfin ses yeux revoient un horizon et pas n'importe lequel, son visage est proche du sien, ses mains restent calées là où elles sont, figées. Détaillant ses traits dont il ne peut se lasser, à son tour son esprit est bien trop tourmenté pour l'heure. Qui est-il pour lui ? Dans les deux cas, cette interrogation marche et fait sensation. Il en sait rien. Il a même pas un semblant de réponses à lui donner. C'est dans ces moments-là qu'il peut affirmer se sentir profondément ignare. Il connaît l'océan, sait les dangers qui pullulent à gauche à droite, toutefois quand il faut parler de concrétisations dans les relations humaines, ce n'est plus de son gabarit. Il le fait au gré du vent. Il se laisse porter, et si ça n'était pas le cas, il ne serait pas le Sinbad Septmers que la populace admire - ou déteste. « Que veux-tu ? Hm ? » Soupçonneux, sérieux tout en mêlant à ceci un bien-être qu'il n'arrive pas à dissimuler. « Que cherches-tu exactement ? » A vous faire perdre la boule capitaine. A vous rendre complètement timbré monsieur. A faire éclater le peu de coeur qu'il reste dans votre torse mon cher Sinbad. A le prendre, à le dévorer, à n'en faire qu'une bouchée. Je cherche à vous faire revivre. Redonner un souffle à quelque chose qu'est mort en lui.
Et le pire, c'est qu'il y arrive.
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hansel ☾ seven devils. EmptyMer 12 Nov - 20:44




Sinbad et Hansel

et tout devient clair. j’aimerais pouvoir te montrer cette clarté. ne t’inquiète pas tout va bien. tout va foutrement parfaitement bien

Hansel, c’était le calme. Du duo Denougatine, on aurait même pu dire qu’il était le plus réfléchi des deux orphelins, celui qui prenait le temps d’analyser la situation,  qui ne fonçait pas tête baissée et qui jamais, ô grand jamais n’agissait sans peser le pour ou le contre de ses actes. Pourtant ces grands fondements se détérioraient à mesure que le temps passait, et il pouvait à présent les compter, les mois de négligence. Ils étaient à présent au nombre de quatre, et semblaient être les premiers d’une longue lignée qui alliaient idioties en tout genre et manque profond de bon jugement. Cela avait commencé par des envies soudaines de voyages extraordinaires à vivre au lieu de rêver, pour finir par chercher à tout prix les lèvres de son supérieur pour il ne savait quelle raison obscure. Le pire était que ça allait continuer, parce qu’il la connaissait parfaitement, cette raison. Et qu’elle entamait sérieusement son bon sens naturel en le jetant par-dessus bord, puisqu’il fallait bien faire de la place après tout. S’il n’y avait eu que cette jugeote qui l’abandonnait. Non, bien sûr que non, cela aurait été trop demandé. A la place, sa raison, sa volonté d’être honnête, son palpitant dont il se servait pourtant bien, tout ce qui lui appartenait s’était faufilé dans les mains d’un pirate. En quatre minuscules mois. Alors Hansel n’était plus calme, parce que cette vérité faisait délicieusement peur. Elle prenait un malin plaisir, d’ailleurs, à lui tordre les entrailles sans pour dépasser les limites humaines en matière de souffrance – le matelot avait appris au cours de ses périples que ces dernières pouvaient s’allonger à l’infini -  mais juste assez pour le faire fléchir, sans l’achever complètement, puisque comme il le savait pertinemment, elle n’en avait pas fini avec sa petite personne de rien du tout, que le destin avait fait débarqué dans un univers d’horreur féérique en lui disant simplement « maintenant, débrouille-toi, tu dois avancer, tu connaitras des gens qui t’aideront ». On ne lui avait dit à aucun moment que ces derniers seraient en mesure de causer sa perte autant que de le porter vers le haut. Mais il aurait dû s’en douter après tout. N’était-il pas Hansel le réfléchi ?
Il en doutait étrangement à présent que des paroles qu’il n’aurait jamais pensé être siennes s’étaient glissées à l’extérieur de sa bouche pour affronter le monde l’espace de quelques secondes – ou d’une éternité -, et finalement s’éteindre dans deux souffles entremêlés. Surtout lorsqu’il se rendit compte qu’il ne regrettait même pas son geste. Cela annonçait le début du déclin. C’était approuver ses actes, aussi mauvais fussent-ils. C’était ce qui devait bien arriver, à un moment donné. Parce que l’assassin finissait toujours pas se trouver des excuses. Parce que le martyr se laissait aller, résigné. Parce que le lapin apeuré ne fuyait finalement plus, et attendait sa sentence. Parce que l’adulte oubliait ses rêves d’enfant. Mais dans ce cas-ci, était-ce réellement mal ? Hansel se le demandait encore. Cela faisait peut-être de lui un idiot un peu plus idiot qu’il ne l’était déjà, et non pas un peu moins stupide qu’il l’avait été lors de sa venue au port. Son jugement à lui, faussé, se mêlait au possible jugement des autres, et il n’était même pas capable de déterminer qui de l’un ou de l’autre il revenait d’avoir raison ou tord. Parce qu’il était trop lâche pour oser faire face aux bonnes mœurs environnantes, et transporter par de si beaux sentiments pour accepter sans broncher les pensées étroites d’êtres qu’il n’avait même pas envie de connaître.
Hansel, il lui manquait l’assurance. Hansel, il lui manquait la force, parce que même si on lui avait appris que dans la vie il était plus important de se sentir fort que de l’être, l’avoir lui aurait au moins épargner les bredouillements et l’envie de s’enfuir en murmurant un poli « désolé pour la gêne occasionnée, je ne recommencerais plus. »  Ce fut bien ce qu’il pensa dire en écoutant le silence qui se propagea lorsque sa folie passagère calmée l’autorisa à user de ses méninges – sans bon escient aucun. Il se prit à observer la réaction de Sinbad, plus qu’à y participer, et ceci coupa son désir de fuite pour d’autres, peut-être un peu moins censés. Après tout, ce n’était pas lui que le capitaine faisait reculer plus loin si proches que leurs gestes auraient pu s’apparenter à une danse éphémère qui se termina non pas par une révérence mais par le contact froid de la pierre contre le dos d’un Hansel aussi déboussolé qu’à l’habitude ? Si ? Et voilà qu’il recommençait, son cœur. Avec ses battements trop précipités, ceux qu’il ratait maladroitement et les autres qui tambourinaient si fort dans son enveloppe charnelle qu’il constituait à lui tout seul un orchestre jouant une musique venue d’autres contrées. Afshin, bien sûrement, ou peut-être Yasen. Un cœur qui possédait une volonté propre. Alors qu’Hansel n’en avait même plus lui-même.
"Sinbad ? Ne suis-je donc plus ton capitaine, Hansel ? Au diable les politesses comme tu as pu le dire ?" Il aurait voulu lui répondre que si, bien sûr, mon capitaine, mais ça n’empêche pas. Regardez-moi, vous l’avez toujours été, et pourtant d’autres choses ont changé. Il aurait aimé pouvoir lui dire tout cela, mais n’en n’eut pas le temps, et de toute manière il préférait se perdre sur les lèvres du brigand des mers que des mots vains. Même s’il se sentit soudainement pris au piège, spectateur de cette scène secrète plus qu’acteur. Immobile, coincé contre la pierre gelée et le cœur brûlant du prince des pays désertiques, le matelot songea un court instant à la folie qui les caractérisait, noyée dans son sang qui chantait bien vivant, sans être mêlé aux larmes salées, pour une fois. Puis ses pensées dérivèrent lentement, et ses yeux se rouvrirent pour ne voir que Sinbad dans la semi-obscurité, à l’instar d’un tableau clair-obscur qui aurait été fait sous une impulsion non contenue, et dont le résultat final aurait été de l’essence pur d’une émotion forte qui prit Hansel à la gorge sans qu’il puisse s’en dépêtrer, alors qu’à ses oreilles le rire de son bourreau se faisait bien entendre. Ce genre de rire qui n’appartenait qu’à lui, comme une balafre dans la nuit noire, et qui ne manqua pas de faire sourire l’échoué. "Je jurerais soupçonner une once de rancoeur envers cette jeune femme, la pauvre, elle qui souhaite juste t'avoir dans son lit l'espace d'une nuit." Ses yeux se baissèrent une demi seconde sur ses chaussures, pour se relever vers ceux du capitaine, trop près pour mettre à l’aise, trop pour être ignorés. Sa voix se fit muette tandis que ses mains hésitaient à effleurer la légende, pour il ne savait quoi. Il avait raison, comme d’habitude. Il se moquait de lui, comme d’habitude aussi. Et Hansel commençait à comprendre comment le pirate fonctionnait, quels mots il utilisait pour ceci, quels gestes pour cela. Le problème était que trop d’informations nouvelles venaient chaque jour se placer à la suite de la liste déjà longue comme la vie de Septmers que le matelot avait pu dresser sur lesdites habitudes, ce qui ne manquait pas de lui faire perdre la tête. Comme si cela pouvait le déranger. C’était plutôt la possibilité que ladite jeune femme arrive pour détruire ce moment suspendu qui l’exaspérait. De Sinbad il voulait tout savoir. Et le temps que cela prendrait ne lui faisait pas peur. Et les questions sans réponses qu’il lui poserait, et le mal qu’il engendrerait, et le possible bonheur, parce que l’un allait de paire avec l’autre, tout cela il l’acceptait. Il le voulait, parce que tout convergeait en un seul et unique point, avec autant de force que les planètes autour du soleil. "Je vous veux vous."
Parce que Sinbad la lui donnait, cette force qu’il ignorait posséder. Il ne la lui avait pas apportée sur un plateau d’argent, et par nombreuses étapes il avait dû passer afin de la décrocher – des étapes successives, ou qui se chevauchaient sans explication parce que c’était ainsi qu’était la vie. Maintenant seulement, Hansel la ressentait. Il ressentait tout cela. Et ça le tuait pour le faire revivre autrement.
Son murmure se dissipa dans les flocons qui commençaient sérieusement à envahir Yasen de nuées blanches, et ses paumes de mains finirent par se perdre sur le torse écarlate du capitaine afin de remettre son veston correctement, et peut-être de se raccrocher à quelque chose. Il eut un mince sourire baissant un peu la tête, gêné de ses paroles, qu’il tenta d’expliquer alors que tout était dit. C’était un fait vérifié : Sinbad lui faisait faire n’importe quoi.
"Enfin… Je veux dire, pas vous… Enfin si. Mais…" Les bribes de phrases revenaient, comme toujours, et ses joues légèrement rougies se découpaient dans la clarté de l’instant, peut-être comique, ou tragique, selon le point de vue. Quelle idée de vouloir expliquer ce qu’il ressentait. "Capitaine ou pas." Une grimace vint se peindre sur son visage d’enfant, un peu plus adulte qu’à l’ordinaire, et pourtant encore innocent, tandis que ses prunelles se relevèrent doucement vers lui "Hm, ça pouvait être mal interprété. » Et pourtant c’était exactement ce qu’il avait voulu dire adroitement sans y arriver. La malédiction d’être Hansel Denougatine. De sa gorge ont entendit un petit rire timide, mais son front demeura tout contre le sien, comme si un simple contact pouvait le réchauffer tout entier. "Mais faites-en ce que vous voulez. » continua-t-il beaucoup plus sérieux, les lèvres pincées.  
Faites-en ce que vous voulez, de mon amour, capitaine.
Brûlez-le, sauvez-le, ce n’est plus mon problème,
Parce qu’il est maintenant à vous, capitaine.
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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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hansel ☾ seven devils. EmptyMar 18 Nov - 21:46




Hansel et Sinbad
    Magnifique démonstration de ce qui saute aux yeux.

Le sens de la vie prend différentes dégaines. Le sens de la vie on se le pose, au moins une fois dans l'existence. Que ce soit le matin ou durant la nuit, y'a toujours cet instant de doute où fixer un point invisible devient une évidence, tout en ayant une incroyable réflexion quant à ce sujet qui peut parfois et bien souvent pousser aux larmes. Des tas en sont morts à vouloir trouver ce fameux sens qui les torture, certains sont devenus complètement barges. Quant au reste indestructible, ça les détruit petit à petit. Sinbad, il se l'est souvent posée cette question. A quoi bon vivre quand on sait pertinemment que la mort viendra ? Permettre un enfant à voir le jour, c'est à la fois le condamner. Toutefois, c'est en culpabilisant qu'on oublie de voir les bons côtés qui caractérisent si bien les êtres qui peuplent les terres de Fort Fort Lointain. Ils sont là parce qu'ils ont été conçus avec un certain amour, parfois par envie de pouvoir, souvent parce que c'était une erreur. Malgré tout, c'est en grandissant qu'ils se rendent compte de la palette de sentiments qui s'étale sous leurs yeux. Un coup la haine, l'autre fois la peine, un beau jour d'été ça peut être le coeur qui palpite. Y'en a beaucoup qui affirment que le sens de l'existence c'est de finir avec une autre personne jusqu'à la fin de ses jours - elle oublie souvent de préciser que ça ne se termine pas toujours bien - d'autres murmurent qu'il faut faire avec, que certes c'est un fardeau mais que néanmoins, il faut s'y acoquiner pour savoir sourire aux différents évènements qui tombent sur le coin de la figure. C'est des surprises, c'est de l'amusement autant qu'un pur désespoir. La loi de la jungle, l'homme contre l'homme ou plutôt il serait mieux de souligner que l'homme contre son propre coeur paraît plus logique. Le plus fort gagne toujours, réussi à passer les années sans se soucier du temps qui passe, les plus faibles quant à eux ils ont le choix, soit ils partent en premier, soit ils se donnent la peine de s'offrir une chance. Les drames se font alors moindres, à l'instar des bêtes parlantes qui disparaissent petit à petit à cause du charnel. Y'a pas de bonne ou de mauvaise réponse, y'a que des suppositions qui torturent encore plus l'esprit qui dans une danse embrasée se laisse dévorer par ce feu destructeur qu'est la manière de voir le paysage à travers des yeux tantôt innocents, tantôt vicelards. Chacun son point de vue. Ils peuvent se mélanger, ça dérangera personne, pas même le capitaine qui pour son plus grand étonnement se surprend à changer d'avis aussi facilement que de chemise bouffante. Un coup il s'associe à la fatalité, l'autre le positivisme, et vice-versa jusqu'à ce qu'il n'y pense plus. Pour les plus romantiques, c'est l'amour qui prime avant tout. Que pourrait-il en dire de cela ? Outre le fait qu'il a aimé à outrance une seule fois dans son existence, jusqu'à imprégner son sang d'un poison irréversible. Il en souffre pas extérieurement, c'est l'intérieur qui se pourrit et lui fait perdre le peu de raison qu'il lui reste. La lucidité c'est plus vraiment dans ses principes premiers, oh bien sûr quand il s'agit de ses hommes, il est le plus sérieux du monde, pourtant quand il faut explorer d'autres horizons, il divague, part loin, jadis lorsqu'il était encore assez bête pour croire qu'il allait rentrer entier de ses voyages. Qu'il était bête, qu'il était stupide, ce doit être encore un peu le cas aujourd'hui, surtout vue la situation qui lui échappe, file entre ses doigts. Il pense l'attraper, malgré tout ça file, c'est que du sable, ça rime bien avec Hansel, ça part aussi vite, d'un coup de vent et plus rien, si ce n'est le néant. Un être fait de chair et d'os, qui paraît à première vue si simple à avoir, cependant ce n'est que la couverture qu'il a en face de lui, pas ce qui se trouve caché derrière son mur de peau. « Je vous veux vous. » Qu'il balance comme si de rien n'était. Il doit se sentir pousser des ailes ou avoir un élan de confiance qu'il ne soupçonnait guère. Est-il donc bénéfique pour lui ? C'est qu'il en est presque touché, son sourire ne s'efface pas pour autant bien au contraire. Leurs respirations se mêlent, une chaleur doucereuse l'envahie jusqu'à le faire frémir, sans prendre en compte le vent frais qui tape sur ses joues déjà rosées par le froid ambiant. Un cocon. Une bulle qu'il ne veut exploser pour rien au monde. Il se voit devenir carrément ridicule, un peu trop idéaliste, à la manière de son cadet qui ne perd jamais ô grand jamais la face, sauf quand il commet une gaucherie digne d'être écrite dans son journal de bord. Ce soir, c'est lui le crédule au coeur aussi gros que l'océan, il dégouline d'une sensation nouvelle qui lui réapprend à respirer correctement, sans avoir besoin du sel dans son nez, encore moins dans ses rides quelque peu creusées. Il sait pas où il est. Quelque part entre le ciel et les bas-fonds brûlant de ce monde, dans un endroit où personne ne peut l'atteindre - si ce n'est celui qu'il courtise. Fronçant un sourcil sur deux, c'est attentif qu'il tend à peine l'oreille pour mieux prendre en compte les murmures d'Hansel. Il le veut lui. Il est donc décidé sur ce qu'il est. Pas n'importe qui, il aurait pu jouer au chat, à la souris, à celui qui doit attraper l'autre dans les couloirs, sans jamais se laisser prendre entre les griffes du moustachu. Foutaises. Sa faiblesse le perdra - ou sa façon hâtive de voir les choses. Après tout, il pourrait lui cracher à la figure qu'il n'est rien de plus qu'une paire de lèvres qu'il se plaît à frôler des siennes lorsqu'il en a l'envie, et rien de plus. Il pourrait se moquer en soufflant qu'il n'est qu'un amusement ou un amuse-gueule parmi tant d'autres. Ce serait mentir, et si Sinbad veut bien se mentir à lui-même, il n'oserait pas lui mettre un poids de plus sur le dos - il en a déjà trop, et comme tout être digne de ce nom, il a un seuil de tolérance à ne pas dépasser. « Enfin… Je veux dire, pas vous… Enfin si. Mais… » Il se noie tout seul le Denougatine.
Sans qu'il ait besoin de lui foutre la tête sous l'eau.
Il a beau essayer de se rattraper, le mal est fait et son supérieur en a déjà bien trop entendu pour faire la sourde oreille. Il reste dans son mutisme, attendant de l'admirer s'enfoncer un peu plus dans sa maladresse si significative. Il ne saurait dire si c'est adorable ou dépitant qu'un adulte tel que lui ne sache trouver ses mots. Personne n'est comme son second après tout, qui lui a le chic de créer des poèmes en quelques minutes, même de faire des déclarations enflammées aux donzelles qui lui courent après. C'est pas donné à tous. C'est pas inné. C'est un long travail sur sa propre personne pour pouvoir avoir un jour assez confiance, histoire de se lancer, similaire à se jeter à l'eau, peut-être glaciale sur le coup, toutefois quand la carcasse y est plongée elle s'y habitue jusqu'à ne plus vouloir s'en passer - ou dans des cas contraires, ça se laisse aller et s'éteindre. « Capitaine ou pas. » Il n'arrange pas son cas. Sinbad en a un petit rire sec en coin de lèvres, baissant ses prunelles pour s'attarder sur ses vêtements qui certes ne sont pas aussi clinquants que les siens, mais signifient une certaine prise de conscience, un effort donné pour attirer les yeux sur lui - les siens peut-être. Mains toujours dans ses cheveux, une vient pourtant se caler sur le mur juste à côté du visage de son interlocuteur qui tout grimaçant, ajoute timidement. « Hm, ça pouvait être mal interprété. » Il veut faire bien, c'est un départ à toute chose, il pourrait le prendre mal, c'est vrai. Toutefois la dimension de cette absurdité est plus légère qu'à l'accoutumée. A quoi bon hurler si ce n'est de souhaiter tout gâcher. Ce n'est pas ce que le corsaire veut, il serait plus dans une optique de modeler le temps à sa guise pour qu'il puisse éterniser celui-ci qui passe trop rapidement à son goût. « Mais faites-en ce que vous voulez. » Y'a plusieurs règles qu'il faut savoir à propos du voyageur Septmers, la première étant de ne jamais lui dire une chose pareille. C'est vrai qu'il pourrait l'utiliser à mauvais escient, qu'il pourrait interpréter malhabilement et surtout maltraiter inconsciemment. La deuxième quant à elle est plus personnelle, il ne faut pas lui offrir ses rêves les plus profonds. C'est bien connu qu'il est un briseur d'espoirs en chef, qu'un jour ou un autre il attrape les rêves pour les balancer dans la mer, espérant qu'ils ne reviendront jamais à la surface. Là, ce serait plutôt parce qu'il est égoïste, qu'il essaie de correspondre à ce que sa conscience lui marmonne à l'oreille. Et pour finir, il ne faut jamais, jamais lui offrir son coeur. Sous peine de saigner, de mourir, d'en agoniser jusqu'à ce le déclin arrive de lui-même. Son premier amour a été la preuve véridique qu'il ne faut pas tout lui donner, qu'il ne faut pas se faire à son regard de braise, encore moins à ses paroles enveloppées dans du velours, parce que vient un moment où ça se casse la figure, où ça s'évapore dans une fumée étouffante. Hansel il aurait pu juste commettre l'erreur numéro deux, pas tant les autres. Pourtant, il lui assure que ce sont les trois qu'il vient d'attraper par les rennes, sans savoir où l'animal fait de ténèbres au bout va l'emmener. Son étincelle dans le regard s'éteint, ses démons attrapent ses organes pour les tirer vers l'arrière, détaillant ses traits par pur plaisir, sa parole revient du fond des catacombes où il a vu le jour - bête entourée d'ombre, à la naissance il n'était qu'un monstre aux prunelles songeuses. « En faire ce que je veux ? Tu ne devrais peut-être pas être si confiant. » Canines à peine sorties, ses lèvres reprennent celles de son matelot d'assaut dans un énième baiser, cette fois-ci plus chaste, plus rapide, sans quitter son front dans la foulée. Ses doigts s'imprégnant du marbre gelé se crispent quelque peu. Il se rend compte, et c'est pas bon pour lui, pour eux, pour ce qu'il se met en tête. « Tu devrais même te méfier des apparences, qui sait ce qui peut bien se cacher sous ce que je suis ? Moi-même je n'en suis pas totalement sûr. En faire ce que je veux signifie bien des choses, probablement trop. » Ce qui lui laisse un immense terrain à découvrir, il aurait de quoi faire, il pourrait aussi commettre des tas de gourdes aussi immenses les unes que les autres. Il voudrait bien en prendre soin du petit bout rouge qui toque dans le torse du plus jeune, toutefois il n'est pas convaincu de pouvoir bien faire son travail, qu'il est même le pire en la matière. S'il sait réparer les bateaux, administrer des soins ou encore se vider une bouteille de rhum sans vaciller, pour ce qui est d'aller aussi loin, c'est autre chose, plus complexe, plus tordu, plus violent. « Je pourrais te détruire. » C'est pas tant qu'il souhaite lui faire peur, ou encore le faire fuir - c'est ça qui n'est pas très logique dans son esprit, c'est qu'il prévient tout en ne voulant pas que l'être apprécié file tel un voleur -, c'est juste qu'il le met en garde, c'est qu'il veut pas qu'il se fasse de fausses idées à son sujet. Pas qu'il s'enferme dans des illusions. Sinbad il est tout sauf une chimère, il est loin de convenir à ce qu'on se fait d'un magnifique prince charmant - à la rigueur il peut avoir sa carrure, toutefois son caractère il en est bien loin. Qu'il n'ait plus d'étoiles en l'apercevant, qu'il cesse de se l'imaginer perfection - alors qu'il est l'imperfection même sur le royaume. « Et ce n'est certainement pas ce que je désire. » Alors, qu'est-ce qu'il désire exactement ? Beaucoup de choses, à commencer par ce qu'il lui offre, en l'occurrence un contact aussi brûlant qu'il est salvateur. Du reste, il n'en a pas la moindre idée. Inspirant profondément pour se faire violence, il recule d'un pas léger, relâchant Hansel par la même occasion, tête penchée sur le côté, il n'a qu'un mot à lui dire pour qu'il file, il n'a qu'une phrase à rétorquer pour qu'il ne lui fasse plus croire qu'il lui offrira la lune. Il n'en est pas capable, si fut un temps il se croyait assez puissant pour le faire, la force de l'expérience a fait que maintenant il bloque toute pensée godiche quoique belle pour ne pas se faire souffrir - et éviter de répercuter ceci sur autrui accessoirement. Au fond, même si ce malchanceux fait naître trop de gouttes dans des iris qui ne méritent pas un tel sort, il ne s'en rend jamais vraiment compte, agissant toujours par ses principes auxquels il ne peut déroger - sinon où irait-il sans ses contraintes ? Pas bien loin, il serait sans aucun doute un débauché, une bouteille à la main et une catin dans l'autre. Torturant sa lèvre inférieure, un certain signe de faiblesse quand on se donne la peine de bien analyser ses faits et gestes, il peut en casser bien des choses le Sinbad, des tas, des personnes sans aucun scrupule. Toutefois, dans son entourage et dans son jardin bourré de secrets, certains arrivent à se faire une place, le poussant à le rendre plus humain qu'il ne l'est déjà. Son preux Kale, son bourru Lorcan, sa belle Shéhérazade et Hansel qu'il ne saurait nommer avec exactitude. Son intrépide, son inconscient, son risible, son touchant, ou son, juste son parce qu'il ne trouvera pas de qualificatif assez juste. Son autre, son reflet.
Son bout de coeur arraché.
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hansel ☾ seven devils. EmptyDim 30 Nov - 0:25




Sinbad et Hansel

et tout devient clair. j’aimerais pouvoir te montrer cette clarté. ne t’inquiète pas tout va bien. tout va foutrement parfaitement bien

Il y avait les regards, les paroles, les baisers. il y avait le temps qui passait et qui était en leur faveur, et puis toutes ces petites choses qui faisait que malgré tout ce qui aurait pu le faire reculer si brusquement qu'il en serait passé par dessus le balcon et même les montagnes embrumées qui les observait d'un œil songeur, en effet, Hansel était confiant. Il ne l'était pas toujours. Il n'aurait peut-être pas dû l'être en cet instant, même s'il savait à qui il ne fallait pas accorder ce sentiment si précieux, avec l'expérience, les années passées à se planter en beauté. La confiance, il l'offrait à qui il le désirait, à présent. Et peut-être qu'il y avait plusieurs sortes de confiance. Celle qu'on donnait à un membre de notre famille, à un ami, à notre employeur, à notre amour, mais tout s'entremêlait lorsqu'il s'agissait de ce qu'il avait donné à Sinbad, depuis bien longtemps. Parce qu'il était tout cela à la fois, et que c'était un fait indéniable qui s'était clarifié un peu trop rapidement au goût du cœur aveugle d'un jeune matelot qui lui aussi avait joué avec la confiance des autres, tant et si maladroitement qu'elle représentait tout ce qu'il aimait et ce qu'il détestait. Car la confiance était surfaite, il l'avait appris à ses dépends. La confiance, c'était le ciment de l'univers entier, un ciment mélangé au sang et aux larmes, de l’élixir de vie qu'Hansel était prêt à verser pour qu'elle redevienne réalité. Une réalité mainte fois piétinée, relégué au rang de mythe dans des esprits humains incapables de comprendre qu'elle était encore là, enfouie dans leurs âmes d'égarés et qu'elle était tout à fait apte à les faire sourire, malgré les jours de peine et les nuits d'insomnie, à se dire que de toute manière tout était perdu. C'était tout ce qui avait fait souffrir l'ancien confiseur lorsqu'il avait brisé la confiance de Sinbad. Il s'était senti si faible qu'il y avait cru, à la fin planifiée, au jugement dernier orchestré par des instruments de torture. Et pourtant le capitaine était ce soir bien là, à ses côtés, et il l'embrassait, en lui recommandant certes de s'éloigner de lui, ce qui ne réussit qu'à faire sourire la victime qui n'en était finalement plus. Hansel n'était toujours pas de ceux qui ne croirait plus jamais en rien, même pas à la confiance d'autrui. Il ne le serait probablement jamais. C'était sûrement insensé de sa part, car il savait quelles conséquences les méfaits humains pouvait avoir, il connaissait la trahison, le dégoût, la peur, mais aussi l'espoir, et cette petite étincelle bleutée, parfois floue tellement elle se balançait entre la mort et la renaissance, qui lui disait qu'il y avait bien tout cela dans le monde, mais qu'il y avait aussi du bon. Des personnes qui se rachetaient auprès d'autres qu'elles avaient détruites, des êtres si faibles qu'ils en devenaient courageux, et d'autres rien, parfois gigantesques, parfois plus modestes, mais pas des moindres. L'étincelle, elle était au fond de lui. Et il la savait toujours proche, peut-être juste dans sa tête, mais qu'est-ce que cela importait au final ? Elle lui donnait l'envie de sourire, et elle ressemblait un peu au capitaine lorsqu'il était si près de lui que son visage en devenait déformé, quoique toujours le même, et qu'il s'emparait de ses lèvres dans des baisers qui écorchaient les lèvres et que ce n'avait aucune importance à ses yeux, parce que ça ne faisait pas mal, de s'écorcher vif. Pas quand on le faisait de son plein gré.
Ce soir, il était en mesure d'avoir confiance en lui, et en Sinbad.
"Tu devrais même te méfier des apparences, qui sait ce qui peut bien se cacher sous ce que je suis ? Moi-même je n'en suis pas totalement sûr. En faire ce que je veux signifie bien des choses, probablement trop." C'était une rengaine que le matelot ne connaissait pas. Il ne savait même rien de tout cela. Il ignorait la destruction. Du moins, cette destruction-ci, semblable à tant d'autres, mais plus violente, plus aléatoire, parce que si on ne se remettait pas d'une immolation par le feu, cette torture-ci avait au moins le loisir d'être brève et certaine. L'amour faisait plus de ravages, parce qu'on en mourrait pas. Pas tout de suite. Il nous laissait le temps de pourrir de l'intérieur, jusqu'à la langue qui crachait des énormités et saignait abondamment. Le pire était qu'on se prévenait. On prévenait l'autre du risque. On se prévenait soi-même, parce que généralement on avait conscience du danger sans pour autant vouloir y renoncer. C'était l'une des particularités humaines. On savait. On savait beaucoup de choses, acquises au fil du temps et des découvertes faite par une espèce qui était capable de traverser les océans sans avoir de nageoires mais qui ne pouvait rien contre un cœur qui menait la barque. Hansel avait au moins la chance d'ignorer le pouvoir dévastateur de cet amour-là. Peut-être aurait-il pu ne pas être responsable de tout cela, et rejeter la faute sur Sinbad qui lui était un grand adepte des relations qui finissaient mal. Mais au fond de lui, il le savait. Depuis le début. Il fallait simplement le lui dire une bonne fois pour toute. Pour qu'il comprenne, comme un enfant qui aurait omis un fait important. Et qu'il sourisse une nouvelle fois, parce que le capitaine pouvait bien avoir dans l'idée de le lui répéter des centaines de fois le mot destruction, il n'y changerait rien. Si Hansel était un réfléchi, il n'en demeurait pas moins borné lorsqu'il avait décidé que cela en valait la peine.
La peine d'avoir de la peine. Il y songea un instant, tandis que ses prunelles s'amarrèrent aux siennes, car c'était là une place qu'elles avaient trouvé charmante, à la fois reposante et si changeante qu'elle le faisait souvent frémir, de peur ou d'autre chose, cela restait un mystère. Je pourrais te détruire. Des mots qu'il mémorisa, et qui s'imprimèrent dans son esprit, encre indélébile et invisible, qu'il savait avoir le pouvoir de resurgir aux moments les plus difficiles, pour l'énerver, le faire regretter, et le mettre plus bas que terre. Le risque était ici, palpable au dessus de leurs têtes songeuses. C'était continuer en sachant que cela revenait à se faire du mal, ou penser qu'il était encore temps de renoncer à un sentiment qui poussait Hansel au bord du précipice, avec des murmures qui lui disaient à l'oreille qu'il y aurait peut-être quelque chose en bas pour amortir sa chute, et qu'il pourrait par la même occasion avoir tout le temps de découvrir un nouveau monde. Pour cela il fallait prendre son courage à deux mains et faire le pas sur le côté. Sauter dans le vide. Et advienne qui pourra. N'était-ce pas le mot d'ordre du capitaine ? Cela pouvait devenir celui de son matelot. Cela le devenait. En fait, cela l'avait été depuis qu'il avait mis les pieds sur l’Écorchée. "Et ce n'est certainement pas ce que je désire." Il le croyait. Il avait confiance. Tout en sachant que devant lui se trouvait un dupeur. Un menteur, à l'âme du poète mais à la structure émotionnelle d'un chien errant. Il voyait cela dans ses yeux, ou du moins pensait le voir. Peut-être que c'était simplement un baume pour le cœur, un effet placebo, un sentiment pour donner du courage et y plonger en faisant fi des conséquences. Mais il voulait croire en ses mots. Les mots qu'il entendait, et ceux qui étaient dissimulés dans ses gestes et son regard où semblait s'être invité la sincérité qu'Hansel désirait de tout son cœur. "Alors que désirez-vous ?" Il avait posé la question comme on dépose une caresse, avec douceur mais envie, tandis que le bourreau le relâchait. C'était comme si la victime demandait à prendre connaissance des causes de son exécution. Une victime peut-être un peu coupable. Ou un coupable un peu victime, l'un ne revenait pas à l'autre, mais ici c'était du pareil au même.
Hansel demeura contre les pierres glacées, qui avait au moins le mérite de lui refroidir un peu les pensées, ce qui ne fonctionna pas. Il disait toujours ce qu'il pensait, même au pied du mur. "Je ne veux pas me méfier, moi." Ce fut à son tour de se mordre la lèvre, qui avait encore le goût de celle du pirate. "Pas de vous, en tout cas. Ne pensez-pas que je suis un inconscient, et surtout ne parlez-pas comme si vous étiez un monstre. J'y ai réfléchi. Je n'ai vu ni créature sordide en vous, ni compris que j'avais parlé trop vite la dernière fois." continua-t-il en fronçant un peu les sourcils, ce qui le rendait un peu plus conscient qu'il ne l'était. Mais en effet, Sinbad n'était pas un monstre. Il était juste humain, à sa manière. Mais l'humain l'était-il peut-être, finalement. Il créait des chimères à partir de ce qu'il voyait. Hansel en était même venu à la conclusion que les hommes avaient vu beaucoup des leurs se comporter comme tel. "Alors dites-moi... Dites-moi ce que vous voulez, et je vous dirais si vous êtes un monstre ou bien un humain. Et si je peux vous donner en retour ce que vous cherchez." Ses yeux étaient trop grands. On le lui avait dit, déjà enfant, à coup de dicton comme tu as les yeux plus grands que le ventre, mais ce n'était pas ce qui avait primé le reste de son existence, passé l'épisode de la sorcière aux sucreries. Non Hansel avait réellement des yeux trop grands. Si grands qu'on pouvait les voir dans l’obscurité, eux qui renfermaient tellement de sentiments contradictoires qu'ils inspiraient la peur ou faisaient de la peine.
Mais ce soir-là, peut-être était-ce simplement ceux du pirate qui se reflétaient dans les siens.
Oh capitaine, mon capitaine. C'est à vous de me faire confiance, à présent.
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FORT FORT LOINTAIN



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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
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⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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hansel ☾ seven devils. EmptyMar 2 Déc - 16:58




Hansel et Sinbad
    Magnifique démonstration de ce qui saute aux yeux.

Sinbad rimait avec bien des choses. A commencer par aventure, tout bonnement parce que en bonne légende qui se respecte, il avait dû faire ses preuves pour se démontrer digne d'un tel rang qu'il trouve toujours aussi insensé. Ensuite, il va plutôt bien avec une fidélité, non pas forcément amoureuse mais plutôt envers ses hommes, parce que le capitaine du navire fissuré ne leur a jamais promis la lune, affirmant bien que tout ne serait que dangers en veux-tu en voilà, qu'ils ne reviendraient peut-être pas de ses escales. Ils avaient tous choisi de lui faire confiance, parce que étrangement, Sinbad Septmers avait le mérite de dégager un semblant d'aura qui embobinait le bon peuple. Forcément, la souffrance était toujours la même. Actuellement, s'il n'y a toujours pas eu de pertes - hormis sa blessure improvisée - il n'empêche que chaque fois qu'il ouvre les yeux le matin, une amertume constante lui brûle la gorge, un manque de confiance en ce destin qui joue des tours. Il est loyal oui, toutefois celle-ci est souvent mise à rude épreuve. Et pour terminer, Sinbad va de paire avec agonie, le genre de souffrance qui pousse à fermer les yeux, fait naître des larmes, et ça peut venir n'importe comment ; tant physiquement que mentalement, il ne se jure pas parfait, il met en garde. Si la personne souhaite malgré tout se lancer dans une peine perdue, libre à elle de le faire, il pourra toujours se dire qu'il a tenté de la protéger. A quoi est-ce qu'il joue ? Que fait-il exactement ? Quelques semaines auparavant, il s'était retrouvé dans la tente de son premier amour, de laquelle il n'était pas sortie pendant plusieurs heures, il avait commis une sacrée erreur, qui néanmoins ne le rendait pas si coupable que cela. Bien sûr qu'il en avait été le fautif premier, toutefois il n'avait pas obligé sa belle princesse à le suivre dans ses fantaisies. Elle avait suivi, elle avait plongé en même temps que lui, et, visiblement, sa jeune recrue - plus si débutante quand on y pense - n'a pas peur de se mettre la tête dans l'eau, quitte à se noyer. Faut pas jouer avec les vagues, le corsaire est le premier à le savoir, il faut pas s'y glisser à corps perdu sous peine de se faire gober par un requin, il restera plus que les cris pour témoigner que quelqu'un a vécu ici. Que lui fait-il faire ? Les pires sornettes, au nom peut-être d'un amour qui ne verra jamais complètement le jour. Il souhaite continuer dans sa lancée, reste calé contre le mur de marbre froid, tapissé de quelques flocons de neige, étrangement et même s'il devrait lui avouer de but en blanc qu'il n'est l'objet de personne, que de toute manière il ne sortira pas indemne de cet affront, il préfère le silence plutôt que de pour une fois, dire la vérité telle qu'elle est. Il a misé sur le mauvais cheval ce petit Hansel, il a tapé sur le mauvais ballon et s'est attardé sur une fissure qui ne valait pas le coup. Les vieilles babioles plaisent, bien plus que les nouveautés semblables aux i-miroirs mis en vente ces derniers jours. Il a préféré la sagesse à l'inconscience, il a préféré un maître en la matière plutôt qu'un novice, une peau tabassée plutôt que soyeuse. Il devrait être touché d'avoir tant d'attentions, s'il fait comme si, la réalité quant à elle est tout autre ; ça l'effraie, ça le rend aussi crédule qu'un mouflet de dix ans qui veut grimper un mur géant. Sauf que dans ce cas, ce n'est pas un obstacle dont on se débarrasse, l'ancien confiseur est un être humain, capable d'éprouver des sentiments, d'agir comme bon lui semble, et ce n'est certainement pas l'aventurier des sables qui pourra le diriger à sa guise. « Alors que désirez-vous ? » La paix, la bienséance ainsi que l'oubli des pulsions qui taraudent son corps de mille et un couteaux. A priori, ça paraît plutôt simple à avoir, ça s'attrape peut-être même comme une maladie - pourquoi pas après tout -, cependant, chez lui ça sonne différemment, ce n'est pas aussi simple, il faut les facteurs pour lui permettre un tel état d'esprit. Déjà, il devrait se défaire de sa délicate Shéhérazade, ce serait un premier pas vers la liberté. Ensuite, il devrait laisser tomber ses trafics, ce qui en soit, l'aiderait à ne plus être nerveux lorsqu'il file du port à toute vitesse en compagnie de son équipage. Dans la même lignée, il devrait virer Hansel Denougatine, à ne pas en douter, ça lui ferait un poids en moins sur le dos en vue des circonstances qui ont radicalement changé. Trois. Lui qui pensait que son chiffre radicalement maudit était le sept. C'est bien le trois qui s'impose telle une évidence sous son nez, trois méfaits qu'il ne peut abandonner, même si deux de ceux-là sont venus pimenter son existence seulement par la suite. Il les a dans la peau. Bon sang que quelqu'un l'assassine, à ce rythme-là il fera bien pire que de se passer la corde au cou. « Pas de vous, en tout cas. Ne pensez-pas que je suis un inconscient, et surtout ne parlez-pas comme si vous étiez un monstre. J'y ai réfléchi. Je n'ai vu ni créature sordide en vous, ni compris que j'avais parlé trop vite la dernière fois. » Qu'il dit ouvertement, avec une confiance que son supérieur pensait complètement perdue. Il ne veut pas avoir peur de lui, il ne veut pas le fuir, tout au contraire, ce doit être une fascination exacerbée pour lui qui doit le pousser à commettre une bêtise aussi grandiose. Il le pense, de toute manière, quoiqu'il puisse rétorquer ; son cadet est un inconscient, il lui rappelle lui des années auparavant, sauf que le mercenaire savait encore un minimum se tenir, il savait où s'arrêtait lorsque les limites menaçaient de craquer. Voilà leur plus grande différence. Hansel, lui, il souhaite courir jusqu'au mur qui fera éclater son corps en un miasme répugnant, Sinbad, il préfère ralentir à la dernière minute et trouver une alternative. L'un fonce trop, l'un réfléchi trop. Et pourtant, des deux poissards sucrés, le garçon est celui qui est censé avoir une réflexion bien plus intense. Qu'est-ce qui peut tant l'aveugler ? Est-ce une émotion plus conséquente que le désir ? Plus ardente que l'attirance pour un corps ? Si ça lui tombe dessus, il s'en mordra les doigts - à savoir qui encore, même le trentenaire en doute.
Et il n'y a rien de pire au monde que d'être sur ses gardes.
De quoi exactement est-il méfiant ? Serait-ce de lui ? Ou bien de l'autre, qui le fixant avec un sourire sur le visage, souhaite faire de son mieux pour le combler ? Un mélange des deux, un peu plus d'un côté, un peu plus de l'autre. Pourquoi faut-il toujours que tout soit si compliqué ? Il devrait songer à partir loin du royaume, jusqu'à trouver une île déserte sur laquelle il mourra de faim, de soif, avec de la chance même il retrouvera les cannibales qui se feront une joie de le dévorer morceau par morceau. Ah ! La fuite, quelle douce alternative quand on ne trouve rien de mieux pour apaiser les maux ainsi que les peines profondes qui ne souhaitent se faire voir. « Alors dites-moi... Dites-moi ce que vous voulez, et je vous dirais si vous êtes un monstre ou bien un humain. Et si je peux vous donner en retour ce que vous cherchez. » On dirait un gosse qui n'a qu'une envie, faire le plus grand plaisir pour son proche. On dirait un marmot qui ne se rend pas compte de la situation. On dirait un mouflet qui a du mal à ouvrir les yeux devant une vérité qui à ne pas en douter, le dépasse complètement. Pourquoi se conduit-il comme tel ? Pourquoi est-ce qu'il a cette innocence décapante dans les yeux ? Pourquoi continuer à se voiler la face ? Il veut se détruire ? Très bien. Sinbad fera malgré lui très bien son travail, puisque ça se termine toujours de la même manière, tantôt dans le sang, tantôt dans les larmes. Il se demande si chez lui, ce ne sera pas un savant mélange des deux. Il en frissonne, il en déglutit, son regard se perd sur le ciel étoilé auréolé de blanc à cause des flocons. Il inspire profondément cet air froid qui brûle tout son être, lui refilant un coup de fouet considérable. Ses bras tombent avec grâce le long de son corps, il pince sa lèvre inférieure puis hausse bêtement les épaules, un petit rire sec significatif l'accompagnant. « Qui sait ce que je veux ? Moi-même je ne sais pas réellement ce que je souhaite, j'ai beau écumer les mers, je erre depuis ma naissance, probablement à la recherche de ce que je veux. » Petite pause, ses prunelles se plongent dans les siennes. « Je n'ai toujours pas trouvé. Un jour peut-être, même avant que je meurs pourquoi pas ! Aurais-je peut-être l'illumination que j'attendais tant à ce moment. » Sourire ne dégageant pas de son visage détendu, la réponse ne se trouve pas toujours devant la personne qui la souhaite. Elle s'y trouve certes en généralité, toutefois, il s'avère que cela peut s'avérer bien plus complexe, tellement fin que l'on peut la trouver dans la cime des arbres, sous une fissure de pierre ou encore pourquoi pas, dans les plumes d'oiseaux morts. Il pourrait faussement lui dire qu'il est ce qu'il attendait, il pourrait le faire espérer encore plus qu'il ne le voudrait. Il en est incapable, et même s'il est assassin mêlé à un sauveur, il n'empêche qu'il respecte encore les envies du coeur. Et celui d'Hansel doit être plus fragile que ceux qu'il a pu fracasser jusque-là, quoiqu'il se rapproche de celui de son premier amour, elle qui s'était effondrée au moment de son départ, jusqu'à compter les jours. En serait-il capable lui aussi ? Que fait-il pour mériter un tel sort ? Il voudrait être à la place de Kale le plus clair du temps, pour ne pas avoir à assumer ce qu'il est. Secouant un peu sa tignasse noire, il rajoute comme pour empêcher une quelconque gêne de s'installer. « Que suis-je alors ? Hm ? Homme ou monstre ? Ou pourquoi pas un bâtard de ces deux espèces ? » Pinçant sa lèvre inférieure qu'il torture l'espace de quelques secondes, celle-ci rougie et c'est en entendant les gloussements à l'intérieur du couloir qu'il se recule un peu plus, se dévoilant à la porte ouverte. Avant que la sentence ne tombe, il lui adresse quelques mots. « Même si je suis l'un ou l'autre, j'ose espérer que tu voudras bien m'accompagner dans cette quête absurde. » Après tout, pourquoi pas le faire totalement accompagné ? Il hésite un bref instant, souhaitant retourner contre lui, dévorer ses lèvres, attaquer sa peau de toute part, oublier les invités qui à l'intérieur ne se doutent même pas que deux hommes se regardent dans le blanc des yeux. Ne vaut-il pas mieux que ce soit ainsi après tout ? Ce ne sera pas leur première ni leur dernière entrevue, quand bien même voudrait-il le fuir, il le rattraperait par le biais d'une force qui fait frapper son coeur. Celui-ci étonnamment calme, se sent presque pincé à l'instant des séparations et il recroise cette tignasse flamboyante qui d'un air perdu, scinde le capitaine de rouge vêtu. « Oh ! Je ne pensais pas tomber sur vous à vrai dire, mais, pourriez-vous m'aider ? Je cherche votre matelot, malheureusement je l'ai perdu alors que j'avais le dos tourné, et je suis embêtée de me retrouver sans mon cavalier. » Elle fait la moue. Crédule Eleonore qui ne sait pas que les tendances se cachent derrière de beaux masques colorés. Il hoche la tête avant de se rapprocher, allant jusqu'à sortir du balcon, il tend alors son bras pour qu'elle l'attrape - ce qu'elle fait, bien sûr. « Il ne doit pas être bien loin, ne soyez donc pas attristée. » Et ils disparaissent dans les couloirs, à la recherche d'un fantôme qui se cache en dehors, qui profite du temps qui passe et de la neige qui s'entasse de plus en plus sur l'horizon. Il ne doit pas être bien loin. Quand il y pense, il ne l'est jamais vraiment, présent quand il le souhaite, il n'a pas besoin de tourner le dos pour le faire disparaître, Hansel répondra toujours présent. Elle pourrait le jalouser, si bien évidemment elle était au courant. Mais personne ne saura, parce que les secrets se forgent dans la confidence, tout comme les passions dévorantes qui brûlent derrière un mur massif. Il y a de ces faits qui ne s'affirment pas, se murmurant seulement parce qu'il vaut mieux les préserver le plus possible du monde extérieur capable des pires ignominies.
Et il le garde contre tout ce qu'il a de plus précieux.
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