Dracula & Wolfran

une petite citation trop mimi qui roxe

Retrouver Nerissa, ici-même à la capitale; ce nouveau développement dans sa relation avec Kaa, cette peur terrible de le perdre et cette envie de passer toujours plus de temps avec lui; les résultats de l'assemblée royale, avec Marraine qui est retenue par allez avoir qui...Tous ses événements faisaient beaucoup pour Wolfran. Il ne se sentait pas comme si il allait se noyer au milieu de tout cela, mais s'il a vécu beaucoup de choses, jamais autant ou altérant la vie de manière aussi significative qu'aujourd'hui. Il se faisait peut-être un peu trop vieux pour cela. Si ce n'était pas pour Kaa, Nerissa et les gens qui comptaient sur lui dans cette ville, il repartiraient probablement sur les routes pour aider les malades et les blessés qu'il rencontrait. Probablement. Rien n'était moins sûr même en oubliant les raisons qui le faisaient rester à Fort Fort Lointain. Il a sa petite routine ici, ses habitudes, ses repères...Ses amis. C'était plus que ce qu'il avait eu avant d'arriver ici. Pour la première fois depuis sa mésaventure avec une fée, Wolfran se disait qu'il y avait bien plus à vivre même sans magie qu'il ne se l'était imaginé.

Il n'empêchait qu'il avait besoin de s'échapper et quel meilleur moyen qu'une bonne balade au clair de lune en loup? Il aurait bien invité Kaa à venir, mais il travaillait ce soir. Tant pis, une autre fois à n'en pas douter. L'apothicaire attendit que la nuit soit bel et bien tombée, et sortit en catimini par la plrte à l'arrière de sa boutique pour se diriger d'un pas hâtif vers la forêt. Il tenait ses oreilles et ses yeux ouverts, faisant en sorte de ne pas se faire repérer. Il devait attendre d'être bien dans la nuit presque noire que lui offrait la forêt afin de ne pas risquer de se faire repérer par les autorités de la Capitale. Il ne manquerait plus qu'il se fasse interroger sur le pourquoi de sa sortie nocturne en ce temps où les rebelles sont pourchassés et où la paranoïa est à son comble. Ou pire, me faire repérer alors qu'il transformait en loup. Là, pas de questions posées, il finirait à la Tour d'Argent en un clin d'oeil. Non. Il lui fallait arriver bien après l'orée de la forêt avant d'espérer pouvoir se transformer en paix.

Alors il parcouru les rues avec prudences et silence, puis il entra dans la forêt, se sentant instantanément plus calme, plus à mon aise. Il a été élevé au sein d'une forêt. C'est un endroit où il se sentirait à jamais en sécurité, quoi qu'il arrive. Il marcha encore une bonne heure dans la forêt, respirant à pleins poumons cet air pur et ces odeurs de natures qui lui manquaient sans même que qu'il ne s'en rende compte quand il était dans sa boutique. Se disant que ça y est il était à l'abri, Wolfran pris soin de retirer ses vêtements et se transforma en loup, avant d'aller soigneusement cacher ses affaires dans un tronc d'arbre creux qu'il avait trouvé lors de ses escapades précédentes, puis partit, courant sans but dans la forêt profitant de ces instants de liberté furtive.

Pourtant, au bout d'un moment, il sentit des yeux le suivre. A vrai dire, il avait l'impression d'être épié depuis peu après sa transformation. Il avait l'habitude des hiboux et des chouettes peuplant ses bois, non. Cette foi c'était autre chose, une autre présence plus oppressante. Il espérait que ce ne soit pas un chevalier-flic, ou pire, un membre de la garde royale. Il courut encore un peu, jetant un oeil de-ci, de-là, espérant avoir un aperçu de la personne (ou chose) qui le suivait. Arrivant dans une clairière dégagée, Wolfran s'arrêta et, se plaçant en positon de défense, fit un tour sur lui-même en grognant, les babines retroussées dans un espoir de faire fuir son poursuivant. Il observa l'obscurité ambiante, la seule lumière venant de la lune presque pleine au dessus. Que la personne sorte de sa cachette ou parte. Il ne parlait pas. Au cas où ce serait quelqu'un des forces de l'ordre. Pas la peine de se faire avoir dès le départ...mais dans son esprit résonnait la même phrase en boucle depuis son arrêt dans cette clairière:

"Sors de là et fais moi face"

Wolfran & Dracula

so tell me, what are you exactly ?

La nuit venait de tomber, Dracula sortait de son sommeil. Les dernières nuits passées dans son nouveau cercueil étaient les meilleures que le vampire ait connu ; son humeur s'améliorait par conséquent nettement. Depuis la visite de Gracieux, il n'avait pas fait grand-chose de ses soirées. Son oeil s'était arrêté un soir sur la propriété voisine qui semblait occupée et il s'était promis d'y faire un tour et de se présenter à son nouveau voisin. Peut-être le ferait-il ce soir... Sortant de son lit, Dracula s'habilla et s'en alla dans le salon, où Heinrich avait déposé sa potion et son sac de sang qu'il avait cherché dans la journée. Heureux de les avoir eu à temps et de ne pas devoir mettre ses nerfs à rude épreuve, son humeur s'améliora encore. Tout semblait bien aller, ce soir.

Il pensa à l'attitude qu'il devrait adopter pour se présenter à son voisin. Aurait-il du demander à Heinrich de préparer un petit panier de collations ? D'acheter une bonne bouteille de vin ? Oh, il en avait dans sa cave... Ses pensées soudain furent interrompues lorsqu'une sensation étrange l'envahit. Il n'en avait plus l'habitude ; il l'avait pourtant vécu maintes fois...
Un loup. Un loup rôdait aux alentours de son manoir, il en était certain. Pourtant, il sentait qu'il n'arriverait pas à communiquer avec lui - ce qui était d'autant plus étrange puisqu'il n'avait auparavant eu aucun problème de communication. Ce ne devait pas être un loup comme les autres...

La curiosité attisée, il abandonna ses plans de courtoisie et sortit de son manoir. Il n'était pas très loin, vraiment. Il prit de la vitesse et suivit son instinct qui ne le trompait jamais. Enfin, au détour d'une lisière, il aperçut le loup. C'était en réalité un spécimen magnifique, mais il y avait quelque chose qui clochait. Le loup se mit à courir et le vampire suivit ses pas. Il tenait à comprendre ce qui différenciait ce loup des autres. Surtout qu'il était le premier qu'il croisait à Fort Fort Lointain : cela le changeait bien de Yasen.

Soudain, ils arrivèrent dans une clairière. Dracula savait que le loup le sentait. Mais cela semblait aller bien au-delà de l'instinct : il avait conscience d'être suivi, et d'être peut-être en danger. Le loup lui fit face mais il ne semblait toutefois pas le voir. Dracula s'approcha un peu plus et se fit connaître. « Je ne vous veux pas de mal. » déclara-t-il. Une invitation à la paix, ou plutôt une invitation à garder ses distances. S'il devait mourir, ce ne serait pas ce soir. « C'est bizarre... Je n'arrive pas à communiquer avec vous. Comprenez-vous ce que je dis ? »
C'était une première pour Dracula. Ses paroles semblaient atteindre le loup, mais celui-ci ne répondait pas. Ou peut-être tentait-il de répondre et Dracula ne pouvait l'entendre ? Il fit quelques pas en avant, doucement, les mains en l'air, pour prouver à la bête qu'il n'était pas une menace, en espérant que cela marche. « Quelle espèce êtes-vous donc ? » déclara-t-il, plus pour lui que pour le loup.

Stupéfait. Dracula était réellement stupéfait.

Dracula & Wolfran

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Pour l'instant, Wolfran ne voyait rien, mais il savait, sentait que quelqu'un était là. Son impression venait d'instinct et de l'utilisation de ses sens, à savoir l'odorat pour être précis. Car ce qui mettait bien plus mal à l'aise le loup que le simple d'être suivit, c'est qu'il n'a absolument pas entendu le curieux arriver. Il l'a senti, parce que tout être furtif soit-il, il possède une odeur propre et difficilement masquable à l'odorat d'un loup. Les loups sont des chasseurs, traquant leurs proies majoritairement à l'odeur malgré les senteurs de la forêt ambiante, la pluie et la neige. Alors impossible que le sorcier ne rate l'odeur de cet être. Être qui finit par sortir des bois pour arriver dans la clairière, et le loup renforça sa position de défense pouvait devenir une d'attaque à tout moment s'il jugeait que l'autre devenait une menace.

Quand il parla, Wolfran resta sur ses positions, ne répondant rien, ne lui faisait pas confiance non plus. Sous sa forme de loup, son instinct de protection le faisait presque devenir paranoïaque. Lui qui pourtant préférait prêter aux gens les meilleurs intentions, habituellement. Enfin, pour le coup ce type hurlait "prédateur" à son instinct et il refusa de relâcher sa vigilance, bien que se forçant à se détendre un peu. Le visage de cet homme ne lui disait rien du tout. Il était certains de ne l'avoir jamais croisé avant. Que ce soit dans la capitale ou dans la forêt (en loup ou autre). C'était un autre point qui déclenchait sa méfiance.

La suite de ses paroles surpris Wolfran. Comment ça, communiquer avec lui...? Pour le coup il ne put empêcher l'honnête réaction de pencher la tête légèrement sur le côté de confusion. Il hocha la tête pour indiquer que oui, il le comprenait, mais ne parla toujours pas. Qui sait si ce n'était pas un coup des chevaliers-flics pour attraper ceux qui dérogent à la loi du Charnel. Le cas échéant, il pourrait toujours se retransformer en humain en prouvant qu'il n'utilise pas de Charnel, mais cela équivaudrait à devoir se dévoiler sur sa véritable nature et le sorcier blanc n'en n'avait aucunement envie. Il se posa tout de même la question de savoir si cela vaudrait la peine de parler, surtout pour répondre à cet homme...après tout, il l'avait suivi jusqu'ici et Wolfran doutait qu'il accepte de le laisser partir sans avoir eu au moins un début de réponse. Pas que le jeune homme soit prêt à le faire, mais il intriguait le loup, malgré tout. Alors il se détendit, s'asseyant au sol, dans une posture fière et droite, ses yeux fixés sur l'homme, qui s'était avancé de quelques pas depuis le début de leur rencontre, et prit la parole.

"Je pourrais vous retourner la question, monsieur. Votre odeur ne correspond à rien que je connais."

Ce qui était vrai. Habituellement, les gens ont les odeurs de la vie diurne. Des fleurs, du pain frais, et même la chaleur du soleil qui a frappé leur peau durant la journée emet une subtile odeur (assez difficile à décrire d'ailleurs). Mais sur lui, tout ce qu'il sent sont les odeurs nocturnes. Le froid de la nuit, le parfum de Belles de nuit, une touche de rosée presque effacée tant les heurs entre les deux événements sont nombreuses. Et une odeur métallique, que Wolfran reconnait pour l'avoir beaucoup trop côtoyée ces derniers temps mais refusant de la nommer. Non, son odeur n'a rien de rassurant, rien de normal et le loup reste sur ses gardes, prêt à fuir si le danger se fait sentir.

"Vous pouvez m'appeler Loup. Quel est votre nom?"

Inutile de dévoiler son vrai nom ici. Il n'était qu'un loup comme les autres, ou presque, pour l'instant. Il n'avait pas à savoir qu'il possédait une forme humaine. Pas tant que le sorcier n'était pas certain que l'autre ne soit pas une menace.

Wolfran & Dracula

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C'était une première, et Dracula n'aimait pas faire face à de nouveaux événements. Il aimait être préparé à chaque éventualité, connaître les faiblesses et les forces qui l'entouraient. Ce loup n'était pas comme les autres, ce qui signifiait sûrement que ce n'était pas un loup, simplement. Le vampire ne comprenait pas sa propre théorie - chaque personne était rangée dans une catégorie, un homme était un homme, un vampire était un vampire, et un loup était un loup, non ? Eh bien, non. Aujourd'hui, le loup qu'il avait en face de lui sortait des cases qu'il s'était imposé.
Au moins, il le comprenait. Il comprenait donc qu'il n'était pas une menace. Il ne semblait pas pouvoir parler, cependant... Le loup posa son fessier sur le sol, adoptant une stature droite et fière. Dracula soutint son regard. « Je pourrais vous retourner la question, monsieur. Votre odeur ne correspond à rien que je connais. » Il s'étonna d'entendre ce loup parler et comprit immédiatement pourquoi il n'arrivait pas à communiquer avec lui de la même façon qu'avec les autres.

Si les autres loups communiquaient avec lui, c'est parce qu'ils ne pouvaient communiquer avec le reste du monde. Ce loup-là n'avait pas ce besoin de se faire comprendre, parce qu'il pouvait parler. Ce qui conforta le vampire dans son idée que ce loup n'en était définitivement pas un. Pas au sens qu'il connaissait, en tout cas.
Lors de la présentation, Dracula s'inclina et décida de jouer au même jeu. « Dans ce cas, vous pouvez m'appeler Homme. » Si le loup se doutait de lui, Dracula se douterait du loup. Ne jamais dévoiler plus que son partenaire.

Dracula commença à faire les cent pas, réfléchissant à chaque possibilité. Il était plus simple de demander au loup ce qu'il était réellement mais il n'accepterait certainement pas de dévoiler quoi que ce soit à propos de lui. Même son nom restait secret ! « Voilà ce que je vous propose » commença Dracula, faisant à nouveau face au loup. « Nous sommes tous les deux intrigués par nos espèces respectives, n'est-ce pas ? Je propose que, chacun notre tour, nous posons une question. » Pendant qu'il parlait, il réfléchissait aux règles. Il s'agissait autant de se protéger que de protéger le loup. « Si nous trouvons une question trop indiscrète, nous pouvons le signifier et ainsi choisir une autre question à laquelle répondre. »
Dracula s'approcha encore du loup, tout en restant à une bonne distance. « Le jeu s'arrête dès qu'un participant le décide. » Il trouva un tronc sur lequel il prit place, signifiant qu'il était prêt à s'engager dans cette partie. « Pour vous prouver ma bonne foi, je vous laisse poser la première question ! »

Dracula était aussi excité qu'un enfant. Ce jeu était sécurisant mais attirant tout de même - chaque participant pouvait ne pas répondre, choisir de dévoiler ce qu'il voulait, mais il espérait tout de même qu'il en apprendrait plus sur ce loup. Après tout, il ne perdrait pas son temps s'il n'avait aucun espoir.

Dracula & Wolfran

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Cet homme était intriguant, pour dire le moins, tout en étant quelqu’un qui semblait fort intéressant d’un point de vu intellectuel. Le fait qu’il offre à Wolfran de l’appeler Humain était une indication de son intelligence et ça donnait au loup l’impression que la nuit allait être divertissante. Ce n’était pas pour autant qu’il faisait confiance à l’homme en face de lui. Bien au contraire. Il fallait toujours se méfier des gens intelligents, ils savaient très bien comment jouer leur carte, quand et comment. Alors il se méfiait. Mais il n’était pas contre se faire prouver faux ou même découvrir une nouvelle personne avec qui il pourrait discuter, échanger. Et puis, quelqu’un avec une nature qui ne lui rappelait rien de connu, c’était une première, une occasion à ne pas manquer. Alors il devait la saisir, tout en restant prudent. Il ne savait toujours pas à qui il avait à faire.

Seulement, pour le moment, rien ne se passait. Wolfran restait silencieux, et l’autre homme faisait les cent pas, ce qui n’avançait personne. Le loup suivait son interlocuteur des yeux, ces yeux bruns semblant noirs dans l’obscurité de l’heure tardive. Il ne faisait pas froid ce soir, étonnamment. On ne pouvait pas dire qu’il fasse chaud pour autant, mais avec sa fourrure, lui qui détestait le froid habituellement il était bien. Prêt à attendre et à passer des heures à parler et à faire des jeux d’esprits. Puis, enfin, le brun pris la parole. Ce ne fut pas pour ne rien dire, on pouvait lui reconnaître cela. Le loup pencha de nouveau la tête d’un côté, observant et écoutant avec attention ce que son interlocuteur lui proposait. Ce…n’était pas bête et était un marché des plus honnêtes. Aucun des deux n’avait plus de pouvoir sur l’autre durant cet échange, chacun peut dévoiler ce qui lui plaît. Un marché juste et équitable. Le loup hocha la tête, avant de parler.

"Très bien, j’accepte vos termes, Homme." Il fit trois pas en avant, avant de s’allonger au sol, droit et fier et prit le temps de réfléchir à sa question. Il réfléchit à ce qui le troublait le plus chez cet homme. Définitivement, ce qui l’avait mis sur la voie de sa nature différente était son odeur si particulière. Maintenant, il fallait trouver comment formuler une telle question. "Pourquoi n’avez aucune odeur de jour ? Aucune odeur de fleurs diurnes, pas la moindre trace d’une peau soumise au soleil, le froid…pourquoi ?"

Ca ne lui donnerait pas une réponse quant à la nature de cet homme, mais au moins, il aurait un début de réponse sur ce qui l’intriguait le plus. Enfin, à moins que l’autre ne décide de ne pas répondre à cette question, auquel cas, Wolfran devrait trouver une autre question à poser. Bien sûr, il se doutait de la réponse, mais une fois qu’il aurait la réponse à cette question, il pourrait poser sa seconde question, après avoir lui-même répondu à une question. Là étaient les règles du jeu.

Wolfran & Dracula

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Dracula n'était pas de ceux qui harcelaient les inconnus sans raison. Non ; si Dracula venait vous voir, c'est qu'il avait une idée bien précise en tête. En l'occurence, il voulait découvrir la véritable identité de ce loup parlant qui l'intriguait de plus en plus. Beaucoup de choses auraient pu rebuter le vampire, à commencer par l'habilité que le loup avait de parler, mais qui était-il pour juger qu'une chose était effrayante ou non ? Après tout, c'était un vampire - peu de gens trouvaient sujet plus effrayant que cela. Ce qui l'étonna cependant était que le loup accepte son petit jeu. Il était plutôt positivement étonné, en réalité ; cela dévoilait une audace et un caractère que le vampire ne pouvait qu'apprécier. Il examina le loup pendant que celui-ci réfléchissait à une question, et tenta de déceler une différence. Mais Dracula ne savait pas vraiment ce qu'il cherchait, ainsi ne trouva-t-il aucun vice qui pouvait le différencier des loups qu'il avait l'habitude de côtoyer.

Enfin, la question tomba. Il l'avait très bien choisie, le vampire devait se l'avouer. Il n'y avait aucune difficulté à répondre et, bien que cela puisse le mettre sur la piste, c'était après tout le but du jeu, n'est-ce pas ? Dracula prit un temps de réflexion afin de formuler au mieux sa réponse. Après tout, ce loup paraissait intelligent ; il ne le duperait pas longtemps. « Voilà une question à laquelle je peux répondre ! C'est très simple, en réalité : je dors, la journée. Ainsi je ne peux pas côtoyer ces odeurs que vous venez de me décrire. »
Dracula ne savait pas si beaucoup de gens associaient directement le fait qu'un homme dorme la journée à sa nature de vampire. Il espérait que ce ne soit pas le cas - le jeu serait trop facile, sinon.

Il était donc temps pour Dracula de poser sa question. Des milliers se bousculèrent et pourtant, aucune ne lui paraissait juste. Il ne voulait pas être insultant, trop rapide ou virulent. Ses mots devaient être bien choisis afin de ne pas laisser à son partenaire une chance de jouer dessus. De plus, sa question devait être précise. Un simple « Pourquoi êtes-vous un loup qui parle ? » ne suffirait pas. Non, le vampire devait trouver la première question parfaite. « Je dois avouer que vous m'intriguez certainement plus que le contraire. Je n'ai jamais eu affaire à de loup parlant. » Il le dévisagea un instant encore ; ce jeu était plus difficile que ce qui lui avait semblé.
« Voilà donc ma question... Puisque vous savez parler, est-ce votre nature première d'être un loup ou... êtes-vous autre chose, également ? » Sa question ne semblait pas avoir beaucoup de sens, comme cela. Seulement, si ce loup pouvait se transformer, il ne s'interrogerait même pas sur la signification de cette phrase.

Il espérait que le loup répondrait à sa question. Il n'était pas obligé de lui en dire trop, un simple « Autre chose » lui suffirait, en réalité. Mais, petit à petit, il découvrirait qui se cachait derrière cette fourrure bien épaisse et cette langue bien pendue.

Dracula & Wolfran

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Il avait raison. Cet homme ne voyait pas la lumière du jour. Wolfran ne s’était pas attendu à une réponse farfelue, mais il préférait s’assurer de ses doutes pour le moment. Il tenterait des approches plus audacieuses plus tard, quand ils auront chacun pris leurs marques envers l’autre. En tout cas, outre le fait qu’elle confirme ses doutes, la réponse de son interlocuteur provoqua une pensée esseulée et inattendue à pointer le bout de son nez. A quel point une vie sans soleil doit être triste. Après, il n’a jamais vécu sans voir la lumière du jour, peut-être que s’il s’était vu forcé (pour une raison ou pour une autre) à vivre exclusivement la nuit, le soleil ne lui manquerait pas autant…Mais…est-ce que le soleil manquait seulement à cet inconnu ? L’avait-il connu un jour ? Ah ! Sans même le vouloir, voilà qu’il avait trouvé quelle question poser à son prochain tour. Lui qui au départ se demandait comment décider quelles questions poser parmi la multitude qui se bousculaient dans son esprit, elles se présentaient à lui d’elles-mêmes. Amusant.

Il ne pouvait, cependant, pas la poser comme ça, à la suite. Le loup devrait lui aussi s’acquitter du prix d’une réponse à son interlocuteur avant de pouvoir envisager poser la sienne…Alors il hocha la tête, acceptant la réponse et lui donnant donc l’autorisation, possiblement inutile, que l’autre pouvait poser sa propre question. Pendant quelques minutes, rien ne vint. Puis le brun parla. Aurait-il été sous forme humaine, le jeune homme aurait probablement haussé un sourcil perplexe. Il n’avait jamais croisé de loup parlant ? Pourtant, sans être monnaie courante, il savait de source sûr qu’il n’était un cas unique. Si pas exactement son cas, il existait des loups parlant au même titre que Potté était un chat parlant et l’Âne…Eh bien son nom parle de lui-même. Alors oui, le jeune homme était étonné que l’autre homme n’ait jamais croisé un autre loup parlant. Mais ce n’était, pour autant, pas impossible. La question arriva et le loup en sourit intérieurement. C’est qu’il était perspicace, et pas qu’un peu. Evidemment, il pourrait mentir, mais Wolfran voyait cet échange comme sincère, donnant de vrais réponses. Pas pour jouer un jeu de plus. Il s’en jouait suffisamment en ce moment dans toute la ville (voire le royaume, tant qu’on y était) pour que l’apothicaire ait envie d’en jouer un sciemment. Aussi répondit-il, le plus naturellement du monde.

"J’ai effectivement une seconde forme, parfois bien plus utile que celle de loup. Mais je suis étonné que vous n’en n’ayez jamais rencontré, il en vit, ou plutôt, vivait quelques-uns dans ces bois avant l’avènement de Marraine. Maintenant…la plupart sont sous Charnel et ont des travails et des habitations."

Voilà, pas de quoi trop en révéler, mais pas trop peu non plus, de façon à ne pas frustrer son interlocuteur, ce qui serait fâcheux et en plus cruel quand on voit la lueur de sincère et pure curiosité qui brille dans ses yeux sombres. Il attendit quelques instants, pour s’assurer qu’aucune réponse précise ne vienne à sa rencontre, et il posa sa seconde question.

"Bien, à mon tour." Il laissait un léger silence s’installer "Vous dormez le jour, certes, mais avez-vous toujours fait ça, ou bien est-ce récent ?"

Le quand cette condition l’intéressait grandement, que ce soit pour sa culture personnelle comme professionnelle.

Wolfran & Dracula

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Loin était l'inquiétude d'une rencontre improbable. Le jeu que Dracula avait instauré lui semblait immensément amusant et surtout, sécuritaire. Le loup semblait dans le même état d'esprit et l'atmosphère semblait avoir changé pour s'accorder aux deux protagonistes. Le plus difficile en réalité était de trouver une question appropriée à ce stade du jeu, qui ne soit pas trop effrayante pour ne pas en rester là mais qui en dise tout de même assez. Le vampire était assez content de sa question, et encore plus de la réponse. Ainsi avait-il vu juste ! Quelle pouvait donc être sa seconde forme ? Et ce... charnel ? Il en avait entendu parler, certainement. Le nom lui disait quelque chose. Enfin, cela lui reviendrait bien assez tôt.

Le loup se lança à nouveau, laissant un moment de silence, autorisant Dracula à préparer ce qu'il était prêt à révéler ou non. Il ne se sentait aucunement honteux ou coupable d'être un vampire, mais à quoi bon jouer si tout était dévoilé ? « Vous dormez le jour, certes, mais avez-vous toujours fait ça, ou bien est-ce récent ? »

Question très intéressante, Dracula devait bien le concevoir. Il prit le temps de choisir ses mots, décidant d'en dire plutôt trop que pas assez. « Eh bien, comment répondre à cela... » Le vampire s'ajusta sur son tronc et posa ses coudes sur ses genoux. « Je n'ai pas fais cela toute ma vie, mais depuis la plus grande partie assurément. » Dans ses yeux dansait une flamme, oscillant entre amusement et retenue. Ce soir, Dracula avait envie de s'amuser. « Si vous voulez un nombre exact, nous pouvons dire que cela fait 215 ans que je m'adonne à ce mode de vie. »

Il n'en révélerait pas plus. C'était après tout à son tour de poser une question, n'est-ce pas ? Chacun devait avoir sa part. Il sentait que le loup serait intrigué, ainsi reprit-il une posture droite, réfléchissant à sa prochaine question. Il serait honnête de supposer que sa deuxième forme est humaine. Le charnel, Dracula s'en souvenait maintenant, permettait de transformer une bête parlante en humain. Voici donc une question en moins pour le vampire.

« Est-ce que votre double condition résulte de votre naissance ou bien avez-vous été sujet... A une quelconque sorcellerie ? » Si le loup lui avait assuré que des espèces telles que lui étaient courantes ici, Dracula n'en avait encore jamais vu. Il l'intriguait de plus en plus.

Dracula & Wolfran

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Impatient d’en savoir plus sur son interlocuteur, Wolfran écouta avec grande attention, tout en essayant de ne pas paraître trop impatient de connaître la réponse de cet homme. Oh, le sorcier n’avait pas eu l’occasion de s’amuser de cette façon depuis des années, et découvrir était toujours quelque chose qui l’émerveillait, bien plus qu’il ne voudrait bien l’admettre…C’est très probablement cela qui l’avait poussé à retourner voir Kaa, en plus de cette envie qu’il ne s’expliquait toujours pas, afin d’en découvrir plus sur lui et sur ce qu’il était. Mais Kaa n’avait rien à voir dans cette histoire et le loup ne pouvait se permettre de se faire distraire pour le moment. Alors il attendit, et fut récompensé pour son attente d’une réponse qui attira bien plus de questions qu’elle n’en résolvait. Une bonne chose, puisque que le jeu consistait en un échange de questions. Mais tout de même…215 ans…C’était bien plus vieux que tout ce que le blond avait pu rencontrer ou entendre parler durant toute sa vie qui dépassait à peine la quarantaine d’années, certes, m’enfin. Ce qu’il comprit, en tout cas, fut que son partenaire de jeu venait de lui donner plus d’informations que le strict minimum. Il devrait lui rendre la pareille.

La nouvelle question à son égard arriva et aux vues de la question, Wolfran se dit que cette question serait parfaite pour rendre la pareille citée plus tôt. Il devait tout de même faire attention à ne pas trop en dire non plus, sinon ce jeu serait terminé avant même que l’autre n’ait dévoilé une once de ce qu’il était réellement. Alors le loup, après un mouvement de queue excité, répondit.

"Elle résulte de la magie, cependant, je n’y suis en rien contraint ou forcé, que ce soit par malédiction ou par loi." Qu’il n’aille pas croire que le Charnel était le pourquoi de sa forme humaine "C’est plus…Une tradition dans ma famille."

Il espérait avoir été juste dans son échange d’information, mais il pourrait toujours étendre une nouvelle fois un peu plus d’information une prochaine fois. En attendant, c’était à son tour de poser une question. Il y en avait tellement qui se bousculaient…Notamment sur son âge…Il voudrait comprendre comment cela est possible de vivre aussi longtemps tout en paraissant toujours aussi jeune. Wolfran sait de source directe que certaines personnes vieillissent, physiquement du moins, plus lentement que les autres, mais l’âge finissait toujours par se voir sur un visage sorcier, même si cela prenait plus de temps. Ici, l’homme ne semblait pas avoir pris une ride depuis ses…Combien ? Roh, le blond n’avait jamais été doué pour attribuer des âges aux gens en se basant sur leur physique uniquement…Mais il lui donnait une trentaine d’années en apparence. Il hésita entre deux questions, puis, finalement, se décida.

"Je n’ai jamais entendu parler d’un être pouvant vivre aussi longtemps que vous le dîtes. Qu’est-ce qui vous permet de rester en vie à un tel âge ? Pardonnez-moi si je vous offense par ailleurs, ce n’est pas mon intention."

Il avait failli poser une seconde question sans même s’en rendre compte, mais s’est retenu avant que la question ne passe ses lèvres. Cela lui ferait une autre question pour plus tard. C’est pendant qu’il attendait la réponse que son instinct se réveilla. Quelque chose approchait. En une seconde, le loup était debout, les babines retroussée dans une posture menaçante, mais absolument pas tournée vers l’homme présent. Il observait l’orée de la clairière, tournant sur lui-même pour tout observer et essayer de déceler qui ou quoi était ce qu’il ressentait…Soudain, un bruit se fit entendre à sa droite et il courut dans cette direction, arrivant né à né avec un lièvre imprudent. Ce dernier se stoppa dans ses bonds et fit promptement demi-tour.

"Désolé. Je ne savais pas ce que c’était, je préférais m’assurer que ce ne soit pas quelqu’un nous espionnant. J’ai beau ne pas porter le Charnel, il est préférable que sa majesté n’ait pas vent de cette compétence…"

Il retourna s’installer face à l’Homme, un peu plus près qu’auparavant.

Wolfran & Dracula

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Dracula s'amusait énormément. Sa seule inquiétude était que cet entretien était tellement intéressant qu'il avait peur que la nuit ne leur suffise pas. Pour le moment cependant, il se contentait de profiter de cet échange d'informations, de cet interlude dans sa vie quelque peu monotone. Et puis, ce loup... Il ne pouvait exprimer à quel point il le fascinait ! Ses mouvements étaient propres à ceux de son espèce et pourtant, il avait ces attitudes, ces petits gestes qui pouvaient parfois lui rappeler l'attitude d'un homme. Le vampire fut étonné de la réponse à sa question - il définissait ce sortilège comme une « tradition familiale » ! Les questions se décuplèrent mais, se conformant aux règles du jeu, il se devait d'attendre son tour.

Encore une fois, la question était bien choisie. Elle était beaucoup plus personnelle que les autres, cependant Dracula fut heureux de l'entendre. Il était temps qu'ils passent à la vitesse supérieure. « Eh bien... Il y a des années de cela - des siècles, même - je suis devenu immortel. Cette condition n'est donc pas naturelle pour moi, mais j'ai appris à l'appréhender et à l'apprécier. Beaucoup peuvent penser qu'une vie sans fin peut être ennuyeuse, ils ne savent pas à quel point ils se trompent... Il suffit d'être constamment curieux, et rien ne peut vous faire regretter l'immortalité ! » Dracula était heureux d'être un vampire, surtout pour cette faculté. Bien sûr, il y avait des inconvénients : il était certain que chaque ami qu'il se ferait partirait avant lui. A cause de l'accord passé avec les dirigeants de Yasen, il ne pouvait se servir de sa capacité à transformer quelqu'un en vampire pour sauver un ami. Cela ne lui était plus permis. Il apprenait désormais à profiter de ces instants précieux, conscients que cela ne durerait pas.

Soudain, le loup bondit et sortit les crocs - un danger semblait s'approcher. Dracula n'avait pas peur d'être attaqué, il avait l'air prêt à bondir pour le défendre. Le vampire entendit le bruit en même temps que le loup et, se levant, il n'eut pas le temps de réfléchir avant de voir son interlocuteur détaler dans la forêt. Il ne savait pas quoi faire, mais il était prêt à se changer en chauve-souris et partir si le danger était avéré. Cependant, quelques secondes plus tard, le loup fut de retour. « Désolé. Je ne savais pas ce que c’était, je préférais m’assurer que ce ne soit pas quelqu’un nous espionnant. J’ai beau ne pas porter le Charnel, il est préférable que sa majesté n’ait pas vent de cette compétence… »

Dracula acquiesça et reprit place, tout comme le loup. « Ainsi, cette habilité à changer de peau vous est naturelle ! Je connais les loup-garous, qui eux passent d'humain à loup lors de la pleine lune. Je pense que c'est bien plus supportable d'avoir le choix de passer une nuit en loup et non de subir cette transformation ! »
Oui, ce n'était pas une question. Dracula voulait dire tellement de choses à son interlocuteur, mais il sentait que la nuit touchait à sa fin - le ciel déjà avait perdu de sa noirceur. Oh, il restait bien une heure ou deux pour leur conversation, mais Dracula se doutait que le loup n'était pas sorti simplement pour converser avec un inconnu.

« Le lièvre était certainement annonciateur de mon départ, je le crains. La nuit ne durera plus que quelques heures et je ne veux certainement pas vous retenir ; profitez de cette soirée en tant que loup, je suppose que vous n'en avez pas souvent l'occasion. » Le vampire se leva à nouveau. « Comme je vous l'avais dit plus tôt, je ne peux supporter le soleil, ainsi dois-je mettre en route. C'était un réel plaisir de vous rencontrer et, si vous passez à nouveau par ici, attendez-moi. Je saurais vous reconnaître et je pourrais être ici en une dizaine de minutes. » Ne pouvant lui serrer la... patte, le vampire s'inclina. « Au fait, je m'appelle Dracula Dentspointues. » Il lui sourit alors, de toutes ses dents, peu soucieux de savoir ce qu'il allait dévoiler.

Bizarrement, il lui faisait assez confiance pour cela.