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Saying sorry doesn't mean there isn't guilt - Gretel


FORT FORT LOINTAIN

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Saying sorry doesn't mean there isn't guilt - Gretel EmptyLun 30 Mar - 14:43



Gretel & Mulan
I'm sorry I betrayed you

La culpabilité. Cette sensation qui me ronge, qui dévore mes pensées, qui assombrit chacun de mes jours. Chaque seconde qui passe, les images défilent dans mon esprit, cacophonie de souvenirs, rétrospective d'une trahison. Puisque c'est de cela qu'il s'agit, non ? D'une trahison. J'avais tous les droits de m'insurger contre Marraine, je n'en avais aucun de blesser des innocents. Je la vois encore, la salle du bal, sa splendeur perdue, pleine de poussière, de cris, de désespoir. Je me vois encore y entrer, regarder autour de moi et tenter de me convaincre que je suis une des causes de tout cela. Que c'est de ma faute. Parce que j'ai décidé, ce soir-là, de faire quelque chose, d'agir aveuglément, en suivant quelqu'un que je n'avais jamais rencontré. J'ai décidé de blesser des gens, de ruiner une soirée qui devait être parfaite et les espoirs qui allaient avec.
Et depuis, j'essaye de vivre avec. Avec cette culpabilité, devenue préoccupation quotidienne. Je n'ai pas été inquiétée pour les attentats ; je déambule encore dans les rues librement et je les vois. Je les vois, ceux qui ont été blessés, ceux qui connaissent un blessé ou simplement ceux qui ont assisté à tout cela sans rien pouvoir faire. Je les vois, et je me revois, et je me maudis et je prie pour que tout cela ne devienne bientôt qu'un mauvais souvenir.

Et il y a Gretel. Celle qui m'a accueillie, bras ouverts, qui m'a offert un emploi, qui m'a appris des choses tant sur le plan professionnel que personnel, qui est devenue une personne de confiance. Il y a Gretel qui, le soir du bal, était derrière sa table, à donner aux gens ce qu'elle avait cuisiné, avec cette fierté dans les yeux de voir son travail reconnu. Et il y a Gretel, enfin, qui s'est retrouvée prisonnière de notre attaque. Et la culpabilité, toujours.
Il m'arrive de passer devant son magasin, telle une voleuse, une fugitive, d'y jeter un coup d'oeil et de m'en aller. Juste pour m'assurer qu'elle est toujours là. Juste pour me dire que je ne l'ai pas tué, parce que j'aurais pu. Tout cela, toute cette attaque aurait pu être pire. Nous aurions eu des morts sur la conscience. Et même si ça ne s'est pas passé comme cela, il reste néanmoins le fait que ça aurait pu arriver. Et que c'était de ma faute, de leur faute, de la faute de ceux qui ne savent pas penser aux conséquences. Mais surtout, de ma faute.

J'ai décidé aujourd'hui de m'y rendre. Non pas que je ne puisse pas vivre avec cette culpabilité - même si je m'excuse, cela ne changera rien. C'est trop tard, désormais. Mais j'ai besoin de savoir que Gretel va bien. J'ai besoin de savoir que rien n'a changé pour elle. Même si tout a changé.
Tout a changé car désormais, les gens ont peur. Ils ne savent pas qui est réellement derrière cette attaque, si ce n'est Potté et Olga. Ils ne savent pas qui pourrait encore frapper, détruire une autre partie de leur vie. Moi, je sais. Je sais, je sais, je sais et ça me ronge.

Je ralentis mes pas à l'approche du magasin, ma confiance soudainement évanouie. J'ai imaginé cet entretien des semaines durant, sans qu'aucun scénario ne soit positif. Mais j'ai enfin trouvé le courage d'y aller - ou du moins était-ce ce que je pensais. La devanture se dessine doucement et mes pas se font lourds, ma respiration irrégulière. Je n'ai pas le choix. Si je n'y vais pas aujourd'hui, je n'irais jamais.
J'arrive enfin devant Miel & Epices et, sans regarder à l'intérieur, je pousse la porte. Il faut que j'y aille. La clochette retentit de son bruit particulier et la chaleur de Gretel enveloppe le magasin entier.
Et Gretel, derrière le comptoir.

« Bonjour, Gretel. Je... Je suis désolée de ne pas être venue plus tôt. J'ai entendu ce qu'il s'était passé, le soir du bal... » Mensonge. Culpabilité. « Est-ce que tu vas bien ? » Parce que moi, ça ne va pas, non. Ça ne va plus depuis que j'ai changé la vie des habitants de Fort Fort Lointain.
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Gretel Denougatine
J'L'AI BOUFFE TA MAISON EN PAIN D'EPICE

Gretel Denougatine

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⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
⊱ arrivé(e) le : 24/09/2014
⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
⊱ allégeance : Elle pose son cul où elle veut, même sur le trône je m'en fiche

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Saying sorry doesn't mean there isn't guilt - Gretel EmptyDim 5 Avr - 21:21



Mulan & Gretel
Les amitiés dépendent de la faculté à pardonner l'impardonnable


Un jour de plus, encore un jour à faire semblant. Faire semblant que tout va bien, que rien n'a changé, que la vie a repris son cours normal. Mais il n'y a qu'à voir l'état de la boutique pour se rendre compte que le passé n'était en rien une notion abstraite. Poussière partout, plus une once de joie, et même la clochette qui tinte à l'entrée des clients semble morne, illusoire. Tout semble avoir perdu de son éclat. Rien que le silence. On ne l'entend jamais aussi bien que quand on n'en a pas l'habitude. Le silence de la rue, d'abord, plus calme qu'un cimetière. On pourrait entendre le vent rapper le trottoir. Pas un chat dehors, au sens premier du terme. Cela fait des jours que je n'ai pas entendu un oiseau chanter. Le silence de la boutique ensuite. Les rires des enfants s'étaient tus, les discussions entre deux bouchées de biscuit au caramel ne sont plus. Même le balai n'a plus le même son lorsqu'il frotte sur le sol. C'est comme si le son avait été annulé, ou que j'étais subitement devenue sourde. Mon silence, enfin. Celui dans lequel je me mure depuis des jours. Je me souviens du son de ma voix, mais elle m'est insupportable, cette voix, qui autrefois semblait si douce dans ses paroles pour autrui. Je n'ai plus envie d'être gentille. Je ne mérite plus d'être la cause du bonheur des gens. Plus personne ne vient de toute manière. Même Alexei ne me parle plus. Il a essayé de me faire rire pendant des jours entiers, mais j'ai oublié comment on ris sincèrement. J'ai oublié mon rire. L'insouciance dans la voix. Ma voix intérieure s'est tue, elle aussi. Elle n'a plus la force de me faire la morale. Et c'est tant mieux.

Les voix des gens que je connaissais ne me reviennent plus en mémoire. Celle d'Alexei, je la connais par cœur, parce qu'il s'évertue à être là. J'aimerai avoir autant d'optimisme que lui. Mais il a volé en éclats comme la salle de bal. La voix d'Hansel aussi. Petite rengaine enfantine, mais me suis-je seulement rendu compte de sa voix d'homme ? La voix de Potté. Il y a tellement longtemps que je ne l'ai entendue, elle est synonyme de tant de déceptions que quand je veux me la remémorer elle est semblable à la craie qui crisse sur le tableau noir. Alors qu'autrefois le simple son de cette voix féline arrivait à me transporter dans une autre dimension. La voix d'Olga ? Si sûre d'elle et pourtant effacée. La voix enjouée d'Ulrich aussi. Effacée. Comme un chiffon passé sur de la vieille poussière. Et celle de Mulan ? Mulan, ma douce demoiselle de Saay. Je me souviens de son visage si reconnaissant, si tendre. Mais sa voix est sortie de ma tête. Elle s'est envolée. Et je ne sais même pas si l'attentat l'a touchée. Si elle est rentrée à Saay. Si elle est encore à Fort Fort Lointain. Si elle est vivante ou...

Comme la bombe, l'événement funeste a tout pris sur son passage. Ne reste que l'amertume et la survie. Il ne fait plus bon vivre à Fort Fort Lointain. J'ai caché ma rancœur dans mes yeux et mon amour dans ma cave. Comment peut-on encore parler de vivre ? Chaque seconde, la vie, nous la risquons. Nous ne sommes à l'abri de rien, alors que d'aucun disaient que la pire chose qui pouvait nous arriver était la montée de Marraine sur le trône. Aujourd'hui, c'est encore pire, et personne ne pouvait le prévoir. L'argent se fait rare, les denrées aussi. Le crayon tremble sur la feuille de comptes, devant moi, sur le comptoir de ma boutique aux relents d'une splendeur passée trop vite. Finalement, elle est à mon image, cette boutique. Quand elle est vide, elle devient poussiéreuse, et inutile. On n'engendre que ce qui nous ressemble, au final. Si j'avais eu un enfant, il aurait été à mon image.

La clochette, la morne clochette, encore. Même si elle tinte de moins en moins chaque jour, je m'étonne qu'elle ne me surprenne plus. Le calcul trop compliqué me fait mal à la tête, mais je résiste. Qui que ce soit, qu'il prenne ce qu'il désire. Et vite.
« Bonjour, Gretel. Je... Je suis désolée de ne pas être venue plus tôt. J'ai entendu ce qu'il s'était passé, le soir du bal... Est-ce que tu vas bien ? » Cette voix, cet... accent si particulier. Tu te demandais comment sonnait la voix de la demoiselle de Saay ? Comme une réponse à mes prières, Mulan est là, devant moi, plus vivante que moi encore. Qui sait ce qui lui est arrivé, en tout cas elle a l'air préoccupée. Mais quelle importance. J'aurai donné n'importe quoi pour entendre encore le son de sa voix. Même si son passage avait été bref comme employée dans ma boutique, quelque chose a fait que je m'étais attachée à elle. Et si je ressens cet énorme soulagement aujourd'hui, c'est que mon fardeau est encore là, pas caché, mais à découvert. Peu importe. Pas ce combat. Pas aujourd'hui.
"Nom d'un cachou, Mulan... Ça fait des semaines que je n'ai plus de tes nouvelles ! J'ai cru que tu avais quitté la ville, ou qu'il t'était arrivé quelque chose !"
Peut-être plus parce que j'en avais besoin que parce que je ne me contrôle plus depuis des jours, je passe machinalement de l'autre côté du comptoir et prend Mulan dans mes bras. Juste pour être sûre que les hallucinations fiévreuses qui m'avaient terrorisées sont bel et bien parties. Mais la douleur, elle, est bien présente encore. J'ai tendance à oublier ce foutu membre presque mort qui pend à mon côté, et l'étreinte était douloureuse. Je m'écarte de Mulan et tente de dissimuler ma grimace. "Personne ne s'attendait à cet attentat. Mais je m'en suis tirée avec plus de peur que de mal, si je puis dire. Et toi, comment vas-tu ? Tu as réussi à échapper à tout ça ?"

Je lui souhaite plus que tout au monde de ne pas avoir assisté à ce désastre. Je ne suis pas étrangère à la douleur, souvent même c'était moi qui l'infligeait. Mais voir autant d'innocents souffrir en même temps était plus qu'intolérable. Je me souviens que j'étais là, derrière mon buffet. Coincée derrière la table en chêne massif. Et je les regardais tous tomber les uns après les autres. Sans pouvoir rien faire pour eux. Mulan a fait la guerre, elle a du voir tant d'horreurs. Mais même moi qui menait ma propre bataille, je suis encore hantée la nuit par les cris, et la douleur du morceau de plafond qui m'a blessée.
"Je suis vraiment bête, tu veux un chocolat chaud ? Assied toi un moment, Merlin seul sait d'où tu viens, mais tu as l'air fatiguée." Et si je pouvais remercier encore avec un peu d'hospitalité celle qui m'a aidée alors que je ne m'en sortais plus, je le ferai avec le plus grand des plaisirs. Et même mon cœur à moi se réchaufferait de retrouver une ancienne... amie ?
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Saying sorry doesn't mean there isn't guilt - Gretel EmptyLun 6 Avr - 16:28

Gretel, semblable à celle que j'ai quitté il y a quelques mois - en apparence, seulement. Ses yeux ont changé, ils semblent plus durs ; sa pupille semble retenir quelques pointes de regrets. Son bras, aussi, ballant. Membre inutile, pour une femme qui en a plus que besoin. C'est ta faute, c'est ta faute, c'est ta faute.
Oui, c'est ma faute. Elle ne le sait pas, en plus. Je la vois soulagée de me voir, de me savoir saine et sauve. Je la vois et ça me tue, encore un peu plus. Bien sûr, que je vais bien, Gretel. Je faisais partie de ceux qui t'ont envoyé ce morceau de plafond sur ton bras. Je faisais partie de ceux qui, dans une démarche révolutionnaire, ont anéanti des espoirs, ont blessé des innocents. Ses mots me font grimacer, me donnent envie de vomir. Je ne mérite rien de l'amitié qu'elle me porte. Je ne mérite pas ses mots réconfortants, apaisants. « Nom d'un cachou, Mulan... Ça fait des semaines que je n'ai plus de tes nouvelles ! J'ai cru que tu avais quitté la ville, ou qu'il t'était arrivé quelque chose ! » Il ne m'est rien arrivé, non. J'étais là, Gretel. J'étais là, et c'est de ma faute. Et tu n'as eu aucune nouvelle de moi parce que je suis lâche, que je n'ai pas osé venir te voir avant.

Mais rien de tout ça ne sort. Je force un sourire et secoue la tête, lui signifiant que je vais bien. Contrairement à elle. Son étreinte me fait mal ; je m'efforce de lui rendre, les bras lourds de regrets. « Personne ne s'attendait à cet attentat. Mais je m'en suis tirée avec plus de peur que de mal, si je puis dire. Et toi, comment vas-tu ? Tu as réussi à échapper à tout ça ? » Si j'en ai échappé ? Gretel, si tu savais... Je n'ose rien dire, mes mots semblent bloquer dans ma gorge. Je sens ce noeud qui se forme, ces larmes qui montent doucement, torrent de culpabilité, cascade de regrets. Je les ravale et tente de contrôler ma respiration. Un rapide coup d'oeil à la boutique me fait encore plus réaliser que nous avons tout gâché, ce soir-là. « Je suis vraiment bête, tu veux un chocolat chaud ? Assied toi un moment, Merlin seul sait d'où tu viens, mais tu as l'air fatiguée. »

« Si tu savais, Gretel... » Ma propre voix me surprend. « Je ne mérite rien de tout ce que tu m'offres. Bon sang, si tu savais... » Je passe une main sur mon visage et tente de reprendre mes esprits. J'accepte par dépit de m'asseoir - mes jambes ne semblent plus pouvoir me supporter. Je ne me supporte plus. « Je... J'étais là, ce soir-là, tu sais... Je suis venue t'aider, à la fin, mais tu ne dois pas t'en souvenir. » Je m'en souviens très bien. Je m'en souviens, je me revois toutes ces images, et ça me hante. « Je n'ai vraiment pas été intelligente. Je me suis lancée dans cette entreprise sans savoir ce qui allait se passer. Je ne savais pas. »

Je respire un grand coup et tente à nouveau de maîtriser ma respiration, ma gorge nouée et les larmes dans mes yeux. Je ne sais comment expliquer que je ne regrette pas l'envie que j'ai eu d'avoir voulu aider une population oppressée, mais ô combien je regrette la tournure de l'attentat. « Je... J'étais dans les catacombes. J'ai répondu au message de Potté. Mais personne ne savait vraiment ce qui allait se passer, même Potté semblait surpris de l'explosion qu'il avait causé... » Les images qui défilent, nauséeuses ; un tourbillon de souvenirs.  « J'étais là. C'était de ma faute, Gretel. Je suis désolée. »

Je ne fuis pas, non. J'ai été lâche une fois, je ne le serais plus. Je dois affronter les conséquences de mon acte, et si cela signifie recevoir les foudres de Gretel, je les accepterais volontiers. Je mérite bien pire, de toute manière.
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Gretel Denougatine
J'L'AI BOUFFE TA MAISON EN PAIN D'EPICE

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⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
⊱ arrivé(e) le : 24/09/2014
⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
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Saying sorry doesn't mean there isn't guilt - Gretel EmptyJeu 9 Avr - 23:57



Mulan & Gretel
Les amitiés dépendent de la faculté à pardonner l'impardonnable


Elle est brisée, elle m'amène ici ses morceaux et me supplie de lui fournir la colle pour se réparer. Elle souffre, et c'est à moi qu'elle demande pardon, ici devant moi. Je ne me souviens pas avoir vu autant de souffrance et de culpabilité dans les yeux de quelqu'un. Pourtant, Mulan est une femme qui a vu la guerre, qui a vécut la guerre. C'est une battante, elle a forcément déjà donné la mort. Mais son humanité ronge son âme, et je vois dans ses yeux humides la plus grande sincérité du monde. « Je... J'étais dans les catacombes. J'ai répondu au message de Potté. Mais personne ne savait vraiment ce qui allait se passer, même Potté semblait surpris de l'explosion qu'il avait causé... » Tu étais là. Tu étais là Mulan, tu as vu toutes ces horreurs, tu as réalisé ce qu'il allait se passer quelques secondes avant la catastrophes. Tu es plus blessée que je ne le serai jamais. Parce que toi, tu as eu le temps d'imaginer le mal que Potté allait faire. Tu as eu le temps de réaliser à quoi tu prenais part sans avoir donné ton accord. Tu as eu le temps de t'attribuer toute la culpabilité des actes inconscients d'un révolutionnaire trop ambitieux. Tu n'y étais pour rien, et pourtant tu agis comme si c'était toi qui avait déclenché la bombe.

Tu n'es rien d'autre qu'une victime de cette horreur, Mulan. Tout autant que moi j'ai été une victime. Tu n'es pas plus responsable de ça que je ne le suis, et ta blessure est toute aussi importante que la mienne. La mienne se refermera avec le temps. La cicatrisation est un processus humain, anatomique. Mais ta blessure ? Ta blessure ne pourra guérir que si tu la soigne. Et je refuse que tu continues à la ré-ouvrir constamment avec le poignard de la culpabilité. « J'étais là. C'était de ma faute, Gretel. Je suis désolée. »

Je tombe mollement sur la chaise en face de mon amie. Je ne fais qu'imaginer les images affreuses qu'elle a pu avoir vu, qui se sont amplifiées dans son esprit sous le poids de la responsabilité qu'elle a installé sur ses propres épaules. Mulan, j'aimerai tellement trouver un baume pour le cœur, une pommade magique pour te guérir de ta torture.
Potté. Tout est de sa faute, tout a toujours été de sa faute. Mais ma chère demoiselle de Saay, tu ne m'apprend rien sur sa surprise, sur son attaque commanditée dont l'ampleur lui a explosé au visage. Potté est toujours l'instigateur de mes pires souffrances, mais je ne peux pas lui en vouloir. Il ne savait pas, tout comme Mulan ne savait pas. Et jamais je n'ai pensé en vouloir à Mulan. Tout comme je n'en voudrais jamais à Potté. Que ce soit de sa faute ou non, cet attentat a réveiller en moi des travers qui s'étaient endormis depuis trop longtemps. Personnellement, même si j'en sors estropiée, cet événement a eu des conséquences bénéfiques pour moi. Je voulais enterrer la Gretel gentille, la Gretel que tout le monde aime. C'est elle qui a été touchée ce soir-là, et elle est mourante. Mais pour des personnes comme Alexei ou Mulan, je prend conscience que cette part de ma vie ne s'éteindra jamais. Parce qu'ils seront là pour raviver la flamme quand j'en aurai besoin. Recommencer du début oui, redevenir une machine de guerre, voilà ce qui va m'arriver, mais pas sans mon humanité. Et vous êtes mon humanité, tous les deux.

"Mulan... Je suis désolée que tu ai dû endurer tout ça. Rien n'est de ta faute. Tu ne savais pas ce qu'il allait se passer, même Potté n'en avait aucune idée. Il s'en veut bien assez pour tout le monde. Et toi, tu n'as pas voulu tout cela. Tu n'as contribué ni à l'élaboration de la bombe, ni à son explosion. Tu n'as pas blessé ses gens toi-même. Tu n'as pas à t'en vouloir. Moi je ne t'en voudrai jamais." Mais elle est brisée, la demoiselle de Saay. Et les mots sont bien jolis, mais les mots ne sont pas des pansements. Je ne sais pas de quoi elle a besoin. La culpabilité n'a jamais été quelque chose que je connais très bien. Je me lève de ma chaise et la prend dans mes bras. Juste ça. Pour lui montrer que je lui pardonne tout, même s'il n'y a rien à pardonner. Elle a le droit de craquer, de craquer maintenant. L'être humain n'est pas infaillible, merci Merlin. Elle a le droit de se sentir perdue, mais elle n'a pas le droit de se sentir seule. Parce qu'elle ne l'est certainement pas, seule.
Je n'arrive pas à la lacher, parce que je sens que j'ai besoin qu'elle comprenne.
"Il n'y a rien à pardonner, mais si c'est ce que tu veux entendre, alors je te pardonne pour ce que tu penses avoir fait. J'ai pardonné à Potté, alors que c'était lui l'instigateur de tout cela. Je n'ai aucune raison de t'en vouloir. Maintenant, Mulan, arrive le moment le plus difficile pour toi. Tu vas devoir vire avec ça. Mais tu n'apprendras pas toute seule. Je vais t'aider."

Mulan, même si tu te sens abandonnée, tu n'es pas seule. Tu ne l'es plus depuis que tu as passé ma porte, il y a quelques semaines de cela.
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Saying sorry doesn't mean there isn't guilt - Gretel EmptyVen 17 Avr - 22:21

Elle est bien belle, la guerrière de Saay ! Mes sentiments sont mitigés, oscillant entre regret et honte et je n'arrive simplement plus à suivre. Oui, j'ai connu la guerre. Mais je trouve cependant que l'attentat n'avait rien de comparable. Ce que beaucoup ne comprennent pas, c'est qu'une guerre se prépare. Une armée s'entraîne quotidiennement dans le but de battre l'ennemi. Les deux équipes sont égales, combattives et savent ce qui les attendent. J'ai certainement du tuer beaucoup de gens, à cette époque. Je ne peux même pas m'en rappeler... Ce ne sont que des visages, des cris, du sang, et ce bourdonnement incessant pour me garder alerte à chaque instant.
Nous nous sommes attaqués à des faibles. A des gens qui n'étaient pas prêts, qui ne pouvaient même pas imaginer que cela pouvait leur arriver. Les guerres ne prennent pas au dépourvu, non. Les attentats, si. Et c'est bien cela, que je n'arrive pas encore à accepter. Ils n'auraient rien pu faire pour éviter cela. Nous n'avons laissé de chance à personne, si ce n'est à nous.

Les mots de Gretel me réconfortent mais n'apaisent en rien mon sentiment. J'ai toujours cette culpabilité, là, nichée quelque part. C'est le seul ennemi que je dois désormais combattre. Et Gretel... Sa gentillesse infinie, sa bonté sans nom. Je ne sais pas pourquoi elle est prête à me pardonner aussitôt. Cela me paraît presque trop facile. Je ne mérite pas de venir, de lui annoncer que j'étais à la tête de tout ça et de recevoir ensuite son étreinte amicale. Dans ses bras, je ne sais plus qui de Gretel ou de la culpabilité m'étouffe. « Il n'y a rien à pardonner, mais si c'est ce que tu veux entendre, alors je te pardonne pour ce que tu penses avoir fait. J'ai pardonné à Potté, alors que c'était lui l'instigateur de tout cela. Je n'ai aucune raison de t'en vouloir. Maintenant, Mulan, arrive le moment le plus difficile pour toi. Tu vas devoir vire avec ça. Mais tu n'apprendras pas toute seule. Je vais t'aider. »

Je me retire de son embrasse et la dévisage un instant. Je l'admire, de continuer à vivre comme si de rien n'était malgré son bras handicapé, de rester positive et surtout clémente. Voilà une qualité que peu peuvent se vanter d'avoir, en ce temps d'anarchie. « Gretel, je ne pourrais jamais te remercier de tout ce que tu as fait pour moi. » Et je ne parle pas seulement de maintenant, de cet instant où elle m'a pardonné, mais de tout ce qu'elle a fait depuis que je suis arrivée ici. « Je ne sais pas où tu puises cette force qui te fait avancer chaque jour et qui te permet de me pardonner. Je ne sais pas non plus comment je vais vivre avec tout ça. Tu sais, ce que nous avons fait n'avait rien à voir avec ce que j'ai pu connaître. Et pourtant... J'en ai vu défilé, des blessés, des morts, des regrets. Mais... »

Je me relève - j'ai cette boule de nerfs qui m'empêche de rester immobile. « Tout le monde m'a bien accueilli ici. J'ai décidé de participer à cela pour mettre fin à la terreur que Marraine imposait, à l'oppression qu'elle avait mis en place. Sans me douter un instant que nous imposerons à notre tour une autre terreur. »
Je ferme les yeux, faisant défiler les images qui me hantent chaque nuit.

« Je les vois, tous. Ils ont peur. Où qu'ils aillent, leurs regards précèdent leurs pas, examinant chaque recoin, s'assurant qu'aucun danger ne les guette. Et je passe à côté d'eux et ils n'ont pas l'ombre d'un doute, Gretel, que le danger, c'est moi. »
Je décide de m'asseoir à nouveau. Intenable. « C'est sans doute cela, le plus dur. Je suis seule, face à tout le monde, et pourtant j'ai droit aux mêmes sourires, aux mêmes regards bienveillants qu'avant l'attentat. »

Et à chaque fois que j'aperçois leur sourire, j'ai envie de les secouer, de leur demander de ne pas me faire confiance et de crier « Regardez-moi ! C'est à cause de moi, de nous que vous en êtes ici ! » Ils sont pathétiques dans leur ignorance, je le suis encore plus.
Intenable.
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Gretel Denougatine
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Saying sorry doesn't mean there isn't guilt - Gretel EmptyDim 19 Avr - 22:13



Mulan & Gretel
Les amitiés dépendent de la faculté à pardonner l'impardonnable


Des morceaux brisés d'un vase de Saay, le coupant de la porcelaine la plus blanche, la plus immaculée, et toi, Mulan Soleilevant, ton visage de porcelaine si pur est terni aujourd'hui par l'ombre de la culpabilité qui ne plane au dessus de ta tête que par l'entêtement et l'altruisme. Je pensais que mes mots allaient pouvoir lui apporter un quelconque réconfort, mais je dois me rendre à l'évidence : je ne sais plus consoler les gens. Autrefois on me disait que je possédais une aura dont se dégageaient chaleur et réconfort. Aujourd'hui, mes tentatives de gentillesse sont vouées à l'échec avant même qu'elles ne prennent forme sur mes lèvres. Je voyais mes paroles comme des papillons qui iraient lui réchauffer le cœur, mais ce n'est qu'une grêle de verre pilé qui s'est abattu sur son visage de porcelaine. On ne peut réparer une personne cassée si on est soi-même brisé à l'intérieur. Encore moins si on n'est plus qu'une coquille vide de sentiments. Et toi, Mulan, tu vas devoir encore une fois te battre. Parce que nous ne sommes pas destinées à vivre dans le bonheur et le répit. Nous sommes destinées à nous battre à chaque instant, chaque seconde, contre les pires des ennemis comme contre nous même. C'est un entraînement de tous les moments, un entraînement sans fin, un duel qui ne s'arrêtera jamais. Puisque lorsque le combat prend fin, c'est que l'un des deux combattants est mort. Et ce n'est jamais l'Homme qui gagne face à la Mort. C'est la Mort la triomphante de chaque bataille, plus ou moins longue soit-elle. Relâcher son attention une fraction de secondes, et le coup de poignard dans le dos est rapide, sourd, fatal.

Elle qui a fait la guerre, elle qui a du essuyé tant de morts, tant de blessures. Je me trompais quand je pensais que cette bombe était comme la guerre. Chaque bataille est différente. A la guerre, on sait très bien que nous serons innocents contre innocents, et que le but est de rester en vie. L'attentat, aussi imprévu était-il, c'était des ignorants contre ceux qui savaient. Et moi, la chasseuse de sorcière, mon combat n'en était pas moins différent. Moi comme les sorcières savions, c'était juste une histoire de temps. De meurtre de sang froid contre une attente de tous les instants. J'ai tué pour tué. Elle tuait pour mener à bien une juste cause de par sa survie. Potté a tué pour faire peur et par ignorance. Mulan, elle est comme moi. Victime collatérale, touchée par le débris de remord qui devait bien se loger dans un des cœurs, et ce fut le sien. Je ne suis touchée que physiquement, mais sa blessure à elle est bien plus profonde. Inguérissable. Sauf si elle le veut. Et je me ferai un devoir qu'elle le veuille. Parce que bien des gens méritent la torture qu'elle s'inflige. Mais pas elle. Surtout pas elle.

Je me revois en elle. La sorcière de la maison de pain d'épices. J'étais trop jeune pour connaître la faim, trop jeune pour connaître la peur. Et bien trop jeune pour connaître le meurtre. Je l'avais tuée de sang froid, et je m'en voulais. Je m'en voulais tellement. Parce que je ne voulais pas la tuer. La pousser dans ce four. Je voulais simplement que son attention soit détournée quelques secondes, prendre Hansel par la main et courir. Je ne voulais pas la tuer. Et pourtant, cette adrénaline, cette force en moi soudain avant fermé la porte du four, et l'avait regardée se consumer jusqu'à ce qu'elle devienne cendres. Moi je l'ai voulu. Mulan non.
Moi, j'ai continué dans la lâcheté et la vengeance. Je voulais qu'elles payent toutes pour ce qu'elle avait fait à Hansel. Je les ai traquées les unes après les autres. J'ai décimé sa famille entière à la sorcière de la maison de pain d'épices. J'ai frappé les nourrissons au berceau, parce qu'ils avaient la peau verte. J'ai frappé les mères dans leur sommeil, parce qu'elles avaient la peau verte. J'ai massacré les garçons et les filles dans les bois qui cueillaient des herbes pour des potions, parce qu'ils avaient la peau verte. Je suis à l'origine d'un génocide que j'ai voulu, et que je n'ai jamais décidé d'abandonné.

« Je les vois, tous. Ils ont peur. Où qu'ils aillent, leurs regards précèdent leurs pas, examinant chaque recoin, s'assurant qu'aucun danger ne les guette. Et je passe à côté d'eux et ils n'ont pas l'ombre d'un doute, Gretel, que le danger, c'est moi. »
"Tu es tout autant une victime de cet attentat qu'eux tous."

J'ai le cœur qui tambourine dans ma poitrine. Je ne me souviens pas avoir fait une telle confession à quiconque depuis que nous avons ouvert cette boutique. Même Alexei ne sait rien de ce que j'ai bien pu avoir fait avant. Mais ma propre histoire est mon dernier recours pour tenter de faire comprendre à Mulan qu'elle n'a rien d'un monstre. Moi, je suis un monstre.

"Tu n'en savais rien, ce n'est pas toi qui a jeté la bombe. Beaucoup ont eu très peur, peu ont été blessés, mais toi aussi tu as été touchée. Tu es blessée moralement, tu n'es qu'une victime et en rien l'instigatrice de tout cela. Tu veux savoir ce que c'est que d'être un monstre ? Être un monstre, c'est tuer un bébé encore dans ses langes parce que sa race te dégoûte. C'est commencer un génocide contre une minorité par vengeance. C'est chasser des sorcières juste parce qu'elles ressemblent à celles qui ont fait vivre un enfer à la personne la plus chère à ton coeur."

J'ai les mains tremblantes, mais ni par la honte, ni par la culpabilité. La même adrénaline que lorsque j'ai fermé la fameuse porte du four, avant de me délecter de la souffrance d'une vieille aveugle et infirme. Mais non, je n'ai aucune honte. Je suis prête à abandonner devant Mulan tout ce pour quoi elle pense m'être redevable de quoi que ce soit. Parce que je lui doit au moins l'honnêteté.

"Tu veux savoir quelle est cette force qui me fait me lever chaque matin ? C'est de savoir qu'il y a encore des sorcières noires dehors qui peuvent faire du mal à Hansel. Je n'arrêterai jamais de me lever le matin tant que ne serait-ce qu'une seule de ces sorcières sera encore en vie. Tu as fait la guerre, tu étais une innocente contre des innocents. Tu as participé malgré toi à un attentat contre des ignorants. Mais le véritable monstre est celui qui tue par vengeance des innocents. Tu veux savoir ce qu'est un monstre ? J'en suis un. J'ignore si tout ce que je viens de te dire pourra t'aider. Tourne moi le dos si c'est ce que tu veux faire, je comprendrais parfaitement. Mais ce que j'essaye de te faire comprendre, c'est que tu n'es pas un monstre, tant que tu ne tue pas par plaisir. Je te pardonne parce que tu es certainement la meilleure personne qui m'ai été donné de connaître. Et parce que, pour moi, le seul qui doit s'en vouloir, c'est Potté. Mais certainement pas toi. Chaque sourire que tu reçois, c'est parce que tu les mérite. On ne sourie pas aux coupables. On sourie aux menteurs. Et toi, tu ne mens pas."

Elle est assise en face de moi, la demoiselle de Saay. Je m'attend à tout. A ce qu'elle me gifle. A ce qu'elle me hurle dessus. A ce qu'elle sorte en courant et que je ne la revois jamais. A ce qu'elle ne dise rien, aussi. Mais je lui devais la vérité. Je ne sais pas pourquoi je lui ai dit tout cela. Sûrement parce que moi aussi j'en avais besoin. J'avais envie de la secouer, et comme je ne sais plus consoler les gens, quelle importance à ce que je dis. Je suis un monstre. Et c'est ce qui me faisait vibrer. Pardon Mulan. Pardon si je perds ton amitié. Pardon si tu as cru que j'étais une autre. Je n'ai jamais menti. Si on considère que cacher des choses n'est pas mentir.
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Saying sorry doesn't mean there isn't guilt - Gretel EmptyMar 28 Avr - 15:47

C'est étrange, ce flot d'émotions qui me submerge. Je ne sais pas s'il va me noyer ou me sauver. Je ne sais pas s'il faut que je parte d'ici en courant ou que je prenne Gretel dans mes bras. Je ne sais même pas ce qu'elle attend de moi. Ses révélations ont l'effet d'une tornade, d'une tempête qui fait couler le masque de Gretel et me fait voir ce qu'elle est vraiment. Elle s'appelle un « monstre » et j'ai envie de me lever, de taper du pied, de la défendre, de lui dire que non, elle n'en est pas un, pas Gretel, pas celle qui m'a aidé, et qui aide tant de gens mais... Je n'y arrive pas. Les pieds ancrés dans le sol, le coeur massacré, je ne sais plus quoi penser.

Elle pense me soulager et je ne sais pas comment accueillir cette révélation. Elle n'attend certainement pas de moi que je la juge - et je ne le ferais pas. Il n'y a rien à juger, puisqu'elle s'est déjà condamnée.
J'ai aimé la guerre. J'ai aimé me battre pour ce que je pensais être juste, sentir cette union, cette fraternité, ce partage d'idéaux. J'ai aimé cette adrénaline, cette attente interminable, ce sang qui cogne à tes tempes lorsque, enfin, le mot est prononcé. « Chargez ! » Et cette terre qui tremble, cette poussière qui s'élève, ces milliers d'hommes qui ne font plus qu'un, cette atmosphère qui change du tout au tout, cette émotion qui s'abat. J'ai aimé la guerre, parce que je savais qu'elle était nécessaire, que je sauvais mon père, que je me sauvais moi-même, aussi, quelque part. J'ai aimé la guerre parce que c'était un combat à armes égales, les idéaux seuls étaient différents.

Et pendant cette guerre, j'ai appris à détester ceux qui, d'une parole, décident qu'une vie vaut moins qu'une autre. J'ai appris à détester ceux qui, pour leur conviction, étaient prêts à tout, même si ce tout ne leur apportait rien. Ces personnes qui, de guerriers, devenaient de véritables monstres ; pour qui les idéaux n'étaient rien que des mots, et la soif de sang prédominait. Cette soif de domination, de supériorité. Cette soif inutile, tout juste bonne à justifier un acte qui ne le sera jamais.
Rien ne peut être pardonné à ceux qui tuent pour tuer, ceux qui torturent pour torturer et ceux qui rabaissent pour se rassurer. Ce n'est pas une guerre, c'est un génocide. Il n'y a pas de combat à armes égales, seulement des démonstrations de lâcheté.

Je ne sais pas où placer Gretel. Je ne connais pas son passé, je sais seulement ce qu'elle vient de m'en dire. Qu'elle tue un enfant dans ses langes, simplement à cause de sa race. Qu'elle se pense supérieure, et qu'elle justifie un génocide. Qu'elle me pardonne, elle, qui a commis l'irréparable...
Et je ne sais pas quelle émotion me traverse. Entre déception, dégoût, regret, je ne peux trouver les mots. Comment accepter cela ? Lentement, je me lève, les larmes aux yeux, le dégoût aux lèvres. Je ramasse mes affaires, lance un dernier regard à cette boutique.
Si j'avais su.

« Désolée. » Un murmure qui franchit la barrière de mes lèvres, un souffle, murmuré des entrailles de mon corps. Et des larmes, qui ne valent rien, puisqu'elles pleurent une amitié disparue. Qui pleurent bien trop tard quelque chose qui n'existe plus. Mais elles pleurent, parce qu'elles peuvent, maintenant, et elles emmènent avec elle culpabilité, regret, ne laissant que la déception.
Et il y a mon corps, qui se traîne en-dehors de sa boutique, accablé par quoi, je ne sais plus, mais qui ne semble plus pouvoir supporter ça. Je veux aller me coucher. Je veux m'envelopper dans mes draps, essuyer ces larmes, effacer tout ça. Je veux effacer.
Oublier.

Si j'avais su.
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Gretel Denougatine
J'L'AI BOUFFE TA MAISON EN PAIN D'EPICE

Gretel Denougatine

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⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
⊱ arrivé(e) le : 24/09/2014
⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
⊱ allégeance : Elle pose son cul où elle veut, même sur le trône je m'en fiche

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Saying sorry doesn't mean there isn't guilt - Gretel EmptyLun 18 Mai - 11:03



RP terminé :kyu:
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