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⊱ secrète comme les nuits de lune de l'Orient


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⊱ secrète comme les nuits de lune de l'Orient EmptyDim 30 Nov - 17:35




Pierre & Mulan

L’odeur d’herbe humide, de moisissure fraiche sur les troncs d’arbre et de pollen volage est tout ce qui apaise Pierre. Quand il est en forêt, il est dans son élément. Il n’a rien à envier au nobles de la cour, il a déjà tout ce qu’il lui faut, ici, dans la simplicité de toute chose. Il songe alors à Rohesia, qui a tendance à l’oublier parfois. Kirill marche dans ses pas, écrasant ses lourdes pattes dans la terre, bruitant le son de cassure des branches. Son souffle rauque et chaud caresse nonchalamment l’air, mais sa démarche est gracieuse, légère. Celle de Pierre est plus maladroite, tandis qu’il se gratte le crâne en regardant le ciel. Les nuages sont plutôt paisibles aujourd’hui, comme après une forte pluie. Il s’arrête net quand il entend que les pas de Kirill ont cessé. Le loup toise une flèche, plantée dans la terre, et la renifle du museau. Des bandits, des chapardeurs ? Le garçon caresse le fin bâton orné de ses plumes. Elles ne proviennent sûrement pas d’ici, elles ne lui rappellent aucun oiseau à sa connaissance. Cette flèche vient peut-être d’une autre contrée. C’est un bruit de métal contre la roche qui lui fait lever les yeux entre les arbres, cherchant à distinguer quelconque silhouette. Il approche de quelques pas, silencieux, ne souhaitant pas attirer l’attention. Trop tard.

La brune a entendu un son inhabituel et s’est blessée dans ses gestes apeurés. Elle ne s’arrête pas à ça et dévisage avec curiosité Pierre et Kirill. Surtout le loup, qu’elle contemple comme s’il était un être d’une grande rareté, sauvage. Presque comme si c’était la première fois qu’elle en voyait un. « Je suis désolé, je ne voulais pas vous effrayer. Vous êtes blessée ? » Pierre se mord la lèvre en se rapprochant de la femme, le loup à sa suite. Sa chevelure, mais surtout ses prunelles sont encore plus noires qu’un corbeau, comme si ses yeux en avaient trop vu du monde et s’étaient happés d’un voile pour se protéger. Le garçon se mord la lèvre, peu habitué à être si proche d’une femme. En temps normal, il bégaierait. Mais ses joues se contentent de rosir tandis qu’il enlève ses gants. La brune n’est pas habillée comme n’importe quelle femme. Elle ne porte pas de robe, de perles ou de rubans. Elle lui rappelle un peu Olga, toujours sapée de pantalon de lin et bottes en cuir, dans lesquelles se cachent parfois un coutelas. Pierre remarque alors une goutte d’un sang aussi rouge que ses lèvres, glissant le long de son pâle avant-bras. Elle ne semble pas vraiment souffrir, mais Pierre grimace à cette maladresse de sa part qui a engendré la blessure. « Laissez-moi vous soigner pour me rattraper. » Le garçon sort alors de sa sacoche un onguent de Rohesia et une plante médicinale qu’il a récolté il y a peu, en plus de quelques bandes de lin. En relevant son visage, il remarque qu’elle n’a toujours pas quitté des yeux le loup, celui-ci, assis bien sagement sur ses pattes arrières. Pierre n’émet aucun mouvement, attendant d’abord qu’elle accepte son aide, en lui souriant poliment. « Il s’appelle Kirill, et moi c’est Pierre. » Tel un gentilhomme, il baisse légèrement le menton en guise de révérence courtoise, sans perdre son sourire. Il n’avait encore jamais rencontré quelqu’un originaire de Saay, les traits de son visage ne trompent pas. Presque honoré, il patiente galamment, espérant au moins mettre un nom sur ce joli minois.
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⊱ secrète comme les nuits de lune de l'Orient EmptyDim 30 Nov - 20:49

J'ai marché toute la matinée pour trouver l'endroit parfait ; l'endroit qui m'offre assez d'espace, assez de sérénité tout en m'offrant, surtout, assez d'intimité pour m'entraîner. Une matinée entière mais je ne regrette rien. Quelques arbres entourent l'herbe vierge, des cibles idéales et, si je décide de manier mon épée, j'ai de quoi sauter partout. Soupirant, je dépose mon sac mais garde mon épée, habituée à son poids. Après tout, c'est une partie de moi, désormais. Je fais descendre l'arc de mon épaule et décrète que le tir sera mon premier entraînement, aujourd'hui. Je n'ai pas eu l'occasion de beaucoup utiliser mon arc et mes flèches sont restées dans leur archer bien trop longtemps à mon goût. Armée, je tâte les flèches, en prend une et l'inspecte, avant de la monter sur l'arc. Concentration.

Je m'imagine en plein champ de bataille, mais ce sont des souvenirs qui me reviennent. Des cris de guerre, de douleur résonnent mais je ne dois pas perdre de vue ma cible. Mobile, elle va de droite à gauche, inconsciente du danger qui la guette. Aussi discrète qu'un flocon de neige, je m'approche un peu, prends mes appuis et arme mon arc. Là. Concentre-toi, Mulan. Inspire. Une dernière mise au point par rapport à la cible et je tire. Touché ! Heureusement, l'arbre ne tombe pas en poussant un cri d'agonie mais se contente d'accueillir ma flèche. Je n'ai jamais aimé tuer des gens mais... La guerre ne vous laisse pas vraiment le choix.

Concentration, c'est reparti. Le même souvenir, la même ambiance et les mêmes cris mais Tuoba intervient, crie un ordre. Raté. Je me répète la même scène, m'imagine une cible différente à chaque fois et ne perds jamais ma concentration. Un instant d'inattention pourrait m'être fatal. Alors certes, ce ne sont pas les arbres qui m'entourent qui vont m'agresser mais je dois m'entraîner. J'arme mais, soudain, j'entends un bruit. Faible, certes, mais tout de même. Je sens la flèche quitter mon arc, frôler mon bras avant de s'écraser à mes pieds mais je ne prends pas la peine de m'y attarder. Il y a un intrus. Ou peut-être est-ce moi, l'intruse ?

Un loup ! Suivi... D'un homme ? En vie ? Les seules histoires que j'ai entendues qui impliquaient un loup ne se terminaient généralement pas de la meilleure des façons pour les humains. Mon arc n'est pas tendu mais ma main est sur mon épée, au cas-où. « Je suis désolé, je ne voulais pas vous effrayer. Vous êtes blessée ? » Il n'a pas l'air hostile, c'est déjà un bon point, je suppose. Je m'inspecte rapidement, regarde mon bras à peine écorché et secoue la tête. Non, je ne suis pas blessée. Juste un peu écorchée mais j'ai connu pire. Je n'ose pas parler - je n'ai jamais parlé en situation de danger, si ce n'est pour donner quelques ordres - je préfère savoir ce qui m'attend. « Laissez-moi vous soigner pour me rattraper. » Qu'il me soigne ? Un inconnu ? Qu'est-ce qu'il sort de son sac, d'abord ? Et puis son loup me regarde. Il n'a pas l'air méchant mais peut-être est-il dangereux ? Enfin, un tigre, c'est mignon, mais je ne m'en approcherais jamais. Cependant il agit un peu bizarrement, comme s'il... Obéissait, à cet homme. On peut domestiquer un loup ?

« Il s’appelle Kirill, et moi c’est Pierre. » Je l'avais presque oublié. Je hoche la tête et quitte des yeux Kirill. Je ne voudrais pas paraître impolie. « Hum... Enchantée. Je suis Mulan. » Je réponds à son sourire et me rends compte que tout son matériel est dehors pour soigner ma petite blessure. « Pour la blessure, ne vous en faites pas, vraiment. Mais si je peux me permettre, qu'est-ce que c'est, cette plante ? » Ma curiosité me tuera un jour, j'en suis certaine. Pas aujourd'hui, Pierre a l'air gentil - il rougit même un peu, serait-il timide ? - et son loup n'a pas l'air féroce. Ah, si mon père entendait ça... « Bonjour Papa, j'ai décidé d'accorder ma confiance à un homme accompagné d'un loup, aujourd'hui ! ». Des fois, je suis contente de ne plus être à Saay.
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⊱ secrète comme les nuits de lune de l'Orient EmptyLun 8 Déc - 23:00




Pierre & Mulan

On dit que les rencontres insolites sont souvent les plus mémorables. Mais peut-être aurait-il préféré croiser cette femme à la peau si lisse en d’autres circonstances. Pierre s’en veut, rumine en son intérieur d’avoir dérangé la belle dans ses exercices, et peut-être dans son moment rien qu’à elle. Qui sait, il lui arrive à lui aussi de partir méditer en forêt, pour être seul parfois, sans personne, ni même Kirill. Savourer ce genre d’instant qui n’appartient qu’à lui, ces secondes dont il peut pleinement profiter. Ce silence qu’il est le seul à entendre. Quand il l’observait, entre les bosquets, Pierre avait remarqué ce regard déterminé, ce visage sérieux, pensif. Mordu par la volonté. Ne craignant ni l’espace ni le temps. Elle ne se battait pas contre des arbres, ce n’est pas ce qu’il lui avait semblé. Elle se battait contre autre chose, des souvenirs, peut-être, des démons d’antan. Des reliques dont elle est la seule à connaitre l’existence. Il pince les lèvres et baisse les yeux sur le pommeau de son épée qu’elle n’a pas lâchée. Il ne lui en veut pas de le craindre, après tout, qui ne se méfie pas un peu du monde ? Les fous, sans doute. Les gens un peu comme Pierre, qui tendent la main à n’importe quel inconnu et se font dévorer le bras entier. Lui même était envahi de vigilance, à l’instant, en attrapant cette flèche. Désormais, ses soupçons sont retombés. Il ne voit face à lui qu’une frêle jeune femme au front en sueur et aux yeux inquisiteurs. Mulan.

« C’est un joli nom. » Il ne trouve rien d’autre à dire, un peu béat, intimidé face à une telle fureur dans un si petit corps. De nouveau il se gratte l’arrière du crâne, en roulant un peu des yeux, un air gêné sur son doux sourire de gosse heureux. Tous ceux qui connaissent bien Pierre savent qu’il est plus doué pour parler aux animaux qu’aux hommes, et c’est probablement sa plus grande fragilité. Mais aussi sa plus grande part d’humanité. Un coeur d’enfant, dans un corps d’homme. « Pour la blessure, ne vous en faites pas, vraiment. Mais si je peux me permettre, qu'est-ce que c'est, cette plante ? » Il sourcille, interloqué par la question. On l’avait rarement craint à ce point, et il s’en étonne à vrai dire. Mais il ne peut l’en blâmer, d’ailleurs, elle n’est pas originaire d’ici. Il ne connait rien des coutumes et moeurs de Saay. Mais d’où qu’on vienne, on n’est jamais trop prudent. Il tend sa main qui détient la plante et l’approche d’elle afin qu’elle puisse l’inspecter. Lui même ne quitte pas l’herbe des yeux tandis qu’il en vante les mérites, en gardant ses réserves. « C’est une achillée, elle stoppe les petits saignements des écorchures. Les sorciers l’appellent l’ortie du diable car elle éloigne les forces du mal. » Il plante ses pupilles dans les siennes, et ses rétines noires lui renvoient le reflet d’une âme torturée. Pierre n’est pas magicien, mais il peut déceler beaucoup en un regard, comme lorsqu’il a croisé celui du loup pour la toute première fois. Le genre de regard qu’avait aussi son vieux grand-père. Le genre de regard qui a vu bien plus que l’homme n’est capable de supporter. Mulan parait pourtant si jeune, mais un regard ne ment pas. « Je préfère insister, c’est à cause de moi que vous êtes égratignée. Laissez-moi vous soigner et je repartirai comme je suis venu. » Il n’ose l’approcher, l’offenser ni la contrarier. Il ne veut pas aspirer la peur Pierre, mais il ne peut s’empêcher d’aller au bout de tout ce qu’il commence. Il comprend qu’il est tombé au mauvais endroit au mauvais moment, mais s’il s’en va comme un voleur, il se le reprochera et ne cessera de penser à la blessure qu’il lui a faite. Le loup s’impatiente et grogne dans un murmure. Pierre recule un peu et se tourne vers Kirill qui scrute  Mulan de ses yeux curieux, pensifs. Il reste aux aguets, l’arme de la brune ne lui a pas échappée. Il comprend qu’il n’y a pour l’instant pas de danger mais reste prêt à surgir si elle sort l’épée de son fourreau. Pierre lève sa paume de main et la pose sur son museau, indiquant sans mots à l’animal qu’il n’a rien à craindre. Il sent alors le souffle chaud et humide de la bête s’insinuer entre ses doigts et décèle que sa respiration se calme. « C'est votre épée qui l'a alerté. Il ne fera rien de brusque si vous baissez votre garde. Il n’est pas plus dangereux que moi, faites moi confiance. »
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⊱ secrète comme les nuits de lune de l'Orient EmptySam 13 Déc - 17:33

J'en ai vu des choses, pendant la guerre. Des corps démembrés, des chevaux morts, récupérés pour le souper du soir... Des milliers de cadavres. Et pourtant, je n'ai jamais vu un loup accompagner un homme. Je n'aurais jamais cru cela possible, en réalité. Et pourtant, ils ont l'air proches, presque comme des amis... Surtout, je n'ai pas peur. Je suis intimidée par la bête, c'est sûr, mais elle a l'air très docile et obéissante à son maître. Pierre. Pierre et Kirill.
Malheureusement, je ne peux pas m'empêcher d'être réticente quand je pense qu'un inconnu va m'appliquer un quelconque machin sur ma petite blessure. Mais je ne veux pas le vexer non plus, Pierre m'a l'air très gentil, comme innocent. Il me tend sa main et je m'en approche un peu, admirant la petite plante. « C’est une achillée, elle stoppe les petits saignements des écorchures. Les sorciers l’appellent l’ortie du diable car elle éloigne les forces du mal. » J'ouvre ma bouche en forme de "o" et me contente de hocher la tête, pensant à toutes les fois où cette plante aurait pu nous être utile, à Saay. Je ne sais même pas si elle pousse là-bas...

« Je préfère insister, c’est à cause de moi que vous êtes égratignée. Laissez-moi vous soigner et je repartirai comme je suis venu. » J'hésite encore, oui. Même s'il m'a l'air totalement inoffensif, j'ai appris à ne jamais me fier aux apparences. Mais je ne pense pas perdre grand-chose, après tout, ma blessure est minime et sa plante semble bienveillante. Oui, une plante peut sembler bienveillante. Franchement, regardez des orties : vous voyez que ces plantes sont sadiques. Je me décide à répondre quand j'entends son loup, Kirill, grogner. Non, je n'ai pas sursauté, c'est faux. Je suis une guerrière, après tout.
Pierre pose sa main sur le museau du loup, qui se calme instantanément. C'est vraiment fascinant... « C'est votre épée qui l'a alerté. Il ne fera rien de brusque si vous baissez votre garde. Il n’est pas plus dangereux que moi, faites moi confiance. » Je jette un regard vers l'épée attachée à ma ceinture et comprends qu'il faut que je la pose par terre. Ça ne me rassure pas du tout. Cette épée, c'est plus qu'une arme, elle est devenue une bonne partie de moi. Elle me définit, en quelques sortes. Sa lame est fine mais agile, elle a été forgée avec patience mais vigueur. Décidant de rester sur mon choix de lui faire confiance, je plante mes yeux dans ceux de Kirill, enlève mon épée de ma ceinture et la pose doucement sur le sol. Le loup n'a toujours pas bougé. Sans m'en rendre compte, je lâche un soupir, soulagée. Je m'approche de lui et lui tend mon avant-bras, prête à recevoir ses soins.

J'en profite pour essayer d'en connaître un peu plus sur lui. Après tout, je n'ai pas encore eu l'occasion de parler à beaucoup de gens de Fort Fort Lointain. Oh, chez Gretel j'accueille les clients mais ils sont plus intéressés par les bonbons que pour faire connaissance avec une nouvelle venue. « Hum, ça fait longtemps que Kirill vous accompagne ? Je n'ai jamais vu une relation comme celle-ci, entre un homme et un loup. » Les seules histoires comme celles-ci étaient des simples légendes. Le loup finissait d'ailleurs toujours par regagner son instinct animal et se retourner contre l'homme. « En tout cas, il a vraiment l'air de vous obéir... » Et heureusement pour moi !
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⊱ secrète comme les nuits de lune de l'Orient EmptyMar 23 Déc - 17:13




Pierre & Mulan

Il faut du temps pour que la confiance s’installe entre deux personnes. Cela commence par des mots murmurés, des gestes maladroits, des regards hésitants. L’homme est un animal. Son instinct de survie prendra toujours le dessus, tel une bête sauvage, il ne se laisse pas approcher facilement. Mais une fois qu’il est amadoué, il devient la plus douce, la plus docile des créatures. Mulan pose lentement son épée au sol, sans quitter le loup du regard, établissant comme un mince lien entre eux. Pierre lâche un léger sourire, appréciant le geste, et attrape ses outils lorsque Mulan lui tend son avant-bras. Il n’est pas sorcier, le garçon, mais il sait se débrouiller pour ce qui est des petites blessures bénignes. Ses doigts caressent le lin puis broient la plante sous une roche afin d’obtenir une consistance hachée, pâteuse. Déjà les odeurs herbeuses s’insinuent sur ses mains, et laissent des traces contre la pierre. Pierre termine en mélangeant la pâte à l’onguent de sa sorcière blanche. Il prend doucement le poignet de la guerrière, et de son autre main, applique le soin, en prenant bien garde à ne pas lui faire plus de mal. Cette proximité avec une inconnue le gêne, le met mal à l’aise. Pierre rougit facilement, mais se ne laisse pas déconcentrer plus longtemps par ce silence pesant.

« Hum, ça fait longtemps que Kirill vous accompagne ? Je n'ai jamais vu une relation comme celle-ci, entre un homme et un loup. » Pierre lève les yeux vers elle et retrouve ce sourire niais en pensant au passé. Kirill et lui, c’est une histoire qui date, depuis leur toute jeunesse à vrai dire. En temps normal, un loup a une maigre espérance de vie, pas plus de vingt ans. Mais celui-ci n’est pas comme les autres. Rohesia, après un enchantement puissant, lui a rallongé la vie si bien que Pierre ne saurait dire si ce sera lui ou Kirill qui partira en premier. En réalité, c’est un conte de fée. Pierre et le loup, c’est pour la vie. Pierre attrape le lin et termine le bandage sur son avant-bras, avant de sortir un ruban de cuir qu’il noue par dessus. « C’est vrai que ce n’est pas commun. J’avais sept ans quand je lui ai sauvé la vie, après que ce soit moi qui l’ai mis en danger. Mais quelque part, je me dis que c’est plutôt lui qui a sauvé la mienne. » Il remet de la distance entre eux, sans perdre le pétillement dans ses yeux. Pierre a toujours aimé l’intérêt qu’on porte à Kirill, ça lui donne le sentiment d’être original, bien qu’attirer l’attention soit le dernier de ses besoins. C’est simplement qu’il aime qu’on remarque que lui et son loup ne forment qu’un. « En tout cas, il a vraiment l’air de vous obéir… » Le garçon pose sa paume sur la tête de son ami, en laissant aller ses doigts sous son pelage gris. Ses yeux se perdent quelque peu dans les méandres de ses pensées, tandis que la brume prend peu à peu place dans son champ de vision. « Oui, il ferait n’importe quoi pour moi. » Le vent gronde soudainement et embrasse les feuilles des arbres, ébouriffant les boucles de Pierre qui descend alors de son petit nuage. Il lève le menton, observe le ciel entre la cime des arbres et soupire doucement. En tendant l’oreille, il distingue des sifflements qui ne présagent rien de bon. Il connaît la forêt par coeur, et sait qu’un ruisseau n’est pas loin. Où il y a de l’eau, il y a des sifflettes. Ces saletés n’en font qu’à leur tête. « Je pense que vous devriez vous entraîner plus loin si vous ne voulez pas vous faire embêter par les siflettes, suivez-moi. » Pierre attrape l’épée de Mulan pour la lui rendre et ouvre la marche, Kirill derrière lui. « Et vous, quelle est votre histoire, vous êtes ici depuis longtemps ? Comment est-ce, Saay ? Je ne suis jamais allé plus loin que cette forêt. »
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⊱ secrète comme les nuits de lune de l'Orient EmptyMar 23 Déc - 20:57

Ah, cela explique tout ! Il a sauvé la vie du loup. Effectivement, je pense que cela crée un lien. J'ai toujours pensé que les animaux avaient une réelle conscience, une réelle pensée et leur relation me prouve que j'ai sûrement raison. Les yeux du loup ne quittent jamais Pierre du regard, sauf pour guetter les alentours. C'est vraiment... Magnifique et fascinant. Je crois que je ne me lasserais pas de leur relation. Et puis les yeux de cet homme qui s'illuminent quand on parle de son loup ! Il dit que le loup lui a sauvé la vie, j'imagine assez bien de quelle façon. C'est exceptionnel.

Soudain, une bourrasque fait virevolter mes cheveux et les feuilles des arbres se mettent à tourbillonner autour de nous. Je lève les yeux au ciel ; le temps a l'air de se gâter. Et mon entraînement, alors ? Merci, Dame Nature, vraiment ! « Je pense que vous devriez vous entraîner plus loin si vous ne voulez pas vous faire embêter par les siflettes, suivez-moi. » Des siflettes ? Je me garde de lui demander plus d'explications et accepte avec un sourire l'épée qu'il me tend. Il a l'air tellement mal à l'aise autour de moi que cela en est presque marrant. Je ne pense pas que cela soit dû à moi personnellement - ou du moins, je l'espère - aussi, je ne m'en vexe pas. C'est plutôt mignon, à vrai dire. Ça le rajeunit de quelques années, cet air innocent. Il ouvre la marche et je le suis, attentive à ne pas faire de mouvements brusques avec mon épée en la rattachant à ma taille. « Et vous, quelle est votre histoire, vous êtes ici depuis longtemps ? Comment est-ce, Saay ? Je ne suis jamais allé plus loin que cette forêt. »

Comment répondre à cela ? « Saay, c'est... Un endroit magnifique, vraiment. Et tellement différent d'ici ! Je suis là depuis quelques semaines seulement mais la différence est très enrichissante. A Saay, les cerisiers fleurissent toutes les allées, et lorsque leurs pétales tombent, les rues deviennent roses. J'ai toujours aimé m'y promener à ce moment précis de l'année. Et puis, les gens sont moins pressés, vous voyez ? Quand je me promène ici, je me fais assez souvent bousculer et, dans les échoppes, c'est la ruée vers l'article le moins cher. Chez moi, le commerce n'est pas là pour faire du profit. C'est surtout un lieu d'échange. » J'en deviendrais presque nostalgique. Saay commence à me manquer mais c'est surtout la solitude qui me pèse. Et j'ai une telle difficulté à rencontrer des gens ! Ils ont tous une façade impénétrable. Sauf Pierre. Avenant, gentil, passionné... Gretel est pareille. Mais ce sont les deux seules exceptions, j'ai l'impression.

« Pour ce qui est de mon histoire... J'ai décidé de m'engager dans l'armée à Saay, alors qu'une guerre éclatait. C'était compliqué, vraiment, car les femmes ne sont pas acceptées mais les familles sont obligées d'envoyer un homme au combat. En l'occurence, il s'agissait de mon père et je ne voulais pas l'y envoyer - il serait mort au front, j'en suis sûre. » Ces souvenirs ne me sont pas douloureux mais je ressens surtout de la mélancolie. C'est ce moment-là qui a fait de moi celle que je suis aujourd'hui. « En bref, j'ai réussi à duper toute l'armée et je suis devenue un de leur meilleur élément. Et puis on a découvert que j'étais une femme et tout cela est devenu bien trop compliqué pour moi. Dès que nous avons sonné la victoire, je suis partie. »

Je ne regrette pas tellement d'être partie, mais peut-être la manière dont je l'ai fait. J'aurais aimé profiter un peu plus de mes parents. Je me reconcentre sur Pierre et espère que je ne l'ai pas fait fuir, avec mon histoire ! Beaucoup de gens ne comprennent pas le choix que j'ai fais. « J'aurais sûrement besoin de vos conseils, si vous connaissez bien cette forêt ! Vous feriez je pense un très bon guide, moi qui cherche toujours de nouveaux endroits à explorer ! » Et de grandes clairières pour m'entraîner !

Bizarrement, je viens de rencontrer cet homme mais son loup et lui me mettent en confiance. Et puis il a l'air tellement innocent que c'en est touchant. Je prie Dame Nature qui vient d'écourter ma séance d'entraînement de m'accorder au moins cela : un ami à Fort Fort Lointain.
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⊱ secrète comme les nuits de lune de l'Orient EmptyDim 25 Jan - 17:46




Pierre & Mulan

À chacun son histoire. La seule exception à cette affirmation, est qu’une histoire ne peut être propre à elle-même et n’appartenir qu’à un seul. Toutes les histoires se mêlent, se rejoignent, chapitre par chapitre pour créer l’avancée d’une épopée qui n’en finit jamais. C’est par hasard que les lignes ont conduit Pierre à rencontrer la guerrière de Saay, pour que l’encre se mêle et continue de couler jusqu’à noircir les pages dans un itinéraire imprécis. C’est en cela qu’on reconnait la beauté d’une rencontre, la plume qui gratte, glisse dans une curiosité bien menée. Pierre pose un pied après l’autre, enfonçant ses bottes dans la terre moite, imaginant des bribes d’illusions tandis que Mulan lui conte son pays. « Saay, c’est… Un endroit magnifique, vraiment. Et tellement différent d’ici ! » Les rêves diurnes prennent vie dans son esprit, et il peut presque voir la terre sous ses pieds prendre une teinte rosée par les pétales. Il peut presque entendre le clapotis de l’eau couler sur les toits des maisons typiques de cette contrée mystérieusement sereine. Ses pupilles se nappent d’un voile qui l’emmène ailleurs, loin, très loin de Fort Fort Lointain. Un endroit calme, un lieu d’échange. Un pays pour lui. « Ça semble merveilleux. »

Les compagnons s’éloignent un peu plus du court d’eau pour s’enfoncer entre les arbres hauts de la forêt, arbres qui semblent s’intéresser à l’histoire de Mulan. Pierre entend vaguement le murmure de leurs feuilles qui flottent au gré du vent, mais y prête bien moins attention qu’aux paroles de la guerrière qui l’inondent de pensées. Une sacrée histoire, comme on en entend rarement dans ces contrées. A dire vrai, Pierre n’a jamais connu la guerre, et espère bien qu’il n’en connaitra même jamais une. Il en a bien assez lu à leurs sujets dans les livres, et l’horreur que ça engendre lui retourne les tripes. Il n’avait pas saisi jusqu’alors en face de qui il se trouvait. Mulan n’était pas une femme comme on en rencontre tous les jours. Elle n’avait rien de commun, de banal. Mulan était une véritable guerrière. Pas de celles qui se battent pour tuer, mais de celles qui prennent l’arme pour défendre leur patrie, leur honneur, leur famille. Pierre lance des oeillades curieuses et admiratives de temps à autre vers son visage opalin qui semble se fermer peu à peu, à mesure qu’elle avance dans sa narration. Sans doute que ressasser tant de souvenirs doit être douloureux, et le garçon se sent reconnaissant qu’elle les aient partagés avec lui. « Ce que vous avez fait pour votre père est incroyable Mulan, vous avez pris des risques et avez fait preuve de grande bravoure. » Pierre susurre ces quelques mots sans en rajouter, ne voulant pas remuer plus longtemps le couteau dans la plaie et rouvrir les cicatrices qu’elle a du mettre tant de temps à refermer. Il veut simplement qu’elle sache qu’il lui voue un grand respect, et qu’il est admiratif. Les quelques minutes qui suivent passent à travers le silence, et ils n’entendent plus que leurs pas lourds contre la terre, et le souffle rauque de Kirill qui ferme la marche. « J'aurais sûrement besoin de vos conseils, si vous connaissez bien cette forêt ! Vous feriez je pense un très bon guide, moi qui cherche toujours de nouveaux endroits à explorer ! » Pierre passe une main dans sa tignasse et échappe un sourire gêné. Être sollicité pour ses talents de garde champêtre n’est pas quelque chose qui lui arrive souvent. Le garçon pousse quelques feuillages et arrive dans un coin parfait pour le genre d’activités qu’exerce Mulan, suffisamment éloigné des bêtes qu’on ne veut pas croiser en forêt. « Ici vous ne serez pas dérangée, du moins pas avant la tombée de la nuit. Des arbres ensorcelés peuplent ce coin de forêt et préfèrent se montrer quand vous êtes moins aptes à les voir. Mais cela pourrait être un bon entraînement pour vous. » Pierre fait le tour de l’endroit et arrache au passage quelques mauvaises herbes, Kirill sur ses talons. « Méfiez-vous des courts d’eau, les siflettes sont féroces à cette période de l’année. Autrement, Kirill et moi serons ravis de vous faire découvrir les secrets de cette forêt. Je crois bien la connaitre de fond en comble. » Le garçon se redresse et pose une paume sur la tête de son loup, rythmant sa respiration à la même allure que l’animal. Il plante ses pupilles dans celles de Mulan et tire un sourire, pas même intimidé, juste confiant et amical. « Merci d’avoir partagé votre histoire. J’ai toujours rêvé d’aller à Saay et grâce à vous j’ai déjà un peu voyagé. »
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⊱ secrète comme les nuits de lune de l'Orient EmptyMar 3 Fév - 11:10

Au fur-et-à-mesure de notre marche, je lui conte ma mince histoire. Je me sens apaisée à ses côtés - peut-être est-ce le fait qu'il connaisse aussi bien la forêt, la présence de Kiril ou son calme apparent. J'entends Pierre me féliciter de ma bravoure, compliment auquel je paye une petite inclination. Je ne me pense pas courageuse. J'ai remarqué depuis ma venue à Fort Fort Lointain que la notion de famille à Saay possède une toute autre dimension. Nous ne pouvons pas passer une journée sans penser au bien-être de nos parents, de nos aînés. Même les morts sont toujours là pour nous protéger ! Je pense que si quelqu'un d'autre avait été dans ma situation, leur réaction aurait été la même. Je m'étonne toujours cependant d'avoir réussi à duper l'armée aussi longtemps - mais en temps de guerre, les esprits ne sont pas les mêmes.

Je demande conseil à Pierre concernant la forêt ; si je continue à aller n'importe où, cela finira sûrement par me porter préjudice ! Nous arrêtons de marcher au moment où Pierre, écartant quelques feuillages, me laisse découvrir un endroit assez vide pour manier mon épée mais assez encombré pour m'imaginer des cibles.  « Ici vous ne serez pas dérangée, du moins pas avant la tombée de la nuit. Des arbres ensorcelés peuplent ce coin de forêt et préfèrent se montrer quand vous êtes moins aptes à les voir. Mais cela pourrait être un bon entraînement pour vous. »
J'acquiesce et continue à observer le terrain qui m'entoure, des milliers d'idées me passant par la tête. « Méfiez-vous des courts d’eau, les siflettes sont féroces à cette période de l’année. Autrement, Kirill et moi serons ravis de vous faire découvrir les secrets de cette forêt. Je crois bien la connaitre de fond en comble. » Encore une fois, j'acquiesce et prend note de ce qu'il me dit. Me rappeler de ses conseils ne peut qu'être bénéfique pour moi.

Pierre pose sa main sur la tête de Kiril et m'offre un sourire, que je m'empresse de lui rendre. « Merci d’avoir partagé votre histoire. J’ai toujours rêvé d’aller à Saay et grâce à vous j’ai déjà un peu voyagé. » Doucement, je m'incline et me relève. « C'était avec grand plaisir ! Merci de m'avoir aidé à travers la forêt. J'espère pouvoir entendre l'histoire de vous et Kiril, un jour. » Elle m'a l'air fascinante.

rp terminé :kyu: :kyu:
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