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king and lionheart (clochette)


FORT FORT LOINTAIN

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Anonymous




king and lionheart (clochette) EmptyDim 22 Fév - 1:37


clochette, charmant
just grab a hold on my hand
i will lead you through this wonderland

Il y a des plaies qui cicatrisent d'un simple baiser, des blessures de vie qui cautérisent avec l'amour d'une mère, l'étreinte d'un ami, les mots doux d'un confident, les draps froissés d'un amant. Et pour toutes ces ecchymoses d'amours violacées, ces balafres de peur indéfectibles, ces lésions du cœur en apparence invisibles, il y a le temps. Mais comme le temps prend le sien, et qu'il faut bien l'occuper, l'homme a, depuis maintes générations, trouvé des parades à sa douleur. Et c'est ainsi qu'est né le shopping.
Et Charmant avait véritablement besoin de se changer les idées. La royauté lui allait bien au teint, certes, mais les cernes un peu moins. Il passait de mauvaises nuits à ruminer les morts et vivants, à refaire son univers et les étoiles qui le couvrent. Il était perpétuellement anxieux du lendemain, quitte à délaisser l'instant présent et à être le propre assassin de ses bons sentiments. La période n'était pas non plus la meilleure qu'il ait jamais connue, entre de vieilles amours reparues et d'autres qui ont laissés une trace de fantôme sans couleurs dans son esprit ; celui-ci était à vide, sous un trop-plein de pression, prêt à s'embraser à la moindre étincelle, même minime. Il était un tas de braises ardentes, constamment noires de suie, mais au cœur de magma vermillon, à la stabilité fragile. Un simple éclair et les flammes se ranimaient avec véhémence, alors qu'il expiait l'agacement et ce manque de contrôle sur lui-même depuis trop longtemps empaqueté dans l'écrin de sa chair. Il lui fallait de l'air frais.
Il lui fallait arrêter de trop penser, et se concentrer sur autre chose, lâcher du lest et continuer à tracer son bout de chemin, un sourire faussement soulagé sur les lèvres.
C'était sans doute la raison de sa venue dans le quartier commercial de la capitale. Il avait toujours les mêmes habitudes revêches depuis bien des années. Mais, c'est le principe même de la routine, d'enrayer l'âge tout en vieillissant d'avance la nouveauté. Il sortit de l'armurerie sans rien perdre de son masque d'apaisement factice. Il y était entré sans grande conviction, s'était fait accueillir à bras ouverts par le gérant lui-même qui était prêt à lui étaler toute la vitrine sous les yeux, à lui cirer ses bottes, et même les lui lacer lui-même s'il le fallait. Mais Charmant était parti tout aussi rapidement qu'il y était entré. D'une part parce qu'il n'avait accroché à rien, et vaquait sans but précis pour dire vrai ; d'autre part, parce qu'au fond, il avait l'étrange sentiment de trahir Jeiran, son inventeur et pupille. Et il savait ses amis trop précieux et sa loyauté trop affable pour oser tolérer pareil offense contre lui-même ; d'autant plus qu'Aurorefauve avait une furieuse imagination et une créativité sans limites, toujours à la pointe de l'innovation et prêt à réaliser ses demandes et rêves les plus fous, du moment que cela n'entachait pas à sa réputation ni ne comprenait l'obligation d'accomplir quelconque travaux de couture ou de cuisine, disciplines dans lesquelles il était encore loin d'exceller. Mais que voulez-vous, on ne peut pas tous être parfait dans tous les domaines. Et Charmant non plus. Mais dans ses jours les plus nombrilistes, il se disait que c'était sa demi-part de faible humain qui le tirait vers le bas même s'il ne se nommait pas Ledésirable pour rien.
Ses bottes battaient les pavés jusqu'au fond de la rue, où il finit par céder, et pénétra dans une autre boutique, Versachery. Le carillon émit son tintement angélique lorsqu'il passa le seuil de la porte et une douce odeur d'air climatisé et de sucre lui parvint aux narines, détendant dans l'immédiat les nerfs de ses cervicales. La boutique n'était pas encombrée de monde, seules quelques victimes de la mode effleurait les tissus du bout de l'index et se pressait dans les cabines d'essayages. Ce qui était d'autant plus rassurant pour Charmant, qui avait tout, sauf envie de jouer dans un ballet d'alternance continu le roi et l'égérie pour shampooing. « Sa majesté recherche-t-elle quelque chose en particulier ? » Le gérant de la boutique, qui n'était autre qu'un ancien fae parrain d'une entreprise jadis concurrente à celle de sa mère, vint l'accueillir un sourire mielleux aux lèvres. Le chevalier prit un temps pour répondre, travaillant ses pauses. « Mh, j'aimerais voir votre dernière collection pour femme. » Le vendeur sauta sur l'occasion immédiatement, l'entraînant entre plusieurs rayonnages et penderies aux mille couleurs. Quelque part, Charmant était persuadé qu'il était capable de trouver une teinte qui n'existait même pas, dans cette caverne aux étoffes soyeuses. « C'est pour offrir ? » Théodose Lafay arqua un sourcil enjôleur, prêt à entendre et à se remémorer la moindre petite confidence. Employant la même inflexion faussement innocente, le client répondit alors « Peut-être ? » Puis, alors qu'il venait tout juste de le mener au rayon femme de la boutique, son i-miroir résonna dans sa poche, l'obligeant à décrocher et laissant ainsi le plaisir au chevalier de passer lui-même en revue les dernières-nées de la marque. Il ne savait réellement ce qu'il cherchait, ni même pourquoi il avait demandé à ce qu'on le redirige dans cette part du commerce. Peut-être que son subconscient cherchait un lot de compensation pour la garde de sa fiancée et sa malheureuse suite inondée. Peut-être que son subconscient cherchait simplement une excuse pour converser une nouvelle fois avec elle, au final. Quoi qu'il en soit, il coulait un regard empreint de doutes sur les modèles proposés. Quelle était donc cette tendance mystérieuse des frous-frous et des couleurs criardes ? Il fut coupé dans ses pensées par le doute d'une autre, exprimé à demi-voix de l'autre côté d'une série de robes. Il passa la tête par-dessus les penderies mais ne put apercevoir qu'une chevelure blonde comme les blés sous un soleil d'été et le dos d'un corps de jeune femme. Machinalement, il contourna les rayonnages pour se placer derrière l'inconnue dont les élans de flashion-victimes ne pouvaient empêcher de faire ressortir les côtés les plus superficiels de Charmant. « Si je puis me permettre, damoiselle, le bleu lagon est beaucoup plus tendance, cette saison. » Et il en savait quelque chose, son directeur artistique et son tailleur s'étaient ligués contre lui pour le lui faire comprendre lorsqu'il avait demandé à ce qu'on lui assemblât un nouvel ensemble plus sobre que les précédents. Visiblement attisée par sa réplique, la silhouette féminine se retourna et leurs prunelles se croisèrent. Et, ostensiblement, un sourire naquit sur les lèvres du roi, qui n'eut cesse de s'agrandir, plus il détaillait le visage poupon face au sien. « Par la barbe de Merlin ! Ne serait-ce pas ma petite fée Clochette ? » Finalement, il l'avait peut-être trouvé, sa bouffée d'air frais.
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