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« On ne s'égare jamais si loin que lorsque l'on croit connaître la route » - Mathilde Têteàtrous


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« On ne s'égare jamais si loin que lorsque l'on croit connaître la route » - Mathilde Têteàtrous EmptyLun 26 Jan - 16:53

Je n'ai pas envie de m'entraîner, aujourd'hui, ni de m'aventurer dans la forêt. J'ai décidé de m'octroyer une matinée paisible, après le jour de repos que Gretel m'a octroyé. J'ai suivi le chemin qui mène au Vieux Chêne ; j'étais sûre de ne pas me perdre, ainsi. Il n'y a pas beaucoup de passage mais j'aime regarder ceux qui s'aventurent jusqu'ici. Beaucoup d'enfants cherchent un endroit où jouer, certains font la cueillette, d'autre ne font que se reposer.

Comme moi. J'ai décidé de mettre mes armes de côté, de me laisser aller, d'apprendre à ne pas être constamment sur mes gardes. Oui, j'ai décidé cela deux semaines à peine après l'attentat - mauvais timing ? Je ne sais pas. Je pense que les récents événements m'ont lassé de toute violence à venir pour les dix prochaines années. Et puis, je ne suis pas recherchée... Je n'ai donc pas à me cacher.

J'arrive enfin. L'air change, passe de l'air habité à l'air pur. Le vent a plus d'espace pour souffler, les arbres l'accompagnent dans sa traversée - contrairement à la ville, où il est bloqué par les bâtiments. Les rayons de soleil filtrent à travers les branches et donnent à cet endroit un air presque fantasmagorique. Je souris alors, parce qu'en cet instant, je sais que c'est exactement ce que je veux.

Mais je ne suis pas seule. Une jeune femme est ici et je la reconnais rapidement : Mathilde ! Celle grâce à qui j'ai vu ma première démonstration de magie, qui m'a guidé à travers la forêt mais, surtout... qui m'a sauvé la vie. Je m'approche rapidement d'elle et m'incline avant de la saluer.

« Mathilde, je ne sais pas si tu te souviens de moi... Je suis Mulan, tu m'avais aidé à traverser la forêt il y a quelque temps maintenant ? » Nous avions parlé ensemble, mais je n'ai jamais eu l'occasion de la revoir depuis. Elle n'a pas changé, si ce n'est cette expression dans ces yeux, qui témoignent d'une douleur qui n'était alors pas présente.

« Comment vas-tu, depuis ce temps ? Je te dois encore un immense service pour cette journée-là ! »
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« On ne s'égare jamais si loin que lorsque l'on croit connaître la route » - Mathilde Têteàtrous EmptyMer 28 Jan - 21:05



Mulan & Mathilde
old songs of days gone by

« Ah ! Non Arthur, reviens ici tout de suite ! » s’écria Mathilde alors que le chien vagabond qui avait trouvé chez elle une occasionnelle gamelle et quelques caresses venait de filer par la porte en emportant son châle. La fleuriste et trafiquante pesta contre cette boule de poils certes adorable, mais parfois un poil trop farceuse, et s’élança à sa poursuite. Ca lui apprendrait à recueillir les chiens abandonnés, tiens ! Elle avait trouvé Arthur sur le pas de sa porte il y avait quelques semaines de cela, et sans l’adopter, puisqu’il s’agissait certainement d’un chien sauvage, elle avait commencé à le nourrir de temps en temps, et avait fini par l’appeler Arthur pour plus de confort. Pourquoi Arthur ? Aucune idée, elle trouvait juste que ça sonnait bien. Mais elle devrait reconsidérer sa position et l’appelle Têtedepioche. Fichu bestiole !

Zigzagant entre les passants hébétés, Mathilde courut à perdre haleine, tentant tant bien que mal de maintenir la distance entre elle et le chien bien rapide pour son état de maigreur. Rapidement, ils atteignirent l’orée de a forêt et s’engagèrent dans une folle course à travers les bois, bondissant l’un et l’autre par-dessus les racines, elle manquant de glisser sur la mousse, et le chient continuant de galopant, inépuisable. Non, vraiment, plus jamais elle ne donnerait à manger aux animaux abandonnés ! Si elle avait su qu’ils pouvaient abuser de sa gentillesse ! On était en hiver bon sang, elle en avait besoin de ce châle !

Finalement, ils débouchèrent au pied du vieux chêne, et le chien ralentit sa course pour l’attendre gentiment, assis par terre, la queue remuant joyeusement comme si tout ça n’était qu’un jeu fort distrayant. A bout de souffle, les poumons en feu sur le point d’exploser, Mathilde arriva à son tour, manquant de s’écrouler et s’appuyant contre le chêne pour ne pas s’affaisser sur le sol. Aaaaaaah elle n’en pouvait plus. Fini la course pour aujourd’hui. Elle reprit son châle des babines du chien qui aussitôt s’éloigna en trottinant, lassé. Elle haussa les épaules et s’enroula dans son étole pour se protéger du froid environnant. Manquait plus qu’elle attrape un rhume à cause de ce sacré chien. Elle allait reprendre le chemin de chez elle lorsqu’une femme se dressa soudainement sur son chemin, la faisait sursauter.

« Mathilde, je ne sais pas si tu te souviens de moi... » Non, pas du tout, songea Mathilde. Mais alors même qu’elle pensait ça, elle sentit ce pincement bizarre, cette sensation tenace de déjà-vu s’inviter brusquement dans son esprit, obsédante, envahissante. Elle se retrouva donc le souffle coupé alors même qu’elle avait d’abord voulu s’éloigner. Mais cette femme… Mathilde fronça les sourcils. Scruta le visage de la nouvelle venue. Elle avait de beaux traits, typiques disait-on du pays de Saay, et si elle ne parvenait pas à se souvenir de son nom, en revanche elle était sûre, absolument certaine, de l’avoir déjà rencontrée. Mais pas dans cette vie. Pas ces deux dernières années. Et rien que ça, ça valait la peine d’être souligné. C’était la première fois qu’elle croisait quelqu’un d’avant, et qu’elle était capable de dire avec autant de certitude qu’elle va connaissait. Elle en restait sans voix. « Je suis Mulan, tu m'avais aidé à traverser la forêt il y a quelque temps maintenant ? » « Mulan ? » répéta Mathilde, hébétée. Soudain, une image passa dans son esprit telle un éclair. Deux femmes qui couraient. Une menace. Et puis c’était parti. Mathilde cligna des yeux, tétanisée. Que signifiait tout cela ? Qui était cette Mulan ? Et surtout, comment se faisait-il qu’elle se souvienne aussi bien l’avoir déjà rencontrée ?

« Je suis désolée, je… je ne me souviens pas. » commença-t-elle par balbutier, tiraillée entre l’envie de s’enfuir et celle d’en savoir plus. Cette femme, elle la connaissait, cette femme, elle sentait que c’était important, que ce n’était pas un hasard. Le vent souffla dans son dos, la poussant, semblait-il, vers elle, cette inconnue qui lui était si familière sans qu’elle ne puisse dire comment, ni pourquoi. Mathilde prit cela comme un signe. Elle agrippa la manche de Mulan, ses yeux sombres brillaient, d’une lueur chargée d’espoir et à la fois résignée. « Vous me connaissez n’est-ce pas ? Vous dites que je vous ai aidée à travers une forêt ? C’était où ? Vous vous en rappelez ? »

Les mots se bousculaient dans sa tête et dans sa bouche, et, confuse, elle lâcha la manche de Mulan. Quelle image elle devait donner d’elle ! Elle baissa les yeux sur le sol, s’enveloppant un peu plus dans son châle.

« Pardonnez-moi. C’est juste que… c’est un peu confus en ce moment. Mais je me souviens, je sais que je vous connais… et je ne sais pas pourquoi ! »
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« On ne s'égare jamais si loin que lorsque l'on croit connaître la route » - Mathilde Têteàtrous EmptyMar 3 Fév - 10:57

Normalement, j'aurais eu peur d'aller la saluer - je ne sais pas si je suis pour elle un bon souvenir ou non, et je n'ai pas envie de la déranger. Mais j'ai eu comme ce besoin d'aller vers elle. Immédiatement, cependant, j'ai senti que quelque chose n'allait pas. Je me suis même demandée, l'espace d'un instant, si c'était bien Mathilde, face à moi.
Ses grands yeux semblent chercher une quelconque reconnaissance. Elle a vraiment l'air perdue, désemparée et ne se souvient apparemment pas de moi. Pourtant, tout allait bien lorsque nous nous sommes quittées. Qu'a-t-il pu se passer ? Ma manche dans sa main, j'ai soudain l'impression d'être un rempart contre sa folie. Comme si je pouvais la raccrocher à un passé qu'elle avait oublié malgré elle, comme si j'étais une solution. « Vous me connaissez n’est-ce pas ? Vous dites que je vous ai aidée à travers une forêt ? C’était où ? Vous vous en rappelez ? »

Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle se recule et j'ai peur qu'elle ne s'effondre. Mais sa tirade continue et je sens sa confusion dans ses mots - sa peur, même. « Pardonnez-moi. C’est juste que… c’est un peu confus en ce moment. Mais je me souviens, je sais que je vous connais… et je ne sais pas pourquoi ! » Je m'approche d'elle et prend son bras dans ma main, délicatement. Je l'accompagne jusqu'au pied du vieux chêne. « Venez, Mathilde, asseyons-nous ». Nous en avons besoin, je pense. Je suis aussi désemparée qu'elle car je ne m'attendais pas à cette réaction.

Adossée à l'arbre, j'attends qu'elle me rejoigne et me demande s'il est sûr de lui raconter son passé - elle l'a peut-être oublié pour une bonne raison, non ? Et puis qui suis-je pour décider de ce qui est bien pour elle ou non ? Après tout, j'ai une dette, envers elle. Si elle me demande de lui raconter, c'est la moindre des choses et je me dois de la faire.
« Nous nous sommes rencontrées il y a environ deux ans - et dans la forêt aux alentours de Fort Fort Lointain. Je m'étais perdue et vous m'aviez aidée à éviter la fureur des arbres. Au final, les arbres se sont tout de même retournés contre nous mais vous ne m'avez pas abandonnée et nous sommes sorties de cet endroit. » Je ne sais toujours pas pourquoi la nature s'est retournée contre nous quand elle semblait si accueillante au départ !

Il faut que je rajoute Mathilde à mes énigmes - quelque chose s'est passé avec elle après notre rencontre et je ne pense pas que ce soit un simple choc. « Vous ne vous souvenez de rien, vraiment ? » Histoire d'être sûre.
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« On ne s'égare jamais si loin que lorsque l'on croit connaître la route » - Mathilde Têteàtrous EmptyMar 17 Fév - 19:48



Mulan & Mathilde
old songs of days gone by

Deux ans. Deux ans qu’elle avait tout oublié, et que rien ne semblait vouloir lui revenir. De même, ça faisait deux ans qu’elle errait entre Camelot et Fort Fort Lointain, espérant de plus en plus comme de moins en moins croiser un décor, un visage familier, sans que ses vœux ne soient exaucés. A la longue, Mathilde avait fini par perdre espoir, se persuadant qu’elle ne trouverait jamais le moindre indice et qu’elle devait tout recommencer en faisant une croix sur approximativement vingt ans d’une vie qu’elle avait oubliée. Elle s’était résignée. Les premiers mois avaient été difficiles à supporter. Puis ça avait commencé à aller mieux, à mesure qu’elle s’absorbait dans autre chose, qu’elle travaillait, pour le compte de brigands, puis pour le compte de Sinbad. Elle qui avait tant regardé en arrière, avait fini par plus ou moins décider de se tourner pour toujours vers l’avant, comme si elle pouvait tout reconstruire sans la moindre base. Travailler pour Sinbad, en ce sens, avait été salvateur, puisque ça lui avait permis de trouver un toit, un statut, une identité nouvelle et rallumer un peu les lumières dans sa tête pleine de trous. Elle clopinait toujours, mais au moins elle avançait, telle une amputée qui apprenait à marcher avec une seule jambe et une béquille. Et soudain, voilà qu’ils apparaissaient tous. Lancelot, et maintenant Mulan, sans compter les images qui apparaissaient parfois dans sa tête. Deux ans sans le moindre signe d’eux, et voilà qu’en quelques semaines, il lui semblait que les fantômes de son passé effacé s’étaient tous donné rendez-vous en ville. C’était à n’y plus rien comprendre. Et Mulan, en face d’elle, ne devait pas bien comprendre non plus. Heureusement, elle avait plus sang-froid qu’elle. Mathilde tressaillit lorsque la jeune femme posa sa main sur son bras, mais elle réussit à se retenir de le retirer.

« Venez, Mathilde, asseyons-nous » proposa-t-elle d’une voix si douce qu’elle se laissa convaincre sans discuter. Après un instant d’hésitation, elle suivit la native de Saay et, s’enveloppant dans son châle, elle s’assit à coté d’elle au pied de l’arbre. Curieusement, la présence du chêne la rassurait. Il faudrait vraiment qu’elle aille consulter un médecin, ce n’était tout de même pas normal cette obsession pour les arbres. Recroquevillée, les jambes remontées contre elle, Mathilde jette un regard en biais à Mulan, attendant qu’elle ne parle, ne sachant même pas quelles questions lui poser.

« Nous nous sommes rencontrées il y a environ deux ans, et dans la forêt aux alentours de Fort Fort Lointain. Je m'étais perdue et vous m'aviez aidée à éviter la fureur des arbres. Au final, les arbres se sont tout de même retournés contre nous mais vous ne m'avez pas abandonnée et nous sommes sorties de cet endroit. »
« La fureur des arbres ? » répéta Mathilde en fronçant les sourcils, un ‘clic’ s’étant fait entendre dans sa tête. Depuis quelques temps qu’elle s’était aperçue qu’elle pouvait parler aux arbres et que certains d’entre eux pouvaient se déplacer, elle ne s’étonnait pas d’entendre le récit de quelqu’un se faisant agresser. En revanche, s’entendre dire qu’elle avait sauvé quelqu’un de leur colère, c’était autrement surprenant. Elle était plutôt discrète, savait se frayer un chemin hors d’un terrain miné, mais tout de même, sauvé la vie de quelqu’un, ça lui paraissait hautement improbable. Pas pour rien qu’elle avait demandé à Sinbad si elle pouvait travailler en solo. Elle savait ce qu’elle faisait, mais ne se faisait pas assez confiance pour avoir la responsabilité de quelqu’un d’autre. La jeune femme hocha la tête, perplexe.

« Vous ne vous souvenez de rien, vraiment ? » demanda encore Mulan, et Mathilde tourna la tête pour la dévisager un instant, comme si elle cherchait à percer ses véritables intentions. Sa surprise en la retrouvant avait été sincère, Mathilde en aurait mis sa main à couper – et son instinct était bien la seule chose en laquelle elle avait confiance en ce moment. Elle finit donc par soupirer, avant de baisser les yeux et de commencer à jouer avec une touffe d’herbe.
« De rien du tout. » répondit enfin Mathilde, ses doigts triturant les brins verts. Le regard perdu dans le vague, elle réfléchissait, cherchant dans les méandres de sa mémoire inexistante des échos, des sons, quelque chose qui auraient pu la connecter à Mulan. Rien. Pourtant, le visage de la jeune femme lui était connu. Elle le savait, elle en était sûre. C’est bien qu’elle devait être importante pour elle, non ? « Je sais juste que votre visage m’est familier, que je vous ai déjà croisée quelque part… sûrement lors de cette aventure dont vous me parlez. Est-ce nous nous sommes re-croisées depuis ? On était amies, peut-être ? » poursuivit Mathilde, assaillant soudainement Mulan de questions. Les questions, c’était tout ce qu’elle avait dans la tête depuis deux ans, et elle aimerait commencer à avoir des réponses. Ca commençait à bien faire tous ces points d’interrogation qui ne menaient à rien, et de tourner en rond dans son salon en espérant que quelque chose lui revienne. Une nouvelle flamme de résolution dans les yeux, Mathilde tourna de nouveau la tête vers Mulan, bien décidée à ne pas laisser filer sa chance.

« Il y a une raison pour laquelle je me souviens de vous… il y en a forcément une. J’ignore quoi exactement, mais vous avez dû faire, ou dire, ou être quelque chose d’assez important pour que je me souvienne de votre visage alors que j’ai même oublié mon nom… » Un nom qu’elle ne lui demanda pas d’ailleurs. Son expérience avec Lancelot lui avait prouvé que si elle s’approchait trop de cette information, elle ne l’entendrait pas. Elle ne savait pas ce que ça voulait dire, mais elle savait que c’était inutile d’essayer. En revanche, essayer d’en apprendre le plus possible de Mulan, ça, c’était dans ses cordes.
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« On ne s'égare jamais si loin que lorsque l'on croit connaître la route » - Mathilde Têteàtrous EmptyMer 4 Mar - 21:40

Cela doit être réellement troublant, d'avoir oublié une partie de sa vie ; de croiser des gens qui nous connaissent mais que l'on ne connaît plus. Je sais que c'était Mathilde, ce jour-là. Je ne pourrais pas oublier son visage même si je m'y efforçais. Elle fut pour moi l'apaisement, le calme après la tempête - littéralement. Je pense que le pire, dans tout cela, ce n'est pas qu'elle ait oublié, mais qu'elle sache qu'elle ait oublié. Connaître certains passages que nous n'avons, semble-t-il, jamais emprunté auparavant ; réagir à une situation que nous n'avons, apparemment, jamais rencontré auparavant... Avoir cette intuition, ce sentiment qu'il manque quelque chose. C'est cela, vraiment, qui doit blesser, frustrer. Savoir, sans le savoir. On était amies, peut-être ?

« Je peux vous compter comme une amie, oui, au vu des événements auxquels nous avons du faire face ensemble. » Savoir, sans le savoir. Chercher cette vérité, ce petit détail qui fera que, oui, cela, je m'en rappelle. Constamment.
Elle doit être épuisée de devoir se battre avec un passé qu'elle ne connaît même pas. Je ne sais pas si je dois lui raconter ce qu'il s'est passé ou la laisser en paix sur son présent. Je ne sais pas si elle veut savoir ; elle doit avoir oublié pour une raison, non ?

« Je ne sais pas pourquoi vous vous souvenez de moi en particulier, vous aviez l'habitude de guider les égarés à travers la forêt. Vous m'aviez dit... Vous m'aviez parlé de votre amitié avec les arbres. Vous les aviez qualifier d'enchanté. Je dois admettre qu'au début, je ne vous avais pas vraiment cru. Et puis, j'ai eu l'impression que vous communiquiez avec eux. C'était très étrange. »
Je me donne quelques secondes pour fermer les yeux et me repasser cet épisode dans ma tête. Je ne veux omettre aucun détail, mais ne veux pas la tromper non plus ; je me dois d'être précise.

« Soudain, l'atmosphère avait changé. Vous l'aviez senti aussi et votre inquiétude avait grandi - je pensais que vous saviez ce qu'il se passait puisque vous... vous parliez aux arbres. Mais cela a rapidement dégénéré et ils nous ont attaqué : les troncs s'abattaient sur nous, les racines voulaient emprisonner nos pas. Et puis... » Je souffle, comme si cette scène était encore incompréhensible pour moi. « Vous vous êtes arrêtée devant un arbre et... Cela s'est arrêté. Je ne sais pas exactement ce que vous avez fait, vous m'aviez éloigné de tout danger, mais ça s'est arrêté. »

Comme par magie. Et puis, deux ans plus tard, cette femme a tout oublié.
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« On ne s'égare jamais si loin que lorsque l'on croit connaître la route » - Mathilde Têteàtrous EmptyMar 24 Mar - 20:56



Mulan & Mathilde
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Alors que Mulan commençait son récit, Mathilde ne put retenir un frisson qui remonta le long de son échine, la forçant à resserrer son châle autour de ses épaules. Du bout des doigts, elle touchait à nouveau à ce passé distant et inaccessible dont elle avait été privée. Des retrouvailles aussi terrifiantes qu’enivrantes, alors qu’elle sentait qu’elle cédait peu à peu au calme olympien de Mulan, que la situation ne semblait pas affecter outre mesure. La jeune femme de Saay n’était certainement pas femme à laisser montrer ses émotions si facilement, de toute façon. Mathilde avait le sentiment qu’elle avait affaire à un fleuve, tranquille et imperturbable, quelles que soient les intempéries qu’il absorbait sans se laisser démonter. Et apparemment, elle avait réussi à impressionner cette femme. Elle qui n’était qu’une fleuriste à la manque et qui ne savait que trafiquer à la Griffe Marine, elle avait un jour été en mesure d’épater une femme comme Mulan. Voilà qui la laissait sans voix.

« Je peux vous compter comme une amie, oui, au vu des événements auxquels nous avons du faire face ensemble. »

Diable, une amie, même ? Mathilde haussa un sourcil, les yeux écarquillés de surprise. Mais d’un autre côté, elle se sentait rassurée. Si elle comptait quelqu’un comme Mulan dans ses ‘amis’, son cas n’était peut-être pas si désespéré que ça après tout. La présence de la jeune femme avait quelque chose de rassurant ; quelque chose qui disait de ne pas paniquer, que de toute façon, en prenant son temps, on arriverait bien à la solution. Et Mathilde avait envie de faire confiance à cette intuition.

« Je ne sais pas pourquoi vous vous souvenez de moi en particulier, vous aviez l'habitude de guider les égarés à travers la forêt. Vous m'aviez dit... Vous m'aviez parlé de votre amitié avec les arbres. Vous les aviez qualifier d'enchanté. » Mathilde sursauta presque, comme si une décharge électrique venait de lui traverser le corps. « Je dois admettre qu'au début, je ne vous avais pas vraiment cru. Et puis, j'ai eu l'impression que vous communiquiez avec eux. C'était très étrange. »

Et Mulan lui raconta l’épisode en détail, laissant Mathilde à la fois stupéfaite et pantoise. Mue par un réflexe étrange, elle posa sa main sur la racine du chêne qui les surplombait, et sentit son cœur accélérer lorsqu’elle eut l’impression de détecter, sous ses doigts, l’écorce de l’arbre qui frissonnait. Comme pour confirmer les dires de Mulan, comme pour valider tous ces moments où elle s’était adressé aux arbres et les avait entendus lui répondre sans savoir si elle perdait complètement la boule ou si… Lentement, elle sentait un changement s’opérer dans son esprit. Peut-être qu’elle n’était pas si dingo, finalement. Peut-être bien qu’au final, elle était vraiment plus qu’une trafiquante déguisée en fleuriste. La vérité était décidément sacrément plus proche que ce qu’elle avait imaginé, même si elle avait encore du mal à formuler l’idée complètement folle qui venait de lui traverser l’esprit.

« Si on m’avait dit il y a deux ans que j’étais capable d’arrêter une attaquer d’arbres enchantés, je ne l’aurais pas cru. » répondit-elle avec un rire nerveux. La Mathilde perdue et craintive qu’elle était il y a encore deux ans commençait, enfin, à s’estomper pour laisser la place à un tableau plus complet. Des indices parsemés ça et là commençaient à se mettre en place, comme un puzzle dont, enfin, elle commençait à comprendre le mécanisme. « Ca expliquerait pourquoi je les entends parler… » reprit-elle en désignant le chêne d’un mouvement du menton. « Si c’était déjà le cas avant, que vous en avez été témoin, c’est bien que je ne perds pas complètement la tête ! J’avoue que je commençais à avoir des doutes… Ce que je ne m’explique pas, c’est pourquoi je n’ai recommencé à les entendre qu’il y a quelques mois. » Une pièce en place, une autre qui manque encore. Ca commençait à bien faire. Enfin, c’était toujours mieux que rien ; c’était même un sacré progrès comparé au vide intersidéral de ces dernières années. Constatant que le soleil commençait à se coucher, Mathilde se releva, épousseta sa jupe, et tendit la main vers Mulan avec un sourire : « Il va bientôt faire nuit. Venez donc chez moi, nous y serons mieux pour discuter. Je veux entendre aussi la vôtre, d’histoire ! Et j’ai l’impression que nous avons beaucoup de choses à nous dire, depuis tout ce temps… »
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« On ne s'égare jamais si loin que lorsque l'on croit connaître la route » - Mathilde Têteàtrous EmptyDim 29 Mar - 12:48

Non, elle n'était pas folle. J'avais cru l'être après cet épisode que je ne peux toujours comprendre, mais cela s'était réellement passé comme je l'ai dit. Qu'est-elle alors, pour pouvoir communiquer avec les arbres, les entendre parler ? Je n'ai jamais rencontré d'humains capable de telles choses. Il faut dire qu'à Saay, je n'ai pas rencontré beaucoup d'humains tout court, si ce n'est l'armée dans laquelle j'ai évolué. La jeune femme ne pouvait s'expliquer pourquoi ces souvenirs s'étaient effacés de sa mémoire et pourquoi ils refaisaient surface, petit à petit, et je ne pouvais malheureusement pas plus l'aider que cela. J'étais moi-même témoin de cette scène, non pas actrice. Elle est la seule à détenir les réponses.
Frustration. C'est le seul mot qui me vient en tête, la seule sensation aussi qu'elle doit éprouver en ce moment. Car elle sait qu'il lui manque quelque chose, mais cela ne suffit pas. A qui cela suffit, de toute manière ? Je pense qu'il est important que chaque homme ait la connaissance de son passé. Comment construire un futur si on ne sait pas d'où on part ? Mathilde a l'air cependant d'avoir réussi à passer outre. Ou peut-être n'est-ce qu'une impression.

« Non, vous ne perdez pas la tête. Je n'étais sûrement pas la seule, de toute manière, à bénéficier de votre aide. D'autres doivent avoir le même souvenir que moi vous concernant. J'espère que vous aurez bientôt tous les morceaux du puzzle pour découvrir ce qui vous a été enlevé. » Car c'était de cela dont il s'agissait, non ? On lui avait ôté sa mémoire. Cela ne pouvait être quelque chose qu'elle avait voulu, puisqu'elle désirait ardemment le contraire. Un traumatisme, peut-être ? Cela paraissait bien plus malveillant que cette simple théorie. C'était le dessein de quelqu'un, j'en étais presque certaine. Mais je ne connaissais d'elle que ce qu'elle m'avait montré il y a deux ans - très peu, donc.

Je la regarde se relever et me tendre sa main, que j'accepte sans hésiter. Après tout, elle m'a très certainement sauvé la vie ; je lui dois d'être là et de l'aider à recoller les morceaux. C'est, apparemment, tout ce que je peux faire pour elle.

« Allons-y, oui. La nuit est propice à toutes sortes d'événements dont je ne veux pas être témoin ! Quant à mon histoire, je serais heureuse de vous la conter. Peut-être que cela vous aidera à retrouver la votre. » Je la laisse guider mes pas, comme elle l'avait fait deux ans plus tôt, avec à nouveau cette sensation de sérénité, de confiance que la jeune femme m'inspire. Tout en marchant, j'implore quiconque d'aider Mathilde dans sa quête ; après tout, personne ne mérite d'oublier.
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