AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORT FORT LOINTAIN A FERME SES PORTES.
Le Deal du moment : -26%
Bosch BBS8214 Aspirateur Balai Multifonction sans fil ...
Voir le deal
249.99 €

⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça


FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça EmptyJeu 25 Sep - 22:04



Gretel & Potté

La capitale. Potté ne l’avait pas vue depuis des jours, des semaines même. Le voyage à Saay s’était avéré plus long que prévu, à cause d’un ridicule malentendu qui avait bien failli couter la tête du mercenaire. Tout était parti d’un marchandage, et tout avait fini dans une cellule, en tête à tête avec le valeureux Septmers. Une mésaventure qu’il préférait taire, plutôt que d’ébruiter. Car si par malheur, quelqu’un de malintentionné l’entendait, Potté ne poserait même pas un orteil au port qu’il se ferait enchaîner dans la tour d’argent. Et ce n’était vraiment pas ce qu’il avait prévu pour son retour. Puis, il avait plus important à faire que de ressasser ce fâcheux incident, et la dignité que ça lui avait coûté. La première chose qu’il voulait faire en arrivant au royaume, c’était aller la voir, elle. Potté prit délicatement la fiole de charnel entre ses doigts, faisant tournoyer la chaîne autour de sa nuque, se rassurant un bref instant qu’elle était toujours là, bien pendue à son cou. C’en était presque grisant, la manière à laquelle il était passé de la haine envers le besoin, pour cette potion. Fut un temps, il l’a quittait le plus souvent possible, lorsqu’il était seul, éloigné de tout regard, rien que pour se retrouver avec lui-même, pour ne pas perdre une seule once, un seul poil de son identité. Jusqu’à ce jour, il n’avait jamais rien regretté, pas même les rires de ceux qui avaient osé douter du chat potté. Mais tout devenait différent, maintenant. Il y avait eu des rencontres, des liens forts tissés. Brodés de sentiments, aussi faciles à nouer qu’à brûler. Des échafaudages de cordes auxquelles Potté se raccrochait, pour ne plus être seul, livré à lui-même, abandonné à son passé. Les temps avaient changés.

Le mercenaire posa pied à terre, saluant d’un vif geste de main les marins et leur capitaine. Déjà dos à eux, il ne les regardait plus, s’éloignant d’un pas lourd et traînant. Rongé par la fatigue et d’autres sentiments hasardeux entremêlés, il regardait les pavés du port se dérober sous ses bottes, lançant parfois sa bourse dans les airs pour mieux la rattraper et jongler avec. Il marcha ainsi une bonne heure, sans même faire attention à la direction qu’il prenait. Il savait où il allait, d’instinct, il savait où elle était, ce qu’elle faisait et à quoi elle pensait. Gretel. La douce et impétueuse Gretel. Sûrement en train de ruminer contre le monde entier en lançant ses flèches dans le ciel, à travers le bois ou même sous l’eau de la rivière. Potté se doutait qu’elle serait furieuse contre lui, et surtout contre Hansel, de l’avoir tous deux abandonnée des jours entiers, privée de ses hommes. Slalomant entre les troncs de la forêt, il entendait déjà le fracas des tiges pointues claquer dans l’air. Les flèches que la jeune femme tirait, il était prêt à parier qu’elles lui étaient dédiées. Il releva la tête, ses pupilles habitées par le vide, pour se cacher entre deux fourrais de plantes. Une vue imprenable sur le grand chêne et surtout, sur la demoiselle. Le mercenaire ne se lassait pas de se cacher pour l’espionner lorsqu’elle était ainsi, lorsqu’elle était elle-même, chasseuse. Il n’en voyait plus le temps passer. Il l’observait, discret, silencieux comme un chat. Analysant chacun de ses mouvements, souriant parfois aux erreurs qu’elle commettait. Mais il n’y avait vraiment rien qu’il admirait plus que sa détermination. Gretel, lorsqu’elle était sous ce gros chêne, il le voyait, elle oubliait tout le reste. Les joues rosies par le vent et l’épuisement, le souffle houleux. Mais les rétines, animées d’un déchaînement, d’une ébullition d’adrénaline, stimulées par le chaos, et l’abîme. « Qui es-là ? » Potté fut prit d’un sursaut. Il s’était attardé dans ses rêveries et en avait oublié de se modérer. Sa botte avait heurté un bout de bois qui s’était fendu en deux sous son poids, craquant dans l’air comme un bruit inopiné qui avait alerté Gretel. Son arc visait désormais le tas de feuilles derrière lequel le mercenaire se cachait. Quant à son regard, il était plus vibrant que jamais. Le sourire malicieux de Potté s’élargit pour laisser entrevoir ses canines aiguisées. C’était ce qu’il aimait chez elle, son effronterie. Pourtant elle était sûre d’elle, plus sûre qu’elle ne l’avait jamais été derrière son comptoir de friandises. Il était temps qu’elle le reconnaisse. Le mercenaire se dégagea lentement de sa planque, le sourire toujours planté sur son visage. Les mains en l’air, les bras levés vers le ciel, il s’avança assez d’elle pour que la pénombre des arbres découvre son visage amusé. Un clin d’oeil innocent, bien que légèrement narquois. Potté s’avança encore, les bras désormais le long de son corps, et caressa de deux doigts le coin de sa moustache. « Je t’ai manqué ? »
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Gretel Denougatine
J'L'AI BOUFFE TA MAISON EN PAIN D'EPICE

Gretel Denougatine

⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça Tumblr_m0bl3amXfb1r5tdn1

⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
⊱ arrivé(e) le : 24/09/2014
⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
⊱ allégeance : Elle pose son cul où elle veut, même sur le trône je m'en fiche

⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça 51164-Christmas-Colored-Lights



⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça EmptyVen 26 Sep - 23:16



Potté & Gretel
un réconfort dans les bois


Je n'imaginais pas cela aussi difficile.
Qu'est ce que j'imaginais ? Bien sûr que ça ne pouvait pas être autrement. Je savais qu'il allait partir, qu'il allait suivre ses idéaux, son désir de vengeance. J'ai eu la mienne, mais pour le protéger, je ne lui ai jamais permis d'avoir la sienne. Il faut bien qu'il exorcise ses démons. J'espérais simplement que cela aurait été... plus tardif ? Moins dangereux ? Moi-même je ne sais plus en quoi je crois. Ni ce que j'espère.

Si, je sais ce que j'espère. J'espère qu'il reviendra. Qu'il reviendra vite. Et vivant.
Je le maudis. Je le maudis à chaque seconde de chaque minute de chaque fioutu jour passé sans lui. Ce marin de pacotille et son rafiot miteux. Je ne lui souhaite rien de bon. Je le saignerai de mes propres mains s'il était devant moi. Je ne manquerai pas cette occasion la prochaine fois que je le croiserai. Je me jetterai sur lui et je serrerai son cou putride de sa face qui sent le vieux poisson...

Oh, parfait.
Je viens de passer mes nerfs sur ma pauvre pâte brisée. Elle est ruinée maintenant. J'en ai tellement fait de la charpie qu'elle est irrécupérable. Mais c'est assez satisfaisant de voir ça je dois dire. Ça me donne une idée assez précise de la tête qu'aura Sinbad quand je m'occuperai de lui.

Cette espèce d'ordure.
Il m'a tout pris pour des idéaux débiles. Pour une rébellion qui n'arrivera jamais à son but. Pour une cause perdue. Pour une panacée de la politique actuelle. Pour une bataille perdue d'avance qui ne leur apportera à tous que de pouvoir contempler leur tête montée fièrement sur une pique.
Il m'a volé mon frère, mon Hansel, le seul membre de ma famille qui me reste, mon soleil, mon pilier, mon oxygène. Je suis la moitié de moi-même depuis qu'il est parti. Mais ça ne lui a pas suffit. Rien ne lui suffit jamais de toute manière.

Il a fallu qu'il s'attaque à lui.
Cet homme fier, entêté, insupportable et pourtant si indispensable à ma vie, à ma respiration, à mon équilibre. Potté. Mon ventre ne cesse de se tordre d'amertume et de douleur à l'idée qu'il puisse être loin. En danger. Sans garantie de me revenir.
Je les déteste tous les deux. Peut-être même plus que Capitaine-Tête-d'Espadon. Parce qu'ils l'ont tous les deux suivi de leur propre chef. Je les hais.
Mais s'il leur arrivait quelque chose...

Je chasse les larmes qui commencent à poindre à mes yeux.
J'arrache le tablier de mon cou. J'attrape Aerien, mon arc, et je ferme précipitamment la boutique. Et je cours. Je cours sans m'arrêter. Les yeux vides, sans regarder où je vais. Je sais exactement où je vais. Mes jambes le savent par cœur. Le vent frais pénètre dans mes yeux et des larmes dues au froid coulent le long de mes joues. Ou n'est-ce pas à cause du froid ? Je vais craquer.

Mes jambes ralentissent sous le vieux chêne. Je ne suis pas essoufflée. Ou peut-être que si. Mon corps est indépendant de ma pensée. La douleur dans mon ventre se réveille, tel un monstre affamé qui revient incessamment à la charge prendre son lot de souffrance quotidienne. Je ne suis plus que vapeur. Ma vue se trouble à cause d'un liquide aqueux qui apparaît dans mes yeux. Un rictus de colère déforme la commissure de mes lèvres. Je ne vois plus rien, mais je ne rate jamais ma cible. Machinalement, mes mains empoignent mon arc, et chaque nouvelle vague de mal dans mon corps décoche une nouvelle flèche.

Hansel est parti.

Hansel m'a abandonnée.

Il m'a laissée toute seule, livrée à moi-même.

Il a trahit sa promesse de toujours veiller sur moi.

Potté...
Potté est un menteur.

Potté préfère sa rébellion, cette chose idyllique et irréalisable à moi, qui suis bien réelle et qui ai besoin de lui.

La solitude.


Cette septième et dernière flèche est arrêtée par un craquement dans un fourré derrière moi. Je bande mon arc encore plus fort en le dirigeant vers ce talus. Je sais que j'ai vu quelque chose bouger. Je le sens. Je sens que quelqu'un me regarde !

Mes joues brûlent sous l'adrénaline. Tous mes sens sont en alerte. Je guette le moindre bruissement, un murmure, la moindre respiration. L'intrus va sortir. Je vais l'y obliger. Mon bras me tire tant je le contracte. Je reste aux aguets, impassible.

"Qui est là ?"

Rien. Pas un bruissement, pas un frôlement. Il est sacrément doué. Il fait tellement noir que ma vue se brouille à trop être concentrée sur le même point.

"Ne me forcez pas à me répéter ou vous le regretterez amèrement !"

Un froissement de vêtements très léger et des bruits de bottes résonnent dans mes oreilles, emplissent ma tête. Une silhouette se dégage alors lentement du buisson, une silhouette d'homme, les bras en l'air, le sourire aiguisé brillant comme par magie dans la nuit noire. Un sourire trop familier que c'en est douloureux. Mon estomac se tord. De douleur ? De soulagement ? De désir ? Ma tête ne me répond plus. Je n'identifie plus les émotions contradictoires qui traversent mon corps. J'ai la chair de poule et les larmes me montent aux yeux. Lorsque sa voix retentit dans le silence de la forêt, les papillons trop longtemps immobiles dans mon ventre, s'envolent en troupeau et m'achèvent.

« Je t’ai manqué ? »

Tu es là.
Tu es devant mes yeux. Tu es revenu. Tu es toujours le même, merci Merlin. Ton effronterie, ton sarcasme... ton sourire.  Si tu m'as manqué ? J'aimerai te hurler que sans toi je ne suis rien. Sans toi je ne suis même pas l'idée de quelque chose de vivant. Sans toi... Rien que ces mots déchirent mon échine. Les larmes ruissellent sur mes joues. Mais tu ne les verras pas.

Potté.
La flèche part et vient se planter directement à ses pieds, à quelques centimètres de ses bottes. Supercherie un peu extrême pour avoir le temps de ravaler mes larmes avant qu'il ne s'en aperçoive.

"Un peu."

Je voulais ma voix assurée et pleine de rancœur, mais elle résonne à mes oreilles comme un soupir de soulagement. Raté.

Je m'approche de lui. Je suis maintenant assez proche pour devoir lever les yeux si je veux soutenir son regard. Ce regard. Mon élixir de vie. Son odeur. De celles qui sont indescriptibles mais qui fini de vous achever.
Je ne l'ai jamais vu comme ça. Je sais qu'il s'est passé quelque chose. Je le sens. Mais tout de suite, je m'en fiche. Il aura le temps de tout me raconter.
Je me sens m'écraser contre son torse et l'enlacer comme jamais. L'odeur de cuir de son pourpoint se mêle à l'odeur âcre de la mer et du rhum. Il est parti si longtemps. Je ne veux plus jamais le lâcher. Ma tête heurte quelque chose de dur. Je relève le nez et reconnais la chaîne de son charnel. Parfois j'oublie qu'il est quelques peu différent...
Mais tout s'efface quand j'entends contre mon oreille les pulsations de son coeur. Merci Merlin, c'est si bon d'entendre ce qui me certifie que tout cela n'est pas une illusion. Je suis à nouveau complète.

Non. Il me manque...

"Hansel ! Hansel n'est pas avec toi ? Où est-il ? Potté, OU-EST-IL ?"
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça EmptyMar 30 Sep - 17:33



Gretel & Potté

Il n’y avait rien que Potté aimait plus que partir en mer pour s’évader, respirer l’air frais du monde, fuir la cité et vivre des aventures imprudentes. Ramenant chaque fois plus de cicatrices sur son corps ravagé par le danger, comme on ramène des grains de sable de grands voyages. Pourtant, chaque fois, un moment venait où il ressentait toujours le besoin de rentrer, renouer avec la réalité, et surtout retrouver des êtres chers qui lui manquaient. Fort Fort Lointain était le théâtre de tant d’aventures qu’il avait vécu un temps, un autre temps, où il n’était pas affublé de cette prison charnelle. Le nouveau royaume avait beau le répugner, il ne pouvait s’empêcher d’y rester attaché. Il demeurait trop de souvenirs entre ces remparts, trop de pleurs, et de rires. Des échos d’amitiés naissantes, se fracassant contre le marbre du château pour mourir en silence. La fée n’avait pas seulement gagné un trône, elle avait également volontairement brisé des liens, peut-être à tout jamais. Mais ils survivaient, quelque part, dans les mémoires de chacun, comme des songes qu’on oublie au petit matin, mais laissent une infime trace dans le coeur, et surtout, une place, pour d’autres songes. Comment pouvait-il être sûr qu’il aurait rencontré Gretel, si tout s’était passé différemment ? Au fond, chaque chose arrivait pour une raison. Intimement, Potté était convaincu que leur rencontre n’était pas due au hasard, ils étaient destinés à se croiser, pour mieux se trouver, et se retrouver, encore.


Le mercenaire laissa retomber sa garde, approchant encore de quelques pas, avant de réagir au quart de tour pour dévier sa trajectoire, évitant de peu la flèche qu’elle venait de laisser s’échapper dans sa direction. Il baissa lentement le menton pour observer l’endroit où elle s’était logée. Entre ses bottes, enfouie dans la terre. Elle avait évidemment visé cet endroit précis, mais la colère envers lui était tout de même palpable. « Un peu. » Potté sourit, laissant découvrir ses canines narquoises, pas peu fier. Bien sûr qu’il lui avait manqué. Il le lisait dans ses yeux, brillants d’étoiles comme s’ils découvraient tout juste l’immensité du ciel, alors qu’elle prétendait bouder sous une mine faussement désintéressée. Il la regarda alors à nouveau, souriant à grandes dents, mimant un bref hochement d’épaules. Mais elle avait été plus rapide, se tenant désormais à seulement quelques centimètres de lui, l’air déterminé. Aussitôt, elle vint se lover dans ses bras, la tête délicatement posée contre son torse. « Tu m’as manqué aussi. » souffle-t-il, apposant une main dans sa chevelure. Oui, elle avait manqué durant ce voyage, énormément, elle et son caractère quelque peu lunatique. Un autre sourire sincère se dessina sur ses lèvres à cette simple pensée. Tout serait bien plus simple si elle venait, avec eux, comme ils tentaient de l’en convaincre. Il vit qu’elle observait la fiole de charnel, et dans un geste brusque et gêné, il cacha le collier sous sa chemise. Puis il sentit la pression s’amoindrir, elle se recula quelque peu pour le regarder, un air inquiet sur son visage, comme si elle venait tout juste de réaliser quelque chose. Cette femme avait le don de passer d’une émotion à une autre si rapidement, c’en était compliqué de garder le fil parfois. Mais au moins, Potté ne s’ennuyait jamais. « Hansel ! Hansel n'est pas avec toi ? Où est-il ? Potté, OÙ EST-IL ? » Le mercenaire réalisa alors au même moment qu’il avait presque totalement oublié l’existence de ce rat, qui malheureusement, était son frère. Pourquoi fallait-il qu’il soit sans arrêt présent ? Que ce soit avec Sinbad ou Gretel, il était toujours là, bien ancré dans le décor. Après tout, sur ce coup, il ne pouvait pas en vouloir à Gretel de l’emmener sur le tapis. Elle s’inquiétait pour son frère qu’elle n’avait pas vu depuis des semaines. La morale voudrait que ce soit lui qui se soit présenté à elle en premier, et pourtant, c’était bien Potté qui était là, étreignant la belle. Les mains du mercenaire glissèrent lentement contre les bras de Gretel, comme pour réchauffer son corps, et la rassurer par ce geste. Il se pencha légèrement en avant pour pénétrer ses rétines aussi félines que les siennes. « Calme toi, tout va bien, il n’a rien. Il est probablement encore au port. Tu sais, il n’a fait que parler de toi durant tout le voyage. » C’était faux évidemment, mais Potté n’était pas à un mensonge près. Et lorsqu’il s’agissait de passer de la pommade, il n’hésitait pas, pour les gens qu’il aimait, et surtout si ça pouvait aussi avantager ses intérêts. « Il n’a pas cessé de vanter tes louanges à l’équipage, et le capitaine serait prêt à t’intégrer pour la prochaine virée, voir comment tu te débrouilles et peut être même t’engager… Tu n’aimerais pas, avoir toujours un oeil sur ton frère ? »
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Gretel Denougatine
J'L'AI BOUFFE TA MAISON EN PAIN D'EPICE

Gretel Denougatine

⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça Tumblr_m0bl3amXfb1r5tdn1

⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
⊱ arrivé(e) le : 24/09/2014
⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
⊱ allégeance : Elle pose son cul où elle veut, même sur le trône je m'en fiche

⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça 51164-Christmas-Colored-Lights



⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça EmptyMer 1 Oct - 19:55



Potté & Gretel
un réconfort dans les bois

Je le regarde.
Je ne peux pas m'empêcher de sonder le moindre trait de son visage, la moindre palpitation de ses paupières qui pourrait me donner un indice sur l'état d'Hansel. Mon esprit divague, j'imagine le pire. Je sens tout le poids de mon corps sur mes jambes, je sens mes genoux se dérober. A ce moment-là, j'ignore comment je réagirai s'il me disait qu'il était arrivé quelque chose à mon frère...

Il met du temps à me répondre.
Mon esprit échafaude des scénarii tous plus atroces les uns que les autres. A cet instant, je suis persuadée qu'il était mort, perdu en mer, blessé, dans le coma... Il n'était pas normal que ce soit lui qui soit devant moi maintenant. Hansel aurait dû être le premier à venir me voir. J'aurai dû apprendre le retour du bateau de la bouche de mon frère ! J'ai l'impression que mon esprit flotte au dessus de mon corps. Je me vois tomber, défaillir. Je me vois la mine décomposée. Et en même temps, je me perds dans les pupilles félines de mon interlocuteur, mon ami, mon si cher ami... A ce moment-là, je suis sa pupille. A ce moment-là, je vois Hansel dans tous les états possibles. A ce moment-là, je prie pour qu'il soit en vie. A ce moment-là, je prie pour que Potté ne soit pas le messager de la mort. A ce moment-là, je prie pour qu'il ne me laisse pas seule...

L'attente de la réponse de Potté me paraît interminable, alors qu'en temps réel ne s'étaient écoulées que quelques malheureuses secondes, encore moins longtemps que le temps d'une respiration. La respiration... Je ne respire plus depuis que je lui ai posé ma question. L'air reste bloqué au dessus de mon diaphragme, mais si j'expire l'air encore dans mes poumons, j'ai peur de souffler trop fort sur les poids et faire basculer la balance de la destinée du côté du regret et de la souffrance.

« Calme toi, tout va bien, il n’a rien. Il est probablement encore au port. Tu sais, il n’a fait que parler de toi durant tout le voyage. »

Mensonge.
Mais l'air retenu dans mon corps s'échappe dans un soupir de soulagement que je ne prends même pas la peine de dissimuler. Hansel est vivant. C'est comme un cri d'espoir, un cri de joie qui résonne dans tout mon être, qui fait exploser mon coeur de joie !

De joie contenue, évidemment. Je ne peux pas me permettre de passer pour une petite fille. Pas devant lui...

"Dieu merci !", je souffle simplement, le cœur rassuré.
Mes paroles sont simples, mais je sais qu'il m'a vu perdre ma contenance et la reprendre en une fraction de secondes. Je refuse de penser pour quelle furie je passe devant lui. Il doit me prendre pour une folle avec mes sautes d'humeur toutes les deux minutes...

Je sais pertinemment qu'Hansel n'a certainement pas parlé de moi pendant tout son voyage. En réalité, j'imagine très bien sa figure d'imbécile se tordre de mépris à la seule évocation de mon nom. Qu'il me boude, tant pis ! Du moment qu'il est vivant et en bonne santé.
Oui, je me préoccupe de sa santé. Il est la seule famille qu'il me reste, je considère cela comme normal. Mais lui, pense-t-il à moi ? Demande-t-il comment je vais ? Et s'il ne le formule pas à voix haute à un tiers, songe-t-il seulement à ce que je deviens ? Il a toujours été si fermé, comment savoir...

« Il n’a pas cessé de vanter tes louanges à l’équipage, et le capitaine serait prêt à t’intégrer pour la prochaine virée, voir comment tu te débrouilles et peut être même t’engager… Tu n’aimerais pas, avoir toujours un œil sur ton frère ? »

Encore un mensonge.
Mensonge qui me sort de mes sombres pensées pour me plonger dans de nouvelles réflexions, mais à son propos cette fois. Pourquoi me ment-il comme cela ?
Je sais très bien qu'Hansel ne parle pas de moi. Même s'il est impénétrable, je le connais par cœur.
Je sais très bien que le pseudo-capitaine du rafiot qui devient de plus en plus une métaphore de ma misère est l'homme le plus superstitieux que je connaisse. Il ne laisserait jamais monter une femme à bord. Même une femme qui sait se battre. Et encore moins si c'est moi.

Mais sa dernière phrase résonne dans ma tête, dans une boucle tonitruante et sans fin.
« Tu n’aimerais pas, avoir toujours un œil sur ton frère ? ». Si. Bien sûr que si.

Tu es cruel Potté.
Tu es cruel de jouer ainsi avec mon cœur. Toi, le coureur de jupons, l'homme que bien des femmes qualifie de "sans cœur".
Tu es une contradiction. Tu me fais devenir ma propre contradiction. Je sais ta réputation, je sais ton tempérament et je sais ton fonctionnement. Nous sommes pareils, ne l'oublie pas. Je sais tes frasques, tes aventures et des agissements.

J'ai confiance en toi. Je sens que tu ne te moques pas de moi. Mais dès que tu en as l'occasion, tu me mens ? Pire. Tu me persuades. Tu uses de ton influence sur moi pour me faire changer d'avis et m'engager sur le bateau de l'autre crevette mal bouillie. Je suis blessée. Je suis blessée et tu vas savoir que je le suis.

"Pourquoi, Potté ? Pourquoi tu me fais ça ? Pourquoi tu t'obstines à me mentir, à me manipuler et à vouloir me persuader ? Pourquoi tu te comportes avec moi comme avec une marionnette ?"

Je recule. Je ne veux plus me retrouver près de lui. Mon cœur se bat avec mon esprit, et c'est une bataille que j'ai mené trop de fois sans aboutir à aucune conclusion, aucune fin, aucune solution. J'ai la tête qui tourne. Les jambes lourdes et les bras qui tremblent. Je m'avance près du Vieux Chêne et je m'assoit contre son vieux tronc noueux. Je sais qu'il m'apaise.
Je fixe Potté. Je ne le lâcherai pas des yeux.

"Tu n'as pas à me raconter des histoires pour me demander quelque chose. Tu peux être franc et sincère. Ce n'est pas moi qui m'en vexerai. Ces mensonges me fatiguent. Je sais très bien que Sinbad ne m'aime pas, et Dieu sait que c'est réciproque. Je sais très bien qu'Hansel ne parle pas de moi. Cela fait des mois que je ne lui ai pas parlé. Rien depuis des mois. Pas une lettre, pas une missive, pas un mot. Tout ce que je sais de lui c'est ce que tu me racontes. Tu me prends toujours pour une idiote."

Je maudis ma bouche. Je prie pour ne pas l'avoir blessé. J'ai laissé mon remords et ma solitude parler à ma place, mais je n'arrive pas à mettre de la colère dans ma voix. Malgré tout, il devait savoir. Il devait savoir que je doute de tout. Que je doute de lui. Que je doute de ses paroles, que mon esprit cent fois s'est dit "Est-ce à moi que tu dis cela ? Ou sers-tu ce même discours à toutes les jolies filles que tu rencontres ?".
J'ai peur. J'ai besoin de savoir si je peux encore me fier à lui ou si je dois remettre en doute le moindre son qui sort de sa bouche.

Ce n'est pas la première fois que je me dis tout cela. Quelque chose de fort m'attire vers lui. J'ai envie de lui faire confiance. J'ai envie d'être proche de lui, d'être son amie. J'ai envie qu'il représente pour moi autre chose qu'une simple inscription dans le sable qui sera trop tôt balayée par le ressac de la mer.

La mer...

"Je ne peux pas venir avec toi. Je ne veux pas vous mettre encore plus en danger que vous ne l'êtes déjà. Je suis fatiguée de me battre contre des causes perdues. Je veux juste que vous rentriez et que les difficultés n'existent plus. Je ne veux plus me réveiller le matin en priant pour ne pas recevoir une missive portant l'annonce de votre mort. Je veux juste me réveiller le matin en sachant que je vous verrais tous les deux pour le reste de ma vie."

Mais je sais que la vie que je veux est trop éloignée de celle que tu mènes. Et que tu mèneras toute ta vie.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça EmptySam 4 Oct - 21:38



Gretel & Potté

Au fond, je ne saurais dire, si c’est elle qui m’attendait ou le contraire. Le chat solitaire, dit-on, fier et indomptable qui cavale toujours seul, à travers déserts et monts brûlants, en quête d’aventure pour sa seule et unique gloire. Si la légende disait vrai autrefois, aujourd’hui il serait préférable de réécrire l’histoire. Bien d’encre a coulé depuis, glissé le long des pages brunes pour venir s’écouler contre la gouttière. Les parchemins vierges n’espèrent qu’à recevoir une plume, et pourtant, pourtant, je ne peux me résoudre à fermer le livre. Pas encore, pas maintenant. Sauvage. Alors que mon coeur se serre à la moindre évocation de ceux qui jadis ont été mes alliés et qui maintenant ne sont que des inconnus. Des silhouettes, des fantômes errant à travers les méandres de mon esprit tourmenté. Je reste enchaîné à leurs souvenirs comme un arbre l’est à ses racines. Une stabilité, un souffle de vie. Je me suis perdu, encore. Jusqu’à ce que je rencontre Sinbad et Gretel, rien ne pouvait panser mes plaies. Pas même la satisfaction d’arracher une âme à son corps, ni même le loisir de me faire un peu d’or sur la fraude du marché noir. Même l’herbe à chat ne suffisait pas. Et je me perds, encore, nulle part, et pourtant on me trouve. Ce n’est pas Gretel qui m’attendait sous ce vieux chêne, c’est moi qui l’attendait. Je m’écroulais, elle m’a soulevé. C’est elle qui me manquait. Elle me pousse à continuer, à me surpasser. Elle est cette bouffée d’air frais qui chatouille les oreilles, cette pincée de sucre qui titille les narines. Elle me rend plus humain que je ne l’ai jamais été, humain que je ne serai jamais. Elle est la pureté incarnée, et quand je pense à Hansel, j’ai la gerbe. Comment peut-on passer à côté, tourner le dos à une merveille qui assouvit tous les désirs, soigne tous les maux et accomplit tous les espoirs. S’il y a un sens caché à ça, je crois bien que je ne le trouverai jamais. Perdu, encore. Mais je sais que peu importe où je sois, où que j’aille, elle sera là, à m’attendre quelque part, elle restera.

Gretel me sonde, de ses yeux plus sombres que le jais, mais qui laissent cependant entrevoir un tourbillon d’émotions plus clairs que de l’eau. Je la connais si bien et pourtant si mal. S’il y avait une clé pour ouvrir la serrure de son esprit, je n’hésiterais pas à braver tous les obstacles pour m’en emparer. Mais la facilité ne me va pas, et je préfère encore accepter le défi qu’elle est. Avec elle, je ne connais pas l’ennui, ni la lassitude. Je l’ai offensée, je le sens. Cette fois-ci, ma ruse ne passera pas comme de la crème sur un gâteau. Elle semble vouloir m’arracher les yeux, et enfin, j’entends son coeur qui s’adoucit pour passer de la rancoeur à l’affliction. « Pourquoi, Potté ? Pourquoi tu me fais ça ? Pourquoi tu t'obstines à me mentir, à me manipuler et à vouloir me persuader ? Pourquoi tu te comportes avec moi comme avec une marionnette ? » Elle s’est échappée de mon emprise sur elle, elle s’est libérée de mes bras comme on fuit la maladie. Elle m’a coupé les fils à l’extrémité des doigts. Je ne sais plus quoi faire de mes mains, aussi perdues que je le suis à cet instant. Tout s’est passé très vite, j’aurais voulu éviter ça mais c’est une tonne de briques que je reçois en pleine face, lourdes, puissantes. Mes pieds prennent grand appui sur le sol et mon corps se bascule légèrement d’avant en arrière, tandis que je me renferme, les bras croisés contre ma poitrine, seuls bouclier face à la fureur de la belle. Mais la tornade fuse, enchaîne et me fais subitement perdre l’équilibre. Elle me connait peut-être trop bien, ou est-ce moi qui me dévoile trop ? Aurais-je laissé tomber ma garde plus qu’il ne le fallait ? Le chat potté. Non. Je suis bien moins infaillible que ce titre que je porte. Je ne suis pas humble et noble. Je suis un lâche, un menteur, et Gretel le sait pertinemment. Je peux berner un ogre, ça oui, mais une femme ? C’est plus compliqué. « Je ne te prends pas pour une idiote… » Quelques mots, à peine soufflés, dissimulés derrière l’abattement, le regret d’un animal qui baisse les yeux. Mais cette fois, pas de mensonge. Gretel est bien loin de l’image que je me fais d’une idiote, et pourtant, j’en ai connu des tas. Des imbéciles, faciles à berner, d’un simple claquement doigt. Faciles à briser, aussi. Je ne me permettrais pas de faire du mal à Gretel. Je ne me le pardonnerais jamais, si ça arrivait, même contre mon gré. Elle est bien la seule qui me donne encore confiance en l’humanité. « Je ne peux pas venir avec toi. Je ne veux pas vous mettre encore plus en danger que vous ne l'êtes déjà. Je suis fatiguée de me battre contre des causes perdues. Je veux juste que vous rentriez et que les difficultés n'existent plus. Je ne veux plus me réveiller le matin en priant pour ne pas recevoir une missive portant l'annonce de votre mort. Je veux juste me réveiller le matin en sachant que je vous verrais tous les deux pour le reste de ma vie. » Combien de fois avons nous déjà eu cette conversation, au fond. Tellement plus qu’il ne faudrait, mais aussi plus silencieuses et bourrées de sous entendus que jamais. Cette fois, elle met de véritables pierres dans ses mots. Ses lèvres tirent des flèches et c’est mon coeur qui en saigne. Je l’ai blessée, encore. Mes pieds reculent d’eux-même et ma main vient s’enfouir délicatement dans ma tignasse. « Je suis désolé, ça n’arrivera pas. Parce que c’est ce que nous sommes, c’est ce que nous avons choisi d’être, tout comme toi tu as choisi de mener une vie paisible cachée derrière des sourires alors que je sens un feu brûler en toi. Ce sont nos choix Gretel. Ce sont peut-être les mauvais, mais ce sont ceux qui nous permettent de tenir, de savourer chaque seconde de notre existence. Peux-tu en dire autant, toi ? » Si seulement je pouvais penser tel que toi, Gretel. Mener ma vie tranquillement, sans embûches ni drames, sans histoires ni dangers. Si c’était ce qui me faisait avancer, je le ferais. Mais une telle vie ne me fait pas vibrer, et ça me désole de te savoir si seule, abandonnée, échouée entre deux rives. Aucune cause n’est perdue tant qu’il y aura un fou prêt à se battre pour elle. Tu es la cause, je suis le fou.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Gretel Denougatine
J'L'AI BOUFFE TA MAISON EN PAIN D'EPICE

Gretel Denougatine

⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça Tumblr_m0bl3amXfb1r5tdn1

⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
⊱ arrivé(e) le : 24/09/2014
⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
⊱ allégeance : Elle pose son cul où elle veut, même sur le trône je m'en fiche

⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça 51164-Christmas-Colored-Lights



⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça EmptySam 4 Oct - 22:56



Potté & Gretel
un réconfort dans les bois

"Je ne te prends pas pour une idiote..."
Pourquoi faut-il que ta voix résonne toujours de cette manière à mes oreilles ? Ta voix. Juste le son de ta voix fait chavirer mon esprit, étreint mon cœur beaucoup trop fort et m'empêche de respirer. Ta voix est la plus belle mélodie au monde pour mon cœur, il se serre chaque fois qu'il l'entend. Ta voix est ce que j'ai de plus cher au monde, puisqu'elle est témoin de ta présence. Alors pourquoi faut-il que ta voix soit toujours celle qui annonce des mots si durs ?

J'ai mal.
Si simplement, ta voix ne fait qu'exprimer des mots qui lacèrent. Mon ventre se tord, il me fait mal, mais c'est une douleur sourde, de celles qui est telle qu'elle en devient absente. De ces douleurs qui te figure n'avoir plus rien à la place de l'estomac qu'un trou béant.
Tes mots me transpercent, tes mots me blessent, tes mots me déchirent. Ils sont l'égal d'un coup de poignard dans le coeur. Il me font mal au plus profond de ma chaire, au plus profond de mes os. Une telle douleur n'est pas logique quand elle est infligée par une personne que l'on aime.

Oui, je t'aime...
Je ne sais pas comment, mais je t'aime. Comme un ami ? Comme un frère ? Mon amour pour toi s'apparente plus à l'amour que l'on a envers la vie, puisque c'est ta présence sur cette terre qui me fait vivre. C'est drôle. Même dans mon esprit, je n'avais pas formulé ces mots avant. Ils devraient me soulager, me rendre heureuse, me faire prendre conscience de ce que je ressens pour toi. Mais en réalité, ces mots ne font que rajouter un coup qui me transperce plus encore que tes propres mots.

Les mots sont sûrement les armes les plus douloureuses.
Ils laissent une blessure inguérissable. Une blessure physique, avec le temps, ne laisse qu'une cicatrice disgracieuse que l'on a vite fait de dissimuler sous un morceau de tissu. Mais les mots. Les mots sont des blessures que la mémoire peut rouvrir à tout moment, dès que l'esprit ne s'y attend pas, l'inconscient étant toujours là pour faire des siennes.
Plus encore que les mots d'un ennemi, les mots blessants d'un ami, d'un parent, sont les plus tranchants, les plus acérés... Parfois les plus mortels.

Je sais que ce que je lui dis ne lui fait pas plaisir. Il fourrage dans ses cheveux trop longs, emmêlés et en bataille. Je pensais que c'était de la gêne qu'il ressentait. Par ce mouvement futile, je m'attendais à quelque chose de léger, une blague, une bagatelle, une excuse... Du Potté. Mais ce que j'entends m'achève pour de bon.

« Je suis désolé, ça n’arrivera pas. Parce que c’est ce que nous sommes, c’est ce que nous avons choisi d’être, tout comme toi tu as choisi de mener une vie paisible cachée derrière des sourires alors que je sens un feu brûler en toi. Ce sont nos choix Gretel. Ce sont peut-être les mauvais, mais ce sont ceux qui nous permettent de tenir, de savourer chaque seconde de notre existence. Peux-tu en dire autant, toi ? »

J'entends mon coeur se fendre en deux.
Est-ce ce que tu penses vraiment ? Que je gâche ma vie ? Que je me cache derrière la facilité pour ne pas vivre pleinement ? Mais le danger et la mort valent-ils la peine de vivre une vie pleine de péripéties en sachant qu'à n'importe quel moment cette vie peut-être raccourcie pas un coup de faux ?

Les choix.
Ces choix que la vie nous impose et qui nous rapproche de certaines personnes, nous invite à les aimer pour nous les ravir au moment où on s'y attend le moins. Notre différence vient-elle de nos choix ? Parce que, oui, nous sommes différents. Et à la fois si semblables... Bien sûr que mon tempérament aimerait courir à l'aventure à tes côtés. Bien sûr que sentir la morsure du danger dans mes tripes me manque. Bien sûr que je crève d'envie à l'idée de vivre cette vie d'adrénaline et de danger avec toi, juste avec toi...

Mais je ne peux pas.
Et pourtant, ma vie pourrait basculer avec un simple mot. Si je te dis oui, je laisse la paix et la tranquillité pour les péripéties à chaque détour de chemin et pour une course poursuite de tous les instants avec la Mort, cette vieille amie qui n'attend qu'une faiblesse de ma part pour me ravir la vie qu'elle a essayé tant de fois de me prendre.

La Vie. La Mort.
La querelle incessante entre ces deux Déesses qui se déchirent pour avoir un droit décisif sur nos vies. Elles qui décident que deux êtres doivent s'aimer ou se déchirer.
Parce que c'est ce que nous faisons aujourd'hui, Potté. Nous nous déchirons.

Ma tête bourdonne de toutes mes pensées. Et pourtant, il n'y a que quelques mots qui restent et qui tourbillonnent dans mon cerveau. "Il va t'abandonner. Il va t'abandonner." Une éternité s'est écoulée avant que les mots ne traversent le bord de mes lèvres sans que je m'en rende compte.

"Je ne suis pas assez forte, Potté. Je ne peux pas. Je sais que je ne serai qu'un poids pour vous, pour toi... Je ne voulais pas que tu me vois comme ça, mais je ne suis pas aussi forte que tu le penses. Je ne survivrai pas longtemps en sachant que je risque de te voir mourir devant moi. Je ne vivrai pas si tu n'es pas dans le même monde que moi. Mais je ne suis pas non plus prête à ce que tu m'abandonnes. Pas toi aussi."

Tout mon être tremble.
Je me sens fragile, impuissante. Je n'ai plus ressenti cela depuis que nous étions dans la maison de la sorcière, Hansel et moi, et que je ne pouvais rien faire pour le sauver. Je déteste ces sensations. Je ne suis pas prête à revivre ce cauchemar. J'essaye en vain de me justifier, je prie de toutes mes forces pour qu'il comprenne. Et ces mots dans ma tête qui hurlent maintenant : "Il va t'abandonner comme tous t'ont abandonnée. Tu resteras seule."

"Je ne veux pas être à nouveau impuissante. Je ne veux pas me trouver là, les bras ballants alors que les personnes que j'aime le plus au monde sont en train de danser avec la mort."

Je me rends compte de ce que je viens de dire. C'est ma dernière chance de garder Potté près de moi. Ou juste ma dernière chance qu'il comprenne...
Je me relève doucement, prenant appui sur le Vieux Chêne, puisant dans mes dernières forces pour lui faire face et planter une dernière fois mon regard dans le sien.

"Parce que je t'aime, Potté, je ne suis pas prête à ce que, toi aussi, tu m'abandonnes. Alors trouve moi lâche et stupide si tu le souhaite, Dieu sait que tu as raison. Mais la vérité, c'est que je ne me relèverais pas cette fois. Pas si tu n'es pas là."

Je sens alors les larmes couler sur mes joues. Il est trop tard pour faire bonne figure. Ou pour lui cacher une fois encore ma fragilité.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça EmptyMar 21 Oct - 14:45



Gretel & Potté

Je suis épuisé, fatigué d’un long périple qui a duré bien trop longtemps, plus qu’il n’aurait fallu. J’ai besoin de tâter la terre ferme, d’être en phase avec le monde qui m’entoure, de savourer chaque seconde qui, le jour d’après, peut m’être enlevée. Et pourtant je perds pied, l’équilibre fragilisé. J’ai l’esprit embrumé et le coeur en monceau, empilés débris par débris, arraché à son âme. Je n’ai pas voulu en arriver là. Je n’ai pas cherché la querelle mais elle est venue à moi, comme souvent quand je ne m’y attends pas, telle une boule de colère écrasant tout sur son passage, surplombant tout ce qui vit. Généralement, j’ai plutôt le rôle de l’oreille attentive, l’épaule confortable. Je suis celui qui console ses pleurs et la berce de douceur. Mais ce soir, elle a décidé qu’il en serait autrement. Son frère n’est pas là, donc c’est Potté qui prend. Je suis démuni, alors même que j’ai des armes plein les poches, face à elle je ne suis qu’un chaton aveugle. Un homme sans arguments. Gretel peut me prendre dans sa main et broyer mes os jusqu’à ce qu’ils ne soient qu’amas de poussière. Je ne m’étais pas senti aussi misérable depuis bien longtemps. Et la dernière fois, c’était aussi grâce au courroux d’une femme. Elles ont toutes les armes en elles pour nous détruire, aussi envoutantes que redoutables, telles les harpies de la mythologie. Pourtant, ce n’est pas pour moi que j’ai peur, mais pour elle.

« Je ne suis pas assez forte, Potté. Je ne peux pas. » Je ne peux détacher mon regard d’elle. Ses yeux expriment tant à travers son corps frêle et tremblant. J’ai une terrible envie, un besoin enivrant de la prendre dans mes bras et de la serrer comme si ma vie en dépendait. Mais je suis tétanisé, mes mains refusent de se libérer et restent bien enfouies, cachées dans mes poches, à l’abri. J’ai peur pour elle si elle continue de se mentir à elle-même. Je suis effrayé à l’idée qu’elle puisse se perdre elle-même, qu’elle ne reconnaisse plus son reflet. J’ai peur que la flamme dans son coeur ne s’éteigne et que son ombre ne soit plus qu’un fantôme, une illusion. Je sonde son esprit, j’y cherche la petite fille qui était prête à tout et n’importe quoi pour défendre ce en quoi elle croyait, protéger ce qu’elle aimait. Je la vois, cette gamine, enfermée derrière une cage un peu rouillée, attendant que quelqu’un vienne déverrouiller son courage. Mais elle tremble, à l’idée de risquer la mort à nouveau. Elle tremble face au passé. « Je ne veux pas être à nouveau impuissante. Je ne veux pas me trouver là, les bras ballants alors que les personnes que j'aime le plus au monde sont en train de danser avec la mort. » Elle a tout faux, malheureusement elle est bien la seule qui ne s’en rend pas compte. Gretel est loin d’être impuissante. Elle est de loin la plus forte d’entre nous. Sinbad, Hansel et moi ne sommes que des couards à côté d’elle. C’est ce qui m’a toujours fasciné, chez les femmes. Elles sont persuadées d’être en détresse sans leurs hommes, mais c’est elles qui nous portent. Je n’ai pas l’intention de l’abandonner, pourtant c’est ce qui arrivera chaque fois que je partirai. Loin d’elle, loin de la cité. Je ne peux m’en empêcher. Le monde me tend les bras, il est là, devant. Le danger, l’aventure sont mon moteur. Je ne veux pas l’abandonner mais elle ne me laisse pas le choix. Pas si elle ne se bat pas. « Parce que je t'aime, Potté, je ne suis pas prête à ce que, toi aussi, tu m'abandonnes. Alors trouve moi lâche et stupide si tu le souhaites, Dieu sait que tu as raison. Mais la vérité, c'est que je ne me relèverais pas cette fois. Pas si tu n'es pas là. » Mon coeur tambourine, claque, avant d’affaiblir sa cadence pour retomber lourdement telle une encre au fond de l’océan. Ses mots, ses mots n’avaient jamais été aussi étouffants qu’à ce moment précis. C’est comme si je venais d’apprendre que je l’avais mise enceinte. Seigneur, heureusement pas. Mais c’est comme si le passé se répétait, encore. J’ai pêché, j’ai commis l’erreur irréparable. Je les aient laissées s’abandonner à moi, le pire de tous. Le plus infidèle, le plus lâche des hommes. Kitty, et maintenant toi, Gretel. Tu m’offres ce que je ne suis pas sûr de pouvoir te donner en retour. J’ignore ce qu’est l’amour, ce qu’il implique. J’ai peur de m’enchainer à ce sentiment si beau et pourtant si laid. Tu n’as pas choisi le bon, Gretel, et pourtant je ne peux me résoudre à te blesser plus encore. Parce que moi aussi, je t’aime. Je ne sais pas comment, mais j’aime ta façon de te mordre les lèvres quand tu es contrariée, j’aime entendre ton rire résonner, j’aime te voir replacer tes cheveux derrière ton oreille quand tu cuisines et j’aime par dessous ce regard-là, à ce moment précis, celui que tu me fais maintenant. « Je n’ai pas l’intention de t’abandonner, mais je ne peux pas te promettre qu’il ne m’arrivera rien. Je ne suis pas bon pour toi, si tu dois vivre dans la peur. » Ma main vient embrasser ta joue, et je me laisse aller, penché sur ton visage, je noue mes lèvres aux tiennes, savourant cet instant que j’avais parfois fantasmé, sans jamais vouloir le réaliser. Savourant cet instant qui sera peut-être le dernier. Ma respiration se fait saccadée, tandis que mon autre main descend sur ta hanche. J’aimerais te garder près de moi plus longtemps encore, mais ma raison me rappelle à l’ordre. Je n’ai pas le droit de te faire ça. Je n’ai pas le droit de te briser, pas toi. « Je ne peux pas te faire subir ça. »
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Gretel Denougatine
J'L'AI BOUFFE TA MAISON EN PAIN D'EPICE

Gretel Denougatine

⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça Tumblr_m0bl3amXfb1r5tdn1

⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
⊱ arrivé(e) le : 24/09/2014
⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
⊱ allégeance : Elle pose son cul où elle veut, même sur le trône je m'en fiche

⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça 51164-Christmas-Colored-Lights



⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça EmptyMer 22 Oct - 22:12



Potté & Gretel
un réconfort dans les bois


J'ai attendu toute ma vie.
Pas comme on attend impatiemment quelque chose que l'on a ardemment désiré en sachant pertinemment que c'est LA chose qui nous manque pour être heureux, non. Non, mon attente à moi se caractérise plutôt par de la curiosité. D'aussi loin que je me souvienne, ma vie telle qu'elle est ne m'a jamais convenu. J'ai toujours pensé qu'il me manquait quelque chose pour être complète et faire de mon existence une aventure de tous les instants. Au fond de moi, j'ai toujours su qu'un jour je crierai en mon fort intérieur « Ça y est, je l'ai trouvé ! » et le destin serait pour moi pareil au miel et à la douceur. Comme une prophétie proverbiale, je me répète cela depuis que je suis toute petite. J'ai toujours rêvé ma vie comme un roman d'aventure, et je n'ai jamais eu peur de rien. Je me sens vivante lorsque je suis en danger, lorsque je sens l'adrénaline qui s'écoule dans mes veines : lorsque je VIE. J'attends toujours l'aventure de ma vie sans jamais savoir ce qu'elle sera. J'attends quelque chose, mais j'ignore ce que c'est.

Cette attente est semblable aux sentiments. Les sentiments que l'on ressent mais qui sont indéfinissables. On essaye pendant des heures de mettre un mot, une phrase, un synonyme dessus pour pouvoir l'expliquer, le comprendre, le transmettre. Mais le mystère reste entier, jusqu'au jour où l'on voit le mot écrit dans un article de journal, dans un livre et on éprouve enfin le soulagement d'obtenir ce que l'on a attendu depuis si longtemps.
Aujourd'hui encore, j'attends que quelque chose - n'importe quoi - se produise, mais je n'ai pas la moindre idée de ce que j'attends.

Les personnes admiratives diront que peut-être j'attends une aventure, l'Aventure de ma vie avec un « A » majuscule. Mais ils se trompent. J'ai déjà vécu ce qui a enfermé ma vie entière dans une leçon de morale pour les enfants. Mon aventure, je l'ai déjà vécue dans cette maison de pain d'épices.
Les pessimistes diront qu'il ne faut jamais rien attendre de la vie, puisqu'elle ne nous donnera jamais rien. A ceux-là, je répondrais que je ne me sentirais pas incomplète si la vie ne devait rien m'apporter.
Les assoiffés de pouvoir et de richesse diront qu'il n'y a rien de tel que l'argent pour obtenir tout ce qu'on veut, et que l'on ne manquera plus de rien. Ces derniers sont encore plus dans l'erreur que les précédents. L'argent achète des biens, mais pas le bonheur. La seule notion abstraite qu'il achète est la solitude. Et bien souvent, on ne la choisit pas sur un étalage. On la trouve cachée au fond de sa bourse, comme une surprise de mauvais goût.

Aujourd'hui, je sais enfin ce que j'attendais. Je sais que c'était toi.

Je n'ai jamais prétendu être une de ces demoiselles qui ne voient pas leur vie autrement que dans un foyer avec une ribambelle d'enfants et un mari fidèle. Je ne veux pas de cette vie. Je suis devenue allergique à la monotonie depuis que j'ai ouvert cette boutique. J'exècre la prudence, mais je lui ai fais un serment que je ne peux pas trahir.
Je ne connais absolument rien de cette chose sur laquelle des milliers de personnes fondent leur vie toute entière qu'est l'amour. On la dit belle, sublime, mère de tous les bonheurs qui existent sur terre. On la dit maîtresse de l'euphorie, de l'apothéose des sens et de la réunion sacrée de deux âmes qui se trouvent. L'amour est une chose à laquelle je n'ai réfléchis à aucun moment de mon existence. Je ne me suis jamais dit que je pourrais tomber amoureuse. J'ignore même la signification de tout cela. Je ne sais pas comment on fait quand on aime. Comment réagir, que dire, que faire ? Et Dieu sait que je déteste ne rien maîtriser.

Mais voilà. C'est arrivé. Comme il est dit dans l'expression, je suis tombée dedans la tête la première, sans m'en rendre compte. Je n'ai plus aucun point d'attache, je suis passée par dessus bord et je ne sais pas nager pour regagner le rivage. Je me noie dans tes prunelles, et les mots que tu prononces, Potté, auraient pu être ma bouée de sauvetage. C'est ce que j'ai fortement espéré lorsque tu as ouvert la bouche. Mais tes mots ne sont que les vagues qui me maintiennent la tête dans l'eau et m'empêchent de respirer.

De simples mots, et voilà que je me perds. Tu aurais pu me percer le ventre avec le plus aiguisé des poignards que je n'en aurai pas autant souffert. Tu me repousses encore une fois - une ultime fois ? Et comme toujours, ton corps agit à l'inverse de tes mots. La caresse de ta main sur ma joue me fait enfin exister. Je n'étais qu'une ombre jusqu'à présent, mais ton contact m'a subitement redonné mes couleurs. Et tes yeux plantés dans les miens me lancent des messages indéchiffrables, des bouteilles jetées à la mer que je ne peux atteindre que du bout des doigts sans jamais les attraper. Tes iris me hurlent de fuir alors que ta main m'interdit d'esquisser le moindre mouvement. Je cherche ce que tout cela veut dire, mais tout est déjà trop tard. Tu me perds pour de bon.

Je sens tes lèvres embraser les miennes, et leur douceur me donnent ce que j'ai toujours attendu de la vie. Je ne sais plus penser, je ne sais plus respirer. Je m'abandonne dans une apothéose totale et délicieuse. L'essaim de papillon trop longtemps enfermé dans la cage de mon cœur s'envole une fois pour toute, me lacérant de bonheur et de plénitude. Un simple baiser, un contact de ta chaire sur ma chaire, quelque chose de tellement naïf et éphémère que je n'ai jamais osé le rêver. Et voilà que cet acte si caractéristique du genre humain fait s'envoler mes grandes théories et mes convictions. Je sais à présent que mes lèvres ont étés dessinées pour les tiennes, que nos corps ont été modelés pour se mouvoir l'un dans l'autre. Je suis persuadée que, même si les choses avaient été autrement, nous étions destinés à nous rencontrer, à nous séparer pour mieux nous retrouver.

Ta main descend lentement sur ma hanche, et le parcours qu'elle dessine laisse une trace brûlante sur ma peau alors que le tissu de mes vêtements nous fait obstacle. Je suis en feu, je me consume de l'intérieur, et je meures petit à petit. Sans jamais m'avoir touchée, cette main que je n'ai vu que trop de fois connaît par cœur les courbes de mon corps sans que je sache comment. Je sens la pression de tes bras qui m'enserrent devenir de plus en plus forte, et la douleur qui commence à naître dans mes épaules est la plus belle qui existe.

Tiens moi, serre moi, ne me lâche pas. Surtout, ne me lâche jamais.
Mais ton corps se détache peu à peu du mien, l'étreinte de tes lèvres devient de moins en moins palpable, et je prends conscience que j'ai arrêté de respirer. Mon souffle haletant fait écho au tien. J'ai la tête qui tourne, les mains qui tremblent, la bouche encore douloureuse de la verve de ton baiser. Un baiser que je sens comme un baiser d'adieu.

« Je ne peux pas te faire subir ça. »


Tu me rejettes et c'est toi qui te dérobes. Tu cours te mettre à l'abri comme un chaton qui veut s'abriter de l'orage. Tu sens la fin arriver alors tu vas bien gentiment te dérober aux yeux de tes responsabilités. Tu ne veux pas me faire de mal. Tu fuis si facilement que j'ai du mal à te reconnaître. Ce n'est pas toi. Tu ne baisses jamais les bras, tu ne l'a jamais fait.

« Alors c'est ce que tu veux ? Et la suite, qu'est-ce que c'est ? Y en a-t-il seulement une ?»

Ma voix haletante résonne dans le calme de la forêt. J'ai décidé de me battre, et je ne te laisserai pas partir. Je fuis la Mort plus que tout autre chose, mais je l'affronterai si c'est pour te garder près de moi. Si toi aussi tu pars, je n'ai plus aucune raison de laisser mon cœur battre inutilement dans ma poitrine.

Je ne veux pas lui laisser le temps de répondre. J'ai trop longtemps été silencieuse. Aujourd'hui, il est temps que je parle. Je refuse de rester muette après ce qui vient de se produire.

« Je vais te dire ce qu'il va se produire ensuite. Tu vas me laisser là sous ce chêne, repartir en mer noyer ton ennui dans l'alcool et le sang, trouver un pâle substitut de satisfaction sous les jupes de tes putains favorites. Tu vas me laisser ici en me promettant de me rapporter des récits de voyage, des anecdotes sur les croyances des contrées lointaines et des paroles soit-disant prononcées par mon frère à mon sujet. Tu vas me laisser ici et me rapporter des mensonges. C'est comme ça que nous fonctionnons, non ? »

Je ne t'épargnerai pas cette fois. Parce que je t'aime. Cela paraît tellement évident maintenant. J'ai décidé de ne pas abandonner. Je me sens moi. Je me sens invincible, capable de tout. La peur semble être une légende et je ne veux pas la ressentir encore. Je ne sais pas ce que je ferais par la suite. Je prendrais peut-être la mer, je vivrais peut-être des aventures moi aussi. Je veux à nouveau sentir le sentiment grisant de la vie qui bouillonne dans mes veines. Je veux réveiller ce que j'étais il y a longtemps et arrêter d'être fatiguée d'être moi. J'arrêterais d'avoir peur. Je vivrais, tout simplement.

« Tu es beaucoup de choses Potté. Un menteur, un homme cruel, un manipulateur, un idiot parfois. Mais pas un lâche, non.
J'ai laissé Hansel, ma vie et ma dignité me fuir sans réagir. Mais pas toi. Je sais que nous sommes voués à l'échec, seulement je ne veux pas capituler avant d'avoir essayé au moins une fois.
Si tu pars, sache que je ne serai pas là, cette fois, pour t'attendre. »


J'ai fais mon choix, Potté. Je t'ai choisi toi. A toi de faire le tien.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça EmptyDim 26 Oct - 0:13



Gretel & Potté

Avec des si, on referait le monde, n’est-ce pas ? Si j’en avais le pouvoir, je referais le mien. Je recréerais mon monde, et me donnerais ma meilleure chance. Mais je suis né sous la mauvaise étoile, une des plus noires, une des plus froides. De celles qui maudissent les créatures, qui les purgent du don de parole, de celles qui n’engendrent que des chimères, des monstres. Mi hommes, mi bêtes. Mais jamais l’un, jamais l’autre. Appartenir à deux mondes opposés, deux rives qui ne font que se frôler mais jamais ne se lient réellement. C’est comme flotter, onduler au dessus d’une autre dimension, profondeur abstraite, qu’on ne peut jamais atteindre pour choisir son camp. C’est être victime d’un sort, martyr d’un mirage, d’un songe. L’illusion d’un mythe, pourtant si réel, si ancré dans la chair, jusqu’à la dépecer de toute liberté. Je n’ai jamais été libre, parce que je n’ai jamais été entier. Je n’appartiens à aucune race, aucune catégorie à proprement parler. Je suis né difforme, contrefait. Le tambour qui martèle dans ma poitrine n’est que le résultat d’une erreur de la nature, d’une aberration. C’est une méprise. Un amusement pour certain, une merveille pour d’autres, une douleur pour moi. C’est ainsi, et c’est bien l’unique raison pour laquelle je suis ce que je suis, et continue cette traversée, cette quête intime. Pousser mes limites, plus loin encore, plus loin que je n’ai jamais été. Embrasser la mort pour mieux la repousser. Jouir de plaisirs impies pour mieux les regretter. On peut me juger, me qualifier de bien des noms et m’accuser de moult péchés. Après tout, je suis le Chat Potté. Mais on ne peut m’enlever mon leurre de liberté, on ne peut me reprocher, ni m’empêcher d’éprouver la vie.

Si j’avais eu le choix, j’aurais sans une hésitation choisi l’homme. Je n’aurais jamais eu besoin de mettre une fiole autour de mon cou et de me battre contre elle, contre une cause perdue. Mais à ce jour, les choses sont différentes, tout est différent. Je ne supporte pas cette chose, qui me gratte, me brûle et me lacère la peau. Je n’aime pas cette chose, qui me rappelle chaque jour que nous avons été vaincus. Ce bijou est le symbole même de mon échec, de la perte de gens que j’ai aimés, héros que j’aurais suivi partout, sans jamais avoir honte de ce que j’étais. Cette fiole est mon fardeau, et pourtant tout ce que j’ai toujours désiré. Elle me fait parfois oublier ce que je suis derrière. Le monstre. Elle me perd moi-même, elle joue un jeu dangereux avec moi, et surtout avec les autres. Plus que ma fuite, c’est l’oubli des autres qui m’effraie. Si j’avais eu le choix, j’aurais été un homme pour toi Gretel, et tu n’aurais jamais eu besoin de t’en souvenir. « Alors c'est ce que tu veux ? Et la suite, qu'est-ce que c'est ? Y en a-t-il seulement une ? » C’est cette déception dans son regard, cette euphorie dans la mélodie de sa sinistre voix qui me serre le coeur à en perdre le souffle. J’esquive chaque note, chaque mot. Mes yeux vrillent en bas, plus bas que terre, là où j’aimerais me cacher. La vérité, c’est que je ne sais pas ce que je veux, parce qu’au fond je sais, je sais que je n’aurais jamais à faire de choix. Je n’en ai jamais eu le droit, et ce n’est pas maintenant que ça va changer. On dit que nos choix nous définissent, mais dans mon cas, c’est ce que je suis, ce que j’ai toujours été, qui prend la décision pour moi. Les pages de mon histoire ne sont pas écrites par moi, et mes yeux ne s'ouvriront jamais devant l'avenir, puisque je n’aurais jamais cet équilibre, cette sécurité. Si j’avais eu le choix, j’aurais été un homme pour toi Gretel, et tu n’aurais jamais eu besoin de t’en souvenir. « Je vais te dire ce qu'il va se produire ensuite. Tu vas me laisser là sous ce chêne, repartir en mer noyer ton ennui dans l'alcool et le sang, trouver un pâle substitut de satisfaction sous les jupes de tes putains favorites. Tu vas me laisser ici en me promettant de me rapporter des récits de voyage, des anecdotes sur les croyances des contrées lointaines et des paroles soit-disant prononcées par mon frère à mon sujet. Tu vas me laisser ici et me rapporter des mensonges. C'est comme ça que nous fonctionnons, non ? » Elle est dangereuse, elle fait mal. Elle est pire que la mort. Elle est la vérité qui tranche, la réalité qui dérange. Elle est pire que cette fiole. Mais elle est aussi le meilleur. Gretel est ce à quoi je tiens le plus au monde, et c’est pour ça, que ça blesse autant. Parce qu’il n’y a rien de pire que d’entendre ce qu’on ne veut pas s’avouer, l’entendre de la bouche même de la personne en qui on croit le plus, et tout ce qu’elle représente. « Non c’n’est pas… JE NE SUIS PAS COMME ÇA. » Pourtant si, c’est exactement ce que je suis. C’est exactement ce pour quoi je ne suis pas bon pour elle. Pas pour elle. Gretel mérite mieux, Gretel mérite un homme. Mes pieds reculent d’eux-même, comme poussés par la peur, peur d’en entendre plus, peur de la confrontation. En un instant nous sommes passés d’une proximité passionnelle à une distance insupportable. Et c’est une déchirure, une douleur lancinante qui fait craquer les rouages de mon coeur hybride. Mi homme, mi bête. Mais jamais l’un, jamais l’autre. Comment se donner corps et âme à quelqu’un quand on n’est pas entier ? « Tu es beaucoup de choses Potté. Un menteur, un homme cruel, un manipulateur, un idiot parfois. Mais pas un lâche, non. J'ai laissé Hansel, ma vie et ma dignité me fuir sans réagir. Mais pas toi. Je sais que nous sommes voués à l'échec, seulement je ne veux pas capituler avant d'avoir essayé au moins une fois. Si tu pars, sache que je ne serai pas là, cette fois, pour t'attendre. » La menace, qui ressemble de près à un ultimatum. Si je fuis, elle disparait. Comment avons-nous pu en arriver là ? Malgré tous mes efforts pour me tenir éloigné des complications, elles viennent à moi, et armées jusqu’au dents. Je suis le séducteur, le pâle menteur dont on tombe sous le charme, mais pas amoureuse. Je ne veux pas revivre ça, encore une fois. Je sens mes pieds reculer de nouveau, mettre plus encore d’écart entre nous. Comme si ne plus être à sa portée allait me sauver. « Alors ne m’attends pas, n’attends plus rien et commence à vivre, à vivre et aimer tel que tu le mérites. » Si j’avais eu le choix, j’aurais été un homme pour toi Gretel, et tu n’aurais jamais eu besoin de t’en souvenir. Parce que je t’aurais aimée comme tu as toujours attendu d’être aimée. Si j’avais eu le choix, j’aurais été un homme et je t’aurais gardée près de moi, consumé le trou béant de mon être pour le remplir de sentiments. Je t’aime profondément, et tu n’auras pas à t’en souvenir.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Gretel Denougatine
J'L'AI BOUFFE TA MAISON EN PAIN D'EPICE

Gretel Denougatine

⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça Tumblr_m0bl3amXfb1r5tdn1

⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
⊱ arrivé(e) le : 24/09/2014
⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
⊱ allégeance : Elle pose son cul où elle veut, même sur le trône je m'en fiche

⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça 51164-Christmas-Colored-Lights



⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça EmptyDim 26 Oct - 14:34



Potté & Gretel
un réconfort dans les bois



C'est à cet instant que j'ai compris que quelque chose m'avait maudit à la naissance. Que la vie n'irait jamais dans mon sens. Qu'elle joue avec moi comme avec un animal affamé, en lui montrant de la nourriture pour l'attirer dans un piège et qui la lui enlève avant qu'il n'ai pu imaginé son goût dans la bouche.

Qu'es-ce qui nous arrive, Potté ? Nous étions si proches, nous n'avons jamais été plus proches, et en une fraction de secondes, nous voilà passés de tout à rien. Nous ne sommes plus rien. Parce que tu refuses de choisir. Mais en me laissant, c'est tout de même un choix que tu fais.

Je ne me suis jamais rendue compte que tu souffrais à ce point. Je ne savais pas que tu cachais quelque chose d'aussi profond sous ton assurance et ton charme. Tu es l'homme dont on tombe de désir. Moi, c'est d'amour que je suis tombée. Tu dis ne pas être bon pour moi, mais comment pourrais-tu le savoir ? Quand je t'ai demandé d'essayer, tu as voulu te sauver. Alors pourquoi me rendre mon amour si ce n'est pas pour le vivre ?

J'ai mal, Potté. A cet instant, ce que tu me fais est pire encore que toute la souffrance que j'ai éprouvée toute ma vie. Tu sais pertinemment que je ne suis pas suintante de sentiments, que mon loisir n'est pas de crier au monde que je l'aime. Tu me connais mieux que personne, et tu sais que c'est un déchirement pour moi de te dire que je t'aime. Je me sens seule au moins autant que tu te sens abandonné. Nous aurions pu devenir forts à deux, invincibles. J'étais prête à tout abandonner pour tout recommencer avec toi. Mais une fois encore, tu t'en vas.

« Non c’n’est pas… JE NE SUIS PAS COMME ÇA. »

Tu viens de me prouver que si. Ton mouvement de recul appuie ce que tu renies. Et fini de déchirer mon cœur. Les choix ne sont pas des assassins. C'est fuir qui tue les gens. Fuir sans explication, sans avoir fait le moindre effort pour trouver une solution. Alors va-t-en Potté. Mais n'oublie pas que tu viens de me tuer. Parce que l'abandon n'était pas ce que je voulais dire par ne plus être là quand tu reviendrais. Je serai effectivement là si tu reviens. Mais je ne serai plus qu'une enveloppe de chair froide comme la glace, sans vie. Je ne vivrai pas dans un monde où la seule personne qui me faisait vivre ne respire pas à mes côtés. Si tu n'es plus là, je ne suis plus.

Je suis en colère. Tellement en colère. Mon coeur vibre dans ma poitrine, et je me retiens de te ficher un flèche dans la poitrine tellement je te hais. Je te hais de me faire du mal à ce point. Tu penses me préserver en partant, mais c'est tout le contraire. J'ai tout perdu, Potté, absolument tout. Il ne me restait que toi dans ce monde et tu m'abandonnes aussi. Tu avais promis de rester avec moi, et tu brises encore cette promesse, comme tu as brisé toutes les autres. Mais je ne pourrais pas me résigner à te détester. Je ne sais pas comment marche l'amour, mais je sais qu'il est trop tard pour moi. Même si je ne le souhaite pas, je t'aime. Et je ne t'oublierais pas. Je ne renoncerai pas à toi. Moi, je ne suis pas une lâche.

« Alors ne m’attends pas, n’attends plus rien et commence à vivre, à vivre et aimer tel que tu le mérites. »

"Sauf que c'est toi que j'attendais. Personne d'autre que toi. C'est toi que je mérite. Et toi, tu mérite d'être heureux. Mais si je ne te suffis pas, je le comprendrais. Sache seulement que c'est toi qui me faisait vivre. Ma vie s'arrête maintenant que tu pars."

Je ne suis pas assez forte pour te faire rester. Mais je peux au moins te persuader que je ne mens pas.
D'un pas lent, je referme la distance entre toi et moi, cette distance palpable, aussi froide qu'un mur. Je prie pour que tu ne bouges pas, maintenant que je suis face à toi.

Ce baiser, cet ultime baiser que je dépose sur tes lèvres est un cadeau d'adieu. Une preuve de l'amour que je ressens pour toi, et sur lequel je ne peux cependant apposer aucun mot pour en décrire la force. Ce baiser qui te supplie de me revenir, une fois que tu auras réfléchit. Ce baiser qui sera peut-être comme un arrêt de mon coeur. Ce baiser dont je ne connais pas encore la signification, mais que je ne peux pas m'empêcher de te donner, comme un souvenir de moi.

"Promets moi que tu ne m'oubliera pas."

Mais je ne veux pas entendre sa réponse. Je ne sais pas si tu vas m'oublier. Je m'enfonce en courant dans la forêt, je disparais aussi rapidement que tu m'es apparu. Comme dans un rêve. Un rêve maudit.

C'est à cet instant que j'ai compris que quelque chose m'avait maudit à la naissance. Que la vie n'irait jamais dans mon sens. Qu'elle joue avec moi comme avec un animal affamé, en lui montrant de la nourriture pour l'attirer dans un piège et qui la lui enlève avant qu'il n'ai pu imaginé son goût dans la bouche.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça EmptyDim 26 Oct - 14:44


RP terminé :potté:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Contenu sponsorisé





⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça Empty

Revenir en haut Aller en bas

⊱ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» Il y a des temps où l'on ne peut plus soulever un brin d'herbe sans en faire sortir un serpent (Samuel)
» «L'admiration est la fille de l'ignorance. » - Kaa
» LES NIOUZES ⊱ v6 comme le pastis
» Guenièvre • Si, j'ai le droit de m'appeler comme ça
» La peau blanche, comme de la neige.




Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
⊱ il était une fin :: Les RPs :: Chapitre 1-