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misguided ghosts, lonely monsters [Poucet]


FORT FORT LOINTAIN

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misguided ghosts, lonely monsters [Poucet] EmptyMar 30 Déc - 15:44



 
Poucet & Ariel
monsters are real, and ghosts are real too. they live inside us, and sometimes, they win.

C'est impressionnant de voir à quel point les pensées s'enchaînent vite. Un instant on se contente de s'émerveiller du parfum d'une rose, et la seconde d'après, on se remémore les fleurs de son enfance. Celles qui parsemaient le jardin d'Ariel n'avaient aucun parfum, comme tout sous le niveau de la mer. C'était bien une chose qui l'émerveillait encore : les embruns qui flottaient dans les airs. Tout avait sa propre odeur, sa propre effluve, plus ou moins engageante. Le parfum des plantes était ce qui fascinait le plus la jardinière en herbe. Si doux, si particulier, elle ne s'en lassait jamais. Si bien que, perdue dans ses pensées comme elle l'était à cet instant, elle ne fit pas attention à ce qu'elle faisait. Une coupure. Simple, toute bête, ça arrivait à tout le monde. Tout de même, il valait mieux panser la plaie sur le champ, c'était toujours mieux que de laisser perler des gouttes de sang dans les jardins royaux, de quoi entacher la beauté des lieux. Ce fut donc sans attendre qu'elle se rendit à l'infirmerie. Ariel n'était pas le genre à se plaindre de la moindre écorchure ou entaille, mais il était toujours préférable de bander une blessure le plus tôt possible, aussi petite fut-elle. Et puis, ce n'était pas comme si elle n'avait pas l'habitude.
Avançant rapidement dans les couloirs, Ariel ne croisa pas une seule âme qui vive. Chose plutôt surprenante, étant donné le monde habituel qui déambulait régulièrement sur chaque pavé royal qui constituait le sol du château. A croire qu'ils s'étaient tous donné rendez-vous au même moment, cependant, pas de quoi inquiéter la demoiselle. Elle fut même plutôt rassurée de ne croiser personne sur sa route. Il ne manquerait plus que quelqu'un décide de jouer les bons samaritains et s'obstine à l'accompagner, comme si elle n'était pas capable de se débrouiller seule. Elle pouvait être maladroite, certes, mais pas empotée non plus. Et puis, si on la voyait pieds nus comme elle l'était, on lui ferait encore la leçon. Ariel n'aimait pas porter des chaussures. Déjà qu'elle était obligée d'avoir un charnel qui lui conférait deux jambes, il ne manquerait plus qu'on la force à les cacher ou à les emprisonnées dans du cuir ou du tissu. Qui plus est, on est toujours plus à l'aise pieds nus pour marcher, et ça, Ariel en profitait un maximum. Puis elle adorait le contact de l'herbe et de la terre sous la plante de ses pieds, même par ce froid, ça restait un plaisir que personne ne pouvait prétendre lui enlever.

Pénétrant dans l'infirmerie sans prendre la peine de s'annoncer, la jardinière jeta un simple coup d'œil dans la pièce. Personne ici non plus. Bien, elle n'en serait que plus tranquille. Bon, bander sa main n'allait pas être des plus simples toute seule, mais elle avait vu pire. Se servant sans gêne de quelques bandages abandonnés sur un lit, la maladroite s'engagea sur la voix du pansage de la plaie, telle une experte qui se découvre, serrant et tournant, jusqu'à ce le tissu soit complètement enroulé autour de sa main. Contemplant un instant son œuvre, assez satisfaite du résultat, la journée aurait pu continuer sur cette voix si bien engagée, si elle n'avait pas remarqué ces quelques taches rouges à ses pieds. Il suffit d’un rien. Un instant. Une seconde. Et une simple goutte de sang vous entraîne en enfer. En temps ordinaires, Ariel faisait ses crises lorsqu'elle était chez elle, jamais cela ne s'était produit en dehors de cet espace où elle se savait éternellement isolée. C'était bien la première fois que ça arrivait à l'extérieur. Encore heureux qu'il n'y ait personne, quoique cela n'aurait pas fait une grande différence. Perdue dans ses délires, horrifiée à la vue d'une simple goutte de sang perlant sur son pied, Ariel se sentit tomber. Elle se mit alors à dégringoler dans les bas-fonds de son esprit torturé, cernée par le froid et les ténèbres, paralysée dans une torpeur sans nom.
Du sang. Partout. Coulant sur ses jambes, ses pieds. Pas le sien, non. Celui de quelqu'un d'autre. D'un fantôme du passé qui ressurgit inlassablement, dans ses rêves, ses cauchemars. Endormie ou éveillée, il était toujours là, telle une enclume qui l'enracinait toujours plus dans le sol, lui faisant creuser sa propre tombe, sa propre fin. Ce sang. Elle devait l'enlever, à tous prix. De ses mains, elle tentait d'enlever ce flux vital qui la hantait jour et nuit. Elle frottait, grattait, griffait, rien n'y faisait. Au contraire. Son sang se mêlait à celui, imaginaire, de l'homme à qui elle avait tout pris, l'homme qui lui avait tout prix. Encore à ce jour, il lui enlevait jusqu'à sa raison. Et si elle ne s'était pas juré de ne plus en verser une seule, des larmes se seraient jointes à cette rivière pourpre qui l'angoissait tant. Rageant face à son impuissance, l'âme en peine, Ariel ne cessait de vouloir faire partir tout ce sang. Mais pas d'eau, rien qui puisse lui servir ou l'aider. Incapable de se lever, prise au piège dans sa propre illusion, la jeune femme sombrait de plus en plus dans ses propres ténèbres, se créant ses propres chaînes qui la retenaient au sol. Chacun est son propre ennemi, et nous nous enfermons dans des cages que nous nous construisons.
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misguided ghosts, lonely monsters [Poucet] EmptyMer 31 Déc - 15:21



Ariel et Poucet
L’humanité souffre. Et je souffre avec elle.

Le château est pour une fois, complètement vide. Son aura n'est plus similaire auquel Poucet est habitué, il semble même régner une certaine paix qu'il n'aurait jamais pensé croiser un jour. Emmitouflé sous une cape sombre, le froid freine pour son plus grand malheur ses entraînements, et même s'il pourrait pester contre le temps, il n'en fait rien. Perdu dans les couloirs à zieuter attentivement les flocons qui tombent face aux fenêtres, un petit sourire se prend à naître sur son visage diaphane. Un frisson lui traverse le corps, il se pose bien des questions. Pourquoi donc est-ce qu'il n'y a plus âme qui vive en sachant que le bal ne tardera pas à se faire entendre ? Roulant un peu des yeux, il est vrai que tenter de comprendre la société bourgeoise est une mission impossible qu'il ne peut accepter sous peine d'avoir un échec cuisant à la fin. Au moins personne ne vient à le perturber dans ses pensées, certainement pas son frère, encore moins la Duchesse et surtout pas le flûtiste qui a tenté de le noyer quelques semaines plus tôt. Il en garde un souvenir tant amer que fasciné, à s'y repencher dessus plus clairement il se dit que rien n'arrive sans rien, que si les explications n'ont pas été bien claires, il a peut-être mérité son sort. Pinçant sa lèvre inférieure par habitude, il frotte ses mains entre elles pour les réchauffer. Il doit sortir de ses pensées une bonne fois pour toutes, il s'est fait une place là où il n'aurait pas dû. Il devrait plutôt se demander comment il sera lorsque viendra le grand soir, et non pas retracer au pinceau les traits d'un meurtrier tabassé par une existence qui le dépasse. Poussant un profond soupir, il se concentre exclusivement sur ses propres pas qui résonnent au plafond grâce à la surface brillante sur laquelle il marche. Quand est-ce que la reine y fera insérer des diamants ? Cette image le fait discrètement rire. Ah l'étrangeté d'autrui, le maître d'armes ne sera définitivement jamais bon pour lire dans l'esprit de l'autre, il est plutôt d'un registre à reconnaître ses semblables, ceux sur qui le sang a irrémédiablement coulé - jusqu'à les étouffer avec pour certains - on ne reconnaître que ses propres fantômes, les compatriotes comme il les appelle parfois. Il devrait certainement fonder une communauté, là où les éclatés peuvent se permettre de saturer une fois ou une autre de plus, pleurer jusqu'à ce que leurs yeux sortent de leurs orbites pour enfin s'endormir l'esprit beaucoup moins lourd. Il en ferait partie, c'est sûr, il serait le meilleur de ces dames à tout ravager d'un coup de main. Non, il ne vaut mieux pas jeter les monstres dans des cages où ils peuvent s'entredévorer, ce serait contre nature en plus d'être suicidaire. Inspirant profondément, le froid lui croque gentiment les poumons et il songe sérieusement au fait de demander à la régente d'installer des cheminées dans les allées, tout est vraiment mal chauffé ici. Grimaçant quelque peu, c'est en continuant son chemin totalement aléatoire qu'il entend des bruits. Un corps qui tombe, s'écroule, un squelette qui craquelle sous le poids de cauchemars trop présents.

Sourcils froncés, il se rue vers les sons qui sont d'un seul coup bien moins conséquents. Une porte est ouverte, blanche comme le reste de la bâtisse et la vision qui s'offre à lui n'est que trop dérangeante. Une demoiselle aux cheveux oranges similaires à un feu de joie est effondrée au sol, les prunelles écarquillées à souhait. Aurait-elle croisé un spectre du passé ? En tout cas, la mine du champion n'en est que plus perplexe, il reste coincé un instant dans cette ouverture, se demandant s'il peut vraiment poser un pied dans son délire ou s'il vaut mieux qu'il parte, demandant de l'aide à une femme de chambre ou pourquoi pas une sorcière blanche qui saurait mieux gérer la situation que lui. Néanmoins c'est en voyant tout son être trembler qu'il n'hésite plus bien longtemps. Il l'a déjà vu cette jeune femme, quelque part dans les jardins à tailler les roses. Serait-ce la jardinière ? Il n'a pas de bonne mémoire, elle n'a pas su le marquer profondément. Néanmoins il a la sensation étrange de se voir à son tour en pleine crise, d'un désarroi si profond qu'il ne peut être soigné d'un amour fraternel - ou d'un amour tout court. « Est-ce que tout va bien ? » Bon sang, il n'est vraiment pas doué pour aborder un sujet fâcheux. Non ça ne va pas bien, qu'il la regarde un peu plus pour se dire qu'elle a réellement besoin d'aide. Pestant contre sa propre personne, il met de côté sa question ridicule tant elle est prévisible et se rapproche progressivement de la rouquine. Un pas, deux pas, trois pas, finalement il se retrouve en face d'elle, se posant sur les genoux pour être à sa taille. Généralement c'est Elis qui s'occupe des crises, pas lui, il n'est pas un fin connaisseur de la médecine et il ne saurait dire de quel mal elle est atteinte, si ce n'est celui de la folie. Le plus surprenant est le calme dont il fait preuve pour une fois, il n'ose pas gueuler ni la secouer pour la faire sortir de son horreur éveillée. Il sait ce que c'est. Il sait, et ça suffit pour coincer son coeur dans un étau. Grimaçant il passe ses deux mains sur le visage de la martyre, la poussant à redresser sa tête pour qu'elle le regarde lui et non pas le néant. Autre chose, même s'il n'est pas l'incarnation du bien, il peut essayer de faire illusion qu'il l'est. « Heh, heh, heh... Regardez-moi d'accord ? Respirez, il n'y a personne qui vous veut du mal ici, il n'y a rien qui puisse vous nuire. » Il n'est même pas sûr que c'est la bonne manière de faire. Tant pis, au moins il essaie et c'est un départ à tout. Lentement, il se donne une dégaine sereine pour la pousser à faire la même chose, pourvu que ça marche. « Il n'y a que moi. » Que deux bêtes qui ont appris comment pleurer.
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misguided ghosts, lonely monsters [Poucet] EmptyDim 4 Jan - 19:24



 
Poucet & Ariel
monsters are real, and ghosts are real too. they live inside us, and sometimes, they win.

Il est si aisé de sombrer dans ses propres délires. Il suffit d'un instant de faiblesse. S'abandonner à ses sombres pensées, ne plus résister, laisser la raison s'en aller. Un rien nous raccroche à la réalité, ce n'est qu'un fil, mince, facile à couper, telle la ligne de vie que les Parques s'amusent à tisser et à briser d'une paire de ciseaux aussi tranchants qu'une lame de rasoir. C'est simple de tomber, de se laisser aller dans les bras de ses démons et des fantômes qui les accompagnent. Il suffit de réaliser à quel point la réalité est illusoire, à quel point la frontière entre raison et folie est mince, il n'y a qu'un pas à faire, minuscule, imaginaire. Des idées soufflées par des esprits invisibles, en quête d'une âme égarée à tourmenter. Ce jour-là, ils avaient trouvé une proie sans défense, se faisant passer pour plus monstrueuse qu'elle ne l'était réellement. Une créature terrifiante apeurée par une vision d'un passé lointain. Ariel était son propre démon, son propre fantôme. La seule voix qui la poussait à abandonner, c'était la sienne. Tout ce sang. Comment pouvait-il en avoir autant ? Comment pouvait-il continuer de couler inlassablement ? Il semblait prendre sa source d'un puits sans fin, creusé il y a bien longtemps, par des mains désespérées. Il serait facile de s'y jeter, et s'y noyer, couler à pic, sans jamais atteindre le fond. Sans cesser de frotter ce sang intangible, à la fois victime et bourreau, sans trouver un quel conque héros, la pauvrette se laissait glisser irrémédiablement dans une noirceur infinie, gardienne des plus grandes hontes et des plus profondes terreurs qui soient. Tel un ballet sans entracte et sans baissé de rideaux, Ariel se retrouvait à danser au son de ses torpeurs et des larmes qu'elle n'avait jamais versées, dirigée par sa part d'ombre qui ne lui laissait aucun répits. Forcée de continuer à danser, les pieds endoloris comme au temps du premier sortilège, les jambes ensanglantées. Une ballerine désenchantée prisonnière d'une mélodie désordonnée et chaotique, marionnette aux fils tirés par les spectres des actes manqués. Et cet écho qui résonnait au loin. Une voix étrangère au spectacle, à peine de quoi détourner l'attention. Une présence inconnue, nouvelle. Quelque chose était là. Mais quoi ? Peut-être même, qui ? La chaleur d'un corps s'était imposée aux glaces qui l'emprisonnaient. Et cette voix qui la rappelait vers la lumière et la raison. Un regard qui croise le sien. Un esprit ? Ou bien un ange. Qui pouvait bien venir au secours d'une folle comme elle ? Perdue au fin fond d'une forêt de brume et de misère. « Heh, heh, heh... Regardez-moi d'accord ? Respirez, il n'y a personne qui vous veut du mal ici, il n'y a rien qui puisse vous nuire. » Lui vouloir du mal ? Lui nuire ? Quelles idées étranges ! La plus dangereuse ici-bas, c'était elle. Elle, la briseuse de vies, la pseudo dévoreuse d'âmes, le fléau des mers, le Feu Marin. Incrédule, elle planta ses yeux dans ceux de cet être sorti de nulle part, cet ange gardien venu pour la sauver d'elle-même, irréel, éphémère, un salut inaccessible. L'espace d'un instant, son regard retrouva une lucidité aveuglante, comme si elle voyait la réalité telle qu'elle était, pour la première fois. « Je ne suis pas celle qui devrait craindre quoi que ce soit ... » Elle avait murmuré, à peine audible, comme si elle se parlait à elle-même, essayant de convaincre l'enfant terrifiée qui demeurait encore en elle. Et ses yeux se voilèrent à nouveau, plongeant vers le sol, et ce sang toujours présent, la poursuivant où qu'elle aille, animé d'une volonté propre et surnaturelle. Elle n'écoutait plus, absorbée par cette vision d'horreur, pétrifiée, dévorée de l'intérieur. Grattant de plus en plus, les ongles ensanglantés, la martyre ne cessait de vouloir retirer ce qui n'était pas là, s'acharnant sur sa propre peau, tatouée à l'encre invisible, indélébile. Mais si tatouage il y avait, il se trouvait bien plus en profondeur, gravé dans sa chaire et ses os, même le feu n'en viendrait pas à bout. Et ces yeux qui ne cessaient de la fixer. L'incompréhension à l'état pur. Pourquoi avait-elle fait ça ? Et pourquoi continuait-il de la hanter jour et nuit ? Sa vengeance durerait-elle l'éternité toute entière ? La Mort même pouvait-elle la sauver ? Ou n'allait-elle être qu'une seconde épreuve pire que cette vie qu'elle subissait ? La folie était-elle le prix qu'elle devait payer afin de trouver la paix ? Et si c'était le cas, et si ça ne l'était pas. Une tourmente incessante, un cercle infernal, pas de fin, pas pour cette histoire-là. S'éreintant à la tâche, Ariel n'écoutait plus, n'entendait plus. Il n'y avait plus qu'un immense silence, et une lumière brûlante, trop pure pour une âme aussi sombre que la sienne, une lumière qui la consumait de toutes parts. Et un seul but. « Le sang ... » Un défi éternel, une route qui tourne en rond, une journée qui se répète. « Il faut que ... » La course incessante du soleil. La balade tranquille de la lune. Le repos sempiternel des étoiles. « Je dois l'enlever. » Une demande urgente, pressante. Un appel à l'aide masqué derrière une phrase répétée, tel un vieux disque rayé qui s'entête à revenir au début de la chanson. Il est bien plus facile de céder sous le poids de nos épaules et de tomber, que de trouver la force de se relever et d'avancer.
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misguided ghosts, lonely monsters [Poucet] EmptyJeu 8 Jan - 10:14



Ariel et Poucet
L’humanité souffre. Et je souffre avec elle.

Le plus laid ressort toujours, peu importe les circonstances. Le plus horrible est omniprésent dans le coeur de chacun, les monstres quant à eux, même si nous les appelons ainsi, ils restent ce que l'homme est dans sa totalité, une petite bête fragile répondant à des pulsions insatiables qui vont tantôt à gauche, tantôt à droite. Il se retrouve devant un naufrage, un animal en total désarroi qui se fait du mal. De son nom il n'en a pas la moindre idée, de sa vie il n'en sait strictement rien, toutefois il ne peut s'empêcher d'avoir mal pour elle, que son palpitant se serre à chaque perdition qu'il peut croiser de ses prunelles sombres. Il se voit un peu, pas assez pour qu'il puisse affirmer l'apparition miraculée d'un miroir, toutefois assez pour qu'il ne soit pas aussi à l'aise qu'il l'est naturellement. Son stoïcisme reste planté en lui, en revanche ses émotions font un tour complet tout le long de son corps. C'est dur de souffrir, c'est dur d'en baver intérieurement si bien que ça peut éclater sans même crier gare. C'est ça les méfaits de pouvoir un peu trop penser, il arrive parfois qu'elles se mêlent les idées, si bien qu'elles évoluent en un cauchemar constant. Lui, il en résulte de sept petites filles mortes, cette tignasse rousse par contre ? Qui saurait le dire ? Une perte ? Une maladie tout simplement ? Il a beau se poser la question, la réponse n'est pas si évidente que cela. Quand on en sait pas plus, on ne peut rien faire, même s'il a intimement la sensation d'être relié à la jeune femme dépitée. « Je ne suis pas celle qui devrait craindre quoi que ce soit ... » Prunelles vitreuses, est-ce qu'elle l'écoute au moins ? Fronçant les sourcils, il reste dans sa position en continuant de tenir son visage entre ses mains. Qu'elle voit qu'elle n'est pas seule, qu'elle se rende compte qu'un autre fantôme s'est rajouté à cette fête pitoyable qu'est l'existence. La gorge nouée, elle n'a pas terminé son monologue interminable dans ce silence de plomb. Oh si, il semblerait qu'une musique grimpe jusqu'à ses oreilles, celle d'ongles qui s'écrasent sur des bras innocents, les griffures sont de plus en plus profondes, elle va se faire bien pire qu'une frousse mémorable. Fronçant un peu plus les sourcils à la vue de ce spectacle aux allures d'une soirée d'horreur, il se retient de dire quelque chose - ou plutôt est-ce qu'il n'arrive pas à trouver les mots ? La bouche à moitié ouverte, une étrange sensation de revenir en enfance lui taraude tout son être. Impuissant. C'est le terme exact. Bêtement impuissant. « Je dois l'enlever. » Même dans son délire, la sylphide aux cheveux orangés reste têtue.

Ses mains retombent le long de son corps, totalement en transe elle n'est pas dans une complète optique d'écoute. Que peut-il faire de plus si ce n'est faire acte de présence ? Il peut laisser sa marquer, se rendre utile outre que par les armes, s'intéresser au genre humain qu'il déteste tout particulièrement - faire en somme, tout ce qu'il n'aime pas pour une donzelle à qui il ne doit rien. Est-ce donc cela cette solidarité dont il entend parler mais ne voit jamais la trace ? C'est vrai que le mal, lui, il n'en reste que des cicatrices, alors que le bien il est uniquement possible d'en témoigner. Il n'est donc pas improbable que Poucet Cailloublanc soit capable du meilleur - et surtout du pire. Pinçant sa lèvre inférieure en prenant une inspiration profonde histoire de ne pas perdre pied, ses doigts se glissent sur les poignets de la martyre qu'il serre, sépare pour qu'elle stoppe son dessein. « Arrêtez ! Il n'y a rien, que de la peau, c'est vous qui ouvrez des plaies. » Fabulations ? Incarnation divine ? Il n'y croit pas, juste en ces choses qui résident dans des têtes trop pleines et qui divaguent de temps à autre. En général, il est plutôt celui qu'on console, pas l'aidant improvisé. Faut croire que les nouveautés immergent lorsque les fêtes arrivent. Tenant fermement sa peau pour qu'elle ne recommence plus sa dépravation, il cherche encore une fois son regard qu'il ne souhaite perdre. Sa mère lui avait dit un jour qu tout se fait par ce biais là, même si elle n'avait pas été parfaite, même si elle se foutait du petit dernier comme de l'an quarante, elle arrivait parfois à joindre quelques mots pour donner de jolies phrases qui encore maintenant, résonnent dans son âme. « Commencez par vous calmer, d'accord ? Je vous donne ma parole qu'aucune goutte n'a été versée, cessez de vous faire du mal pour... du vide. Il faut que vous me regardiez, pas le sol, ni la couche à côté, encore moins vos mains. » Les instants vides comme ceux-là sont uniques, ils ne se ressemblent jamais tous et fort heureusement pour eux, ne se croisent que très rarement. Ceux du maître d'armes se résument à des larmes qui coulent, des iris exorbités qui zieutent un parquet trop creusé ainsi qu'un cri étouffé dans un tissu assez épais. Parfois il faut saturer, il faut savoir dire non à tout ce qui tombe en pleine figure, dégager les petites voix qui ricanent à l'oreille de celui qui est trop faible pour se battre. Se redresser, regarder le monde avec hauteur, non plus d'en-dessous. Il est possible de le faire, pour cela un peu d'aide est nécessaire puisque sans cela, l'autre serait totalement déboussolé. « Dites-moi comment vous vous appelez. » Parce qu'il faut bien un patronyme au croque-mitaine.
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