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FORT FORT LOINTAIN A FERME SES PORTES.

⊱ you had my curiosity, now you have my attention


FORT FORT LOINTAIN

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⊱ you had my curiosity, now you have my attention EmptyMar 21 Oct - 21:26




Dragée & Marie

Je ne suis pas vraiment une fanatique de la lutte, du combat. A vrai dire, le sang me répugne. Je tourne vite de l’oeil devant une blessure, surtout quand celle-ci est profonde, c’est tellement laid. Mais j’ai un certain penchant pour les jeux, et les entraînements de la garde royale m’amusent plus qu’ils ne me répugnent. D’autant plus qu’il n’y a aucune émission ou série intéressante qui passe à cette heure-ci, et prendre un peu d’air me fait du bien. Je ne peux plus voir mes domestiques en peinture. Ces imbéciles m’ont cassé un ongle durant une manucure, et je soupçonne l’une d’entre elle d’avoir piqué un macaron dans ma boîte à friandises. Je les hais, ces laiderons. Il fallait que je sorte, ou je risquais de faire un massacre. L’automne se fait déjà sentir et pourtant, le froid ne m’atteint pas. J’incline délicatement la tête pour saluer d’autres demoiselles de la cour qui portent déjà des petites vestes et dévisagent avec envie ma robe. Soie, satin, broderie d’or à manches courtes et décolleté plongeant. « N’allez pas prendre froid mes chères ! » L’une d’elle prend l’air offensé, grimace et accélère le pas sans plus me regarder. J’en esquisse un sourire discret, satisfait. Mon regard croise celui de Poucet, dans l’arène. Son regard est sombre, inexpressif. La dureté de son visage efface immédiatement toute trace de gaieté sur le mien, mais mes yeux ne cessent de le regarder avec tendresse, tendresse que je sais qu’il accepte, et respecte. Il est sale, le sable s’accroche à sa peau en sueur, ses muscles se serrent mais je sais qu’il n’est pas encore à bout. Pas encore.

Mon champion. Jamais fatigué, prêt à faire tomber le dernier. Il relève ses bras avec son arme quand une autre recrue se poste face à lui.  Une femme en armure, quoique très peu protégée, comme si elle savait ce qu’elle faisait. Elle ne cache pas son assurance face au maître d’armes. Du toupet, ou une indéniable forte confiance en elle. Mais elle manie également son arme à la perfection, et peut se vanter de réflexes extraordinaires. Je n’avais jamais vu une femme se battre tel quel. « Qui est-ce ? » Mon ton est plus interrogateur que je ne l’aurais voulu. Je fais toujours attention, pour montrer le peu d’intérêt que j’ai envers les autres. Mais cette fois, je ne peux m’empêcher de cacher ma curiosité. La dame assise à mes côtés se penche un peu plus vers moi pour me répondre, sans quitter l’arène du regard. « La capitaine de la garde, Marie Lopaline. » Le crissement du fer, croisé entre leurs armes, résonne dans les gradins dans une cadence vive et marquée de courtes pauses. Leurs bras se cognent parfois, leurs jambes terrassent le sol agilement. On dirait que cette Marie n’a plus rien à apprendre de mon champion. Pas étonnant qu’elle soit à la tête d’une armée. Je suis obnubilée par leurs gestes, et fascinée par cette femme qui est arrivée à un tel rang qu’elle ne peut que imposer mon respect. Seigneur, je ne me pensais pas capable d’une telle chose, mais c’est bien d’égale à égale que je la toise. Leur entraînement terminé, je l’observe, les paupières plissées, enlever son casque. Une chevelure noire de jais, des yeux plus clairs que de l’eau et un teint plus pâle que le mien. Avec de tels traits aussi durs que gracieux, ce menton et ces fossettes, elle ne peut que venir de Yasen. Je reconnaitrais une personne du peuple que j’ai côtoyé entre mille. Justement, elle me rappelle étrangement quelqu’un. J’ai cette vague sensation, cette désagréable impression de connaitre son joli minois. Comme si ce n’était pas la première fois qu’elle attirait mon regard. Mais je ne saurais encore le dire. Je dois la rencontrer. « Pardonnez-moi, mademoiselle la capitaine. » Elle fait volte-face, désappointée. Elle ne m’a pas vue déployer mes ailes depuis les gradins et flotter jusqu’à poser pied près d’elle. « Magnifique démonstration de vos talents. » dis-je dans un doux sourire. « Je suis un peu contrariée, j’ai l’impression de vous avoir déjà vue quelque part. Nous sommes nous déjà rencontrées ? »
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FORT FORT LOINTAIN

Marie Lopaline
LADY, LADY OSCAR

Marie Lopaline

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : jessica de gouw
⊱ crédits : caf-pow. (ava)
⊱ arrivé(e) le : 13/09/2014
⊱ manuscrits : 474

⊱ tes licornes : princesse shéhérazade, beasthélemy, cúchulainn le maudit.
⊱ schillings : 438

⊱ ton conte : le prince casse-noisette et le roi souris
⊱ ta race : humaine, dieu merci.
⊱ métier : capitaine dans la garde royale, à fort fort lointain.
⊱ tes armes : une épée à la taille, une arbalète à la main. plus récemment, une arme à feu.
⊱ allégeance : pour, bien entendu.

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⊱ you had my curiosity, now you have my attention EmptyVen 24 Oct - 19:49



Dragée, Marie

Les entraînements de la garde royale prenaient place chaque samedi matin, en plus du reste de la semaine, aux alentours de six heures, et se terminaient bien plus tard – après onze heures. Ils se plaçaient par deux, parfois trois pour les plus avancés, et les plus gradés surveillaient les novices, s'avançaient jusqu'à eux pour glisser un mot ou deux à l'oreille qui permettaient de désarmer le second. Les tours d'entraînements étaient organisés grade par grade, et chaque fois qu'un homme avait fini, il repartait à son poste en trotinnant. Marie se levait toujours aux aurores ce premier jour de week-end et observait les manières de faire de chacun, délicatement postée en bas des gradins. Ses yeux passaient de droite à gauche, de l'arrière à l'avant sans se lasser – le combat était une occupation bien passionnante, mais voir les erreurs et les faux-pas de ceux qui croient pouvoir la prendre de haut l'occupe bien mieux encore. Elle croise et décroise les jambes, change parfois de place quand un duo en particulier attire son attention. De temps en temps, il y en a bien un ou deux qui se démarquent du lot, et pour peu qu'ils soient motivés, ambitieux et respectueux, Marie les prend volontiers à part pour les entraîner un peu plus.
Malheureusement pour elle, les combats du jour sont bien peu intéressants. Elle joue avec les pointes de ses cheveux plus qu'elle ne s'amuse de leurs attaques, et un soupir las accompagne chacune de ses pensées. Elle s'ennuie, la capitaine, et il ne lui tarde rien d'autre que son propre tour pour être débarrassée de l'ennui qui pèse lourd dans son dos. Elle jurerait pouvoir s'endormir, mais les tours changent et elle doit rentrer, prendre son épée – elle ne se battrait avec une autre que si c'était une question de vie ou de mort, et encore –, un casque et de quoi se protéger un minimum. Habituellement, Marie ne s'occupe que peu de tout ça. Les jambières, les casques, les grosses armures qui font cling et clang au moindre mouvement, ça l'énerve plus que ça ne la rassure – même dans un cas comme celui-ci, elle ne prend que le strict minimum. Son adversaire du jour est bien plus doué que n'importe quel autre combattant à qui elle ait jamais eu à faire, et quand bien même elle ne doute pas qu'il l'aiderait si il la blessait, elle préfère prévenir que guérir – si une blessure la privait d'exercer son rôle pendant trop longtemps, Marie sait qu'elle ne le supporterait pas. Le temps qu'elle enfile tous ces gros machins et prenne son épée en main, son adversaire l'attend déjà dans la cour. Elle le salue brièvement, enfile son casque – elle ne voyait pas l'utilité de celui-ci, c'était le seul qu'on l'obligeait à porter ce matin – et se met en position. Si elle ne dit rien pour les autres combats dans lesquels elle a vu Poucet Cailloublanc, il faut avouer que Marie est un peu vexée de le voir sans protection. Sa tête s'active un peu plus vite dans les dernières secondes avant le premier coup – viendra le jour où elle aura atteint un niveau suffisamment bon pour que même lui ne se sente pas de l'affronter sans un minimum de protection, elle s'en fait la promesse. En revanche, il n'a pas la même expression que lors de ses autres combats. Poucet est plus fermé, plus concentré, il faut avouer qu'elle n'en tire pas qu'un peu de fierté. Les épées se croisent et s'attaque, Marie finit genoux à terre une ou deux fois mais se relève bien plus vite qu'il ne l'aurait probablement voulu. Elle n'est pas la meilleure d'eux deux, c'est un fait, mais rien ne l'empêchera d'essayer plus fort à chaque fois jusqu'à l'égaler.
Les épées résonnent une dernière fois dans l'arène avant la fin du combat. Chacun plante son armes dans le sable, et Marie enlève bien vite son casque, le laisse tomber à ses pieds et ne pense déjà qu'à ôter son armure. Sa main s'aventure dans ses cheveux, rapidement, avant qu'elle n'aille saluer Poucet et le félicite – comme d'habitude – pour ses compétences incroyables. Puis elle se tourne, prête à récupérer son épée et s'enfuir à l'intérieur – mais avant ça, le flocon le plus pur de tous vient à sa rencontre. Pardonnez-moi, mademoiselle la capitaine. Marie se tourne, fait face à Plumosucre et un sourire poli s'étale sur son visage. Comme c'est de coutume – elle est membre de la cour et fiancée au Prince, après tout –, Marie se penche délicatement en une courbette, avant de revenir à sa position initiale. Magnifique démonstration de vos talents. Je suis un peu contrariée, j’ai l’impression de vous avoir déjà vue quelque part. Nous sommes nous déjà rencontrées ? Oh, si elles se sont rencontrées. Marie avait entendu parler depuis ce qui lui semblait être des décennies de la divine Dragée, de la fée aux pupiles enneigées. Elle avait presque l'air d'un conte entier, l'héroïne et son sauveur tout en un. À y regarder de plus près, Marie pouvait surtout lui envier sa grâce et son élégance. Si ce devait être elle qui succédait à Marraine, ça ne pouvait être rien d'autre que le destin. Cette femme-là était née princesse, pour sûr. Ravie d'avoir pu vous divertir, ma Dame. Son sourire s'étend d'avantage. Si on lui avait dit qu'elle était là, Dragée Plumosucre, Marie aurait fait un effort ou deux de présentation et aurait envoyé pêtre ceux qui avaient eu la merveilleuse idée de lui faire porter son armure, des jambières à son casque ridicule. Marie sentait presque ses propres fossetes s'incruster dans ses joues, avant que la pensée de leur première rencontre ne lui revienne. Une fois, oui. Elle déglutissait difficilement – heureusement qu'elle n'était pas venue lui parler avant son combat. Il y a quatre ans, à un bal que vous aviez organisé à Yasen. J'étais - la vcavalière de l'amour de sa vie, devenu successivement traître, assassin et jouet de bois. Peu importe. Marie détourne légèrement le regard, fixe ses cheveux et ses bijoux plus que le fond de ses yeux. Si elle avait pu oublier cette soirée, l'effacer de sa mémoire et l'arracher à sa vie, dieu sait qu'elle l'aurait fait, et plutôt deux fois qu'une. Son esprit se laisse aller à farfouiller dans la boîte à pensées, réouvrant des plaies mal cicatrisées avec de l'eau salée. Un soupire lui échappe en pensant à leur danse tout juste achevée, leurs yeux perdus comme quatre océans en un seul, le souffle de Niki qui se raprochait du sien – les cris du Roi, les regards fuyants des Dragibus, ses pleurs le reste de la soirée. La soirée était délicieuse, si je puis me permettre. Se resaisissant le plus rapidement qu'elle pouvait, Marie retrouvait son sourire et affrontait à nouveau les pupilles royales face à elle. En quoi puis-je vous être utile ?
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⊱ you had my curiosity, now you have my attention EmptySam 1 Nov - 0:50




Dragée & Marie

Il m’arrive d’oublier des visages, des silhouettes, et même des noms. Mais jamais je n’oublie les sons, les notes de musique qui s’échappent d’un vieux piano poussiéreux, ou d’un violon aux cordes craquelées. Je ne les entends pas seulement, je les vois. Elles m’apparaissent chaque fois, comme un songe, s’illusionnent de couleurs et d’odeurs. Elles jouent entre elles, se mêlent aux flocons qui tombent du ciel de Yasen et deviennent un mirage éternel, qui ne fane jamais, tel une étoile qui demeure même lorsqu’elle n’existe plus. Une note meure, mais perdure, éclatante, irréelle. Je me rappelle de ce visage, de son visage. Marie Lopaline, au teint cristallin, comme sorti d’un rêve. Une poupée blanche, une poupée pure. Un morceau de porcelaine qui n’a pas sa place dans cet enfer charbonneux de guerre qu’est l’arène. Je la connais, je l’ai déjà vue dans la contrée enneigée. Mais quel impact a-t-elle eue sur moi ? Pourquoi m’a-t-elle tant marquée ? « Ravie d’avoir pu vous divertir, ma Dame. » Cette courtoisie sincère, presque admirative. Un regard qui laisse voir qu’elle me reconnait aussi, et un sourire aux fossettes enfantines, creusées de vertu. Je permets à mes prunelles de s’évader un peu, sur ses courbes féminines, ses traits gracieux, sans perdre mon sourire, laissant seulement voir ma curiosité, ma fascination envers sa mystérieuse beauté, par un sourcil haussé. Il est évident que cette femme est de bonne famille, elle a des manières dont seuls les enfants bien-nés de Yasen peuvent se vanter. Elle a probablement assisté à un bal que j’ai organisé au palais, mais mon esprit reste nébuleux face à ce visage, que je n’arrive pas encore à percer. Ténébreuse sauf par ses yeux, Lopaline n’est pas aussi claire que le promet son nom.

« Une fois, oui. Il y a quatre ans, à un bal que vous aviez organisé à Yasen. J’étais… » Quatre années, pas étonnant qu’elle me laisse incertaine, et me paraisse pourtant si familière. Des notes impossibles me reviennent, douces et chaleureuses, mais corsées à la fois de noirceur, de souffrance, de cris et de peur. Mon coeur bondit, hurle dans ma poitrine et déchire ma cage thoracique, barreaux de douleur. Il martèle, brûle, avide d’en apprendre plus, de comprendre, de dépecer l’énigme. Qui elle est, réellement. Pourquoi elle m’est si étrangement liée. « Peu importe. » Peu importe en effet, car tout me revient, à cet instant. Aussitôt que ses yeux me fuient, échappent à mon emprise, j’entends clairement les notes. Je sens la douceur de la bouffée d’air que promulgue sa chevelure si noire. Je revois ce bal, qui a terminé en une danse macabre. Je revois ces notes, danser frivolement autour de Marie et de son cavalier. Niki. Le casse noisette, mon sang, ma malédiction. Le fardeau de toute ma vie. L’ultime secret, l’ultime erreur de Yasen. Je le tiens, là, dans ma main. J’ai face à moi sa plus grande faiblesse. Intérieurement, je suis en transe. Exaltation des sens, ébullition des notes. Extérieurement, je suis la Duchesse la plus distinguée et réservée du palais. Je revois Marie, sertie de ses plus beaux bijoux, de sa plus belle robe pour combler les yeux de son cavalier. Je le revois, lui, la regarder d’un regard auquel je n’avais jamais assisté avant ce soir là. Je vois toute la fausseté, toute l’hypocrisie à laquelle elle a été confrontée. Douce enfant, bernée de mensonges, désillusionnée face à un homme, un seul. Le pire, enfant de diable. J’entends les notes de son coeur en peine, son coeur meurtri. On se ressemble, elle et moi. Plus qu’elle ne pourrait le croire. Plus qu’elle ne saura jamais. Oui, tout me revient. « La soirée était délicieuse, si je puis me permettre. » Elle n’en pense pas un mot, néanmoins je ne l’en blâme pas. Comment pourrait-elle combler le vide, le néant de ce lourd souvenir. Sûrement pas en se confiant à celle même qui est à l’origine de ces funèbres noces, bien qu’elle n’en ait aucune connaissance. Ce n’est pas comme si elle pouvait m’avouer ici et maintenant que cette soirée a probablement été la pire de toute sa vie, pour ensuite nous brosser les cheveux en regardant le dernier épisode d’Amour Gloire et Royauté. « Je suis heureuse qu’elle vous ai plue. » Deux femmes, deux coeurs trompés qui se font face dans la plus aimable duplicité. Il y en a t-il seulement un pour soulager l’autre, tout en finissant par le détruire. Je suis perdue, dans mes pensées, alors même que je ne sais quoi en penser. Il semblerait que j’approche d’un but désiré depuis si longtemps, que je ressens presque l’envie de m’en éloigner. « En quoi puis-je vous être utile ? » Je me pose justement la question, et ne trouve encore la réponse à cette candeur futile. Mon sourire s’élargit pour emplir mes yeux de douceur pétillante, tandis que je lève lentement mon bras en désignant la tente la plus proche, assénant un discret regard envers mon champion. Sans nécessité de mots, je lui indique de mes rétines serrées de nous laisser un peu d’intimité. « Allons bavarder dans un endroit plus tranquille. » Nos pas nous guident enfin dans l’antre, et je prends place sur un siège pour y croiser mes jambes, la toisant, le plus captivé du monde. En quoi pourrait-elle m’être utile en effet. En bien des choses, je peux croire. Les possibilités me semblent multiples, désormais, à portée de main. Alexandr, s’il était ici, aurait sans aucun doute été fou. Mais je n’aime pas ses manières. Je préfère gérer les choses à ma façon, plus subtilement, tout en douceur, tout en féminité. Chaque chose vient à qui sait attendre. « Il y a longtemps que je cherche quelqu’un comme vous. Une femme, aussi dure et indomptable que les armes. Je ne me sens pas toujours en sécurité ici, entre ou hors de ces murs, vous comprenez, ce n’est pas chez moi. Et qui mieux que vous pourrait protéger mon corps et mon rang. Nous sommes toutes deux nées dans le même flocon, je sens que je peux vous faire confiance. Vous m'avez impressionnée, tout à l'heure. Entre vous et Poucet, je serais intouchable. En retour, demandez moi ce que vous voulez, vous l'aurez. » Marie, tu as atteint ma curiosité, maintenant tu as toute mon attention.
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Marie Lopaline
LADY, LADY OSCAR

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⊱ tête mise à prix : jessica de gouw
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⊱ tes licornes : princesse shéhérazade, beasthélemy, cúchulainn le maudit.
⊱ schillings : 438

⊱ ton conte : le prince casse-noisette et le roi souris
⊱ ta race : humaine, dieu merci.
⊱ métier : capitaine dans la garde royale, à fort fort lointain.
⊱ tes armes : une épée à la taille, une arbalète à la main. plus récemment, une arme à feu.
⊱ allégeance : pour, bien entendu.

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⊱ you had my curiosity, now you have my attention EmptyVen 21 Nov - 2:08



Dragée, Marie

Plus les secondes s'étalaient devant elle, et plus Marie était émerveillée par Dragée. Son visage, son sourire, sa prestance. Elle se souvient encore de ce bal malheureux, elle aurait pu être reine la duchesse, personne n'aurait fait la différence. Elle était sûre qu'elle avait fait un effort pour cette soirée, mais oh, elle semblait parfaite en toute occasion. Le moindre de ses souffles doit être une symphonie et chacun de ses regards une bénédiction. Elle n'était qu'une femme, malgré tout – une fée, plutôt – mais elle avait comme un pouvoir hypnotique sur Marie. Elle lui évoquait bien trop de choses pour la laisser indifférente. Elle était magnifique, mais bien plus que ça. C'était une aura qui l'enveloppait fièrement, un air indestructible, un sentiment d'invincibilité. Si Dragée ne pouvait pas obtenir tout ce qu'elle pouvait d'un simple battement de cils, alors personne ne devait en être capable, pour sûr. Et Marie était là, pour aujourd'hui, c'était elle qu'elle semblait vouloir. Son cœur s'accélérait – elle qui ne vivait que pour servir la royauté de ce pays était quelqu'un aux yeux de la future princesse. Duchesse de Yasen qui plus est. Elle retrouvait en elle la froideur des neiges de son enfance, ce quelque chose qui donnait envie de sourire comme un gamin devant les plaines couvertes de blanc. C'était un peu de chez elles au milieu de tout ce qui semblait bien étranger, et Marie n'en était que plus heureuse.
Elle s'attardait un moment sur les broderies de ses habits, probablement d'or et d'argent, sur ses bijoux peut-être en saphir et en diamant. Elle se permit de cligner les yeux un instant, mais le regretta aussitôt – de leur première rencontre lointaine, elle ne revoyait pas que sa robe de princesse. Elle se souvenait de la musique arrêtée, du silence auquel Niki et elle n'avaient jamais eu l'air d'avoir droit. Son cœur ne battait plus à tout rompre, elle se sentait comme morte, vidée à la petite cuillère. Elle avait une stalactite dans la poitrine, et un bourreau qui s'amusait à la bouger pour l'entendre gueuler plus fort. Cette soirée qui avait commencé comme la plus belle de sa vie s'était transformé en un cauchemar trop douloureux pour être réel, mais l'absence de Niki à ses côtés le lui rappelait chaque matin en se réveillant et chaque soir en se couchant. Oh comme elle aurait aimé ne jamais avoir croisé Dragée, si c'était pour ne pas vivre ce bal, si c'était pour ne plus avoir ce goût amer au fond de la gorge et ces larmes coincées en elle comme un torrent menaçant. Oh, comme elle voudrait.
Je suis heureuse qu’elle vous ai plue. Tu parles. Marie acquiesça d'un signe de tête plus délicat que visible, son regard perdu dans le vague. Elle avait beau se concentrer, la valse de ses mémoires se jouait d'elle et y prenait un grand plaisir. À défaut de trouver plus captivant et intéressant, elle posa ses deux lacs gelés sur Dragée, sans même penser à lui rendre son sourire. Elle avait même quelque chose qui lui rappelait sa mère, une aura protectrice, maternelle, rassurante. Incassable. De confiance. Marie se figea un instant, sondant ce sentiment de sécurité aux côtés de la duchesse. Si elle sentait toujours un pieu lui transpercer le cœur, elle tentait de se convaincre que cette douleur ne la quitterait plus jamais, qu'elle faisait partie d'elle comme si sa peau avait cicatrisé par-dessus, maladroitement, presque par erreur. Le bras de Dragée fendit l'air d'un mouvement léger, et alla se pointer en direction de la tente. Allons bavarder dans un endroit plus tranquille. Marie adressa un sourire poli et respectueux à Poucet qui s'éloignait de la tente dans laquelle elles entraient, et elle regarda la Duchesse prendre place sur son siège comme sur un trône. Elle, elle restait plantée face à elle, droite comme un soldat et douce comme une poupée. La capitaine se surprit à penser que le manque d'expressions devait être propre à Yasen, tant elle trouvait Dragée impassible et distinguée. Elle aussi l'était, inexpressive, selon les dires. Sans cœur, c'est ce qu'on en disait parfois. Mais sa réflexion se consuma bien vite alors qu'un des sourires radieux de son voisin d'enfance lui revenait en mémoire. Son esprit entier semblait n'être qu'une boîte à torture, à défaut d'être une boîte à musique. Il y a longtemps que je cherche quelqu’un comme vous. Une femme, aussi dure et indomptable que les armes. Je ne me sens pas toujours en sécurité ici, entre ou hors de ces murs, vous comprenez, ce n’est pas chez moi. Et qui mieux que vous pourrait protéger mon corps et mon rang. Nous sommes toutes deux nées dans le même flocon, je sens que je peux vous faire confiance. Vous m'avez impressionnée, tout à l'heure. Entre vous et Poucet, je serais intouchable. En retour, demandez moi ce que vous voulez, vous l'aurez. Toutes ses réflexions s'envolèrent sans qu'elle pense à souffrir un peu plus, et sa peine laissa place à un sourire étirant ses lèvres rosées. Être reconnue et respectée était un sentiment sans pareil, c'était après tout le but qu'elle s'était fixé, comme son désir le plus secret après son pète noisettes ; mais elle impressionnait en plus de ça la plus divine des enchanteresses. Son parfum de bonbon envahissait doucement la tente. Marie ne savait pas vraiment quoi dire, peu certaine qu'exploser de joie devant elle était une conduite appropriée. Je ne pense pas avoir quoi que ce soit à demander, votre Grâce. Je suis cependant honorée que vous me pensiez digne de vous protéger. Fidèle à elle-même, elle posa un genou à terre, sa main droite sur son cœur. C'était la preuve la plus officielle de sa fidélité à la femme face à elle qu'elle lui offrait. Ses cheveux légèrement ondulés tombaient en cascade par-dessus ses épaules. J'espère rester à la hauteur du rôle que vous souhaitez me voir jouer, milady. C'était comme se jeter dans la gueule d'un loup aux pattes voulues blanches et manucurées.
Qu'il en soit ainsi.
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⊱ you had my curiosity, now you have my attention EmptySam 29 Nov - 19:00




Dragée & Marie

La fleur qui s’épanouit dans l’adversité est la plus rare et la plus belle de toutes. Marie a su franchir tous les échelons cloutés pour grimper au sommet avec volupté et atteindre l’accomplissement complet, alors même que des obstacles l’ont faite chuter, elle s’est relevée, plus forte à chaque fois, parfaite aujourd’hui. On ne sort pas indemne de Yasen, mais certaines ont réussi, et se démarquent. Je la vois, plus pâle et plus mûre qu’elle ne pouvait l’être lors de ce bal, lorsque je l’ai aperçue pour la première fois. Si froide, impénétrable, insaisissable. Elle n’est pas un figurant, un personnage de passage. Elle n’est pas une de ces femmes qu’on oublie. Elle est le secret qu’on veut percer. Je m’en rends compte désormais. Lopaline fait parti de cette histoire, autant que tous ceux qui ont été dessinés à l’encre noire par la main du bourreau qui se jouait d’un ballet pour en faire une histoire qu’on raconte à des enfants la veille d’un réveillon. Mais le froid lui a fait perdre la tête, et ses personnages n’ont reçu que l’extrémité de la plume tranchante dans leurs entrailles, évaporant son fleuve de pétrole noir dans les coeurs. Marie a sa place dans ce conte, et pas la moindre. Elle sera peut-être la clé d’une fin heureuse, ou d’un désastre. Depuis toujours elle avait un rôle à jouer, sans que je sache quoique ce soit, dans l’ignorance totale, le noir couvrant mes yeux. Elle est le tableau même de l’innocence envolée, perdue à tout jamais. Mais elle est à mes côtés désormais, un flocon blanc d’une rareté non dissimulée entre de bonnes mains. Grâce à elle, j’arriverai à mes fins. Elle sera la clé, le pion du cavalier qui ne fera qu’une bouchée du fou dans le camp adverse. Mon diamant. Mon arme.

Je ne sais par où commencer. Nous avons tant à rattraper toutes les deux, de ce temps perdu à tout jamais. Mon pied battant tape de lui-même dans l’air, passablement intéressé, patient, tandis que ma robe caresse souplement mes jambes victimes de frissons d’excitation. Je sens mes pores se contracter au rythme que dicte mes nerfs, soufflant, dictant leurs désirs. Pourtant, je n’en montre rien. La Duchesse sourit sagement sur son trône comme si elle détenait la vérité de toute chose, et le pouvoir sur tout être. Comédienne, falsificatrice. Peut-être un peu vicieuse, lorsque des images, des hypothèses me viennent à l’esprit. Je ferme un instant les paupières, me délectant à certaines idées et pourtant, en m’écoeurant à d’autres. Serais-je prête à tout et n’importe quoi pour déchirer le casse noisette en brindilles de bois, quitte à me perdre moi-même. Les choses vont commencer à changer à partir de maintenant. « Je ne pense pas avoir quoi que ce soit à demander, votre Grâce. Je suis cependant honorée que vous me pensiez digne de vous protéger. » Sur ces mots je la regarde me faire une révérence digne d’une capitaine de garde royale. Je n’en perds pas mon expression, habituée à ce genre d’usages bienséants. Elle n’est peut-être pas noble de sang, mais son coeur l’est. Se donner sans rien attendre en retour, un credo qu’elle semble avoir adopté, cette femme forte qui, un jour, ne devait être qu’une gamine innocente, à mon image, reflétant ma mémoire. Je devine en elle qu’elle serait prête à se donner corps et âme pour n’importe quel seigneur ou aristocrate, à y laisser même sa vie si c’est pour mourir dans l’honneur, tel un vrai héros. « J’espère rester à la hauteur du rôle que vous souhaitez me voir jouer, milady. » Mon sourire s’élargit, lourd de sens qu’elle ne peut déceler. Je me redresse pour m’agenouiller face à elle et relever d’une main son menton, décortiquant ses pensées en sondant son regard, sans perdre le mien qui se veut le plus bienveillant du monde, celui d’une noble qui bénit, chérit son peuple comme sa propre pupille. Pour une quelconque raison, je ne ressens pas le besoin de la traiter comme une sous-fifre. J’ai envie qu’elle me regarde comme une égale, comme une amie. J’ai besoin qu’elle me considère telle que j’aimerais me voir moi-même. J’ai besoin d’avoir toute sa confiance. Ma main se glisse sur sa joue pour repousser ses boucles noires derrière son oreille, et mon autre main vient se poser sur la sienne. « Je n’en doute pas une seule seconde, Marie, c’est toi qui me fait honneur en acceptant de me suivre. J’aimerais que nous soyons amies, des amies qui n’oublient pas d’où elles viennent. » Des amies qui se serrent les coudes, qui ne perdront pas de vue là où elles vont. Le chemin est tout tracé à présent. Dans quelques temps, quand j’aurai obtenu son entière confiance, il me suffira de claquer des doigts ou de cligner des yeux pour qu’elle fasse tout ce qui est nécessaire. À y regarder de plus près, je suis une très mauvaise amie. Je possède un don de persuasion, non pas du à ma race, mais une particularité malsaine qui depuis toujours me fait avancer là où je souhaite aller. Si je n’y prends pas garde, je pourrais me prendre les pieds dedans et tomber bien lourdement pour me faire dévorer par mes propres chiens. Après tout, je ne suis que la poupée sans défenses qui s’entoure de guerriers parce qu’elle a peur du monde entier. Je me relève délicatement et me dirige vers la sortie, lui indiquant d’un signe de main de me suivre et sortant d’une de mes poches une guimauve que je croque à pleine dents. Le sucre imbibe ma langue d’une saveur délicieuse et velouteuse qui me rappelle des notes d’enfance. Mon doigt pousse le drap de la tente et je reste plantée là, à l’embrasure, contemplant le combat qui se joue devant nous. « Je ne comprends pas quel plaisir on peut trouver au combat, mais j’ose imaginer avec quel respect les autres te regardent. Ce doit être vraiment plaisant, d’être considérée comme l’égale d’un homme. » Ce doit être tout autre chose oui, d’être regardée avec ce respect là, bien différent de celui qu’on me donne. Il est dur de se faire une place qui a de la valeur quand on est une femme. C’est un combat de tous les jours, afin de passer pour autre chose, quelqu’un d’autre que la pimbêche vénale d’un prince. « N’y a-t-il vraiment rien que tu désires ardemment, et que je pourrais te donner ? Tu peux me confier n’importe quoi. »
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FORT FORT LOINTAIN

Marie Lopaline
LADY, LADY OSCAR

Marie Lopaline

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : jessica de gouw
⊱ crédits : caf-pow. (ava)
⊱ arrivé(e) le : 13/09/2014
⊱ manuscrits : 474

⊱ tes licornes : princesse shéhérazade, beasthélemy, cúchulainn le maudit.
⊱ schillings : 438

⊱ ton conte : le prince casse-noisette et le roi souris
⊱ ta race : humaine, dieu merci.
⊱ métier : capitaine dans la garde royale, à fort fort lointain.
⊱ tes armes : une épée à la taille, une arbalète à la main. plus récemment, une arme à feu.
⊱ allégeance : pour, bien entendu.

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⊱ you had my curiosity, now you have my attention EmptyLun 29 Déc - 2:51



Dragée, Marie

Marie pourrait exploser tant elle se sent proche du but. De l'un de ses buts. Elle n'en a pas des milliers, et aucun qui dépasse l'entendement, mais ils sont ancrés au fer rouge dans ses pensées, à tout moment. Être reconnue. C'est là le plus grand. Elle ne veut pas de montagnes d'or, pas même une montagne d'hommes et de femmes à ses pieds. Marie ne demande pas de couronne à mettre dans ses cheveux ni de bague de diamant à son annulaire. Dans le plus profond de ses rêves, Marie avance dans les allées du château sans qu'une remarque désobligeante ne lui soit faite, des galons fièrement alignés sur la veste de son uniforme. Quand elle passe dans les rues, elle entend des échos de son nom – ça n'est pas du fanatisme, c'est de la reconnaissance. Elle a même entendu qu'une petite fille voulait devenir comme elle. Marie en a les yeux qui pétillent à chaque instant, de savoir qu'elle sera peut-être dans le livre d'histoire des gamins ou la liste d'honneur de la garde royale. Oh, que ce rêve est doux quand elle pose le genou devant Marraine qui connaît son nom. Marraine ou une autre, c'est la même rengaine, Marie donnerait sa vie pour son monarque. Son rêve sent la cannelle, il lui laisse un goût de sucre qui explose dans sa bouche, qui éclate sur sa langue en un feu d'artifice jubilatoire. Quand elle rouvre les yeux, le premier pas de son rêve est franchi. Les remarques sont toujours présentes à ses côtés, mais c'est à ses côtés qu'elle a Dragée, la Duchesse la plus influente de tout le Royaume, tant à Fort Fort Lointain qu'à Yasen. Elles sont semblables, les deux viennent du même pays si ça n'est pas du même milieu. Les mêmes grêlons coulent dans leurs veines à en glacer leurs regards et givrer leurs paroles, la même poudreuse s'échappe en rythme du moindre de leurs mouvements délicats. Elles sont des danseuses avant d'être des femmes, des poésies qui tournent et virevoltent sur le même air en trois temps. Un, deux, trois.
Un, deux, trois. Marie sortit de ses pensées et habilla son visage d'un air surpris quand la Duchesse vint s'agenouiller face à elle. C'est à ne plus savoir qui est la supérieure de qui. Ses mains sur sa joue et sa patte blanche et fidèle lui arrachent un frisson presque irréel. Qui est-elle donc devenue, pour que Dragée en viennent à lui prêter tant d'attention, à l'élever à son niveau – ou s'abaisser au sien – ? La surprise laissa rapidement place à un sourire aussi attendri que fier face à ce personnage étonnant. Je n’en doute pas une seule seconde, Marie, c’est toi qui me fait honneur en acceptant de me suivre. J’aimerais que nous soyons amies, des amies qui n’oublient pas d’où elles viennent. D'où elles viennent, Marie et Dragée ne pourront pas l'oublier à moins d'être aveugles et sans odorat. La neige se reflète dans leur peau comme le noir de l'ébène en hiver dans leurs cheveux, la cannelle et les bonbons si propres à Yasen parfume leurs paroles et laisse une trace sur leur passage. Les yeux de la capitaine suivent la Duchesse jusqu'à l'entrée de la tente, où elle la rejoint quand elle le lui demande. Marie, bon petit soldat. D'un revers de main, elle écarte l'autre pan de la tente et porte son attention sur le combat. Bourré de fautes pour un des combattants qui ne resterait pas vivant bien longtemps sur un vrai champ de bataille. Je ne comprends pas quel plaisir on peut trouver au combat, mais j’ose imaginer avec quel respect les autres te regardent. Ce doit être vraiment plaisant, d’être considérée comme l’égale d’un homme. Le plaisir est celui de contrôler, de surpasser, c'est une histoire de fierté aussi bien que de force, c'est faire ses preuves face à soi-même – il n'y a pas de juge plus dur que soi. Sans dévier son regard, un rire échappe à Marie à l'entente de la remarque que lui fait Dragée. Plaisant est un mot bien faible, mais le respect l'est aussi pour la plupart des gens. N’y a-t-il vraiment rien que tu désires ardemment, et que je pourrais te donner ? Tu peux me confier n’importe quoi. Marie fait mine de réfléchir quand bien même elle n'en a pas besoin. Le combat est comme la danse, il demande la même habilité et la même passion dans les gestes. Il faut de l'entraînement et de l'amour pour la danse pour être le meilleur des danseurs, et il en va de même pour l'art du combat. Un gloussement léger lui échappe un instant. On peut dire que si il n'est pas le meilleur danseur, votre champion peut se vanter d'être le meilleur combattant. Il ne vous rend que plus spéciale et prestigieuse. Ses doigts se crispent légèrement sur le tissu de la tente. Elle pourrait développer cette conversation pour des heures si ça lui évitait de répondre à sa question, mais elle sait pertinemment qu'elle n'y échappera pas. Son cœur se serre en même temps qu'elle prend une grande inspiration. C'est qu'il faut du courage pour répondre à une telle question. C'est que Marie n'y a jamais pensé, parce qu'il n'y a pas lieu d'y penser. Elle connaît la réponse et l'a toujours connue sans y réfléchir, mais la montagne enneigée face à elle la connaît probablement aussi bien qu'elle, depuis bien avant qu'elles n'aient été présentées convenablement. Un regard est rarement trompeur, et celui de Marie avait eu la particularité d'être bien expressif, ce soir-là. J'ai bien peur que non, Milady, au risque de vous décevoir. Quand bien même je désirerais une chose.. vous ne pourriez me l'offrir. Je ne souhaite rien qui puisse s'obtenir à la magie ou au pouvoir. Un soupir s'empare d'elle, mais elle se reprend quand son esprit lui signifie que ses remarques ne sont pas des plus délicates quand ses pensées s'abandonnent à son Prince de jouets. Non pas que vous n’ayez que ces atouts-là, loin de moi cette pensée. Je suis simplement déjà comblée à l'idée d'être à vos côtés. Quelque peu anxieuse, le regard de Marie dévia vers Dragée, du coin de l’œil. Une seconde seulement, mais une de trop. A l'idée d'être votre amie. Sa main lâcha le tissu de la tente pour en sortir, sa main se reposant presque machinalement sur le manche de son épée. De sa main libre, elle ne put s'empêcher de faire un signe à l'un des deux combattants. Les gardes royaux avaient leurs propres codes et signes qui leur permettaient de se comprendre en cas d'attaque, sans que les adversaires ne puissent anticiper leurs mouvements. D'un coup sec, le destinataire de son signe reprit le dessus du combat, cause du visage qui illumina le visage de Marie.
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⊱ you had my curiosity, now you have my attention EmptyDim 1 Fév - 16:23




Dragée & Marie

C’est exactement ce dont il s’agit. La satisfaction personnelle. Le sentiment d’atteindre son but et réaliser ses désirs les plus sucrés, mielleux de secrets. Oh, j’aurais sans doute trouvé d’autres intérêts à Marie, si elle n’avait pas été au coeur même de l’histoire. J’aurais remarqué son allure de guerrière sous ses boucles noires de jais bien coiffées. J’aurais reconnu sa peau diaphane scintillante comme une pierre topaze et j’aurais exploité ses qualités à bon escient. Et ce, même si elle n’avait pas été la fiancée maudite du prince des jouets. J’aurais même pu l’épargner, dans cette idée. Lui éviter la peine, la rancoeur et la détresse d’un palpitant sans cesse mis à rude épreuve. Je lui aurais conté ce sentiment d’amour comme étant ce qu’il y a de plus merveilleux en ce monde. Je lui aurais sorti des banalités emplies de délices capables de faire rêver. Je l’aurais aimée pour qui elle est. Mais il est une chose qui vient toujours frapper en plein coeur pour nous noyer dans la réalité. Marie, telle que je la vois aujourd’hui, n’est que l’acte qui manquait à la pièce. Les longs rideaux pourpres voilés peuvent enfin libérer la scène car la ballerine a fait son entrée, et elle ne partira pas avant de s’être essoufflée par ses gestes et pas chassés. J’attendais une telle opportunité depuis si longtemps, en réalité, que je ne serais pas surprise que ma poudre de fée se change en or tant je me sens chanceuse d’avoir croisé la route d’une telle pépite. Cachée dans sa mine depuis trop longtemps, me faisant languir, n’ayant pas idée de ce qu’elle représente à mes yeux. Je n’aurai qu’une chance à saisir avec Marie, et je ne compte pas la laisser me filer entre les doigts. Il faudrait me les geler, pour ça.

La confiance est une maigre définition comparée à la foi. Si je veux obtenir quelque chose d’elle, il faudrait pour cela qu’elle croit en moi. Mais le monde ne s’est pas fait en un jour, ni ses hommes. Marie n’aurait jamais touché à la pomme du jardin, malgré toute la bonne volonté du serpent. Les femmes sont bien connues pour être les plus malignes, et les hommes les plus dociles. Il me faudra du temps et de l’énergie avant de pouvoir réellement me faire appeler amie par Marie. « Le combat est comme la danse, il demande la même habilité et la même passion dans les gestes. Il faut de l'entraînement et de l'amour pour la danse pour être le meilleur des danseurs, et il en va de même pour l'art du combat. » Mes yeux portent indubitablement leur intérêt vers l’arène, avec une pointe de curiosité mêlée à une toute nouvelle vision sur ce qui s’y déroule. Je ne cache pas la moue qui se joue de mes lèvres. Si le combat est comme une danse, il demeure qu’ils n’ont pas la même finalité, au bout du compte. « On peut dire que si il n'est pas le meilleur danseur, votre champion peut se vanter d'être le meilleur combattant. Il ne vous rend que plus spéciale et prestigieuse. » J’accompagne Marie dans son rire léger et inoffensif, sans lâcher Poucet du regard. J’imagine effectivement difficilement mon filleul en collants, effectuer des pas de danse. Néanmoins, pour ce qui est de l’attaque et de la défense, il sait exactement où se placer. Il est vrai que s’il n’était pas à mes côtés, la Cour pourrait me voir sous un tout autre angle. Peut-être plus frêle, plus fragile et accessible. Mais Poucet n’est pas mon colosse. Il est bien plus qu’une machine de guerre et un protecteur. Il est avant tout de l’amour. N’est point ce que tu veux, Marie, de l’amour ? Car derrière cette carcasse de femme forte et impénétrable, se cache probablement une petite fille bercée par des rêves en sucre glace. Mais elle comme moi n’en sommes pas encore au point de nous conter nos secrets. « J’ai bien peur que non, Milady, au risque de vous décevoir. Quand bien même je désirerais une chose.. vous ne pourriez me l'offrir. Je ne souhaite rien qui puisse s'obtenir à la magie ou au pouvoir. » Il me semble entrevoir un soupir dissimulé derrière ses traits durs. Derrière mes mèches de cheveux, je me risque à jeter un oeil discret vers son minois froid, me confirmant qu’elle est déjà perdue dans le dédale de ses pensées. Chère Marie. J’entends chez toi une pointe de mélancolie. « Non pas que vous n’ayez que ces atouts-là, loin de moi cette pensée. Je suis simplement déjà comblée à l'idée d'être à vos côtés. À l’idée d’être votre amie. » Elle ne laisse pas le temps à la Duchesse de répondre et s’enfuit de la tente pour se stopper juste devant. J’avance de quelques pas, à sa suite, restant simplement dans l’embrasure, le tissu caressant ma silhouette. J’observe ses gestes envers les combattants d’un air bienveillant, les mains jointes et relâchées le long de mon buste. Me concernant, c’est un petit pas qui en deviendra un grand. J’ose espérer que Marie pourra un jour se confier envers moi, j’y compte bien en réalité. Elle ne veut pas de richesses ni de choses matériellement précieuses. Tout ce à quoi elle aspire, c’est la gloire, la reconnaissance et l’honneur. Je ne vois pas plus pures ambitions. La contrainte qui se présente à moi, elle est là devant moi. Je ne souhaite pas détruire quiconque si ce n’est le Casse-Noisette. Je devrais l’atteindre, sans effleurer Marie. Mais m’en servir n’est pas une option. « Je m’assurerais que tu ne manques de rien, néanmoins. Être capitaine de la garde est une chose, être mon chevalier personnel en est une autre. » Mes petits talons martèlent et dégagent le sable jusqu’à ce que je prenne place aux côtés de la capitaine. « Je te remercie Marie, pour ce privilège. Tu ne fais pas seulement honneur à moi, tu fais honneur à ton pays. Je n’oublierai pas. »



RP terminé  :coeur:
 
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