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FORT FORT LOINTAIN A FERME SES PORTES.
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shéhérazade ☾ c'était écrit.


FORT FORT LOINTAIN



shéhérazade ☾ c'était écrit. Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko2_250

⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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shéhérazade ☾ c'était écrit. EmptyMer 8 Oct - 20:34



Shéhérazade et Sinbad
Il les a tuées avec leur amour. C’est comme ça tous les jours dans le monde entier.

Le soleil lui a manqué. Les pavés crasseux lui ont manqué. Même la populace tout entière lui a manqué. Le voilà pour la première fois depuis près d'une semaine dehors et ça lui fait un bien fou. Il est pas de nouveau prêt à reprendre du service, son estomac le fait trop souffrir, qui plus est, il avale pas assez de forces selon son second. Alors Sinbad se contente de ce qu'il peut faire, en l'occurrence marcher ce qui est une véritable nouvelle depuis qu'il est sorti de son long sommeil de cinq jours. C'est bon de pouvoir fixer l'horizon, de penser sans même se demander pourquoi, de profiter inlassablement des plaisirs simples de la vie, lui qui aurait pu passer si bêtement dans la tombe à cause d'un poignard mal placé. Le sang a coulé, les larmes ont perlé, cependant Septmers a survécu, il s'est pas vraiment battu, c'est juste qu'on voulait pas de lui là où il aurait dû être depuis maintes années. Sept voyages qui auraient dû le crever, et il souffle encore. De tout son équipage, il doit être le plus miraculé en même temps que le malchanceux, de ces types qui avancent et subissent des tempêtes sans jamais broncher. Parce que l'habitude y fait, on arrive à tout reconnaître, à même prévoir à l'avance les coups douteux de la nature. Si Sinbad avait depuis la fin de ses péripéties su comment aborder tel ou tel problème, il n'avait clairement pas prévu de se faire blesser ainsi à l'instar d'un débutant. Il ne doit plus être fait pour ça. Ou peut-être trop vieux ? Cette idée lui arrache un sourire pendant qu'il glisse les mains dans son pantalon légèrement trop grand pour lui - l'idiot a perdu du poids, heureusement pour lui pas assez pour paraître macabre sortant de sa tombe. Sous sa chemise bouffante immaculée se cache toute sa rancoeur, son accumulation de cicatrices qui ne cesse d'augmenter. On peut isoler beaucoup grâce à un vêtement, y compris l'histoire d'une naissance, d'un enfant devenant adulte jusqu'à ce qu'il ne devienne que des cendres. A son cou pendouillent quelques bijoux de pacotille retenus de diverses escales, y compris sa pierre de lune brisée en son coeur à cause de sa chute maladroite. Haussant les sourcils, ce n'est pas aujourd'hui qu'il pourra revenir écumer les mers avec son équipage, et à tout avouer, il ne peut même pas réquisitionner l'un de ses hommes l'obligeant à rester avec lui - ce ne serait pas digne, de plus ils ont autre chose à faire que de s'occuper d'un trentenaire jeté hors de sa léthargie. C'est en voyant une donzelle vêtue d'un rouge vif que ça lui revient à l'esprit. Kale lui a dit qu'elle était passée, qu'elle avait été mise au courant de son fil suspendu vers l'existence, qu'elle était au bord des larmes, qu'elle était restée, lui avait même demandé de ne pas lui dire. Cependant il sait maintenant, Shéhérazade n'est pas restée bien longtemps, peut-être assez pour ne plus respirer en voyant son premier amour aussi pâle que l'astre lunaire, il ne saurait dire si elle est restée plantée sur le tapis de son ami d'enfance ou si au contraire, elle a préféré la fuite. Néanmoins peu importe, elle est venue pour prendre de ses nouvelles, paraît même qu'elle aurait payé des guérisseurs pour qu'il ouvre les yeux le plus rapidement possible. Est-ce grâce à elle qu'il est debout maintenant, en plein milieu de la rue ? Glissant machinalement une main fébrile sur son ventre, à l'endroit où la boucherie s'est installée, le doute vient à son tour toquer à sa porte. Alors que jadis il était coupable de lui avoir brisé le coeur en des tas de morceaux, dorénavant il lui doit des soins qu'il pourra qui sait un jour lui rembourser, pas de la manière qu'elle voudrait certes. Le capitaine du navire de légende se pose cette fameuse question : où est-elle ? Au palais, ceci lui paraît un peu trop incongru, jamais Kale ne serait allé aussi loin seulement pour faire part de ce drame. Il fouille, se met à trier ses souvenirs, tente tant bien que mal de se faire une idée où la belle souveraine peut être.
Elle joue les voyantes.
De celles qui murmurent des bonnes nouvelles à l'oreille, qui glissent une langue de serpent autour de votre cou, dans votre poche pour mieux vous dépouiller. Ils sont de la même base ces deux-là, des arnaqueurs - ou arnacoeurs on ne saurait trop dire quoi exactement -, des flibustiers qui ne se font jamais attraper. Sans pour autant aller dans le meurtre, ils magouillent et font dans le bon - beaucoup dans le mauvais aussi. Sinbad, c'est pas comme s'il croyait aux cartes ou encore à la boule de cristal, bien au contraire, c'est même en connaissant le personnage qu'est Shéhérazade Fildor qu'il peut affirmer que ce ne sont que des filouteries pour combler un peu son quotidien vraisemblablement trop vide. Inspirant longuement l'air qui lui pique les poumons, c'est d'un pas assuré qu'il traverse des ruelles, manque de se buter contre des passants et surtout cherche sans relâche la tente qui qualifie si bien leurs origines communes. Le sable, les tapis, l'encens épicé et surtout l'arc-en-ciel qui s'offre à eux. Fort Fort Lointain paraît bien plus fade à côté d'Afshin, là où tout est sujet à faire la fête, à manger jusqu'à pas d'heures, à rire jusqu'à s'en étouffer avec des pâtisseries sucrées comme salées. Les fleurs aussi elles étaient différentes, le corsaire se souvient du jardin immense que la princesse qu'elle était avait dans son palais miniature. Le jardin était immense, des papillons voletaient à gauche à droite et les plantes s'élevaient jusqu'à faire totalement disparaître le mur ambre signant la fin de la propriété du vizir. Ils avaient vécu de tas de choses dans cet espace, Shéhérazade elle dansait parfois comme sur de l'eau, elle maniait la terre comme personne, bougeait ses bras avec une grâce qu'il n'avait pas soupçonnée à l'époque, et surtout elle lui parlait avec douceur des différentes verdures qui ornaient fièrement la bâtisse des Ondulhanches - jusqu'à ce qu'elle devienne l'épouse de ce beau prince devenu roi. Il en avait eu des joies à cet endroit précisément, il s'affalait généralement dans l'herbe et l'écoutait ou la regardait faire songeur, et quand elle lui demandait si elle avait quelque chose sur le visage, il répondait qu'elle était parfaite ainsi, qu'il pensait à quel point il l'aimait. Maintenant c'est loin tout ça, ça date d'il y a plus de seize ans, c'est comme une goutte dans la mer, étant capable de faire déchaîner les vents jusqu'à faire couler le plus coriace des bateaux. Bêtement, avec une certaine surprise, il retrouve cette ambiance ancienne rien qu'en tombant nez à nez avec la construction en étoffes, ressemblant à une tente grandeur nature, de celles qui peuplent les déserts de leur parcelle de terre. Il en voyait pas mal quand il était marmot, on disait même que c'était les esprits et combattants du soleil qui vivaient dedans, buvaient du thé, tout en complotant contre leurs rivaux. Est-elle donc toujours une fillette qui veut s'illusionner ? Leur dernière rencontre n'a pas été des plus joyeuses, toutefois il ne veut y penser, ne souhaitant garder une image d'elle aussi néfaste, aussi fissurée - le poignard sur son poignet, la cicatrice sur son cou, c'en est trop pour lui qui s’accommode de sa culpabilité. Poussant un peu ce qui fait office de porte - de fait un long morceau de tissu cinabre -, ses sens sont directement attaqués sans qu'il puisse se défendre. Les senteurs, la vision qui s'offre à lui est des plus agréables. Des coussins ornent le grand cocon, une petite table est placée justement au milieu, laissant entrevoir dans ce petit bazar des cartes, une boule de cristal, des grigris qui ont des vertus mensongères, un bâtonnet fin se consume au loin offrant à quiconque pose les pieds sur la surface colorée une impression de bien-être. Puis il la revoit, sa délicate Shéhérazade, sa fragile, sa bancale, vêtue en ce jour d'un bleu mettant en valeur ses grands iris clairs. La première fois que Sinbad avait aimé l'océan, c'était grâce à elle, comme une ambassadrice des eaux troubles. « On dirait bien que j'ai respecté ma promesse. » Qu'il balance un petit sourire collé au visage, il veut plus de souffrance, ou du moins pas autant que ce fameux soir où il a frôlé ses traits harmonieux. Mains jointes derrière son dos, il s'amuse à jeter un coup d'oeil à gauche, à droite, en haut, en bas tout en restant aussi droit qu'un pique. Elle pourrait lui dire de dégager qu'il obéirait sans broncher, au moins il sera convaincu dans l'idée que rien ne pourra plus être comme quand ils avaient vécu cette petite passion ayant rendu l'un comme l'autre radicalement naïf. « Je ne souhaite pas t'importuner, je voulais juste venir ici par curiosité et aussi pour te remercier. » D'une voix posée plus que d'habitude, est-ce donc la nostalgie qui le rend ainsi ? Toute cette mise en scène qui l'apaise ? « Kale n'a pas su tenir sa langue. » Suivi d'un petit rire bref. C'est pas qu'il fait comme si de rien n'était, c'est qu'il veut passer au-dessus de tout ça, c'est qu'il en a marre de ressasser le passé avec une lame rouillée, de lancer du sel sur ses veines. Poser les armes, hisser le drapeau blanc, bavasser comme deux enfants.
Aller du passé au présent.
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FORT FORT LOINTAIN

Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

shéhérazade ☾ c'était écrit. 289254tumblrniuza7qYnz1qiyullo4250

⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
⊱ schillings : 851

⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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shéhérazade ☾ c'était écrit. EmptySam 11 Oct - 0:11


 
Sinbad, Shéhérazade
ce rêve bleu, c'est un nouveau monde en couleurs

Il avait récemment semblé à Shéhérazade qu'elle n'était pas retourné à Fort Fort Lointain depuis une éternité. Si elle aime son pays d'origine plus que tout, la capitale du monde lui apporte toujours une dose de fraîcheur et de nouveauté qu'elle ne retrouve pas ailleurs. À Afshin, le monde a l'air plus ou moins figé, et s'il ne vieillit pas il ne rajeunit pas non plus. L'air reste le même, les couleurs ne deviennent jamais fade, l'odeur de cannelle s'imprime sur les vêtements et n'en part plus jamais. Il est facile dans le reste du monde de repérer quelqu'un qui en vient – il aura le soleil jusque dans le sourire, et le sable qui coule dans les veines. Shéhérazade plus encore que les autres emportait Afshin avec elle à chaque moment de sa vie et jusque dans son sommeil. Les bijoux tout en or et en pierres, les tissus délicats de ses robes bleues et vertes et rouges, le bindi sur son front, et les clochettes à ses chevilles et ses poignets. Même un aveugle saurait sans se tromper que celle-là est du désert. L'air chaud lui manquait, une fois à Fort Fort Lointain, mais elle n'y était pas plus mal. Elle partait souvent au marché la matinée, évitait le plus possible le port si ça n'était pas pour aller voir Ehsan. Shéhérazade passait chez les uns et les autres, mangeait au milieu d'un parc ou se contentait de quelques bonbons et revenait à sa tente, dans l'attente de clients. Une telle boutique, ici, c'est peu commun, mais Shéhérazade aimait se penser unique par moments. On lui disait toujours Mais qu'elle est grande votre tente ! ou Ça sent le sable chaud, chez vous. qui lui arrachaient des sourires. De là d'où elle vient, tout ça est trop commun pour qu'elle se rendre vraiment compte, mais ici on ne peut pas rester debout sous une tente et on a souvent à peine la place d'y dormir. Shéhérazade, elle, parsemait le sol de milliers de coussins colorés, décorait ce qu'il y avait de tentures aux reflets dorés et mettait toujours de l'encens, à côté du service à thé ancien et de pas très bonne qualité – qu'elle affectionnait bien plus que ceux en or et en argent qu'elle avait au palais. Si elle le voulait, en manque de clients, Shéhérazade pouvait même danser au milieu de ses draperies, et c'était comme une petite flamme qui se mouvait au milieu de tout ce qu'il y avait de plus inflammable – les tissus et les hommes. Quand elle était d'humeur, Shéhérazade allait jusqu'à en chanter. Le plus souvent, à Fort Fort Lointain, elle oubliait tout ce qui fait sa vie à Afshin. Elle aimait penser qu'ici, les pieds nus sur le sol en tissu, elle n'était que Shéhérazade, pas une femme et encore moins la reine d'une région. Shéhérazade n'était plus ni fille ni épouse, Shéhérazade n'était plus rien d'autre qu'elle-même – et le comble de tout ça c'est que c'était ici qu'elle se surprenait le plus à ne pas pouvoir contrôler ses vérités et ses mensonges. Il lui arrivait de raconter qu'elle était veuve, orpheline pour ceux qui n'avaient jamais entendu parler d'elle. Elle racontait parfois qu'elle avait un frère, disparu aujourd'hui, d'autres fois qu'on l'a planté devant l'autel, parfois même qu'une famille de Saay l'avait adopté, bébé, ou que sa grand-mère à moitié sorcière lui avait donné le peu de magie qui lui servait à exercer son métier. Shéhérazade se perdait souvent à ne plus savoir qui elle était vraiment, et elle croyait parfois elle-même à ses mensonges. Ça pouvait devenir handicapant, dans certaines situations, et surtout quand deux se retrouvaient à parler d'elle en l'appelant l'orpheline pour l'un et l'adoptée pour l'autre.
La princesse avait posé ses valises sur le sol de Fort Fort Lointain dans la matinée, après un bref voyage en calèche depuis le palais. Son mari n'arriverait que dans quelques jours, et si le savoir ici la freinait quelque peut dans ses élans de bonheur, elle profitait de ses quelques moments seule où elle pouvait danser et rire et sourire autant qu'elle le voulait, sans que personne ne trouve ça louche. À Fort Fort Lointain, dans son petit cocon, Shéhérazade était un peu comme avant, un peu comme quand elle avait seize ou dix-sept ans. Shéhérazade riait plus qu'elle ne pleurait et dansait plus qu'elle ne dormait, parfois même en pleine rue au rythme d'un musicien quelconque. Elle ne pensait plus ni à ses malheurs ni à ce qu'elle devrait faire et ressentir, Shéhérazade n'avait plus de problèmes, ici, plus aucune peine comme par magie. Fort Fort Lointain, c'était le cimetière de ses émotions, le cadavres de ses pensées noires. Elle l'espérait, tout du moins, jusqu'à ce qu'un vieux fantôme ne vienne encore la hanter. Si les marins sont hantés par les sirènes, ils hantent à leur tour les princesses. La dernière fois qu'elle avait croisé Sinbad, il était parti sans se retourner, sans un regard – encore une fois. Il avait promit, qu'il reviendrait. Il avait promit, mais c'est elle qui avait accouru, en larmes et en panique, sous le choc et apeurée. Elle avait couru jusqu'aux grands bras de Kale – qu'ils lui avaient manqué, ces bras dans lesquels se réfugier à n'importe quel temps de l'année. Elle s'était rué à son chevet, avait veillé une heure ou deux avant de partir faire le tour de la ville à la recherche du meilleur herboriste. Elle avait ramené sur l'Écorchée ce qui pouvait être le meilleur pour le marin endormi, et n'y était plus jamais revenue. À vrai dire, elle s'attendait à la visite d'un marin, oui, mais un en rouge ou orange, pas un grand fantôme aux dents pointues. La tenture qui servait d'entrée à sa tente s'ouvrait doucement, et Shéhérazade ne s'enlevait pas son sourire de nacre. Elle dansait dans le fond, en préparant le thé sur une petite table surélevée, avant de se retourner en entendant une voix trop connue. On dirait bien que j'ai respecté ma promesse. Elle détailla Sinbad, les sourcils un peu froncés comme si ça n'était pas possible. L'ambiance était trop détendue par rapport à leurs dernières rencontres, mais dieu que ça faisait du bien, les sourires et la musique et le soleil entre eux deux. Le sourire sur le visage du marin et ses yeux qui s'aventuraient de gauche à droite comme d'habitude la rassuraient, Sinbad était Sinbad. Ça n'est pas qu'elle ne l'aimait pas en Belle aux Bois Dormants, mais elle avait ses préférences. Je ne souhaite pas t'importuner, je voulais juste venir ici par curiosité et aussi pour te remercier. Kale n'a pas su tenir sa langue. Les océans de la voyante se baissaient alors que son sourire s'étendait. Je lui apprendrai à se tenir, un jour... Elle restait ainsi un moment, basculant de la pointe de ses pieds à ses talons, regardant les pans de sa robe bouger en rythme. Puis son regard se releva, et trop heureuse de le retrouver sur pieds, Shéhérazade sautillait bien vite sur les coussins jusqu'à lui, l'entourant de ses bras. Tu as l'air mieux, Sinbad, je suis contente. Un baiser s'écrasait rapidement sur la joue du véritable miraculé – n'en déplaise à Kale – avant qu'elle ne s'éloigne d'un pas ou deux. À l'intérieur, c'était toujours une tornade de sentiments qui lui bousculaient le cœur et les poumons – la seule vision de son premier amour suffisait à lui faire cet effet –, avec moins de peine et plus de joie.
Pour cette fois au moins, Shéhérazade ne voulait rien de plus qu'entendre leurs rires s'emmêler.
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shéhérazade ☾ c'était écrit. EmptyJeu 16 Oct - 18:45



Shéhérazade et Sinbad
Il les a tuées avec leur amour. C’est comme ça tous les jours dans le monde entier.

De la haine à l'amour, il n'y a qu'un pas disait l'autre. Sinbad pourrait dire en ce moment même que cette phrase est juste, bien que pour l'émotion la plus transcendante il ait encore bien des doutes, il pourrait la modifier pour dire que des pleurs aux sourires, il n'y a qu'un pas. Ceci conviendrait mieux à cette situation, au moment plus qu'unique qu'ils vivent à deux. Le pire c'est que ça le rend nostalgique, ça le fout des années en arrière sans vouloir le mettre dans le temps présent et ça le fait sourire comme le dernier des crétins. S'il peut revivre des instants aussi joyeux avec la princesse, c'est bien dans ses rêves, parce que maintenant épouse et surtout fille bafouée, il ne peut plus prétendre à être le prince de ses rêves, au contraire, il ferait plutôt office de l'ignoble dragon qui en un geste de gueule peut ravager tout sur son passage. Un mélange aussi nocif qu'il peut être doux pour le palais, il vaut mieux que les choses soient ainsi - sans aucun doute, ou alors vraisemblablement. Comment auraient été les choses si elle l'avait vraiment attendu ? Oh bien sûr qu'ils se seraient revus, dans des circonstances peut-être moins cassantes, néanmoins quelque chose serait brisé entre ces deux ou au contraire, tellement ravivé qu'ils se consumeraient dans une passion qui les dépasse. En y pensant, Sinbad ne peut s'empêcher de continuer à croquer dans ce petit bout de chair qu'il malmène - et ce depuis qu'il est capable de marcher. S'il n'était pas si superstitieux, serait-elle seulement un membre à part entière de son navire ? Une privilégiée qu'il considérerait comme de sa famille ? Si le capitaine du navire poissard avait fait de meilleurs choix, actuellement tout serait bien plus simple, y compris le bordel dans lequel il s'engouffre, celui de son coeur qui peine de plus en plus à battre simplement pour qu'il respire encore des années. Ce qui lui donne l'envie ? Pas des faits. L'homme étant une bête sociale, elle ne peut vivre sans ses congénères et se soigner sans eux. Et pourtant, le marin se contente de paysages qu'il ne pourra jamais enlacer, des souffles du vent qui ne pourront jamais lui murmurer une déclaration, et tout ça pour des rêves qui n'arrivent plus à se faire une place dans son crâne - devenir adulte, c'est savoir trier, ce que Sinbad a fait en jetant ses espoirs candides au fond d'une boîte, celle-ci joyeusement enterrée au fond du jardin pour que jamais plus il ne menace d'éclater. Reprenant ses esprits pour poser son attention sur son interlocutrice, celle-ci paraît aussi pimpante qu'un oiseau découvrant le printemps. Elle ressemble à une gosse. Oui c'est ça qui va bien, une gosse qui ment à son père pour qu'il lui offre une superbe parure pour aller voir ses amies les princesses d'à côté. Elle n'a plus de larmes sur le visage, c'est un début, elle ne paraît même pas contrariée de le voir, ce qui a le mérite de lui enlever un poids considérable, il se sent profondément léger et rassuré de remarquer qu'il y a une part d'elle qu'il n'a pas pu lui voler. Serait-ce faux ? Mentirait-elle pour que justement, ils n'aient plus à se faire affront comme la nuit précédente ? Il en doute. Shéhérazade n'est malheureusement pas capable du moindre mensonge lorsque les sentiments sont en jeu, ou bien si elle y arrive, ceux qui croient à sa mascarade s'avèrent très crédules. Il sait comment faire avec elle, une romance facilitant bien sûr l'approche et l'ouverture de l'un envers l'autre, s'il y avait quelque chose, il le verrait comme le petit point rouge qu'elle a au milieu du front. Ce serait logique. Ce serait pas possible à cacher, pas à lui. « Je lui apprendrai à se tenir, un jour...  » Vouloir dire à Kale de garder un secret, ce n'est pas une peine perdue, bien au contraire, il n'y a pas plus fiable que le second vêtu d'orange du matin au soir. Cependant, quand celui-ci concerne son frère, il tiendra peut-être une heure, deux, parfois quelques jours avant de craquer en le regardant d'un air grave. Tout dépend de la nouvelle à annoncer, quand bien même il arrive au mercenaire de mentir, entre eux c'est une politique de vie, une promesse sous un arbre qui s'est toujours tenue. S'il a pu mentir à sa douce, il ne pourra pas le faire devant le regard inquisiteur de son ami de toujours. Triste constat que voilà, parce que le sentiment d'aimer n'entre pas en jeu. Alors qu'avec la régente des terres désertiques, si, un truc ancien qui tripatouille les crevasses enfouies au fond de lui. « Tu as l'air mieux, Sinbad, je suis contente. » Un baiser offert comme signe de paix sur sa joue, c'est un frisson plutôt violent qui lui fait prendre conscience de la situation. Shéhérazade d'avant, de maintenant, il a le plaisir de croiser celle pour qui il est tombé raide dingue la première fois. Cette même façon de montrer ses dents, cette délicate manière de bouger ses membres telle une danse qui ne s'arrête jamais.
Faut juste pas oublier qu'elle est amputée.
D'une jambe seulement, son époux lui ayant radicalement coupé les ailes jusqu'à la marquer au fer là, précisément sous le cou, sur ce lieu tellement discret qu'il peine à retrouver la fêlure justement gonflée. Et ça l'énerve. Y'a son estomac qui se tord, son coeur qui frappe douloureusement contre sa poitrine d'un coup sans crier gare, si bien qu'il détourne son attention pour trouver son bonheur ailleurs. Finalement, sans même s'en rendre compte, Shéhérazade continuera à lui rappeler quelle belle connerie il a faite en lui faisant ses adieux pitoyables, elle continuera à hanter ses cauchemars les plus profonds, hurlant qu'il aurait dû la sauver avant qu'elle ne se fasse égorger par ce personnage malade. Il arrive à se pourrir seul le Sinbad, rien que pour ça il devrait se faire une médaille en or massif, décorée de divers diamants trouvés dans les quatre coins du royaume. « Que veux-tu ? L'on ne change pas les bonnes habitudes, au bout de plus de vingt ans d'amitié, il ne peut plus rien me cacher. » Faisant un pas pour la dépasser, il visite cette tente beaucoup trop grande pour une seule personne, ayant un petit rire discret à chaque fois qu'il croise un objet plus qu'étrange. Quelle fortune est-ce qu'elle a misé là-dedans pour entourlouper les gens ? Des millions ? Dans une autre humeur, il se serait dit que la belle fait ceci pour se sentir moins seule, qu'elle met sa peine dans des babioles pour ne pas avoir à pleurer le soir - ce qui ne serait pas complètement faux. Haussant les sourcils à cette pensée, les coussins changent au fur et à mesure qu'il avance. Rouge, bleu, violet, vert, c'est criard, un habitant de Yasen ne supporterait probablement pas autant d'attaques, et pourtant, c'est la signature des combattants d'Afshin, hommes comme femmes, tisserands comme soldats, ils ne cessent jamais de sortir les armes pour montrer qui ils sont. « Surtout quand on lui demande de tout garder me concernant, il est vrai que même si ce drame me coûte un long rétablissement, je suis néanmoins touché de savoir que tu t'es inquiétée pour ma pauvre carcasse. » Elle aurait même mis des bourses à la disposition de soigneurs pour qu'il puisse ouvrir les yeux un jour comme un autre, ce qu'il a fait. Doit-il dans ce cas se mettre à ses pieds et lui jurer fidélité pour lui avoir rendu son souffle ? Il ne saurait le dire, toutefois il lui est vraiment reconnaissant et c'est tout en disant ces mots qu'il tourne un peu la tête pour zieuter la reine de haut en bas. Même ses vêtements poussent à la bonne humeur, à la fête, un fait joyeux qui ne pourra pas briser ce flottement calmant un peu son muscle à vif qui le lance. Mains toujours glissées derrière son dos, c'est en faisant encore quelques pas qu'il se rend compte d'une décoration en particulier qui agrandit son sourire. Se mettant accroupis pour le ramasser, il frôle le bois du bout des doigts, étant presque effrayé de le casser, il ne peut en revanche pas s'empêcher de retenir une grimace mêlée à une petite plainte - vivement qu'elle cicatrise complètement. « Dans mes souvenirs, tu ne savais guère en jouer, les temps auraient-ils changé ? » Le luth, voilà son nom. Cet instrument qu'avait tant de significations pour eux, tant sentimentalement que artistiquement. La première fois qu'il avait pu lui parler, c'était grâce à ça. Dans la rue, posé sur son muret, il avait commencé à jouer, pas de la manière la plus sublime c'est sûr, mais il se débrouillait, si bien qu'elle s'était mise à danser plusieurs mètres plus loin, se rapprochant de plus en plus du musicien débutant qu'il était. Et il avait joué, gratté les cordes jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus, admirant la prestation de la danseuse au regard de braise. Même après ceci, elle continuait de faire bouger son corps pour lui, se mouvant de gauche à droite, de droite à gauche, à en faire pâlir d'envie une fée. Il reste dans sa position jusqu'à ce que ça commence vraiment à lui faire mal, sans même se laisser le temps de s'excuser d'autant d'affront, il se pose en tailleurs sur une surface plein de coussins, l'instrument entre les mains tout en lançant une mine penaude à la maîtresse de maison. Comme avant oui.
Jusqu'à quel point ?
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FORT FORT LOINTAIN

Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

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⊱ pseudonyme : songbird
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⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
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⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
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⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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shéhérazade ☾ c'était écrit. EmptyMer 29 Oct - 21:38


 
Sinbad, Shéhérazade
ce rêve bleu, c'est un nouveau monde en couleurs

Depuis leur rencontre, Shéhérazade en avait vu passer des blessures. Elle l'avait vu tomber, elle l'avait vu se cogner, se couper en faisant tomber quelque chose. Elle avait passé le bout de ses doigts sur les bleus, les coupures, les cicatrices des plus petites aux plus grandes de l'époque. C'était un peu un casse-cou, Sinbad, et bien que son départ lui ait arraché le cœur, elle reconnaît avec la plus grande honnêteté qu'il est resté fidèle à lui-même. Ses envies d'aventures, de grandeur, de mer déchaînées et de trésors à découvrir, c'était toujours là, ça l'avait toujours été. Il avait le danger imprimé quelque part dans les prunelles, en petit comme les crédits d'une affiche de cinéma – pas assez petit pour qu'elle passe à côté. Elle le connaissait aussi bien que si elle l'avait fait, pouvait presque prédire ses actes et ses paroles, s'amusait parfois à le devancer, un grand sourire sur sa peau café au lait. C'était presque évident – complètement évident – entre ces deux. Écrit dans un grand livre du destin que Shéhérazade ne pouvait toujours pas se résoudre à fermer. Elle gardait leur livre ouvert, un marque page à seize ans plus tôt. C'est un espoir un peu fou, et si elle est convaincue qu'au fond, le Sinbad qu'elle a aimé est toujours là, elle n'est plus sûre qu'il reste grand chose de la princesse qui se tenait dans ses grands bras, autrefois. Elle essaie, cependant. Elle tente de retrouver ce qu'elle est, de retrouver qui elle est, mais ça n'est pas bien concluant. Les robes colorées et les clochettes qui s'agitent à ses chevilles font un bien beau spectacle, mais c'est dans son regard que ça merde un peu, y a pas que sur l'apparence qu'elle devrait faire des efforts pour retourner à la décennie d'avant. Elle essaie tant bien que mal de faire abstraction, juste pour aujourd'hui, mais c'est pas simple. Sourire à Sinbad, c'est naturel, ça s'oublie pas. Pour ce qui est de sourire dans son dos, tout se complique un peu plus. Shéhérazade pousse un soupir imaginaire, préférant libérer son esprit du trop-plein de pensées pour se contenter sur ce qui se passe, maintenant, ici. Un peu comme avant.
C'est peut-être le problème. Quand ils ne rouvrent pas les plaies à l'eau de mer, ils y versent du gros sel en plein dedans. La seule différence, c'est qu'ils mettent une épaisseur de coton entre les deux. C'est tout aussi douloureux, mais ça leur viendra un peu plus tard. C'est plus subtil, ça convient mieux aux mille et unes couleurs qui enchantent la tente. C'est comme ça qu'on fait, à Afshin. Comme avant, en espérant que ça passe sans trop de dégâts. Shéhérazade prend le temps de détailler Sinbad, de la tête aux pieds. Elle s'arrête sur ses prunelles magiques qui changent en rythme avec le temps et les humeurs, sur son sourire un peu vieilli, sur ses grands bras et ses mains abîmées de géant. Elle prend le temps parce qu'elle ne l'a pas eu l'autre nuit, les iris cachés derrière sept mers de peines, elle prend le temps pour s'assurer qu'il est bien. Elle le connaît, Sinbad. Il n'est pas imprudent, mais elle est sûre que rester cloué au lit l'ennuie trop pour ne pas qu'il essaie de s'en échapper en douce. Et malheureusement, Kale n'est pas toujours en mesure d'arrêter son capitaine. Elle détaille ses mouvements, cherche un truc qui clocherait, n'importe quoi pour qu'elle prenne garde et s'assure qu'il n'aggrave pas son cas. Sinbad, il est fait pour la mer, après tout. Pas pour la terre.
Que veux-tu ? L'on ne change pas les bonnes habitudes, au bout de plus de vingt ans d'amitié, il ne peut plus rien me cacher. Elle l'observe la dépasser, inspecter la tente comme si c'était une galerie d'Art, comme si y avait plus que des bibelots çà et là que lui a ramené Aladin. Un sourire s'étire sur son visage à elle en réaction à ses paroles. Sinbad et Kale, c'est toute une histoire. Surtout quand on lui demande de tout garder me concernant, il est vrai que même si ce drame me coûte un long rétablissement, je suis néanmoins touché de savoir que tu t'es inquiétée pour ma pauvre carcasse. Comme si ça avait déjà été autrement. Kale n'avait jamais pu s'empêcher de dire quoi que ce soit à son ami. Quand elle y repense, Shéhérazade en était presque jalouse – si petite elle détestait Sinbad, elle appréciait grandement Kale et regrettait que les deux soient si souvent ensemble. Comme elle aurait aimé aller avec eux, partager leurs aventures et leurs secrets – à y réfléchir, ce sentiment n'a pas changé. Elle aime Kale tout autant que lorsqu'il est parti, et si quelque chose s'est brisé dans sa relation avec Sinbad – leur relation entière, à vrai dire –, elle sent que quelque chose manque avec son second aussi. Un truc qui était là avant, ou n'y était pas. Une gêne, peut-être, une timidité. Un éloignement, probablement. Trop de différences, qui sait ? Les années ont passé, leur relation est un peu comme une corde qu'ils ont plongé dans l'océan. Qui s'est étiré autant qu'elle a pu, que Kale a peut-être laissé traîner un moment dans l'eau avant de la saisir à nouveau, la retrouvant rongée et abîmée. Shéhérazade sort de ses pensées en sentant un regard se poser sur elle, et ne peut s'empêcher de le soutenir un instant. Elle hoche doucement la tête en réponse au marin. Comment aurait-elle pu faire autrement ? Il aurait bien pu tenter de la tuer – n'est-ce pas ce qui s'est passé ? – qu'elle n'aurait pas moins été inquiète à en crever. À se lever de bon matin pour aller prier pour qu'il se rétablisse, à se coucher tard le soir pour faire venir les meilleurs guérisseurs et herboristes de la région et même plus loin. Puis elle l'observe s'accroupir, la grimace déformant légèrement son visage. Dans mes souvenirs, tu ne savais guère en jouer, les temps auraient-ils changé ? Elle avance rapidement de quelques pas comme pour l'aider, mais sa question la stoppe dans son élan, lui arrachant un rire aigu. Oh, elle avait essayé, elle s'en sortait plutôt même bien sur la fin – Sinbad avait été un bon professeur il faut dire. Après l'avoir regardé s'asseoir en tailleur sur les coussins, Shéhérazade parcourut les quelques pas les séparant en boitant légèrement. C'est ce que ça lui avait coûté de l'avoir sauvé, la dernière fois. Elle se laissa tomber au sol à genoux dans un mouvement presque trop gracieux pour être naturel – et pourtant –, les tissus de sa robe se soulevant avant de tomber comme si elle était une fleur qui s'épanouit. Doucement, elle tend les bras, pose ses longs doigts fins sur les cordes de l'instrument sans l'enlever des mains de Sinbad et s'essaie à un morceau des plus simples. Le premier qu'elle a apprit – le premier qu'il lui a apprit –, sans trop de succès. Effleurer seulement les cordes ne l'aide pas à en tirer une mélodie bien glorieuse, mais son rire s'envole comme un morceau bien plus harmonieux Comme tu vois, je suis terriblement mauvaise. Elle dirige son regard vers lui, son sourire comme scotché à son visage. Maintenant que mon professeur est de retour, j'espère bien qu'il acceptera de m'aider à m'améliorer. Ses mains s'éloignent rapidement de l'instrument, préférant les mettre en l'air comme si elle s'apprêtait à danser – et c'est le cas. Musique, maestro ! Avant même que le marin ne suive le mouvement, Shéhérazade commence à bouger ses mains, doucement, entamant un rituel qui était bien à eux.
La valse des sentiments, le tourment des souvenirs.
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FORT FORT LOINTAIN



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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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shéhérazade ☾ c'était écrit. EmptyMar 4 Nov - 23:06



Shéhérazade et Sinbad
Il les a tuées avec leur amour. C’est comme ça tous les jours dans le monde entier.

Sinbad a passé la moitié de sa vie à apprendre les choses seul, ou presque. Si Kale a été d'une aide précieuse pour ce qui est de le stopper dans ses folles aventures excessives, il n'empêche que du reste il a toujours tenté de se dépatouiller en solitaire. Avant de partir pour ses sept voyages, il en avait vu des choses dans son village, il avait appris à avoir la main baladeuse comme de courir aussi vite tel un cheval en pleine course. Il apprenait de ses expériences, en tirait des morales ou non, finalement la vie qu'il s'était imposée n'était pas si mal. Cependant il restait un bien grand ignorant, ne sachant comment s'approcher d'une fillette sans lui ricaner à la figure. Avec son ami de toujours, ils étaient devenus les inséparables, les increvables, les impossibles. Et pourtant, une seule personne avait réussi à mettre en danger cette amitié tout en la consolidant. Lui qui; à tout juste seize ans croyait tout connaître de la vie, sa princesse lui avait fait voir le monde d'une manière différente. Si Sinbad pensait qu'on ne lui enseignerait plus rien, il avait tort - pour ne point changer. Elle lui avait appris à aimer la belle Shéhérazade, comme jamais. Son coeur chavirait, son estomac se tordait, ses mains tremblaient un peu, et il ne cessait de se perdre dans ses grands yeux bleus. C'était ça sa particularité à la fille du vizir, les iris clairs que peu de personnes en Afshin pouvaient se vanter d'avoir. Déjà qu'une bourgeoise aussi douce était complexe à trouver, de surcroît elle était encore plus unique que ce que le ciel lui présageait. Il était tombé sur la bonne, du moins, c'est ce qu'il croyait avant de la tromper pour une autre. Une allégorie inexistante, ne lui apportant aucun baiser, pas même une caresse et encore moins l'impression que tout brille de mille feux. La mer elle a ce côté double tranchant que sa danseuse n'avait pas, un danger constant qui pourtant l'avait attiré dans ses filets. Il avait succombé. Faisant une erreur, la plus grosse probablement. Est-ce qu'il la regrette maintenant ? Sans conteste oui, toutefois l'avouer à Shéhérazade serait similaire à enfoncer un peu plus le couteau qui lui est déjà bien planté dans le coeur. Il ne veut pas tout briser. Il ne veut pas tout casser. Surtout que depuis leur dernière rencontre, elle n'a de larmes qui perlent, pas de mine déconfite lui faisant comprendre qu'il n'est pas le bienvenue. Au contraire, ça ressemble à des scènes déjà vécues, une chaleur l'englobe, c'est agréable, si bien qu'il en oublie sa plaie qui tiraille ses muscles. Dire qu'il avait presque touché la mort du bout des doigts. Il ne doute pas qu'elle ait participé sans conteste à sa remise sur pied, consciemment ou non. Elle était là, la reine Fildor vêtue de rouge et de ses plus belles parures, dans l'ombre à attendre que son premier amour se remette à respirer. Assis sur les coussins criards, un sourire ne peut s'empêcher d'atterrir sur son masque de stoïcisme, rien qu'en regardant ses gestes. Elle n'est pas humaine. Vient d'une autre contrée, là où tout est sujet à la poésie, parce que telle une muse elle aura sue lui inspirer bien des morceaux de luth qui ont traversé le temps. Il peut s'en souvenir, les notes qui valdinguaient pendant qu'elle secouait ses bracelets dorés en rythme régulier. Bon sang, ce qu'ils avaient passé des heures à se bercer de chimères, croyant qu'un jour ils seraient des bohémiens, à voyager dans les terres les plus éloignées de Fort Fort Lointain, avec comme unique compagnie quelques babioles et leur sentiment en commun pour les nourrir. Ce qu'il avait été idiot, toutefois, cette niaiserie lui manquerait presque actuellement, tout bonnement parce qu'elle l'avait poussé à s'ouvrir à cette femme, à lui dire de but en blanc qu'il ne la quitterait jamais. Elle l'avait obligé à mentir. Il se sentait coupable. Si cette amertume est bien lointaine, elle reste cloîtrée dans un morceau de son palpitant, là où tout ce qu'il apprécie se met à pourrir. Il voudrait recommencer, il voudrait réécrire cette nouvelle palpitante, mais, il n'en a pas le pouvoir, il ne sait rien faire si ce n'est baratiner la populace - lui le premier - et fatalement éteindre des flammes naissantes. Les cordes résonnent maladroitement, elle a oublié - ou plutôt il n'a jamais pris le temps de bien lui apprendre. « Comme tu vois, je suis terriblement mauvaise. Maintenant que mon professeur est de retour, j'espère bien qu'il acceptera de m'aider à m'améliorer. » C'est si bon de la voir sourire comme jadis. Elle n'était pas une gamine crédule la Shéhérazade, bien au contraire, il s'avérait qu'elle était foutrement futée pour une donzelle élevée avec une cuillère en argent dans la bouche. Elle en avait dans le crâne, racontait des contes comme personne ne le faisait dans ce visage. Il lui avait retourné la tête jusqu'à ce qu'elle en oublie toute sa bienséance. L'amour, ça rend sourd, surtout aveugle et ô combien simplet. Ils s'étaient donné l'un à l'autre, non pas dans un lit mais par des promesses. C'était ça le pire. C'était ça le plus laid. Jurer monts et merveilles pour un futur incertain. Il ne peut pas la blâmer, après tout, qui aurait pu se douter - si ce n'est Kale - qu'il allait finir ainsi ? Si on lui avait prédit son avenir, il aurait rit, il n'aurait pas cru à tout ceci.
Et pourtant, il est devenu ce qu'il déteste le plus.
Instrument entre les mains, les sourcils haussés témoignant de sa surprise, Shéhérazade change du tout au tout. Il n'arrive plus à la cerner dans sa totalité, redoutant qu'elle se fane aussi rapidement qu'une rose. Fleur délicate, harmonieuse demandant de l'attention, elle reste néanmoins redoutable par ses épines qui font couler le sang - le sien en l'occurrence.  « Musique, maestro ! » Sa Shéhérazade, son appartenance aux souvenirs, la valse changeante de ses bras qui fouettent l'air. Il n'a pas trop le choix. Il doit se lancer. Prenant une profonde inspiration, ses prunelles se baissent sur le luth qui ne demande qu'une chose : être dépoussiéré. Magnifique objet portant des gravures, il ne peut s'attarder dessus plus longtemps. Sinbad commence, Sinbad se paume. Ses doigts frôlent les cordes, se placent bien, au départ un peu gauche, l'habitude ne se perd jamais, surtout quand il s'agit de raviver des images capables d'apaiser les maux. Musique qui se suspend, s'étale dans toute la tente, elle lui rappelle son lointain morceau de terre, là où tapis volants s'utilisent à la place des calèches, là où le sable remplace l'herbe, là où les oasis pullulent pour offrir un coin de paradis à ceux qui se perdent. Afshin. C'est mélancolique, c'est joyeux qu'à moitié, ça mélange tellement de termes qu'en mauvais récitant, il ne pourrait dire les phrases sans balbutier. Dans le silence il tente à lui rappeler leur morceau, celui sur lequel il prenait un malin plaisir à l'étirer pour qu'il prenne un temps considérable. Il voulait la voir danser. Parce que Shéhérazade qui dansait, c'était une tempête, un zénith, la vie dans son entièreté avec des mouvements faibles pour ses peines, des mouvements forts pour ses joies. Elle savait résumer grâce à son corps, une question essentielle à laquelle personne n'avait pu répondre jusque-là. La vie c'est quoi ? La vie, c'est ça. Son coeur frappe, tambourine, son sang quant à lui s'amuse à taper contre ses poignets jusqu'au bout de ses doigts froids qui se réchauffent au fur et à mesure que les minutes s'étalent. Jusqu'à la fin. Pas vraiment brutale, pas si douce, elle signe la renaissance de deux êtres qui se déchirent. « Moi qui pensais ne plus être aussi bon que jadis, mon inspiration pour toi reste inchangée. » A ne pas en douter que c'est sa sincérité qui prend le dessus, même s'il n'a pas encore croisé son regard, même s'il n'a pas pris le temps concret d'analyser ses gestes dansés. Yeux posés sur le luth qui se languit d'un autre morceau, il pousse un soupir de bonheur - d'une rareté déconcertante, quand on sait qui est Sinbad Septmers. Son sourire ne le lâche pas, ne le souhaite plus, surtout pas quand il se trouve en compagnie de Shéhérazade. Pinçant inconsciemment sa lèvre inférieure l'espace d'une seconde très courte, c'est une main libre qui se glisse dans sa tignasse, finissant sur sa nuque, la massant vaguement comme pour chercher un repère. Le voilà qui s'est laissé prendre par la lumière, lui être de ténèbres qui ne cherche même plus de sortie. « De surcroît, c'est un véritable plaisir de te revoir danser. Ton talent reste, même si ta jambe a été touchée suite à notre dernière rencontre. » Il aurait pas dû en parler. Il aurait dû se taire. Il devrait se coudre les lèvres les unes aux autres, sauf que ça doit le titiller un peu, ça doit lui faire un mal de chien de se dire qu'un tel sacrifice a été fait pour un personnage aussi égoïste. Il n'a pas un coeur de pierre. C'est qu'il en a plus, c'est pas pareil. Paupières closes pour se remettre les idées en place, il racle sa gorge pendant que ses doigts s'amusent à faire quelques accords peu concluants. Son horizon s'ouvre sur Shéhérazade, son cou, sa cicatrice, son horreur, son enfermement dont il est le seul à connaître la clef. Fixant, presque insistant, son attention s'évade sur le sublime drapé bleuté cachant ses jambes. « Depuis cette nuit, je n'arrive plus à effacer ta blessure de mes pensées, Shéhérazade. Je sais bien que tu ne souhaites pas en reparler, à dire vrai mon but n'était même pas celui-ci à l'origine, je voulais juste - » Juste quoi ? Se donner bonne conscience ? Fronçant vaguement les sourcils, il reste étonnamment très calme. « Passons. Tout cela pour te dire que je me fais énormément de souci pour toi, certes j'ai frôlé la fin, toutefois j'ai toujours la possibilité de lui échapper. » Il est marié avec personne. Il n'est lié à personne. Sinbad est seul, contrairement à Shéhérazade qui est l'épouse d'un grand homme bien que très vaniteux en son genre. « Contrairement à toi. » Murmure cassé par une gêne omniprésente, il voudrait lui dire de venir sur son navire, qu'elle peut écumer les mers à ses côtés, avec Kale, qu'ils reformeront une grande famille aussi incroyable que mythique. C'est faux. C'est déjà sous terre avant même d'avoir vu le jour. Sinbad il a fait une croix sur ça quand il a filé tel un voleur. Sinbad, il croyait plus rien apprendre des autres. Shéhérazade pourtant, elle lui avait appris deux choses : à aimer.
Et à regretter.
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FORT FORT LOINTAIN

Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

shéhérazade ☾ c'était écrit. 289254tumblrniuza7qYnz1qiyullo4250

⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
⊱ schillings : 851

⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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shéhérazade ☾ c'était écrit. EmptyDim 16 Nov - 21:29


Sinbad, Shéhérazade
ce rêve bleu, c'est un nouveau monde en couleurs

Les notes s'étalent dans la tente à en combler le moindre espace, rebondissent sur les pans de tissus, les coussins, les décorations, reviennent à Shéhérazade en pleine figure. Ses mouvements se font plus délicats encore, plus précis, passionnés. Elle se souvient, oui – un moment passé en compagnie de Sinbad Septmers ne s'oublie pas. Elle se souvient de leurs éclats de rires, sur ce morceaux. De leurs sanglots étouffés, sur ce morceau. Même du silence trop pesant qui l'a remplacé. Elle se souvient avoir dansé dessus des millions – des milliards – de fois, à en connaître chaque note par cœur même après seize ans. Bon dieu, une suite de quelques notes et elle se sent revivre. Elle sent le sang qui dévale ses veines, son cœur qui s'emballe et son sourire qui s'étire. Elle voudrait rester là des millénaires si c'était possible, mourir de fatigue d'avoir trop dansé. Danser pour Sinbad, c'était son genre de danse favori. Il n'y connaissait pas grand chose son grand marin, ne dansait même pas lui-même mais il l'avait admiré tant de fois. Il y a des années de ça, elle pouvait bien ne bouger qu'un poignet pour qu'il s'émerveille. Il avait ce truc dans les yeux qui pétille, qui en demande un peu plus comme un accroc. Ça la rendait heureuse, Shéhérazade. Ça rend toujours heureux d'évoquer quelque chose en quelqu'un. Eux, ils étaient la joie l'un de l'autre. En parfaite harmonie, mais qui sonnaient mal comme deux coucou mal réglés quand on les séparait. C'est ce qu'elle était, Shéhérazade – des rouages mal foutus. Attendant patiemment le retour de l'horloger prodige. Forcée à en prendre un novice, faute de mieux. Elle en a cherché, un moment, mais personne ne remplaçait son horloger. Et s'il n'y a qu'une clef à chaque serrure, alors il était la sienne. Et s'il n'y a qu'une lune pour chaque monde, elle était la sienne. Elle agitait ses mains et tous ses bras, sa taille et jusqu'à son bassin avec une vivacité et un entrain rarement vus. Shéhérazade se sentait être quelqu'un à nouveau – incomplet certes, mais c'était un début – et ça ne lui avait jamais fait autant de bien. Ses cils balayaient la tente avec vitesse, comme si elle était pressée de tout découvrir ici, comme si elle n'était jamais venue avant. Puis ses iris pâlots se posèrent sur Sinbad, le luth dans les bras. Elle se serait presque arrêté de bouger, si elle n'avait pas eu peur que l'arrêt de ses mouvements signe la fin de ce moment. Elle le détaillait comme elle le pouvait, les yeux un peu plissés en croyant être discrète comme les gamins, ses boucles maladroites de ses cheveux longs à l'infinie longueur de ses jambes de marin. Elle ne pouvait pas s'empêcher de se stopper un instant sur ses mains magiques qui s'affairaient sur les cordes de l'instrument, sur son visage concentré et ses grands yeux clos. Pour plus de sécurité. Il avait un air de gosse, la musique au bout des bras. Il retournait dans le temps, lui aussi. Il faut croire que la musique leur va bien. Elle a probablement gardé une copie d'eux quelque part et la ressort dès les premières notes. Mais Shéhérazade le sait, ça n'est jamais qu'une illusion, un instant de bonheur dans une grosse bulle de vide – son sourire se fane. Un sourire, ça vieillit toujours mal dans le vide.
Les notes s'interrompent, et c'est déjà la fin de leur aventure à quatre mains. Elle se stoppe en plein mouvement, trop emportée par l'instant pour s'être rendu compte qu'il se terminait. Moi qui pensais ne plus être aussi bon que jadis, mon inspiration pour toi reste inchangée. Elle laisse tomber ses bras comme en abandon, se contente de fixer le luth, comme suppliant un nouveau morceau. Mais il ne viendra pas. Elle remonte son regard vers Sinbad lui-même, ses lèvres étirées en un sourire satisfait et ses grands yeux rouverts. Il la fait sourire rien qu'à ça – leur moment n'est peut-être pas obligatoirement terminé. De surcroît, c'est un véritable plaisir de te revoir danser. Ton talent reste, même si ta jambe a été touchée suite à notre dernière rencontre. Son cœur s'emballe un premier temps et lâche l'instant d'après. Il n'avait pas à en parler, pas même à l'évoquer. Pas le droit de ruiner leur moment, leurs vraies retrouvailles. Pour qui se prend-t-il ce pauvre marin avec ses faux airs vivants ? Elle sent toute sa joie s'évaporer peu à peu. Oh, elle est toujours aussi joyeuse de le revoir, d'entendre sa musique. Quand elle balade ses yeux, les couleurs sont toujours aussi puissantes qu'avant son départ. Il lui avait ses couleurs, mais a pensé à en ramener quelques unes. Elle sent quand même quelques rayures sur le disque de la journée. Une note raté, un truc comme ça qui va pas. Depuis cette nuit, je n'arrive plus à effacer ta blessure de mes pensées, Shéhérazade. Je sais bien que tu ne souhaites pas en reparler, à dire vrai mon but n'était même pas celui-ci à l'origine, je voulais juste – elle sent son regard qui vagabonde, le laisse aller et fronce les sourcils. Ils ne sont peut-être pas faits pour être heureux, après tout ; peut-être pas faits pour être ensemble. Il y a des choses qu'on ne crée que pour se défouler et pour passer ses nerfs. Peut-être n'étaient-ils que les punching-ball d'un dieu mégalo. Peut-être n'était-elle que la poupée de chiffon d'un sultan égoïste. Passons. Tout cela pour te dire que je me fais énormément de souci pour toi, certes j'ai frôlé la fin, toutefois j'ai toujours la possibilité de lui échapper. Elle déglutit difficilement. Shéhérazade n'est pas idiote, elle sait où il veut en venir. Elle redoute de l'entendre dire, mais n'est pas assez forte pour le couper dans son élan. Contrairement à toi. Elle sent comme une merde dans le ton de sa voix, comme s'il n'avait pu qu'y penser depuis qu'ils s'étaient quittés ce soir-là. Elle n'aimait pas ça, la princesse. Elle n'avait pas eu un mariage heureux à chaque seconde de sa vie, mais chaque ménage avait ses hauts et ses bas. Les montagnes russes de l'amour – à en oublier qu'elle n'avait jamais aimé Shahryar à proprement parler. Elle baissait ses yeux un instant, juste le temps d'organiser ses pensées. Elle avait choisi ce mariage. La réputation peu joyeuse du sultan n'était déjà plus à faire à l'époque, mais elle avait accepté, même avait proposé de bon cœur – ou ce qu'il en restait. Shéhérazade n'était pas à plaindre, et si quelque chose lui était arrivé elle avait été prévenue et n'avait pas reculé. Sa voix s'élevait dans la tente, légèrement plus grave et brisée que ces dernières minutes. Je ne suis pas à plaindre, Sinbad. Un soupir s'effaçait rapidement, son accent ensoleillait ressortait sous la peine, la fatigue et la colère. Je ne sais même pas pourquoi je t'en ai parlé. Je n'aurais pas du – jamais. Je ne suis pas faible, Sinbad. Je ne sais pas comment était celle que tu as laissé, mais je sais comment est celle que tu retrouves. Mensonges. Elle les enchaîne à la perfection, ça semblerait presque répété. Shahryar a dérapé une fois, c'est vrai – mais il était là quand tu ne l'étais pas. Et cette blessure n'était pas la plus douloureuse, quand bien même elle serait la plus visible. Elle sentait es yeux se remplir d'une certaine peine. Je ne suis pas faible, Sinbad. Je sais me défendre, et n'ai pas besoin de la pitié de quiconque. Il n'avait pas réellement parlé de pitié, mais elle le ressentait comme ça. Sa main gauche vint se placer sur sa jambe blessée, alors qu'elle relâchait la pression, laissant un soupir s'étaler sur plusieurs secondes. Elle releva doucement ses océans vers le marin, un peu plus calmée. Nous n'avons pas besoin de parler de ça, Sinbad. Fais comme si rien n'était arrivé, ce soir-là. S'il te plaît. Elle s'essayait à esquisser un sourire, mais des années de mensonge ne pouvaient pas servir plus de quelques phrases face à quelqu'un comme Sinbad. Elle sonnait aussi faux qu'en ayant les doigts sur les cordes d'un luth, comme si elle n'avait jamais rien apprit d'autre que l'honnêteté face à lui. Mais ça n'était peut-être pas sa faute.
On efface pas les peines avec un faux contact.
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⊱ tête mise à prix : luke evans.
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⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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shéhérazade ☾ c'était écrit. EmptyJeu 27 Nov - 20:56



Shéhérazade et Sinbad
Il les a tuées avec leur amour. C’est comme ça tous les jours dans le monde entier.

Le désarroi, il l'a vu sur bien des visages, ainsi que la peur et la perte d'espoir. Il peut prendre bien des dégaines ce sentiment, se montrant parfois par des gestes nerveux, souvent par des mines déconfites qui s'effacent lorsque la mort vient les attraper. Pourtant, la force reste toujours quelque part dans le corps de l'homme, lorsque celui-ci se dit qu'il n'est pas encore totalement fichu, qu'une petite flamme continue de brûler quelque part dans ces ténèbres à couper au couteau. Oh ça oui, le désespoir l'a vu sur bien des trognes, y compris la sienne lorsque son bateau l'emmenait à nouveau vers des destinations catastrophiques. Et pourtant, cette manière de l'avoir, c'est seulement chez Shéhérazade qu'il arrive à la voir. Y'a comme un pétillement dans son regard, un dépit qui l'habite si bien qu'elle veut se pousser à croire à ses propres mensonges. Elle ment. Il lui savait déjà des capacités à embobiner tout son beau monde, cependant, il la pensait encore assez lucide pour ne pas se faire avoir à son propre jeu. Actuellement, il remarque qu'il s'est radicalement trompé sur toute la ligne, tout bonnement parce que malgré son immense sourire de façade, il arrive à cerner derrière cette poitrine un coeur qui bat avec une certaine maladresse, plus par obligation que par plaisir, et durant un instant, en ayant joué le luth, il a cru le voir revivre. Lui qui pensait seulement lui avoir enlevé son premier amour, ainsi que son premier baiser, le jour de son départ il y a seize ans, il avait fait bien pire en arrachant son palpitant à mains nues. Elle est dévastée, mais elle survie. Elle est brisée, mais dans le miroir elle croit être encore entière. Elle n'a certes pas la force d'une capitaine de la garde royale, toutefois elle a celle qui qualifie si bien les femmes et les rend fascinantes. Elle n'agit pas comme un homme la princesse, jamais de la vie, elle se contente de puiser ses ressources là où elle peut en trouver, selon Sinbad elle doit chercher profondément dans ses souvenirs pour continuer de bouger ses hanches au rythme d'une musique douce. Ce il-ne-saurait-trop-dire-quoi exactement qui la garde féminine, délicate, tout en étant d'une sauvagerie inconsidérée. Elle ne vient pas des terres désertiques pour rien, elle garde de sa violence pour ceux qui méritent son courroux. Kale lui avait dit un bon nombre de fois jadis qu'elle était plus qu'une jolie fille aux yeux de biche, qu'elle valait bien mieux que deux jolies jambes, et si au départ elle n'était qu'une amourette, un passage, au fil des mois elle avait fini par devenir capitale - mais pas assez pour remplacer l'océan. Sa douleur était la sienne, ainsi que ses joies, ils se partageaient tout, jusqu'à se confesser sur l'oreiller alors qu'ils ne pouvaient guère lier leurs corps ensemble. Le mariage avait dit son père tout barbu, le mariage. Il ne lui jamais juré, il ne lui avait jamais dit non pour autant, il avait gardé le silence, restant dans une neutralité à en rendre folle la personne la plus calme sur ce royaume. Peut-être ne pouvait-il simplement pas se contenter d'un seul et unique amour, qu'il voulait découvrir d'autres plaisirs avant de finir son existence avec un être qui fera tanguer son coeur. Nul doute qu'elle aurait été une épouse ainsi qu'une mère parfaite, tout du moins, s'il avait eu l'idée de l'emmener sur son rafiot, les conditions auraient été si différentes. Pinçant sa lèvre inférieure, son regard n'a de cesse de fixer cette cicatrice tout juste visible. Il ne sait plus quoi dire, il pose à ses côtés le luth, ne souhaitant plus en jouer pour l'instant. « Je ne suis pas à plaindre, Sinbad. » C'est vrai, quand il y pense, outre cette lame qui a causé cette marque, elle n'est pas à plaindre. Bien des nécessiteux voudraient avoir sa place, se marier avec un riche homme, vivre dans un palais. Si encore ce n'était que cela. Elle est reine de sa patrie - et probablement un peu de son coeur aussi -, elle est dirigeante, doit donner une descendance à ce Shahryar au caractère de feu. A contrario elle pourrait être pauvre, voler pour manger ou encore vendre son corps aux plus offrants pour avoir une couche digne de ce nom la nuit. C'est vrai, Shéhérazade Fildor n'est pas une souillon à l'existence pénible. Toutefois son bonheur n'est pas complet. Sinbad en est convaincu, si elle pouvait échanger sa place avec la sienne quelques secondes, elle le ferait. Après tout, entre la liberté et l'enfermement, le choix est vite fait, entre la joie et l'effroi, c'est du même gabarit. Il se dit qu'elle aurait été certainement mieux à ses côtés, sur son navire, avec son second en plus, à écumer les mers, prenant sa place lorsque son existence tenue sur un fil est en danger. Elle aurait été magnifique en corsaire, même rayonnante ainsi qu'impitoyable. Shéhérazade, légende des sept mers. Secouant un peu sa tignasse sombre, son récit ne lui vient que d'une oreille, il en retient l'important, y compris le fait que son époux était présent pour elle alors que lui vagabondait entre les vagues. Son estomac se serre, il pourrait en avoir des sueurs froides. Aucune tristesse grandissante ne se lit dans les iris clairs de sa douce, elle fait face contrairement à la dernière fois, ce qui à dire vrai, est plaisant. Au moins pas de contrariétés, donc pas de fin malheureuse - bien que la leur est déjà toute faite. « Je ne suis pas faible, Sinbad. Je sais me défendre, et n'ai pas besoin de la pitié de quiconque. » Elle ne l'est pas. Il ne dira pas le contraire. Le jour où il la traitera de faible femme n'est certainement pas encore arrivé. Elle a ses valeurs, ses principes qui ne dérogent pas à tout ce qu'elle est, lui donnant une splendeur incompréhensible, si bien que la plupart de ses courtisanes jalousent son teint d'été et ses prunelles glacées. Elle incarne deux saisons différentes, c'est probablement pour son homogénéité, cette fascination qu'elle offre à autrui qui l'a rendu complètement dingue le jour où il l'a croisé. Lui qui ne ressemblait à rien, lui qui était simplement vêtu et n'avait rien d'autre que ses idéaux à offrir.
A croire que ça suffisait à la jeune Shéhérazade.
Elle avait tout pris quand il avait frôlé ses lèvres avec délicatesse. Elle avait accepté son excentricité quant à sa vision du monde, son envie de voyager, ses pulsions abusives quand il s'agissait de s'entraîner ou encore de courir sur les toits. Shéhérazade avait fait beaucoup pour lui, il avait tenté de lui rendre le mieux possible. Il lui offrait des présents, comme ce pendentif qu'elle avait toujours gardé, il lui donnait des fleurs, marmonnait des chansons à son oreille, créait des morceaux. Elle incarnait cette perfection tant idéalisée qu'il ne croisait qu'en rêves des années auparavant, elle était la bonne, elle était la meilleure, elle était tout ce qu'il lui fallait. Bien sûr, Sinbad ça rimait toujours avec problème et aujourd'hui il se retrouve à ressasser des images qu'il aurait dû oublier parmi des grains de sable. Il lui avait offert son coeur, c'était un début, toutefois il l'avait repris pour le donner à une entité qui ne saurait lui pardonner un autre affront - lui donnant même comme vengeance, sept années, sept voyages, des catastrophes, faisant que par la suite il est devenu cette légende dont on ne connaît que les exploits, pas les erreurs. « Nous n'avons pas besoin de parler de ça, Sinbad. Fais comme si rien n'était arrivé, ce soir-là. S'il te plaît. » Et pourtant, plus facile à dire qu'à faire, il ne peut s'empêcher de dévier son attention sur sa cuisse, sa jambe qu'a du mal à suivre mais qu'elle dissimule bien derrière sa robe en mousseline charon. Soupirant tout en passant une main nerveuse sur sa nuque qu'il masse l'espace de quelques secondes, étonnamment son bandage a cessé de lui rappeler qu'il devrait se reposer, au lieu de batifoler dans une tente qui n'est même pas sienne. Peut-être devrait-il repartir, lui qui a gâché cet instant si précieux pour des questions que son interlocutrice ne veut pas entendre. Ce n'est pas agréable de savoir que quelqu'un s'inquiète pour vous, encore moins quand cette personne a eu le mérite de faire bien pire que votre agresseur. « Je te l'accorde, nous n'en avons pas besoin. » Outre répéter son affirmation, il ne sait qu'ajouter de plus. Voilà que la gêne s'empare du bout de ses doigts, le rendant même un peu tremblante. Sa voix moins assurée, il se concentre sur un coussin écarlate décoré de motifs dorés pour ne pas laisser son agacement transparaître. Le souci, c'est que ça ne dure que quelques minutes. Il en vient à se redresser, maladroitement certes, toutefois il y arrive et sur ses deux pieds, bien droit, il avance tout juste de quelques pas pour se retrouve face à son premier amour. Penchant sa tête sur le côté en signe de recherche de détails inchangés sur son visage de porcelaine, un sourire vient à faire rayonner sa mine dépitée. Il ne sait plus ce qu'il fait. Il ne se rend peut-être pas compte ou au contraire si, il sait parfaitement ce qu'il fait. Une de ses mains se glisse sous son menton, frôlant par extension cette cicatrice le faisant rager intérieurement. Il caresse sa peau, hume son parfum épicé, qui lui refile des frissons jusqu'à hérisser quelques poils sur ses bras cachés sous sa chemise bouffante, il se délecte de tout ce qu'il peut avoir. En l'occurrence sa princesse perdue. Son pouce glisse sur sa lèvre inférieure qu'il frôle avec une délicatesse presque étonnante, il laisse le silence le transporter, s'occuper de remplir ce vide qui les réunit. C'est dans les ténèbres qu'il a rencontré cette donzelle aux bijoux brillants, c'est dans les ténèbres qu'il la retrouve. S'avançant, son souffle vient à se cogner au sien alors qu'il scelle leurs deux âmes dans un baiser, loin d'être long, sans pour autant être ton court. Un goût sucré, similaire à de la rose. Il inspire profondément par le nez, son torse se soulève dans tout cet air qui le lui bombe quelque peu. Longtemps, si longtemps qu'il n'a plus fait ceci. Elle pourrait l'envoyer hors de chez elle qu'il n'en aurait aucune amertume, il ne devrait pas, c'est inconcevable. Elle est mariée après tout. Il n'en a cure. Il a oublié. Il connaît juste son prénom, son âge, son corps. Son autre main libre vient à se poser sur sa hanche pour la ramener un peu contre lui dans ce baiser qui s'éternise. En rappel du bon vieux temps ? Ce serait mentir. Juste parce que l'envie est présente, parce que son coeur faible le pousse aux pires bêtises. Il n'a pas tellement changé depuis qu'il s'est tiré, il reste un gamin inconscient qui ne prend jamais en compte les conséquences de ses actes. Paupières closes, il murmure tel un secret. « Je ne le laisserais pas te faire de mal, pas encore une fois. » Une autre promesse qu'il va briser ? Il ne saurait le dire. Malgré tout, étant maintenant présent pour elle, de retour à la capitale pour le meilleur et surtout le pire, il ne supporterait pas qu'un autre puisse s'attaquer à une personne trop précieuse pour lui. Quand on aime quelqu'un, on ne le laisse pas dans une cage dorée, quand on aime quelqu'un, on ne le taillade pas avec une lame argentée, quand on aime quelqu'un on s'occupe seulement de lui voler des baisers. Il s'y retente dans une seconde alliance de lèvres qui se pressent avec élégance. On dirait deux gosses qui essaient de faire comme les grands. Il la serre un peu plus, la veut sienne pour quelques heures, une soirée pourquoi pas, même si le passé est derrière, le futur quant à lui réserve trop de mystères. Il s'occupe de l'instant présent ce bon vieux capitaine, il fait fit de la bienséance, retrouvant des sensations d'antan qu'il pensait perdues. Le mercenaire relâche, brise encore une fois ce contact, deux baisers qui se succèdent dans un soupir d'aise qu'il n'arrive à retenir. Le voilà qu'il revoit la lumière, qu'il admire sa réaction. Qu'elle le haïsse ou qu'elle y réponde, peu importe, c'est au nom d'eux qu'il a réagi, au nom d'une vieillerie qui prenait la poussière, au nom d'un pas qu'ils n'ont jamais pu passer. Des retrouvailles, des excuses voilées derrière une embrassade, il la garde toutefois contre elle, ne dérivant pas plus parce qu'il sait que des reproches vont lui tomber en pleine figure. Il ne trouvera même pas de quoi se justifier. Il l'a fait, c'est tout, même lui ne veut savoir pourquoi il a agi d'une telle manière. Il le souhaitait. Retrouver cette sensation candide, agréable qu'il avait en s'emparant de sa fine bouche lorsque le soleil se levait. Après tout, c'est bien connu. Les gestes tendres font la fortune des pauvres.
Le garçon des rues retrouve sa douce interdite.
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FORT FORT LOINTAIN

Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
⊱ schillings : 851

⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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shéhérazade ☾ c'était écrit. EmptyLun 15 Déc - 22:40


Sinbad, Shéhérazade
This one makes you feel like you may never recover, like this hit could be the fatal dose.

Si il y a des moments où une vie ressemble à un film, celle de Shéhérazade aurait été une tragédie. Elle n'avait rien pour se plaindre c'est vrai ; quand bien même elle n'aurait pas épousé de sultan, fille de vizir est loin d'être la pire des positions sociales d'Afshin. Elle voyait des enfants crever de faim leur joie quand elle déposait délicatement quelques schillings dans leurs mains et remerciait d'autant plus le destin et les dieux d'avoir écrit sa vie en lettres d'or plutôt qu'en traînées de boue. Shéhérazade était une princesse tout ce qu'il y a de plus enviable, et si ses pieds restent nus ça n'est que par coutume de son pays. Elle n'a jamais eu à pleurer de ne pas avoir d'anniversaire, jamais eu à jalouser les petites filles dont les parures d'or et de rubis étincelaient au soleil – pour la simple et bonne raison que ces bijoux étaient les siens. Elle comme sa sœur n'ont jamais connu de besoin autre que celui de liberté, et il leur suffisait de papillonner des yeux quelques instants pour que leur père cède à leurs demandes. Elles étaient sous protection certes, mais aucune gamine de cet âge ne devrait pouvoir sortir seule. Shéhérazade avait deux pieds pour danser, deux mains pour applaudir et une belle voix pour chanter. Ses cheveux tournoyaient comme une tornade qui emportait même le vent, et ses yeux étaient un ras-de-marée qui faisait chavirer tous ceux qui s'y frottaient. Oh, la vie de princesse elle n'aurait pu rêver mieux. Mais certains disent – elle l'avait lu dans des livres poussiéreux – que les classes sociales ne devraient pas avoir à se mélanger. C'est peut-être vrai, quand elle y pense, Shéhérazade aurait du rester dans son cocon doré. Elle se serait privé de joies c'est vrai, mais empêché de souffrir avant tout. Une princesse pourrait oublier à quel point sa position est une chance, un cadeau béni. Que pour chaque jour qui passe dans cette vie viendront ceux de la prochaine où elle morflera bien. L'argent occupait leur vie entière à ces gamines, et pourtant Shéhérazade n'en voulait vite plus. Si elle avait su, si on lui avait dit ne serait-ce qu'une fois, elle aurait arraché tous ces bijoux et se serait coupé les jambes pour ne plus danser. Elle se serait coupé les cheveux à la garçonne, aurait recouvert son visage de boue s'il l'avait fallu. Oh, tout ce qu'elle aurait pu faire. Se crever un œil aurait été un sacrifice bien mince, s'il avait pu l'empêcher se bouger de son petit trône bien taillé. Mais elle a croisé le regard malicieux de Kale. Il était idiot, mais qu'est-ce qu'elle l'aimait. Sa vie à lui, c'était comme une histoire qu'elle ne pouvait que rêver. Les mers infinies, aller dormir en pleine forêt, rire aux éclats en se roulant dans l'herbe – ça arrivait vraiment, ça ? Elle n'en croyait pas ses yeux, mais le gamin l'a ouvert à un tout nouveau monde. Kale, c'était une bouffée d'air frais dans sa vie étouffante de protocoles et d'étiquette. L'argent offrait bien des choses, mais rien de comparable à ce que Kale lui faisait découvrir. L'amitié, tout d'abord ; les premiers battements de son cœur amoureux par la suite, quand elle les revit plus tard, lui et Sinbad. Oh, Sinbad. Si il n'existait pas il serait un poison. Doux. Agonisant. Celui dont on ne guérit pas – celui dont on ne meurt pas non plus, on en ressort seulement paralysé. Sinbad il électrifie rien qu'en un regard, c'est fou comme ça réveille, et elle n'a jamais s se rendormir. Elle a oublié, probablement, ou fait semblant. On ferait n'importe quoi à cet âge-là, et le désespoir l'a amené à croire que le moindre de ses gestes et pensées pourrait le ramener à elle. Oui, si elle avait su, elle se serait bien jeté du toit du palais pour s'éviter tout ça. Les rires qui la hantent la nuit et les baisers fantômes qu'elle sent encore courir sur sa peau, comme une maladie jamais guérie. Elle garde en cicatrices ses lèvres gercées et ses mains froides, des draps froissés et vides pour seuls témoins. Pour une reine du désert, sa vie reste bien gelée, son cœur régnant en un tyran bien maladroit. Elle paierait des milliers et des millions si un génie lui apportait de quoi remonter dans le temps, de quoi effacer Sinbad, quitte à en oublier Kale. Elle n'aurait jamais connu toutes ces choses, jamais passé de soir au clair de lune ni manqué de tomber à la mer en faisant des courses le long des quais du port. Shéhérazade n'aurait jamais eu le droit de s'évader aussi souvent si Kale ne s'était pas proposé pour l'escorter, si Sinbad n'avait pas prit le relais quelques années plus tard. Elle ne serait pas grand chose de plus que ce qu'on lit dans les livres. Une histoire figée qui ne vaut pas la peine d'être racontée, elle ne serait qu'un grain de sable dans l'immensité d'un désert, elle ne serait pas aussi différente de ce qu'elle devrait être qu'elle l'est actuellement. Mais aucune différence ne devrait coûter aussi cher. Cette histoire l'a tant endetté qu'on lui a enlevé jusqu'à sa dignité quand elle se surprend à supplier qu'on lui rende son amour, quand elle s'avoue prête à le rejoindre à la nage quand bien même cette mer noire l'effraie bien trop. Elle n'aurait jamais du jouer à la roulette ruse – parce que c'est ce qu'il est, Sinbad ; une balle chargée dans un revolver qui n'aime pas trop les princesses. À avoir été si chanceuse jusque là, elle aurait du se douter que ça finirait par déraper. Mais elle n'a rien vu venir. L'amour aveugle mais elle n'essayait même plus d'ouvrir les yeux. Il faisait trop beau sous ses paupières. Il faisait trop froid partout ailleurs.
Mais Sinbad était face à elle et elle replongeait tête la première dans un passé cicatrisé au sel de mer et qu'elle avait espéré revoir trop longtemps. C'était un feu intérieur qui la réchauffait autant qu'il la consumait. Je te l'accorde, nous n'en avons pas besoin. Un sourire se dessine légèrement sur le visage de Shéhérazade, trop léger pour être autre chose que de l'aquarelle bien diluée. Son bel amour se redresse, vient à se rapprocher d'elle – elle retient son souffle presque par automatisme, dans un dernier espoir que le temps pourrait s'arrêter, qu'elle pourrait le garder là pour des décennies encore. Même lui se met à sourire, les effluves d'Afshin que dégage la tente leur réussit visiblement bien. Elle sent un frisson la parcourir de haut en bas quand la main de Sinbad s'attache à son menton, elle craint un instant qu'il ne s'attarde à nouveau sur la blessure de son cou mais il semble déjà l'avoir oublié. Shéhérazade pose doucement sa main sur l'avant-bras de Sinbad, s'y accroche pour en suivre le moindre mouvement. Les caresses et les coups secs. Elle sent sa lèvre passer sous ses doigts, bien plus doucement qu'il ne l'aurait fait des années auparavant. Ils ne sont plus des enfants. Ils ne sont plus amoureux, pas l'un de l'autre en tout cas, mais la même passion intacte les envahit, les réunit. Les lèvres du capitaine effleurent celles de la princesse, la laissant ouvrir de grands yeux ronds de surprise. Son souffle n'est plus coupé pour arrêter le temps mais par surprise. Elle voudrait lui faire ravaler ses envies d'amour et d'affection, elle voudrait le frapper de toutes ses forces mais toute sa conviction s'occupe seulement de lui faire fermer les yeux pour profiter de ce baiser. Si jamais c'était le dernier, elle ne voulait pas le gâcher, elle s'en voulait déjà trop de ne pas avoir suffisamment prêté attention au précédent, il y a seize ans. Son cœur joue de la batterie dans sa poitrine alors qu'il la ramène contre lui, une main sur sa hanche. Le poison n'a jamais eu aussi bon goût. Je ne le laisserais pas te faire de mal, pas encore une fois. Elle l'observe longuement, en silence. Elle en a rêvé, tant et tant de fois – au fond elle ne demandait pas grand chose, de simples adieux, une explication. Aucune promesse brisée. Elle le demandait lui, et c'est maintenant qu'elle abandonne cette idée qu'il lui revient. Elle aurait bien voulu abandonner il y a seize ans, dès son départ. S'il l'avait vue s'en aller sans réaction il serait peut-être revenu – quoi qu'il ne lui jetait même pas un regard ce jour-là. Je ne le laisserais pas te faire de mal, pas encore une fois. Un nouveau frisson la réveille et l'électrise à petite dose. Elle l'a déjà trop cru pour qu'il brise trop de promesses, et pourtant elle ne peut pas s'en empêcher. Elle sourit doucement, son visage venant se nicher plus tendrement contre sa grande main bronzée. Son parfum étranger l'attire autant qu'il la repousse, la simple idée qu'il n'ait plus que ses origines le rattachant à Afshin lui donnerait l'envie de vomir. Il n'appartient peut-être plus à leur pays, c'est peut-être pour ça qu'il est parti. Il tente d'y revenir en reprenant d'assaut les lèvres de la princesse – de la reine même, quel doux affront – qui ne se fait pas prier et se dresse sur la pointe du pied pour intensifier leur baiser. Puis elle pose son front contre le sien, plonge son regard dans ses deux oasis. Ses deux mirages qui la font chavirer et dissèquent son cœur sans anesthésie. Son pied retombe à plat sur le sol, en faisant l'effort de ne pas s'appuyer sur sa jambe blessée. Sa tête lui hurle de le frapper et l'envoyer ailleurs, le menacer de le noyer en mer mais son cœur la fait s'accrocher à lui plus fort encore. Elle fait passer ses bras de chaque côté de son cou, sans réussir à détacher son regard de lui. Parfois, j'aimais imaginer que si je me mettais à danser, tu allais revenir.. Un petit sourire mélancolique fend son visage. Quand je rêvais, tu ouvrais la double porte du grand salon et n'osais pas m'interrompre. Alors tu attendais, que la musique se termine, puis tu t'élançais jusqu'à moi et me prenais dans tes bras. C'est un rire cette fois qui s'élève dans les airs parfumés, alors que ses pouces caressent la peau de sa nuque. Me trouverais-tu bizarre si j'avouais que ces rêves ont été les moments les plus doux de ces dernières années ? Elle y a passé des jours à en rêver, des nuits et des semaines. Elle se réveillait en pleurs, bien souvent, mais ces souvenirs lui semblent ridicules et lointains maintenant que les grandes mains de Sinbad sont bien autour d'elle. J'en ai tant rêvé Sinbad, de nos retrouvailles. Alors ne me déçois pas.. Son sourire ne la quitte plus pour la simple raison qu'elle sait que tout sera parfait. Même une seule nuit qui lui resterait en mémoire toute sa vie serait bien plus que ce qu'elle demande. Seulement de quoi pouvoir tourner cette page bien trop longue.
Une jolie couverture brodée en fils d'or.
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FORT FORT LOINTAIN



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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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shéhérazade ☾ c'était écrit. EmptyJeu 18 Déc - 18:01



Shéhérazade et Sinbad
Il les a tuées avec leur amour. C’est comme ça tous les jours dans le monde entier.

La raison ne répond plus, la raison n'est plus, la raison a préféré tirer sa révérence face à ce combat perdu d'avance. La voilà son erreur, sa plus grande faille chez ce marin, la raison. Il l'a quand il s'agit de sermonner ses hommes ou encore de les féliciter, il l'a quand il faut échafauder un plan de secours pour se sortir de situations délicates, il en est doté même lorsqu'il doit tuer une personne. Pourtant, face à ce sentiment, face à ce coeur qui menace d'éclater à chaque seconde, il n'est rien de plus qu'un être répondant à ses plus bas instincts, ainsi qu'à des sensations qu'il a toujours souhaité connaître en sa compagnie. Il la veut en elle en cet instant, il a oublié tout ce qui a pu ne serait-ce qu'un peu compter jusque-là et à la réalité, il sait pertinemment que tout cela leur retombera un jour ou un autre sur la figure, ils n'auront pas le temps de dire ouf qu'ils seront déjà sur une chaise, la corde au cou, les accusant de tromperie, d'infidélité. Si encore Shéhérazade avait été fille pauvre ou du même univers que lui, bien sûr que tout aurait été plus simple, la vie aurait suivi son cours, peut-être aurait-elle eu droit à un époux complètement dépassé par cette situation, néanmoins il ne pourrait pas lui offrir la mort devant un public dégoûté de sa souveraine. Dans l'esprit d'autrui, une demoiselle se résume à ceci, faire office de présence, tant dans les moments importants qu'intimes, elle se laisse faire, fait office d'une poupée malléable si bien qu'elle n'est plus capable de se demander ce qu'elle est vrai. Elle ne fait que subir. En l'occurrence, la reine d'Afshin semble accepter les délires dangereux de son mari, sans froncer les sourcils, parce qu'après tout, elle le sait, maintenant que son alliance est à son doigt, elle ne peut plus faire machine arrière sans qu'il lui enlève son souffle. Chez les gueuses, chez les pauvres et les nécessiteuses, une certaine force de caractère est de mise, elles savent l'ouvrir, donner des coups quand il le faut et ô combien se montrer féminines à la fois. C'est chez les bourgeois que ça ne tient plus la route, c'est dans les cages dorées que les oiseaux se font déplumer. C'est bien joli les apparences, toutefois quand elles tombent, elles ne servent plus. Il n'est pas sûr de ce qu'il veut lui offrir, un peu de cet amour qu'ils ont bâti ensemble, un peu de cette paix qu'elle ne peut se permettre lorsqu'elle est dans son palais. Il veut lui donner sans rien demander en retour, c'est tout ce qui lui vient à l'esprit. Alors qu'il s'attend à se prendre un coup de genou entre les deux jambes, c'est avec surprise qu'elle répond à ses caresses, qu'elle ne crache pas sur ses lippes, même qu'elle y répond avec une tendresse qu'il ne soupçonnait plus. Ses mains teintées de soleil se glissent sur son cou, un frisson lui traverse tout le corps et il se plonge dans ce qui lui semble être un soupçon d'éternité. « Parfois, j'aimais imaginer que si je me mettais à danser, tu allais revenir... Quand je rêvais, tu ouvrais la double porte du grand salon et n'osais pas m'interrompre. Alors tu attendais, que la musique se termine, puis tu t'élançais jusqu'à moi et me prenais dans tes bras. » Est-ce donc pour les souvenirs qu'il tombe dans ses bras ? Qu'il est prêt à commettre l'irréparable ? Sous prétexte qu'ils ont vécu quelque chose de si fort, que même son compagnon ne peut rien y faire ? Il évite d'y songer trop, d'approfondir ses idées tout bonnement parce qu'il pourrait fuir avant même que leurs baisers ne se fondent dans le décor. Pinçant sa lèvre inférieure, ses mains posées sur ses hanches ne bougent pas d'un poil alors qu'il s'amuse pour la énième fois à détailler ses traits. Le passé, le présent, ils ne font plus qu'un sous cette gigantesque mascarade digne d'un carnaval. Son petit sourire lui redonne la foi, quand bien même il ne démontre pas la plus grande joie, c'est ce pétillement dans ses prunelles qui pousse Sinbad à ne pas culpabiliser. Lui qui fonce sans réfléchir, lui qui n'élabore pas assez de plans, lui qui fait beaucoup de choses. Il perd les armes, hisse le drapeau blanc, n'est plus capable d'être fidèle à ce qu'il est devenu. « Me trouverais-tu bizarre si j'avouais que ces rêves ont été les moments les plus doux de ces dernières années ? » Alors que Shéhérazade ne change pas, et peu importe les cicatrices qui ornent son corps probablement pour le briser, elles n'y arrivent pas pourtant, ne faisant que sublimer son aura qui en plus de lui offrir la splendeur, dévoile par la même occasion ses faiblesses. Elle n'est donc pas irréelle, elle n'est donc pas une chimère qui apparaît seulement dans les rêves les plus fous d'hommes qui se sentent profondément seuls. Elle est là, pour lui, et pour personne d'autre. « J'en ai tant rêvé Sinbad, de nos retrouvailles. Alors ne me déçois pas.. » Il souhaite y répondre, sa bouche entre ouverte laisse même à affirmer qu'il pourrait lui dire que bien évidemment, il ne lui fera pas regretter son écart. Mais rien, si ce n'est un petit rire léger en coin de lèvres qui lui échappe. Dès lors, un baiser se scelle, plus langoureux, plus passionnel, plus ce qu'il leur manquait, ce qui a fait ce qu'ils sont et tout son être en éveil se sent revenir à Port-aurore, quand ils se croisaient, se voyaient en douce et entendaient le patriarche répéter qu'il ne pourrait rien y avoir entre ces jeunes gens avant le mariage. Ah, s'il savait l'erreur qui se met en place. Ses mains glissent sur ses cuisses, la poussant à s'allonger avec douceur, son souffle se répercute sur les coussins écarlates et orangés. Il devrait s'arrêter là. Ne pas dépasser l'unique limite. Il hésite, dégage derechef cette pensée castratrice et se laisse aller à des plaisirs qu'il ne pensait jamais partager avec elle. Petit à petit, les couches de vêtements disparaissent, les cheveux sombres de la sylphide s'étalent sur le sol, ses sourires illuminent cette décadence et sur chaque blessure, il y dépose une embrassade tendre, prenant garde à ne pas mettre à mal cette peau douce tant désirée. Ils s'accrochent l'un à l'autre, se dévorent à la manière de bêtes qui cherchent à se soigner. De quoi ? De leurs maux les plus profonds, de leurs hontes inavouées, de leurs murmures voilés qu'ils peuvent enfin admettre l'un envers l'autre. Sous la chaleur de leurs âmes en harmonie, ils partent loin de cette réalité pour s'adonner à d'autres gestes, d'autres respirations qui se saccadent et d'autres peaux qui se touchent. Et tout cela, dans la plus grande discrétion, là où l'on enferme les aveux à double tour. Ils sont les gardiens des secrets.

☾ ☾ ☾

Le bout de ses doigts caresse son dos nu, la petite cambrure en plein milieu, le sourire nostalgique sur les lèvres, c'est peu à peu que le mercenaire se remet de ses émotions. Allongé sur le flanc droit entre les étoffes précieuses, il ne quitte pas du regard sa bien-aimée couchée sur le ventre probablement vide de toute pensée fâcheuse. Les muscles de Sinbad tiraillent, se plaignent vaguement et surtout sa plaie à peine remise de son ouverture lui rappelle qu'il n'est pas éternel. Passant sa main droite libre dessus, il retient une légère grimace. Cheveux en bataille et souffle un peu sifflant, tout son corps frémit de leurs ébats interdits. Passant le bout de sa langue sur ses lèvres à peine sèches, ce n'est pas encore l'instant de se remémorer le fait qu'elle est mariée. Non, il veut se dire qu'ils ont simplement fait un bond dans le temps, que les années ne se sont pas écoulées, qu'elle n'est pas une épouse mais juste une femme souhaitant l'affection d'un prince. Certes, le destin a voulu qu'elle voit autre chose qu'un chevalier en armure, cependant un coeur noble vaut-il mieux qu'un vagabond ? « Crois-tu que Shahryar m'en voudrait si je t'enlève à lui ? » Qu'il murmure de manière parfaitement inconsciente. Ce doit être l'idéaliste qui reprend le dessus, le réaliste quant à lui s'est endormi dans un coin de son crâne, et se réveillera seulement quand il sentira qu'il le faut. Dans toute son admiration pour celle qui aurait pu être sa promise, il se rend compte qu'elle aurait pu faire partie intégrante de son océan. « Parce que je suis convaincu qu'avec un peu d'entraînement, tu pourrais être une excellente écumeuse. » Il inspire profondément. « Et pour cela, il faudrait certainement que je remette en question mes croyances. » Une femme porte malheur, une femme attire le démon sur les navires dit-on. Pourtant, quand lui-même est coupable de la mort de sept équipages, peut-il encore estimer que les donzelles sont capables de faire pire ? On ne change pas des années de convictions en un claquement de doigts, en revanche il n'est pas impossible de faire un travail dessus, remodeler un peu, ouvrir les horizons sans pour autant se faire d'illusions. C'est pas elles qui sont maudites, c'est Sinbad le malchanceux qui se cache derrière son rang de légende pour redorer son blason fade. Même son esprit affuté ne veut plus se décarcasser pour lui. Tout le monde l'abandonne, vaut mieux quitter le bateau avant qu'il coule, vaut mieux disparaître avant de se faire avaler par des monstres.
Monstres qui se cachent sous des songes.
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FORT FORT LOINTAIN

Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
⊱ schillings : 851

⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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shéhérazade ☾ c'était écrit. EmptySam 3 Jan - 3:26


 
Sinbad, Shéhérazade
This one makes you feel like you may never recover, like this hit could be the fatal dose.

Ses cheveux s'étalent sur le sol au milieu de ses principes et Shéhérazade revient quelques années en arrière. Elle recoud les blessures avec un fil brûlant de leurs passions. Elle referme les coffres à secrets avec des clefs qu'il lui offre tendrement. Sa prison de non-amour. Ses sept océans de mensonges. Son monde arraché. Sa peine vitale. Les seize dernières années enfermées comme si elles n'étaient qu'un cadavre à oublier. La princesse s'improvise fossoyeur pour un instant. Elle a la peau qui brûle comme un incendie volontaire. C'était un foyer jamais éteint, qui se rallume juste seize ans après. Un feu à durée limitée. Allumée exceptionnelle. Elle s'en consumait jusqu'aux pensées, incapable de réfléchir à autre chose. Elle n'avait jamais pensé, depuis tout ce temps, qu'un moment comme celui-ci arriverait. Elle avait pensé que leurs peaux pourraient s'accrocher, se déchirer et s'arracher, mais jamais plus se caresser et s'embrasser. Tout n'était plus qu'une jolie mélodie, un songe survolé. Une histoire qu'elle ne raconterait à personne qu'elle-même, pour rien d'autre que se consoler. Faire briller le soleil un peu plus et cesser de raviver de trop vieilles mémoires. Pour apprendre à regarder de l'avant. Sinbad réussissait encore à lui apprendre des choses. Sinbad le revenant, Sinbad le mort, Sinbad l'amant. Sinbad qui la dévore. De ses baisers et ses mots sourds. Des ses absences et ses malheurs. Elle se délecte d'une douce maladie qui reprend sa place en elle. C'est une maladie à plusieurs étapes, qui commence par l'attirance, continue vers l'amour, poursuit en la peine et finit en douleurs. Si elle devait penser à un nom, elle la nommerait Sinbad – qui d'autre ? –, ou peut-être la vie. Pour un long moment, les deux n'avaient pas été bien différents, jusqu'à ce que le premier s'envole et arrache le second. Tout était un rapport de cause à effet. Elle vivait pour Sinbad. Elle avait besoin de Sinbad pour vivre. Tout se ranimait comme un printemps miraculeux, une nouvelle naissance inespérée. Ses sourires fleurissaient, ses rires doux prenaient leur envol, leurs baisers grandissaient. Et c'était beau. Beau de voir les peaux qui se frottent l'une à l'autre comme du satin trop fragile. Beau de sentir la cannelle se mélanger aux épices. Beau d'entendre à nouveau les rires et les murmures de leur fusion morte-née.
C'était beau comme les douleurs devenaient douces et les cris à l'aide des mots d'amour.

Sa peau frissonnait doucement en sentant la main de Sinbad contre son dos. Shéhérazade ne pouvait que sourire en admirant le visage du marin. Elle passait délicatement le bout de ses doigts sur sa joue, sa mâchoire, ses lèvres, attendant qu'il y dépose un baiser pour se mettre à rire innocemment. Elle éclaterait bien vite, leur bulle suspendue, bientôt quand ils réaliseront. Mais elle s'y refuse pour le moment, rafistole les morceaux qui fuient avec de la colle à passion et des pansements qui ne collent plus assez. Elle y mettrait bien des bandages par-dessus, mais ils sont bien trop vieux pour réparer – elle les garde pour elle, pour ses plaies ouvertes. Celles qui s'ouvriront, bientôt, pour Sinbad encore. Qui d'autre ? Comme si son cœur avait déjà eu un autre écho que celui-ci.
Doucement, elle se redresse, dégage ses cheveux de son visage et se rallonge. La princesse ne se cache plus, mais elle hésite entre la fierté de l'amélioration et la peur de laisser les cicatrices à l'air libre. Son regard se concentre à nouveau sur la légende face à elle. Son interdit. Elle en sourit presque – une princesse n'est pas censée avoir ce comportement. Si il le découvre, Shahryar fera même en sorte qu'elle ne soit plus une princesse. Ni même une femme, pas même une écume. Elle déglutit en passant sa main sur la marque de son cou, imaginant les nombreuses à venir si quiconque ici apprend ce qui s'est passé. C'est un goût amer qui remplace la douceur de leurs ébats, quelques épines qui brisent leur nuage de coton – mais elle ment, encore une fois, et ne cesse de sourire. C'est ce qu'elle était devenue, après tout, et quand bien même elle disparaîtrait, on se souviendrait peut-être au moins d'une partie : Shéhérazade le mensonge. Elle clos ses yeux un instant, tente de ne plus s'en soucier, et les rouvre sur Sinbad grimaçant, une main sur sa blessure, la seconde caressant inlassablement son dos fin. Comme si elle pouvait tout guérir, elle portait ses doigts à ses lèvres, les embrassant de toute la tendresse dont elle était capable, les portant jusqu'à la blessure du capitaine. Sa main demeurait là un instant avant de se nicher contre la sienne, presque désolée de lui avoir volé quelques forces dont il avait besoin. Crois-tu que Shahryar m'en voudrait si je t'enlève à lui ? Shéhérazade relève un regard surpris vers lui. Elle ne le prend pas au mot bien sûr, il ne le ferait jamais, mais se surprend qu'il en vienne à y songer. Un instant, elle prie pour rester dans ses pensées quelques heures de plus. Parce que je suis convaincu qu'avec un peu d'entraînement, tu pourrais être une excellente écumeuse. Et pour cela, il faudrait certainement que je remette en question mes croyances. Shéhérazade déglutit difficilement, séparant leurs mains pour ramener son bras contre elle, baissant le regard. Oh, elle l'a espéré, voulu, rêvé, prié. Elle a hurlé et pleuré, pour qu'il la prenne dans son équipage. Sinbad a quelques années de retard sur le cours des choses. Elle n'a pas dormi, pas mangé, cessé de penser puis de rêver, s'est arrêté de prier puis de hurler. Shéhérazade s'est renfermé, elle pleure encore mais dans le silence de ses pensées. Si c'est une torture qu'il cherche à lui infliger, il aurait pu avoir la décence de choisir un poison plus rapide que celui-ci. Son esprit s'agitait mais elle ne comprenait pas comment est-ce qu'il pouvait y songer maintenant quand les cris et les pleurs ne l'avaient pas même fait tourner la tête. Quand l'amour ne l'avait pas empêché de lever l'encre. C'était un rêve qui se mêlait aux armes les plus dangereuses, et Shéhérazade n'était pas sûre qu'elle n'allait pas s'écrouler une fois pour toutes sous le poids des remords cette fois-ci. Des larmes auraient déjà perlé aux coins de ses yeux si elle l'avait cru, mais elle ne pouvait pas se résoudre à penser qu'il était sérieux. Il ravivait de vieilles choses, de vieux monstres enfermés qui ne tarderaient pas à briser leurs chaînes mais ne la sortirait pas de là où elle est. Comme si c'était une bombe à retardement, elle étira un sourire peu assuré, presque sincère. Je crois que tu aurais intérêt à lever l'encre rapidement et ne jamais revenir par ici avant sa mort. Elle releva deux yeux aussi malicieux que jadis vers lui, osant presque s'imaginer fuir en courant, la peur au ventre mais le cœur libre. Mais je manie déjà bien le sabre, tu devrais craindre pour ta place de capitaine, Sinbad Septmers, je n'embarquerais pas pour récurer le pont. Elle hésita un court instant avant de rire de bon cœur, ses soucis se faufilant entre les coussins colorés, puis elle se rapprocha tout contre lui pour lui piquer un nouveau baiser - peut-être le dernier. Ça n'était qu'un songe passager dans l'esprit de Sinbad après tout, quelques mots qui seraient vite coulés à marrée haute. Il était parti il y a bien longtemps et elle était resté là, s'affichant au bras de son sultan, mutilée par les années. On ne change pas un homme en un claquement de doigts, ni ses choix ni ses croyances, et il faudrait plus qu'un beau sourire pour que Sinbad l'enlève en mer à ses côtés. Il était un grand aigle dans les airs, et elle n'avait jamais apprit à voler. Ils n'appartenaient plus vraiment au même univers, et elle doutait fortement qu'il redescende lui apprendre à battre des ailes. Shéhérazade était vouée à mourir de chagrin si ça n'était pas de la main même de Shahryar, loin des mers et loin du ciel.
C'est comme ça que c'était écrit.
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⊱ pseudonyme : elf
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⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
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⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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shéhérazade ☾ c'était écrit. EmptyDim 11 Jan - 2:29



Shéhérazade et Sinbad
Il les a tuées avec leur amour. C’est comme ça tous les jours dans le monde entier.

Quelle abomination que la tromperie, quelle horreur que de briser les voeux d'un mariage arrangé. Dire qu'à l'origine, cette fête était organisée pour mettre en avant l'amour de deux êtres ne souhaitant qu'une chose, s'épanouir en s'alliant l'un à l'autre, deux âmes n'en formant plus qu'une et vice-versa. Cependant, il faut croire que plus les années se sont écoulées, plus les moeurs à ce sujet sont devenues vastes - un peu trop d'ailleurs. Si bien que le passage devant l'autel est devenu une obligation, souvent un contrat, rarement des épousailles sincères qui se consomment dans une passion consumant l'aimant comme l'aimé. Alors, qu'en est-il exactement du bonheur ? Le vrai qui peut se croiser par le biais de cette émotion si singulière ? Il n'y en a pas. Parfois les jeunes femmes finissent par le trouver au gré du temps, quand elles s'amourachent de cette figure qu'elles se trimballent depuis leur condamnation, elles s'en acoquinent. Plus généralement, elles n'arrivent pas à s'y faire, tombent dans les bras d'un autre, succombent à l'appel de la chair, de la véritable émotion qu'elles souhaitaient développer le jour où elles avaient enfilé une belle robe opaline. Shéhérazade a préféré la tentation de l'interdit plutôt que de continuer à voiler ses beaux yeux bleus. Elle est tombée, non pas dans la gueule du loup mais probablement bien pire en sachant que malgré ses chimères, il ne pourra retourner des lunes auparavant, lorsqu'il lui promettait monts et merveilles, lorsqu'il laissait son attachement l'aveugler plus que de raison. Bon sang qu'il était stupide, idiot à souhait, en revanche il pouvait se vanter d'avoir une joie considérable dans le coeur - à l'instar d'une mélodie dans les tympans qui jamais ne disparaît. Les caresses suffisent à combler un trou béant qui s'étale dans la carcasse entière, ce qu'il tente de faire en laissant ses doigts vagabonder, laissant un sourire adoucir encore plus ses traits déjà tendres à l'origine. Ils sont dans leur espace, dans cette tente personne ne peut les atteindre, certainement pas un mari dépravé bien qu'obsédé par sa dulcinée. Encore une fois, Sinbad laisse derrière lui une trace désolante du mal, c'est même à y croire que le bien il n'arrive pas à le faire, quand bien même il souhaiterait de toute son âme réussir à faire une bonne action, un jour ou un autre, elle finit par lui retomber dessus sans qu'il puisse fuir. En signe du bon vieux temps ? C'est plus profond encore, il signe quelque part le point final à cette relation qui devait mener les deux jeunes gens plus loin encore dans le futur. S'étant arrêtée subitement, ce devait être la dernière bêtise à commettre avant de faire des adieux - le temps d'un souffle, d'un baiser volé, d'une insouciance oubliée. « Je crois que tu aurais intérêt à lever l'encre rapidement et ne jamais revenir par ici avant sa mort. » En plus d'être riche, il dirige toute sa contrée d'origine, pour sûr qu'il lui découperait la tête après l'avoir écartelé ainsi que pendu et Dieu seul sait quoi d'autre. C'est que cela le laisserait presque songeur, voire amusé, il ne peut s'empêcher de lâcher un petit rire sec en coin de lèvres, tout en évitant de trop en faire pour ne pas réveiller sa blessure trop fraiche. Il lui ferait subir des tortures innommables sans aucun doute, après tout ayant marqué au fer rouge la princesse, ce n'est certainement pas un marin de pacotille qui lui fera peur. C'est à ce moment précisément qu'il se rend compte de l'envergure que pourrait prendre ce batifolage, des conséquences si énormes qu'elles pourraient provoquer un massacre. Voilà ce qu'il en coûte de s'attaquer à une bourgeoise au déhanché du Diable. Grimaçant en prenant appui sur ses avant-bras tout en se remettant sur le dos, il laisse tomber sa tête en arrière, poussant un vague soupir. « Mais je manie déjà bien le sabre, tu devrais craindre pour ta place de capitaine, Sinbad Septmers, je n'embarquerais pas pour récurer le pont. » Oh, ça. Comme si c'était possible qu'elle tombe aussi bas, elle lui tiendrait tête contrairement aux autres, se montrerait aussi têtue qu'un bâtard voulant son os, quitte à mordre et à se blesser en retour.

S'imaginer faire monter la donzelle sur son navire serait se faire du mal, bien qu'il se permette une petite pause dans ses pensées en songeant à cette possibilité, il la dégage aussi vite que possible pour ne pas se faire de mal. Elle ne montera jamais sur l'Ecorchée, elle n'en fera pas partie, ne sera certainement pas un membre de cette famille et ne trouvera pas sa place parmi les flots. Il était fait pour l'océan, elle était faite pour la terre, à l'époque c'était indéniable et maintenant ça l'est encore. « Je n'en doute pas, tu n'es peut-être pas si souveraine que cela alors. » D'un naturel déconcertant, c'est en son for intérieur que la panique prend place. Sa pompe émotionnelle craquelle d'un coup, il aura beau lui jurer de la protéger, que peut-il faire de plus ? Pourrait-il assassiner Fildor qu'il ne trouverait rien à la fin, si ce n'est la satisfaction de s'être débarrassé de cet être abominable. Définitivement, faire un choix décisif ce n'est pas pour lui, bien qu'il ait la chance du droit de vie ou de mort sur quelqu'un, ce n'est pas un spectre détestable de plus qui le poussera dans la tombe - il y est déjà tout entier. Laissant ses prunelles vagabonder sur les couleurs criardes des décorations, il finit par s'assoir en tailleurs sur les soieries étalées sur le sol, en profitant pour étirer ses muscles endoloris tant par l'effort que par la fatigue que lui procure son bandage immaculé. « Tu aurais dû être de basse naissance, tout aurait été bien plus simple ! Ou moi prince, même si je n'aurais pas pu me détacher de la mer. » Une chose qui ne changera jamais, peu importe la situation dans laquelle il aurait pu se trouver. Certes, il était - et est toujours - fils d'un marchand fortuné, néanmoins pas assez pour épater la galerie. Du reste, s'il avait été un prétendant au trône, nulle méfiance quant à sa bonne manière de régner sur les murs de poussière, il aurait été bon, ainsi que juste mais totalement débauché par ses rêves - qui auraient fini par le rendre fou s'ils n'avaient pas été assouvis. Prenant une profonde inspiration histoire de gonfler son squelette d'un courage immense, il se relève avec l'aide d'une de ses mains pour attraper son pantalon de tissu plus loin, qu'il enfile sans lâcher son ancienne promise du regard, de manière si affectueuse qu'il passe outre les courbes parfaites de ses formes tailladées à la lame. « On ne change pas le passé, le présent est tel qu'il est, toutefois le futur lui se forge comme bon nous semble. Toi seule dirige ton destin, tu pourrais partir, te mettre à l'abri de cet homme. » Qu'il accentue avec un froncement de sourcils attristé. Il profite des quelques secondes de calme pour se pencher, attrapant sa chemise bouffante, vieillotte qu'il fait glisser sur son torse en peu de temps, la tête une fois sortie du trou fait à cet effet, il secoue sa tignasse, n'ayant perdu aucunement le fil de cette conversation devenue sérieuse. « Toute cette peine, tu n'es pas obligée de l'accepter sans broncher, bien au contraire, tu pourrais t'affirmer ! Certes, il est facile de dire une telle chose, mais pourquoi pas après tout ? Tu pourrais découvrir tellement plus que cet horizon obscurcit... Il faudrait, je ne sais pas, que tu souffles sur cette brume trop dense pour la faire s'atténuer, jusqu'à n'être plus qu'un souvenir désagréable. » Mais tout ne s'oublie pas aussi facilement. Il le sait mieux que quiconque. Une oeillade est accordée à ses bottes qui se trouvent plus loin, il les mettra plus tard. Haussant les sourcils, il se rabaisse au sol pour se mettre accroupis, joignant ses mains sur ses genoux tout en pestant contre sa cicatrice nouvelle qui le fait souffrir. « M'enfin, qui suis-je après tout pour te dire cela ? J'ose seulement espérer qu'un jour, tu seras vraiment heureuse. » D'une répétition qui reprend le dessus, seule sa joie l'intéresse, et il ne fera certainement pas partie de cette équation. ce serait mettre bien trop de gens en danger, y compris elle, lui-même, ainsi que les proches qu'il ne veut faire périr. Elle trouvera quelque chose la jolie Shéhérazade, ailleurs, loin de son premier amour qui est néfaste pour son pauvre coeur chantant, loin de lui et de ses belles paroles, loin de cette mascarade qui les mène droit dans le néant. Ils n'arriveront à rien, ils sont condamnés à se quitter.
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Shéhérazade Fildor
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Shéhérazade Fildor

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shéhérazade ☾ c'était écrit. EmptySam 31 Jan - 23:29


 
Sinbad, Shéhérazade
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Malgré tout, ça claquait fort dans son cœur – peut-être un peu trop. C'était étrange, tout ça, c'était plus une mascarade qu'autre chose. Comment, pourquoi en étaient-ils arrivés là ? Chacun savait les dangers qui s'exposeraient à eux une fois cette limite franchie, et pourtant, et pourtant c'était trop tard. C'était peut-être la folie qui les rongeait depuis trop longtemps ? Ça n'avait peut-être été qu'un moyen de se prouver à eux-même que c'était fini, qu'il n'y avait plus rien, si ça n'était pas une dernière chance pour se prouver le contraire. C'était idiot, elle avait passé seize ans à tenter de l'oublier, seize ans à ne penser qu'à sa fuite en mer au point de le croire mort, et la voilà qui se découvre un dernier espoir insoupçonné. De l'amour pour lui, elle n'en avait plus, seulement de l'affection et trop de nostalgie, une crevasse creusée en son cœur qui n'attendait que d'être réparée; on l'explorait, soit on creusait plus loin encore, mais elle allait finir par être traversée d'un bout à l'autre si tout ça continuait. C'était compliqué de faire la part des choses, de ne pas succomber à la moindre émotion qui l'électrifiait face au grand marin. Il y avait encore une once de peine et de douleur, un peu de rancœur et de colère qu'elle n'arriverait jamais à effacer, mais surtout une tendresse infinie pour celui qui avant de tout lui prendre lui avait tout donné. C'était horrible, comme histoire; l'homme qui devient fantôme, redevient un homme mais bien différent – au point de ne plus savoir si c'est bien le même ? – et menace de s'évaporer à nouveau. S'il était une mer, elle était bien trop agitée pour être domptée par quiconque; elle y avait cru un instant, mais était loin d'être à la hauteur des torrents marins. Mais elle la sentait arriver, la fin; c'était comme s'apprêter à tomber d'une falaise. Elle voyait le bord s'approcher dangereusement, mais ne pouvait se résoudre à y croire, pas encore. C'était trop tôt. Elle ne réaliserait pas plus tôt qu'une fois les deux pieds dans le vide; c'était bien triste mais c'était comme ça. En attendant, elle se tourmentait à essayer de savoir comment est-ce que être sur le point de perdre quelqu'un que l'on croyait mort pouvait avoir toujours autant d'impact ? Il faut croire que l'avoir vu debout et bien vivant seize ans plus tard lui a rendu quelques couleurs, lui a peut-être même fait croire que ces seize années à se morfondre n'avaient pas été vaines. Elle avait compté chaque jour de chaque mois, mais voilà son prix gagnant, voilà sa récompense pour ne pas l'avoir oublié. Mais elle avait omit le fait que Sinbad ne se laissait jamais attraper, il était aussi libre et sauvage qu'elle était enfermée et docile. Il ne servirait à rien d'aller commander aux inventeurs mille et uns filets à amour, animés par quelconque magie. Il était inutile de papillonner des cils face à lui, qui ne succombait plus aux folies. Je n'en doute pas, tu n'es peut-être pas si souveraine que cela alors. Oh, souveraine, elle ne l'est devenue que par la force des choses. Elle n'aurait jamais du l'être, si elle est bonne et juste, elle a toujours eu un côté démesurée, quand la colère et la rancœur s'emparaient elle – elle avait après tout suivi un mercenaire aux quatre coins du royaumes dans l'espoir de le voir la gorge tranchée. Mais Shéhérazade avait toujours eu une capacité incroyable à s'adapter aux situations – s'il n'avait pas été superstitieux, elle aurait pu l'accompagner partout et être une pirate sans pitié. Ses grands yeux se redressent sur Sinbad qui s'assoit, et Shéhérazade l'imite après s'être recouverte d'un long tissu de soie bleu azur. Tu aurais dû être de basse naissance, tout aurait été bien plus simple ! Ou moi prince, même si je n'aurais pas pu me détacher de la mer. S'ils avaient pu choisir, Dieu qu'ils auraient tout choisi autrement; tout aurait été plus simple, oui, c'est certain. Mais elle moins bien née aurait-elle été si attirée par le musicien au luth ? Aurait-il, prince, accroché son regard sur ses dorures ? Ce qui lui plaisait en Sinbad, c'était sa différence. Il n'était pas le gamin d'un riche ami de son père ni du sultan, il n'était qu'un gamin qu'elle s'était surprise à détester, plus jeune. Il n'était qu'un enfant qui courait et grimpait et riait à n'en plus pouvoir, il avait toujours eu cette liberté qui lui collait à la peau et ça lui plaisait, à elle. Ça lui plaisait d'avoir ce vent changeant à ses côtés, celui qui ne serait jamais ni un prince ni un gueux, rien qui puisse se définir ou reste le même. Il n'y avait aucune règle avec Sinbad, il n'y avait pas d'interdit avec Sinbad. Il n'y avait que ce qui venait et s'en allait, au jour le jour, c'était une surprise constante, quelque chose d'imprévisible qui la rendait folle. Quant à elle, née autre part, elle n'aurait pas eu cette allure de princesse qui lui plaisait, aucune clochette dorée ne se serait agitée sous le rythme de quelconque pas de danse, elle n'aurait probablement rien eu de spécial, rien qui puisse le faire chavirer de la sorte. Leur seule solution, à seule réponse à eux, c'était la difficulté, le compliqué. Si tout avait été plus simple, c'est bien beau; mais ils seraient restés bien loin l'un de l'autre. C'est peut-être ce qu'il aurait voulu, seul sur son grand bateau, seul et sans personne qui l'attende sur le quai. Mais ils étaient toujours passés outre la simplicité. C'était au tour de la princesse de perdre son regard entre les couleurs des coussins et des tentures, ne faisant que deviner son amant d'un jour qui se rhabillait à côté. On ne change pas le passé, le présent est tel qu'il est, toutefois le futur lui se forge comme bon nous semble. Toi seule dirige ton destin, tu pourrais partir, te mettre à l'abri de cet homme. Toute cette peine, tu n'es pas obligée de l'accepter sans broncher, bien au contraire, tu pourrais t'affirmer ! Certes, il est facile de dire une telle chose, mais pourquoi pas après tout ? Tu pourrais découvrir tellement plus que cet horizon obscurcit... Il faudrait, je ne sais pas, que tu souffles sur cette brume trop dense pour la faire s'atténuer, jusqu'à n'être plus qu'un souvenir désagréable. C'était facile à dire, pour lui. Il avait cet amour de l'océan, cette passion de la mer, et rien n'y personne n'en viendrait à bout. Elle, qu'avait elle ? Pas de passion, si ça n'est la danse qu'elle pratiquait de temps à autres, sans autant de convictions qu'avant. Elle n'arrivait à rien en musique, et si elle maîtrisait les grossières bases du combat, rien dans sa vie ne l'aurait poussé à s'en servir. M'enfin, qui suis-je après tout pour te dire cela ? J'ose seulement espérer qu'un jour, tu seras vraiment heureuse. Elle relève les yeux et Sinbad s'accroupit face à elle. Sans pouvoir s'en empêcher, elle se surprend à sourire et ses yeux se perdent dans les deux hublots du marin. Heureuse, elle l'avait été, pour sûr, mais il lui faudrait trouver une nouvelle définition à ce mot ou c'était sans issue. Sa main se posait délicatement sur celles de Sinbad, et sa tête se penchait doucement sur le côté. Quelque chose bouillonnait en elle, c'était donc bien la fin et l'émotion grimpait encore un peu plus, mais elle se retenait tant qu'elle le pouvait de laisser couler quoi que ce soit le long de ses joues. Prince, prince, n'as-tu pas toujours été prince des mers, Sinbad ? Ça ne nous a jamais aidé, rien ne le pourrait. Les mots coinçaient dans sa gorge, ça tremblait ou déviait un peu par moments; Dieu que c'était dur de mettre des mots là-dessus, d'être aussi sincère quand on ne veut pas l'être. Elle aurait eu aussi bien fait de se couper les cordes vocales. Tu es bien beau à parler d'oublier, Sinbad, mais quoi que tu dises, quelque chose en moi est parti il y a seize ans. Beaucoup trouveraient tout ça idiot, mais c'est comme ça, et même toi tu n'y pourras rien. Elle se veut rassurante, mais ne l'est pas. Sa main commence à trembler doucement tant elle se retient d'exploser, et elle la retire de celles de Sinbad plutôt que de lui imposer ses émotions mal cachées. Doucement, elle attrape ses habits et les enfile, finissant par enfiler sa jupe, debout face à Sinbad. Sa main se tend à lui, calmée autant que possible, pour qu'il puisse se relever. Que dirais-tu de se donner rendez-vous ? Quand nous serons tout les deux heureux à notre manière, revoyons-nous. À Afshin; il n'y a pas un endroit u monde autre que la mer qui t'aille aussi bien. Elle se hisse doucement sur la pointe des pieds, évitant de trop prendre appui sur sa jambe encore blessée, accrochée aux avant-bras de Sinbad pour ne pas tomber; un baiser tendre s'écrase doucement sur son front, comme il le faisait, avant. Tant qu'elle le peut, Shéhérazade tente de paraître normale, loin du bouleversement qui la retourne intérieurement. Elle aimerait se blottir une dernière fois dans ces grands bras, mais n'est pas sûre d'être capable de résister à un tel geste. Les tornades, elle n'en a jamais vu que de sable, mais celles de sentiments sont les plus destructrices et de loin. Elle en a déjà affronté une, et la seconde la mettrait à terre si elle se laissait faire. Mais elle ne se laissera pas faire; Sinbad vivant, elle refuse de le décevoir.
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