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barthélemy Ω i awoke suddenly in the path of a lightning bolt


FORT FORT LOINTAIN

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barthélemy Ω i awoke suddenly in the path of a lightning bolt EmptyLun 27 Oct - 4:30




Barthélemy et Rouge
la vie c'est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit

Dans la lumière on ne voit rien. La lumière c'est l'aveuglement. C'est quand le soleil brille si fort que nos yeux se plissent et ne peuvent y voir quoique ce soit. La lumière c'est cette petite chose si rare de nos jours que l'on cherche tous désespérément. Courir après un rayon, une paillette, une étincelle. La lumière c'est ce qui réchauffe le cœur. C'est ce qui fait partir les cauchemars, ce qui les éblouit si fort qu'ils se transforment en poussière d'étoile. La lumière c'est ce que l'on désir tous secrètement, même le plus sombre des corbeaux veut se faire colombe quand le temps est propice aux roucoulements. Quand les gens chantent et que les enfants dansent, que les vieillards rient de bon cœur et que les gens se font la cour. La lumière c'est cette chose qui donne naissance. Une infime particule, un son de flûte. Oui c'est peut-être ça la lumière qui fait vivre ; un son de flûte. Le plus beau chant de l'orchestre, le soliste de toute composition. Ça devait être ça. La lumière. Un frôlement d'aile d'oiseau sur le cœur, un battement plus léger que le vol d'un papillon, une mélodie aussi silencieuse que le vent. Rouge veut se faire lumière, à l'image du corbeau voulant se faire colombe, du papillon de nuit voulant se faire papillon d'or, du grand méchant loup voulant se faire agneau plus doux que la douceur elle-même. Rouge se veut particule, plus petite que la plus petite des poussières, plus fine que la cendre et plus légère qu'une bulle. Rouge se veut lumière pour voler loin au dessus des ténèbres. Mais ce n'est pas raisonnable n'est-ce pas ? De vouloir ainsi quitter le monde physique pour suivre un songe qui ne pourrait se faire. Rouge n'est pas lumière. Elle ne sera jamais lumière. Elle est os, sang et chair. Elle est cauchemar comme elle est rêve. Elle n'est pas lumière. Elle est obscurité. Elle est gelée. Depuis trop longtemps déjà pour désirer devenir un feu ardent. Elle se veut soleil, mais même la lune ne l'a jamais protégé. Il suffit d'un sourire pour être lumière, disait mère-grand. Mais Rouge ne sourit plus. Ça signifie qu'elle ne brillera jamais ? Que le son de la flûte ne résonnera jamais pour elle, mais plutôt pour ceux qui savent s'illuminer dans la froideur de la nuit, dans la pâleur lunaire et son aura de tristesse. Les gens comme Hansel par exemple. Elle est rubis, disait sa mère-grand. Rouge n'aime pas les rubis. Ça brille pour de faux, ce n'est qu'un caillou qui vole sa couleur au coucher de soleil et tente d'atteindre sa beauté éphémère. Rouge ne veut pas être une pierre. Elle veut être lumière. Quand le son de la flûte se fait plus fort encore, c'est que le soleil brille encore et encore. Dans cette lueur, assise à une fontaine dont le murmure de l'eau forme un accompagnement parfait à cette aria instrumentale, le petit chaperon rouge somnole doucement. La fatigue accumulée, les visites d'Hansel, les exigences de sa grand-mère, les livraisons qui augmentent, qui rognent la bonne humeur et meurtri le dos, qui sont monotonie détestable. Une simple pause au départ, elle s'était mise dans la tête de s'arrêter un instant. D'arrêter le temps, ou du moins de le laisser continuer sa route et de la laisser là pour un petit moment. Une égratignure dans le chemin des heures et des minutes. S'arrêter juste un instant le temps de reprendre son souffle, de respirer à plein poumons, son panier d'osier sur les genoux et son capuchon sur le crâne. Ôtant celui-ci quand le soleil est venu frapper son visage, une frappe bien douceâtre, sans violence et sans larme. Une brûlure agréable, une caresse duveteuse, un baiser passionné. Dans sa rêverie Rouge est loin, loin dans un endroit encore plus chaud qu'ici. Il n'y a pas de chemin, pas de carte, pas de pancarte, mais on ne peut s'y perdre. Elle ne se perd jamais Rouge, pas dans sa tête du moins. Il n'y a qu'elle et le plissement de ses yeux éméraldines. Il y a également le son de la lumière, cette flûte soliste à peine plus audible que le vrombissement d'une abeille en pleine récolte. Le son de la flûte, il est drôlement beau, peut-être même plus encore que la lumière. Rouge sait que ce ne sont que des bêtises, de vagues rêveries qui la mènent à un monde idyllique. Un monde sans loup, un univers sans abîmes, sans crocs et sans  mirage. Mais même si une telle utopie existait quelque part , caché, sur cet océan aux milles visages, elle n'y aurait pas accès. Car elle est Rouge et qu'elle n'est pas lumière, car elle est Rouge et qu'elle n'est pas poussière. Car cette berceuse ne sera pas éternelle. De plus, si Blanche apprend qu'elle ne fait pas son boulot elle se fera fâchée très fort et elle sera obligée de l'aider à faire ses comptes au lieu d'aller voir Hansel à la taverne. Si elle se dépêche, peut-être qu'elle ne sera pas trop en retard, si elle se dépêche peut-être même que le client ne râlera pas trop. Si elle se dépêche, peut-être même aura t-elle un pourboire, qui sait. Cela arrive, même si c'est fort rare, les habitants de Fort Fort Lointain étant de véritables radins. Mais au Diable la livraison et son panier d'osier, aujourd'hui elle sèche ses responsabilités. Elle préfère rester à cette fontaine, regarder les gens passer et les fleurs danser avec leurs pétales en forme de robes de soirée, ondulant au grès de la brise. Et aussi à cause du son qui scintille plus joliment qu'un rubis, se dit-elle pensivement tandis que ses yeux se ferment. Puis s'ouvrent à nouveau, elle tente de battre des paupières comme un papillon bat des ailes, quand elle était petite elle pensait pouvoir ainsi s'envoler loin au dessus des bois et de son petit village. Mais elle est trop vieille pour ça désormais. Ça suffit ces simulacres, dirait sans aucun doute Blanche, elle qui est si terre-à-terre et ne pense qu'à la gloire. Quelque chose de tangible et de précieux. Qu'y a-t-il de précieux dans les ailes d'un papillon ? Rien à ses yeux, tellement fragile que leur mort arrive au coucher du soleil. L'enfance est loin, comme la lumière. Elle se lève enfin de son trône de fortune, le soupir au bord des lèvres et le poids du sommeil sur ses muscles. Rouge s'encapuchonne à nouveau, il est l'heure d'aller travailler. D'arrêter de rêvasser. Elle n'est pas Hansel après-tout. Blanche a raison, ça suffit ces fables, retour au monde réel. Dans la réalité sans lumière. Le petit chaperon rouge prend son temps pour quitter ce petit nid temporel où elle se sent si bien. Elle prend son envolée et quitte son rayon de soleil par la même occasion, passant devant le flûtiste qui l'avait fait rêver un court instant. Son panier d'osier tanguant sur les dernières notes puis, le silence.
Le panier est à terre, la galette qui devait être pour le dîner de son client est fichue avant même d'avoir été goûtée. La lumière s'était tue, il ne restait que le son de la réalité. Un son silencieux et beaucoup trop douloureux. La blonde se tourne vers le joueur d'étincelle dont les doigts ne se trouvent plus sur son instrument. Étrangement cela lui donna une inexplicable envie de pleurer. Un soupir fort et amer, lorsqu'elle s'abaisser pour récupérer son panier au sol, laissant le délice de la crèmerie abîmé, là, sans plus personne pour le désirer avec gourmandise. Et cet homme vêtu de noir, il était ténèbres et lumière à la fois ; un être rare qui laisse une forte impression avec son visage d'éphèbe et ses grands yeux d'enfant triste. Une impression de déjà-vu. Cocasse pour elle qui tente d'oublier chaque petit détail d'hier pour essayer de profiter d'aujourd'hui. « Vous devriez faire plus attention quand vous, vous arrêtez de jouer. Les gens ne sont pas prêts à écouter le silence. » Les gens ou elle ? Peu importe, c'est du pareil au même. Ses mots sont moins perçants qu'elle aurait voulu qu'ils soient. Dommage, on ne peut pas être méchante tous les jours, Rouge. La soirée s'annonçait mal. Elle s'était arrêtée, elle avait rêvassé, elle était en retard, elle a laissé mourir sa livraison, le client va crier et Blanche va la gronder. Désormais elle y pensera à deux fois avant de plisser les yeux et de reprendre son souffle.
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FORT FORT LOINTAIN

Barthélemy Lacoulée
A L'EAU, A L'HUILE

Barthélemy Lacoulée

barthélemy Ω i awoke suddenly in the path of a lightning bolt Tumblr_inline_ngr0uv96hp1swj1mx

⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aneurin barnard
⊱ crédits : Insuline, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 19/10/2014
⊱ manuscrits : 361

⊱ tes licornes : shéhérazade la mytho, marie la catin, cúchulainn le sauvage
⊱ schillings : 640

⊱ ton conte : le joueur de flûte d'hamelin
⊱ ta race : humain
⊱ métier : flûtiste à la cour de marraine, assassin personnel du tsar de yasen au passage, mais ça a jamais été génial sur les cv.
⊱ tes armes : une flûte enchantée et un sourire ravageur. poucet tous les troisièmes mercredi du mois quand charmant porte des chaussettes roses.
⊱ allégeance : si elle servait à quelque chose de bien, ça se saurait, mais on n'y peut pas grand chose.

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barthélemy Ω i awoke suddenly in the path of a lightning bolt EmptyDim 9 Nov - 22:47




Rouge, Barthélemy
prom'nons-nous dans les bois pendant qu'la musique est là.

C'était un de ces matins où Barthélemy s'arrêtait de respirer. Une seconde, deux, trois, vingt, trente, et il reprenait. Il aimait imaginer ce que ça faisait, de ne plus pouvoir. Ce que ça faisait de se retenir jusqu'à ce qu'on ne puisse plus, jusqu'à ce qu'on en crève – il se demandait ce que ça leur avait fait, à ces gamins. Ce qu'il leur avait fait, à tous, il n'en était même pas sûr. Il n'était sûr que d'une chose, on est jamais plus vivant que quand on meurt. Ah, il aimerait mourir, juste une fois, goûter ce sentiment du bout des lèvres et lâcher le verre l'instant d'après. Un simple aperçu, comme la bande-annonce d'un film à succès. Celui qu'il verra un jour, qu'il l'ait voulu ou non.
Il pourrait se planter une fourchette dans la jambe, s'il voulait sentir quelque chose. Un couteau dans la main, ne serait-ce que plonger un doigt dans une eau glacée ou bien brûlante, mais ça n'est pas la même chose, il en est sûr. Il pourrait essayer de s'étouffer, mais son cerveau ne le laissera jamais aller assez loin. Un soupir lui échappe et s'étend jusqu'à ce qu'il n'ait plus rien à expirer. Il ouvre les yeux, prend du temps à s'habituer à la lumière – ou la pénombre, il ne fait plus bien la différence. S'il doit mourir, il voudrait le sentir. Savoir, même si ce n'est que le temps de sa dernière seconde, qu'il est vivant. Qu'il est remonté en surface avant de se laisser couler. Il voudrait, mais ne sait pas s'il pourra. Alors il y songe, souvent – parfois, il se dit qu'il faut provoquer la chance au lieu d'attendre que les choses se fassent mais il écarte cette pensée d'un haussement d'épaules désintéressé.
Barthélemy a bien deux bras, deux jambes comme chacun d'entre nous, deux yeux creusés et des lèvres souvent pincées, mais il ressemble plus à un poupon à l'arrêt et poussiéreux qu'à autre chose. Il comprend un peu plus chaque jour que la vie, ça ne se subit pas, ça n'est pas un mécanisme, mais il n'est pas tellement sûr d'être aussi vivant que les autres. Il marche, respire et cligne des yeux, mais est-ce que ça suffit ? Il en a vu, des gamines avec des poupées qui en faisaient tout autant. Et des calèches qui dévalent les pentes sans cocher pour les diriger, est-ce qu'elles vivent elles aussi ? Barthélemy c'est peut-être qu'une vieille roulotte mal foutue qui dévalent une pente un peu trop vite, et sait pas vraiment éviter les arbres et les rochers. En hiver il prend la flotte et en été il a le bois qui se craquelle. Une vraie malédiction. Mais une malédiction avec deux bras, et deux jambes. Alors il fait comme si il comprenait toujours pas.
À défaut de se voir vivre, il fait bouger les autres. Un air guilleret, ça aide à faire danser les gens. Il fait bouger les gamins qui jouent dans les rues, et puis il fait sourire les vieilles dames qui regardent par la fenêtre de leur balcon. Y en a qui vivent à travers les autres, Barthélemy c'est à travers sa musique. Tant qu'y a d'la musique, y a d'la vie.

Le problème c'est que son regard se pose doucement sur Rouge – quelle délicieuse erreur que d'ouvrir les yeux entre deux notes, faudra qu'il pense à ne plus s'en passer. Le temps efface les mémoires et les visages qui vont avec, mais la joie surpasse le temps. Et oh, a-t-il déjà ressenti pareille joie que ce matin-là ? Peu probable. Il détaille le moindre fil d'or de ses cheveux jusqu'à la soie de sa peau. Dieu, depuis quand existe-t-il d'aussi jolis jouets ? Un sourire étire ses lippes, il en rirait presque du souvenir qui embaume son cœur. Vous devriez faire plus attention quand vous, vous arrêtez de jouer. Les gens ne sont pas prêts à écouter le silence. A-t-on besoin de musique ou de paroles, dans un moment comme celui-ci ? Barthélemy passe une main trop blanche sur ses habits noirs – il a l'air d'un fantôme en deuil – et jubile à la vue de la belle. Il se redresse, s'éloigne de la pierre sur laquelle il était élégamment et confortablement posé – que ne ferait-on pas pour une dame. Ses yeux sont aussi grands que deux ciels, et il est prit d'une envie d'y voler. La symphonie du silence est pourtant la plus belle de toutes. Il se rappelle son cri aigu et son regard affolé. La première à l'avoir regardé comme un monstre, allons, ça ne s'oublie pas. La main du flûtiste se saisit doucement de celle de Rouge, et il l'effleure de ses lèvres en se penchant en avant. J'attendrai votre accord avant de m'arrêter, la prochaine fois. Encore faudrait-il qu'il y ait une prochaine fois.
Mais bien sûr qu'il y aura une prochaine fois.
Y a toujours une prochaine fois avec Barthélemy, toujours, il est là, partout, quand c'est pas lui c'est les mélodies de sa flûte qui se bougent dans les airs ou qui restent coincés dans les têtes. Il est toujours là, partout, des fois on essaie d'oublier mais ça lui reviendra. Ça lui reviendra, un jour. Et si ça ne lui revient pas, il provoquera la chance, là encore. L'espace d'un instant, il sifflote l'air trop guilleret qui s'était stoppé de l'autre côté de la berge à l'arrivée de Rouge. Elle ne l'avait peut-être même pas entendu, couvert par les cris, mais ça lui reviendra, un jour. Barthélemy se redresse, laisse retomber la main de la demoiselle et ramasse le dessert renversé et recouvert de terre.
Je m'excuse d'être la cause de vos malheurs, Mademoiselle.. ?
Une fois de plus, son visage se fendait d'un sourire adorable. Il l'était, Barthélemy, avec les dames. Il l'avait toujours été. On peut être un monstre et garder ses manières.
On peut-être une gamine apeurée et ne rien apprendre de ses leçons.
Parce que c'était comme se jeter dans la gueule du loup.
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barthélemy Ω i awoke suddenly in the path of a lightning bolt EmptyJeu 20 Nov - 0:16




Barthélemy, Rouge
la vie c'est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit

Un souvenir un peu bancal qu'est cet homme à l'allure de fantôme. Voilà l'impression que donne ce croquemitaine au visage d'éphèbe. Angélique obscurité dans ses yeux creusés. Des prunelles glacées et un menton en pointe. Une peau blafarde et des mains froides. Si le nephilim avait un visage, il ressemblerait en tout point à Barthélemy. Il est tombé. Tout comme son image s'est éffritée dans l'esprit de Rouge. Effritée, malmenée. Oubliée. Par inadvertance sans aucun doute. Dans un coin sombre, dans une parcelle de son esprit où elle ne pose plus le pied depuis longtemps. Ses archives constamment en feu, voulant éradiquer la moindre poussière de souvenir désagréable. Oublier c'est une chose magnifique en soit. Oublier de son plein grès l'est bien plus encore. Une délivrance amère, une lâcheté notoire d'une âme cabossée. Tout le monde ne peut pas être fort. Tout le monde ne peut pas assumer ses troubles. Personne n'a la force d'assumer son passé. Même le plus brave des êtres de ce monde laissera sa résistance noyer son inconscient pour éviter de souiller son moi. L'ébène de cette chevelure est là, quelque part, elle en est certaine. Dissimulée entre deux rangées de cauchemars et deux trois rêves morts-nés. Rouge n'ira pas fouiller pour retrouver la photo de cet homme cachée dans un de ses nombreux dossiers classés au bûcher. Non, elle n'ira jamais. Les souvenirs ça ne va pas se chercher, ça frappent à chaque instant et ça bousille tout sur son passage. Ça saute à la gorge, ça pourri de l'intérieur. Ça rend malheureux les souvenirs. Et les pupilles du croquemitaine, elles ne semblent pas plus heureuses que les siennes. Et son sourire, si sincère soit-il, ne pourrait cacher la froideur de la main avec laquelle il attrape celle du petit chaperon rouge. Femme sanguine face à l'homme charbon. Petite fille face au monstre du placard. Celui qu'on n'ouvre jamais. Celui qu'on ose jamais ouvrir. Pas quand on est gamine. Même Rouge elle a encore peur de son placard la nuit, mais dans un sens, Rouge elle reste une bambine. Et elle n'a jamais été forte face aux méchants. Elle a beau connaître le refrain, ça rentre pas finalement. Ça rentre jamais, dans le fond. Parce que son sourire, à Barthélémy, il a l'air gentil. Même s'il fait un peu peur comme ça, dans sa parure semblable à une tenue de deuil, il a l'air gentil. Il n'a pas de crocs, lui. Il n'a pas de griffes. Il n'a pas l'air mauvais. Juste un peu bizarre avec sa flûte et sa politesse presque exagérée. C'est pas le grand méchant loup, lui. Il est sans aucun doute bien pire.
« La symphonie du silence est pourtant la plus belle de toutes. » Un frisson lui parcourt l'échine quand il glisse le bout de ses lèvres sur sa main. Un frisson semblable à celui qu'on éprouve face à une araignée. Une araignée qui s'amuse doucement à tisser sa toile, dans laquelle les papillons d'or y terminent leur vie si courte déjà. Les battements d'ailes. Les battements de cils. L'hésitation de retirer violemment sa main. Mais elle ne le fait pas. Un souvenir beaucoup trop bancal. Un déjà-vu désagréable. Une peau blafarde et des mains glacées. Une ritournelle sifflée. Les archives sont déjà consumées ; impossible de les récupérer. La cendre ça ne forme que des tâches et non des images. Et lui, il n'est pas une tâche. Une nature morte, mais une très belle nature morte. « Le silence c'est le néant. Il n'y a aucune beauté à trouver dans le néant. » Il n'y a que vide, ténèbres et obscurité. Il n'y a rien. Même la mort est plus bruyante que le silence. Le craquement des os, le soupir de la chair en train de pourrir, le crépitement des bêtes creusant des galeries à l'intérieur des dépouilles. Même la mort est un chant d'une beauté époustouflante face au silence. Le silence, même la mort n'en veut pas. Il n'y a que l'abandon et le rien, qui acceptent le vide. Comme un bourreau, dont la torture si subtile et sûrement la pire. Son épouse est dame cruauté, son bâtard de fils est le néant. L'enfer grecque, le véritable. « J'attendrai votre accord avant de m'arrêter, la prochaine fois. » Il n'y aura pas de prochaine fois, pense le petit chaperon rouge derrière son masque de neutralité presque écœurant. Un plissement de  ses paupières, imperceptible. La méfiance ne fait pas bon ménage avec la courtoisie de certains hommes bien trop adorables. Surtout quand on est Rouge Chaperonlong et que la courtoisie vous a déjà mené au fond d'un estomac.
Pas de crocs, pas de griffes. Mais l'homme est souvent bien pire que n'importe quelle bête parlante un peu vicieuse. Puis ce tombé du ciel, il a l'air bizarre. Avec sa flûte et ses mains froides. Ses bouclettes brunes et ses yeux de gosse vissés sur un visage d'adulte. Des mains froides, mais à la peau délicate. De belles mains. Des mains de musicien. Rouge elle hésite à partir sur cette phrase. Merci du spectacle, merci pour la mélodie, merci pour le baise-main, merci pour ce sourire, merci pour tout et surtout pour tout ça. Mais il est temps de partir qu'elle se dit la blonde. Mais il y a pas de prochaine fois. Et il y a ce souvenir bancal qui lui fait mal au crâne. Barthélemy s'il est tombé de quelque part c'est sûrement pas du ciel. On peut pas survivre d'une telle chute et garder le visage d'un ange, le bitume ça reste dur et les nez ça se cassent. Non, on dirait plutôt qu'il est remonté à la surface. Visage livide aux traits délavés par le courant. Il flotte paisiblement. Le visage fermé. Le visage d'un noyé.
« Je m'excuse d'être la cause de vos malheurs, Mademoiselle.. ? » Un soupir frôle les lèvres de Rouge qui s'avance vers cette âme singulière, lui prenant les restes de dessert souillés d'entre ses mains pour aller les jeter dans une benne déjà vide de toute ordure. Une ville bien propre Fort Fort Lointain. Un peu trop propre, parfois. La propreté ça cache la saleté. « Ce n'est pas un malheur, c'est un accident... seulement un accident.. » Une rencontre accidentelle. Sans doute que non. Elle le sait très bien, qu'il ne sera pas une rencontre accidentelle. Un coup du sort plutôt. Un coup de théâtre. Le prologue un peu longuet d'une pièce qui s'annonce tragique. Un accident destiné à accidenter Rouge, à la rendre handicapée ; amputée et cicatrisée par les flammes. Barthélemy n'est pas un accident, c'est un souvenir bancal. Un souvenir avec une gueule d'ange noyé et les manières d'un prince ; croquemitaine. « ..Ce sont les accidents qui forment nos vies. Sans ça, il n'y aurait plus grand chose à vivre. La tranquillité à quelque chose de lassant, je suppose. » Un rire jaune intérieur. A mi-ton entre le sarcasme et le fatalisme, une phrase positive dans la bouche de Rouge ça a un goût de rouille. On n'y croit pas, puis ça a l'air corrodé jusqu'à l'âme. Il y a pas grand chose de positif dans cette situation, de toute façon. Elle tend néanmoins sa main vers cette image brûlée. « Chaperonlong, Rouge Chaperonlong. Qui souhaiterait, également connaître le nom de celui qui va payer pour les dégâts de cet « accident ». » Un sourire glisse enfin sur ses lèvres carmines. Au départ timide, au final railleur. Elle ne lui fera sans doute pas rembourser quoique ce soit. C'est un accident après-tout, d'une rencontre non-accidentelle. C'est pour plaisanter. Ou simplement pour se moquer avec un sourire plus taquin que mauvais. Parce qu'au final, Rouge, elle a pas pigé la leçon.
Le croquemitaine il gagne toujours de toute façon.
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Barthélemy Lacoulée
A L'EAU, A L'HUILE

Barthélemy Lacoulée

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aneurin barnard
⊱ crédits : Insuline, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 19/10/2014
⊱ manuscrits : 361

⊱ tes licornes : shéhérazade la mytho, marie la catin, cúchulainn le sauvage
⊱ schillings : 640

⊱ ton conte : le joueur de flûte d'hamelin
⊱ ta race : humain
⊱ métier : flûtiste à la cour de marraine, assassin personnel du tsar de yasen au passage, mais ça a jamais été génial sur les cv.
⊱ tes armes : une flûte enchantée et un sourire ravageur. poucet tous les troisièmes mercredi du mois quand charmant porte des chaussettes roses.
⊱ allégeance : si elle servait à quelque chose de bien, ça se saurait, mais on n'y peut pas grand chose.

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barthélemy Ω i awoke suddenly in the path of a lightning bolt EmptySam 27 Déc - 17:46




Rouge, Barthélemy
prom'nons-nous dans les bois pendant qu'la musique est là.

Tout dans la vie est un jeu d'apparences – tout dans leur relation apprendra à l'être. L'avantage des apparences, c'est qu'on peut les effacer, les faire oublier. Les estomper si bien que tout paraît vrai. Chacun de ses sourires cache un noyé qui lui attraperait la jambe si elle allait nager. Chacun de ses baisers sur cette patte blanche sonne comme un pacte qu'elle s'apprête à signer avec le diable. Barthélemy avait des raisons de faire ce qu'il a fait. Il n'a pas tué ces enfants par pur plaisir. Son plaisir, c'est maintenant. C'est tenir la main du chaperon avec un air qui lui assure que tout ira bien. Un air presque nouveau, comme s'il ne l'avait jamais vue. Pourtant dedans il bouillonne, surexcité en attendant le moment où elle saura. Le moment où elle se souviendra. Il organisera peut-être un pic-nique au bord d'une rivière pour lui raviver la mémoire. Peut-être que si elle devient trop agressive – il avait souvent entendu dire que les gamines étaient teigneuses – il ira la baptiser dans le fond des eaux. Chaque seconde est à savourer, chaque contact qui l'électrise et le fait vibrer d'un frisson ou deux. Oh, cette rencontre est une chance – une bénédiction, oserait-il penser. Il a été enfermé trois longues années pour ces beaux yeux bleus, ces cheveux dorés qu'il détaille sans s'en lasser. Une seconde, il se dit qu'un tapis volant tressé avec ces fils d'or serait le plus beau qui soit, mais cette pensée s'évapore quand ses yeux passent à sa peau laiteuse. Oh, Rouge. Elle est elle-même une enfant. Elle n'avait que vengé les autres mômes. Elle aurait pu être du lot, après tout. À une berge près, elle y serait passée, animée comme un pantin par ses longs doigts s'agitant sur la flûte magique. Elle aurait été belle, dansant. Il était certain que les gouttes d'eau coulant le long du champ de blé de ses cheveux aurait ajouté quelque chose de poétique à sa face de poupée désarçonnée. Lentement, sa main lâche la sienne. Comme si elles avaient été collées durant des millénaires, mais que la colle les lâchait jusqu'à céder. Le silence c'est le néant. Il n'y a aucune beauté à trouver dans le néant. La douce mélopée de sa voix d'ange s'envole dans les airs, et le grand méchant loup n'a pas d'autre réponse à lui apporter qu'un haussement de sourcils. Le silence laisse place à l'imagination. Un champ de bataille plongé dans le silence donne l'impression que des milliers de gens sont encore en train de mourir, juste à côté. Pourtant la guerre est finie. Le bruit ne laisse que le constat. Aucune magie. Aucune inventivité. C'est donc avec ça qu'ils éduquent les enfants, maintenant ? Le bruit ? Barthélemy se souvient que dans les plaines de Yasen, les murs de neige absorbaient la plupart des sons. Un souvenir touchant qui lui embaume le cœur, avec que deux visages n'y mettent le feu. Juste une seconde, mais celle de trop. Les seuls bruits qu'il aime entendre sont celui de sa flûte, et des os qui craquent, des souffles qui s'étouffent, des bulles qui éclatent en remontant à la surface. Pour se rappeler, l'instant d'après, combien le silence semble doux et réconfortant, comme un gros lit de coton. Le silence, c'est son Eden à lui.
Ce n'est pas un malheur, c'est un accident... seulement un accident.. Un accident, même lui n'y croit pas. Est-elle vraiment naïve, ou essaie-t-elle d'en avoir l'air ? Un sourire se dresse fièrement sur les lèvres du flûtiste. Un accident. C'est un joli mot pour décrire ce qui leur arrive. Un accident. Comme une calèche dans la gueule, comme une flèche dans le cœur. Dans ce cas-là, il est peut-être son plus gros accident. Celui qui fera les plus gros dégâts en tout cas. ..Ce sont les accidents qui forment nos vies. Sans ça, il n'y aurait plus grand chose à vivre. La tranquillité à quelque chose de lassant, je suppose. Oh, continuez de parler Milady, vous sonnez de plus en plus agréable à mesure que les mots s'échappent de ces lèvres que je voudrais effleurer. Mais il reste des plus courtois et ne bouge pas, pas d'un millimètre avant que la patte trop blanche de la gamine se dresse dans les airs. Chaperonlong, Rouge Chaperonlong. Qui souhaiterait, également connaître le nom de celui qui va payer pour les dégâts de cet « accident ». Rouge Chaperonlong, votre main est bien trop blanche pour être réelle. Il a au moins fallu la colorier à la craie pour un tel résultat, aucune main innocente n'est aussi pâle. Vous cachez quelque chose qui me ravit. La main – la patte griffue – du musicien la saisit délicatement, déposant à nouveau un baiser sur le dos de sa main. Il avait toujours trouvé que serrer la main d'une femme était vulgaire. Seriez-vous à deux doigts de me comparer à ce qui forme votre vie ? La prochaine fois était inévitable, même elle le devinait inconsciemment. Il ne la lâcherait pas comme ça, l'enfant. Il tient à ce qu'elle vive cet accident, encore et encore à en dégueuler de ne plus en pouvoir. Je suis enchanté de faire votre connaissance, Rouge. Bien que les conditions n'aient pas été les meilleures. D'une petite voix, trop grave et mielleuse pour être réelle, il ajoute : J'espère avoir au moins rendu votre journée moins ennuyeuse. Sa main lâche celle du chaperon dans un rythme dicté par ses paroles, avant de croiser ses mains dans le bas de son dos. Barthélemy. Son nom lui en dirait trop, elle doit se souvenir d'elle-même. De ce qu'elle a vu, pas des ragots qui suivent son nom dans les bas quartiers de la ville. Il incline doucement sa tête, comme un cheval bien dressé, comme une courbette face à une reine. Pour prouver à quel point il est enchanté. Je n'ai malheureusement aucune compensation pécuniaire à vous proposer. Je pourrais en revanche me faire pardonner. Il se redresse bien droit, arbore son air le plus princier pour une demande quelconque. Si vous acceptiez de m'accompagner au grand bal de Noël, au château ? Cette soirée promet d'être somptueuse. Il serait dommage de rater ça. Il serait dommage qu'elle rate son accident. J'ai l'audace de penser que cette sortie pourrait vous faire oublier ce malheureux incident. du bout de l'index, il effleure son poignet fin. Il aurait pu être un prince qui s'amourache de la première venue Barthélemy, de la seule qui puisse après ça témoigner d'à quel point les airs les plus nobles cachent les plus pourris. Il aurait presque l'air d'un gosse, avec son petit sourire et ses grands yeux-océans, d'un gosse qui aurait peur de la casser au moindre toucher.
Mais c'est toujours comme ça qu'on se sent, face à une accidentée.
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