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Potté ; While seeking revenge, dig two graves - one for yourself.


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Potté ; While seeking revenge, dig two graves - one for yourself.  EmptyMar 9 Juin - 0:43



Potté & Kitty
everything's a mess


Kitty n'allait pas bien. Elle n'aurait pu l'expliquer, mettre des mots sur ce mal qui la possédait depuis qu'elle s'était réveillée, mais son attitude la trahissait. Sa journée avait été gâchée par son humeur massacrante, par ses mouvements incertains, par ses yeux trop avertis. Appelez cela le sixième sens ; la jeune femme sentait que cette journée allait mal finir. Ce n'était pas une supposition, c'était une certitude. Depuis que le soleil s'était levé, Kitty s'attendait à tout. Mais elle ne s'attendait certainement pas à cela.
Sa journée au tribunal s'était finie il y a quelques minutes et, faisant un crochet par le manoir Coeurfané, elle se rendit à la Griffe Marine, où elle était attendue pour affaires. C'était la troisième fois qu'Eleazar faisait appel à elle pour faire passer ses herbes et, jusque là, leur collaboration se portait parfaitement bien. Mais si elle avait su, Kitty ne serait jamais venu à la Griffe Marine, ce jour-là. C'était tenter le diable, aller à la rencontre de son bourreau, accueillir sa condamnation à mort avec le sourire. C'était tout sauf sûr. Et dans un coin de sa tête, elle savait à quoi s'attendre. Son nom tournait en boucle, une litanie sans fin, un appel à la guerre ; il infiltrait chaque recoin de ses pensées, convoquait chaque souvenir, remuait le couteau dans la plaie. C'était aujourd'hui. Ça aurait pu être un autre jour, mais il n'aurait pas eu la même saveur. Exceptionnellement, le temps maussade accompagnait bien la situation : il était incertain, à mi-chemin entre le soleil et l'orage. Tout pouvait arriver. Kitty pensait surtout que le pire allait arriver. Elle devait jouer de manière stratégique - car c'était un jeu, qu'il avait lui-même instauré.

Kitty avait un avantage certain sur l'homme qu'elle avait aimé un jour. La seule chose qui les rassemblait encore aujourd'hui était le fait qu'ils avaient changé. Le charnel aidant, ils n'auraient pu se reconnaître s'ils s'étaient croisés dans la rue. Sauf... Sauf si l'un des deux protagonistes avait son visage et son nom placardé dans chaque recoin de la ville. Kitty avait imprimé chaque détail de son nouveau visage, chaque trait, et cela lui avait fait mal de voir à quel point elle pouvait le reconnaître alors qu'il n'était plus lui-même. Il avait ce même regard confiant, ce petit air malicieux et tellement... félin ! Elle comptait utiliser cet avantage pour jouer avec lui. Elle ne savait pas encore quand exactement, ni comment, mais elle aimait l'improvisation. C'est ce qu'elle faisait depuis qu'elle était née.
Lorsqu'elle poussa la porte de la Griffe Marine, elle sut qu'il n'était pas là. Pas encore. Le regard alerte, elle alla rejoindre Cecil pour lui confier la marchandise. Sa besace ouverte, elle lui remit d'abord les herbes d'Eleazar, gardant l'effet de surprise sur les objets volés. « La journée n'a pas été fructueuse, mais on pourra en tirer quelques schilings tout de même », déclara-t-elle en déballant les quelques bijoux dérobés.

C'était maintenant. Elle le sentit avant même qu'il n'entre. L'air s'était soudain chargé d'électricité, annonciateur d'une catastrophe à venir, et son estomac n'était plus qu'un noeud bien serré. Elle était face à Cecil, dos à la porte. Elle l'avait entendu avant de le voir. Potté. Elle eut l'impression de recevoir un coup dans le ventre, d'être étranglée - les larmes lui montèrent aux yeux et son souffle devint irrégulier. Sa voix. Elle était toujours la même, emprunte d'un accent espagnol, pleine de promesse et de mensonge, d'une langue faite pour séduire et tromper. Il fallait qu'elle se calme. Il fallait qu'elle réfléchisse. Elle avait imaginé ce moment tellement de fois et c'était pourtant comme si elle ne s'y attendait pas. Il était temps. Tu as toutes les cartes en main. Rends-lui la monnaie de sa pièce.
Elle prit le temps de retrouver une respiration normale et de ravaler les larmes qui menaçaient de tomber, mais son estomac était une cause perdue. De dos, elle écouta la conversation qui se déroulait dans la salle. Une conversation banale, d'un patron qui vient voir son commerce, d'un ami qui vient prendre des nouvelles. D'un ancien amant qui vient chercher son dû.

Lentement, elle se tourna vers lui. Grâce aux affiches, elle le reconnut instantanément. Il était différent, humain, mais elle sut que c'était lui. Il ne l'avait pas encore remarquée et, même s'il l'avait fait, il n'aurait pu la reconnaître. Si une chose était certaine, c'était que Kitty n'était plus la même. Et tout cela, c'était grâce à lui. Il fallait qu'elle réfléchisse, qu'elle ne fasse pas d'erreur. Qu'elle garde son avantage le plus longtemps. Qu'elle le fasse payer. Cecil ne devait pas avoir le temps de la présenter, son nom la trahirait instantanément. Elle prit alors les devant et s'approcha de lui. Pendant ce court trajet, elle vérifia que ses gants étaient en place. Tout était prêt. C'était le moment qu'elle avait tant attendu. Face à face, les yeux dans les yeux. « C'est un honneur de vous rencontrer, Potté. J'ai tellement entendu parler de vous. » S'il savait.
Elle demanda, d'un air nonchalant, « Un verre de lait ? »
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Potté ; While seeking revenge, dig two graves - one for yourself.  EmptyVen 12 Juin - 12:56



Kitty & Potté

Alors qu’il était prisonnier du noir et du silence, le temps avait bien coulé en dehors pendant son absence. Il aurait pu se cacher, encore, fuir. Mais ce temps de lâcheté était révolu. Désormais il levait la tête, et marchait. Il n’était pas sans savoir que beaucoup désiraient voir sa tête sur une pique, mais c’était le prix à payer, les règles d’un jeu dangereux. Après tout, les Lames faisaient changer les choses, bousculaient les évènements et peut-être, un jour, sauveraient tous ces gens de leur prison charnelle, de leur esclavage. C’est un combat qu’il s’est juré de mener, jusqu’au bout. Le mercenaire dilate ses pupilles, agressé par le soleil. Il ne saurait dire depuis combien de temps il ne l’avait plus vu. Des jours, transformés en semaines, en mois. Il n’a pas réellement subi les ravages de l’hiver. L’eau a coulé sous les ponts, depuis. Le temps fait des merveilles et apaise n’importe quel maux, mais jamais n’oublie. Pourtant le voleur trottine sur les pavés de la citadelle comme s’il n’était qu’un habitant parmi tant d’autres. Certains le dévisagent sans un mot, d’autres lui sourient avec discrétion. D’autres ignorent simplement, tout comme lui. Il n’est pas sorti de sa cachette pour des louanges ou des jurons. Il est sorti pour survivre, et continuer cette bataille qu’il a lancée. Le Chat Potté s’est réveillé.

Les ruelles de Ragtown n’ont pas changées, toujours aussi sales et noires de misère. Dans tous les sens ça hurle, ça chante et insulte. Résonance d’un désespoir cruel, pourtant il se sent chez lui. Les bras longeant son corps, il avance d’un pas assuré, la capuche bien ensevelie contre sa tignasse. Il jette des oeillades à droite à gauche, respire de façon rauque et essoufflée. Une fois devant un commerce nauséabond, il grimpe sur la pierre et les tuiles pour atterrir dans son appartement. Un paquet l’y attend, bien sagement posé sur son matelas déchiqueté. Potté dessine un fin sourire sur son visage. Shéhérazade est une femme d’honneur. Il arrache le papier et les cordelettes pour prendre en mains l’arme. L’observant sous toutes ses coutures, caressant du bout du doigt le bois lisse et vernis. Une merveille. Il range le pistolet dans son fourreau, avant de sauter par la fenêtre et atterrir, bottes contre terre. Ses pieds se mettent en route. La griffe marine. Il ne compte pas faire forte impression, mais rencontrer l’intendant. Cecil saura comment fonctionne ce bijou et pourra lui fournir les balles. Potté pose ses deux mains contre les portes battantes du bâtiment, et entre. Il offre un signe de tête à l’intendant, les yeux insistants. Le garçon répond d’un regard avant de retourner à ses affaires. Une femme, dos au mercenaire. Il croise ses bras contre sa poitrine en attendant patiemment, ne bougeant que pour dégager son visage de sa capuche et caresser sa moustache. « Quand tu auras terminé avec la demoiselle, j’aurai un grand service à te demander. » Ses mots sont pesés, sereins. Il n’est pas pressé, il a la sensation que tout va bien aller, désormais. « Je dois passer commande. Comment vont les affaires de ton côté ? » La conversation se déroule paisiblement, tandis que Cecil a un pied là, l’autre ailleurs. Potté l’observe avec intérêt, comprenant ce que Sinbad a vu en lui. Un air mystérieux qui pourtant inspire confiance. Une personnalité à multiples facettes. La demoiselle se tourne, face au voleur qui s’incline en révérence galante. « Madame. » Il s’attend à ce qu’elle parte sans cérémonie, sans plus de mots, pour qu’il puisse enfin s’adonner à ses affaires. Mais la brunette ne semble pas déterminée à s’en aller, l’emprisonnant d’un regard. Il contemple un instant ses traits fins, sa chevelure bien lisse, bien propre. Ses yeux clairs qui reflètent sa silhouette. Sa peau opaline qui parait douce et dégage même des odeurs de lait et de miel. Il a été absent si longtemps qu’il a manqué bien des choses ici. Lui qui tente de connaitre tous ceux qui travaillent au marché noir, il ne connait ni ce visage ni son nom. « C'est un honneur de vous rencontrer, Potté. J'ai tellement entendu parler de vous. » Le voleur prend le compliment et se laisse aller à un sourire charmeur. « En bien, j’espère. » Sa douce voix lui sonne quelque peu familière, sans qu’il n’y prête réellement attention. La seule chose qui le retient, c’est son agréable minois. « Un verre de lait ? » Il se mord la lèvre. Il a bien le temps pour un verre, après tout. Les affaires peuvent attendre. « Volontiers, si c’est moi qui invite. » Il prend sa main qu’il remarque munie d’un gant et dépose un baiser courtois sur le cuir. « Pardonnez-moi, je n’ai pas encore eu le plaisir de vous connaitre, j’avais beaucoup à faire ces derniers temps, et vous êtes ? »
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Potté ; While seeking revenge, dig two graves - one for yourself.  EmptyJeu 18 Juin - 23:21



Potté & Kitty
everything's a mess

Un verre de lait ? Avait-elle vraiment demandé cela ? Apparemment, oui. Elle ne savait pas si elle devait en rire ou en pleurer ! Potté avait l'air imperturbable et accepta volontiers sa proposition. Pendant ce court échange, elle prit tout son temps pour l'étudier. C'était étrange de voir à quel point il n'était pas le même et pourtant... Elle le reconnaissait. Dans ses iris, sûrement, ses yeux de chat, de voyou, de voleur.... Sa moustache, qui ne l'avait jamais quitté. Même dans son apparence humaine, elle semblait frétiller de bonheur. Et son attitude... oh, son attitude ! Elle était tombée, pour ça. Cet air confiant, un peu séducteur, ce dos droit et ces manières propres. Potté. Tout ce qu'il était, ce qu'il avait représenté pour elle, mais aussi ce qu'il n'était plus. Tous ces souvenirs, ces rêves, ces plans qu'ils avaient... C'était là, devant elle. Et elle ne savait plus comment réagir. Elle ne voulait pas perdre la face - elle n'allait pas perdre la face. C'était son combat. C'était sa finale. Maintenant ou jamais. « Volontiers, si c’est moi qui invite. » Elle aurait voulu le frapper, lui cracher à la figure. Combien de fois avait-elle entendu cela ? Ces mots, tous ses mots n'avaient aucune valeur. Ils n'étaient que sons, syllabes articulées, douce mélodie... Trompeurs. Prononcés pour séduire, parlés pour mentir. Il prit sa main gantée et la baisa. Elle avait l'impression qu'il écrasait le peu de dignité qu'elle avait encore, qu'il recommençait à zéro le jeu qu'il avait instauré, inventant de nouvelles règles, de nouveaux personnages, de nouvelles données. C'était comme cela, qu'elle devait le prendre. Elle était face à un personnage, un caractère crée de toute pièce. Elle avait les cartes en main.

Devait-elle lui mentir ? Non. Si ? Peut-être. Elle était là, au bord du précipice. S'y jeter, reculer d'un pas. Faire le grand saut, battre en retraite. Oh, elle l'avait imaginé, ce moment ! Et rien ne se passait comme prévu. Dans son grand rêve de revanche, beaucoup de données n'entraient pas en compte. Potté était censé regretter ses actes, rater sa vie, être malheureux. Comme elle l'avait été. C'était sa revanche. Elle comprit que cela n'allait pas arriver. Il avait réussi, à tout reconstruire après son départ. Parce qu'il n'était pas resté pour ramasser les morceaux, il n'avait pas vu ce qu'il avait détruit. « Kitty Pattedouce. »
La vérité. Parce qu'elle n'était pas lui. Elle ne jouait pas. Plus aujourd'hui. Doucement, elle enleva ses gants, prenant soin de dévoiler le charnel accroché à son cou, et ses mains. Douces. Sans griffes. « Mais nous nous connaissons, je crois. » Elle récupéra les verres de laits, commandés dès l'instant où l'on avait entendu que Potté invitait. Elle sirota le sien d'un air calme.

Mais il n'en était rien. Elle aurait voulu faire durer le plaisir, le tourmenter un peu... Elle n'en était pas capable. Son coeur battait la chamade, sa gorge se serrait, ses mains tremblaient... Comment avait-elle pu croire pouvoir lui faire face ? Elle n'était qu'un ramassis du passé, de souvenirs oubliés ; une preuve vivante que certains ne changeraient jamais. « Je pensais que j'aurais du mal à te trouver, ici. Mais ta tête est placardée sur chaque arbre de cette ville. Ils ne t'ont toujours pas trouvé, je suppose ? »
Elle prenait conscience de ses mots à mesure qu'elle les prononçait. Potté était recherché pour attentat. Kitty savait où le trouver. Voilà le seul avantage qu'elle aurait sur lui - elle devait l'utiliser à bon escient !

Elle le tenait. Elle ne savait pas comment, ni pourquoi, mais elle en était sûre : sa revanche se trouvait là, dans le creux de sa main. Kitty était prête à jouer, maintenant. Son jeu, ses règles. « Tu ne passes pas inaperçu, pourtant. Mais je suppose que tu es fort, à ce jeu d'évasion. Regarde-moi : ça m'a pris des années, pour te retrouver ! ». S'il savait, à quel point elle le détestait. Elle détestait l'avoir aimé, avoir été victime de son jeu, avoir passé de si bons moments avec lui... Elle détestait aimer encore cette époque de sa vie où son bonheur était égal à la taille du ciel : infini, éblouissant.
Elle détestait avoir perdu. Et bientôt, il le saurait.
Sa gorge se desserra un peu, ses mains se stabilisèrent. Seul son coeur accompagnait ses pensées, roulement de tambour à l'annonce d'un nouveau plan, rythme de sa vengeance.
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Potté ; While seeking revenge, dig two graves - one for yourself.  EmptyJeu 2 Juil - 18:13



Kitty & Potté

C’était comme se réveiller d’un long sommeil, découvrir ses paupières trop lourdes et faire frémir ses rétines en embrasant le soleil. C’était les mêmes frissons, qui parcouraient son corps d’une adrénaline à en faire rugir plus d’un, les mêmes sensations, apaisées d’un manque laissé trop longtemps en suspend. C’était ses même bottes, cette paire de cuir défraichie, souillée par le temps et l’épuisement. Mais rien ne valait plus que de les porter à nouveau, fièrement. Il toise la demoiselle avec animosité, la dévisage de son regard félin, comme le prédateur observe sous toutes les coutures sa nouvelle proie. Elle est belle, sous son regard de braise. La beauté non pas pure, mais sauvage, indomptable, à l’état de nature. Les traits fins et délicats qui ornent son visage semblent avoir évités tout ravage du temps. Sa silhouette est galbée, gracieuse de mouvements souples et agiles. Elle dégage comme une odeur familière, à laquelle il ne porte pas vraiment attention, les pupilles plutôt attirées par sa poitrine corsée quand il se redresse. Ses sens sont aux aguets, et il ne laisse prendre au mot quand bien même il a des affaires à régler. Mais ainsi va le Chat Potté, séducteur dans l’âme, serviteur de ces dames, ne refusant jamais un quelque instant en douce compagnie, se laissant facilement berner par des beaux yeux. Après tout, il fallait bien qu’il rencontre et s’informe un minimum sur ceux qui travaillaient pour faire tourner son marché. Et comment refuser, à une telle beauté ?

« Kitty Pattedouce. » Le silence, pesant et lourd de sens. Chaque syllabe prononcée par ses lèvres saillantes est bien articulée, comme pour asséner le dernier sabre, le coup de grâce, de maître. La main du mercenaire glisse et se dérobe aux siennes. Il ne tremble pas, ne bouge même pas. Il a trop froid. Son coeur s’arrête, se tord, gèle dans les méandres d’un vent froid. Un battement de cil, lent comme si on avait ralenti le temps, autour d’eux. Ils sont seuls, seuls comédiens de cette scène angoissante, seuls spectateurs d’eux-mêmes. Il aimerait fuir, s’éloigner le plus possible ou se jeter tout entier dans les vagues de l’abandon, de la culpabilité. Lâcheté. Mais elle se tient là, aussi confiante que le premier jour, imperturbable, victorieuse. « Mais nous nous connaissons, je crois. » Son corps est soudainement liquéfié, comme s’il s’abandonnait. Oui, ils se connaissaient. Ils s’étaient même aimés. Ce temps était révolu, passé, et pourtant pas un jour ne passait sans qu’il n’y songe. Comment oublier ? Les cavales, les fuites, les vols, un tout, un rien, mais toujours à ses côtés, main dans la main. Les déserts brûlants d’Afshin, les âmes abimées, les coeurs mêlés. Il l’observe sans un mot enlever ses gants, dévoiler ses mains si blanches, si douces, sans griffes. D’un coup d’oeil, il remarque le charnel, accroché à son cou, le narguer. Elle attrape son verre, pose ses lèvres et goute avec ardeur à son lait, pas peu fière de son manège. « Je pensais que j'aurais du mal à te trouver, ici. Mais ta tête est placardée sur chaque arbre de cette ville. Ils ne t'ont toujours pas trouvé, je suppose ? » C’est elle qui comble le silence, trop heureuse de tenir les fils. Mais Potté perd bientôt son air ahuri, passe une main dans sa tignasse poisseuse pour ramener ses boucles en arrière. « Disons que j’ai fait jouer certaines relations pour qu’on me foute la paix. » Il s’avance vers le comptoir, assène un signe de main au barman. Le verre d’eau en main, il le vide sans réfléchir sur son visage et prend une grande inspiration. Il gesticule, ébouriffe sa tignasse et attrape un torchon pour sécher ce qui lui reste de dignité. « Tu ne passes pas inaperçu, pourtant. Mais je suppose que tu es fort, à ce jeu d’évasion. Regarde-moi : ça m’a pris des années, pour te retrouver ! » Les entrailles qui se mêlent, se tordent. L’évasion d’un battement de coeur essoufflé. Potté ne la regarde pas encore, prend son verre de lait, le vide d’une traite. Le liquide froid descend dans son gosier, il forme un poing de sa main, se racle la gorge. Ses paupières se ferment un instant, se laissent aller à d’autres souvenirs passés, perdus. « Tu me connais. » lâche-t-il. « Je suppose que tu n’as pas fait tout ce chemin juste pour moi, sinon tu m’aurais tué quand tu en avais l’occasion, non ? » Le voleur fait volte face, enfin, confronte ses rétines à celles qu’il avait un jour tant aimées contempler. Un jour lointain. « Que fais-tu ici ? »
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Potté ; While seeking revenge, dig two graves - one for yourself.  EmptyLun 6 Juil - 21:47



Potté & Kitty
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Son coeur battait, battait tellement fort qu'elle ne s'entendait plus parler. L'adrénaline coulait dans ses veines à n'en plus finir, une marée d'émotions, le point d'apogée dans sa quête de vérité. Il lui semblait que tout se terminerait ici, dès qu'elle prononça son nom. La réalité frappa Potté de plein fouet et Kitty se délecta du spectacle qu'il offrait. Son attitude changea si soudainement qu'il semblait être une autre personne. Mais elle le reconnaissait. Dans chacun de ses mots, chacun de ses gestes, elle savait. Fût un temps où ses mains tremblaient pour elle, où sa voix tanguait lorsqu'il lui parlait, où tout son corps vibrait dans l'attente de ce quelque chose, de ce truc qui ne se passait qu'entre eux.
Mais tout était différent, maintenant. Il avait changé les règles, changé les codes, changé sa vie. Il avait tourné, retourné, détourné son monde. Pendant un temps, il n'y avait plus que lui qui comptait. Même après son départ, son monde continuait à tourner autour de Potté. Stupide, n'est-ce pas, de s'attacher à quelqu'un qui n'est plus là ? De graviter autour d'un astre qui n'existe plus.

« Tu me connais. » Elle le connaissait. Elle le connaissait si bien qu'elle s'en voulait. Il ne semblait pas avoir changé ; il avait simplement... rasé cette partie de sa vie, pour tout recommencer ici. Comme si elle était morte. Mais il l'avait tué, après tout. Lentement, doucement, il l'avait laissé se consumer, longtemps après son départ. Elle s'était enterrée, avait enterré cette partie qui la faisait trop souffrir. Mais, même enterrée, elle était toujours là. Ceux qui partent ne sont jamais oubliés. « Je suppose que tu n’as pas fait tout ce chemin juste pour moi, sinon tu m’aurais tué quand tu en avais l’occasion, non ? » Le tuer ? Elle ne voulait pas le tuer.

Elle voulait le faire souffrir. Le torturer. Arracher son coeur, ses yeux qu'elle aimait tant, déformer son visage. Mais surtout, surtout... Pourrir ce qui lui restait à vivre. Il n'avait pas le droit d'être heureux. Elle refusait simplement qu'il ait ce privilège. « Que fais-tu ici ? »
Je ne sais pas. Si, elle savait. Jusqu'il y a quelques minutes, elle savait pourquoi elle était ici. Maintenant... Il fallait qu'elle reprenne le contrôle de ses émotions. « Oh, Potté... » dit-elle, se rapprochant quelque peu de lui. « Tu ne me connais pas si bien que cela, finalement, hm ? »

Elle demanda à ce que son verre de lait soit rempli et reprit une gorgée. « Je ne vais pas te tuer, non. Ce serait trop facile, tu ne penses pas ? Te tuer, simplement, regarder la vie quitter ton corps, tes yeux se fermer. Ce moment ne dure qu'un instant. Quelques secondes de satisfaction. » Elle reprit sa place initiale, à un mètre de plus de ce qui restait du Potté charmeur. « Mais tu me dois des années, Potté. Ta dette est trop élevée pour qu'un simple meurtre ne la répare. »
Elle n'exposerait pas son plan. Elle agirait comme lui, par surprise. Mais Kitty aurait au moins la décence de le mettre en garde. « Quant à ce que je fais ici... Je travaille pour vous. Pour Eleazar, surtout. Je revends ce que je vole et je ramène la drogue d'Eleazar afin qu'elle soit vendue » Sa main droite se posa sur le comptoir, la gauche trop occupée à jouer avec le charnel. « Ca ne te rappelle rien, tout ça ? Toutes ces choses illégales mais ô combien excitantes ? » dit-elle, dans un murmure presque silencieux, de ses yeux qui contenaient tous les souvenirs qu'ils avaient, tous les deux.

Profites-en, Potté. Ça ne durera pas.
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