L’histoire d’Ambre commence bien avant sa naissance. Presque vingt ans avant, pour être précis. Quand ses parents se marièrent. Comme toute bonne épouse, la mère d’Ambre donna plusieurs fils à son mari. Beaucoup… Trop… Elle eut douze grossesses et tous étaient bien portants. Seulement, voilà. Les parents d’Ambre n’étaient pas n’importe qui. Un comte et une comtesse, rien de moins. Le vieux comte avait peur qu’un jour, ses fils ne finissent par s’étriper les uns les autres et ne mettent le comté à sang pour hériter, réduisant ainsi à néant ce qu’il avait mit des années à construire. Aussi, quand son épouse, quoi que désormais presque trop âgée pour avoir des enfants, et ayant eut sa dernière grossesse sept ans auparavant, lui annonça qu’elle attendait un treizième enfant, le comte en eut assez.

-Si c’est une fille, elle héritera de tout. Ses frères mourront. Si c’est un garçon… Le Ciel nous aide…

Le secret devait être gardé, seuls le comte et la comtesse pouvaient être au courant. Pourtant, la comtesse, désespérée à l’idée de voir ses fils mourir, finie par s’ouvrir à eux et leur avoua la terrible vérité. Aussi mit-elle un plan à l’œuvre. Quand l’heure de l’accouchement serait venue, ses fils devraient quitter le château et se rendre dans la forêt avoisinante, pour attendre. Si l’enfant se révélait être un garçon, elle ferait hisser un drapeau blanc et les ainés pourraient revenir. Si, au contraire, il s’agissait d’une fille, elle ferait hisser un drapeau rouge, et ils devraient s’enfuir. Ainsi fut-il fait, et, lorsque la comtesse perdit les eaux, elle envoya immédiatement l’une de ses servantes à ses fils qui s’enfuirent du château. Après des heures et des heures de travail, un drapeau fut hissé, un drapeau rouge. Les douze princes s’enfuirent.

Seize années passèrent, et Ambre grandit dans l’ignorance totale. Bien sûr, le comte avait fait chercher ses fils partout, mais il lui fut impossible de les retrouver.

Pour Ambre, il n’y avait qu’elle. Ni frère, ni sœur. Quelques amies, bien évidemment, on ne laisse pas une jeune fille grandir seule. Mais c’était tout. Le jour de ses seize ans, alors qu’une grande fête était organisée au château pour l’occasion, Ambre et ses compagnes décidèrent de faire une partie de cache-cache. Alors qu’un petit groupe comptait, la majorité des jeunes filles partirent se cacher. Ambre se précipita dans la tour Nord du château. Elle la connaissait, mais il ne s’y trouvait rien d’intéressant, aussi ne s’y rendait-elle jamais. C’était l’endroit parfait. Elle grimpa jusqu’au niveau intermédiaire et ouvrit une des portes, menant dans une pièce où seuls quelques meubles restaient encore. Elle ferma la porte derrière elle, et se précipita vers la grande armoire qu’elle ouvrit à la volée pour s’y cacher, mais elle n’était pas vide. A l’intérieur, il y avait des vêtements d’hommes, de belle fabrique, mais largement passés de mode. Elle songea d’abord qu’il s’agissait des vêtements de son père, vu la richesse du tissu. Mais il y en avait vraiment beaucoup, trop sans doute, pour une seule personne. Perplexe, Ambre resta là, oubliant totalement la partie de cache-cache. Le jour commençait à décliner, et elle entendant qu’on l’appelait depuis le jardin, mais ne répondait pas. A l’intérieur de chacune des chemises se trouvaient des noms différents. Elle put en reconnaître douze. Qu’est ce que cela voulait dire ? Enfin, la porte de la chambre s’ouvrit. Sa mère la comtesse entra, le visage blême. Ambre avait découvert leur secret, inutile de le cacher plus longtemps. Sa mère lui raconta tout. Ses douze frères ainés, la décision de son père, leur fuite depuis seize ans… Ambre fut terrassée. Et sa fête d’anniversaire se termina ainsi, sur la jeune héritière s’enfermant dans sa chambre.

Pendant plusieurs jours, la jeune fille évita ses parents, ne sachant que leur dire, ni que faire en leur présence. De son côté, elle avait pourtant prit une décision. Elle allait partir. Partir, retrouver ses frères, et leur rendre ce qui leur appartenait. Ainsi fut-il décidé. A la tombée du jour, déguisée en messager de son père, a cheval, les sacoches pleines de vivre, et de deux grosses bourses d’or, elle quitta le château, bien décidée à ne pas en revenir les mains vides. On vous avait bien dit qu’elle était impulsive.




Plusieurs semaines passèrent alors qu’Ambre cherchait sans pouvoir les trouver ces douze frères dont elle ne savait rien. Quel chemin avaient-ils put prendre ? Etaient-ils seulement encore en vie ? D’auberge mal famée en forêts humides, Ambre ne savait plus où elle en était. Elle allait bientôt se résoudre à retourner chez ses parents, tête basse, prête à tout abandonner et à faire face à ses parents inquiets et fous de rages, quand l’aubergiste de la gargote où elle avait décidé de passer la nuit lui indiqua qu’effectivement, dans une clairière, dans la forêt, à deux ou trois jours à pied, à peine moins à cheval vu la difficulté du chemin, se trouvaient douze jeunes hommes vivant ensemble et vue leur ressemblances, étaient forcément frères. Ambre reprit courage. Elle allait peut être enfin toucher au but. Le lendemain, elle se leva à l’aube, sella son cheval, et reparti dans sa quête qui allait peut être enfin prendre fin.

Les deux jours lui parurent interminables, mais une fois sur place, la peur lui prit le ventre. Comment ses frères, qu’elle ne connaissait pas, allaient-ils l’accueillir, elle à cause de qui ils avaient été déshérités, et dont les vies avaient été mises en danger ? Ambre ne savait pas, n’en avait jamais eus connaissance, mais elle se sentait tout de même un peu coupable. Après une demi journée à l’orée de la forêt, à les observer de loin. Elle ne savait pas si elle arrivait à tous les compter, vu comme ils se ressemblaient. Certains semblaient plus âgés que d’autres, mais ça restait difficile de les différencier. Finalement, elle prit son courage à deux mains et alla frapper à la porte.  

A la surprise et l’incrédulité succéda la joie de ces retrouvailles inattendues, ou plutôt de cette nouvelle connaissance. De tous ces frères qu’elle n’arrivait pas encore à bien différencier, Ambre entendait des histoires, des ragots, des questions qui fusaient de part et d’autres. Quand enfin, la jeune fille put parler, elle expliqua qu’elle était venue pour rendre à ses frères leur place, celle qu’ils détenaient de droit, et qu’ils pouvaient maintenant rentrer avec elle. Ils ne furent pas faciles à convaincre, et il fallut plusieurs jours à l’adolescente pour pouvoir enfin réussir à convaincre les douze de rentrer avec elle. Ce fut un travail acharné, chacun, un à un, surtout les plus jeunes qui en voulaient le plus à leur père, et aussi un peu à leur mère qui, même si elle leur avait sauvé la vie, ne s’était pas battue pour eux, du moins était-ce le sentiment qu’ils en avaient. Mais il ne fallait pas sous estimer celle qui avait décidé sur un coup de tête de quitter le palais royal pendant des semaines à la recherche de ceux qu’elle n’avait jamais rencontrés. Elle eut raison d’eux. Pour fêter leur départ, le dernier jour, Ambre se leva à l’aube pour aller chercher se promener et profiter de ces derniers instants de liberté avant de retrouver la vie du château de ses parents. En chemin, elle vit douze magnifique lys blancs. Leur nombre, identique à celui de ses frères, la décida à les cueillir pour les leur ramener. Ils ne dureraient pas longtemps, mais l’intention, elle l’espérait, les toucherait. Elle reprit le chemin de la petite maison, sans faire attention à la volée de cygnes passant au dessus de sa tête, qui était vide à son arrivée. Pourtant, les affaires de ses frères étaient encore là. Ils ne seraient pas partis sans elle ?! Elle les chercha pendant des heures, aux alentours, plus loin encore, avant de revenir bredouille au crépuscule, dans une maison toujours vide. Enfin, pas si vide que ça. Une vieille femme se tenait là, regardant Ambre d’un air dépité, et un rien agacé à la fois.

-Qu’as-tu eus en tête, jeune fille ? Quel besoin avais-tu de cueillir ces fleurs ? Par ta faute, tes frères ont été transformés en cygnes. Jamais tu ne les reverras.

Ambre, d’abord choquée, tenta de réparer sa faute en rendant les fleurs à la sorcière, mais il était trop tard. Le mal était fait et ne pouvait être réparé. Cependant, devant le désespoir réel de la jeune fille, la sorcière s’adoucit.

-Le seul moyen pour toi d’un jour revoir tes frères, est de garder le silence, pendant sept ans, jour pour jour. Pas un son, pas un rire, pas un soupir ne doit franchir la barrière de tes lèvres, m’as-tu bien comprise ?

Ambre accepta. Quel autre choix avait-elle ? Pour la deuxième fois de sa vie, elle venait de causer un tort irréparable à ses frères, pour désormais sept autres années, si tant était qu’elle réussissait à accomplir cela. La sorcière disparut, et plus jamais Ambre ne la revit. Elle commença à vivre dans la maison que jadis ses frères avaient habités, seule, éloignée de tous, pour ne plus avoir à parler.



Plusieurs années passèrent. Ambre restait dans son coin, solitaire. Mais elle ne pouvait pas toujours éviter le contact avec les autres êtres humains, qui ne cherchaient pas plus loin que le mutisme de la jeune femme. Mais cela étonnait toujours qu’elle ne puisse pas même rire. Personne, jamais, ne l’avait vue ne serait-ce que sourire. Un jour, le marquis seigneur des terres avoisinantes passa  à proximité de la chaumière d’Ambre, s’y arrêtant pour se reposer. Il suffit qu’il croise le regard d’Ambre pour en tomber éperdument amoureux. Son mutisme entretenant son mystère, et ajoutant à son charme, était loin de rebuter le jeune marquis. Malgré les conditions de vie de la jeune femme, il avait assez vécu entouré de femmes bien élevées et de hautes naissances pour en reconnaître une à ses manières. De son côté, Ambre n’était pas insensible au charme du marquis et si, de premier abord, elle fut récalcitrante, il ne restait pas beaucoup de temps avant la fin de la malédiction et vivre seul avait été extrêmement difficile pour la jeune femme. Le marquis l’installa dans une chambre dans son château, en tout bien tout honneur. Les manières et le calme d’Ambre lui attirèrent la sympathie de la plupart des gens vivant au château. Elle aidait, en cousant et brodant, divertissait en jouant de la harpe, tout ce qu’on peut attendre d’une jeune femme bien élevée. On l’aimait beaucoup, sauf la marquise douairière. Cette femme, un peu plus jeune que la mère d’Ambre, l’avait tout de suite prise en grippe. Elle se méfiait de la jeune femme, ne parlant pas, dont on ne savait rien et qui ne semblait même pas avoir de passé, avant cette chaumière perdue dans les bois. Elle savait lire et écrire, mais jamais elle ne tenta de raconter son histoire. De plus, elle ne riait jamais, et ses sourires étaient plus que rares, ne dessinant qu’une fine ligne entre ses lèvres. Peu à peu, la méfiance de la douairière se métamorphosa en détestation et en haine, en voyant à quel point Ambre et le jeune marquis se rapprochaient peu à peu, et les sentiments du jeune homme s’amplifiant, Ambre semblant y succomber peu à peu de son côté. Elle décida d’agir, et ouvrit ses pensées à son fils, montrant qu’Ambre était une arriviste, peut être même une sorcière. Qui ne rit jamais ? Pas même quand un jongleur fait des pitreries sous votre nez ? Cette femme ne pouvait pas être normale ! Le marquis, de prime abord, n’écouta pas sa mère. Quelle idée celle-ci pouvait-elle bien avoir ? Pourtant, il devait bien avouer que c’était étrange. Mais jamais il n’aurait porté la main sur la jeune femme.

Les affaires du marquis devaient l’amener à s’absenter quelques temps, laissant Ambre et sa mère seules au château. Quelle erreur ! Il ne fallut pas plus de quelques jours à la marquise douairière pour monter un tribunal pour sorcellerie rallié à sa cause et accuser Ambre d’avoir envouté le jeune marquis. La sentence était d’être brûlée sur un bûché. Ambre fut incapable de se défendre, et personne de toute façon ne l’aurait cru, quand bien même elle aurait expliqué la raison de son mutisme. Elle fut emmenée sur le bûché dans la foulée de sa pantomime de procès. Ambre, toujours, ne pouvait pas parler, ni s’expliquer, et elle regardait, impuissante, les larmes coulant sur son visage, le bûcher s’embraser. Elle songea à ses frères dont elle avait été le malheur et qui allaient rester des cygnes toute leur vie par sa faute. Elle n’aurait pas pu réparer son erreur. Les flammes s’intensifiaient et la chaleur couplée à la fumée rendaient l’atmosphère irrespirable. Ambre allait s’évanouir. Juste avant de perdre connaissance, il lui sembla, au loin, voir une volée de cygnes venant dans sa direction. Mais ça ne pouvait être qu’un rêve.

Ambre ouvrit les yeux, entourée de plusieurs personnes qu’elle ne put distinguer de prime abord, la luminosité étant trop importante. Etait-elle morte ? Etaient-ils des anges ? Elle entendait qu’on l’appelait, qu’on murmurait autour d’elle. Peu à peu, ses yeux s’habituèrent à la luminosité et elle put reconnaître l’endroit où elle se trouvait : la cour du château, où le bûcher se consumait peu à peu. Et les personnes autour d’elle étaient douze hommes, plus âgés qu’elle. Quelques plumes de cygnes volaient encore autour d’eux.

-Mes frères… murmura-t-elle doucement.

Un treizième homme s’avança, les yeux embués de larmes. Ambre reconnut le marquis, qui avait été prévenu de la folie de sa mère. Mais Ambre était en vie, et la marquise douairière enfermée dans ses appartements. Les frères d’Ambre lui avaient tout expliqué. Tout allait s’arranger.

Le mariage d’Ambre et du marquis fut célébré quelques semaines plus tard. Le comte et la comtesse avaient fait tout le chemin depuis leurs terres pour retrouver leurs treize enfants. Le comte, affaiblit par la peine que lui avait causé la disparition d’Ambre, se doutait bien qu’il s’agirait de son dernier déplacement. Ses fils lui avaient pardonné depuis longtemps, la force de détermination d’Ambre à les ramener vers lui ayant vaincu la résistance des plus acharnés. Les célébrations du mariage durèrent plusieurs jours. Le comte et la comtesse rejoignirent leur château, avec ceux de leurs fils ayant décidé de les accompagner, dont l’aîné, qui allaient sans doute bientôt hériter de la place de son père. D’autres décidèrent de partir à l’aventure, maintenant que leurs vies n’étaient plus en danger. Le monde était vaste aux jeunes gens au cœur vaillant. Un à un, les douze frères quittèrent le château du marquis et de sa nouvelle épouse, et Ambre pensait enfin pouvoir avoir une vie un peu plus normale.



« Normal »… Le mot était vraiment fort. Si les premiers mois du mariage d’Ambre et du marquis se passèrent à la perfection, rapidement, les choses devinrent plates et mornes. Le premier sujet de désaccord entre les jeunes mariés était la mère du marquis. Il l’avait envoyée sous escorte dans un petit manoir, à trois ou quatre jours de là. Ambre avait dut insister. Elle ne pouvait pas pardonner à sa belle-mère d’avoir tenté de la tuer. Certes, elle voulait protéger son fils, mais ses moyens avaient été trop extrêmes pour la jeune femme. Leur désaccord venait du fait que son mari, souvent, évoquait l’idée de la ramener au château, ce qu’Ambre refusait catégoriquement. Le couple commença à s’étioler, Ambre n’étant jamais consultée ou conviée à donner son avis lors des réunions sur les problèmes rencontrés sur les terres de son mari. Elle se devait de continuer comme à l’époque où elle était muette : coudre, sourire, et gérer la maisonnée. Si les premiers temps, elle le fit avec plaisir, désormais, elle en voulait plus : se sentir impliquée, réellement, dans la vie de ces gens qui la connaissaient mal. De surcroit, elle reçut une lettre de son frère, lui annonçant le décès de leur père. Ambre porta le deuil, longtemps. Son mari s’absentait de plus en plus, et de plus en plus longtemps, pour « affaires » disait-il. La jeune femme finissait par se demander de quel genre d’affaires il pouvait bien parler. Cette situation dura deux ans. Deux ans pendant lesquels la jeune femme écrivait très souvent à sa mère, lui demandant conseil et lui exprimant son désarroi, ce à quoi sa mère lui répondait d’être patiente et que tout finirait par s’arranger. Mais sa patience, Ambre l’avait usée pendant sept années, pour sauver ses frères. Cela n’avait jamais été son grand fort. Peu à peu, la jeune femme toujours enjouée, finit par devenir irritable, agacée en permanence. Une grande fatigue s’empara d’elle, qui ne la quittait pas. Elle ne se sentait bien que lorsqu’elle sortait à cheval, et encore, son mari, craignant pour sa sécurité, la faisait toujours entourer d’une escorte. Par amour, il l’avait enfermée dans une cage de verre dont elle ne pouvait pas sortir et qui était en train de l’étouffer. L’aimait-elle seulement encore ? Oui, sans doute, infiniment. Mais ce mode de vie la tuait peu à peu, elle ne pouvait plus le supporter. Aussi, de la même manière qu’elle avait subitement quitté le château de ses parents pour chercher ses frères, Ambre prépara son escapade du château de son époux. Elle avait besoin d’air. Dans une lettre, laissée dans leur chambre et qu’il retrouvait d’un de ses innombrables voyages, elle lui expliquait tout, et lui demandait de la pardonner. Cette fois, Ambre partait se chercher elle-même.

Elle galopa sur son cheval pendant plusieurs jours, avant d’arriver à Fort Fort Lointain. Elle y arriva presque par hasard, et fut d’abord perdue par l’immensité de cette ville. Elle n’avait jamais été dans un endroit pareil. La bourse qu’elle avait emportée lui permit de prendre une petite chambre, pour les premiers temps. Elle voulait changer de vie, et pour cela, il lui fallait avant tout un travail. Elle commença à aller et venir, cherchant, presque désespérément, dans n’importe quelle boutique de Roméo Drive. Elle finit par entrer chez Versachery, la boutique de mode. Après tout, elle savait coudre, non ? Sa rencontre avec le nouveau chef de l’établissement fut… épique. Théodose Lafay ne lui laissa même pas le temps d’ouvrir la bouche, la jaugeant du regard, qu’elle était engagée. Engagée dans un univers bien différent du sien, le gérant mettant ses nerfs à rude épreuve. Mais au moins, elle ne pensait plus à sa vie d’avant, sur laquelle elle avait tiré un trait – en pointillé, mais un trait quand même. Et cela faisait du bien