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☾ welcome to your life, there's no turning back.


FORT FORT LOINTAIN

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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMar 7 Oct - 19:56









Poucet Cailloublanc
Et ça, c’était sa vie. Maintenant, il est brisé. Plus que brisé, il est seul. Maintenant son seul ami est la rancœur.

CONTE : le Petit Poucet, la plus belle histoire parlant de cannibalisme infantile. ÂGE : 27 ans. SENTIMENTALEMENT : il est ce que l'on peut appeler un handicapé des émotions, il n'a jamais eu une relation amoureuse à proprement parlé et ce n'est pas dans ses plans de toute façon. OCCUPATION : a été messager du Duc Poingdefer jusqu'à ses 14 ans, dorénavant il est maître d'armes personnel pour qui veut, bossant tantôt pour la cour, tantôt à son propre compte. RACE : humain éphémère. CARACTÈRE : réaliste, cassant, bienveillante, colérique, franc - voire un peu pugnace, expressif, prudent, pensif - trop, il se torture avec diverses questions, misanthrope sur les bords, maladroit des mots, nerveux des sentiments, autoritaire, diplomate, stratège, patient, revanchard, réfléchi, vif, injurieux. GROUPE : i'm a believer. AVATAR : Kit Harington ce bb chat. CRÉDITS : tumblr, eden memories.
autant dire que depuis sa mésaventure qui lui a donné sa réputation actuelle, il n'a plus touché à un morceau de viande. Vraiment, il doit être un des rares végétariens de Fort Fort Lointain, non parce que voir, même entendre des gamines se fait égorger par votre faute, bien qu'elles étaient ogresses, ça a le mérite de vous couper l'appétit côté carnivore. il a une peur bleue des ogres, sans étonnement bien entendu, il ne peut plus en voir un sans avoir des sueurs froides. Certes, celui qui voulait le dévorer avait dégaine humaine, la peau rosée comme fleur bourgeonnante, cependant rien que le nom lui file de l'urticaire, du reste moins il en voit mieux il se porte. Poucet est aussi connu pour ses fameuses bottes des sept lieues qu'il cache sous le plancher de son appartement, il ne saurait dire avec exactitude pourquoi il a laissé ce beau pouvoir de côté - lassitude probablement -, pourtant il ne regrette rien, il ne les sort qu'en cas d'urgence. il a beaucoup de mal avec la nuit, pour lui c'est l'instant où les monstruosités sortent de l'ombre, ça le dépasse, il contrôle pas. Du coup pour éviter de frôler l'infarctus à chaque insomnie, il laisse une bougie allumée non loin qu'il contemple jusqu'à ce qu'il parte dans le monde des rêves. pour ce qui est des armes, il se débrouille plutôt bien sur tout, en particulier les lames, bien qu'il ne soit pas mauvais avec un arc entre les mains, il a encore des progrès à faire. a beaucoup de mal à donner sa confiance à autrui, la tragédie made in Petit Poucet ayant laissé des marques indélébiles dans son esprit, l'autre ça lui refile les jetons, l'autre il sait qu'y'a du bon, beaucoup de mauvais surtout, l'autre ça l'intrigue en plus. Quand il n'apprend rien à quelqu'un qui veut se perfectionner dans l'art de la guerre, il s'avère être ou maladroit, ou très bref, pire qu'un château imprenable. n'a jamais touché à l'alcool, encore moins à l'herbe à chat et il est toujours possible de rêver pour la fleur de Grin. Au niveau des vices, Poucet n'en a que très peu, voire pas du tout. porte une bague unique à son annulaire gauche, celle-ci est en argent et sertie d'un caillou blanc, non pas d'une pierre précieuse mais bel et bien d'une pierre opaline ce qu'il y a de plus standard et possible à trouver dans une forêt quelconque. La signification ? Qu'un rien peut changer une situation, il a gardé une morale conséquente de son escale macabre, celle qu'un tout petit effet, objet, personnage peut changer une situation en deux temps trois mouvements. a eu une poussée de croissance impressionnante à l'adolescence, le Petit Poucet n'est plus aussi minuscule que cela, bien que son mètre 73 pousse encore à de petites railleries gentillettes, il n'empêche qu'il n'est pas taillé nain. il est pur, c'en est peut-être risible cependant ce n'est pas faux. Il n'a jamais eu de premier vrai baiser, encore moins de coucherie, souvent on lui demande ce qu'il attend pour découvrir les plaisirs du corps - lui n'en répond rien, il préfère attendre, de toute manière il n'a jamais été assez transi pour franchir le pas. son épée se nomme Aquilon et a été réalisée par les mains de son frère Elis, celle-ci est d'ailleurs gravée de signes dont les origines lui sont encore obscures. a un chien blanc typé husky prénommé Aldred, celui-ci n'est d'ailleurs pas très vieux, il n'a que deux ans.
TU PENSES QUOI DE LA NOUVELLE RÉGENTE ? Son usurpation du trône n'est clairement pas louable, selon les lois, elle n'a pas le droit d'avoir les fesses posées dessus et pourtant, le silence est de mise pour ne pas attiser sa haine envers tout être existant. Disons que je la trouve amusante comme très effrayante, elle a mérite d'avoir une personnalité haute en couleurs ce qui ne laisse personne de marbre, de là à dire que je suis du même avis quel pour ce qui est de l'apparence des êtres magiques, non, pas vraiment. Néanmoins, de mon ressenti personnel et de ce que j'en pense, je ne pourrais pas monter une rébellion, et je ne suis même pas convaincu de pouvoir être tiré dans le côté obscur des complots.T'ES CONTENT DE LA SITUATION ACTUELLE ? Pas spécialement, maintenant il est possible pour tout être immonde de se cacher sous un charnel, j'ai ouï dire qu'un marché noir avait été mis en place quelque part dans la capitale, troquant quelques charmes pour des pièces, aidant les plus nécessiteux. Parmi ceux-là, il n'est pas impossible qu'il y ait des ogres malfamés et autres pillards ayant des pouvoirs dépassant l’entendement, non je ne suis pas heureux, malheureusement et à mon plus grand dam, ma vigilance a décuplé de volume depuis que l'arrêté a vu le jour. Tout était bien avant, enfin, à priori. TU PENSES QUE SHREK ET FIONA REVIENDRONT UN JOUR ? Ils sont des ogres, ils dévorent des insectes et des hommes, malgré tout ils sont les seuls à pouvoir ne serait-ce que prétendre au trône de Fort Fort Lointain. Disons que je suis mitigé, d'un moment à un autre je veux bien me dire qu'ils reviendront pour rendre à la populace leur forme classique, de l'autre j'en ai des frissons parce que c'est ainsi, de ce que j'en sais, ils n'étaient pas de mauvaises personnes. Alors qui sait ? Mon coeur balance d'un extrême à un autre, bien qu'il reste plus longtemps sur l'espoir qu'ils reviennent un beau matin. TU PORTES LE CHARNEL N°5 ? Fort heureusement non, j'ai la chance d'être né homme, ce qui me permet de ne pas avoir à supporter un bijou qui briserait ma forme originelle. Je ne sais guère comment ceux qui sont touchés par la chose, vivent cet évènement, disons que malgré ma rancoeur naissante, je ne peux m'empêcher d'être un peu disons, attristé par leurs mines déconfites. Malgré tout, c'est une émotion que je chasse vite au galop, au risque de paraître pour le pire des égoïstes existants, je me contente de ce que j'ai, c'est-à-dire ma dégaine inchangée.
PSEUDO :  :guh:  PRÉNOM :  :chica:  ÂGE :  :hmph:  COMMENT T'ES ARRIVÉ(E) JUSQU'ICI ?  :stringg:  ET T'EN PENSES QUOI DE CE PETIT MARAIS ?  :omg:  CEY QUOUA LE MOT MAGIQUE ?  :lancy:  UN DERNIER PROUT, UNE CASSEDEDI ?  :hansel:  ☾ welcome to your life, there's no turning back. 2735923281  ☾ welcome to your life, there's no turning back. 2832667894

⊱ far far away ⊰
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FORT FORT LOINTAIN

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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMar 7 Oct - 19:57






L'épopée de ta vie
Penser que la vie humaine ne peut être régie que par la raison, c’est nier la possibilité même de la vivre.


On ne s'afflige point d'avoir beaucoup d'enfants,
Quand ils sont tous beaux, bien faits et bien grands,
Et d'un extérieur qui brille ;
Mais si l'un d'eux est faible ou ne dit mot,
On le méprise, on le raille, on le pille ;
Quelquefois cependant c'est ce petit marmot
Qui fera le bonheur de toute la famille.


C'est la danse macabre.
La cavalcade des feuilles mortes qui craquent sous leurs pieds, le bruissement du vent glacial qui s'écrase contre leurs oreilles et le hurlement des loups qui s'efface dans les montagnes lointaines. Ils sont perdus, ils sont abandonnés et surtout ils sont sept à traîner comme des pauvres clampins en recherche d'une quelconque aide. Certains bougent, d'autres pas, beaucoup se disent que c'est peine perdue, que papa et maman ne reviendront jamais, ont fait ce choix inconscient de se laisser tomber, quant à la moitié contradictoire, ils veulent bien espérer une minute de plus. Pourtant, y'en a un qui est réaliste, qui veut pas mourir aujourd'hui, pas cette nuit, pas maintenant et encore moins devant ses frères. C'est Poucet qui avance presque fièrement à travers les buissons, qui se fait griffer à plusieurs reprises, cependant il continue, lui donnant la place de leader là où personne ne le pensait capable de la moindre once de courage. Poucet, c'est le petit dernier, il a que sept ans et quelques jours, Poucet il est pas bien grand, son père l'a appelé ainsi parce qu'à sa naissance, il faisait dit-il la taille d'un pouce, Poucet c'est le morveux par excellence à qui on aime tirer les cheveux. Même ceux avec qui il est lié par le sang, même les êtres qui ont partagé plus de la moitié de son existence. Rancoeur naissante, amertume dégoulinante, il ne pipe mot et repense aux circonstances de cette mésaventure. Des parents trop pauvres pour élever une grosse fratrie, la désolation fulgurante et ajoutez à ceci une bonne dose de lassitude, peut-être de haine envers leurs marmots. C'est tout ce qu'il fallait pour pousser deux êtres à laisser leurs progénitures dans la forêt. Y'avait déjà eu un premier coup, sauf que Poucet il avait eu l'idée des cailloux blancs, les ramenant directement dans leur chaumière paumée entre les troncs. Puis y'a eu une deuxième tentative, celle-là il avait été fatale, les rendant penauds devant cette réalité déconcertante. « Psst, où est-ce que tu vas ? » Le bambin qui cause, c'est Elis, le sixième fils du couple Cailloublanc, son aîné aux yeux du septième et le cadet aux prunelles des cinq autres. Elis il a le sourire malin, le pétillement dans ses grands iris bleus et la sauvagerie des animaux grâce à sa chevelure rousse. Il est gentil, au moins, lui, il a déjà plus foi en ce petit être que n'importe qui. Marchant à vive allure à ses côtés, il le fixe sans relâche, attendant probablement une miraculeuse réponse du type : nous allons vers la ville, les bêtes sanguinaires ce n'est plus pour longtemps. Sauf que c'est faux. Ce serait bien évidemment trop simple. Si Poucet sait marcher, Poucet ne sait néanmoins pas tout. « Je n'en ai pas la moindre idée. » Forcément, son aîné il tire une gueule tellement étonnée qu'il s'en arrête de marcher, alors que le plus p'tit il continue sa longue marche sans savoir où il va. C'est vrai qu'il se pas la question, plus du tout, ce qu'il sait par contre c'est qu'il veut s'en sortir. Il veut pas se faire gober par les loups, encore moins par les trolls qui sont aussi bêtes que leurs pieds. Le plus drôle dans cette histoire, c'est qu'il peut entendre des petites patounes suivre son ombre à peine visible grâce à la grosse boule argentée élevée là-haut, tout là-haut. Maintenant, qui dirige ? Qui est le chef de cette expédition sujette à la terreur ? P'tête qu'intérieurement il jubile un peu, voire, cependant il le montre pas, se faisant à nouveau rattraper par le seul qui veut bien lui parler. « Mais, qu'est-ce qu'on va faire ? » Très pertinent, le rôle du père de famille lui tombe difficilement sur les épaules. Foutre, il voulait pas en arriver là le marmot, il veut juste faire ce qu'il y a de mieux pour lui et le reste de sa petite meute - parce que dans l'idée, c'est ça, il peut se considérer comme le mâle alpha bien que le plus jeune. Arborant un léger sourire, il secoue légèrement ses bouclettes sombres tout en murmurant, presque confiant. « On va vivre déjà, c'est un bon début, tu ne crois pas ? » De quoi le faire taire pendant au moins quelques secondes, Elis en est même carrément béat et cherche ses mots - ça se voit à la manière qu'il a de regarder à gauche à droite sans prendre attention sur quelque chose en particulier. Les murmures de la forêt amusent Poucet, un bruissement dans les arbres peut être si effrayant, si impressionnant, même un écureuil qui se fait surprendre en plein voyage nocturne. Le jour donne une dimension plus appréciable, alors que la nuit laisse sortir les spectres qui font couiner les mouflets. « Oui mais - » Il le coupe en s'arrêtant raide comme un pique en plein milieu du chemin, ses aînés suivent le mouvement comme de beaux moutons idiots. « Mais quoi ? Je ne pense pas me tromper en affirmant que tu n'as que ce mot à la bouche Elis ! » Ajoutant à ceci un petit rire cristallin le libérant un peu de cette atmosphère étouffante. [color:1031=#royalblue]« Je ne pense pas que pleurer sur notre sort nous aidera d'une quelconque manière, alors avançons et nous verrons bien au moment voulu comment agir. » La bêtise qui le qualifie si bien, cette niaiserie qui pourrait pousser le reste de la fratrie à se moquer de lui. Sauf qu'à priori on lui fait confiance, on ne veut pas lui dire qu'il a faux sur toute la ligne, ce serait mal le connaître après tout. Poucet il a cette capacité à avoir un coup d'avance sur n'importe qui, même ses parents bien que la seconde tentative fut très peu laborieuse, il en a dans le caillou plus que quiconque et se base sur l'esprit plus que sur la force brute. Le sixième garçon hoche la tête en tirant une moue communicative, ce à quoi le dernier répond un large sourire. Ils sont pas coincés dans cette forêt, ils vont pas se faire dévorer, pas ce soir. Cependant, le petit Poucet va perdre bien plus qu'il ne le voudrait. Jusqu'à toute son innocence.


Il arrive pas à dormir. Il peut pas partir dans le monde des rêves. Il comprend pas comment ses frères ont pu fermer les yeux aussi facilement. Demain ils vont se faire dévorer, demain ils seront dans l'estomac d'un ogre, demain la grande fratrie Cailloublanc n'existera plus, ne sera qu'un souvenir comme le voulait leurs parents. Poucet, il peut pas accepter ça, il a la peur au bide, la nervosité faisant trembler sa gorge. Il se retourne d'un sens, d'un autre, tape parfois dans le corps d'Elis qui se trouve à côté de lui, les bras entourés autour de son petit torse dont il se défait rapidement. Faut qu'il réfléchisse et vite, il veut pas voir ses aînés se faire dévorer. C'est pas possible que ça se finisse comme ça qu'il pense avec conviction. Pour commencer, faut être complètement niais pour croire qu'un monstre pareil n'aura pas une petite fringale nocturne, ensuite il faut se méfier et avoir tout d'un côté. Le partage c'est pas ce qu'il faut pour cette histoire, non. Qui doit vivre ? Qui doit mourir ? Le garçonnet a le droit puissant sur les êtres qui peuplent cette maison. C'est en entendant une des filles du géant cannibale qu'il songe à un plan bien trop funeste pour un marmot de son âge. Pourtant ça lui vient à l'esprit, c'est évident, il peut voir les couronnes des fillettes briller grâce à l'astre rond hissé haut dans le ciel. Son estomac se tord, sa lèvre inférieure se pince avec force. Que faire de plus ? Si ce n'est faire ce dont à quoi il pense ? Le parquet grince un peu sous son poids qui se mouve dans la couche et Poucet fait ce qu'il a à faire. Il attrape les bonnets de ses six frères, les colle contre lui pour enfin atterrir sur ses deux pieds. La tâche suivante est la plus délicate, celle de ne pas réveiller les affreuses endormies. En catimini, tel un chat, il surveille ses moindres mouvements jusqu'à arriver à l'autre bout de la pièce, un lit bien plus grand lui fait face dans lequel se trouve les sept malheureuses. Rapidement un bonnet passe sur la tête d'une, prenant par la même occasion son couvre-chef en or. C'est la même chose pour les autres. Une filouterie, une fourberie dont il ne se rend pas encore compte, il se retrouve à faire le chemin inverse pour finir en beauté son sale boulot. Le matelas s'occupe de lui réserver sa place attitrée, bien que la couverture puisse faire illusion qu'il est protégé, il reste néanmoins parfaitement éveillé. Les minutes passent, coulent comme de l'eau de pluie. Jusqu'à ce que des pas lourds viennent à faire craquer les escaliers. C'est lui, il approche, son bourreau, son cauchemar vivant donné par ses parents il y a tout juste quelques heures. C'est pas papa qui va les sauver. C'est pas maman non plus, ils sont seuls comme des animaux idiots attendant une flèche libératrice. Une odeur lui traverse les narines, le voilà entré dans la pièce, il pue la chaire fraîchement avalée, c'est ferreux ça dégouline de sang entre ses dents et ça plic-ploc, flic-floc sur le sol. Il s'approche d'eux, passe une main hasardeuse sur la tête d'Elis positionné juste à côté de lui, sentant la couronne il se ravise en gloussant, se dirigeant vers l'autre meuble douillet.
Puis c'est là qu'il l'aperçoit.
Le couteau gigantesque qui aurait pu lui trancher le thorax pour en faire sortir ses tripes. Ses prunelles s'écarquillent à la vue de l'ustensile dangereux. Il se retient de tout Poucet, y compris de chouiner de peur. Il garde ses émotions en lui, comme un coffre au trésor, il se tait et il admire. Le bruit de la chair qui se fait découper, le mâchonnement de dents qui couinent sous les muscles arrachés, le sommeil de plomb des petites filles qui se font déchiqueter. Pour un être humain normalement constitué, cette scène devrait lui être insupportable, rien que pour sa santé, Poucet il doit baisser sa tête, se cacher dans les ténèbres pour ne pas se faire avoir par ce grand homme aux dents aiguisées comme des lames de rasoirs. Faux. Faux. Sa mère a jamais cessée de lui répéter qu'un parasite ne peut agir dans le bon sens, alors il honore cette insulte, ne perdant aucune miette de ce festin de roi. Il s'enfonce un peu plus vers son frère posé juste à côté de lui, attrape sa main pour supporter ce que son horizon lui impose. Il serre. Il serre. Comme s'il tenait sa propre existence par le biais d'Elis son aîné d'un an tout juste, et lui il ouvre toujours pas les paupières, il reste dans ses chimères - ce que Poucet peut l'envier pour ceci, il n'a pas à se faire marquer au fer rouge. Les bruits se décuplent, le rire mauvais de l'ogre tinte dans sa pauvre tête qui menace d'éclater d'une seconde à l'autre, le sang chaud coule comme une rivière jusqu'au pied du lit des sept frères, des gouttes s'éparpillent sur les murs, le plafond, la salle jadis blanche se voit souillée par des effusions d'hémoglobine. La frayeur perle dans ses prunelles noires comme de l'encre, il se resserre, garde tout pour ne pas faire complètement louper son crime. Le bruit du mâchonnement lui rentre dans les oreilles, ne souhaitant pas ressortir parce que généralement, c'est ce qu'un enfant fait, il écoute pas tant que ça l'intéresse pas. Glissant ses petits doigts sur ses deux orifices, il essaie de boucher. Sauf qu'il entend toujours, même quand ça se termine, c'est presque si les os décharnés ne roulent pas vers lui pour le narguer. Poucet veut dormir, disparaître, retourner chez lui, crever la dalle mais au moins ne pas se faire assaillir par des spectres qui s'occupent de le tourmenter comme il se le doit. Marqué à vie, pas au fer, ni à la manière d'un rasoir, c'est dans ses muscles et ses veines que ça tâche tout, jusqu'à ce plus aucune once d'humanité ne reste. Le ronflement grossier de l'ogre signe le point final à la boucherie de ses filles. Secouant ses frères, ils fuient à travers la fenêtre, et c'est en lançant un dernier regard à cette épitaphe qu'il se questionne. La liberté oui, mais à quel prix ?


Ils courent jusqu'à ce que leurs muscles pleurent. Ils s’essoufflent jusqu'à dégueuler leurs poumons. Tout ça, c'est parce qu'ils ont entendu l'ogre se réveiller, il a hurlé si bien que la terre s'est mise à trembler sous leurs petites chaussures trop grandes pour eux. Ils sont sept petits faons à échapper au grand chasseur qui veut un civet, un personnage complètement aliéné par la perte de ses sept filles. Ils courent, ils courent, se lancent des regards inquiets, ils courent, ils courent, cherchent un endroit où se cacher. Poucet n'arrive même pas à penser, son squelette est à bout du moindre effort, ses joues deviennent rouges autant que son sang qui tape douloureusement contre ses tempes. Il faut qu'ils s'arrêtent, mais où ? Il pourrait les retrouver, un arbre n'est pas la bonne idée, encore moins un tronc - ils sont beaucoup trop. C'est à la vue d'une pierre immense qu'il se jette en-dessous avec ses aînés qui sifflent grâce à leurs gorges enflammées, la boue s'étale sur ses mains qui se crispent et ses genoux saignent un peu, la chute a été plus que rude. Lançant un regard à Elis qui pourrait presque pleurer, les bottes du monstre se rapprochent à vue d'oeil. Il est trop grand, il les voit pas, il fait même pire, il pose son immense fessier sur la surface de plomb bien froide. Alors que le silence les gagne, c'est un ronflement qui vient à les avertir qu'il est endormi, certainement exténué d'une telle traque. Et tous regardent Poucet, en espérant qu'il ait un plan plus que novateur pour se débarrasser de lui, il voudrait bien leur hurler dessus, leur dire que c'est pas à lui de cogiter, mais bien aux plus grands d'agir comme des protecteurs. Lui c'est le plus jeune, le gringalet de qui on se moque quand le soleil se lève, celui qu'on charrie à la moindre erreur qu'il peut commettre. Néanmoins, aujourd'hui il endosse le statut des six paires d'yeux qui scindent son esprit tétanisé. « Vous devez rentrer tant qu'il dort. » Déglutissant difficilement, inspirant longuement du nez pour retrouver ses forces, il se redresse du peu qu'il puisse le faire, toutefois une tête rousse le retient en attrapant ses doigts congelés. « Toi aussi. » A quoi l'interlocuteur rajoute un hochement de tête négatif. C'est à cause de lui qu'ils en sont là, la logique des choses veut qu'il soit le sauveur de ces garçonnets qui souhaitent pleurer dans les jupes de leur génitrice. « Je ne peux pas, si nous partons tous il nous retrouvera et - » S'arrêtant seul dans sa propre phrase, il se pince avec violence sa lèvre inférieure gercée qui le fait souffrir. Le dos de sa main droite passe sur son front en sueur et plus que crasseux, il fixe intensément les chaussures qui lui font face. « Je dois m'en débarrasser, auquel cas il fera bien plus que nous dévorer. » Il ne brise pas pour autant le contact avec Elis, serrant même sa peau pour se donner toute la bravoure dont il va avoir besoin. Ils se regardent sans se parler plusieurs secondes, jusqu'à ce que l'aîné se résigne à baisser ses prunelles claires pour se concentrer sur un insecte qui se débat avec une fleur violette. Se baissant un peu, Poucet se rapproche de son oreille et laisse un petit rire lui échapper sans même s'en rendre compte. « Il faut bien que les plus jeunes jouent le rôle des plus grands, pas vrai ? Elis, ce jour est notre jour pour prouver ce que nous valons. » Ils ne sont pas plus que des froussards inconscients, et Poucet est un meurtrier qui plus est - en revanche, il est pas encore assez marqué pour pouvoir s'en rendre compte, ça viendra d'ici plusieurs semaines, peut-être années, cette situation lui paraît si irréelle qu'il se pousse à ne pas beugler que ceci n'est qu'un rêve - ou un cauchemar. Attrapant la tête du rouquin entre ses mains, il dépose un chaste baiser sur sa tignasse rebelle, comme si c'était le dernier. Un enfant il devrait pas avoir peur de la mort, il devrait même pas savoir ce que c'est. Faut croire que leurs parents ont eu la bonne idée de les mettre devant le fait accompli, la faucheuse est partout, dans la faim, la soif, chez les autres qui peuvent causer des pertes plus que conséquentes. La vie d'un enfant ça se résume du matin jusqu'au soir, là pourtant, il se rend compte que la vie c'est pas que ça, c'est plus compliqué et ça refile des papillons dans tout le ventre. La troupe s'éloigne jusqu'à disparaître dans les buissons, maintenant seul ses poings se serrent, ses ongles rentrent dans sa chair. Il doit le faire. Pas pour lui, mais pour eux. Peut-être pas pour eux alors, mais pour Elis. Oui pour lui sauver la peau, pas pour ces ingrats - ou juste un peu alors. La lumière du soleil réchauffe sa peau, il n'est plus dans l'ombre, le voilà à découvert qui s'étonne à être fasciné par l'ogre affalé comme un chef sur la grosse pierre. Son crâne est aussi dégarni sur la surface lisse des fesses d'un bébé, cependant il a une masse impressionnante de barbe qu'il lui arrive presque aux pieds, et son ventre pourrait nourrir des populations entières durant des décennies. Haussant les sourcils quelque peu estomaqué par cette figure gigantesque, ses doigts fins se glissent sur les pompes magnifiquement cirées qu'il a bien du mal à enlever. Il tire comme un cheval obligé de faire des travaux dans une ferme, de toutes ses forces, si bien qu'à la première enlevée il tombe cul le premier sur le sol. C'est que ça fait mal en plus. Grognant, pestant contre cet homme à l'appétit insatiable, il s'attaque à la seconde chaussure qui ne vaut pas mieux en matière de résultat. Bien évidemment, il est plus que perplexe en voyant la taille des deux objets. C'est tout juste s'il va rentrer dedans, non en fait, il va rentrer dedans et tomber dans un trou noir, elles sont bien trop grandes pour ses ridicules jambes. Pinçant sa lèvre inférieure, c'est en voyant l'ogre bouger le bout de son pif qu'il se décide à se jeter dans la gueule du loup. Magie incompréhensible, elles s'adaptent à sa taille pour son plus grand plaisir, juste au moment où deux orbites noires font leur éruption. La montagne vivante a tout juste le temps de se rendre compte et de hurler son prénom que le voilà déjà à traverser le ciel tel un oiseau, sautant, frappant contre la terre pour s'enfoncer encore plus dans les nuages jusqu'à vouloir croquer dans un. Il est capable dorénavant de passer du rêve à la réalité, il peut se permettre d'aller dans un autre royaume quand le coeur lui en dit. Et le pire, c'est que c'est bien durant sa fuite que la fatalité le rattrape. Les nuages deviennent anilines à l'instar de son âme candide avalée par ses propres méfaits. Tu as tué, tu as volé. Tu n'es pas un héros.
Tu es destructeur, Poucet.


Le messager du Duc Poingdefer, il en voit du paysage, il en voit des gens, et surtout il découvre des terres qu'il n'a jamais eu la chance d'admirer avant. A Yasen, ce qu'il en sait, c'est qu'il y fait froid, du moins c'est son corps qui lui affirme en tremblant un peu sous les flocons de neige qui s'écrasent avec nonchalance sur son nez, ses mains, même ses bottes clinquantes. A Yasen, y'a aussi cette odeur dans le nez qui reste, tantôt du pain d'épice, tantôt de la cannelle qui lui frétille agréablement l'estomac, celui-ci ne tarde pas à lui montrer qu'il est bien gourmand. Sauf que d'abord, Poucet, il a une mission à accomplir et pas des moindres. Donner une missive à une Duchesse répondant au nom de Plumosucre, Dragée. C'est fou, même les habitants donnent l'impression qu'ils peuvent se manger. Riant un peu à cette idée, c'est assez rapidement qu'il se retrouve dans l'enceinte même du palais gigantesque où réside celle qu'il doit rencontrer. Tapotant un peu des pieds pour enlever la surface poudreuse qui s'insinue jusque dans ses vêtements, la salle du trône doit pas être bien loin, alors il en profite pour détailler attentivement la décoration plus que surprenante de cette bâtisse. Des dragibus à gauche, à droite, des glaces qui ne fondent pas, de la réglisse. Bon sang, Poucet ne risque pas de sortir entier de cette escapade glaciale. Pinçant sa lèvre inférieure et pestant contre son ventre qui agonise pour cause de vide royal, c'est d'un petit mouvement de main qu'il pousse l'immense porte en sucre pour atterrir dans une immense pièce encore plus immaculée que les autres, un lustre géant donne un peu de chaleur et surtout, y'a une silhouette que le gamin voit uniquement de dos. Pas bien grand, c'est une fille ça c'est sûr, pas besoin d'être devin, il faut juste voir les longs cheveux qui tombent avec grâce sur son dos, celle-ci est d'ailleurs vêtue d'une petite robe bleue claire. Il sait pas qui c'est, en tout cas, la Duchesse a pas l'air d'être là. S'avançant presque intimidé par cette présence quasi onirique, c'est après quelques mètres qu'enfin Poucet veut bien l'ouvrir. « Oh... Excusez-moi je crois que je me suis trompé de .. pièce, savez-vous où se trouve la duchesse Plumosucre ? » L'architecture fait que son souffle maladroit résonne, l'écho lui refile des frissons et pour tout avouer, c'est qu'il a presque envie de prendre ses jambes à son cou. D'une certaine manière, ce lieu lui fait peur. Il est trop grand pour un petit gars comme lui. Déviant son regard de la fenêtre, la jeune demoiselle se retourne, dégageant une aura impressionnante autant que rassurante, ses yeux clairs témoignent d'une grande douceur mélangée à une force plus que respectable. Poucet en bouge pas plus, c'est tout juste si sa mâchoire se décoche pas du reste. « Je préfère qu'on m'appelle la fée Dragée. » Estomaqué, ses sourcils se haussent, et forcément, la gêne vient à prendre une place prépondérante dans son corps, ça va même jusqu'à faire rougir ses joues. Mince, il est ridicule. Pourquoi faut-il toujours s'attendre à un adulte ? Un enfant peut s'avérer tout aussi bien, ou, oui, effectivement, Cailloublanc dernier du nom s'est lamentablement planté et en ressent les conséquences. Accompagné d'une grande courbette, il rajoute en bégayant. « Hm, veuillez m'excuser de mon offense dame Plumosucre, je ne m'attendais pas à... » Une gamine ? Se reprenant avant de recommencer à dire une gourde, sa petite tête se secoue dans le vide, alors que toujours coincé dans sa position face contre terre, il tend le parchemin vers la fée. « Le duc Poingdefer m'envoie pour vous donner ce message. » Et Poucet en vient à admirer ses bottes clinquantes, jusqu'à s'attarder sur le moindre détail histoire d'oublier un tel affront. Bigre, on pourrait lui couper la tête pour avoir raconté une telle ânerie. Le petit claquant des souliers de la duchesse se rapprochent peu à peu de lui, si bien qu'il peut les admirer sans oser la défier du regard. Jusqu'à ce qu'elle se baisse, le dévisageant un peu d'un sourcil froncé, elle a malgré tout un ridicule sourire sur son visage au teint porcelaine. « Pourrais-tu me le lire, messager ? » Papillonnant des cils, le temps que l'information arrive jusqu'à sa caboche ça prend quelques secondes. Le mouflet se redresse derechef, au garde-à-vous - ou ce qui semble l'être, le parchemin entre ses doigts frigorifiés, si elle le lui demande, il n'a pas d'autre choix que d'obéir. « Hm, hm. » Bien, éclaircissement de la voix, fait. Ensuite c'est la missive qui se déroule, presque surpris de voir autant de mots sur un seul morceau de papier, il renifle avant de faire sa lecture. « Duchesse Plumosucre, si j'envoie mon messager vous adresser ces quelques mots, ce n'est pour cette fois-ci pas parler affaires avec vous, bien que j'aurais plusieurs choses à vous proposer. Il est évident, et je suppose que vous vous en doutez, que je suis au courant en ce qui concerne le décès de vos parents qui m'attristent au plus haut point. Ils étaient des personnes plus qu'appréciables, nobles et avec qui je ne perdais jamais mon temps. Je suis convaincu qu'à votre tour, vous ferez une bonne Duchesse, prenant des décisions avec je n'en doute pas, bon sens. Je vous adresse donc, ma dame, mes condoléances, en espérant que vous saurez surpasser cette tragédie avec humilité. Signé le duc Poingdefer. » Oh. Un décès. De parents en plus. Ses sourcils se froncent, le bout de son nez se plisse alors qu'il laisse un silence planer lourdement entre eux, jusqu'à ce que même sans comprendre à quoi il joue, sa voix se dresse, très peu sûre. « Une bien mauvaise missive, si .. j'ose le dire. » Zut, Poucet il préfère quand ça parle d'invitations à des banquets, que ça souhaite une bonne nouvelle, là c'est tout bon pour lui crever le moral. Surtout quand ça parle d'un père, d'une mère. Il peut comprendre le désarroi de la jeune souveraine, lui-même n'a pas eu de chance - au moins, elle peut s'estimer heureuse d'avoir été aimée un temps, Poucet lui n'a jamais eu le droit à des mots doux dans l'oreille, à un compliment ici et là, si ses géniteurs sont pas morts, il n'empêche que le vide causé suite à un drame est à peu près le même. Dragée continue de le zieuter bizarrement, est-ce qu'il aurait quelque chose entre les quenottes ? Il doute tellement que sa langue passe sur ses dents pour vérifier qu'un morceau de bonbon ne s'est pas coincé, lui donnant un air forcément peu crédible. Pas du tout, c'est lisse tout plein. Puis il comprend mieux quand elle se pince la lèvre inférieure, et que ses iris se mettent à briller d'une tristesse certaine. « Tu diras à ton maitre que je le remercie, et lui demande pardon de ne pas lui écrire en retour mes sentiments sincères, ma peine est encore trop grande pour que je mette des mots dessus. » De surcroît, elle partage la sienne avec l'enfant aux cheveux sombres. Elle s'éloigne un peu, ne se tait pas pour autant et peut-être pour la politesse lui pose une question. « Comment tu t'appelles ? » Tête penchée sur le côté droit, à l'instar d'un chiot qui ne comprend pas un mot de ce que lui dit son maître, ses mimines se glissent dans son dos, et c'est en les joignant qu'il se rapproche de la donzelle au coeur ravagé. « Poucet, Poucet Cailloublanc pour vous servir. » Avec un sourire attendri sur le visage, la curiosité prend le dessus sur lui. Ou peut-être est-ce cette sensation de proximité avec elle qui lui permet de dépasser les limites convenues ? « Au risque de paraître désobligeant, et si ceci est le cas je m'en excuse et je partirais sans rien dire de plus... quel âge avez-vous Duchesse ? » Bafouillement minable, bon, ce n'est pas encore joué, il ne peut clairement pas affirmer qu'il est un proche de cet être mystique. Elle s'arrête pas pour autant son interlocutrice, bien au contraire, elle fait même un geste de main discret pour demander à ses gardes d'ouvrir une immense porte - similaire aux autres. Il peut voir à travers les flocons qui tombent, un jardin s'étalant sur bien des mètres, véritablement soufflé par ce spectacle, les paroles de la fillette ont du mal à se frayer un chemin dans ses oreilles. « Poucet.. c'est très étrange comme nom, ça me fait penser à un petit pouce. » Elle n'est pas la première à faire la remarque. Au moins ceci lui redonne un minimum de joie, ses dents blanches font rayonner sa tête ronde - Poucet il s'dit maintenant que s'il est pas doué pour les formalités, il peut être plutôt utile pour éclairer ce qui n'est plus. Vêtue d'un manteau de fourrure beige, l'extérieur lui tend les bras, et elle rajoute tout en pénétrant sur le balcon. « Viens avec moi, on sera plus tranquilles ici. J'ai dix ans, et toi ? Tu m'as l'air bien jeune pour être un messager, c'est une occupation dangereuse. » Ce n'est pas pire que de tomber face à un ogre, de loin Poucet préfère voyager plutôt que de combattre des personnages qui dépassent tout entendement. Claquant un peu des dents sous le froid qui revient assaillir son corps maigrelet, ses doigts se frottent les uns aux autres jusqu'à ce qu'il les glisse non loin de ses lèvres pour souffler dessus. « Hm oui, père m'a dit qu'à ma naissance je n'étais pas plus grand qu'un pouce, ce qui explique que - enfin. » Suivi d'un raclement de gorge, si son attention se pose longuement sur le paysage de rêve qui lui est offert, assez rapidement sa bouille se tourne vers celle de la demandeuse. « Sept ans. » Fièrement ou presque, c'est avec une expression étonnée qu'il se coupe et retravaille ses termes. « Mais bientôt huit, dans quelques jours ! » Comme toujours, on ne fêtera pas ce jour parce qu'il en vaut pas la peine le nain cadet. Personne ne se souviendra de ce jour si particulier parce qu'après tout, s'il est possible de ne pas se souvenir qu'il était présent, pourquoi s'embêter sur un chiffre insignifiant ? Il se le souhaite à lui tout seul, par l'esprit en zieutant sa bonne étoile quand il fait nuit. D'un rien il s'accommode cet enfant, jusqu'au jour où il recrachera tout son dégoût à la figure de sa famille. « Je trouve qu'au contraire cette occupation est apaisante, je vois beaucoup de paysages, je rencontre beaucoup de personnes étonnantes, y compris vous. » Dragée glousse si joliment que ça le pousse à le faire à son tour, elle se rapproche de lui dans toute sa candeur. « Ce doit être merveilleux en effet.. Il n'est jamais trop tôt pour profiter de ce que le monde offre. » Finalement, ses mains glaciales finissent dans celle de la fortunée, et d'un coup, sans prévenir, elle noue un contact léger, soufflant dessus comme Poucet l'avait fait il y a quelques minutes. Sauf qu'elle, c'est bien plus beau, une loupiote orange s'en émane. Lui qui n'a pas l'habitude de voir ça en rate un battement de coeur. Elle est vraiment magique. « Tu es peut-être petit, mais tu dois probablement en savoir plus sur le monde que beaucoup de gens. Dis-moi.. sais-tu ce qu'est une fée ? » Il a beau être un bambin, il commence à percevoir le sens de la vie, y compris celui de la mort, alors qu'un personnage ayant même pas atteint la dizaine ne devrait pas le savoir. Son existence à lui devrait être du levé au coucher, du matin au soir, en se demandant avant de s'endormir ce qu'il fera le lendemain. Le messager ne se donne plus d'espoirs, il en garde certes un peu, toutefois ils sont rien que pour lui. « Pas grand-chose je dois l'avouer, j'ai vu bien des montagnes, cependant pour ce qui est des êtres qui peuplent Fort Fort Lointain... » Grimace communicative, il continue. « Mais, ça ne change rien, pas vrai ? Vous aussi vous êtes capable des sentiments similaires à ce que nous sommes. Et... » Pour de bon il soupire, et sans même laisser le temps à Dragée de se rendre compte de la situation, son corps se retrouve collé au sien dans une accolade aussi douloureuse que salvatrice. Ce qu'il peut détailler l'impressionne, les ailes de l'âme en peine deviennent d'un bleu si puissant que Poucet se doute de l'émotion qui lui traverse la peau. Il en a déjà entendu parler, de cette particularité qu'ont les fées à pouvoir changer la couleur de leurs ailes selon ce qu'elles ressentent. C'est charmant, bien que révélateur d'une agonie que toute petite demoiselle se doit d'éprouver au moment d'une perte d'un être cher. « Oui... » Il n'y a rien à ajouter de plus. Sa tête s’enfouit dans le cou du plus jeune qui resserre son étreinte autour de son squelette en cristal. Pinçant sa lèvre inférieure, il peste contre cette contrée qui fait gercer sa bouche et par extension souffrir sa sale manie de se dévorer en solitaire. Caressant son dos de manière régulière, son inspiration se fait longue - comme s'il cherchait à se donner le soutien ultime. « Ce n'est pas grand-chose, mais si je peux vous offrir un peu de réconfort, c'est la moindre de choses. Votre situation ne doit pas être .. très facile, perdre ses parents n'est jamais bien amusant, surtout quand ceux-ci sont aimants et vous êtes .. si jeune. » Au moins c'est dit, il ne va pas pouvoir lui mentir en lui affirmant qu'elle est assez grande pour subir autant de changement. Il jurerait voir sa nuque se lever puis se baisser, à ne pas en douter ce sont des perles de rosée qui coulent sur ses joues lisses. « Merci.. un tel réconfort, c'est vraiment agréable. Cela faisait longtemps qu'on ne m'avait pas traitée comme ça. C'est fatiguant d'être duchesse, parce que les grandes personnes n'osent pas me toucher, comme s'ils avaient peur de me casser... » C'est une poupée plus résistante qu'il n'y paraît, et de cela, Poucet en a la preuve. Elle se recule, sans pour autant sortir de ses bras, tout en reniflant et en plongeant ses yeux dans les siens, c'est une dernière chose qu'elle lui demande. « Mais Poucet, j'aimerais que tu m'appelles Dragée. Après tout on a pas une si grande différence d'âge toi et moi. » Après tout ils sont faits de la même matière que celle des rêves.


Barthélemy Lacoulée a toujours été un mystère.
Il a comme ce truc dans le coeur de pourri qui rend fade tout ce qu'il touche. Il a comme cette peine immense qui englobe quiconque lui parle. De son histoire, Poucet il en sait que très peu, de ce qu'il est, il n'en connaît que les faits. Que cet homme aux yeux profonds a provoqué la mort de plusieurs enfants, les noyant jusqu'à ce que plus aucune bulle ne sorte du lac. Et tout ceci grâce à une flûte enchantée qu'il a depuis maintes années. Lacoulée, il n'en connaît pas grand-chose de lui, si ce n'est qu'il est souvent au château en compagnie de Dragée, s'attardant parfois dans la salle du trône avec marraine la bonne fée. Oui, Barthélemy Lacoulée a toujours été un mystère, surtout pour le maître d'armes qui dans sa plus grande froideur, ne peut s'empêcher d'être troublé par la manière dont il se comporte. Blanc comme une lune pleine, les prunelles aussi bleues qu'une mer calme et des cheveux aussi noirs que des ténèbres, il est ce mal constant mélangé à sa propre torture. Le flûtiste est plus qu'une étrangeté à bien des égards, il représente aussi l'effroi, le cauchemar dans toute sa splendeur parce qu'il ne se cache pas, ne se jette plus derrière un arbre, faisant semblant qu'il n'est pas celui qui a causé la perte des pauvres marmots. Poucet, il s'en méfie, il reste de son côté, se veut aussi indifférent que possible, sauf quand il le regarde de cette manière. La façon qu'il a de plonger ses iris dans les siens n'est pas anodine, y'a cette gêne, cette dose dérangée qui le pousse à déglutir, perdant à peine ses moyens. Parce qu'il le voit, là-dedans, y'a encore une flamme qui brille pour un prénom qu'il ne connaît pas. Là, y'a pas un Barthélemy complètement inerte, y'a de la vie au fond de ce squelette qui se fait balancer d'une extrémité à une autre. Un coeur qui bat, des poumons qui se gonflent, des viscères qui se tordent, des larmes qui perlent, vraisemblablement il est tout ce qu'il y a de plus humain. Si seulement sa haine n'était pas aussi communicative, peut-être pourrait-il l'apprécier à sa juste valeur. Cependant, il reste sans avis, s'en éloigne tant qu'il le peut encore pour mieux le retrouver là où il ne pensait jamais le croiser. Et il le regarde toujours de cette manière. Dévalant à vive allure les escaliers après une entrevue avec sa jolie fée sucrée, c'est sans surprise qu'il le trouve à l'autre bout du couloir, marchant avec une certaine grâce, la tête bien levée et l'attention rivée sur l'horizon. Ils ne disent rien, se frôlent à peine, puis Barthélemy il murmure tout en s'arrêtant face à lui. « Ses yeux... » Sur l'instant, il pige pas tout Poucet, fronce les sourcils, garde une main posée sur le manche d'Aquilon, son épée de prédilection. Toujours cette façon, cette manière qui lui fait froid dans le dos. « Pardon ? » Tristesse, désolation, l'âme du musicien doit être semblable à un champ de bataille après la fameuse tragédie. Grisâtre, avec quelques touches colorées ici et là, semblable à des nuances rouges, des corps qui se flétrissent, la fumée qui grimpe dans les narines et un ciel présageant un orage. C'est la même chose qu'il peut constater, ni mort, ni vivant, Barthélemy est dans cet entre-deux qui fait naître la pitié dans les sentiments de quiconque. « Tu as les mêmes. » Encore plus perdu qu'à la base, il peut entendre le tintement de ses bottes cirées claquer contre le marbre, se répercutant jusqu'à ce qu'il se trouve au fond de ce passage sans fin. Poucet reste planté là, hésitant à jeter une dernière oeillade à ce type cassé à souhait, ce qu'il fait la minute d'après. C'est face au vide qu'il se trouve, plus de joueur de Hamelin, encore moins cet être autant étrange que fascinant. Barthélemy il est plus qu'une coquille qui vacille, une parole cristalline qui s'efface dans les airs, un monstre qui se donne des airs de prince. Et de ce que Poucet en garde c'est toujours ça, cette façon, cette manière. Comme si durant un instant, l'éphèbe aux yeux charbons lui avait rendu son existence.


Le marteau tape contre la lame, le crépitement des flammes fait office d'un air qui ne s'oublie pas et dans la rue, les passants toussent un peu en passant à côté de cette forgerie qui ne contient que deux employés. Un homme bourru, le ventre plein et le crâne aussi lisse qu'une porte bien travaillée, il dirige tout en ces yeux, Poucet il se souvient pas tellement de son prénom. Dalimor ? Dmitrei ? Ce qu'il sait c'est que ça commence par un D et que quand il gueule, c'est jamais bien longtemps. Il a un bon fond. Celui qu'il dirige de la chance d'avoir un si bon professeur en la matière. D'ailleurs, le voilà debout planté fièrement dans les pavés qui décorent cette pièce à ciel ouvert. Chemise enlevée pour offrir le plus simple appareil au haut de son corps, quelques gouttes de sueur tombent avec nonchalance de ses bouclettes rousses et il frappe. Une fois puis deux, puis trois jusqu'à ce que le son devienne de plus en plus insupportable. Celui qui offre ce brouhaha intempestif, il le connaît. Il a grandi depuis tout ce temps, il a pas vraiment changé si ce n'est le fait qu'on puisse le dire homme à la place de gringalet, de la barbe a poussé sur son menton, sa dégaine ridiculement maigre a laissé place à des muscles qui ne laissent pas les donzelles qui se baladent totalement indifférentes. A le voir, le dernier Cailloublanc se demande s'ils sont vraiment frères. Dans la famille, c'est monnaie courante d'avoir des yeux aussi clairs qu'une prairie n'ayant pas été encore souillée par la guerre. Pourtant, Poucet il a les yeux noirs. C'est aussi bien connu que chez eux on se vante d'une tignasse brune clairsemée de teintes orangées. Toutefois, Poucet il a les cheveux réglisses. Ils ont rien. Si ce n'est le même coeur qui bat dans un rythme similaire, à l'unisson, ça se dégomme au même instant, ça crie pour une blessure en commun. Son frère, le seul qui a bien voulu le revoir, même le suivre à la capitale. Tout juste un an après il est tombé sur lui en se rendant à un cours, l'un de ses premiers à vrai dire. Sa bouille maline, ses iris pétillants, il avait pu les reconnaître entre mille, il lui avait rien adressé de plus si ce n'est un mouvement de main timide. Et il lui avait demandé pourquoi. Elis lui avait jamais répondu, ou du moins à chaque fois il trouvait une raison particulière d'éviter le sujet. Les voilà maintenant qui se tolèrent, se cherchent et se perdent progressivement. Poucet il voulait pas être ici à l'origine, à la réalité, c'est son aîné qui lui a demandé de le retrouver devant l'établissement à seize heures. Il est seize heures moins deux. Passant la dos de sa main droite sur son front, le bellâtre crevant de chaud à quelques mètres de lui se redresse et se voit sublimé par un sourire sincère. « Tu voulais me voir, et bien me voilà. Je n'ai pas beaucoup de temps, alors si tu pouvais faire rapidement mon frère, tu m'aiderais beaucoup. » Poucet il a changé sans le voir. Poucet il est devenu ce qu'on appelle plus communément une armoire à glace, le genre de type qui se renferme, qu'arrive plus ouvrir à son coeur autrui parce qu'il a trop saigné et qu'il sature de cette situation. Il y peut rien. Il a pas choisi d'être ainsi, c'est le destin qu'a voulu faire de lui une marionnette vide, c'est son passé qui lui a toqué à la porte et lui rappelle chaque matin qu'il a tué sept petites filles. Sept vies contre sept autres, c'était le marché qu'il avait fait avec dame la Mort et le père l'ogre sans le savoir. Poucet il peut plus sourire comme il le voulait jadis, il a du mal, ça lui déforme un peu le visage, il sent plus les sensations de la même manière, les mots eux aussi sont jamais là pour faire joli. Dire je t'aime c'est pas possible, c'est même au-dessus de ses forces - peu importe s'il se trouve devant son frère ou non. « Ne t'inquiète pas, ça ne sera pas long ! Approche, et attention à ce qui traîne au sol, ce serait bête que tu te blesses. » Elis reste Elis, ça au moins c'est un fait que le cadet ne pourra jamais lui reprocher. Y'a des personnes qui peuvent pas changer malgré le temps, ce n'est pas pour son déplaisir bien au contraire. Se glissant un peu dans l'antre du dragon, ses bottes font attention à ne pas se prendre dans le bordel ambiant ou pire, dans le chien beige qui traîne toujours pas loin de son maître - en l'occurrence Cailloublanc premier du nom. Il le connaît, il est pas comme Aldred, son bestiau à lui, non il est plutôt du genre hyperactif complètement barré à sauter partout, bien que les deux animaux soient frères, des tas de choses les séparent, jusqu'à leurs pelages. L'un blanc comme neige appartenant à Poucet, l'autre cramoisi ayant posé son dévolu sur Elis. Des frères toujours, et une paire, jamais plus. Il décide de s'enfoncer dans les profondeurs de sa place attitrée, le plus jeune attendant sagement les mains jointes tout en s'amusant à analyser à nouveau les décorations. C'est pas grand-chose, néanmoins ça occupe et surtout il arrive à redécouvrir la forge à chaque fois. C'est unique, le jour précédent n'est pas le même que celui d'aujourd'hui, y compris les odeurs qui mélangent l'argent avec parfois de l'or a déjà dit le forgeron, quand y'a un grand homme qui a besoin d'être clinquant pendant une bataille. « Une surprise ! » On retourne plus de dix ans en arrière, paf, d'un coup. Le revoilà tout fier avec un truc entre les mains, la forme n'est pas bien discrète et surtout l'emballage laisse à désirer, heureusement qu'il est ficelé grâce à une corde filochée. Fronçant les sourcils, le maître d'armes l'a entre les mains sans savoir comment, à en juger par les talents de l'homme auburn, c'est sans aucun doute une lame - de là à dire si c'est un sabre ou une épée, il n'est pas encore assez doué pour le savoir. Pinçant par habitude sa lèvre inférieure, son regard est plus que sceptique, un rire sec même lui échappe, totalement incontrôlé pendant que son interlocuteur lui croise ses bras sur son torse, trépignant d'impatience de voir sa réaction. « Vraiment Elis ? Nous ne sommes plus des enfants, tu n'avais pas à te battre avec du papier pour un tel résultat. » « C'était pour la forme, mais bon. » Ce qu'il avouera jamais, c'est que son pauvre coeur de pierre commence à fondre au fur et à mesure que le rideau tombe. Une épée se retrouve rapidement entre ses mains, en argent sans en douter, brillant de mille feux sous le soleil passant à travers les nuages gris et les gravures sont d'une finesse qu'il reste silencieux après une telle découverte. Un travail autant artistique que brutal, qui a affirmé que la guerre n'est que pour les décérébrés ? Dans les faits les plus simples, on peut trouver la beauté, dans ce qui ne correspond pas aux carcans, il est possible de tout voir, et y compris d'être émerveillé. « Oh, le travail est plus que respectable, qui plus est les gravures sont .. sublimes. » Une main passée sur le manche de l'arme pour vérifier son poids, en plus de ceci elle n'est ni trop lourde, ni trop légère. Il n'ose imaginer les heures que son frère a pu passer dessus, les soirées écoulées pour faire naître sur le visage du cadet, un semblant de sourire et une agréable chaleur à mi-chemin entre son estomac et ses poumons, c'est pas qu'il étouffe, c'est pas qu'il manque d'air, c'est bien plus beau que ça. « Est-ce pour ? ... » Moi ? Qu'il demande du regard, à peu près semblable à un chiot ayant perdu sa mère. Il se retrouve penaud, encore plus ridicule qu'il ne l'est déjà. Tout l'amour fraternel qu'il lui porte, il peut le voir à travers cet objet qui ne vaut rien pour d'autres - à part une richesse incroyable grâce au matériel utilisé pour la confection -, ça le touche, ça le tanne et ça l'achève dans tout son corps, ça dégouline de bonne volonté, d'un manque clair de démonstration pour lui. Néanmoins, c'est dans son esprit qu'il lui hurle à quel point il peut l'aimer en retour tout en ayant cette part de doute qui se démène à lui pourrir son optimisme. Haussement d'épaules humble d'Elis qui s'avère être le plus adorable niais de toute l'histoire de Fort Fort Lointain, avec sa mine plus que satisfaite - s'il pouvait sauter de joie, il le ferait sans aucun doute. « Oui, pour qui veux-tu que ce soit d'autre ? » Poucet il a pas l'habitude des attentions qui font du bien là où on souffre. Poucet il galère avec l'amour parce que c'est pas si abstrait, c'est juste qu'il veut pas le donner. Poucet il est juste en mal de tout, pas même d'une relation de couple non, juste d'une famille qui lui manque et que son grand frère incarne à la perfection. Il est tout ce qu'il lui reste, y compris un espoir éteint le jour de leur abandon. Intérieurement il s'excuse, s'en veut de pas pouvoir être aussi excité comme le font les damoiselles en détresse lorsqu'elles se font sauver. « Je n'en sais rien, ce n'est pas comme si j'en étais digne, enfin .. Je crois. » Un héros de guerre en ferait meilleur usage, le maître d'armes lui il a jamais touché au champ de bataille le vrai, certes il a sauvé sa fratrie d'une mort certaine, néanmoins il n'en a jamais tiré les honneurs - parce qu'il n'y en a pas à sacrifier des innocentes par égoïsme. Le voilà qu'il se surprend à faire des gestes avec la lame, la faisant fendre l'air, si légère qu'elle pourrait à peine se faire percevoir durant un combat. Elle devra avoir un nom mettant en valeur ses qualités, non pas ses défauts que Cailloublanc dernier du nom considère comme inexistants. « Oh, tais-toi donc, gamin ingrat. C'est juste un cadeau, une simple épée assez aiguisée pour te servir, puisqu'à ce que j'ai pu voir, tu te débrouilles plutôt bien avec une arme dans les mains. » Elis se cache dans l'ombre quand il voit son cadet à l'oeil. Faut dire qu'il a jamais eu la patience de chercher une quelconque tête rousse dans les gradins ou même non loin de la porte principale du château - lieu où il entraîne le plus clair du temps des tas d'apprentis qui se buttent à croire qu'ils sont bons -, pourtant il est là, à la regarder avec une certaine admiration mélangeant la nostalgie avec brio, si bien que généralement, il voit dans le regard de cette tête en plus une émotion de peine constante. L'ancien Poucet doit lui manquer, le mouflet aux joues à pincer et au rire communicatif, celui avec qui il passait un temps fou devant le lac non loin de leur petite chaumière. Cependant, il est pas complètement décédé, il reste une partie qui n'arrive pas à se frayer un chemin, à casser ce mur de glace qu'il s'offre pour se protéger d'autrui. L'enfer c'est les autres. « Une simple épée ? Ce serait insulter les heures que tu as dû passer dessus. » Claquement sec, le bruissement de ses pas annonce qu'il se rapproche du forgeron crasseux. « Même si je ne pense être la fine lame parfaite pour tenir une telle épée je.. » Te dois beaucoup. Un blocage peut faire effet sous bien des formes, lui c'est la barrière des mots qui l'empêche de lui dire ce qu'il a sur le coeur. Elis doit le voir, il a pas vraiment le choix, il doit le connaître un minimum sous peine de songer un jour au fait que Poucet n'en a rien à faire de lui, pas plus que d'un buisson. Alors que c'est faux, il fait que se protéger, même de la seule personne qui peut le comprendre à la perfection. « Merci. » Signe de main de l'autre pour qu'il se taise, à son tour il va chercher de quoi se battre avec une fierté qui n'appartient qu'à lui. « Essaie-la, au lieu de dire des inepties ! » Des iris bavards plus que de raison, avec plaisir mon frère qu'il fait passer d'un être à un autre. Et c'est dans la même crainte qu'ils combattent leurs bêtes noires, ensemble jusqu'à ce que leur chute trouve un sol plat où ils pourront s'écraser sans regrets. Dis-moi Elis, pourquoi tu restes et moi pas ? Pourquoi tu t'évertues à trop me donner alors que je n'ai jamais pu faire l'inverse ? Pourquoi tu souffres à cause de moi ? Hein ? Dis-moi Elis pourquoi j'ai peur ? Dis-moi que la vie c'est pas ça, dis-moi que ça vaut mieux qu'une tâche nacarat. Ne me laisse pas, j'ai déjà le coeur au bord des lèvres me rappelant que je n'y arriverais pas sans toi.

⊱ far far away ⊰


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FORT FORT LOINTAIN

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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMar 7 Oct - 20:04

RE-BIENVENUE ! :uni2: :uni3: :mex:
OMAGAAAAAAAD :fire: :red: le beau, le sublime, celui qui ne sait rien Jon... euh... KIIIIIIIT :kya: Je fangirlise, pardon :own:
En plus le petit poucet quoi, excellent choix de conte ! :v:
J'ai vraiment hâte de voir ce que tu vas faire de ce personnage, alors bon courage pour ta fiche !  

On pourra avoir un lien pitêtre :frfr:

EDIT : BANDE DE VILAINS, POUR UNE FOIS JE SUIS SUPER GENTILLE JE VIENS DIRE BIENVENUE EN PREMIER (bon d'accord, c'est Kit alors j'ai foncé :siffly: ) ET JE ME FAIS AVOIR EN BEAUTE ! :tombe: *s'en va bouder dans son coin :boude: *
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FORT FORT LOINTAIN

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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMar 7 Oct - 20:08

CA Y EST. Par contre Kit j'le beyze. Cordialement.
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FORT FORT LOINTAIN

Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
⊱ schillings : 851

⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMar 7 Oct - 20:20

j't'aime pas. :fuck: file-oim ton chien. :uou:
(bon ok, un peu, mais ça compte pas.)
(bon ok jte fais des bébés un peu mais c'tout :uou:)
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMar 7 Oct - 20:38

ANNA MA DOUCE REVIENS. JE T'AIME. :*-*: :aw: En plus je suis trop contente que l'association plaise uesh, ON AURA UN LIEN C'EST TOI QU'A DIT. :shrek: :love: :frfr: :potté: :own: Ulrich je le veux, c'est quand tu veux raouwr. :ew: ET SHEHE NAON T'AURAS PAS ALDRED. TU PEUX RÊVER. :fuck: :bwag: Merci en tout cas les gueux. :sm: :string:
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMar 7 Oct - 20:53

BAH MOI JE NE T'AIME PLUS, VOUS ZÊTES TOUS TROP VILAINS ICI :boude:
sauf Belle, Belle elle est gentille et elle sent bon :bril:

VOUS VERREZ QUAND J'AURAI UN DC MOUHAHAHA ! :ivil:
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMar 7 Oct - 21:11

Tant pis alors, tu pourras pas profiter de mon corps. :hmph:
OUI. OUI. OUI. Je boude aussi si c'est comme ça, woh. :boude: :siffly:
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMar 7 Oct - 21:49

J'pourrais profiter de ton corps moua ? :hm:

Re (Re) bienvenue sinon !!! ☾ welcome to your life, there's no turning back. 2300028946
J'TE BAYSE ENCORE PLUS VIOLEMMENT DU COUP :fire:
Et fais pas l'malin hein ! :boude:
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMar 7 Oct - 21:50

:fuck:
Cordialement.
:laugh:
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMar 7 Oct - 22:52

Avec plaisir mon Tiboubou, j'suis marqué au fer maintenant. :chica: :laugh: ET RAWOUR J'ESPERE BIEN QUE CE SERA VIOLENT WOH. :huhu: :ew: Merci chouchou. ☾ welcome to your life, there's no turning back. 2832667894 ET BELLE TOI. PROUT. :rainbow: :ivil:
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Gretel Denougatine
J'L'AI BOUFFE TA MAISON EN PAIN D'EPICE

Gretel Denougatine

☾ welcome to your life, there's no turning back. Tumblr_m0bl3amXfb1r5tdn1

⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
⊱ arrivé(e) le : 24/09/2014
⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
⊱ allégeance : Elle pose son cul où elle veut, même sur le trône je m'en fiche

☾ welcome to your life, there's no turning back. 51164-Christmas-Colored-Lights



☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMer 8 Oct - 16:58

KIT. HARRINGTON. JE LE VEUX. DANS MON LIT. NOW.

Mais toi je t'aime pas.

Alors bonne chance pour ta fiche Porcinet ! :was:
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMer 8 Oct - 18:41

*matte l'avatar* tu t'es endormi sur un bas résilles ou quoi ? t'as plein de traces partout ? haaaaaaaa nan c'est fait exprès ! (c'est joli hein)

Rebienvenue alors si j'ai bien compris :red:
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMer 8 Oct - 18:45

VA TE FAIRE VOIR CORDIALEMENT MA GRETEL. :guh: Et d'toute façon j'irais jamais dans ton lit, j'veux pas me choper le sida. :laugh: :uou: MERCI QUAND MÊME. :nyan: :coeur: ET NERISSA va savoir, j'me suis p'tête endormi sur tes bas. ☾ welcome to your life, there's no turning back. 2832667894 Merci en tout cas. :3: :bwag: :hanw:
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMer 8 Oct - 18:47

TOI.

☾ welcome to your life, there's no turning back. Tumblr_mpoow0IEM71qkq4j4o1_500
☾ welcome to your life, there's no turning back. Tumblr_inline_mjh4ubqlub1qz4rgp

(OUI JE T'AI DIT QUE JE TE FERAIS UN COUCOU AVEC DES GIFS MAIS J'AI PAS PRECISE LESQUELS :laugh:)
(parce qu'en fait t'es le diable :ivil:)
(mais je t'aime quand même, toi et ton bouclé)
(pis hein

☾ welcome to your life, there's no turning back. Tumblr_n67bt6QSJv1qiezjwo2_500
☾ welcome to your life, there's no turning back. Tumblr_n67bt6QSJv1qiezjwo1_500

:rainbow:
... :fuck:)
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMer 8 Oct - 18:51

OH BORDEL JE VOULAIS DES EFFUSIONS DE LOVE MOI. :*-*: :cry: :kyu: VAZY MON COEUR IL SAIGNE LA, j'vais encore plus bouder le bro si tu continues. :uou: Arrow WELL THNX QUAND MÊME MA DOUCE, J'TE JURE QUE TU VAS ROYALEMENT EN BAVER AGAIN. :aw: :perv:
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMer 8 Oct - 20:31

☾ welcome to your life, there's no turning back. Tumblr_maofsmojLl1r2xmpk

:laugh:
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMer 8 Oct - 20:37

☾ welcome to your life, there's no turning back. Giphy

:*-*: ☾ welcome to your life, there's no turning back. 2832667894 :laugh:
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyMer 8 Oct - 20:53

☾ welcome to your life, there's no turning back. Tumblr_inline_mikufyFLa71qz4rgp
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyJeu 9 Oct - 9:04

:mdl: :mdl:
Je t'aime. :coeur: ☾ welcome to your life, there's no turning back. 2832667894
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptySam 11 Oct - 23:30

    Rebienvenue :perv:
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☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyDim 12 Oct - 15:40

Merci. :v:
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Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

☾ welcome to your life, there's no turning back. 289254tumblrniuza7qYnz1qiyullo4250

⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
⊱ schillings : 851

⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

☾ welcome to your life, there's no turning back. Tumblr_npxrx5TOZ51s9wolfo1_250



☾ welcome to your life, there's no turning back. EmptyDim 19 Oct - 16:21




fécilitations
t'as poussé ton premier greuuuh !

BRAVO A TOI PETIT OGRE, TU REJOINS LES

i'm a believer

Je te hais du plus profond de mon âme, mon coeur est en miettes, tu es un monstre, mais jotem. :*-*: ta fiche est parfaite mais tu le sais déjà, j'suis amoureuse de poucet de fou, et puis me tarde qu'y ait un bal, moi j'te l'dis. ☾ welcome to your life, there's no turning back. 2832667894



BRAVISSIMO, tu as passé la première étape du beau monde de Fort Fort Lointain. Tu croyais que ça allait s'arrêter là hein ? Et ben tu rêves, une fois n'est pas coutume de te faire subir les pires tortures, je vais te rassurer en t'affirmant que cette fois-ci ce sera différent, une partie de plaisir même après la longue écriture de ton histoire.  :ivil: Déjà, tu vas me recenser ta belle tronche et ton petit conte, si conte il y a btw. Ensuite, tu vas pouvoir te glisser dans la partie administrative de ton damoiseau/damoiselle/travelo qui s'passe da ! Et hm, que je réfléchisse. AH OUI, te lier avec les autres ça peut être pas mal je pense, surtout si ton voisin s'avère être un âne qui parle.  :noes: Du reste, techniquement tu devrais plus trop te prendre la tête, pas besoin de te lier le lieu des scénarios et tout l'toutim, c'est pas sorcier.  :shrek:

SUR CE. Le staff de FFL te souhaite un très bon amusement dans le royaume, de t'éclater bien comme il faut et de respecter autrui même si c'est un ogre.  :nyan:  :rainbow:  :mex:

⊱ far far away ⊰

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