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☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight.


FORT FORT LOINTAIN

Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight. 289254tumblrniuza7qYnz1qiyullo4250

⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
⊱ schillings : 851

⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight. EmptyDim 31 Aoû - 13:24



   
sinbad, shéhérazade
la différence entre toi et moi c'est qu'moi j'compte encore les jours et qu'toi j'sais bien qu'tu les comptes pas

Une fois de plus dans la nuit, les yeux de Shéhérazade s'ouvraient dans le vide. Minuit pile, et elle notait dans sa tête : cinq-mille neuf-cent dix-huit. Elle avait arrêté de noter il y a bon nombre d'années déjà, mais la mécanique refusait de s'arrêter dans ses pensées. Alors, inlassablement, elle entendait sonner minuit, et elle notait. Presque comme un rendez-vous manqué où il ne s'était pas pointé, mais elle attend toujours. Avec d'autres gens à sa table, mais elle attend toujours, le cul posé face à la table d'un restaurant. Elle attend. Que le temps passe et qu'il emporte ses pensées comme la mer s'en est allé avec son cœur, qu'il déchire le passé et le piétine d'un grand coup de botte dans les dents. Au lieu de ça et à son grand malheur, chaque nombre ajouté à la liste grave plus profondément encore les précédents. Du premier au dernier. Le plus douloureux, elle le sait, c'est qu'elle mourra avant de pouvoir arrêter sa liste. Il faut croire que mêmes les princesses n'ont pas toujours ce qu'elles veulent.
Ses bras s'activent contre les draps. Chaque nombre est comme un grain de sable dans un sablier qui n'en finit plus de déborder. Et ça pèse lourd. Le sable se barre sous sa peau, dans ses poumons et l'empêche parfois de respirer comme il faut, il bloque sa gorge et la fait tousser et de ses veines il part même jusqu'au cœur, et ça fait mal. Elle sent déjà le sable s'égrainer dans son corps et presque mécaniquement, les ongles de sa main se plantent dans le dos de son autre main. C'est plus fort qu'elle, c'est comme un mécanisme déréglé qui n'est plus sûr de ce qu'il fait. Elle n'est plus sûre de grand chose, Shéhérazade, mais quand ça fait seize ans, on s'habitue à ne plus être beaucoup plus qu'une poussière dans l’œil. Elle sent sa main gratter sa peau, ses ongles tracer des sillons par-dessus ceux de la nuit dernière, mais en bon assemblage de rouages, ne juge pas bon d'arrêter. S'il faut qu'elle évacue son stress, mieux vaut le faire sur sa main que sur quelqu'un d'autre. Et stressée, Shéhérazade l'est.
Le cinq-cent soixante-cinquième jour des mille et une nuits, la princesse avait du finir l'histoire la plus pénible qu'elle ait eu à raconter. Pour faire passer une histoire, des émotions, les mots ne suffisent pas si le spectateur sent que l'on y croit pas. Elle en a passé, des nuits blanches. À réfléchir, un peu trop, parfois pas assez, à se dire que peut-être que cette histoire en est une jolie, que peut-être que le dernier jour, elle sera sûre de pouvoir changer tout ça en happy ending sans besoin de mentir, mais rien n'était venu. Aucun nouveau bateau au port, aucune paire d'yeux suffisamment malicieux dans les rues pour lui faire croire au retour de son marin. Shéhérazade avait cherché des jours entiers, et même penser à creuser dans le sable, mais il n'y avait rien, et il fallait finir son histoire. Alors, elle pensait. Essayait de se convaincre des versions qu'elle pourrait raconter à son mari. Il fallait de toutes façons qu'elle y croie un minimum, ou le couteau sous sa gorge s'enfoncerait plus profondément que les dernières fois. Alors elle se la répétait, sa fin d'histoire, encore et encore jusqu'à ce que ça ne veuille plus rien dire. Et quand vint le fameux soir, son histoire lui semblait aussi dénuée de sens qu'une liste de courses. Ça n'était pas bien compliqué de mentir, au final, quand même les mots ne veulent plus rien dire. Celle-là passée, Shéhérazade avait enchaîné sur un nouveau Il était une fois comme elle l'avait fait sans problèmes les fois d'avant. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher d'y revenir, d'y repenser, toujours. Aux feux d'artifices dans ses yeux, aux perles nacrées de ses dents, à la chaleur de ses bras enroulés autour d'elle. Ça n'était pas une histoire finie, pas vraiment, mais c'en était une qui la hantait, et qui lui revenait toujours, comme une torture, sans même qu'elle veuille y penser. Au regard froid qui n'a pas daigné la regarder une dernière fois, effondrée. Au sourire qui lui riait à la gueule, quand elle se surprenait à lâcher une larme même cinq-mille jours plus tard. À ses bras qui sentaient bien plus la houle et le sel de mer que le reste. Elle avait fait son deuil, oui. Il était mort, oui, il l'était, mais ça restait bien trop pour elle. C'est un peu trop demandé de faire croire à Shéhérazade que tout s'arrêtait là quand elle n'avait entendu que des histoires à la Ulysse, rendu à Pénélope. Mais elle n'était pas Pénélope et elle ne connaissait d'Ulysse que la légende. Détachant ses deux mains, Shéhérazade s'éloignait de son mari et sortait du lit, bien trop préoccupée pour dormir.
Elle en avait passé des nuits sans son marin. Plus de cinq-mille, tu parles, on est plus à un jour près. Mais elle est comme les gosses, elle a besoin de quelque chose qui lui rappelle ceux qui sont pas là. Kale, Sinbad. Des bijoux, des pièces d'or, elle en avait des centaines, mais de tout le palais, elle ne sauverait qu'une boîte. Enterrée dans les jardins auxquels elle seule a accès. Une boite pas plus grande que deux mains, en bois sculpté. Elle l'a toujours vue chez son père, la voilà qu'elle est à elle. À elle, et enterrée. Elle ne trouvait pas plus beau tombeau. À défaut de se recueillir sur la tombe d'un mort, d'un aimé, d'un absent, Shéhérazade priait chaque jour devant une boîte en bois, enterrée sous un parterre de fleurs. Une partition de luth, une ou deux vieilles photos, un pendentif plus précieux qu'une vie. Et puis, rien. Des fleurs saccagées, une boîte cassée, un pendentif volé. Shéhérazade n'était plus personne, et Shéhérazade n'avait plus rien. Il faut croire que ça devient habituel, de se faire arracher ce à quoi elle tient.
Et depuis, elle ne dormait plus. À bout de forces, elle n'avait pas d'autre choix bien sûr, mais elle se réveillait en sursauts ou en hurlant, et avait le don de taper sur les nerfs de son époux. Plutôt que d'assister à une énième dispute, Shéhérazade préférait sortir. Elle espérait tomber, je sais pas, sur sa boîte réparée, ses fleurs qui poussent à nouveau, son pendentif qui l'attend, caché dans un coin. Elle ne prenait pas le temps d'attacher ses cheveux ni d'enfiler autre chose que la robe avec laquelle elle s'était couché, et partait faire les cent pas sur un petit balcon, face à la chambre, de l'autre côté du couloir. Ses mains ne pouvaient pas s'empêcher de creuser un peu plus les sillons de sa peau, et elle s'étouffait presque dans son stress. L'air frais n'aidait en rien à la calmer, et si elle restait là, les enfants du pays entendront bientôt Il était une fois la femme du sultan qui était sortie en pleine nuit. Et puis elle est morte. Fin.
Elle passa à nouveau la porte du balcon, traversa le couloir en long et en large, voulut sortir sur un autre balcon. Plutôt que d'y marcher, elle se précipita dans un des coins du couloir. Il était là, son voleur. Grand et costaud comme elle aurait pu s'y attendre, l'allure plus menaçante qu'elle ne l'aurait voulue. Sans réfléchir, elle attrapa une dague prise à la volée dans sa chambre, et la pointa sur la gorge de l'homme. Appuyée contre lui – comme si ça pouvait l'empêcher de bouger – elle sentait bien les armes à la ceinture de l'encapuchonné, mais elle n'avait plus grand chose à perdre. Elle aurait voulu hurler, pleurer, le piétiner et lui cracher dessus, mais elle ne pouvait rien faire de plus que fixer un visage dont elle ne distinguait pas grand chose. Comme si ça ne suffisait pas de venir nous voler, il fallait que tu reviennes. Elle n'en savait rien, à vrai dire, ça n'était peut-être que la saison des voleurs et il en fleurissait un dans chaque recoin de son palais, mais elle avait besoin de se lâcher sur quelqu'un, et son mari lui semblait être un bien mauvais choix. C'est pour quoi cette fois, tu veux d'l'argent ? Elle s'efforçait de parler doucement pour n'alerter aucun garde ni Shahryar, et il lui semblait que de toute sa vie, sa voix n'avait jamais été aussi grave et énervée. Peut-être la gloire de tuer le sultan. Presque nerveusement, Shéhérazade se surprit à sourire, le poing de plus en plus serré sur le manche de sa dague. Énervée et stressée à la fois, les ongles de sa main libre se plantaient dans sa paume, plus fort qu'elle ne s'était gratté les jours d'avant. T'attends quoi, alors ? La femme du sultan, pour commencer, ça t'suffit pas ?
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FORT FORT LOINTAIN



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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight. EmptyDim 31 Aoû - 22:52




Shéhérazade et Sinbad
Who was it ? Someone I cared about very much.


Le corps se soulève dans les airs, le col est tenu par un poing dont les jointures blanchissent à vue d'oeil. La victime, un pauvre marchand au ventre gras. L’agresseur, Sinbad le marin qui était venu en voyage à Afshin simplement pour trouver des épices et se remémorer de vieilles émotions. Il a juste eu la mauvaise idée de se balader dans un marché aussi vif que plein de senteurs, il y avait de tout. De la bouffe, des bricoles inutiles, des vêtements affriolants, puis, y'avait eu ce type avec les bijoux. Il avait seulement fureté avec très peu d'intérêt. Jusqu'au pendentif. Gravé, taillé dans de l'argent, aussi petit qu'un auriculaire, il brillait un peu grâce aux rayons du soleil. Sinbad avait senti son pauvre coeur se tordre en un râle d'immondice. Il avait demandé, une fois. Le marchand n'avait rien répondu. Là, c'est la deuxième qu'il fait, préférant la menace aux questions basiques qui ne mènent à rien. Il ne donnera aucun sous pour cette crapule, l'énervement ne fait que prendre le dessus, quelques veines apparaissent sur ses tempes qui palpitent. Tout s'écrase en lui, s'effondre à l'instar d'un château fait de sable qui se veut attaqué par de l'eau dévastatrice. Ses organes fondent pour ne donner qu'un miasme répugnant à l'odeur similaire que son état. « Je me répète, où est-ce que tu as trouvé ce bijou ? » Sourcils froncés, même prêt à dégainer son arme pour faire sortir ses tripes du tas de peau qu'il est, le revendeur change de mine devient bien plus pâle et il le sait, l'heure n'est pas à la rigolade. C'est sérieux, beaucoup trop pour qu'il puisse se marrer avec lui autour d'un thé en parlant de leurs histoires respectives. Ses doigts boudinés passent sur ceux du capitaine pour essayer de les décrocher sans aucun succès. Pas le choix, pas de possibilités qui s'ouvrent à lui, s'il ne l'ouvre pas Sinbad s'en occupera qu'il le veuille ou non. « Le palais. » Un baragouinage simple, rapide, net, tout en balançant ceci sa tête se balance vers la droite, montrant le chemin vers ledit lieu forcément luxueux qui l'attend. Le brun relâche l'homme bouffi qui s'écrase avec nonchalance sur le sable, retenant même un petit couinement plaintif. Le pendentif entre ses mains, il peut même admirer le soleil se coucher admirablement sur la contrée d'Afshin, un vent frais tape agréablement sur ses joues qu'il vient à protéger grâce à la capuche de son vêtement sombre qui s'effondre avec grâce sur le sol. Le silence, quelques criquets qui commencent à brailler leurs plaintes pendant que des tas de questions lui traversent l'esprit. Comment ? Pourquoi ? Une pièce unique offerte à l'élue de son coeur quand il avait à peine atteint la maturité. Elle était belle, elle était douce, elle avait les prunelles rieuses et une envie d'apprendre le n'importe quoi. Il se souvient exactement du jour où il avait déposé entre ses mains la décoration argentée. Il lui avait demandé de fermer ses paupières, de tendre les mains dans le vide, une classique offrande qui n'avait rien de spéciale, jusqu'à ce qu'elle ouvre les yeux. C'était d'un banal à en crever, ce qu'il y avait d'original, c'était sa réaction. Elle n'avait rien dit, avait eu son petit rire semblable à une flûte utilisée de manière maladroite, puis elle s'était jetée sur lui le faisant tomber sur le carrelage opalin à l'instar d'un éléphant. Shéhérazade elle était heureuse, et si elle l'était, Sinbad l'était aussi. Elle le portait à chaque instant, quand il s'endormait à ses côtés, quand elle se levait, quand elle dansait, même se battait un peu. Même le jour de son départ, il avait pu voir cette petite brillance lointaine, s'estompant comme un mirage. Elle l'avait. Là, elle ne l'avait plus.
Qu'en avait-elle fait ? L'avait-elle vendu pour mieux se débarrasser de celui qu'avait brisé son coeur amoureux ? Il en sait rien, ça le taraude, ça le calme comme ça peut l'effrayer, trop d'émotions se mélangent lui refilant des tremblements au bout des doigts. Il le sait, il connaît sa réputation dans l'esprit de la princesse aux yeux bleus. Elle doit le haïr, vouloir le tuer, a certainement tourné la page depuis ces seize dernières années. Au fond, Sinbad n'espère rien si ce n'est quelques explications, sans aucun doute une pulsion intérieure le pousse à faire ceci, se plonger dans la gueule du loup sans même s'attarder le plus longtemps sur le bon du mauvais. La revoir. Recroiser l'océan de son regard, le désert de sa peau, les rivages acidulés de ses robes. Déglutissant difficilement, c'est à pas rapides qu'il se dirige vers l'endroit désiré avec discrétion. La nuit est mère des voleurs, des pourritures qui souhaitent passer du bon temps en profitant des malheurs des autres. Qui est-il ? Un profiteur ? Un brigand ? Ou tout bonnement un nostalgique ? Pinçant sa lèvre inférieure la seconde d'après, il repère les gardes assez rapidement pour mieux les contourner, trouver un quelconque moyen même farfelu de pouvoir entrer dans cette forteresse à l'image de ces terres arides. Une accroche, une autre, il escalade comme un félin habitué à passer d'une bicoque à une autre sans la moindre gêne. Il aurait pu passer à travers les jardins, sauf qu'il ne les connaît pas, il se contente de la méthode actuelle qui marche toujours, la fenêtre. N'empêche qu'il n'est jamais entré ici, que les pièces lui sont étrangères. Qui doit-il chercher ? Un fantôme aux allures d'une déesse. C'est pas assez complet, ça va pas l'aider. Au moins, Sinbad, il lui reste un minimum de foi, il se la donne en serrant avec douceur le bijou abandonné.
Shéhérazade.
Shéhérazade.
Shéhérazade. Rien que Shéhérazade.
Une reine, une demoiselle qu'elle doit être aujourd'hui, mariée à un riche entrepreneur à ne pas en douter, ce n'est pas la bâtisse dans laquelle elle avait grandi, loin de là. Devenue une femme, plus qu'elle ne l'était à l'époque. Il redoute tout en ayant en même temps cette impatience qui le fait frissonner. Tant de choses à dire, si peu à la fois. Enfin, il arrive à l'intérieur d'un couloir, vraisemblablement au deuxième étage ou quelque chose qui s'en approche, il n'a pas eu le temps de percuter combien de fenêtres il a loupées. De la lumière, quelques bougies allumées, une odeur d'encens le ramenant à une taille moindre, quand sa mère lui faisait partager sa passion des plantes, quand elle parlait d'une fleur comme de son enfant. Un air de luth, c'est tout ce qu'il manque dans ce schéma trop parfait des retrouvailles qui de toute manière, ne peuvent se finir bien. Le bruit de ses bottes tapote à peine contre le marbre, il tourne, retourne, menace même de se perdre jusqu'à ce que d'un mouvement il se stoppe dans son élan. Sinbad, son cou, un poignard sous la gorge prêt à lui trancher la veine principale le faisant se vider de son sang. La personne devant lui est remontée comme jamais, sa capuche lui gâche un peu la vue dont quelques mèches. Jusqu'à sa voix. « Comme si ça ne suffisait pas de venir nous voler, il fallait que tu reviennes. » Nous. Elle n'est donc plus seule. « C'est pour quoi cette fois, tu veux d'l'argent ? » Il en a déjà, trop même, si bien qu'il ne sait qu'en faire mis à part améliorer son navire comme l'existence presque paisible de ses hommes. Il veut rien. Il veut juste parler. Il veut discuter. Il veut la voir, il veut faire. Faire quoi ? Il sait même plus, ça se brouille dans la tête du marin. « Peut-être la gloire de tuer le sultan. » Votre majesté, c'est son nouveau titre à la jolie Shéhérazade. « T'attends quoi, alors ? La femme du sultan, pour commencer, ça t'suffit pas ? » Reine, gouvernante, elle est devenue toute autre que ce que Sinbad aurait pu penser. Il la savait propice à un grand destin, peut-être pas autant. Heureux pour elle ? La joie n'est pas encore présente, il assimile juste les termes qui donnent l'impression d'être une langue nouvelle qu'il essaie d'apprendre. Tout a changé, elle a changé, les battements de sa mécanique du corps se mettent en véritable surchauffe. Il doit pas réaliser, ni même comprendre, la tête un peu baissée il peut distinguer la forme de ses lèvres pulpeuses, juste encore un peu, juste pour revoir ses premières vagues. Tétanisé, ses lèvres s'ouvrent et seul un souffle lui échappe. Reprendre ses esprits est la première chose à faire, seize ans. Seize ans par la barbe de Merlin. Seize ans, elle n'a pas tellement changé, restant fidèle à ce qu'elle était au moment de son départ. Seulement, elle est encore plus brisée. « Te liquider ne m'apporterait rien. Je souhaite juste... » Le vouvoiement n'est pas de mise, peu importe son titre et le nombre de pièces d'or qu'elle pèse. Shéhérazade reste Shéhérazade. Son premier amour, son premier souffle au coeur, ses premières larmes, sa première folie. Ses mains se lèvent lentement dans les airs, celle qui est libre s'occupe de pousser à peine la lame du poignard qui souhaite s'enfoncer dans sa chaire, légèrement, à peine, tout juste pour qu'il ne ressente plus la sensation glacée sur son épiderme. Quant à l'autre, elle reste immobile, jusqu'à ce que son poing s'ouvre, dévoilant l'objet de ses désirs. « Ceci t'appartient, je crois. » Qu'il arrête les jérémiades, qu'il se dévoile et lui présente ses excuses. Sauf qu'il bloque Sinbad, se sent comme obnubilé par cette vision qui le fait autant souffrir qu'elle apaise ses maux. Shéhérazade, pardon. Pas compliqué, ni la mer à boire. Pardon. Pardon. Juste pardon. Et comme toujours, le marin reste dans l'ombre comme il a toujours su si bien le faire, trouvant dans la lâcheté une manière de se protéger. Qu'elle le frappe, qu'elle l'assassine, il serait prêt à l'accepter plus que n'importe qui. Ce ne serait pas un décès doux, ni même le moins sanglant, pourtant, il se douterait qu'après ceci, elle se sentirait mieux. Avec lui, sans lui, il n'a été qu'une phase cassante dans l'apprentissage de l'existence. Il n'a rien été pour elle, si ce n'est une source de déchirement.
Et sa plaie purulente, il la voit.
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FORT FORT LOINTAIN

Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
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⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
⊱ schillings : 851

⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight. EmptyLun 1 Sep - 0:05



 
sinbad, shéhérazade
la différence entre toi et moi c'est qu'moi j'compte encore les jours et qu'toi j'sais bien qu'tu les comptes pas

Shéhérazade en avait oublié des choses. Des mots, des jours, des regards. Elle ne s'attardait plus sur les mêmes choses, depuis cinq-mille jours. Les yeux malicieux lui faisaient parfois mal au cœur, les rires trop sincères la faisaient de temps en temps grimacer. Elle a tendance à être absente quand les gens parlent, à ne plus faire attention autant. Shéhérazade attend plus qu'elle regarde, écoute, parle et même vit. Si elle se regarde, elle n'est tout au plus qu'une poupée de porcelaine un peu foncée. Elle a la peau qui se fissure par endroit et la vie qui s'infiltre en dedans sans qu'elle ait rien en retour pour la vie. Rien, c'était tout ce qu'elle avait.
Shéhérazade en avait oublié des choses, mais pas celles-là. Pas ce parfum, cette voix, cette présence. Elle se figeait lentement, comme paralysée par une maladie fulgurante et incurable. Sinbad était son cancer, son souvenir sa peste et leurs regrets son choléra. Et c'est tout de qu'elle avait, des maladies du passé, des maladies qui n'étaient même pas vraies. Shéhérazade était une malade imaginaire, et c'était déjà trop pour elle. Mais Sinbad ne pouvait pas être là, de la même manière que son cancer était faux. Juste une raison de plus de se faire plaindre, un livre à rajouter sur la pile qui chancelle dans sa tête. Jusqu'à ce que tout se casse la gueule. Sinbad ne pouvait pas être là. Qui qu'il soit, ça ne pouvait pas être lui. On ne part pas comme il est parti pour revenir, on ne disparaît pas seize putains d'années pour revenir un beau jour. Parce que ça fait mal, de perdre quelqu'un, mais ça fait encore plus mal de savoir qu'on a merdé. Que s'il est revenu, c'est qu'il aurait peut-être pu rester. Qu'elle aurait pu attendre plus longtemps. C'est long, seize ans, mais c'est rien comparé à l'océan de ses sentiments. Ça fait encore plus mal de savoir que, merde, il est là, mais c'est pas lui. Sinbad est mort, et il n'en reste que quelques chimères d'il y a seize ans. C'est pas possible, c'est un fantôme, une mauvaise blague, les méninges de Shéhérazade s'agitent et elle pourrait s'évanouir elle pourrait vomir, là, de dégoût d'elle-même, de dégoût de son cerveau qui refuse de lui foutre la paix, de Sinbad qui la hante même quand il n'est pas là. Mais les seules choses à tomber à terre sont sa volonté, sa force et son courage. Te liquider ne m'apporterait rien. Je souhaite juste... Une phrase, déjà, et elle voudrait prendre ses jambes à son cou, mais son cancer se propage. Elle écarte sa main d'elle-même, fait un pas, deux, trois en arrière. Quand on fait tomber un vase et qu'il se brise, il est inutile de laisser le temps aux gens de le recoller minutieusement si c'est pour le prendre, juste avant que l'on y pose le dernier morceau, et le fracasser parterre. La dague de Shéhérazade tombe au sol, s'écrase vulgairement et ses mains tremblent un peu.
Qu'il parte, qu'il l'oublie, qu'elle doive faire sans lui, les adieux qu'elle n'a pas eu, son cœur parti en mer, les couleurs de sa vie qui dégueulent, son cerveau qui part en couille, c'était déjà trop, mais elle commençait à avoir trop de fuites pour les combler en même temps.
Elle aurait voulu en poser, des questions à son fantôme. Ce qui la torturait le plus, c'est de savoir, s'ils avaient échangé.
Si Sinbad était resté là, sur le port, si c'était elle qui était parti. On en serait où, Sinbad ? Il serait où, ton cœur, resté perdu en mer, ou retourné à son propriétaire, tu crois ? T'aurais tenu, en te sentant seul, abandonné ? C'est dur tu sais, d'être entouré et d'avoir l'impression d'être le plus seul du monde. D'être haut placé en société et d'avoir l'impression d'être le pire être vivant qui soit. De ne rien faire mais de se torturer parce que c'est forcément pas la faute de l'autre. Tu sais le pire, au fond, c'est pas d'être abandonné, d'être seul, le pire c'est qu'on t'ait aidé, tu sais, à être mieux, à être bien, le plus dur c'est se sentir roi du monde pour retomber par la suite. Le pire, Sinbad, c'est se demander ce qui est vrai et ce qui est faux. Est-ce que tu as regretté, ne serait-ce qu'une seconde ? Est-ce que tu l'as entendu, l'écho de ton prénom qui s'est écrasé dans les vagues à mesure que le bateau s'éloignait ? Je l'ai entendu, moi, tu sais. Se tordre en rouleau et venir s'échouer sur la plage comme un message renvoyé à l'envoyeur. Je l'ai entendu, moi, le bateau qui se barre, et tu sais ce que j'ai jamais entendu ? Le bateau qui revoit. J'ai jamais entendu d'explications, j'ai plus jamais entendu mon prénom de la même manière. Sa mécanique se débloque petit à petit, seulement pour se briser un peu plus. Shéhérazade secoue la tête de gauche à droite, les larmes qui lui montent aux yeux comme la marrée haute. Et puis la main de sa chimère s'ouvre, et c'est son deuil qui est dégueulé jusqu'à ses pieds, partout, qui l'étouffe et qui la noie. Ceci t'appartient, je crois. C'était pas suffisant de la laisser, dis ? C'était forcé, de revenir ? De t'assurer qu'elle t'oublie pas, qu'elle ait bien une trace au fer rouge, là, partout où sa mémoire se souvient avoir touché ta peau, partout où ça a brûlé d'absence et où ça crame de ne plus trouver des copies de ce qu'il y a eu ? Shéhérazade sent trembler jusqu'à sa voix, et c'est presque inhumain de provoquer un changement aussi impressionnant. Non, non non non... Sa voix se brise un peu plus à chaque mot, mais elle fait durer le plaisir, retient ses émotions et ses larmes comme elle peut pour mieux les laisser courir derrière elle après ça. Tu crois que j'en ai pas assez avec les souvenirs, c'est ça ? Elle essaie d'inspirer, mais ses poumons n'ont pas l'air d'accord. Tu crois que ça suffisait pas, que j'en avais pas eu assez, c'est ça ? Elle secoue la tête une dernière fois, renifle un coup, la main devant sa bouche. J'ai rien fait pour mériter ça. C'est pas juste, j'ai- Elle marque une pause, presque forcée, J'ai rien fait. Elle voudrait hurler à la mort puisque c'est là qu'en est son cœur, elle voudrait le gifler et le piétiner, trouver de quoi lui faire sentir combien elle a eu l'impression d'être minable, laissée sur le port, mais elle ne peut même pas trouver de mots pour ça. C'est drôle, j'suis pas digne d'un regard d'adieux, et ton fantôme trouve le moyen de v'nir me hanter. Elle ravale ses larmes, doucement, essaie de faire face, mais son regard se porte sur le pendentif et elle a l'impression que tout s'effondre à nouveau. Beaucoup moins sûre d'elle que la première fois qu'elle l'a approché, elle s'en saisit délicatement, resserre son poing autour et sa main libre recommence à creuser des sillons. T'as pas l'droit, d'être là. T'as pas l'droit de laisser les gens et de revenir les torturer, ça s'fait pas, t'as pas l'droit, t'as pas l'droit. C'est même pas toi. Même dans les mensonges ses mots lui semblent plus censés. C'est pas toi, toi t'es mort, toi t'es enterré, t'es noyé, t'es... Elle ne sait même plus, aucune des histoires qu'elle a raconté ne lui semble assez réaliste pour s'y raccrocher, et ses ongles s'enfoncent un peu plus profondément, et sa peau rougit. Shéhérazade se consume à petit feu, là, au point de ne plus savoir comment penser, au point de ne plus être sûre de savoir parler correctement, au point de ne plus savoir quoi faire, ce qui est vrai et faux, ce qui est et a été. T'es parti, t'es pas là... Ses sanglots reprennent de plus belle sans qu'elle puisse trop les contrôler, et elle sent sa main s'humidifier de trop gratter sa peau, du trop plein d'émotions, elle a l'océan qui se barre d'en dedans et c'est con de le sortir qu'une fois qu'il revient de la mer.
Et au fond d'elle, elle le sait. Que c'est lui, et son pendentif, son souvenir, son passé qu'on lui dégueule à la tronche, mais c'est trop pour une personne, c'est trop pour elle, elle est même pas forte, Shéhérazade. Mais elle veut pas y croire. Parce qu'il est mort, Sinbad, il est mort, dans son coeur, et dans sa tête, partout autour, il est parti, il s'est barré, c'est p't'être des sirènes qui l'ont bouffé, c'est p't'être une marrée basse qui l'a ramenée qu'à une île déserte où il a été brûlé vif, mais il est pas là, il est mort. Mort, et enterré. Et puis déterré, comme son pendentif. Dis-moi qu'j'suis folle, dis-moi qu't'es pas là, dis-moi qu'c'est juste une mauvaise blague, l'étendue marine de ses yeux parvint jusqu'à son regard à lui, et sa complainte semble sans fin. Je t'en supplie...
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FORT FORT LOINTAIN



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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight. EmptyLun 1 Sep - 14:03




Shéhérazade et Sinbad
Who was it ? Someone I cared about very much.


D'Afshin, il n'en garde que de bons instants. D'Afshin, il n'en garde aussi que des séparations. La première fut faite par sa mère qui dans toute sa splendeur, avait succombé aux coups d'une maladie dont le nom échappe encore aujourd'hui à Sinbad, elle était même avec sa grosse fièvre belle comme une journée d'été, elle ne perdait même pas sa splendeur. Sa mère avait tout pour elle, tout comme lui, elle avait laissé filer le bonheur à cause d'un détail, d'une bêtise. La deuxième fut celle de son père, peu avant qu'il ne devienne un homme aux yeux de sa patrie, de ce qu'il s'en souvient ? Peu d'images, peu de choses, juste qu'il était parti en paix, les mains posées sur le coeur, un sourire sur les lèvres et des larmes sèches sur les joues. Deux êtres qui avaient eu la bonne et glorieuse idée de donner naissance à un personnage transportant sur son dos les malheurs du monde, les avalant et se détruisant par la même occasion. Le fils Septmers qui s'attachait, se séparait, faisait comme bon lui semblait, ce qui en soit a le mérite de n'avoir en aucun cas changé aujourd'hui. Il faisait sans se rendre compte, agissait comme on pouvait le faire dans un ouvrage où le héros décide sur un seul coup de tête la grosse décision de toute sa vie, pour à la fin gagner le coeur d'une dame, une belle bâtisse en bord de mer et ils vécurent heureux. Le sien, il ne l'a pas encore eu, se demande quand son fameux but viendra le réveiller dans son sommeil pour lui faire comprendre que non, il n'a pas tout foutu en l'air pour rien. Il attend, depuis près de trente-quatre années il fusionne avec le liquide cristallin recouvrant pratiquement la totalité de la surface de Fort Fort Lointain, qui n'est qu'un petit bout de rien. La troisième perte quant à elle se fit le temps d'une matinée, d'un adieu miteux de la part de l'adolescent inconscient qu'il était, ça ne s'est pas étalé durant des heures, il avait même pas osé la regarder. Ses godasses subitement étaient devenues belles comme jamais, laissant comme seule image à Shéhérazade un dos, une masse noire s'enfonçant vers des ténèbres qui lui conviennent. Ce n'est que des jours après qu'il a commencé à pleurer seul dans sa petite cabine ou bien en regardant le paysage maladif que lui offrait son envie. Kale avait seulement posé sa main sur son épaule, ne préférant pas enfoncer l'aiguille déjà bien profondément placée en son coeur. Le silence, tout était sujet à rester dans ce mutisme qui quelque part lui plaisait très certainement. Il n'avait eu besoin de personne pour se prendre le poing qu'il attendait, son cerveau torturé avait fait le travail, lui faisant comprendre que dorénavant, il ne pourrait plus jamais revenir en arrière. C'en était fini des réveils à coup de baisers rapides, terminé l'apprentissage du luth, adieu les discussions sur l'herbe. Finalement la douleur s'est gangrénée après le premier voyage, puis le second, jusqu'au septième où plus rien ne pouvait passer à travers son corps. Les regrets, ils étaient pires que tout et pouvaient pousser un homme tel que Sinbad aux folies les plus horrifiques. Sa tête, elle restait sur ses épaules malgré tout, choisissant de trier sur son propre arbre de tourment les pommes qui allaient continuer à se flétrir. Il n'avait plus le choix, encore aujourd'hui il s'estime plutôt rassuré d'avoir eu cette technique pour le garder de ses souvenirs. Cling. Son arme s'est écrasée sur le sol presque au ralenti. « Non, non non non...  » Même son masque noir ne peut pas le sauver. La donzelle à la peau marquée par les rayons du soleil l'a reconnu, même si sa voix a quelque peu changé, même si sa carrure s'est transformée. Même si, Sinbad est mort quelque part entre les flots. Si, si, si, elle devra s'y faire. Si, si, si, c'est bien lui en chair, en os en illusion si elle le veut. « Tu crois que j'en ai pas assez avec les souvenirs, c'est ça ? Tu crois que ça suffisait pas, que j'en avais pas eu assez, c'est ça ? » Plus rien ne l'atteint, du moins pas sur l'instant, beaucoup trop penché à relier les évènements entre eux. Sultan, épouse, nouvelle. Shéhérazade qu'il a laissée sur le pont grinçant ce jour-là a bien changé. Elle n'a plus ce pétillement dans le regard qui lui donnait cette sensation que jamais, ô grand jamais elle n'allait dépérir. Elle a perdu sa candeur, celle que Sinbad aimait profondément. De toute son âme, il aurait souhaité ne jamais recroiser sa route pour lui offrir ce qu'elle attendait : la certitude de ne plus jamais revoir ses yeux sombres. C'est le contraire qui se déroule, c'est tout ce qu'il ne veut pas qui s'étale sous ses jambes et fait tomber sa petite existence parfaite en son sens. Il fallait que ça arrive, un jour ou l'autre, même peu avant de finir la tombe, il aurait revu celle qui lui avait donné une définition précise du terme amour. « J'ai rien fait pour mériter ça. C'est pas juste, j'ai- J'ai rien fait. » Non elle n'a jamais rien fait. Elle était parfaite, peut-être trop mais, elle l'était. Elle n'a jamais eu rien à se reprocher, ce n'est pas comme s'il lui avait donné une raison d'en douter, outre son départ forcé et pas forcément prémédité. « C'est drôle, j'suis pas digne d'un regard d'adieux, et ton fantôme trouve le moyen de v'nir me hanter. » Ses hoquets sont de plus en plus forts, ses nerfs lâchent pour ne donner qu'une vision de détresse. De l'aide, il n'a pas pu lui en offrir, encore moins son mari à en juger par tout ce qui lui traverse le bout des doigts. Elle pourrait hurler, appeler les gardes la jolie Shéhérazade, le jeter dans une prison en attendant qu'il se fasse pendre sur la place publique. Qu'est-ce qu'elle attend ? Sur le coup, c'est tout ce qu'il arrive à se demander de façon plus ou moins claire. « T'as pas l'droit, d'être là. T'as pas l'droit de laisser les gens et de revenir les torturer, ça s'fait pas, t'as pas l'droit, t'as pas l'droit. C'est même pas toi. C'est pas toi, toi t'es mort, toi t'es enterré, t'es noyé, t'es... » Un mirage, un rivage, une tâche qu'il faut éradiquer du tableau.
Pardon d'exister,
Pardon d'être,
Pardon de t'avoir aimé.
Toi, toi, toi, sinon personne ou personne, personne, personne sinon toi. Aux côtés de sa douce, il vivait dans cette optique, s'enfermait dans un cocon où peu de personnes pouvaient s'estimer fières d'avoir pu poser le pied dedans. « T'es parti, t'es pas là... » Enfin, il se prend le retour de flammes en plein dans le ventre, ça brûle, ça crame, complètement rouillé de l'intérieur ça tape, tape, tape, à l'instar d'une bête qui souhaite lui dévorer les entrailles. Il aimerait tellement lui dire oui, que c'est faux, qu'il n'est qu'un fruit de son imaginaire cabossé. Sinbad, au final, aimerait être des tas de trucs sauf ce qu'il est, il ne peut encore représenter une chimère et se contente de jouer son rôle parfait d'être humain. Celui qui construit, celui qui écrase, celui qui cependant correspond à l'idéal d'une reine complètement barge. « Dis-moi qu'j'suis folle, dis-moi qu't'es pas là, dis-moi qu'c'est juste une mauvaise blague. Je t'en supplie... » Comme s'il voulait lui asséner le coup définitif, le marin passe ses deux mains sur sa capuche pour mieux la faire tomber en arrière, dévoilant ses traits paumés, rongés par des démons qui grattent sa peau avec leurs petites griffes. D'un seul pas il se rapproche de Shéhérazade en pleine peine infinie, il peut remarquer que ses ongles s'enfoncent dans sa chair, faisant naître quelques gouttes de sang, des petites, si minimes et néanmoins si énormes pour lui. Le pendentif toujours présent dans sa paume qu'il referme, ses mains se posent sur celles de la princesse assénée de coups pour l'arrêter dans son hystérie de mutilation. Il a pas le droit de la toucher, pour qui se prend-il exactement ? Il en sait rien, il saurait même plus dire son prénom sans se planter. « Je peux te le dire si c'est ce que tu souhaites, je peux repartir de la même manière que je suis venu. Seulement, avant, j'aimerais que... » Soupir pour se donner un minimum de courage. « Arrête, je t'en conjure. Je ne veux pas être encore plus coupable que je ne le suis déjà. » Et leurs regards se croisent, enfin dans le blanc des yeux ils s'attaquent, se crèvent à l'intérieur parce qu'y'a rien de plus qu'une mare de sang qui commence à croupir. Le capitaine n'est qu'un égoïste à lui demander ça, il pourrait presque se mettre à ses pieds pour questionner ce qu'il en est de l'excuse de son âme. Elle ne le fera jamais, pas vrai ? Elle n'osera jamais lui dire qu'elle a passé l'éponge, hein ? Il ne veut pas croire l'impossible, surtout en sachant qu'il est le seul maître de ce plan qui a bien trop mal tourné. Il en profite pour glisser le bijou dans la main gauche de Shéhérazade, toujours avec cette lenteur pour qu'elle ne lui hurle pas à la figure, pour qu'ils soient seuls dans ce couloir et que personne ne vienne les déranger.  « Libre à toi d'en faire ce que tu veux, toutefois si tu désires t'en défaire, ne laisse pas un marchand s'en occuper à ta place. » Comme une accusation cachée sous le signe de l'incompréhension. Les phrases sortent comme si elles avaient un sens, malgré tout, dans la tête de Sinbad ça ne se passe pas ainsi. Il n'y arrive pas. Tout est arrêté en lui comme une vieille horloge qui se fatigue à donner l'heure pour une bicoque abandonnée. « Je... » Je quoi ? « Je... » Je quoi ? Je rien. Répétition aussi futile qu'inutile, il ne sait quoi ajouter de plus. Il ferait mieux de partir, comme à l'accoutumée, Shéhérazade finirait par avoir l'habitude de voir son coeur se délabrer en miettes. « Votre majesté, je ... ne reviendrais plus vous importuner. » La relation a coulé en même temps que leurs sentiments. Votre majesté. Votre damoiselle. Votre machinchouette. Qu'est-ce qu'il cherche ? Qu'est-ce qu'il fout ? Sinbad doit certainement vouloir le recul tant attendu pour lui éviter une quelconque chute dans le précipice de son propre chemin. Il le regarde souvent de haut, se disant qu'il ne touchera jamais le fond, qu'il continuera à marcher droit quoi qu'il arrive. En revanche, c'est là qu'il chancelle, il tremble.
Et il tombe.
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FORT FORT LOINTAIN

Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
⊱ schillings : 851

⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight. EmptyMer 3 Sep - 0:33



 
sinbad, shéhérazade
la différence entre toi et moi c'est qu'moi j'compte encore les jours et qu'toi j'sais bien qu'tu les comptes pas

Au fond d'elle, même si ça n'est qu'une minuscule partie de tout son grand corps, y a une étincelle, qui se jette aux pieds de Sinbad, qui lui hurle des merci, qui lui hurle des pardon. Des pardon d'être là, d'être sur ta route. Des pardon d'avoir rien su faire d'autre que pleurer. Pleurer et essayer d'oublier. Des pardon d'avoir changé, des pardon de lui avoir laissé un cœur dont il ne voulait plus. Comme un fardeau, probablement. Il était parti, oui. Il ne l'avait même pas regardée, non. Mais s'il ne l'avait pas regardé, est-ce que ça n'est pas parce qu'elle n'en valait pas la peine ? Quand une gamine a une nouvelle poupée, il arrive souvent qu'elle range l'ancienne. Qu'elle ne joue plus avec, qu'elle ne la regarde plus ; on a beau passer dix ans avec le même sabre à la ceinture, on préfère souvent la lame neuve à celle ébréchée qu'on connaissait si bien. Sinbad n'était peut-être pas le méchant de l'histoire, ça n'était peut-être pas elle la victime, mais la coupable. Il avait trouvé mieux, Sinbad, des plus grands bras dans lesquels se fondre, des yeux-océan bien plus expressifs et vivants que les siens. Shéhérazade avait beau être une princesse, qu'est-ce qu'une femme face à l'immensité de la mer, après tout ? Sinbad portait bien son nom, quelque chose au fond d'elle aurait du le lui souffler à l'oreille. Elle savait, sûrement, cette étincelle au fond de ses tripes, et maintenant elle hurle, à la mo(u)rt.
C'était presque insupportable, comme situation. Quand on prévoit de revenir, on ne part pas si longtemps. Il y en a eu, des marins, qui ont fait connaître leur histoire pour qu'elle arrive à leur famille. Pour qu'ils sachent qu'ils n'étaient pas morts, et que quelque part dans le monde, on avait jugé bon de raconter cette histoire-là. Mais pas Sinbad. Ç'aurait pu être son tour à elle de mourir, elle aurait pu y rester, ne serait-ce que le premier soir de son mariage, la dague sous la gorge. Elle aurait pu la sentir, la coupure, et il serait revenu et une autre aurait peut-être été aux côtés du sultan. La différence, Sinbad, c'est que tu es déjà mort, il y a plusieurs milliers de jours. Tu es déjà mort, tu vois, et tu continues de l'empêcher de dormir. Tu es mort, et elle compte les jours. Elle voulait pas grand chose ; être une amie, une amoureuse, mais elle n'est plus rien. Elle les a racontées, les histoires de Sinbad le Marin, les a inventées et réinventées pour exorciser ce cancer, mais ça marche pas. Elle est comme toi, Sinbad. Elle voulait juste être heureuse ; à Afshin, sur un bateau, même morte, mais dans tes bras, ç'aurait suffit. Il faut croire que le bonheur des uns fait vraiment le malheur des autres.
S'il avait fallu, Shéhérazade, elle se serait coupé les cheveux, elle aurait pu s'habiller en homme. Apprendre à se battre mieux, apprendre des chants de pirate, apprendre à cracher ou à nettoyer le pont si c'est tout ce qu'il restait à faire. Elle n'aurait mangé qu'un jour sur deux si un repas quotidien avait été trop demandé, elle n'aurait pas dormi de la nuit s'il fallait quelqu'un pour monter la garde. Elle aurait même changé de nom, Shéhérazade, elle aurait fait n'importe quoi. Elle aurait pu mentir au monde entier, se mentir à elle s'il l'avait fallu, juste pour rester avec lui. Juste pour savoir qu'il était là. Mais à la place, il est parti, et elle n'a rien changé. Elle est resté là, elle est resté Shéhérazade, tellement que ça ne veut plus rien dire. Elle ne dort plus la nuit et ne mange plus autant ; elle ment au monde oui, mais elle se perd en elle-même.
Et Sinbad, il est pas là.
Mais il fallait qu'il revienne.
C'est ce que ça fait, une mauvaise herbe, pas vrai ?
Quand tu réussis à faire pousser un rosier par-dessus, ça revient toujours. Quand tu t'y attends pas et que la plante commence à se tenir debout. Alors il revient, et elle n'est rien de plus qu'un château de carte dans une tempête. Qu'on démonte et qu'on secoue, secoue, secoue, et ça file la gerbe, ça fait al au cœur. À défaut de vomir de luxueux repas, elle pourrait te vomir seize années d'insomnie réglée aux cachets, seize années de pleurs – ça en aurait fait, des mers – et seize années qui sonnent un peu faux, même à l'oreille d'un amateur.
Elle essaie de se calmer, mais ne peut empêcher sa tête de passer de gauche à droite. Aux fantômes, elle aurait pu y croire, aux démons, elle aurait du y croire, à Sinbad elle ne voulait plus y croire. Elle observe la capuche de Sinbad tomber, et se rassure en un sens. Elle n'est pas la seule changée, il n'est plus tout à fait le même non plus. Plus le même enfant, l même rêveur, le même musicien qui la faisait danser dans le jardin. Son sourire niais, elle se demande s'il l'a chassé ou s'il ne le garde plus que pour les grandes occasions. Elle y avait toujours droit, quand il la regardait, avant. Elle ne doit plus avoir la même valeur, Shéhérazade. Ça n'est peut-être plus une grande occasion, peut-être juste un imprévu. Ses ongles se resserrent sur sa peau, avant qu'elle n'entre en contact avec celle de Sinbad. C'est comme un feu ardent, qui consume lentement. Un contact et c'était bon, elle y croyait, aux démons. Aux forces qui te hantent, qui te déchirent en lambeaux. Qui te pillent jusqu'aux yeux comme des charognes. À ce jeu-là, elle avait probablement trouvé le grand vainqueur. La main de la princesse se relâche. Sa poigne à lui est bien trop forte, encore plus maintenant, pour qu'elle puisse ne serait-ce qu'imaginer rivaliser. Je peux te le dire si c'est ce que tu souhaites, je peux repartir de la même manière que je suis venu. Seulement, avant, j'aimerais que...  Arrête, je t'en conjure. Je ne veux pas être encore plus coupable que je ne le suis déjà. C'est comme une armée d'étincelles qui s'allument en elle et pètent en même temps. Comme si ça suffisait pas d'être parti une fois, voilà qu'il prévoyait de se barrer comme un gros con une seconde. Le plus inquiétant, c'est qu'on dit jamais deux sans trois. Mais coupable, il ne l'était pas. C'était elle, la coupable, elle, le problème, elle l'obstacle. Elle cherche dans son regard, un mot pas dit, un truc en plus, elle ne sait pas, elle ne sait plus. Il y avait une époque où c'était si simple, avec Sinbad, où elle savait toujours quoi dire, pour qu'il soit heureux, se calme ou pour lui donner lui courage, et voilà qu'elle ne saurait même plus lui dire bonjour. Elle cherche quelque chose d'avant, juste quelque chose à laquelle se raccrocher. Tu sais c'est pas facile de perdre ce à quoi on tient le plus, c'est tout aussi dur de le retrouver changé. Mais peut-être que ça n'est pas pareil pour lui, peut-être qu'il a arrêté d'y penser, à Shéhérazade. Peut-être qu'en première poupée de la collection, il a été trop occupé pour la dépoussiérer un peu. Être abandonné c'est une chose, être oublié en est une autre. Surtout quand on ne peut soi-même pas oublier.
Le bijou doucement glissé dans la main de Shéhérazade, elle le serre contre son cœur avec toute la force dont elle dispose. Ce pendentif, c'est aussi précieux qu'une vie, c'est une histoire à part entière. Elle y lance un regard ému, presque trop pour ce qu'un pendentif peut représenter pour le reste du monde. Libre à toi d'en faire ce que tu veux, toutefois si tu désires t'en défaire, ne laisse pas un marchand s'en occuper à ta place. Sans pouvoir s'en empêcher, bien qu'elle l'aurait voulu, elle relève la tête. Ses doigts retracent doucement chaque ornement du cadeau, qu'elle connaît déjà trop bien mais veut découvrir une nouvelle fois. C'est touchant de l'extérieur, mais dedans tout est brisé.De nouvelles larmes se forment aux coins de ses yeux, et si ça n'était pas pour le bon sommeil de son mari, elle pourrait exploser en direct. Cinq mille neuf cent dix-huit. Sa voix est faible, mais elle renifle un coup et répète, plus sûre d'elle. Cinq mille neuf cent dix-huit, aujourd'hui. Si tu te demandes, c'est - trop dur à dire ? Aussi, oui. C'est le nombre de jours que tu as mis. À revenir. Elle mord sa lèvre pour tenter de se contenir, et peut sentir de petites secousses parcourir son corps. Ça fait seize ans, tu sais, que je dors mal, que je me torture, que je me dis que, que t'es mieux là-bas. Que c'est pas toi, que c'est moi, mais qu'il faut que j'arrête de m'en vouloir, et tu vois, j'en suis toujours à compter les jours. Ses hoquets et ses tremblements s'intensifient à nouveau, Sinbad n'a pas le droit de la hanter, de revenir, mais il a encore moins le droit de l'accuser de quoi que ce soit. Des fautes, elle en a fait, mais celle-là n'en a jamais fait partie. Alors n'ose pas me croire capable de vendre un de mes souvenirs les plus précieux à un marchand. Plutôt mourir, à vrai dire. Répète ça à quiconque l'a volé, à quiconque a foutu la merde dans mon jardin, à quiconque a renversé les photos, les plantes et... Shéhérazade inspire un grand coup, et parvient même à la regarder dans les yeux. Comme ça fait du bien de ne plus mentir. Tous les jours, tu sais, je suis allé prier. J'avais planté des fleurs, et une boîte. Ce pendentif, et, et une photo, peut-être deux. Tous les jours. Je te parlais, et - Elle se surprend à rire doucement, presque amusée de devoir se justifier à celui qui ne l'a jamais fait et l'a cassée. Tu peux te barrer et voler mon monde, tu peux revenir seize ans plus tard, frappe-moi, hurle, fais-moi pleurer si tu veux, mais ça, ça, je laisserai pas passer. La conviction dont elle fait preuve sur le moment l'étonne elle-même. Il y en a bien des choses qu'elle peut supporter, il y en a bien qu'elle a supporté, mais il y a des choses qu'elle ne peut pas laisser passer.
Votre majesté, je ... ne reviendrais plus vous importuner. Votre Majesté ? Alors c'est ça ; elle passe de l'amoureuse à l'étrangère et il ne lui en faut pas plus. C'est froid, c'est impersonnel. Cette fois elle voudrait hurler et demander quand est-ce qu'on est devenus inconnus ? Des étrangers qui se connaissent trop bien. Rien au monde ne lui avait jamais autant donné envie de détester son rang, son mari, son palais et sa vie. Et si une par-là en a l'envie, elle échangera volontiers et s'exilera au fond d'une forêt.
Mais au moins la boucle est bouclée. Sinbad reste Sinbad, même seize ans plus tard, et elle reste la cruche en larmes sur le pont. Sans réfléchir, la main de Shéhérazade vient s'écraser sur sa joue à lui, et elle fond en larmes, bien plus intensément que la première fois. C'est pas assez, une fois ? Il n'est peut-être revenu que pour ça. Juste pour info : j'suis toujours là. Continue de faire des cauchemars, ça me plaît d'obséder les gens. Tiens, ton collier, amuse-toi, tes prières, tout ça, moi j'repars. On se dit à dans seize ans ? Elle baisse la tête, mais ferme ses yeux pour ne plus avoir à subir ça, et elle se laisse tomber parterre. Comme y a seize ans. Ils sont doués pour revivre tout ça, c'est la même peine pour elle et les mêmes non-dits pour lui. Entre deux sanglots, quelques mots parviennent à s'échapper plus ou moins clairement de ses lèvres à elle, mais si elle continue, elle réveillera le palais tout entier. Pourquoi t'es là ? J'ai rien demandé, je... je voulais juste être tranquille, et, tu peux pas repartir, pas comme ça, pas encore... Ses poings fermés passent sur ses paupières pour essuyer ses larmes, mais elles repartent de plus belle. J'ai compris la première fois, tu sais, que j'étais rien... tu crois pas que c'est assez fait, pour une vie ? Tu crois pas que partir une fois, c'était déjà trop ? La laisser là, c'était plus qu'il n'en fallait. La laisser encore c'était la tuer, et pourtant elle l'imaginait parfaitement repartir par la fenêtre. C'est ce qu'il fait, Sinbad, il se fait aimer, il se fait rappeler, et puis il repart, et c'est comme si elle n'avait été là que pour ça.
Alors c'est ça, son rôle dans la vie ? C'est ça, son destin, à Shéhérazade ? Bravo ma fille, tu seras princesse. Fille de vizir, femme de sultan. Ce à quoi tu sers ? À être abandonnée. Déchirée et piétinée. On te scotchera, parfois, mais ça n'est que pour mieux recommencer.
Ne t'en fais pas, on s'habitue à la douleur.
À force, ça fait partie de toi.
C'est ce que tu es.
L'abandonnée.
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FORT FORT LOINTAIN



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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight. EmptyJeu 4 Sep - 20:16




Shéhérazade et Sinbad
Who was it ? Someone I cared about very much.


Le point final à cette histoire avait été trop brusque, comme bâclé par un écrivain ne souhaitant pas donner satisfaction à son lecteur. La fin de leur relation avait été ainsi, complètement ratée, loin de convenir à cette fameuse joie avec les bambins qui arrivent en prime. C'est puissant, c'est violent, ça arrache une larme et de la frustration pour agrémenter le tout de cette amertume qui définitivement fait mal par où elle passe. Même au bout de dix ans, surtout de seize. Rien n'a disparu, certainement pas les blessures que le marin a laissées derrière lui. Les jours, il a cessé de les compter, les anniversaires il ne veut plus entendre parler comme si à sa manière il décidait que rien n'avait bougé. Il aurait été utopique de croire que revenir aurait apaisé les moeurs de sa douce. Alors, Sinbad, il a cessé d'espérer plus, voyant au jour le jour les réactions qui ne correspondent pas forcément à ce qu'il attend. Venant de Shéhérazade il ne s'attendait pas à une accolade langoureuse, à des baisers pour rappeler un temps dorénavant perdu. Cependant, la surprise se fait de plus en plus grande en voyant ce qu'il a abandonné. Une femme dévastée, un être cassé contre un sol, s'encastrant contre les pierres, cherchant satisfaction là où il est possible d'en trouver. Heureuse ? Elle ne doit pas l'être concrètement, peut-être à petites doses qui s'accumulent pour ne lui offrir qu'une sensation éphémère dans les veines. Responsable d'un massacre, d'une erreur malencontreuse qui a scellé leurs lignes tracées. Ils ne devaient plus se croiser, ce n'était pas marqué dans les lignes. Faut croire que Sinbad aime jouer du destin, lui prouver que lui aussi peut diriger seul son existence comme il l'entend. Néanmoins, il regrette, sent comme une culpabilité lui empoigner la gorge, il étouffe, se meurt, se serre de l'intérieur en visualisant de mieux en mieux les perles cristallines qui coulent sur ses joues beiges. Cinq mille neuf cent dix-huit. C'est tout ce qu'il peut retenir des paroles confuses de son premier amour. Cinq mille neuf cent dix-huit. Si lui ne s'est plus donné la peine d'essayer de comprendre les chiffres, Shéhérazade elle s'y est donnée, non pas à coeur joie, seulement par obligation, logique ou dépit. Il a pensé à elle, jusqu'à ce que sa voix ne devienne qu'un lointain souvenir. Il a pensé à elle, jusqu'à ce que ses traits se floutent. Il a pensé, pensé, pensé, jusqu'à ne plus pouvoir retrouver un visage sur lequel attacher ce prénom. Elle a changé sans réellement s'être transformée, son âge a eu de la conséquence sans pour autant la laminer. Toujours aussi belle, aussi douce avec son petit nez fin sur lequel bien souvent le marin y déposait une petite pichenette. Son corps, son coeur, il avait connu ces deux choses. Il avait. Aujourd'hui, ce n'est plus. N'est-il donc qu'une bête incapable de la moindre émotion ? Sinbad ne sait pas quel mot juste accorder à son propre cas. Blesser une femme doit être un des pires fardeaux à porter en ce monde, surtout quand la faute revient à celui qui se déglingue l'esprit. Encore si elle n'avait eu qu'une importance minime ce ne serait pas ainsi. Sauf que, Shéhérazade n'est pas l'inconnue aux prunelles de biche qui tient son petit panier avec ses deux mains. Shéhérazade c'est Shéhérazade, Shéhérazade n'est rien qu'autre que Shéhérazade et ne sera jamais personne d'autre. Seulement un prénom, pas besoin d'un titre pour en faire une épopée. Elle est ce qu'elle est. Des lettres qui s'enfilent, des formes qui se dessinent et un esprit qui s’assassine. Des bourdonnements dérangent son audition, serait-ce un insecte ou bien les plaintes de sa carapace meurtrie ? Elle avait pas besoin de ce poignard, il a suffit de quelques mots pour que des milliers de pointes s'écrasent sur ses muscles. Ses poumons se compressent rendant sa respiration encore plus discrète, si ce n'est carrément inexistante avec un soupçon d'effroi. Seize ans. C'est le nombre d'années qu'elle a attendu. Seize ans. C'est le nombre d'années qu'il lui aura fallu pour qu'il se rende réellement compte de cette situation imbuvable. Aurait-il pu la refroidir le jour de ses adieux que ç'aurait été identique. Il a crevé un truc qui réside dans le coeur de cette femme. Des ravages, c'est ce qu'il a pu lui offrir en seize années.
Et enfin, la princesse s'écroule.
Enfin, elle décide de lâcher littéralement prise.
Son corps frêle s'étale sur le marbre, ses plaintes ne se font que de plus en plus fortes. Sur le coup, Sinbad n'a pas dans l'idée qu'un garde puisse débarquer, trop obnubilé par cet océan qu'il admirait à chaque fois qu'il la regardait dans le blanc des yeux. Tout se crispe, ses poings se serrent. Il pourrait se frapper, demander à quelqu'un de lui arracher les oreilles pour que le supplice cesse. Il n'arrêtera pas. En seize années, Shéhérazade a bien le droit de lui déballer en pleine gueule ce qu'elle souhaite. Il aurait préféré des insultes, une frappe bien méritée et une gueulante. Il aurait tout préféré, tout adoré. Sauf ça. Donc, il l'a achevé. Pas d'un coup de couteau, seulement parce qu'il existe, parce que sa lubie de lui rendre ce bijou l'a poussé à entrer par effraction dans ce palais aux senteurs épicées. « Pourquoi t'es là ? J'ai rien demandé, je... je voulais juste être tranquille, et, tu peux pas repartir, pas comme ça, pas encore... » Deux fois c'est faisable, une fois c'est déjà de trop. Sa supplication lui arrache un regard penaud, sans pour autant lui faire apparaître des larmes. De toute manière, ses os ne sont plus que de la cendre, ses muscles une bouillie innommable et ses organes s'amusent à coller ensemble pour mieux le foutre à terre. «  J'ai compris la première fois, tu sais, que j'étais rien... tu crois pas que c'est assez fait, pour une vie ? » Croit-elle qu'il est question d'une vaine punition ? D'une vilénie dont il aurait été capable ? Sinbad, il voulait pas de tout ça, il souhaitait chasser ses rêves à coup de voiles et de chevaux aquatiques. Il s'était trop bercé de bêtises. A priori une évolution s'est faite, malgré tout, il ne reste pas moins le minot ridicule ayant quitté sa moitié pour l'inconnu. D'un seul coup tout son être succombe à la gravité, il se retrouve à la même hauteur que Shéhérazade. Il sait pas ce qui lui prend. Il s'en tape, il s'en fou, comme il le répétait si souvent : j'ai plus rien à perdre. Ses bras entourent le squelette affaibli de la donzelle, son nez frôle ses cheveux, son odeur de fleur s'éparpille sur sa cape aniline, quant à ses mains elles se posent sur son dos. Il la serre. Comme si c'était la dernière fois. Il la serre. Comme il ne l'avait pas fait avant de grimper sur ce petit bateau de galère. Il la serre. Comme s'il pouvait la sauver. La ligne de non-retour a été atteinte, mis à part essayer de recoller les morceaux avec du fil il ne peut plus rien. « Je suis désolé. » Minuscule chuchotement tremblant. Ses paupières se ferment l'espace d'un instant, comme pour retrouver les perceptions d'antan. La façon dont elle dansait, les regards malicieux qu'elle lançait et son expression lorsque le sommeil l'attrapait. Tout ça, c'est si près et pourtant si loin. Pardon c'est rien. Pardon c'est niet. Pardon c'est qu'un centième de ce qu'il lui doit, si tant il est possible de pouvoir rattraper le sablier vide. Pardon c'est tout ce qu'il a en stock. Pardon c'est simplet, ça vaut pas tripettes et ça casse pas trois pattes à un canard. Pardon c'est pour les faibles. Ce doit être ce qu'il est. Un type comme un autre qui n'agit que sous l'impulsion des pires choses. Parce que jadis, il était tombé amoureux à deux reprises. Une fois de cette belle jeune fille à l'allure pétillante et une seconde fois d'une autre chez qui Sinbad avait trouvé refuge. Elle ne parlait pas, pouvait s'énerver comme rester la plus attendrissante de tout. Elle comblait le manque qu'il ne trouvait pas dans les iris de la princesse. Elle s'appelait mer et se nomme toujours ainsi. « Je sais que cette phrase toute faite est navrante. Mais, je n'ai rien d'autre sous la main à te proposer de mieux. Je... » Profonde inspiration, c'est que ça tire dans son appareil respiratoire. « ... ne peux rien t'offrir de plus si ce n'est ceci. Je suis désolé. Tu n'étais pas rien, tu étais tout Shéhérazade, et je le sais que j'ai tout ruiné.  » Second blanc minime. « Je suis désolé. » Si tu l'es, pourquoi t'es pas resté vissé sur les terres d'Afshin ? Si tu l'es, pourquoi t'es pas revenu me faire part de tes escales avant ? Si tu l'es, pourquoi tout bonnement ? A peine qu'il termine sa phrase qu'il s'assaille de questions qu'elle pourrait lui poser. Puis y'a un bruit de pas qui l'enlève de ses pensées, qui met ses cinq sens en alerte. Rien ne tape sous lui, pourtant les échos ne mentent pas. Quelqu'un approche. C'est avec un déchirement qu'il relâche son étreinte, se recule de quelques mètres pour mieux se glisser dans le virage, complètement collé au mur. De là, tout réside dans la décision de Shéhérazade. Elle peut laisser la vengeance parler en son nom, le dénoncer et le faire égorger. Dans le cas contraire, elle pourrait très bien ne rien dire. Malgré tout, Sinbad en vient à imaginer le pire des scénarios. Et ce qu'il se dit c'est qu'il accepterait sans broncher, la tête haute et se ferait à l'idée que s'il lui a fait perdre des années d'existence, il veut bien lui offrir les siennes. Pinçant sa lèvre inférieure, l'attente s'éternise autant que son rythme cardiaque qui grimpe. C'est quoi l'prix pour avoir arraché un coeur sans anesthésie ? Même la faucheuse pourrait plus rien pour lui. Hein ? Sinbad ? C'est quoi l'prix ?
Y'en a jamais eu, il est déjà foutu.
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FORT FORT LOINTAIN

Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
⊱ schillings : 851

⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight. EmptyLun 8 Sep - 3:17



sinbad, shéhérazade
la différence entre toi et moi c'est qu'moi j'compte encore les jours et qu'toi j'sais bien qu'tu les comptes pas

Seize ans s'étaient passés et Shéhérazade le sentait au niveau de honte qui grandissait en elle. Le temps guérit les plaies, mais il n'avait jamais su s'y prendre avec elle. Des abandonnés, Afshin en a connu d'autres, et des plus malheureux et des plus dramatiques. Des suicidés amoureux y en a eu, des amputés du cœur y en a plein. La gueule de bois amoureuse ça s'en va et ça revient, les comas amouroliques y en a trop pour les compter. Et pourtant ils ont survécu, à leur manière, et Shéhérazade elle sait même pas survivre. Même Shahryar, il a survécu. Même Shahryar, il y pense plus et même Sinbad il a oublié. Seize ans s'étaient passés et Shéhérazade était toujours effondrée sur le sol comme s'il n'était même pas parti. Sa tumeur de honte grandit en elle comme l'enfant qu'elle ne peut pas avoir, ça la bouffe en dedans comme même la peine ne l'a pas bouffé auparavant. Shéhérazade elle a les organes qui pourrissent comme si elle avait cent-trente ans et elle n'en a pas quarante. Shéhérazade elle a le cœur perdu dans le désert et seize ans de recherches ne l'ont jamais aidé à en retrouver la trace. Shéhérazade n'était pas assez grande ni assez forte pour tout ça, est-ce qu'elle était seulement assez forte pour la vie ?
Sa poitrine se soulevait de haut en bas et si les ornements de son pendentif avaient été tranchants, elle aurait trouvé sa main à terre nettement détachée de son bras. Les sanglots d'une princesse étaient faits pour être entendus, une princesse c'est en haut d'une grande tour, une princesse c'est sauvé par le prince, le héros de l'histoire. Une princesse faut l'entendre de loin, faut savoir où elle est et comment y arriver. Une princesse, c'est pas fait pour rester seul, une princesse c'est à garder dans ses bras. Shéhérazade on l'entend pas, on l'entend plus perdue entre la houle et le sable qui s'envole. Shéhérazade elle se perd un peu partout, entre les gens et dans le monde, dans son passé et son présent et aussi un peu dans sa tête, elle prend l'eau. Le plus tragique, c'est qu'elle se noie pas assez pour en crever et quand même trop pour remonter. Ses poumons se remplissent d'eau mais éclate une bulle d'air à la dernière seconde. Shéhérazade, si elle a une grande tour de princesse, elle s'en est cassé la gueule y a longtemps.

Seize ans, c'est ce qu'il a fallu à Sinbad pour revenir ; au final il doit être plus coupable d'elle mais c'est tellement simple de s'en vouloir à soi-même qu'elle ne va pas chercher plus loin. Sinbad, il est parti, Sinbad il est plus là, mais ça s'arrête ici. Le reste, c'est elle qui se mutile – c'est pas si faux, au fond, c'est elle qui en fait plus que de raison, c'est elle qui peut pas tourner la page et c'est elle qui n'arrive pas à dormir mais après tout, c'est lui qui s'fait aimer avant de se barrer, c'est lui qui cajole et puis écrase. Shéhérazade inspire un grand coup, et c'est le même Sinbad qu'y a seize ans qui vient l'entourer de ses bras.
Elle y a pensé des millions de fois, elle s'est dit qu'elle le haïrait, qu'elle l'enterrerait qu'elle le frapperait et le ferait bannir du monde et elle a essayé, tu sais, de te haïr Sinbad, elle a essayé de s'en convaincre, que t'es qu'un con, que c'est ta faute, qu'elle y est pour moins. Elle a essayé mais elle peut pas, y a tes yeux trop contents quand elle danse et ton sourire trop grand quand elle lance des je t'aime du bout des lèvres qui lui reviennent en tête. T'es pire qu'une chanson entraînante, Sinbad, t'es pire que la comptine d'un enfant, c'est fou d'être comme ça on a jamais rien vu de pareil.
Les mains de Shéhérazade se raccrochent aux habits de Sinbad comme à sa bouée de sauvetage. Elle l'a enfin, son adieu, mais au moment des retrouvailles ; c'est un peu fou mais ça lui va. Ces bras elle les a tant connus et tant oubliés, c'est un peu comme retourner à la maison après une longue absence, c'est un peu comme reposer le pied à terre après, disons, seize ans en mer. Je suis désolé. Un petit rire nerveux dont elle seule a le secret échappe à Shéhérazade avant qu'elle n'éclate à nouveau en sanglots. Je suis désolé, oui, c'est tout ce qu'il lui avait laissé pour se raccrocher. Je suis désolé, oui, c'était ça sa lettre d'adieu. C'est triste quand on a rien d'autre à dire que ça, c'est triste quand c'est tout ce qu'on veut laisser à son amour. Mais au moins la boucle est bouclée, Sinbad est là comme s'il était su le port prêt à partir. Je sais que cette phrase toute faite est navrante. Mais, je n'ai rien d'autre sous la main à te proposer de mieux. Je... ne peux rien t'offrir de plus si ce n'est ceci. Je suis désolé. Tu n'étais pas rien, tu étais tout Shéhérazade, et je le sais que j'ai tout ruiné. Je suis désolé. Le temps de se calmer elle pose son front sur l'épaule de Sinbad et clos ses yeux pour se concentrer. Avant de partir... avant de partir, c'est déjà tout ce que tu avais à me dire. Tu pars seize ans, et c'est tout ce que tu trouves à me dire... Elle renifle un coup, ça n'est pas digne d'une princesse mais elle n'en a que le nom. On abandonne pas un « tout » avec de simples excuses. Y a que les « rien » qu'on laisse derrière. Elle se recule doucement, plonge ses yeux dans ceux de Sinbad. Des réponses, c'est ce dont elle a besoin, pas des excuses. Ce qu'on laisse, c'est ce dont on veut plus, après tout. C'est ce qui ne vaut plus la peine. J'ai eu le temps de m'y faire, tu sais, tu peux le dire. Elle sourit doucement comme si ça aidait à tout dédramatiser, mais ça n'est pas le cas. Mais le bruit dans le dos de la princesse les arrache à leur étreinte et ses bras à elle se tendent dans les airs pour essayer de le retenir sans succès. Elle le regarde se dissimuler contre le mur dans le virage et sa main s'écrase contre sa bouche pour s'aider à se calmer.
Votre Altesse, tout va bien ? Comme si Sinbad n'était pas un affaire assez compliquée comme ça, il fallait qu'un garde débarque. Faut dire qu'avec le bordel qu'elle a fait, ça n'étonnait personne. Tout va bien, repartez à votre poste. Elle puait le mensonge d'ici jusqu'à Yasen. Mais Madame, j'ai entendu des sanglots, et... Ses dents se serrent et son cerveau s'active. Shéhérazade lance un regard vers Sinbad, sans bouger la tête pour n'alarmer personne. Je vous ai dit que tout allait bien, j'ai seulement... Elle pourrait le dénoncer, lui faire payer tout ce qu'il lui doit et peut-être plus encore, elle pourrait le punir pour chacune des larmes dont elle s'est vidée, pour chacun des cratères dans son cœur. Elle pourrait le faire enfermer un jour par couleur qu'il a enlevé à son monde, par promesse qu'il a fait dégueuler à ses pieds. En panique, elle jette un regard à ses côtés, et sa main droite se saisit de la dague tombée avant, la plante sauvagement au beau milieu de sa cuisse au travers du tissu sans plus y réfléchir. Il était bleu avant de se teinter de pourpre, et elle se demandait encore comment elle avait fait pour ne pas avoir hurlé à la mort. Sa main tremblait sous la douleur et elle réunissait jusqu'à la plus infime de ses forces pour ne pas éveiller les soupçons. Je me suis blessée, j'avais oublié d'ôter ma dague avant de me coucher et je suis tombée en me coupant la jambe. Maintenant, faites ce que je vous dis et repartez à votre poste. Malgré tout, elle n'entendait aucun nouveau bruit de pas, et le soldat ne faisait que balancer son regard entre Shéhérazade à terre, la porte de sa chambre et les escaliers par lesquels il était arrivé. Peu sûr de ce qu'il devait faire, il s'avança de quelques mètres, avant d'être stoppé par un glacial Maintenant. auquel il ne valait mieux pas désobéir. Elle était persuadée que si on la poussait à bout – et elle ne voyait pas comment elle aurait pu y être plus qu'à ce moment-là – elle pouvait être au moins aussi mauvaise que son époux. En vitesse, le garde dévala les marches sans plus s'attarder et Shéhérazade s'écroula en arrière, sa main tremblante toujours posée sur la dague qu'elle n'osait pas retirer. Demain à la première heure, le même garde qui l'a forcé à se blesser fera un rapport à Shahryar, et il valait mieux pour lui comme pour elle que la plaie qui lui a servi de prétexte soit bien présente. Mais il faut le reconnaître, elle ne fait pas les choses à moitié. Le sang se répand un peu partout sur le tissu, et coule tranquillement le long de sa jambe. Si on oublie sa respiration bruyante et saccadée, le silence est religieux et bien plus effrayant que si elle avait poussé de grands cris d'alerte. Sa jambe l'en aurait remercié.
Le dos plaqué contre le marbre, Shéhérazade tente de bouger sa jambe avant de penser à dégager la lame, mais elle n'arrive qu'à la faire trembler tout au plus. Marcher – ne serait-ce que se relever semble impensable et sa main trouve la direction de sa bouche pour essayer de reporter la douleur d'un coup de dents. Comme une supplication enfin entendue, elle laisse s'échapper un léger murmure, aussi paniqué que douloureux, juste un appel en détresse, un Sinbad, aide-moi... à la mer, comme si la princesse reprenait son rôle et l'histoire son cours normal.
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☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight. EmptyVen 12 Sep - 21:47




Shéhérazade et Sinbad
Who was it ? Someone I cared about very much.


Il a le coeur qui flanche, l'estomac qui balance et des fourmis dans le bout de ses doigts. Le temps paraît s'étirer dans une éternité qu'il n'affrontera jamais, parce que c'est cette sensation que lui refile le fait d'être quelqu'un de nuisible. Ce n'est pas comme s'il n'avait pas les moyens de se battre, de mettre à terre cet homme et disparaître dans la nuit comme il sait si bien le faire. Là, c'est différent, ce serait s'attirer bien plus que le danger parce que dans sa perte il emporterait Shéhérazade. Déjà que se pardonner pour avoir eu l'audace de la quitter a été - et est toujours - une tâche bien que trop complexe, la faire tomber aussi bas que terre, dans le même état que lui ne lui serait pas supportable. Alors il reste caché parce que c'est tout ce qui Sinbad connaît encore mieux que lui. Les cachettes se résument à des lieux simples, pouvant aller d'un tonneau à des rideaux, pourtant parfois ça se corse, se résumant à une accroche quelconque au plafond. La vie de voyageur, de voleur, de pillard ne se veut pas aussi simpliste que l'on peut en dire, on raconte qu'ils se coulent la vie doucement dans des îles paradisiaques où des femmes bronzées les attendent fleurs autour du cou. Faux. Irrémédiablement erroné, la galère c'est même pas tellement possible de se dire de la vouloir, elle vient quand elle le souhaite, choisissant ses élus parmi des tas d'hommes. Elle est tombée sur Sinbad comme ça. Qu'est-ce qu'il avait de plus y'a dix ans ? Il saurait même pas le dire, il était jeune, profondément crétin et ne se doutait de rien. La chance il l'avait parce qu'il allait devenir riche. Maintenant qu'il avait tout, il ressentait ce néant qui lui craquelait l'âme progressivement. Faut dire qu'il avait perdu bien plus que quelques types voulant s'atteler à ses escapades. Pinçant sa lèvre inférieure, il commence à bien devenir quels organes se font la malle dans sa coquille à priori vide. C'est que ça panique parce que ça a peur, prenant des dimensions qu'il doit accepter avec un bien grand dégoût. Il doute. Y'a rien de pire dans une vie que de ne pas être sûr d'une chose, et de ce dont quoi Shéhérazade est capable il n'en sait rien. Elle est fragile, perdue, laissée pour compte dans un coin bordé d'or et de rubis, il n'empêche qu'elle n'est pas aussi complète que ça. Peut-être s'est-elle mariée par défaut, par pulsion de sécurité, qu'est-ce qu'il en sait ? De son conte à elle, il n'en a pas lu les moindres lignes, s'étant arrêté aux adieux déchirants qui ont fait de lui ce qu'il est aujourd'hui ou presque. Ses mains se crispent un peu, se collent aux murs froids, sa respiration est discrète, si ce n'est presque inaudible. Contrôler, tout, jusqu'à la moindre sensation qui veut gâcher cette capacité chimérique d'invisibilité. « Mais Madame, j'ai entendu des sanglots, et... » Le seul fautif se cache dans le noir. Qu'il l'attrape, qu'il le refroidisse et le frappe pour avoir blessé sa souveraine d'une telle manière. Oh y'a pas beaucoup de sang, y'a même rien de bien visible, pourtant il a souillé son visage à coup de perles translucides ce qui en conséquence mérite le pire sort connu à Afshin. Qu'on lui arrache la langue, qu'on lui sorte les tripes du ventre, qu'on danse autour et qu'on lui dévore le coeur sur un plateau d'argent, que la barbarie vienne à lui pour enfin lui offrir la sentence qu'il mérite. « Je vous ai dit que tout allait bien, j'ai seulement... » Croisé la route d'un indésirable, voyez qu'il se cache comme un couard non loin, il ne devrait même pas avoir quitté le château si vous voulez mon avis, ne lésinez pas sur l'alerte, il doit agoniser. Pinçant sa lèvre inférieure avec insistante, Sinbad en viendrait presque à s'arracher le petit morceau de peau qu'il titille avec ses dents. Si lui n'a laissé aucune émotion lui dégouliner des yeux, il peut au moins lui prouver qu'un effet en entraînant un autre, lui aussi peut se faire violence avec sanglots en moins. Puis d'un coup c'est solennel, jusqu'à ce qu'il entende le crissement d'une lame s'écrasant dans de la chair encore chaude. Ses prunelles s'écarquillent et tout ce qu'il a au fond vient à se serrer, se sentant violemment à l'étroit dans sa propre carcasse. Qu'est-ce donc ? Il ne peut pas bouger la tête sans être convaincu que le jeune apprenti en armes ne parte. L'aurait-elle tué ? Aurait-elle commis l'irréparable pour lui ? Ce Sinbad qu'elle n'avait pas revu depuis près de seize ans ? « Je me suis blessée, j'avais oublié d'ôter ma dague avant de me coucher et je suis tombée en me coupant la jambe. Maintenant, faites ce que je vous dis et repartez à votre poste. Maintenant. » Limpide comme de l'eau de roche. Elle a fait pire que pêcher en faisant de la viande froide de son prochain, elle s'est accusée seule, encore une fois, Shéhérazade reste envers et contre tout éternellement solitaire. Qui n'a pas été présent le jour de son mariage ? Celui d'une fête organisée par son père ? Ou encore qui n'a pas été là quand elle pleurait, le visage enfoui dans un coussin tout mou ? Finalement, Shéhérazade connue sous le nom de Fildor agissait toujours seule parce qu'elle n'avait personne pour l'accompagner dans les périodes importantes de son long fleuve tranquille. Et la solitude, y'a rien de plus mauvais au monde, Sinbad il a de la chance avec ses hommes, Hansel, Potté, Kale qui s'occupent de lui remonter le moral, lui faire croire en un jour nouveau. Puis, elle, elle, qui est-ce qu'elle a ? Qui ? Personne, un être inconnu qui prend son temps à venir pour l'arracher des bras d'un mari dont il ne sait rien. Écoutant attentivement les bruits de pas qui s'éloignent, c'est une énième sollicitation de la douce qui le pousse à retourner dans la lumière. « Sinbad, aide-moi... » Il ne peut plus partir.
Sinbad est coincé.
Maintenant, c'est terminé.

Le tableau qui se dévoile sous son regard n'est pas beau à voir, bien au contraire, il peut être même qualifié d'affreux, dans le sens où son titre ne serait que : le sacrifice de la niaise pour le truand. Le liquide vermeil s'est déjà étalé sur le sol, le tapissant de manière à former des flaques qui s’agrandissent, même le plus idiot pourrait le voir. Sinbad, il a déjà cessé de réfléchir, si bien qu'il se rue sur Son Altesse, passant une main sur son dos, une autre sous ses genoux pour mieux la porter. Grimaçant de peur de la faire souffrir, il faut s'occuper de cette plaie avant qu'elle ne s'infecte ou pire, que Shéhérazade s'évanouisse à cause de celle-ci. Il avance. Vers où ? Il n'en a pas la moindre idée, il sait jamais à l'avance ce qu'il va faire, agissant plus à cause de son impulsivité qu'autre chose. Par chance, il ne voit des hommes armés que de dos, ce qui lui permet de se fondre dans le décor, cherchant une pièce où déposer la blessée. Manquait plus que ça, c'est la cerise sur le gâteau, la musique qu'il manquait à leur valse bien gauche. Si au départ tout se passait avec une lenteur à en soupirer de lassitude, dorénavant chaque seconde est comptée. Sa cuisse pourrait s'infecter, une fièvre pourrait l'emporter vers un monde meilleur. Nom d'un chien il ne devrait pas être aussi pessimiste. Inspirant longuement pour se débarrasser des mauvaises ondes qui lui minent l'humeur. Il tourne en rond, tout se ressemble, s'assemble, et puis, il pousse une porte sans avoir la justesse d'écouter contre pour savoir si quelqu'un y dort. La chance est avec lui pour une fois, elle est vide, un grand lit de plusieurs mètres dévore l'espace autant que les coussins, les drapés et l'odeur de cannelle qui lui frotte doucement les narines. Plus loin, il peut même y voir une bassine d'eau munie d'un tissu noble. Shéhérazade il l'allonge sur le meuble prévu à cet effet, le marin n'ajoute rien de plus et part derechef s'accaparer du récipient étant faire pour être crassé. Prenant une petite place au bord du matelas caché par bien de couvertures, le sang ne se fait pas attendre pour s'imprégner dans le orange, le bleu, le violet. « Je ne saurais dire si tu es folle ou bien trop bonne avec moi. » Un faible murmure, ses sourcils se froncent à la vue de la blessure qui peu à peu se veut moins virulente grâce à la dague. Celle qui aurait dû couper son cou, celle qui aurait dû signer sa fin si elle ne l'avait pas reconnu. Cette dague, c'est lui qui aurait dû l'avoir, c'est elle qui aurait dû le faire s'effondrer à terre. Pas elle. Oui, cette arme aurait dû. Dorénavant, c'est trop tard. « Je n'ai pas le choix, je vais devoir enlever le couteau. Je ne sais où il a traîné, néanmoins je ne peux pas prendre le risque de le laisser dans ta peau une minute de plus, elle pourrait s'infecter et je n'ose imaginer ce qui en résultera. » Une amputation serait la pire des possibilités, la plus réaliste aussi. Faire ceci de manière délicate équivaudrait à la faire gémir de tourment encore un bon moment, le faire rapidement par contre voudrait dire un cri de stupeur accompagné d'un possible malaise. Laquelle ? Que faire ? Sinbad le sait, Shéhérazade elle non. Se penchant un peu sur le lit il attrape ce qui semble être un coussin il lui tend jusqu'à ce qu'elle l'attrape sans broncher. « Je ne vais pas te mentir, tu risques de hurler, il vaut mieux pour nous que tu mettes ceci en bouche pour l'atténuer. » Elle s'y plie sans ajouter un son, parce que sinon, se faire avoir signifierait que cette future cicatrice aura été vaine, ce que tous deux ne pourraient supporter. L'instrument agissant comme isolant enfin porté à ses lèvres, la main du capitaine se pose sur le manche de la dague. Pas un regard à la reine, il ne faut pas qu'elle se doute de l'instant où il tirera, déjà bien inquiète il ne faudrait pas qu'elle l'arrête. Et Sinbad il attend jusqu'à presque deux minutes. D'un geste vif de la main, la lame aiguisée ressort aussi vite qu'elle est rentrée de la cuisse de de Shéhérazade qui ne peut réprimer qu'un braillement puissant. Là tout s'enchaîne, sans même penser au quelconque respect, au fait qu'elle appartienne à un autre, le tissu de sa robe vient à remonter. Il doit la voir cette ouverture pour mieux l'apaiser. Les muscles de la douce il les voit se crisper à travers l'épiderme, la dague tombe à terre pendant que de son autre main libre il baigne le tissu dans l'eau, l'essorant puis le posant sur cette peau marquée à vif. « M'est d'avis que tu garderas une cicatrice, tu n'es pas allée de main morte. » Abordant tout juste un sourire qui se veut tout sauf sincère et remplis de joie, il se sent d'autant plus coupable de cet évènement qui concrètement aurait pu ne pas arriver. Il a fallu que Sinbad arrive, qu'il vienne étaler du sel sur une égratignure sanguinolente. N'est-il donc bon qu'à ceci ? Offrir l'horreur à ses proches ? Lui faire faire des choses insensées pour lui ? N'est-il donc que la marionnette d'un démon divers faisant terreur à travers tout Fort Fort Lointain ? Qui est-il ? C'est bien ce questionnement qui le fait vomir. Qui est-il ? Shéhérazade est de ceux qui peuvent lui fournir une réponse dont il a peur de savoir la forme. Quoi ? Qui ?
Une goutte dans l'océan,
Une poussière insignifiante.
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FORT FORT LOINTAIN

Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight. 289254tumblrniuza7qYnz1qiyullo4250

⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
⊱ schillings : 851

⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight. EmptyMer 17 Sep - 2:13



sinbad, shéhérazade
la différence entre toi et moi c'est qu'moi j'compte encore les jours et qu'toi j'sais bien qu'tu les comptes pas

Le principe même d'avoir mal, c'est d'avoir mal à. Mal à la jambe, aux doigts, à la tête ou au bassin. Quand bien même la douleur est plus diffuse, on peut avoir mal au dos, ou avoir mal par là. Il est possible de n'avoir mal nulle part tout comme d'avoir mal partout. N'avoir mal que la nuit, que quand on se baisse ou se relève. Shéhérazade, elle, s'est souvent demandé où elle avait mal. Quand on le lui demandait, elle répondait aux personnes les plus proches d'elle que son cœur avait été brisé. En réalité, elle n'a jamais su répondre à la question. Elle s'est déjà écorché les genoux, mais ça n'était pas pareil. Elle a déjà eu des entorses aux chevilles et aux poignets de trop danser ou des migraines tard dans la nuit. Elle a déjà senti ses yeux piquer de les garder ouverts face au vent ou les pieds qui saignent de se faire à de nouvelles chaussures, mais cette fois-là, juste celle-là, elle ne savait pas. Aucune des douleurs qu'elle avait connu jusque là n'était du même genre que ce qu'elle pouvait ressentir. Quel genre d'écorchure ou d'entorse pouvait bien durer seize ans ? On ne s'empêche pas de manger et de dormir à cause d'une écharde dans le cœur. Elle a emprunté quelques livres sur la médecine et les maux, sur les maladies qui ne seraient présentes que dans sa tête. Pourtant, elle n'a ni peste ni choléra, et pourtant elle se sent mourir. Elle y viendra bien sûr, comme chacun d'entre nous, mais elle le sent. Le temps qui passe, qui s'écrase sur sa peau comme dans son corps. Elle ne se sent pas vieillir, pas vraiment, mais mourir. Quels sont les symptômes de la mort ? C'était peut-être ça, sa maladie, mais il lui semblait que si elle arrivait, c'était plus rapide, et si ça ne l'était pas ce devenait alors plus visible – et elle semblait être la seule à s'en rendre compte. Mais quel était son mal, si elle n'était pas malade ni plâtrée ? Il ne lui semblait pas avoir mal à en vérité, mais elle n'avait jamais entendu parler d'avoir mal, tout court. Elle était peut-être une visionnaire ou quelque chose de ce genre, allez savoir. Il lui semblait que tout venait de son cœur et tout y finissait, mais elle n'en était même pas sûre. Son palpitant était brisé, oui, mais pas seulement, Shéhérazade toute entière l'était. Chaque pas éparpillait un peu plus de ses éclats aux quatre coins du monde, la rendant impossible à reconstituer. Elle espérait que même à l'autre bout des mers, son cœur restait entier et qu'il lui reviendrait un jour, mais il ne venait jamais. Sinbad avait du le jeter comme on jette une bouteille.
Malgré la douleur constante de ce départ qui n'en finissait pas au fil des années, Shéhérazade était restée comme comateuse. Si elle pleurait ce n'était pas pour un bijou brisé ou des mots trop peu réfléchis de son mari, si elle pleurait ce n'était jamais pour autre chose que son marin envolé.
L'aimait-elle pour autant ?
Ça n'était même pas sûr.

La lame dans sa jambe lui arrachait bien sûr des plaintes et des larmes, mais ce n'était rien comparé à ce qui s'échappait de ses yeux quand elle y repensait, à avant. La blessure à sa jambe avait au moins le mérite de la faire réagir plus qu'habituellement, de lui faire prendre conscience que quand bien même elle mourait, tout n'était pas encore fait.
Elle regardait Sinbad la prendre dans ses bras et se blottissait doucement contre lui. Leur route ne serait pas longue avant qu'il ne la pose quelque part, alors elle en profitait. Son regard se laissait balader entre le visage du marin et le haut contre lequel elle posait sa tête. Son souffle était bien plus bruyant que d'habitude et elle essayait de le calmer, mais elle n'arrivait à aucun résultat. Elle portait doucement la min qui n'était pas fixée au manche de sa dague à sa bouche, essayant de faire moins de bruit, d'abord pour ne pas alerter quiconque trouverait malin de laisser traîner ses oreilles partout, ensuite pour ne pas déranger et paniquer Sinbad plus qu'il ne le fallait. Elle le regarda l'entraîner dans une chambre et se laissa poser sur le lit. Elle s'y était déjà retrouvé, dans une chambre avec Sinbad, mais la situation était autrement plus agréable. Le temps qu'il ramène de quoi éponger le sang et sortir la lame de sa chair, elle fermait ses yeux, tentant de se concentrer sur n'importe quoi d'autre que la douleur. Le matelas du lit s'affaissa un peu sur sa gauche, et elle devinait Sinbad qui s'y était assis. Je ne saurais dire si tu es folle ou bien trop bonne avec moi. Un rire trop léger pour la situation emplit doucement la pièce. Ils pouvaient, sans trop en faire, parler à voix haute sans craindre qu'on les entende, et entendre la voix de Sinbad de manière aussi claire lui faisait autant de bien que de mal. Probablement un peu des deux. On se refait pas, tu le sais bien. Elle lui jeta un regard nostalgique, pas sûre que cette phrase lui corresponde, à lui. Je n'ai pas le choix, je vais devoir enlever le couteau. Je ne sais où il a traîné, néanmoins je ne peux pas prendre le risque de le laisser dans ta peau une minute de plus, elle pourrait s'infecter et je n'ose imaginer ce qui en résultera. Elle aurait voulu répondre mais elle n'arrivait qu'à déglutir, quelque peu – énormément – effrayée par la douleur qui allait arriver. Elle aurait préféré qu'il la prenne en fourbe et fasse sans rien lui dire. Sa main lâche le manche de la dague et se tend pour attraper le coussin qu'il lui offre. Je ne vais pas te mentir, tu risques de hurler, il vaut mieux pour nous que tu mettes ceci en bouche pour l'atténuer. Elle se contentait de hocher la tête et plaçait ses deux mains sur le coussin, par-dessus son visage, attendant le bon moment pour s'étouffer volontairement. L'attente commençait à se faire longue et elle n'était pas loin d'ôter le coussin pour lui dire qu'elle aurait le temps d'y rester s'il continuait, mais la lame sortait rapidement de sa jambe. Ses muscles se crispaient, ses mains s'appuyaient fortement sur le coussin et ses doigts essayaient de s'y agripper, son dos se soulevait et sa jambe valide bataillait dans le vide sous la douleur. Shéhérazade étouffait autant que possible son cri, laissant au contraire ses larmes couler le long de ses yeux. Une fois la surprise passée, elle ôtait le coussin et jetait un regard inquiet à Sinbad. Le tissu de sa robe remontait jusqu'en haut de sa cuisse, et elle regardait son sauveur poser doucement le tissu trempé sur sa plaie en grimaçant. M'est d'avis que tu garderas une cicatrice, tu n'es pas allée de main morte. Je crois que ceux d'Afshin comme nous ne font rien à moitié. De toute façon, c'était ça ou - Elle s'arrêta dans sa phrase sans même penser à la finir. La seule idée de Shahryar au courant de la présence de Sinbad au palais lui foutait des frissons. Parfois on regrette, et puis d'autres fois... si quelqu'un peut comprendre que je n'ai pas eu le choix et que j'ai agi en écoutant mon cœur, sans penser aux conséquences – sans penser que je te demanderai de m'aider – c'est bien toi. Ce qu'elle disait ne lui semblait pas avoir de sens et elle se mélangeait entre sa blessure et le départ de son ancien amant. C'était terrifiant pour elle de penser que son cœur à lui avait choisi la mer plutôt qu'elle, mais il fallait s'y faire. Sa main se tendait vers son médecin de fortune et elle attrapait le tissu de ses habits entre ses doigts. Elle aurait voulu qu'il tienne sa main, mais elles étaient affairées à autre chose, alors elle se contentait de ça. Sinbad, je peux te demander quelque chose ? Même si elle n'était pas encore soignée, maintenant que la lame était sortie de son corps, il aurait très bien pu s'enfuir cette fois encore. Les plaies ouvertes qu'il laisse derrière, ça commence à être une routine. Et même s'il attendait qu'elle soit soignée et endormie, il finirait par s'en aller. Ce qui l'effrayait, c'était l'après. Elle cherchait son regard un moment, avant de demander plus timidement, la voix tremblotante.
Quoi que t'en pense, promet-moi que même si tu t'en vas, tu reviendras.
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⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight. EmptySam 20 Sep - 23:24




Shéhérazade et Sinbad
Who was it ? Someone I cared about very much.


Une blessure n'est rien. Une blessure est seulement faite pour faire office de présence, pour saigner, pour pleurer à la place de celui qui se retient de hurler. Une blessure ce n'est qu'une bêtise dans une existence. Une blessure, ce n'est qu'une blessure. Si sa définition change d'une personne à une autre, chez Sinbad, ça a le mérite d'être bien clair. Une blessure c'est bien plus qu'un morceau de peau qui saigne, une griffure dans les veines. C'est une histoire qui se raconte, une mésaventure qui se chantonne ou encore une crispation dans l'estomac. Une blessure ça raconte une vie. Une blessure ça parle bien plus qu'un homme. S'il pouvait se citer comme bon exemple, il le ferait, tout bonnement parce que c'est le cas. Sept galères sont marquées à vif sur son corps. Dans le dos réside le claquement d'un fouet, sur les bras les morsures des serpents, sur ses jambes des chutes qui ont failli lui coûter la vie. Une cicatrice vaut bien plus qu'un livre, se veut plus révélatrice sur une personne. Que doit-on dire d'une personne qui en est dévorée ? Qu'elle est inconsciente ? Qu'elle est propice à la bagarre ? Et d'une autre qui n'en a pas ? Qu'elle s'ennuie ? Ne fait rien de son existence si ce n'est s'affaler sur sa couche ? Les avis bien conçus sont toujours faux. Bien que le marin attire le conflit comme une maladie, il ne le fait pas exprès. A croire que certaines personnes naissent avec des facultés qui ne s'expliquent pas réellement. Sinbad lui serait plus apte à la souffrance physique, Shéhérazade quant à elle la douleur morale. Ils se complètent quelque part, tout en s'envoyant dans les roses royalement parce que c'est ce qui paraît le plus logique. Après tout, il est le seul, l'unique à l'avoir jeté dans ce tourbillon incessant qui empêche la princesse de dormir la nuit. Ses blessures à elle, elles sont invisibles, ont pris une place dans son coeur, des milliards d'aiguilles s'y plantent chaque matin, faisant un espoir le soir qu'elles s'arrêteront, en vain. Cette fois-ci pourtant c'est bien un saignement réel qu'il lui impose, elle en gardera des séquelles qui encore une fois porteront son nom. De quoi est-il fait pour être ainsi ? D'une quelconque masse ignoble de ténèbres ? D'une part inconsciente qui veut l'écraser au sol ? Il ne saurait le dire. Quand bien même il se pose la question avant de partir dans le beau monde de Morphée, il n'aura jamais sa réponse, elle la tuerait peut-être. Néanmoins, le corsaire aimerait en savoir plus, si sa peau ne témoigne pas d'une quelconque violence visible sur ses jambes du moins, il voudrait connaître ses maux, pouvoir les soigner d'un mouvement de main, grâce à une étoffe imbibée dans de l'eau claire. Sinbad, s'il le pouvait, il effacerait tout pour ses beaux yeux, disparaîtrait de son esprit pour qu'enfin elle puisse profiter d'une vie qui lui est sienne. S'imposer comme fardeau n'est pas ce qu'il voulait, encore moins hanter ses nuits cauchemardesques. Sinbad, il voudrait juste n'être qu'un silence à travers le vent. « Je crois que ceux d'Afshin comme nous ne font rien à moitié. De toute façon, c'était ça ou - » Ou se faire attraper par son mari qui concrètement, lui ferait couper la tête. Il s'en doute, en grimace, a de la peine intérieurement en sachant que tout ça, elle le fait pour lui et personne d'autre. Pourquoi est-il plus privilégié ? Il n'aime pas spécialement ce statut, en sachant que jamais il ne pourra lui rendre la donne. S'il en était capable, il lui hurlerait dessus, taperait sur sa tête pour qu'elle oublie radicalement ses traits. Pourtant, Septmers fait partie de la peau de Fildor, tout comme Fildor peut faire partie de la sienne. Ils sont irrémédiablement liés par une corde invisible. Pinçant sa lèvre inférieure tout en exerçant une légère pression sur le tissu immaculé, celui-ci perd bien vite de sa clarté en se mêlant avec le sang de la douce. « Parfois on regrette, et puis d'autres fois... si quelqu'un peut comprendre que je n'ai pas eu le choix et que j'ai agi en écoutant mon cœur, sans penser aux conséquences – sans penser que je te demanderai de m'aider – c'est bien toi. » Le langage des sentiments, celui du coeur. Paraît-il qu'il fait le bonheur de toute fille de bonne famille, que dans les histoires c'est grâce à l'amour que tout se termine bien. Ce n'est pas toujours le cas. Si Sinbad peut le comprendre, il n'empêche que de son côté, l'affaire est complètement différente. Il se veut plus maladroit, moins démonstratif quand il s'agit de le dire, ce n'est pas pour autant qu'il en oublie la sincérité, c'est juste qu'il a oublié comment faire. Il ne sait plus ce que ça veut dire. Aimer c'est quoi ? Aimer c'est qui ? Aimer c'est quand ? Aimer c'est un état d'esprit, c'est le corps qui panique, c'est l'onirisme constant. Jadis, c'était comme ça. Oui, avant. Maintenant, la réalité s'est imposée à lui, ne lui a pas laissé le choix.
L'amour, c'est les autres.
N'osant plus la regarder, il se concentre sur sa peau bronzée grâce au rayon du soleil difficile d'Afshin. Du plus loin qu'il s'en souvienne, du corps de Shéhérazade il n'en voyait jamais plus que son visage, ses bras, le bout de ses pieds. La pensée d'attendre le mariage le faisait rire, maintenant encore il pourrait rappeler le bon vieux temps tout en se bidonnant sur leur fougue d'adolescents. Inspirant un long instant, ses mains froides ne bougent pas de la zone atteinte. Elle n'a toujours pas fait de malaise, ce qui est bien rassurant. « Sinbad, je peux te demander quelque chose ? » Depuis le début de leurs retrouvailles, ce doit être la première fois qu'il entend son prénom sortir de sa bouche, avec l'accent si particulier des terres désertiques. La première fois, peut-être la dernière ? Fronçant un peu les sourcils, il ne répond rien de plus, de toute manière qu'il dise oui ou non, elle dira quand même le fond de sa pensée. C'est ça qu'il aimait chez elle, aller par quatre chemins n'était pas sa philosophie, tout comme Sinbad. Ils ne se perdaient plus dans les mensonges, se hurlaient à la figure si besoin, au moins l'abcès crevait pour laisser place à des jours meilleurs. « Quoi que t'en pense, promet-moi que même si tu t'en vas, tu reviendras. » Revenir. Revenir pour mieux partir. Partir pour mieux revenir. Déglutissant difficilement, il ne rétorque pas de suite, laissant un petit silence planer, comme une gêne que ni l'un ni l'autre ne peut dissimuler. Si ses yeux se concentrent sur l'ouverture écarlate, sa matière grise elle se contente d'une tout autre occupation. Sans chercher à s'attarder plus longtemps dans sa position, Sinbad se redresse d'un mouvement de jambes, s'approchant d'un meuble pouvant contenir de quoi faire pour l'aider dans sa tâche de soin. Il se met à fouiller sans aucune pudeur, tombant la première fois sur des vêtements, la seconde sur des accessoires et la troisième sur ce qu'il désire. Une aiguille, du fil, de quoi lui rabibocher la plaie profonde. C'est en se retournant qu'il est frappé par l'aura que dégage Shéhérazade. Les sensations d'antan refont un peu surface, l'emportent dans une nostalgie qu'il n'aurait plus jamais voulut recroiser. Le peu de lumière qui passe dans cette pièce, avec le minimum de bougies fait resplendir son visage bien que tâché par des larmes qui lui sont destinées. Le matériel entre les mains c'est après quelques secondes de tétanie qu'il se remet à genoux face à sa victime. « Je m'excuse encore pour les tiraillements que tu risques de sentir. » En quelques secondes le fil passe dans le trou de l'aiguille, se préparant à l'instar d'une bonne femme qui va recoudre les vêtements de son enfant trop actif. Lui c'est plutôt une réparation qu'il va faire. Pas des plus simples. Y'a des veines, des muscles, des os, une cassure qui lui rappelle à quel point tout se paie. Repassant ses doigts délicatement sur sa cuisse, il se débarrasse du linge, le remettant dans le récipient utilisé il y a quelques minutes plus tôt. Le plus compliqué se prépare. Une piqûre, une mine déconfite de Sinbad qui sait à quel point ce n'est pas plaisant de se faire retaper en vitesse, c'est qu'il n'a pas le choix. Pour son bien, un peu le leur aussi. Il n'aurait pas pu partir en la laissant dans un tel état. « Je pense que quoi que je veuille, nos chemins se recroiseront. Même après seize longues années, j'ai été guidé vers toi grâce à ce voleur de grands chemins. » Ce n'est pas une promesse, parce que ça l'effraie. Le marin n'apprécie pas forcément l'idée de murmurer des mots doux sous un arbre géant, tout en jurant qu'ils auront des marmots à élever, un dragon de compagnie et des tas d'autres choses. Parce qu'il y a des évènements qui ne se prévoient pas, des pulsions qui font de l'être humain une bête incapable de prédire ce qui pourra lui arriver. Promettre c'est dire je vais le faire, je peux le faire. Oh ce n'est pas qu'il ne le veut pas, c'est qu'il ne pourra peut-être pas. Ses balades en mer ne sont jamais de tout repos, d'une humeur à l'autre des vagues il peut voir ses petites habitudes basculer, jusqu'à qui sait provoquer sa perte. Lui faire un croix de bois, croix de fer équivaudrait à affirmer qu'il est immortel. « Tu sais que je ne peux rien te promettre Shéhérazade. Les vents ne sont pas toujours de mon côté, ne m'ont causé que des ennuis. Cependant et malgré ceci, j'essaierais de faire mon possible pour les braver. » Un petit sourire sur le visage, il continue sa besogne, reliant un épiderme à un autre, trouant, refaisant, tout en écoutant les plaintes coincées dans la gorge de la reine d'Afshin. « Au risque d'avoir une vision trop utopique des choses, j'espère vraiment qu'un jour je reverrais sur ton visage ton sourire d'antan. » D'un souffle cette parole traverse la pièce, un murmure pour ne pas réveiller ceux qui dorment plus loin, un espoir qui, il le sait, s'éteindra à priori bien vite. Comme s'il pouvait retrouver l'ancienne, comme si lui aussi pouvait revoir le vieux Sinbad. Ils ont changé, tous deux, qu'ils le veuillent ou non, il n'aura jamais la chance de recroiser celle qu'il avait quitté. Shéhérazade a été taillée dans la pierre la plus pure de Fort Fort Lointain, la plus rude aussi qui plus elle se frotte contre des obstacles, plus elle perd de sa splendeur. « Je... » Qu'il soupire tout en faisant passer l'aiguille d'un endroit à un autre, se rapprochant par la même occasion de plus en plus de la fin du travail. « Je suis conscient de t'avoir arraché quelque chose le jour de mon départ. Néanmoins, je ne souhaite pas que tu continues sur ce chemin, j'en ai déjà bien trop fait. Ton époux ne veut que ton bonheur comme moi je le voulais à l'époque, il faut que tu te laisses bercer par le présent, et non pas par ce passé que je t'ai tâché. » Tourner la page, virer de bord, faire enfin les adieux qu'ils voulaient, qu'ils auraient dû avoir. Ce doit être son plus grand regret, le fait qu'encore maintenant il soit un membre omniprésent dans ses pensées. Il veut en sortir lui, même si de son côté elle reste dans ses souvenirs, il ne veut plus de cela. Pas qu'elle se blesse pour lui. Pas qu'elle pleure pour lui. Pas qu'elle se rende malade. Pas qu'elle arrête de respirer. Et voilà, c'en est terminé. Le fil passe entre ses dents pour le casser, le résultat n'est même pas trop laid quand on y regarde plus attentivement. C'est à nouveau qu'il attrape un autre morceau de tissu, cette fois-ci sec et bien lavé, il le pose alors sur la peau tailladé solennellement. Une blessure. Une blessure au nom de quoi ?
Au nom d'un lâche qui s'en est allé.
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Shéhérazade Fildor
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Shéhérazade Fildor

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⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight. EmptySam 27 Sep - 0:38



sinbad, shéhérazade
la différence entre toi et moi c'est qu'moi j'compte encore les jours et qu'toi j'sais bien qu'tu les comptes pas

Aussi bête que ce soit à dire, il avait toujours semblé à Shéhérazade que le Destin, ça existait. Par destin, j'entends le fait que tout soit écrit. Que même en déplaçant des montagnes, nul ne peut empêcher quoi que ce soit d'arriver. Le contrôle que l'on croit avoir, ça n'est rien, pas assez pour être réel, Shéhérazade elle en est sûre : comment expliquer sinon que chacun soit destiné à mourir ? La manière dont ça arrive, c'est le maximum de contrôle que l'on ait. On peut en finir soi-même, demander à quelqu'un ou en subir la décision. Et puis parfois, quand on est pas assez rapide à choisir, le destin choisit à notre place. Il faut bien que les dés soient lancés à un moment.
Sa naissance, sa condition bien plus qu'aisée jusqu'à la couleur tranquille de ses yeux. Son premier amour, la perte de celui-ci, son chagrin interminable. Le massacre du sultan, son mariage, sa mythomanie grandissante. Tout est écrit. Personne n'est plus qu'un gros bocal sur lequel quelconque divinité met une étiquette. L'adulé. La transformée. L'absent. L'orpheline. L'imposteur. La battante. Le filou. La forte. L'apprenti.
L'abandonneur. L'abandonnée.

Pour la première fois, le destin perdait la main, le bocal se brisait peut-être, mais Shéhérazade avait le choix; non pas de sa vie, mais de celle d'un autre – et quel autre. Le légendaire. Il l'était bien devenu. Le principe d'une légende, c'est qu'on n'est pas sûr de ce qui est réel et ce qui ne l'est pas, de ce qui est arrivé et ce qui n'est qu'un fantasme. Le temps avait passé, et le récit du marin devenait une légende. Le grand Sinbad. Le beau Sinbad. Sinbad le fort, le glorieux, le marin. Elle avait beau la raconter, Shéhérazade n'était plus sûre elle-même. Des fois, elle se demandait.
Sinbad, qui était-il ? C'est elle qui racontait le mieux sa légende, avant qu'il en soit une. Mais, et maintenant ? Le grand, le glorieux, c'est celui qu'elle a connu, avant. Maintenant, elle ne voit plus de Sinbad que le lâche, celui qui a fui, celui qui ne regarde même pas, celui qui n'entend pas pleurer, celui qui ignore jusqu'à son nom crié à la mort. Sinbad, il a rien de glorieux. Sinbad, il a rien d'un vainqueur. Si quelque chose dans son histoire est légendaire, c'est sa réputation, pas lui. Le pire dans l'histoire, c'est que c'est celle qui y croit le moins qui en fait le récit. C'est de sa bouche que l'on entend les supposées aventures de Sinbad le marin, c'est de sa bouche que l'on entend les noms et les combats, les descriptions de chacune des sept mers et jusqu'aux trésors amassés. Mais Sinbad, il gagne pas. Sinbad, il tue, Sinbad, il vole. Comme il tue les espoirs et vole les rêves. Comme il tue l'avenir et vole le cœur. Sinbad n'a rien d'un héros, non. Et aujourd'hui, c'est elle qui avait la main sur sa vie, à lui.
Elle aurait voulu, l'étriper, le découper, le faire torturer, le voir pleurer de douleur, le voir supplier d'arrêter comme elle a pu supplier le ciel brûlant d'Afshin de l'épargner – en vain. Comme elle a pu implorer la mer déchaînée d'Afshin de se calmer – en vain. Et pourtant, elle avait sauvé sa vie. Elle avait eu le choix, la princesse. Il aurait pu y passer, ils auraient pu la venger, tous, lui faire payer pour les seize années et les suivantes. Au fond, Shéhérazade, elle avait peut-être pas tant le choix que ça. C'était peut-être écrit, ça aussi. Que celui qui brise une vie et s'enfuit ne doit pas s'enfuir pour rien. Si c'est en partant qu'il l'a cassée, s'il y reste là, aujourd'hui, elle le sentira, qu'elle s'est brisé pour rien. Elle le sentira, qu'on l'a gâchée pour pas assez. Shéhérazade, elle fuit pas, elle sait pas faire, c'est pour tenter mieux ailleurs qu'on s'enfuit, c'est celui qui tente qu'on doit récompenser. On ne peut pas faire de clafoutis sans œuf, c'est bien connu. Shéhérazade, c'est qu'une étape pour mieux bondir. Pour mieux le sauver et lui donner une raison de continuer, de s'enfuir encore plus loin et d'étendre les légendes encore plus. C'est peut-être ce qui est marqué, sur son bocal, finalement.
Je m'excuse encore pour les tiraillements que tu risques de sentir. Sous les coups d'aiguilles dans sa jambe, Shéhérazade reprenait le coussin et le serrait entre ses dents, préférant sentir les larmes rouler en silence sur ses joues à s'entendre sangloter comme plus tôt. Je pense que quoi que je veuille, nos chemins se recroiseront. Même après seize longues années, j'ai été guidé vers toi grâce à ce voleur de grands chemins. Guidé, tu parles. Sinbad, il revient pour mieux partir. Chaque joie amène une peine, et elle sentait que chaque fois qu'elle le verrait la joie serait plus grande, et chaque fois qu'elle le verrait s'en aller la peine l'inonderait. Mais c'est pas ce qu'elle voulait entendre, Shéhérazade. Elle le connaît encore un peu, Sinbad, il sait toujours pas promettre et être sûr. Mais c'est pas ce qu'elle voulait entendre. Tu sais que je ne peux rien te promettre Shéhérazade. Les vents ne sont pas toujours de mon côté, ne m'ont causé que des ennuis. Cependant et malgré ceci, j'essaierais de faire mon possible pour les braver. Il n'y a pas que contre lui que les vents s'acharnent. Shéhérazade sentait aussi depuis quelques temps que les mouvements dans l'air la poussaient petit à petit vers le bord de la falaise. Au risque d'avoir une vision trop utopique des choses, j'espère vraiment qu'un jour je reverrais sur ton visage ton sourire d'antan. Sans pouvoir se retenir et malgré le coussin, la princesse éclata en sanglots. Son sourire, il aurait pu le voir tant qu'il voulait. Il l'a eu chaque jour pendant des années, il ne lui fallait rien d'autre à elle que les bras du marin pour l'entourer et son sourire brillait. Je... Je suis conscient de t'avoir arraché quelque chose le jour de mon départ. Néanmoins, je ne souhaite pas que tu continues sur ce chemin, j'en ai déjà bien trop fait. Ton époux ne veut que ton bonheur comme moi je le voulais à l'époque, il faut que tu te laisses bercer par le présent, et non pas par ce passé que je t'ai tâché. Le travail de couture se termine et sa jambe est recouverte d'un nouveau tissu. Shéhérazade le fixe, l'air vide, en se calmant un instant comme elle peut. Ignorant le tissu et le fil qui tire fort sur sa peau, la princesse se redresse et se met à genoux sur le lit. Ça pique et ça fait mal, mais elle préfère ignorer que se plaindre. Elle s'appuie d'une main sur la jambe de Sinbad, y laissant tomber quelques larmes au passage, et se baisse pour ramasser la dague tombée plutôt, encore imprégnée de son sang. Elle l'essuie rapidement sur le bord de sa robe – on se demande encore pourquoi –, se redresse et se rassoit, sa jambe affaiblie pendant dans le vide, au bord du lit. Elle ne regarde même pas Sinbad, juste la lame, mais tend le cou. Elle n'est pas bien visible, sa cicatrice, quand on ne sait pas. Mais elle est là, de la base de son cou jusqu'à sous son menton. Elle renifle une fois ou deux, avant de reprendre, enfin calmée. Tu vois, combien mon mari m'aime, Sinbad ? Elle sourit un instant, bougeant la dague entre ses mains, essayant de capter le moindre rayon lumineux qui la captive. Le sultan a eu une première femme, il y a plus de dix ans, bien avant d'accéder à sa position actuelle. Probablement la femme la plus belle, intelligente et rayonnante de tout Afshin, mais chacun a ses défauts et ses démons, et il vint un jour où il l'a découverte avec un autre. Ne réussissant pas à surmonter son chagrin et sa colère, le sultan – que l'on sait excessif – fit exécuter son épouse, et décréta que toutes les femmes étaient les mêmes. L'année qui suivit, il épouse chaque matin une jeune vierge, et lui trancha la gorge chaque soir. Tu as bien du entendre cette histoire quelque part. Elle essuya à nouveau la lame, sur les draps du lit cette fois. Le sultan de cette histoire dort dans la pièce voisine. Je n'échappe pas à la règle, et tu vois, cette dague... Elle la leva doucement dans les airs, l'observant attentivement sous toutes les coutures. C'est exactement la même que celle qui a coupé des dizaines et des dizaines de gorge. C'est peut-être même celle dont il s'est servi – c'est lui qui m'a offert celle-ci. Enfin, elle daigna relever le regard vers Sinbad. Shéhérazade n'avait nul droit de se plaindre de sa condition, et ne le faisait pas – ni de son mari d'ailleurs, qui la traitait avec une grande affection depuis la fin des mille et une nuits –, mais il y avait des vérités qu'il fallait voir telles qu'elles étaient. Shahryar n'aime pas, Sinbad. Shahryar possède et expose comme des trophées tout ce qu'il a, jusqu'à son épouse. Elle monta encore un peu son regard, jusqu'à croiser celui de Sinbad de plein fouet. Elle sentait toujours des larmes rouler, bien moins souvent cependant, et ne pensait plus vraiment à les retenir. N'essaie pas d'imaginer ce qu'est ma vie, Sinbad. Elle lâcha un petit rire nerveux qui la fit presque sursauter. Je suis plus sûre de toujours en avoir une. On peut recoller les morceaux d'un vase et d'un cœur, mais des éclats partent en bon nombre sous les meubles au moment de l'impact. Le verre même reconstitué sera rayé et bien plus terne. Si tu trouves un éclat au fond des mers, pense à me le ramener. La vie, c'était avant, la vie, c'était lui, c'était Sinbad. C'était peut-être qu'un amour de jeunesse, mais Shéhérazade ne pouvait pas tourner la page, Shéhérazade ne pouvait pas se défaire de cette paire de pupilles émeraude qui la regardaient autrefois avec tant d'amour. Tu ne connais pas mon époux. Je ne suis même pas sûre du fait que tu me (re)connaisse, à vrai dire. Je suppose que nous avons tout les deux changé – pas forcément pour le mieux, je te l'accorde. La princesse saisit plus fermement le manche de la dague, la plaçant au-dessus de son autre main. Celle qui passait tendrement dans ses cheveux, avant. Je sais bien que rien n'est et ne sera plus jamais comme avant, Sinbad. Soyons clair – je n'attends de toi aucune aide, aucune demande en mariage. Je ne te demande rien, pas même de te souvenir de mon nom demain. Tu peux m'oublier si c'est ce que tu veux, si ça peut t'aider à penser que je t'oublierai aussi, c'est à ton bon vouloir. Elle abaisse doucement sa dague, le regard bien durci, sourcils froncés, effleure la peau de son autre main du bout de la lame. Je ne te demande qu'une chose, considère ça comme un cadeau d'adieu si ça peut t'aider, je n'attends même pas de la sincérité de ta part pour cette fois. Même si tu n'y crois pas, même si tu ne le prévois pas, promet-moi que tu reviendras. Elle appuie un peu la lame, juste assez pour faire une petite marque dans sa peau, si minime qu'elle sera partie dans quelques minutes. Je jure que je ne chercherai même pas à te retrouver, si tu le veux. J'attendrai, quitte à croire que tu ne pourras honorer ta promesse qu'après ma mort. Shéhérazade déglutissait difficilement, mais elle ne pleurait plus. Il arrive toujours un moment où l'on est trop triste pour pleurer, trop énervé pour hurler. Trop lassé pour continuer à vivre et être censé. Elle le redoutait, oui, mais elle n'hésiterait pas une seconde à se transpercer et la main et la jambe s'il refusait même de lui mentir. Shéhérazade a laissé sa vie derrière il y a bien longtemps, elle n'a plus grand chose à perdre si on la lui arrache une seconde fois sans espoir de jamais la retrouver.
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FORT FORT LOINTAIN



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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight. EmptyDim 28 Sep - 16:55




Shéhérazade et Sinbad
Who was it ? Someone I cared about very much.


La nuit laisse place aux horreurs, la nuit laisse place à l'infamie, la nuit c'est le moment dans vingt-quatre petites heures qu'on aime le moins. Chez les mômes, on sera plus dans une optique à se cacher sous la couette du vilain croque-mitaine, se disant que oui, un ridicule morceau de tissu peut nous sauver la carcasse. Chez les adolescents on voudra au contraire jouer de la montée de la lune pour sortir, se bourrer la figure dans une taverne et apprécier le levé du soleil. Quant aux adultes ? La nuit peut avoir diverses significations chez eux. Chez beaucoup c'est l'instant charnel, chez d'autres c'est le moment fascinant où les prunelles se perdent sur un ciel agrémenté de petites loupiotes propices à l'onirisme. La nuit c'est noir. La nuit c'est bleu. La nuit c'est des tas de couleurs qu'on aime pas, la nuit ça fait perdre un peu la raison. La preuve en est de cette situation qui ne fait s'aggraver au fil des minutes, à vrai dire, Sinbad n'aurait jamais pensé qu'elle puisse aller aussi loin dans la représentation de son amour passé. Jamais. Il n'aurait jamais eu la sottise de se dire qu'il allait devoir la soigner dans une chambre gigantesque. Sinbad ne se disait même rien en début d'après-midi. Retomber sur Shéhérazade, c'est un peu comme lancer du sel sur une plaie déjà purulente qui continue de dégouliner, suinter jusqu'à outrance. C'est de la douleur, du bien comme du mal, un rappel à la réalité qui crève la gorge avec deux mains invisibles, on se souvient des erreurs, on se remémore les joies et surtout on oublie pas. S'il y a une chose que le marin doit regretter, ce doit être de ne pas pouvoir gérer les images qui passent dans sa tête, c'en est insupportable, presque suicidaire tout bonnement parce que ça le jette dans une marée de sentiments incontrôlés. Et ça, Sinbad, il aime pas. Non pas qu'il apprécie contrôler les autres, mais quand il s'agit de sa personne, il ne supporte pas se faire avoir par des sensations éphémères qui ne durent pas dans l'éternité, bien que celles-ci lui prouvent généralement que c'est le contraire qui se déroule, il a du mal à l'avaler. Pilule amère qui ne soigne même pas ses maux, encore moins les cicatrices qui parcourent son corps de manière irrégulière. Shéhérazade elle lui fait un peu cet effet, celui de pas pouvoir se contrôler, même si les apparences s'avèrent plus que trompeuses. Après ses paroles, elle change de visage, malgré les larmes qui se mettent à sécher sur ses joues légèrement creuses. Elle bouge, les mains de Sinbad retombent sur ses propres genoux, il n'a pas changé de position, sa cape s'est étalée sur le marbre gracieusement et ses genoux se mettent à geindre qu'il devrait se redresser. Pour son plus grand déplaisir, elle attrape la dague, il ne pipe mot tout bonnement parce qu'il n'y a plus rien à dire. Il devrait partir. Oui, c'est ce qu'il devrait faire, filer par la fenêtre à l'instar d'un voleur qui a bien fait son travail. Amusant de se traiter de pillard, en sachant qu'il lui a rendu le bijou qui les a lié des années durant. Il revoit tout, refuse à la fois, secoue légèrement ses boucles brunes, repose son attention sur la belle et bon sang, la voilà qui passe la lame sous son cou, faisant briller grâce à l'astre lunaire, le métal. « Tu vois, combien mon mari m'aime, Sinbad ? » C'est une histoire qu'elle lui chantonne, un sourire pauvret sur la figure. Ses sourcils se froncent, ses yeux tentent de voir ce qu'elle essaie de lui montrer. C'est avec stupeur qu'il découvre une trace bien ciselée sur son cou, à peine visible quand on y porte pas un intérêt particulier. Un frisson lui traverse l'échine, lui électrise le corps entier. Oui, il peut voir à quel point il l'aime. Oui, il peut admirer les dégâts de son voyage. Oui, dorénavant il s'en veut encore plus. Son estomac se tord à nouveau, faisant un sac de noeuds semblable à des cordes difficiles à défaire. Qu'est donc son but ? Récupérer son premier amant ? Le faire crever dans des larmes de regrets ? Sinbad, il y comprend plus rien. Le temps se rattrape plus, le temps il est derrière, même s'il ne fait que les rattraper et les tabasser. Veut-elle lui offrir le même sort qu'il lui a imposé ? Si elle savait, si elle se doutait que les pensées de Sinbad se tournaient derechef vers elle au début de ses aventures, elle n'agirait peut-être pas ainsi. Il ne sait pas, plongé dans le doute, sa presque bonne humeur s'efface, laissant place à des traits fades qui hurlent à l'inquiétude. Son petit conte ne fait qu'un tour dans sa tête, il peut en retenir l'essentiel, y compris épouser le matin, tuer le soir, une folie meurtrière sans précédent. Qui est-il pour juger son époux ? Lui aussi a bien transgressé les règles de bienséance pour survivre. Sauf que ce Shahryar ne fait pas ça par besoin, juste par une colère qui n'arrive pas à s'éteindre. « C'est exactement la même que celle qui a coupé des dizaines et des dizaines de gorge. C'est peut-être même celle dont il s'est servi – c'est lui qui m'a offert celle-ci. » Des circonstances macabres dans un palais qui paraît propice à la fête, aux onguents épicés et aux couleurs criardes. Sans en comprendre l'origine, le marin se redresse comme rebuté par cette vision violente, pourtant, il a vu pire. Il a vu ses hommes se faire dévorer, d'autres se faire éventrer et beaucoup se faire décapiter. Cependant, c'est de Shéhérazade dont on parle, non pas d'un homme inconnu qui bien évidemment aura quand même eu droit à sa place dans l'esprit de la légende. Shéhérazade c'est décuplé, Shéhérazade ça le touche en plein milieu du coeur, et ça pisse le sang à l'intérieur, ça dégouline, ça chauffe comme ça peut refroidir. Le temps de compréhension lui permet de ne pas se jeter au cou de son époux pour lui faire comprendre son malheur. Inspiration, expiration, inspiration, expiration, avec lenteur qui plus est pour bien faire passer l'air dans les veines, pour mettre à part cette désolation. « Shahryar n'aime pas, Sinbad. Shahryar possède et expose comme des trophées tout ce qu'il a, jusqu'à son épouse. » Arrête, qu'elle arrête, qu'elle arrête, arrête, arrête. C'est cet unique mot qui vient à tanguer d'un bout à un autre de sa matière grise qui surchauffe. Qu'elle arrête. Qu'elle arrête, maintenant, tout de suite, qu'elle stoppe son train infernal, qu'elle cesse de le faire souffrir une seconde de plus. Que peut-il faire de toute manière ? Revenir des années plus tôt ? Les erreurs se font, c'est le principe même de l'existence qui ne peut se contenter d'une partie simple, il y a toujours des complications. Peut-être avait-il trop promis à cette belle princesse qui voyait tout son futur avec l'adonis aux rêves persistants. Et là, c'est la goutte de trop.
Allez coupe que ta douleur se vide.
Toujours les sourcils fermement froncés, les traits sur le visage de Shéhérazade sont bien trop durs, capable visiblement de changer d'humeur très rapidement, sa main peu sûre passe sur sa nuque, la serrant, puis la desserrant. Une manière comme une autre d'évacuer la nervosité ambiante qui grimpe en flèche. Coupe, coupe, coupe, c'est ça qu'elle veut. Coupe, coupe, coupe, mettre un terme à ces jours bourrés d'une agonie innommable. Coupe, coupe, coupe, ce n'est pas Sinbad qui l'empêchera d'arrêter cette mascarade risible dans le mauvais sens du terme. « Je jure que je ne chercherai même pas à te retrouver, si tu le veux. J'attendrai, quitte à croire que tu ne pourras honorer ta promesse qu'après ma mort. » On se pousse à bout jusqu'à ce qu'on chouine, on se pousse à bout jusqu'à ce qu'on explose. Une promesse, c'est ça ce qu'elle veut, en échange de quoi elle pourrait vraisemblablement lui garantir de continuer à respirer. A son tour, le capitaine vient à avoir des traits se rapprochant à de l'énervement, pas assez pour qu'il crie, juste assez pour que d'un mouvement violent il arrache l'arme de la main de son premier amour, le jetant la minute d'après dans les airs, jusqu'à ce qu'il atterrisse pointe nette contre un tableau. Dos tourné à la blessée, Sinbad jette un coup d'oeil désintéressé au plafond qui s'étale en profondeur. C'est tout ce qu'elle veut ? Ce cirque pour une promesse ? Lui qui est prêt à tout comprendre, n'arrive plus à discerner le bien dans son geste qui aurait pu lui couter une effusion sanguine digne d'un spectacle funèbre. Boum, boum, boum, le tintement de son coeur qui frappe lui donne mal au crâne. Mains jointes et d'une voix presque acerbe, il ajoute. « Bien, si tel est ton désir de vouloir te noyer dans des illusions, alors soit. » C'est le chagrin qui cause à sa place. Pourquoi est-il victime d'un tel attachement de sa part ? Serait-il prêt à son tour de poser son sabre sur son poignet pour faire naître l'effroi ? Il n'en a pas la moindre idée, ne veut même pas savoir s'il est possible qu'il puisse tomber aussi bas. Déception ou encore frayeur de savoir que l'attachement de Shéhérazade est beaucoup trop puissant au vu des situations qui se sont enchaînées, il ne la hait pas elle non, c'est lui qu'il hait au plus profond de son âme. Pourquoi exister quand on est coupable d'une aussi grosse décadence ? Le bruit de ses bottes résonne un peu dans la pièce, il avance d'un pas modéré vers le balcon, puis s'arrête juste devant. Maintenant dans son horizon c'est le manteau brillant qui lui offre un peu de répit, juste un minimum, même le courage qu'il n'a pas pour balancer ces quelques mots. « Je te le jure et que la lumière lunaire en témoigne, si ceci peut te faire plaisir. » Il pue le faux à plusieurs mètres, il n'arrive pas à se croire. Promettre c'est trop. Promettre c'est tout. Promettre c'est casser donc faire pire que ce qui était convenu à l'origine. Sinbad au fond il est capable de beaucoup pour les gens qu'il aime, il peut soulever des montagnes, faire le sale boulot à la place d'autres, réconforter comme il peut, oui, il peut faire beaucoup Sinbad Septmers, sauf ce qui lui est impossible. En l’occurrence, Shéhérazade veut en plus de la lune, les étoiles et l'espace entier, ce qu'il ne pourra jamais lui offrir sur un plateau d'argent. Il lui avait offert son amour durant un temps, n'était-ce donc pas suffisant ? Est-ce le poids des années qui n'a fait qu'agrandir sa soif de désespoir ? Plus un regard pour elle, plus un contact parce qu'il le sait, ça le mettrait à terre. « Si je puis me permettre, ce n'est pas en agissant ainsi que tu panseras tes fêlures. Néanmoins, il est vrai, qui suis-je pour te dire ça ? Pas ton tortionnaire à priori, ou du moins, pas le pire. » Son agissement dépasse la bienséance, comme si à son tour il cherchait à lui rendre ce qu'elle vient de lui imposer. « Je t'ai aimé oui, une part de moi continuera probablement à me rappeler que je ne me déferais jamais totalement de cette émotion à ton égard. Pourtant, ce n'est pas cette image de toi que je veux garder, si je suis fautif d'une bonne partie de ton malheur, toi aussi tu as ta part d'erreur. » Shéhérazade aurait pu se relever, aurait pu être forte. Non, elle a préféré la fuite, ne pas se battre contre les affres d'une passion qui aurait pu les relier jusqu'à la fin. Sa respiration a du mal à se frayer un chemin dans sa gorge, malgré le vent frais qui tape furtivement sur ses joues, il pose un pied sur les ridicules escaliers qui mènent au balcon, puis un autre, jusqu'à être à l'extérieur ou ce qui semble l'être, lui délivrant un beau paysage, Afshin sous l'influence des ténèbres. Qu'elle le suive, qu'elle ne le suive pas, mais surtout qu'elle évite de raviver le feu du scepticisme, auquel cas il pourrait lui renvoyer un retour de flamme dont elle ne se remettrait pas. S'il a changé ? Oui. Si elle a changé ? Oui. Et ils s'éloignent l'un de l'autre progressivement, ayant préféré des chemins qui ne peuvent plus se croiser. Du pouilleux à la bourgeoise, de l'aventurier à la craintive, de la fragile à celui qui subit. Qui a laissé qui ? Qui a fait quoi ? Shéhérazade s'est engouffrée dans des abysses seule, comme Sinbad a pu le faire le jour de son départ et il ne reste du passé qu'une bougie que nul ne peut atteindre. Je te le jure dans le noir. Je te le jure à l'aveuglette.
Je te je le jure, même si je suis l'incarnation du mensonge.
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FORT FORT LOINTAIN

Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
⊱ schillings : 851

⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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☾ when sooner or later it's over, i just don't wanna miss you tonight. EmptyMer 8 Oct - 20:27



sinbad, shéhérazade
la différence entre toi et moi c'est qu'moi j'compte encore les jours et qu'toi j'sais bien qu'tu les comptes pas

Les yeux de Shéhérazade se ferment, lentement. Elle se sent partir – c'est pas comme la mort, c'est pas comme après ne pas avoir dormi plusieurs nuits d'affilée. C'est un peu plus doux, c'est comme s'endormir dans de la soie, c'est comme s'endormir dans du coton. Shéhérazade sent l'arme lui glisser entre les doigts, sent l'énervement comme la tristesse dans la voix de son ancien amour. Elle le connaît trop bien, même maintenant qu'il a changé. Elle peut le savoir, quand il est heureux, malheureux, énervé ou dangereusement calme. C'est peut-être l'amour qui lui donne des pouvoirs, elle n'en a pas la moindre idée, mais ça ne semble pas partir aussi bien que du feutre sur sa peau. Et pourtant Shéhérazade frotte et frotte encore à s'en crever les bras, c'est toujours la même chose. Rien de Sinbad ne s'efface, ni ses rires ni ses pleurs, ni ses sourires ni ses malheurs. Une petite partie de lui est peut-être resté avec elle sans qu'elle s'en rende compte, et ça lui semble fou d'avoir du attendre seize ans pour s'en rendre compte. Même seize ans plus tard, même dans les pleurs et dans une marre de sang, Sinbad et Shéhérazade ne sont pas des inconnus, pas même des connaissances. Seize ans qu'elle craint qu'il ne se souvienne même plus de son prénom, seize ans qu'elle est effrayée qu'il ne se rappelle plus de rien. Et pourtant Sinbad est là, et pourtant Sinbad revient. Comme un aimant un peu abîmé, qui s'est perdu en chemin. Il revient, toujours, avec ou sans promesse, même si ça n'est que pour un regard lancé de loin dans une foule.
La gorge de la princesse se serre comme si elle ne pouvait même plus attraper l'air dans ses poumons, elle s'étouffe sous ses certitudes qui s'effondrent. Elle en était si sûre, de ses bases. Non, il ne reviendra pas. Oui, il est mort. Son cadavre peut-être bouffé par les requins ou les sirènes et ses marins qui pleurent au-dessus. Oui, il l'a oubliée. Non, il n'y pense plus jamais. Tout au plus un vieux croquis abîmé dans un coin de sa tête, un auquel il ne repense jamais. Et pourtant il lui a ramené le collier, et pourtant il espère revoir jusqu'à son sourire. Shéhérazade rit doucement, presque inaudiblement, de son idiotie. Shéhérazade s'en veut de n'avoir aucun autre spectacle à offrir au marin qu'une reine qui ne sait plus que se blesser pour avoir ce qu'elle veut. Elle aurait voulu lui offrir un beau sourire et des gâteaux, si elle l'avait su de retour, probablement lui donner un joli luth et danser pour lui. Si elle avait su, Shéhérazade se serait faite belle. Les larmes, c'est loin d'être le bijou qui lui va le mieux. Shéhérazade aurait voulu lui rendre celle qu'il a laissé plutôt que celle qu'elle est devenue, peu importe lequel du Sinbad qu'elle a connu ou qu'il est devenu elle aurait eu face à elle. Lentement, Shéhérazade voit le fantôme de ses souvenirs se tourner et s'éloigner. Elle, de son côté, se laisse tomber. Elle ne contrôle plus ni ses bras ni ses jambes, et sa tête st déjà partie bien loin, au fond des mers. Il faudra qu'elle songe à aller la pêcher. Elle sent sa coupure la lancer et la brûler un peu, elle sent son dos qui craque pas très harmonieusement quand elle essaie de bouger trop vite. Ses yeux se closent de plus en plus souvent, de moins en moins rapidement. Shéhérazade sombre, mais celle fois c'est joli. Sinbad était là, après tout – Sinbad n'est pas mort. Ça lui déchire le cœur dans du papier bulles, elle sent tout qui éclate mais ça sonne plutôt bien. C'est une symphonie cassée d'un compositeur oublié il y a longtemps, le genre qu'on fait plus maintenant mais qu'on regrette amèrement.
La princesse n'est plus qu'un amas de chair et d'os, allongé sur le lit comme si elle y passait la dernière de ses nuits. Ses poings se serrent autant qu'ils le peuvent sur le bijou qu'elle a retrouvé une ou deux heures plus tôt, et Shéhérazade sourit – il est là, son sourire. Moins présent qu'avant, mais toujours là, et Sinbad ne se tourne plus pour regarder. Bien, si tel est ton désir de vouloir te noyer dans des illusions, alors soit. Oh, Shéhérazade n'a jamais été bien compliqué. Elle ne veut pas la lune en vérité, bien loin d'être capricieuse. Elle se noierait bien dans n'importe quoi, dans ses larmes comme dans une eau dorée s'il le fallait, pourvu que ce soit assez profond pour qu'une fois sortie, elle soit plus vivante encore qu'avant. Je te le jure et que la lumière lunaire en témoigne, si ceci peut te faire plaisir. La lune, elle en a un croissant étiré sur le visage. Ses joues sont un cimetière de larmes mortes, mais c'est toujours mieux qu'un torrent qu'on arrête pas.
Les dernières paroles de Sinbad pourraient sonner comme un adieu si elle n'avait rien comprit, mais elle rouvre les yeux et distingue encore sa silhouette, ça le suffit. Elle ne distingue plus un mot d'un autre, son esprit s'emmêle trop vite et elle a de la buée devant les yeux. Elle se sent partir dans le coton, oui. Son somnifère, c'est le sang et les larmes. Son anti-douleurs, c'est une boîte à souvenirs, un coffret à souvenirs qu'on a rouvert violemment, mais refermé avec délicatesse. Elle se sent un peu comme malade, entre la nausée et la maladie d'amour, sans que ce soit aucun des deux – et si elle vomissait, ce serait d'autres histoires. Et si elle dégueulait jusqu'à Sinbad, ce serait une rivière de lettres ouvertes. Des Je m'excuse, moi aussi, des Je m'en veux. Des Tu n'y es pour rien, des Pardon d'avoir changé auxquels elle en est sûre un « Cesse de t'excuser » ferait écho. Shéhérazade ne voit pas du noir en s'endormant, mais un parterre d'étoiles aussi brillantes que des joyaux sur lequel danser sans s'arrêter, un air de luth en arrière fond. C'est peut-être ça, la mélodie du passé.
Elle ne l'a pas vu partir, c'est tout ce qu'il lui importe. Et sans être sûre de l'avoir dit ou seulement pensé, une dernière fois avant de partir avec Morphée, La voix de Shéhérazade s'élève – et si elle ne parlait qu'en sanglots, cette fois c'était presque une chanson. Merci.

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