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sinbad ☾ at this point in my life, all i know, is that this world spins from the same unseen forces that twist our hearts


FORT FORT LOINTAIN

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sinbad ☾ at this point in my life, all i know, is that this world spins from the same unseen forces that twist our hearts EmptyLun 13 Oct - 20:09




Sinbad et Hansel

les événements sont parfois comme les dominos ; le premier renverse le deuxième qui renverse le troisième - et c'est parti


Ils étaient repartis en mer. Toujours. Parce que tout le monde le savait, on ne pouvait pas laisser des marins sur la terre ferme durant une durée trop longue, ni des hommes tel qu'eux sans le mistral qui leur faisait plisser les yeux, et donnait à leur peau le goût du sel. Après quelques semaines de repos, si ce n’était juste quelque jours, Hansel ne le savait plus très bien, le capitaine avait refait surface. Son bien-aimé navire était resté sur le banc de touches durant tout ce temps, même si le second avait cédé aux demandes de Sinbad, qui voulait que son valeureux bâtiment reste à flot, même s’il n’était pas là pour le guider – pour tous les guider. Mais maintenant tout était revenu à la normale. Septmers avait repris sa place à la barre, Kale juste à ses côtés, et l’Ecorchée voguait à nouveau sur l’étendue bleutée, le vent le portant comme si ce dernier était heureux de tous les revoir.
Pourtant rien n’était normal. C’était un terme qu’avait oublié Hansel, qui s’il continuait à faire son boulot de matelot en toute banalité, n’en menait pas moins large. Certes, il était heureux de retrouver ses compagnons de route, et puis l’océan aussi et ses vagues qui léchaient comme un feu glacé la coque de cette grosse barque qui entretenait tous ses problèmes, du moins la plupart. Il avait fait comme si de rien n’était, depuis l’embarquement jusqu’à aujourd’hui, et comptait continuer ainsi aussi longtemps que son esprit le lui permettrait, mais il n’était pas idiot, et savait s’écouter quand il le fallait : Ses pensées le menaient toujours à la même réflexion, qui ne manquait pas de lui serrer le cœur sans pour autant le blesser. Et bien entendu, au lieu de rester dans l’ignorance et dans l’ombre de cette ignominie, il lui avait fallu en chercher les causes. Ainsi il les connaissait. Parfaitement bien. Cela lui avait pris du temps, et du courage, mais maintenant il était en mesure d’y songer. Du moins quelques instants. Parce qu’il ne devait pas. Parce que le regardé comme ça, ce n’était pas ce qu’on lui avait demandé. Par habitude, Hansel était réglo. Il remplissait le contrat. Il connaissait les règles, et se fixait des limites qu’il ne dépassait pas : Sauf une fois, quand ses mains avaient prises d’elles-mêmes l’accord entre sa sœur et lui, pour le déchirer sans crier gare. Ainsi, il avait détruit les clauses de leur pacte, qui disait clairement qu'ils ne s'abandonneraient jamais, que c'était eux contre tout le monde. Ces promesses, Hansel les avait piétiné. Et il avait regretté.
Mais il recommençait. Parce que c’était ce que faisait l’Homme. Avec le sourire qui plus est. Et à présent, il ignorait s’il devait s’en vouloir ou non.
La nuit rendait l’océan plus beau qu’il ne l’était le jour. Surtout ce soir-là, quand elle se chaussa de sa pleine lune et de ses étoiles qui scintillaient tout autour du vaisseau, météorite filant à travers ses comparses pour d’autres contrées qui ne manquaient pas de faire sourire Hansel a chaque fois qu’il en parlait. Ce dernier était accoudé aux bastingages pour une observation du ciel tel qu’il s’offrait à lui : Immense, à porté de main, et si éternel et inébranlable que le mousse en devenait jaloux. De lui, le malin ne se riait pas. A lui, on ne lui donnait pas des idées bien trop éloignées de ce qu’il aurait pensé être. C’était cette idée, la plus dure à encaisser : Qu’il avait certes choisi de changer, mais que cette envie avait laissé l’entrée libre à d’autres facettes à peine découvertes depuis des années, dissimulées sous des faux airs, inconsciemment, et dont il prenait conscience avec le temps, et plus rapidement qu’il ne l’aurait voulu. Ici, il ne contrôlait plus. Alors qu’il avait tant désiré reprendre en main sa vie. La voilà qui lui glissait entre les doigts, et pour quoi ? Se faufiler dans la poche d’une légende faible et fascinante, retrouvant ainsi d’autres âmes qui s’étaient elles aussi faites piégés après quelques paroles et gestes insignifiants. Le mousse soupira sans s’en cacher. De toute manière, il était seul sur le pont, et éclairé par l’astre lunaire seulement, l’endroit était assez sombre pour qu’il puisse s’y dissimuler sans soucis. Et de cela il était rassuré. Au moins ici avait-il un peu de tranquillité, qu’il n’aurait jamais trouvé dans la cale ni la journée. Au final, il avait bien fait d’accepter la demande du matelot qui l’avait supplié de faire sa ronde tout seul alors qu’ils auraient dû la faire à deux. De toute manière, il n’y avait rien à surveillé sur ces eaux. Même l’océan était calme, et la brise couchée, l’Ecorchée se déplaçait si lentement sur les vagues que son roulement trop doux devait à l’heure qu’il était bercé tendrement les dormeurs. Une atmosphère apaisante, comme Denougatine en avait rêvé. Ce genre de moment qu’il s’était imaginé pouvoir vivre lorsqu’il n’était pas encore membre de l’équipage, mais juste Hansel le confiseur. Loin du monde en effervescence, l’horizon menant à l’aventure, et les nuits paisibles et magnifiques. Que de belles images,  qu’il n’avait vécu que trop peu souvent à son goût. Mais ce soir était l’un de ces moments, et il se prenait à le déguster comme il s’en devait, seconde après seconde, en s’efforçant de ne plus penser. Autant demander à une tornade de ne plus rien détruire. On peut la supplier, essayer de l’en empêcher en l’enserrant de ses bras d’homme idiot, lui hurler dessus pour la faire cesser, mais elle continuera toujours à se déplacer et à malmener quiconque se trouvera sur son passage. Un concept qu’Hansel ne comprenait toujours pas. Même après tout ce qui s’était passé. Même quand il entendit des bruits de pas dans son dos, et qu’il se retourna en pensant que c’était finalement son collègue qui s’en voulait de lui avoir laissé tout le boulot.
Bien entendu, que ce n’était pas lui.
Bien entendu, qu’Hansel le savait.

Et que ça lui plut tout de même, même s’il sentit ses entrailles se nouer, et son souffle se coupé sans qu’il puisse y faire quoi que ce soit.
Mais que prit dans ses faux semblants, il en détourna la tête pour reposer ses yeux sur l’horizon, maintenant si loin de lui. Que s’était-il passé pour qu’un tel changement s’opère aussi rapidement ? Comment cela se faisait qu’il lui paraisse si éloigné, alors qu’auparavant il aurait pu le toucher du bout des doigts ? C’en était-il aller ?
Ou était-ce Hansel qui tombait ?
Il croisa les mains sur le bois travaillé du navire, et garde les lèvres closes. De  toute manière, il avait déjà les yeux grands ouverts, il ne pouvait pas faire plus. Et puis que pouvait-il lui dire, à Sinbad ? Ou aux étoiles ?
Le voilà au bord du gouffre, au lieu d’être à son poste.
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FORT FORT LOINTAIN



sinbad ☾ at this point in my life, all i know, is that this world spins from the same unseen forces that twist our hearts Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko2_250

⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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sinbad ☾ at this point in my life, all i know, is that this world spins from the same unseen forces that twist our hearts EmptyJeu 16 Oct - 16:52




Hansel et Sinbad
J’en crève t’imagines pas à quel point j’en crève.

Qu'il est bon de revenir dans son lieu de prédilection. Qu'il est doux de ressentir son coeur battre au même titre que les vagues qui s'écrasent avec délicatesse sur la coque du bateau. Qu'il est plaisant de ne plus souffrir - ou du moins presque plus. De retour sur ce gros bout de bois faisant partie de ses entrailles, coincé dans sa cabine et à moitié allongé sur sa couche, il fixe sans aucune raison la petite fenêtre donnant une vue sur l'arrière du navire qui écume les mers depuis déjà bien des heures. Ils sont repartis, et pour ce coup avec Sinbad dans les parages, qui malgré le fait qu'il ne puisse encore se battre comme un lion, s'avère plutôt utile quand il s'agit de reprendre un peu en mains son second qui n'arrête pas de lui répéter que oui, il est de retour, mais que non il n'a pas encore le droit de se surmener, sous peine d'en tomber définitivement. Il n'a pas tort. Il a pas totalement raison non plus. Au moins, le capitaine peut se vanter de se sentir entier, qu'il est là où il doit être et pas ailleurs. La terre ça manque de charme, l'océan c'est comme un rêve éveillé. Un frisson lui traverse l'échine alors que ses bras se croisent sur son torse. Il pense sans penser, comme si un néant s'emparait de ses idées, il sait plus trop où se diriger, s'étalant sur les derniers évènements ayant eu lieu dans son existence probablement trop grotesque. Tous passent à la trappe, y compris son matelot resté cinq jours à son chevet, attendant qu'il ouvre les yeux. Depuis que les semaines se sont écoulées avec une bien grande lenteur - deux tout au plus - fort heureusement il a repris des couleurs, une dégaine bien plus présentable pour un membre de l'équipage et surtout il a récupéré le sourire. Un beau cadeau en perspective pour le trentenaire qui ne veut pas de larmes sur les visages de ses proches. Tiens, ce terme sonne étonnamment bon à ses oreilles. Proche. De ceux qui connaissent bien Sinbad et peuvent avoir le bénéfice du doute concernant le tutoiement sont Kale, Potté, Lorcan et Shéhérazade - du reste ce sont des personnes encore externes. De base, Hansel n'est qu'un minot qui souhaite faire comme le plus grand dans sa rue. Il prend exemple. Sauf que là, il s'en détache jusqu'à devenir une entité unique que le malchanceux arrive de mieux en mieux à comprendre. Proche. Jusqu'à quel point ? Il saurait pas le dire. Peut-être à un stade où l'euphorie s'empare quelque peu de son for intérieur lorsqu'il s'approche de lui, peut-être à un stade où il veut juste sourire pour mettre un baume piquant sur son coeur candide, peut-être à un stade où il a pris de la place sans même le demander. Il est là, c'est tout, coincé entre les émotions et le devoir du mercenaire. Haussant les sourcils puis les fronçant, il clos ses paupières, espérant entendre quelque son qu'il y a une âme vivante sur cette galère. Rien de plus si ce n'est le sel qui frotte, les quelques oiseaux courageux qui volent des nuits et des pas qui tintent agréablement sur le pont. Quel tour de garde ? Qui ? Combien sont-ils ? A en juger par toute la confiance qu'il a en ses oreilles, c'est une seule personne. Laquelle par contre, c'est le mystère, et ça le titille tellement - de toute manière, il n'est pas fatigué - qu'il se redresse d'un mouvement de jambes, enfilant la minute d'après sa redingote prune - les nuits sur l'eau sont particulièrement rudes - la porte cassant la limite du monde extérieur s'ouvre, lui donnant un spectacle dont il ne se lasse jamais. Il a toujours pris l'habitude de regarder devant lui, néanmoins ici, c'est pas pareil. C'est vers le ciel qu'il se dirige, les étoiles brillant comme si elles s'étaient données le mot pour faire naître en lui une chaleur salvatrice. Pas de fumée, pas d'habitations pour gâcher son bon plaisir, les quelques lampes - ou ce qui s'en rapproche - allumées donnent une dimension encore plus mystique à ce tableau. Alors il oublie tout, y compris sa propre identité.
Il regrette plus rien.
Ni de s'être tiré de sa contrée natale, ni d'avoir brisé des coeurs au passage, rien que pour voir ça il veut bien recommencer des dizaines de fois, jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucune magie que peut lui offrir le royaume de Fort Fort Lointain et ses horizons curieux. Pinçant sa lèvre inférieure, inspirant longuement l'air marin qui ravive ses sens. Après un temps passé à rester stoïque à l'instar d'une statue, c'est pour son plus grand contentement qu'il découvre la figure qui lui fait dos. Il connaît cette tignasse plus que les autres, sortant du lot grâce à sa longueur, ces bouclettes justement faites et cette manière nonchalante de se tenir. Fallait qu'il retombe sur lui, après tout, il doit lui parler - en ressent même le besoin. Glissant les mains dans les poches de son vêtement, la brise légère mais glaciale lui fait tirer une grimace pendant qu'il se rapproche d'Hansel au regard perdu sur ce futur sans aucun visage. Cependant, le débutant se retourne, faisant éviter à l'aîné un effet de surprise douteux et sa mine n'est pas profondément réjouissante. Croiser un fantôme ? Il est pas mort, pas qu'il sache et ils ont déjà eu l'occasion de se voir - sauf qu'ils étaient pas seuls, y'avait toujours un autre à côté. Ce doit être ça qui lui donne cette mine déconfite et cette sensation d'être pris au piège. De qui ? De quoi ? Pas en état et n'ayant pas l'envie de pousser ses réflexions à l'extrême, il s'arrête juste à côté du martyr. Il dit rien sur le coup parce qu'il sait pas par où commencer. Ce doit être solennel, ne pas briser toute cette aura que lui offre le voile noir et inquiétant de la fin de journée. « Je vais finir par croire que tu ne dors jamais. Gretel va penser que je te tue à la tâche. » Une approche sertie d'un rire venant de la gorge, ses prunelles s'attardent sur le visage de Denougatine qui n'a pas changé de rivage, totalement obnubilé par ce paysage ravagé sa tête en vient à se pencher tout juste d'un côté - le droit. Fronçant un sourcil sur deux, toute sa nervosité se fait la malle par bien des manières et surtout, toute la rancoeur qu'ils avaient eue s'est volatilisée d'un claquement d'ailes. Est-il encore capable de rêver, lui ? Peut-il encore songer à la possibilité de partir dans un autre monde l'espace de quelques heures ? Si Sinbad a bien eu le temps de partir pour mieux revenir, il ne saurait dire si c'est le cas du chasseur de sorcières qui à bien des égards se fait rattraper par la réalité. Faudrait pas qu'on lui enlève son onirisme, encore moins cette part d'innocence qu'on donne aux gosses quand ils sont en âge d'imaginer. « C'est amusant à quel point nous sommes ridicules face à ça. » Tout en redressant la tête, c'est un murmure qui n'a pas valu la peine d'être dit, néanmoins c'est chose faite, comme une ouverture directe vers le palpitant du dirigeant qui se veut bien irrégulier d'un coup. Ridicule, oui, ils le sont, à un point tel qu'ils ne se rendent pas compte qu'ils sont insignifiants. Ils pensent tout diriger, alors que c'est faux. Ils pensent tout savoir, alors que c'est faux. Et Sinbad, ça, il le sait, les lois de l'univers sont toujours contre les hommes qui passent leur temps à détruire ce qu'ils touchent, à aimer pour mieux se briser, à rire ou pleurer sans raisons particulières - ils se contentent de vivre. Humectant ses lèvres un peu sèches par le biais de son petit bout de langue rosé, il rajoute perdu sur l'étendue illuminée. « Dis-moi... » Une part de suspens, de drame pour faire monter en lui le sang jusqu'à ce que sa tête en devienne rouge. Joueur ? Si peu, c'est que parfois titiller une pelote de nerfs peut s'avérer plutôt ludique, faisant sortir en la personne paniquée des faces qu'on pensait inexistantes. Ses yeux cherchent les siens. « Tu n'as toujours pas répondu à ce que je t'ai demandé il y a de cela plusieurs jours, à mon réveil précisément. » C'est que ça lui taraude l'âme de pas savoir, c'est que ça pourrait le rendre malade en même temps. Ce fameux pourquoi qui toque à sa porte, qui est adressé à Hansel et dont il n'a pas encore voulu lui offrir la sensation d'être apaisé. Rien du tout. T'es resté oui, t'es encore ici, oui, tout ceci est bien magnifique, cependant la violence de la querelle aurait pu le faire fuir aussi loin que possible. Peut-être est-ce pour Lorcan ? Ce ne serait guère étonnant, les deux matelots étant liés comme les cinq doigts de la main. Cette passion commune probablement pour l'inconnu qui contrairement à bien d'autres, ne leur fait pas si peur que ça, bien au contraire, c'est l'excitation qui s'empare de leurs tripes. Il en sait rien et c'est ça qui le torture, ravive un peu sa plaie plutôt bien cicatrisée. Même les astres veulent pas lui répondre, même la lune veut pas se donner la peine de le rendre devin. S'ils veulent pas lui tendre la main ? Qui le fera ? Hansel, comme toujours. Il l'aura pas sauvé qu'une fois finalement, mais bel et bien deux. Une pour la flèche, la seconde pour lui faire se souvenir qui il est exactement.
Sinbad Septmers, brisure en chef.
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sinbad ☾ at this point in my life, all i know, is that this world spins from the same unseen forces that twist our hearts EmptyDim 19 Oct - 13:39




Sinbad et Hansel

les événements sont parfois comme les dominos ; le premier renverse le deuxième qui renverse le troisième - et c'est parti


Il avait pensé durant l’espace d’un instant qu’il aurait pu faire quelque chose de bien. Saisir des deux mains son destin, au lieu de le prendre de plein fouet sans avertissement aucun. Quel idiotie d’y avoir songé ne serait-ce qu’une infime seconde. Hansel n’avait jamais été de ceux qui peuvent se construire des carapaces glacées, et il ne le serait sans doute jamais. Lui, il étouffait sous les émotions, il n’esquivait rien, arrivait à peine à se protéger des sentiments néfastes d’autrui, et des siens.
Et quand il détestait, il le faisait toujours avec toute la colère dont il était capable. Et quand il aimait… Cela devait être la même chose. Il l’ignorait, en effet, n’ayant jamais connu pareille situation dans sa petite vie bien rangée.
Petite vie qui n’était plus aussi bien ordonnée qu’avant.
Il se détourna rapidement quand il vit que l’homme qui l’avait rejoint sur le pont était le bandit des mers, trop lui-même pour daigner se reposer tranquillement au lieu de s’autoriser une petite ballade nocturne sur son bâtiment. Hansel aurait pu voir là une des petites touches d’ironie que rajoutait souvent le destin à son histoire hasardeuse, mais il n’était ici, en l’occurrence, pas assez objectif pour le faire. Non, lui il faisait face au problème en tournant le dos au capitaine. Lui, il regardait les étoiles au lieu de s’observer en si piteux état pour si peu de choses, pourtant trop importantes à ses yeux pour être balayées d’un revers de la main. Il avait choisi cette manière de vivre durant quelques semaines, mais ça avait déposé ses valises et ça pesait maintenant si lourd sous ses paupières que c’était impossible à nier. Pourtant c’est ce qu’il essaya encore de faire, alors que Sinbad se rapprochait. En vain.
Ses tentatives étaient risibles, comme d’habitude, mais tant pis. Hansel était persévérant. Jusqu’à ce que même son esprit ne veuille plus le suivre, moment éprouvant qui le mettait plus bas que terre, son cœur cloué sur le plancher.
Et c’était l’un de ces moments.
"Je vais finir par croire que tu ne dors jamais. Gretel va penser que je te tue à la tâche." Sinbad résumé en quelques mots : L’étoile vacillante qui arrivait à éclairer votre vie pour ensuite mieux moucher toutes les petites lumières que vous aviez pris grand soin d’allumer, révélant des réponses aux questions posées depuis l’enfance. Un rire résonna un instant sur le pont, tandis que la nuit embrassait l’Ecorchée, et qu’Hansel regardait ce spectacle les yeux grands ouverts, fixé sur un point qu’il aurait bien aimé pouvoir effleurer du bout des doigts, alors qu’à l’heure qu’il était, il aurait juste pu aller se coucher en priant pour que tout se résolve dans son existence le lendemain matin. Cela devait être sûrement la meilleure chose à faire, bien que le matelot doute du résultat. Pouvait-il d’ailleurs espérer ce dernier ? Il la ressentait, cette sensation caustique qui lui réchauffait le cœur tout en essayant de le dévorer par la même occasion. Il mettait cela sur le compte des moments éprouvants qu’ils avaient tous enduré, parce que c’était nouveau. Denougatine avait tué un homme, sans préavis. Il l’avait fait en pensant que c’était la seule alternative possible, en songeant pour la première fois que parfois, il n’y avait pas d’autre choix. C’était si peu lui, et à la fois tout concordait à la perfection. Et puis il avait découvert que son capitaine pouvait faillir. Que ce n’était pas ce qu’il devait faire, mais qu’il était tout de même tombé, parce qu’on ne pouvait pas être une légende tout le temps. Une légende. Hansel lui jeta un coup d’œil, à la légende qui le semblait tellement maintenant, là sur le pont de son vaisseau, entouré d’une aura mystérieusement envahissante qui éteignait jusqu’aux bougies posées plus loin, et ravivait tout en même temps le feu ardent qu’on avait placé dans les yeux de son mousse. Cette même légende, il se la remémora baignant dans son sang, puis étendue, comme morte, sur un lit, et sur terre.
Qu’il était bon de la revoir voguant sur l’océan, emportée simplement par le vent et ses rêves. Et peut-être était-ce même encore mieux lorsqu’on pouvait distinguer les petites imperfections que l’histoire possédait. Les faiblesses de Sinbad Septmers.
Et puis goûter à nouveau aux promenades nocturnes, un peu aussi.
"C’est mon quart. Je fais juste ce qui doit être fait, elle n’a rien à dire. " lui répondit-il en posant ses coudes sur le bastingage tandis que ses yeux revenait enfin sur ce point mystérieux qui l’empêchait de penser qu’en effet il devrait faire ce qu’il devait faire, mais qu’il ne le faisait vraisemblablement pas.
C’était étrange comme une personne pouvait débarquer dans votre existence pour y mettre une pagaille pareille, sans pour autant avoir l’apparence d’un maelstrom. Car c’était un fait à ne pas nier : Le capitaine paraissait à présent calme, les mains dans les poches, si normal que c’en était déroutant – même si normal, plus rien ne l’était. Ou juste Sinbad. Parce qu’avec lui, n’importe quoi pouvait être bien réel, même la plus étrange des sensations. "C'est amusant à quel point nous sommes ridicules face à ça." Comme s’il pouvait lire en lui. Hansel n’était pas certain, en cet instant, de désirer tenir une conversation avec son supérieur. Surtout s’il se prenait à lire dans ses pensées, et donc à découvrir des choses qu’il n’était pas censé pouvoir déceler. Le matelot ne put s’empêcher, tout de fois, de lui jeter un nouveau coup d’œil. Ce qu’il vit – un capitaine avec une réserve de questions insoupçonnées – ne le rassura pas du tout. Et pour une fois, il eut raison de se méfier.
Pour une fois, il se méfia. Chose qu’il aurait dû apprendre à faire bien plus tôt, en présence de personne telle que Sinbad. Mais c’était déjà trop tard. La plupart des cartes avait été retournée sur la table, de sorte que plus aucun doute n’était possible, même s’il en cherchait encore afin de se raccrocher à quelque chose qu’il connaissait.
Enfin, il se rassura en se disant que s’il ignorait à quoi il allait avoir à faire, il avait déjà connu bien pire. Ce qui eut le chic de lui faire appréhender la fameuse question dissimulée sous de bons airs. Presque. Son palpitant ne suivait plus depuis bien longtemps le rythme effréné qui s’était installé entre les deux êtres. "Tu n'as toujours pas répondu à ce que je t'ai demandé il y a de cela plusieurs jours, à mon réveil précisément."
Quelle plaie.
Le mousse se redressa derechef, soudain tendu comme un arc, un changement de comportement significatif qui le fit hurler intérieurement. Et dire que des gens répétaient des inepties comme la fameuse phrase qui disait qu’Hansel était très ingénieux. Non. Non, Hansel ne l’était pas. Du moins plus maintenant. En présence de Sinbad. Il n’arrivait même pas à esquisser ne serait-ce qu’une petite question de rien du tout. Un petit rien qui faisait tout – la gêne, le cœur lourd comme une pierre, qui essaie tout de même de battre pour se sortir de ce pétrin dans lequel on l’a fourré malgré lui, et puis l’envie de dire la vérité, tout en songeant à la folie qu’on a bien pu attraper, seule réponse possible à ce qui est en train de se passer. Il prolongea le silence des lieux, interrompu par les mouvements réguliers des vagues claquant contre la coque du navire. L'Écorchée semblait ne se sentir bien qu’entouré par les flots.
Et Hansel ? Qu’en étant libéré de toute la vérité. D’une partie, en tout cas.  
Tu aurais pu partir, mais tu es resté envers et contre tout. Pourquoi ?
Pourquoi. Une bonne question, en soi. Le genre de questions qui vous tourmentait l’esprit jusqu’à plus soif.
"Eh bien…" qu’il commença en observant l’astre lunaire qui semblait se jouer de ses maux en le regardant de haut. C’était un début. Il joignit ses mains, les avant-bras sur la paroi, au dessus des eaux ténébreuses qu’il ne remarquait souvent pas. Sur le bateau, Hansel s’était découvert une préférence à la contemplation du ciel plutôt que du bas, surtout la nuit, et hormis quand il avait commis une bourde – ainsi il aurait sûrement dû baisser les yeux cette fois-ci. A la place, ses tentatives d’abandon dans la voûte céleste lui fit observer une étoile filante qui passa en trombe durant quelques secondes, grande estafilade dans cette peau parsemée que revêtait le ciel chaque soir. Comment pouvait-on se sentir si mal dans un décor si parfait ?
Hansel n’eut même pas la force de faire un vœu, tant il s’adonnait à sa recherche de mots, qui ne venaient pas contrairement à ceux de son capitaine, toujours là pour l’aider, ou l’engloutir. "Je crois que je ne peux pas l’expliquer. C’est…" innommable. Phénomène quasi impossible à décrire. "A l’oeil, c’est comme un travail, au toucher comme un devoir, et au goût, une envie." Qu’il décrivait quand même. Parce que s’il y avait des choses qui ne devaient pas être dites, d’autres le pouvaient bien, au prix de quelques dégâts collatéraux, mais Hansel n’était plus à ça de près. Il tourna légèrement la tête pour le regarder, le pirate tourmenté. Et voilà que ses yeux aussi grands que l’océan rencontrèrent les siens, pour ne plus les lâcher. "J’ai- J’ai envie d’être ici, capitaine. Malgré tout ce qui a pu se passer, j’aime me réveiller le matin aux aurores, me faire tuer cinquante fois par l’épée de Kale, et par jour, et la vie sur ce bout de bois, les marchandages douteux, et les soirées passées à chanter avec les autres, et celles avec la pleine lune… ."  Les mots étaient comme les mensonges. On en disait un, et puis le reste suivait, jusqu’à celui de trop. Qui scellerait notre avenir, désastreux ou non.  "Et vous..."
Il se tut finalement, pas certain d’avoir répondu distinctement, et dans l’ordre des choses, mais juste heureux d’avoir eu le courage de le faire, avec toute la force que lui apportait ici même son cœur d’enfant.
Épris de l’océan.
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sinbad ☾ at this point in my life, all i know, is that this world spins from the same unseen forces that twist our hearts EmptyDim 19 Oct - 22:56




Hansel et Sinbad
J’en crève t’imagines pas à quel point j’en crève.

Sinbad, il pourra jamais affirmer haut et fort que la vie est belle. Il pourra jamais dire qu'il apprécie chaque instant comme si c'était le dernier, qu'il ne regrette rien et que forcément, le jour où il mourra ce sera la mécanique aérienne. Jamais ô grand jamais il ne pourra hurler à autrui qu'il est le plus heureux des hommes. Le bonheur c'est éphémère, ça se consume, ça se crève progressivement tout bonnement parce que l'existence se résume à ça, une culpabilité constante qui ronge le coeur avec ses dents aiguisées. S'il devait revoir sa propre histoire, le capitaine referait probablement tout, il prendrait différents tournants, retaperait les choix qu'il a mal gravés en son âme et sans aucun doute, aujourd'hui il serait un homme profondément malheureux. C'est ça qu'est amusant chez l'homme, c'est qu'il a beau vouloir être dans un critère de perfection, que finalement il s'ennuie, se lasse jusqu'à se pourrir en solitaire, attendant son heure dans une chaise branlante et grinçante. S'il y a des tas de choses que Septmers voudrait réparer, comme divers coeurs laissés sur le chemin, redonner le souffle à ceux qui ne sont plus ou encore utiliser des termes moins durs en cas de disputes, il n'empêche que c'est quand il a droit à de tels spectacles comme celui qu'il vit actuellement, qu'il se dit que peut-être bien que tout n'a pas été qu'une question de pente sur laquelle il glisse depuis sa naissance, qu'il y a encore une infime possibilité pour qu'il puisse s'en sortir, se raccrochant à des branches fragiles à gauche, à droite, à force pourtant d'assimiler, un jour viendra où elles formeront un fagot et là, Sinbad pourra dire que son esprit peut s'en aller sans jeter un dernier regard sur sa carcasse blessée. Sans pour autant s'époumoner à répéter à l'univers que oui il faut profiter de chaque instant, il préfère les choisir et obliger tout son être entier à penser que les secondes deviennent heures, seulement quand il le décide, quand lui le veut. Parce que le long fleuve des années de naissance jusqu'à la mort est bien long, si le destin ne laisse pas généralement le choix, il est possible néanmoins de le détourner d'une manière ou d'une autre. Du sang qui coule, des larmes qui perlent, un horizon qui devient subitement noir, en revanche on peut y croiser des fois des faibles flammes qui redonnent un tant soit peu de sens à ce royaume qui n'en a plus. En ce qui concerne le mercenaire, il ne saurait dire ce qui l'aide à tenir debout. Jadis il aurait dit l'amour, maintenant il pourrait se questionner réellement sur le bien-fondé de sa thèse sur les sentiments. Comment se sent-il lorsqu'il croise un paysage à couper le souffle ? Comment est-il lorsque son second lui fait croire que la vie de marin est terminée par lui ? Comment réagit-il face à une attaque surprise de bandits ? Comment sa logique s'organise face à une paire d'yeux qui ne laissent pas son pauvre coeur indifférent ? Amertume d'être une bête ayant besoin des autres, s'il ne veut pas y croire, c'est cependant ainsi. Sinbad vit au gré de ses émotions, les laissant vaguer, se balançant de gauche à droite, de droite à gauche, jusqu'à ce qu'il y ait des dégâts. Parce que ça en fait toujours, y compris ceux du trentenaire qui se déforment jusqu'à devenir incompréhensibles. Alors oui, sa réponse à cette grosse question, il la veut. S'il ne se butte pas pour des broutilles, les importances du capitaine se révèlent différentes de la normale, sur bien de ses proches il veut s'attarder pour qu'enfin tout s'éclaire en lui, telle une évidence qu'il n'aurait pas vue des années durant. Celle-ci concerne Hansel, c'est tout juste si ça le torture de ne pas pouvoir trouver comme un grand les raisons qui poussent le jeune matelot à s'accrocher à ce vieux rafiot qui malgré les effets du temps, continue à tenir le bon bout. Pourquoi lui ? Pourquoi eux ? Il lui avait dit dans le blanc des yeux à quel point la déception s'était emparée de lui, il avait craché, hurlé, descendu son estime jusqu'à ce qu'elle n'existe plus. Quelque part, il l'avait même détruit. Toutefois, le bon archer s'était redressé sans aucune aide, faisant de ses douleurs une force véritable jusqu'à impressionner celui qui l'avait tant dénigré ce soir précisément. A dire vrai, il ressemble à celui-là, sauf que la lune était moins ronde, n'apparaissait pratiquement pas et l'aura était bien moins douce. Tout était sujet à être électrique, même les regards de son équipage, Sinbad n'avait rien supporté, ayant uniquement dans sa ligne de mire, le fauteur de troubles. « Eh bien… » Mains toujours casées dans les poches doublées de sa redingote, les sourcils de l'aîné se froncent. C'est un début, il doit tâter le terrain pour lui révéler quelque chose qui pourrait l'amocher. Ou alors est-ce une feinte pour qu'au contraire, il trouve les termes justes pour ne pas faire d'âneries ? Connaissant un peu le personnage, les deux chemins qui s'offrent à lui ne l'étonnent pas plus que cela - mais, il ferait mieux de se méfier, depuis ces dernières semaines, il se retrouve bien souvent pris de court, ayant la place de celui qui apprend face au maître. Planté dans son silence, il ne fait que le dévisager avec cette mine perplexe autant qu'inquiète. Il se pourrait fortement que le navire ne soit qu'une raison parmi tant d'autres permettant à l'ancien confiseur de redorer son blason déjà tâché par cette réputation de chasseur de sorcières, ou alors est-ce pour échapper au courroux dévastateur de sa soeur ? Le pire lui vient, pas le meilleur. Il pourrait se haïr quand il imagine les scénarios les plus terribles. « Je crois que je ne peux pas l’expliquer. C’est… » Hansel est-il donc pareil que Sinbad ? Il ne sait pas pourquoi mais il le fait ? « A l’oeil, c’est comme un travail, au toucher comme un devoir, et au goût, une envie. » Le rapprochement devient de plus en plus étrange, si bien qu'il se confirme qu'une part de lui se retrouve chez le cadet au regard complètement déboussolé sur des vagues bien calmes - elles doivent se douter qu'une conversation importante a lieu sur le navire, pour ça qu'elles préfèrent ne pas gâcher ce moment, elles obéissent peut-être bien à l'écumeur consciemment ou non. Une base commune, une seule et unique, qui pourtant a tout fait pour les rejoindre sur ce pont. Le destin soeur du hasard dit-on, malgré tout, Sinbad lui il aime pas spécialement avouer que tout est lié.
Le hasard est juste bien fait.
C'est tout et rien de plus. Sentant son palpitant prendre un rythme plus régulier, une part de panique se fait sentir dans ses veines, jusqu'à sa gorge qui a un peu de mal à déglutir. Les vérités sont pas toutes extraordinaires à dire, cependant, il est le plus clair du temps obligatoire de le faire vite pour ne pas infecter la plaie. Hansel aurait-il donc en tête de faire agoniser son supérieur pour se venger ? Cette idée pourrait le faire rire à gorge dévoilée, toutefois l'instant n'est pas choisi pour se marrer ouvertement d'une image futile. « J’ai- J’ai envie d’être ici, capitaine. Malgré tout ce qui a pu se passer, j’aime me réveiller le matin aux aurores, me faire tuer cinquante fois par l’épée de Kale, et par jour, et la vie sur ce bout de bois, les marchandages douteux, et les soirées passées à chanter avec les autres, et celles avec la pleine lune… » De quoi lui permettre de souffler, en oubliant le fait que sa phrase se suspend dans les airs jusqu'à laisser un flottement digne des contes horrifiques qui traversent les terres la nuit. Soit, il en conclut simplement qu'il s'est attaché à ce groupe conséquent d'hommes aussi différents qu'originaux, que comme il le pensait, les jours où ils se trouvaient seuls à s'entraîner, ce n'était pas des mensonges, des faits sur lesquels Denougatine pouvait glousser avec perfidie avant d'aller dans la cale pour un repos bien mérité. Tout ceci a de l'importance pour lui, apportant un bien-être conséquent à Sinbad qui se permet de souffler, jusqu'à ce que leurs regards se croisent, se scindant l'un à l'autre. Si un petit sourire naît sur le visage blafard du pirate ayant perdu bien des couleurs durant son rétablissement, celui-ci se transforme bien vite en un petit rond, témoignant de sa légère surprise en entendant l'aveu du bouclé. « Et vous... » Oh capitaine, mon capitaine. Qu'est-ce qu'il a de plus qu'un autre pour que des êtres se donnent corps et âmes à lui ? Qu'est-ce qu'il a bien pu faire au tout-puissant pour qu'on s'attache sans même connaître ses tourments ? Qu'est-ce qu'il est exactement ? Trop de personnes se sont sacrifiées pour lui offrir des années en plus. Trop de barrières se sont faites pour que la légende des fameuses sept mers continue à illuminer un ciel fait d'encre. Hansel fait partie de ceux qui ne se rendent pas compte, qui se sont raccrochés à cet être dégageant du mystère. Et vous. C'est tout ce qu'il y a à retenir, qu'il est aussi une raison qui fait qu'il est resté à son chevet. Et vous. Il lui en a fait baver, lui a offert son enseignement, n'a pas été forcément tendre. Et vous. Sa réponse se fait attendre, il en vient même à juste avoir l'air attendri, débarrassé de toute trace un tant soit peu nerveuse, il se retourne, s'adossant au bastingage, ses bras en profitent pour se croiser sur son torse. Il le lâche pas pour autant, allant même jusqu'à détailler les traits de sa frimousse singulière. Des grands iris sombres inspirant la confiance, la force et souvent la crédulité. Un nain justement taillé sans aucune bosse ni rature. Des lèvres fines faites au crayon et quelques mèches qui tombent sur son front ici et là. Il dégage quelque chose d'innommable Hansel. « Je ne m'attendais pas à faire partie de ta réponse. » Torturant pour la énième fois sa lèvre inférieure, sa botte droite vient à tapoter le parquet distraitement. Qu'ajouter de plus alors que les astres parlent pour eux ? Haussant un peu les épaules, c'est en sentant un frisson lui traverser le long de l'échine jusqu'à sa tignasse qu'il resserre sa propre étreinte sur son torse, cherchant chaleur pour lui prodiguer du réconfort. « Toutefois je suis... vraiment touché de savoir que je ne suis pas qu'un vieillard braillard et aigri pour toi. » Qu'il ajoute tout en ayant un vague rire léger. On peut le percevoir comme un emmerdeur, un râleur, un rabat-joie qui ne sait pas s'amuser - c'est pas qu'il a pas compris le mode d'emploi, c'est juste qu'il connaît ses limites contrairement à bien des mortels qui viennent chercher l'aventure sur cette galère immense. Ils se rendent pas compte des conséquences qui peuvent avoir lieu ici. Non ils voient pas, cernant seulement le bon côté des choses alors que les plus âgés, les dirigeants voient les deux, savent nuancer. Quand ils fument de l'herbe à chat ce n'est qu'à petites doses, quand ils descendent pour fricoter avec des donzelles, c'est toujours rebelote et même quand ils se permettent de boire - un jour ou un autre, il faut se réveiller. Le train-train en mer c'est certes au premier coup d'oeil une véritable partie de plaisir, toutefois celle-ci peut se transformer en un cauchemar si les abus se font vite sentir. Un peu de rigueur, un soupçon de bretelles tirées et tout remarche comme sur des roulettes. Quel supérieur serait-il s'il ne savait pas se méfier des nuances qui se présentent à lui. Laissant son bout de chair rosé pour maintenant mordre le bout de sa langue, il s'arrête peu de temps après pour se permettre d'étaler quelques mots. « Hurler contre toi n'a pas été une partie de plaisir, bien au contraire et à dire vrai, je n'apprécie pas spécialement être hors de moi. J'ose espérer que tu te doutes que si j'ai été dans une telle fureur, ça n'a pas été pour rien. » Se faire pardonner oui, dire qu'il a tort, non. Dans la confidence il faut savoir garder de la lucidité, ce que forcément, Sinbad fait pour ne pas se perdre et se dénaturer complètement. Baissant sa tête en arrière pour se plonger dans l'immensité infinie, son murmure reprend le dessus. « Quand bien même j'ai été plus que rude, je veux que tu saches que tu n'es pas personne. Justement, tu es quelqu'un complétant ce qu'il manquait à l’Écorchée pour que je puisse la contempler autrement que comme une misère. Je devrais t'en remercier. » Comme des lettres forment des termes, comme des nombres se transforment, un équipage fait le même effet qu'une association. Quand un chaînon manque, tout est dépeuplé, il y a cette saveur en moins, des couleurs qui s'effacent au fur et à mesure que les jours s'enchaînent. Si Sinbad n'a jamais eu à se plaindre de sa situation accompagné de son cher Kale et de Lorcan depuis près de six ans, il se peut que des détails aient fait changer son point de vue sur des bagatelles.
Sinbad, il pourra jamais affirmer haut et fort que la vie est belle.
En revanche, il pourra susurrer qu'elle en vaut la peine.
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sinbad ☾ at this point in my life, all i know, is that this world spins from the same unseen forces that twist our hearts EmptyLun 20 Oct - 23:28




Sinbad et Hansel

les événements sont parfois comme les dominos ; le premier renverse le deuxième qui renverse le troisième - et c'est parti


Voilà. Il aurait pu s’arrêter avant le mot de trop, il aurait pu limiter les dégâts, les problèmes qui menaçaient déjà d’arriver à la chaîne. Mais il ne l’avait pas fait. Parce qu’au fond, il ne voulait pas garder tout cela bien enfoui dans les tréfonds de son âme, parce qu’il le savait, que ces choses là vous bouffait comme des vers si elles n’étaient pas dites un jour ou l’autre. C’était de la survie, du moins ça s’en rapprochait. Il faisait ça pour sa survie. Même si ce n’en était pas moins dangereux. Surtout quand notre interlocuteur ne nous riait pas au nez, mais était des plus sérieux. Surtout quand ledit interlocuteur était Sinbad Septmers.
Pendant un instant, Hansel eut l’impression d’être réellement risible, lorsque le silence se prolongea, tandis que les étoiles se riaient de lui, si irréversiblement borné qu’il continuait à le regarder dans les yeux, croyant dur comme fer à ses propres mots. Pourquoi ne pas y croire de toute manière ? Parce que c’était mal ? Parce qu’il ne devait pas ? Au final, peu importait toute cette mascarade  qu’on voulait lui faire avaler pour regretter. Il y avait des poisons que ne faisaient plus aucun effet au fil du temps, contrairement à d’autres qui vous brûlait vif, petit à petit, inquiétant au possible, irréversible. Il eut un frisson qui lui parcourut l’échine avec force, et la légère brise qui entourait le navire n’y était pour rien dans l’histoire désastreuse d’Hansel Denougatine. C’était droit dans le mur qu’il allait, le marin de fortune. Mais avec un si grand sourire qu’on pouvait se prendre à penser que oui, après tout, pourquoi pas ? Ça pouvait fonctionner. Etre possible. Et le détruire complètement. Mais qui avait décreter que la destruction n’était pas belle à regarder ?
"Je ne m’attendais pas à faire partie de ta réponse." Il aurait aimé pouvoir répondre que lui non plus, il ne s’y attendait pas. Ce qui en l’occurrence était le cas, puisque ses dernières paroles n’étaient pas préméditées, mais il n’en eut pas le courage, ce sentiment de pleine assurance qui l’avait animé quelques instants plus tard, pour finir par le faire retomber sans qu’il puisse y faire quoi que ce soit, le quittant pour le laisser devant un capitaine qui comme lui cherchait ses mots. Comment Hansel était-il censé faire sans cette miséreuse audace ? Fallait-il aller la chercher où qu’elle pouvait être ? Ou attendre que la gêne passe, car c’était bien une pointe de cette sensation peu plaisante qu’il ressentait, noyée bien heureusement – ou non – sous un autre sentiment qu’il aimait et détestait à la fois, tant il paraissait incongru ici. Ne sachant, s’il ne pouvait répondre noblement à son supérieur, que faire, il se mit à jouer du bout des doigts avec les échardes qui parcouraient le bois du navire, quitte à s’en abîmer la peau, de toute manière, une fois de plus ou une fois de moins, Hansel n’était plus à cela de près. Il concentrait cependant toute son attention sur Sinbad. Toujours. Avec ses oreilles, son regard fuyant mais curieux, et son cœur qui se serrait pour mieux battre la chamade une fois relancé par ce petit être complètement déboussolé. Un instant il se demanda comment il avait bien pu avoir l’idée de s’engager sur ce maudit rafiot. Il ne connaissait même plus la réponse exacte, à présent. Les causes avaient changées, bien sûrement. C’était ce pourquoi la vie se trouvait être si fascinante et si éprouvante à la fois. Même proche de la trentaine, on en apprenait tous les jours, tel un enfant venant de naître. Certes, ce n’était pas tout le temps de jolies nouvelles qu’on pouvait hurler sur tous les toits, mais cela avait le loisir d’offrir tant de possibilités que la mort paraissait bien fade à côté, bien qu’on appelle cette dernière « le plus grand voyage de toute une vie. » Qui avait inventé ce terme ? Le dernier voyage, peut-être, mais pas le meilleur, Hansel en était convaincu. "Toutefois je suis... vraiment touché de savoir que je ne suis pas qu'un vieillard braillard et aigri pour toi." Petit rire qui vint se glisser dans son crâne pour ne plus jamais en ressortir. Le rire de Sinbad Septmers. C’était quelque chose qu’on n’oubliait pas de sitôt. Comme ses paroles, ses faits et gestes, et son être tout entier. Quoi qu’il pouvait en penser parfois, Hansel était heureux d’avoir rencontré cet homme, tout excentrique qu’il était. Il y avait le goût de l’aventure, dans ses mots, l’aventure qui fait rire et pleurer, et qui apporte tant que quand elle est terminée, on s’escrime à revenir en arrière pour la prolonger, ou en entamée une nouvelle, si toutes celles déjà passées ne formaient pas simplement un seul et unique récit, avec des retours, des départs, des morts et d’autres petites histoires nées. Depuis que le matelot avait débarqué sur l’Ecorchée, il n’avait pas retouché à une plume et de l’encre pour écrire, et lorsqu’il relisait ses pages cornées il se demandait s’il écrirait encore quelque chose dans son livre. Il avait été d’abord mécontent de ne pas avoir d’inspiration à l’écriture, puis malheureux, car c’était un chapitre de son existence qui se tournait. Ce ne fut que ce soir qu’il comprit. Il vivait l’histoire, au lieu de simplement l’écrire. Et il y mettait tout son cœur. Tellement qu’il ne pouvait plus rien faire d’autres. Il arrêta un instant de gratter le bois déjà assez abîmé, et se prit à regarder d’un œil discret son capitaine, en pensant que tout cela avait été possible grâce à lui. Ou à cause. Ceci demeurait inconnu pour le mousse épris de nouveauté, mais à la fois si peureux que tout dans sa vie prenne un tournant à cent quatre vingt dix degrés. Un léger sourire perla à la surface de son visage. Non, en effet, il n’était pas qu’un vieillard braillard et aigri pour lui. Il était même plus que ça. Mieux que ça. Si différent de ce qu’il devait  imaginer. De ce qu’ils devaient tous imaginer. Hansel le premier.
Le vent sembla retombé soudainement, laissant une température plutôt agréable sur le pont, bien que l’heure soit avancée, et la nuit maîtresse de toute la scène. Quelle étrange soirée. L’ancien confiseur ne pouvait le nier. Mieux, il n’essayait même plus. Il était juste un pitoyable être humain, qui frissonnait d’une émotion nouvelle. Il ignorait totalement si Sinbad avait été touché par ses paroles, ne s’occupant que de lui en bon égoïste, mais lui l’était. Pour deux. Facilement. Il se serait presque moqué de sa propre personne, s’il l’avait pu. Mais l’idée lui traversa l’esprit pour ne plus y remettre les pieds, puisque quelque chose d’autre y prenait toute la place. "Hurler contre toi n'a pas été une partie de plaisir, bien au contraire et à dire vrai, je n'apprécie pas spécialement être hors de moi. J'ose espérer que tu te doutes que si j'ai été dans une telle fureur, ça n'a pas été pour rien." Hansel avait l’impression d’être si loin des excuses, lui qui s’en était voulu jusqu’à ce que son aîné se réveille, et même au-delà. Et maintenant, c’était à Sinbad de demander pardon, bien que son matelot n’en voyait pas l’intérêt. Il se posait comme seul fautif, encore aujourd’hui. Son supérieur avait été dans tous ses droits quand il avait décidé de lui hurler dessus, lui qui était à l’ordinaire si calme. Il avait eu une bonne raison. Ici, c’était Hansel, encore une fois, qui n’avait pas le droit. Il n’avait pas le droit de trahir un membre de l’équipage, il n’avait pas le droit de les mettre tous en danger, ni de faillir à sa mission, et de songer à son capitaine autrement qu’en temps que capitaine. Il chassa l’une de ses boucles noires de ses yeux de gamin irrévérencieux, puis il hocha la tête, comme s’il comprenait, parce qu’après tout, bien entendu, qu’il comprenait. Sinbad n’aimait pas hurler sur ses hommes. Hansel doutait qu’il aime hurler sur quiconque, d’ailleurs. Mais ses dernières paroles lui firent cesser tout de suite ce geste qui se voulait compréhensif, et parfaitement professionnel – quoi qu’il avait plutôt l’air d’un enfant se faisant expliquer une morale par un adulte.
"Quand bien même j'ai été plus que rude, je veux que tu saches que tu n'es pas personne. Justement, tu es quelqu'un complétant ce qu'il manquait à l’Écorchée pour que je puisse la contempler autrement que comme une misère. Je devrais t'en remercier." Vraiment ? Le jeune matelot releva doucement les yeux vers son interlocuteur, remerciant dieu quel qu’il soit en le voyant qui regardait l’immensité étoilée plutôt que sa petite personne qui n’était pas rien. Un concept objectif, qui faisait pourtant battre son cœur plus que de raison. Le voilà qui prenait comme argent comptant ses paroles, qui les buvait tel le poison qu’elles étaient en pensant que peut-être elles rejoindraient les siennes, si vagues et précises à la fois, comme une carte qu’on arpenterait à la recherche d’une contrée encore inconnue. Quelques histoires le faisant perdre sa faculté à réagir avec un jugement approprié. Quel idiot. Sur toute la ligne. Imbécile qui aurait dû être puni pour sa seule envie d’y croire, alors que rien n’en était. Car si lui n’était pas personne, il n’y avait rien. A bien y réfléchir, il ne voyait pas pourquoi cela aurait été possible. Bien sûr, que ça ne l’était pas. Bien sûr. Il fallait savoir garder les pieds sur terre, si on avait déjà le cœur dans les étoiles. Ce n’était pas bon, tout ça. Ni pour lui, ni pour aucun autre. Ainsi, il ressaisit du mieux qu’il put, et ses manières timides reprirent le pas sur toutes les autres, qu’il avait effleuré du bout des doigts quelques instants plus tôt. "Je- je suis juste ici, c’est tout." Tout et rien. Une personne parmi tant d’autres. Vraiment ? "Ce n’est pas la peine de me remercier, capitaine. " Pas après tout ce qui vient de se passer. Si vous saviez, capitaine. Si vous saviez. Mais vous ne savez pas, et ça vaut sûrement mieux pour tout le monde. Un petit sourire triste sur les lèvres, c’est un point invisible qu’il se mit à regarder, avant que sa trajectoire dévie vers Sinbad. On ne changeait pas les bonnes habitudes. Les mauvaises non plus. "Pas pour ça. "
Et puis, ce n’est pas moi qui doit être remercié.
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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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sinbad ☾ at this point in my life, all i know, is that this world spins from the same unseen forces that twist our hearts EmptyMar 21 Oct - 17:28




Hansel et Sinbad
J’en crève t’imagines pas à quel point j’en crève.

Les excuses ça marche pour tout, les excuses ça marche pour rien. On demande pardon quand on a cassé un vase, on dit qu'on est désolé quand on a marché sur le pied de quelqu'un, on marmonne une excuse quand on a fait une belle bourde. Cependant, est-ce qu'elles peuvent s'avérer utiles quand un évènement bien trop grand a eu lieu ? Est-il possible même d'oser le demander quand une grande bêtise est partie des lèvres pour mieux détruire quelqu'un ? C'est ça qu'est drôle chez l'être humain, tant fragile physiquement que mentalement, quelques termes peuvent le mettre à terre. Oh, Hansel a certes une réputation de tueur de sorcières, étant l'unique personnage dans la capitale à avoir un grimoire contenant tout ce qu'il faut savoir sur ces femmes aux vêtements sombres ou blancs, y compris leurs prénoms, cependant qu'est-il sinon un jeune garçon qui se cache derrière des élucubrations ? Ce ne sont pas qu'elles, parce que Gretel son aînée fait partie du lot, récoltant les honneurs tout en ayant dans l'idée de ne plus jamais repartir à l'aventure. Hansel aussi il veut exister, d'une manière comme d'une autre, se sentir vivant en entendant les vagues le réveiller la nuit, quitte à se blesser au passage. Il veut ressentir un truc qu'il a jamais connu. Ce pourquoi Sinbad s'en était allé jadis, pour connaître, garder jusqu'à la fin les images qui lui trottent dans l'esprit. Ils sont un peu similaires tout en étant radicalement différents, contrairement à lui, le capitaine ouvrait sa bouche le plus possible quand il avait à dire, ce qui a fait que par la suite Sinbad s'est transformé en un autre. On change au fil du temps, c'est comme ça. Les raisons sont souvent si minimes qu'on veut pas se donner la peine de les voir, pourtant elles sont là. Il peut même le constater chez son cadet, certes ce pétillement enfantin qu'il a dans le regard est similaire, pourtant qu'en est-il de son coeur maintenant balafré par des épées tranchantes, tout évolue en lui jusqu'à lui faire prendre en considération que la vie sur un navire n'est certainement pas aussi belle qu'il ne l'imaginait. Bien sûr, il avait dû le remarquer au moment de la dispute, autant qu'après le coup du sort lancé par la mort pour faucher Sinbad. Pourtant il est resté. Pour des raisons citées il y a quelques minutes plus tôt, il doit se plaire dans ce climat chaotique, un peu douteux et probablement suicidaire. On aime, on aime pas, il s'y fait parce que enfin il peut affirmer se sentir bien parmi une meute. Ils sont pas qu'un groupe, ils sont une sorte de famille imparfaite qui se protège autant qu'elle peut s'assassiner de l'intérieur. Il faut juste le pilier pour faire tenir le tout, et si le mercenaire a passé la moitié de son existence à promettre qu'il s'occuperait au mieux de ses hommes, Hansel n'est pas une exception à cette règle. On s'attache, on s'accroche, on se fait aux regards comme aux rires qui résonnent à un point tel où le palpitant s'emballe à la moindre contrariété - parce que ça fait un mal de chien, et souffrir, ça, Sinbad, il supporte plus. Coupable d'avoir fait saigner de l'intérieur son supérieur, ce soir il continue d'écouler sa peine paisiblement, sans s'en rendre compte - ce qui n'est pas plus mal. C'est que ça devrait en être indécent, voire effrayant de se rendre compte que le lien s'est solidifié. Peut-être qu'il est un peu frustré ce bon vieux loup de mer qui ne veut plus pleurer une perte, peut-être qu'il sature de ses émotions qui prennent le dessus sur ce qu'il devrait montrer comme image. Aux yeux de tous il est une légende, devant Hansel il n'est plus qu'un homme parmi tant d'autres, se fondant dans la masse grâce à un sourire de façade cachant des secrets ne pouvant refaire surface. Ils pourraient l'achever sans prévenir. Ils pourraient lui dévorer la dernière part d'humanité qu'il lui reste, juste assez pour pouvoir encore affirmer qu'il est un mortel faisant des erreurs plus que de bonnes choses. « Je- je suis juste ici, c’est tout. » Forcément, le matelot se dénigre bien trop pour même croire qu'il est utile au présent. Fronçant les sourcils, roulant des prunelles pour reporter son attention quelques secondes sur un point invisible disposé sur l'étendue salée, il ne sait qu'en dire. Y'a de ces gens-là qui sont là comme le dit Hansel, ils sont juste là, pourtant c'est ça qui fait la différence. Pendant que d'autres sont loin, eux ils sont là quand d'autres âmes en ont besoin. Ils font le pas, gagnent dans la gentillesse, se font une armure dorée capable de vaincre n'importe lequel démon qui voudra détruire absolument tout sur son passage. Il est là, c'est ça qui fait tout. Il existe, c'est ça qui joue. Pinçant sa lèvre inférieure comme unique torture, il peut entendre sa voix qu'elle n'est plus aussi sûre. C'est ça qui peut être amusant chez Denougatine, changeant comme une tempêté d'été, imprévisible à l'instar d'une bête affamée. Capable de passer du rire à la mine déconfite en quelques secondes, il suffit juste de faire preuve d'une humeur cassante et d'être marqué dans sa peau un minimum. L'est-il ? Est-ce seulement une marque de respect parce que Sinbad a bien plus d'expériences que lui en matière de voyages ? Parce qu'il en a bavé plus que n'importe qui dans cette galère, avec bien évidemment la compagnie de son bon second ? Personne pour lui donner sa réponse, pas une présence bourrée d'énergie. Il se retrouve seul face à ce qu'il est. Il croit parler à quelqu'un, mais non, c'est totalement faux, il doit se battre. La plus longue guerre de sa vie d'ailleurs, celle qui fait cette race dans sa totalité, qui la rend complexe et fascinante à la fois. « Ce n’est pas la peine de me remercier, capitaine. » S'il savait à quel point il a tort. Hansel se plante sur beaucoup de choses ou au contraire, s'avère connaisseur de bien des faits. Du moins, il ne sait pas ce qu'il y a au fond de ce squelette caché sous une chemise bouffante, lui donnant un air de pirate sans grande pitié ou tombeur de ces dames. S'il savait, s'il se doutait seulement.
Ne cessera-t-il donc jamais de lui apprendre ?
Ayant un sourire en coin de lèvres à cette idée, il se remémore sans raison apparente les conditions de la première venue de son interlocuteur. Il était motivé, c'était indéniable, ayant la rage de vaincre, cependant il ne connaissait rien. Les premières semaines furent bien dures alors qu'il se faisait doucement à l'humeur changeante de l'océan. Puis du jour au lendemain, le petit garçonnet s'était transformé en homme. D'un bambin incapable de marcher sur le parquet, il était devenu habile de ses doigts, ayant appris quelques noeuds, bien plus réactif en combat que l'aîné ne l'aurait jamais supposé. Il avait de l'espoir en lui les premiers jours, celle-ci s'est transformée en fierté en voyant les marques visibles sur son corps. Faut-il donc avoir des cicatrices pour affirmer haut et fort que l'on connaît un peu la vie ? C'est un peu de la doctrine de Sinbad, sans fêlures impossible de prendre en considération les expériences. Intérieurement ou extérieurement, tout se discerne un jour. Hansel n'arrive pas à percevoir, Sinbad lui peut s'estimer heureux de s'attarder sur des fioritures. « Pas pour ça. » Son estomac se tord, l'intérieur de sa joue est mordue si fortement qu'il en retire une petite plainte à peine audible. Inspirant longuement, il voudrait lui répondre, tout lui dire d'une traite et lui faire comprendre qu'il est plus qu'un pion sur l'échiquier vicelard se nommant l’Écorchée. Haussant les sourcils tout en fixant l'ancien confiseur, sa bouche s'ouvre. Pas un mot. Rien ne sort. Comme muet sur l'instant, il serait plutôt bien dans une conversation pour sourds. Ceci fait à deux reprises il secoue légèrement sa tête, se décroche du bastingage pour se retrouve bien debout, bras toujours croisés sur son torse pendant plusieurs secondes, c'est en faisant quelques pas vers le bouclé qu'ils retombent le long de sa stature. Il sait pas ce qu'il fait. Il se rend compte tout en étant ailleurs. Toujours le silence, aussi solennel que pesant, la proximité se fait bien rapidement, à vrai dire le temps se suspend dans son esprit, rien n'a d'importance, il se concentre sur ses traits, son visage, son mirage. Pas même besoin de le prévenir, de toute manière ça briserait tout y compris la mécanique du coeur de Sinbad qui s'arrête. Il pourrait crever sur l'instant, ça le gênerait pas plus que ça. Doigts de sa main droite glissés sur le poignet gauche d'Hansel, il le serre légèrement. Et ça se rapproche, le visage frôle le sien, les souffles se mêlent, les regards se battent dans l'incompréhension. Deux paires de lèvres, un arrêt, une vague hésitation qui s'échappe derechef et enfin la pression. Systématiquement ses paupières se ferment alors qu'il scelle son mutisme par un baiser. Pas forcément long, pas digne d'une romance tirée des rêveries d'une fillette pleine d'espoirs. Il est juste comme il est. Là. Et il profite de l'instant sans se poser de question, ayant même droit à une réponse alors qu'il aurait pu se faire jeter à travers le miroir cristallin qui supporte le bateau. Il sait pas combien de temps ça s'étale, une éternité peut-être, probablement la leur - sans aucun doute. Au fond de lui, le mercenaire se sent bien, bêtement bien, simplement bien, apaisé de toute souffrance, laissant de côté ce qui le torture pour apprécier les sensations qui papillonnent dans ses muscles. Enfin la caresse s'estompe jusqu'à disparaître, frôlant vaguement le bout de son nez au sien, il reste sans bouger, écoutant attentivement ce qui peut bien se passer en son for intérieur. Ses organes reprennent le boulot, c'est la cavalcade des contradictions, le casse-gueule magistral. Ça le réchauffe tellement qu'il en a oublié qu'il tremblait presque des jambes en sortant de sa cabine. Encore plongé dans le noir, il murmure tout en ayant un gloussement sec. « Hansel, je pense être assez grand pour savoir qui je dois remercier ou non. » Ses prunelles se font agresser par la lumière de la lune, alors qu'il recule d'un pas, sa main toujours enroulée autour du poignet du matelot, sa lèvre inférieure se pince, il guette sa réaction, s'attendant à une effusion de pourquoi ou encore de comment, ou dans le pire des cas, un rien du tout qui le rendrait encore plus perplexe. Haussant vaguement les sourcils, c'est une profonde inspiration qu'il prend, abordant un sourire doux du coin des lèvres. Qu'est-ce qui lui a pris exactement ? Il veut pas donner de nom, veut pas en savoir l'origine. Y'a des choses dans la vie qu'il faut pas chercher à comprendre, c'est ainsi, c'est tout, c'est que ça doit le dépasser à un point tel qu'il repousse l'échéance jusqu'à ce qu'on lui mette le couteau sous la gorge. De l'amour ? Bien trop tôt pour se prononcer, c'est juste ça, c'est radicalement et maintenant qu'il a largement dépassé les limites, ça reste ici. Il est pas plus paniqué que ça le Sinbad, c'est l'inverse qui se produit. L'inconscience. L’insouciance. Les deux soeurs allégoriques, ça faisait bien longtemps. Toussotant un peu pour se redonner un timbre de voix, il reprend de plus belle. « Devrais-je dans ce cas alors, faire des éloges à ta mère pour t'avoir mis au monde ? » S'il en avait une, il le ferait sans aucun doute. Celle du natif d'Afshin est décédée d'une maladie fulgurante, quant à celle des Denougatine, il n'en a pas la moindre idée, veut-il vraiment savoir ? Passant sa mimine libre dans sa tignasse mi-longue, histoire de la remettre en peu en place - par manie nerveuse - la pression sur la peau d'Hansel se relâche jusqu'à disparaître complètement. Tout s'est brisé. « De surcroît, la politesse voudrait que tu acceptes sans rechigner mes compliments. » Septmers jette du sel sur du sang qu'a du mal à s'arrêter, se flagelle tout seul dans cette idée, faisant comme si de rien n'était ou pire, comme si la normalité était de mise. Rien ne l'est. Il se ment tout seul, se délectant intérieurement de ce péché. Coudes reposés sur la surface en bois, mains jointes et doigts reliés entre eux, il pourrait filer tel un voleur, comme à l'accoutumée. Sauf qu'il veut pas fuir Sinbad.
Pas cette fois-ci.
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sinbad ☾ at this point in my life, all i know, is that this world spins from the same unseen forces that twist our hearts EmptyMar 21 Oct - 22:03




Sinbad et Hansel

les événements sont parfois comme les dominos ; le premier renverse le deuxième qui renverse le troisième - et c'est parti


Il avait été en colère contre lui-même, et Sinbad. Maintenant, il n’était plus qu’en colère contre lui-même. On n’avait pas idée de se mettre dans tous ses états pour quelqu’un quand on était un être aussi peu stable qu’Hansel Denougatine. Surtout quand ladite personne se trouvait être une légende, un homme, et son supérieur. Mais cela personne ne lui avait dit. Personne n’avait prévenu ce pauvre garçon qui s’en mordait à présent les doigts. On n’avait pas idée d’être aussi faible. Et surtout de penser durant une poussière d’étoile qu’on était en droit de pouvoir songer à tout cela sans se poser la moindre question. Et sans assumer après coup, car c’était bien ce qu’il était en train de faire : En bon lâche, le matelot se refermait petit à petit sûr lui-même, chose qu’il ne faisait presque jamais à l’accoutumée, sauf en période critique, comme quand Sinbad lui hurlait dessus, comme quand on l’avait mis en prison à cause du mercenaire de Sinbad,, et quand ce dernier s’était retrouvé entre la vie et la mort. Sinbad. Encore et toujours ce prénom revenait, faute d’autre personne à aimer ? Sûrement pas. Hansel en avait, des proches sur qui compter. Gretel tout d’abord, parce que même si leur entente n’était pas dans un bon jour,  il savait qu’il pourrait toujours compter sur sa sœur qui l’aimait presque autant que lui l’aimait. Et puis il y avait Rouge, sa meilleure amie, acide comme du poison, trop pour son propre masque qui fondait souvent après quelques paroles pour laisser place à la petite fille qui était sa plus fidèle confidente, esprit indomptable et incorruptible qui le remettait sur le droit chemin lorsqu’il s’en éloignait un peu. Lorcan était aussi entré en trombe dans sa petite  existence, l’ayant pris sous son aile pour l’aider dans cette aventure qu’était la vie, afin qu’il ne plonge pas dans ses eaux ténébreuses pour ne plus jamais en resurgir. Ces trois personnes représentaient le fil solide qui le raccrochait au réel, et sur quoi il pourrait se stabiliser si un jour il tombait. Pourtant, le pirate de pacotille qui lui faisait à présent face représentait bien plus que tout cela. Enfin, non. Peut-être pas bien plus, mais tout autant, de cela il en était certain, et surtout, quelque chose de si différent  que cela le prenait aux tripes et le poussait à n’avoir d’yeux que pour ladite nouveauté, si terrible et douce à la fois qu’elle le faisait pratiquement tourné à la folie, à n’en pas douter. Le capitaine n’avait pas pour but de lui prendre la main pour l’emmener sur une voie ou le dévier d’une autre, bien qu’il le fasse tout de même. Il était simplement là, juste devant Hansel, arpentant tranquillement sa propre existence mouvementée, et apparaissait à lui comme l’étoile filante qu’on ne pouvait même pas effleurer du bout des doigts, mais qu’on arrivait à retrouver après sa course dans l’étendue bleutée, assez rapidement pour la relever de ses mains et la faire repartir avant qu’elle ne s’arrête définitivement de briller. Elle se démarquait des autres étoiles pour sa rapidité et sa vie éphémère, mais pleine d’aventures. Et si on la suivait des yeux, on pouvait se permettre de songer à vœu. A ce moment précis, tandis que la nuit s’étendait de tout son long sur le monde si vaste et si étroit qu’ils avaient tous les deux sous les yeux, Hansel pensa qu’il avait été idiot, pendant une seule seconde, d’avoir cru à tout cela. Il se dégoûtait lui-même. Car peut-être que toutes ses théories étaient fausses, et que Sinbad n’était définitivement pas une étoile, même filante. Il ne réalisait pas les vœux. Il n’en demeurait pas moins éphémère, certes mais simplement comme un humain, qu’il avait pris comme professeur. Et il était temps de se remettre à penser à lui de cette manière.
Un instant, il crut que c’était possible. Qu’il pouvait le faire. Quelle naïveté.
Il cessa d’espérer cette éventualité bafouée quand son supérieur se redressa pour le regarder, et s’approcher de lui afin de prononcer d’autres paroles. Pouvait-il seulement mettre des mots sur ce qui se déroulait sans qu’il puisse y donner son avis ? Non. Bien sûr que non. Alors il ne le fit pas. Et Hansel se trompa encore une fois, puisque si Sinbad continuait à s’avancer, ce ne fut pas pour répondre à tous ces bouts de phrases murmurer sans conviction, dans l’espoir d’apaiser son esprit, alors qu’au final, aucun des deux hommes ne voulaient laisser tranquille les pensées du matelot. Quitte à torturer son cerveau d’espoir faussé, afin que ça se ressente jusque dans son corps, autant le faire de tout son cœur. Sinbad l’avait eu avec sa voix grave et douce. Avec ses gestes d’assassin du désert, de prince déchu, de voyageur errant. Et maintenant, il lui portait le coup de grâce, de ses lèvres si semblables à la voix qu’il avait entendu ce soir-là, sous ces étoiles-ci, dans ce qui semblait être une autre contrée aussi éternelle et éphémère que le beau Septmers.
Il l’embrassait. Il s’était posté juste devant lui, s’était légèrement penché pour pouvoir saisir le regard d’un Hansel trop déboussolé pour comprendre ce qui se passait, et puis ses lèvres. Sur les siennes, dans une pression qui ressemblait si étonnamment à une caresse que le matelot ne put s’empêcher d’en frissonner. Il aurait aimé pouvoir dire fièrement qu’il savait exactement quoi faire dans ces cas-ci, et qu’il n’était pas aussi ignorant qu’il n’en avait l’air. Mais ça aurait été mentir, et tout le monde savait comme Denougatine était un piètre menteur. Certes, des lèvres, il en avait embrassé. Lèvres charnues et collantes, de femmes tout aussi dégoûtantes, le désirant pour son rang de chasseur de sorcières plus que pour sa véritable personne. Dans ces moments-là, il se sentait plus que partout ailleurs comme une imposture. Il s’était senti si effroyablement faux. Alors que ça aurait dû être normal pour quiconque, à Fort fort lointain, et sûrement dans les autres contrées environnantes, jusqu’à celles encore inconnues. Et si pour ce baiser-ci, le sentiment d’être un mensonge ambulant aurait dû le frapper de plein fouet, il n’en était absolument rien aujourd'hui. Il était juste Hansel. Hansel dont la bouche était encrée à celle de Sinbad, et dont le cœur battait la chamade, tellement qu’il aurait pu quitter sa cage thoracique afin de rejoindre celui du pirate, si étroitement liés qu’ils pulsaient ensemble un même sang salé. La main de son capitaine, sur son poignet, le trahissait, car ce dernier devait sentir à quel point son rythme cardiaque s’évertuait à se calmer sans y arriver une seule seconde – sans aucun étonnement de la part de son propriétaire, ceci dit. De toute manière, son attention était accaparée par Sinbad, qui avait fermé les paupières, bien vite rejoint par son matelot, qui vit encore des couleurs mêmes les prunelles dans le noir. Et aucune n’était celle du ciel.  
Petit à petit, inconsciemment, il se ressaisit comme il le put, du moins son corps le fit de lui-même puisqu’il prit le contrôle et prolongea le contact délicieux. Et même si Hansel n’avait jamais su ce qu’était un vrai baiser, sincère quoique non voulu, cela lui sembla si naturel qu’un petit sourire accapara ses lèvres alors que Sinbad les quittait doucement. Il se mit à sourire, mais il songeait qu’il ne saurait plus jamais quelle sensation cela faisait d’avoir chaud, ou froid, d’être si léger et d’avoir le cœur si lourd à la fois. "Hansel, je pense être assez grand pour savoir qui je dois remercier ou non. " Son souffle chaud percutant sa peau d’albâtre. Ses paroles qui le firent ouvrir les yeux, pour regarder ce qui restait de l’instant : Sinbad. Si vivant, là dans son rire, qu’il en donnait le tournis. Hansel prit une grande inspiration silencieuse, et chercha à vaincre les questions sans réponses qui affluaient à la bordure de sa bouche, encore trop marquée par le contact pour osée prononcer quoique ce soit. De toute manière, de quelle façon aurait-il pu poser ses questions, puisqu’il n’avait pas les mots ? Il y avait des moments dans la vie qu’on ne pouvait pas analyser, décortiqué, sous peine de les briser entièrement. Il n’y avait comme solution que mettre tous ces souvenirs brûlants dans des boites hermétiques, et les placer bien au fond de son cerveau pour qu’ils ne se fassent pas blesser par quoi que ce soit. Les autres, la distance, le temps. Tant de causes à prendre en compte si on voulait se montrer égoïste et garder pour nous des songes que peu de personnes verraient comme on pouvait les voir de nos propres yeux. "Devrais-je dans ce cas alors, faire des éloges à ta mère pour t'avoir mis au monde ?" Sa mère. Sa génitrice, emportée par une maladie, remplacée par une autre femme alors qu’une maman, ça aurait dû être éternel. C’était bien la dernière personne à qui Hansel aurait pensé à ce moment même, lui qui n’avait même pas fait attention aux hommes qui auraient pu malencontreusement se retrouver sur le pont de l’Ecorchée. Ses yeux n’auraient pu les apercevoir, de toute manière, puisqu’il n’avait qu’encrage que le capitaine qui se complaisait dans ses remerciements qui n’avaient pas lieu d’être, tout en relâchant son mousse, le laissant ainsi à la merci des requins, seul abandonné. Comme si Hansel pouvait avoir peur d’une autre créature que lui-même. "De surcroît, la politesse voudrait que tu acceptes sans rechigner mes compliments." Sinbad et ses paroles qui vous encrait un navire entier. Le matelot n’eut d’autre choix que de le regarder, estomaqué, le souffle court, si court qu’il ignorait comme son cœur arrivait encore à pulser du sang dans tout le corps du disparu en mer. Il l’observa donc, de ses grands yeux désirant tout voir, tout savoir. Silencieux un instant,  il laissa sa conscience revenir, elle qui avait fait ses bagages à l’instant même où le poison du désert avait posé ses lèvres sur celle d’Hansel, comme si elle avait su que dès lors, elle n’aurait plus aucun pouvoir sur ce petit être à l’apparence si enfantine qu’on en venait à se demander comment il pouvait comprendre ces choses-là. Ce qui d’un côté était vrai, puisqu’en effet, il n’y comprenait absolument rien. Pourtant, ce n’était pas faute d’essayer. Il avait fait des efforts, depuis qu’il avait appris que la légende des Septmers était aimable – comme dans « être capable de faire le bien autour de soi », et « être apte à être aimé ». Ses bons principes, il les avait remis en causes, maintes et maintes fois. Pour se dire que de toute manière, rien n’en valait la peine. Jusqu’à maintenant, car une fois de plus, Sinbad lui prouvait qu'il avait eu tord, puisqu’il était lui-même un oxymore à lui tout seul.
Passant les mains derrière son propre dos, les joignant comme pour se donner un équilibre précaire qui lui fit croire qu’il pouvait encore retombé sans risque de se briser tous les os, Hansel releva ses yeux vers le regard de son supérieur, parce que quitte à se brûler, autant le faire entièrement. Il avait ici conscience qu’il ressemblait plus à un gamin perdu qu’à un véritable homme, et ce n’était pas l’impression qu’il voulait donner, ainsi ses paroles se firent sérieuses, bien que son ton timide et tout en lui hurlent à quiconque pouvait le voir le contraire. "Alors tout ceci n’est que pure politesse ?" Des questions pour en dirent d’autres. Pour prononcer l'imprononçable. L’impardonnable. "Si c’est le cas, je veux bien l’accepter."
Et même si tout ceci n’était qu’insultes et faux semblant, il était prêt à l’accepter aussi.
Parce que c’était trop tard pour un retour en arrière. Maintenant, il n’y avait plus que le regard allant de l’avant, le mur qui se dressait au loin, la vitesse qu’on prenait sans y penser,
Et qui lui permettrait peut-être de décoller avant que tout déraille, si ce n’était déjà pas le cas.
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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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sinbad ☾ at this point in my life, all i know, is that this world spins from the same unseen forces that twist our hearts EmptyVen 24 Oct - 14:39




Hansel et Sinbad
J’en crève t’imagines pas à quel point j’en crève.

Un baiser peut avoir des tas de significations, et voir le jour sous des tas de formes. On en dépose un sur une main par politesse, on l'arrache sur la joue en signe d'attachement, plus habituel chez Sinbad étant celui qui se dépose sur le front pour une protection éternelle. Un baiser ça se fait rarement aussi simplement dans la bourgeoisie, ils apprennent que des lèvres qui s'entrechoquent c'est bon pour le mariage, ça ne se fait pas avant ou du moins, quand les hormones s'en mêlent ça en devient plus compliqué. Les amourettes se lancent, les courses dans les jardins deviennent une évidence et enfin, au moment du tout premier on peut se dire que l'enfance est terminée. Y'a pas tellement d'âge, d'obligation radicale à devenir un grand. On le devient seulement quand on entre en contact avec l'autre. S'embrasser c'est revenir à avouer. S'embrasser ça veut dire juste pour le plaisir ou cache bien des secrets qui ne se racontent pas, que l'on garde à l'intérieur. Pour ce qui est de ce cas, le capitaine ne saurait dire exactement quelle bête abominable s'est emparée de son cocon pour réaliser un tel acte. Il pourrait s'en plaindre Hansel, hurler à tout son équipage que tout l'amour qu'il peut donner, c'est aux deux genres qu'il veut bien les partager. Il le fait pas, bien au contraire il est étrangement calme, ce qui n'est pas pour apaiser les battements du coeur de cet être brisé qui fait danser ses yeux d'une extrémité à une autre. De là à regretter ceci, il ne pourrait pas le dire, bien au contraire, ressentant jusqu'à une certaine satisfaction dans ce fruit défendu qu'il a croqué à pleines dents. Hansel c'est qu'un môme - bien qu'il s'approche de la trentaine - Hansel c'est juste le type qu'il doit rendre encore meilleur qu'il ne l'est déjà, Hansel devait pas changer de camp aussi facilement. La faute au mercenaire qui sans comprendre les origines de sa lubie, s'y complaît à la perfection. Il en va jusqu'à se pincer la lèvre inférieure presque à sang, gonflant ses poumons d'un air qu'il considère comme thérapeutique. Le soir est propice à une telle divagation, on saurait pas dire si c'est le tintement des vagues ou encore les étoiles qui poussent les hommes à se dénaturer, répondant à leurs instincts primaires - ou au contraire, sont-ils les plus évolués ? C'est que ça l'effraie, qu'il préférerait n'être qu'une bête se présentant à l'autre type seulement quand le printemps se veut favorable à de tels vagabondages. C'est fatigant d'être un homme. C'est crevant d'avoir une matière grise assez évoluée pour semer le doute autour d'un évènement appartenant déjà au passé. C'était y'a quelques minutes seulement. Pourtant, Sinbad voudrait bien y replonger la tête la première, comme attiré inlassablement par ce personnage aux traits délicats et aux prunelles pétillantes. Si perturbé au départ, Denougatine n'en garde pas moins sa candeur, sans poser de questions ni vouloir le harceler de ses bras. Il reste digne. Ne s'enflamme pas à l'instar de jouvencelles qui à force de trop rêver, prenaient leurs idéaux pour des réalités. Il sait que pour maintenant, c'en est terminé. Peut-être qu'un jour prochain ils seront propices à une discussion sérieuse du pourquoi du comment, un mélange d'émotions contradictoires se fera, des larmes perleront probablement, toutefois ils sauront. Si d'ici là bien sûr, l'aîné aura trouvé une argumentation correcte à son geste plus que déroutant. Lui ne sait pas, alors qui saura à sa place ? Il peut d'avance s'imaginer les prochaines nuits dans sa couche à demander à l'astre opalin un peu de pitié. Il souffre assez. Faudrait pas qu'un deuxième se rajoute à cette équation déjà trop compliquée, le dépassant totalement - mais, c'est déjà fait, Hansel n'a plus mis qu'une main, c'est son corps entier qui se fait balloter dans le crâne sous pression de son supérieur. « Alors tout ceci n’est que pure politesse ? » On peut dire ça. Si embrasser quelqu'un est dans les moeurs classiques, ça se saurait et il serait sans aucun doute le premier à casser ce tabou qui gangrène bien trop d'ombres coincées dans leurs retranchements. Au moins il n'a pas de mine dégoûtée sur la trogne, encore moins de peine. Bien au contraire, c'est tout un sourire aussi grand que l'étendue bleutée qui dérobe le visage de son interlocuteur, ce qui le pousse à démontrer sa joie de son côté, à peine, si peu qu'elle se perçoit à travers ses iris clairs ou noirs selon la lumière présente. Ses mains jointes se mettent à jouer vaguement entre elles, dans un exercice de doigts qui se détendent et craquent. C'est que ça le fout dans un état plutôt déboussolant en plus. Certes avant qu'il se mette à parler, il se rendait pas compte, cependant le retour de flamme lui arrive en pleine figure, pour son plus grand plaisir ou désespoir, lui-même ne saurait le dire avec exactitude. Une chaleur se propage le long de son corps, lui refile un bien-être qu'il n'aurait pu soupçonner et même si son coeur menace de se déchirer, de lui passer à travers la peau, il n'en a cure. Un bout de bonheur. Une part d'inconscience.
C'est donc pour ça qu'Hansel est là.
Pas seulement parce qu'il lui est utile sur le navire, pas seulement parce qu'il veut faire de lui un pirate digne de ce nom, pas seulement parce qu'il lui rappelle qui il était. Tout devient plus net, tout en se floutant, ça l'oblige à foutre son visage entre ses mimines qui tapotent distraitement sur son front. Hansel Denougatine est présent pour donner, jamais rien demander en retour parce que ça ne va pas avec ce qu'il est. Et ce qu'il offre à Sinbad, ça le tue de pas pouvoir l'en remercier dignement outre par le biais d'un contact plus qu'interdit. Soupirant un peu, il veut chasser les évidences qui lui taraudent les muscles, les tirant pour qu'il ait la révélation qu'il attendait. Y'en a pas. « Si c’est le cas, je veux bien l’accepter. » Il n'a pas le choix de toute manière, sinon il aurait répondu autrement à un affront dont seul le mousse en serait capable. Il a la gueule bien ouverte, la langue pendue quand il s'agit de se dénigrer. Complimenter les autres, vanter les mérites qui n'en sont pas, il se trouve être le professionnel en son genre, en revanche quand il faut s'attaquer à son reflet, il se confronte à un mur, loin d'être conscient de ses capacités, Sinbad est là pour lui les rappeler. Il est quelqu'un, affirmer que l'adjectif bien va d'office derrière serait hâtif, toutefois il ne peut s'empêcher de se convaincre qu'il y a mieux. Parmi les débauchés travailleurs qui foulent le pont, Hansel est le seul à se détacher des autres par certes son manque d'expérience mais aussi toute cette bonté qu'il dégage. Le marin doit lui apprendre à faire le mal, à laisser sa part de ténèbres s'exprimer sans pour autant refaire des erreurs similaires à celle commise avant qu'il ne se fasse mettre à terre. Soupirant un peu à cette idée, il se redresse raide comme un pique, glissant ses mains dans les poches de sa redingote encore une fois. « Heureux de le savoir. » Durant un instant il doute, une seconde si ridicule qu'elle disparaît après être née. Il se demande s'il doit pas recommencer, refaire sa plus belle connerie. Doit-il ? Ne doit-il pas ? Se comporter comme un jeunot d'une quinzaine d'années à la recherche de sensations fortes, ne répondant qu'aux pulsions d'une passion qui prend forme d'un cauchemar à combattre ? Sortir son sabre serait la meilleure chose à faire, trouver le point faible pour au final le voir se transformer en un rêve incroyable. Oui, Sinbad Septmers se retrouve devant un dilemme qu'il dégage d'un coup de pied en passant son attention sur les bottes vieillottes du cadet. « Ne doute pas, ne doute plus, j'aimerais que tu sois fier de ce que tu es devenu, qu'aucun regret ne vienne obscurcir tes buts. Ils sont là, peu importe si je ne sais guère ce qu'ils sont, je serais là pour t'aider. » A jamais, jusqu'à ce que la faucheuse s'occupe du dirigeant une bonne fois pour toutes. Reprenant son insolence par les cornes, leurs regards se croisent, ils veulent tout dire et se retrouvent dans des chemins qu'ils ne connaissent pas. C'est ça qu'est bien dans les escales, les perditions, rien n'est expliqué à l'avance, on comprend progressivement. On peut tomber sur du tout et du n'importe quoi, plus le deuxième cas que le premier, et si l'on en garde des cicatrices sur le corps, il n'empêche qu'elles sont quand même là pour rappeler que le moment n'est plus à la lamentation. On sait pas, et c'est beau. On flippe, et c'est magnifique. « Sur ce, je te souhaite une bonne nuit. » Qu'il accentue d'un geste de tête vers l'avant, se reculant de quelques pas puis se retournant pour effacer complètement cette scène de ses yeux. Elle reste coincée dans ses mémoires pour autant et aura raison de son sommeil. Il se fait pas spécialement d'espoirs. Toute sa décadence il doit l'accepter, autant que la porte qui grince sous son geste, se refermant derrière un chuchotement en commun. De lui, d'eux, ils sont irrémédiablement liés par... par quoi d'ailleurs ? Là ça bloque, le commencement du déclin, d'un délice onirique synonyme de perte.
Oh Sinbad, qu'as-tu fait ?
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