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Take it like a man - Taran


FORT FORT LOINTAIN

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Take it like a man - Taran EmptyDim 26 Juil - 21:38



Taran & Ulrich
I don't want the world to see me, cause I don't think that they'll understand


Ce n'était pas une journée comme les autres. L'air était chargé d'électricité, de tension ; dans les bois, les oiseaux avaient décidé de se taire, les arbres de ne plus plier face au vent. Peut-être était-ce parce qu'Ulrich avait claqué la porte en sortant, après une dispute avec Nina. C'était débile, pourtant, de se disputer pour la dernière guimauve, mais il se disputait pour un rien, Ulrich, ces temps-ci. Olga n'était toujours pas rentrée. Elle n'avait pas dit qu'elle le ferait, elle ne lui avait rien promis, mais il pensait qu'elle reviendrait, au moins une fois, lui assurer que tout allait bien. Il ne savait même pas si elle était encore à Fort Fort Lointain ou à chasser la Marraine quelque part, dans le pays. Alors il attendait, comme il l'avait toujours fait. Malheureusement, ça devant insoutenable. Il n'avait plus d'autre occupation que celle de poser ses fesses sur son canapé, au cas-où Olga déciderait de rentrer, de manger des guimauves, de regarder par la fenêtre. Il n'osait plus quitter la chaumière, de peur qu'elle passe et qu'il n'y soit pas.
Il en avait plus que marre, de ces histoires d'anarchies, de ce chaos ambiant, de ce Potté aux longues moustaches qui pensait pouvoir être Roi à la place du Roi ! Mais dans tout ça, il y avait Taran. Ulrich osait penser à lui comme un ami et il ne voulait pas s'énerver contre lui, aujourd'hui.

Parce qu'aujourd'hui, c'était le grand jour : Taran allait l'entraîner au combat pour la première fois ! Il était heureux de pouvoir évaluer ses capacités, même s'il craignait pour sa propre vie. Après tout, si sa hache lui glissait des mains et s'enfonçait dans son thorax ? S'il glissait et s'embrochait sur l'épée de Taran ? Après tout, ce n'était un secret pour personne : il n'était pas doué.
La hache en main, le pas déterminé - total look tueur en série - il avançait vers une petite clairière que lui et Taran connaissaient et avaient déterminé comme le lieu d'entraînement idéal.  Mais il n'arrivait toujours pas à se détendre. Ses épaules étaient tendus, son poing se fermait sur sa hache comme s'il s'accrochait à sa vie - peut-être était-ce le cas - ses pas lourds. Quelque chose ne tournait pas rond, aujourd'hui.

S'approchant de la clairière, il regarda les alentours en essayant d'apercevoir Taran. Il lui semblait être parti en retard, Ulrich espérait simplement ne pas le faire trop attendre. Ca faisait mauvais genre. Puis il était poli, la ponctualité, il y tenait ! Enfin, les arbres se faisaient plus rares et l'herbe se faisait plus basse.
Et il était en retard. Taran était là, les bras croisés et l'air encore plus tendu que lui. Ulrich tenta d'esquisser un petit sourire mais il ne devait pas être convaincant, puisque son ami semblait presque triste. Quoi, il était si moche que ça, son sourire ? Alors qu'il avançait encore vers lui, Taran sembla vouloir le rejoindre. Sauf que ses pas s'accéléraient et son visage se fermait petit à petit. Son bras se contractait, ses yeux calculaient chacun de ses mouvements. Avant qu'Ulrich n'ait pu demander si ça allait, il se retrouva plaqué au sol, sa hache tombée dans les méandres des herbes folles, un Taran sauvage au-dessus de lui. « Wow ! » s'exclama-t-il. Il ne pouvait plus vraiment penser, trop occupé à se défendre. Ils avaient commencé l'entraînement, non ? Cela avait au moins appris à Ulrich qu'il fallait toujours se méfier de tout. Il n'aurait pas dû laisser tomber sa hache, non plus.

Les deux corps roulaient au sol, l'un prêt à se battre, l'autre prêt à demander la merci de son agresseur. « J'étais pas prêt, j'étais pas prêt ! » tenta-t-il de dire, mais cela ne servait à rien. Si cela était réel, de toute façon, son agresseur lui rirait au visage. Ils se relevèrent enfin, les bras toujours entremêlés, les souffles erratiques. Taran ne semblait pas rire du tout et Ulrich commençait un peu à être perdu. « Je savais pas que t'avais une telle force ! Si j'avais su, je t'aurais fais manger plus de burger pour t'engraisser ! » dit-il, sur une vaine tentative d'humour. Un petit rire accompagna même la petite blague, mais tout cela semblait, au final, bien trop petit pour être vraiment drôle.

Ulrich sentait que c'était la fin, que si Taran le poussait encore une fois à terre, il ne se relèverait plus. Alors il demanda merci, un petit répit, juste quelques secondes pour reprendre son souffle - « Pouce ! Pouce ! » - de la manière la plus virile qui soit.
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FORT FORT LOINTAIN

Taran Longvoyage
J'AI PAS TOUT COMPRIS MAIS JE SUIS GENTIL

Taran Longvoyage

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⊱ pseudonyme : Jet
⊱ âge : 30
⊱ tête mise à prix : Alexander Ludwig
⊱ crédits : Shiya, Tumblr
⊱ arrivé(e) le : 12/12/2014
⊱ manuscrits : 121

⊱ tes licornes : Kaa Envoûtoeil, Suzy Rubanrose
⊱ schillings : 311

⊱ ton conte : Les Chroniques de Prydain
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Cocher
⊱ tes armes : Mon épée, Dyrnwyn
⊱ allégeance : Qu'elle aille crever

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Take it like a man - Taran EmptyLun 27 Juil - 15:36



Taran & Ulrich
I don't want the world to see me, cause I don't think that they'll understand


Seul dans la clairière, attendant Ulrich, je tiens à peine debout. Je n'ai pas réussi à fermer l'oeil assez pour me reposer depuis la Fabrique du Bonheur. La réalité m'a frappé comme un crochet en pleine figure à mon retour d'Afshin : Tracassin a gagné, Charmant est détrôné, la Fabrique du Bonheur, dernier vestige du pouvoir de Marraine, est partie en fumée. Mais plus important que tout : Olga est morte. Trois mots. Trois mots qui font bien plus mal que n'importe quel coup que j'ai pu recevoir. Elle est morte, victime des jeux de pouvoirs du nain qui se pavane sur son trône, et je n'étais même pas là pour l'aider. Pour les aider, tous autant qu'ils sont. Rebelles comme Royaux, tous luttaient contre un ennemi commun, et je n'étais pas là. Une stupide cliente qui voulait rejoindre Afshin, et je manque un des moments où j'aurais pu faire une différence. Comme je m'en veux, Olga... Mais je veillerai sur lui, je te promets.

Lui, c'est Ulrich. Le frère d'Olga. Celui-là même avec qui j'ai rendez-vous aujourd'hui pour commencer son entraînement. Ironie du sort, je vais lui enseigner ce que sa soeur m'a enseigné pendant des mois, dans cette même clairière. Je ne sais pas s'il va venir et s'il ne venait pas, qui lui en voudrait ? Il a perdu sa soeur il y a moins d'une semaine alors qu'il ne l'avait pas revu depuis tant de temps. Pourquoi viendrait-il, hein ? Pourquoi se jeter dans une cause qui vient de lui prendre sa soeur ? Dans une cause inutile, qui n'apporte que mort et désolation... Entre le bal et les événements de la Fabrique, on ne peut pas dire que les Rebelles aient la part belle. Même moi, je commence à douter de nous. C'est si futile, de se battre ainsi, alors que rien de bon ne ressort de nos actions...

Et le moment que j'ai tant redouté arrive enfin : j'entends des pas dans la clairière derrière moi, et me retourne pour voir arriver Ulrich qui me lance un sourire que je n'arrive pas à déchiffrer. J'ai peur. J'ai tellement peur. Je ne peux pas affronter sa peine. Je ne veux pas. Je ne sais pas quoi lui dire, je ne suis pas bon pour ça. Je ne sais que me battre, et rire de tout, mais qu'est-ce qu'il me reste quand le temps de rire est de loin dépassé ? Il me reste la bataille, et c'est l'option que je choisis. Je ne laisse pas le temps à Ulrich de parler, je ne le salue même pas, je fonce littéralement dans le tas. J'arrive sur lui avec plus de force que prévu, on se retrouve à terre, mon poids le plaquant au sol. Je ne sais pas pourquoi je désespère de le faire taire. Je fuis quelque chose que je ne peux pas fuir, que je vais devoir affronter quoi qu'il arrive. Je le sais, mais j'ai peur.

Dans la lutte, nous roulons l'un sur l'autre, mais je sens bien que c'est moi qui maîtrise tout, malgré mes muscles crispés, Ulrich n'a aucune chance. Je nous relève, mon regard fuyant le sien, maintenant une position pour qu'il ne puisse pas se dégager. Je sens mes doigts s'enfoncer plus fort dans son bras. Au moment où Ulrich tente un trait d'humour, je le regarde, perdu, et sens la colère m'envahir. Pourquoi est-ce qu'il rit ? Il n'y a rien de drôle, je ne comprends pas... Où est l'humour dans cette histoire qui vient de nous frapper ? J'ai perdu une amie très chère à mes yeux, il a perdu une soeur, la pire chose qui peut lui arriver. Olga est morte, bon sang !

Olga est morte. C'est à ce moment que j'ouvre les yeux et comprend cette peur qui me possédait. Je n'avais pas peur de parler à Ulrich, ni d'être confronté à sa tristesse. J'avais peur de réaliser ce qui me semblait l'impossible. Olga est morte, la première victime de cette guerre est tombée, et il n'y a rien que je puisse faire pour changer quoi que ce soit. Je brise notre posture en poussant Ulrich, pas assez pour qu'il tombe, mais nous nous tenons désormais séparés de quelques mètres. Je n'ai plus peur désormais, mais j'ai envie de pleurer. Les mains sur mon visage, la tête relever en arrière, je laisse les larmes couler, n'essayant plus de fuir, affrontant la réalité.

"Je suis désolé, Ulrich, je n'ai pas le droit de te faire ça, je sais que c'est bien plus dur pour toi que pour moi. Tu dois être dévasté, et je suis là pour toi, tu sais. J'ai pas le droit de craquer mais..."

Ma voix se brise, les larmes coulent à flot. Finis ta phrase Taran, au moins pour toi : Je ne peux pas te faire ça, mais Olga est morte.
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Take it like a man - Taran EmptyMar 28 Juil - 21:37



Taran & Ulrich
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Ce n'était certainement pas la réaction qu'Ulrich attendait, en rejoignant Taran ici. Il était pour l'entraînement, un peu moins pour l'agression ! Il tentait de se défendre comme il pouvait, mais sa résistance était bien vaine face à la force du rebelle. C'était comme si une patate se battait avec un éléphant - vous voyez l'image ? Debout, deux corps luttants, Ulrich ne put s'empêcher de faire la grimace lorsque les doigts de son adversaire s'enfoncèrent dans son bras. Il avait du muscle, pourtant, mais rien ne semblait pouvoir résister à cette agression, aujourd'hui ! Ses traits d'humour ne parvinrent pas à détendre Taran, qui le regardait comme si Marraine avait débarqué en costume d'ogre.
Soudain, toute pression se fit oublier et Ulrich recula de quelques pas, lâché par Taran. Et l'ogre sentit, à ce moment-là, que rien n'allait.

Que rien n'irait plus, certainement.

Les larmes coulaient sur les joues de son ami, laissant Ulrich pantois. Il ne pouvait imaginer ce qu'il se passait, quel traumatisme il avait du vivre, pour assister à une telle réaction. Mais ce n'était pas ses gestes qui lui mirent la puce à l'oreille, non, mais ses mots... « je sais que c'est bien plus dur pour toi que pour moi » « tu dois être dévasté » « je suis désolé, Ulrich ». Une litanie d'une vérité atroce dans un cri de douleur. Comme si, à nouveau, il avait été poussé, Ulrich recula de quelques pas. Pour s'éloigner de Taran, de ses mots qu'il ne pouvait pas croire. Il en aurait entendu parler, non ? Et ça ne pouvait qu'être ça, n'est-ce pas ? Pourquoi quelqu'un se sentirait-il désolé pour lui, sinon ! C'était brutal, violent, un coup qui l'avait sonné. Il ne savait plus quoi faire de lui-même, en réalité. Qu'était-il, alors ? Qu'allait-il devenir ? Et comment on le remplaçait, ce petit trou qui lui faisait mal, qui tordait son corps, son coeur de douleur ? Comment on vivait, quand on n'avait plus personne ? S'il pouvait oublier... Cette douleur, bon sang ! Il n'avait jamais senti douleur pareille.

Il n'osait pas poser la question. Ulrich ne voulait pas savoir. Etait-il obligé ? Ne pouvait-il pas prétendre qu'Olga était simplement partie on ne sait-où, à la recherche d'aventures ? Non. Parce qu'il savait qu'il était désormais inutile de veiller dans le salon et d'attendre son retour, inutile de faire le plein de guimauves pour trois personnes, inutile de tendre des pièges à l'extérieur. Mais par Merlin, pourquoi ? « Est-ce que... » Veux-tu vraiment savoir ?
Oui. Non. Il n'était pas obligé d'entendre ses mots aujourd'hui, de toute façon. Il pouvait simplement partir, loin, vite et faire comme si tout allait bien. Mais il ne pouvait pas oublier. Il ne pouvait pas l'oublier. Ulrich aurait préféré oublier qu'Olga existait. Parce que l'absence est bien plus facile à supporter que la douleur de l'avoir perdue.

Avait-elle pensé à lui, dans ses derniers moments ? Avait-elle pensé que cela faisait des mois qu'elle n'était pas rentrée, qu'elle n'avait pas pu lui dire au revoir ? Il n'avait pas pu lui dire au revoir ! Elle avait simplement fermé la porte, rejoint Potté dans son délire de pouvoir et avait oublié que lui, tous les soirs, attendait, les yeux fermés, le coeur en suspens. C'était fini.
Sans s'en rendre compte, Ulrich s'était laissé tomber au sol, les genoux repliés, le visage dans ses mains. C'était fini. Et les larmes coulaient, un torrent de colère, de regrets, de refus. C'était fini. Il avait suffi d'une seconde certainement, d'un simple choix, d'une décision mal prise pour que tout s'arrête. Et qu'elle le laisse seul.

Il releva la tête, rencontra le regard de Taran. Il n'avait plus besoin de poser la question, mais il le fit tout de même. « Pourquoi ? » Parce que c'était tout ce qu'il lui restait.
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Take it like a man - Taran EmptyMar 11 Aoû - 20:42



Taran & Ulrich
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Mes mains s'enlèvent de mon visage lentement, à grand regret, cherchant à revenir cacher mes yeux désormais gonflés par les larmes comme deux aimants s'attirent. Mais je dois me forcer à regarder Ulrich. Il le faut. Je n'ai pu cacher ce tumulte qui m'agitait plus longtemps aux yeux de celui pour qui la tempête est la plus violente, mais je me dois de le rejoindre dans ce qui est désormais son combat. De le soutenir, à défaut de pouvoir lui épargner ma peine. Je l'entends commencer une phrase, une simple question. J'entends son envie de savoir ce qui s'est passé mêlée à la révulsion d'affronter une réalité qui le guettait depuis longtemps déjà. Il suspend sa phrase et mon cœur en même temps. Je suis à sa merci, vulnérable. Je ne sais pas comment il va réagir, ni comment je dois me comporter, alors j'attends qu'il décide de quelle façon lui va craquer. Pour savoir comment je peux l'épauler de mon mieux. Un silence s'étire, plus long que tous ceux que j'ai connu jusqu'alors. A cet instant je me rends compte qu'il n'y a rien de pire que d'attendre l'agonie d'un proche tout en étant impuissant. Je me souviens qu'une fois, Dallben m'a dit que le sort des morts est bien plus enviable que celui des vivants qu'ils blessent et abandonnent derrière eux. J'ai déjà connu ça, mais jamais de cette façon. Jamais je n'ai eu à regarder un ami souffrir cette souffrance que je ne peux amoindrir. Et, égoïstement, je me dis que je ne veux plus jamais avoir à regarder ce spectacle encore une fois, qu'à choisir, je veux être celui en première ligne, celui qui souffre directement, parce que je peux encaisser. Parce que je préfère porter la souffrance à la place des autres.

Mais cette fois, je ne peux pas, et il est trop tard pour fuir, parce qu'Ulrich finit par craquer complètement. Il se laisse tomber à genoux au milieu de la clairière, enfouissant ses mains dans son visage et laissant les larmes couler sur ses joues. Il est plus brave que moi, Ulrich. Je le comprend quand il relève vers moi son visage, plongeant son regard dans le mien et me dire un mot. Ce mot qui me fait plus mal que le fer d'une épée. Cette supplication pour des explications que je n'ai pas mais que je me dois de lui fournir. Parce que c'est la seule chose que je peux faire. Alors à mon tour, je me laisse tomber à genoux, en face de lui, et je pose mes mains sur ses épaules, l'agrippant fermement dans une geste que je veux aussi réconfortant que possible. Puis, d'une voix qui n'est ni virile, ni assurée mais bien entrecoupée par des sanglots qui semblent ne plus jamais cesser de m'étrangler la gorge, je tente une parodie d'explication, d'excuses qu'il ne saurait entendre.

"Parce que ta soeur était brave, Ulrich. Parce qu'elle croyait en quelque chose de meilleur et qu'elle refusait de vivre dans un monde où les plus faibles souffrent sous le joug des puissants. Parce que les bons partent toujours en premier et que les ordures sont déloyales. Ta soeur a été la victime d'un être fourbe et odieux, sans dignité ni respect. Elle est restée fidèle à elle-même, et c'est ce qui lui a coûté la vie. Son courage et sa grandeur de coeur ont succombé aux perfidies de ce nain maudit. Mais elle n'est pas morte en vain, Ulrich, tu m'entends ? Je ne laisserais jamais sa mémoire s'effacer et je me battrais jusqu'à mon dernier souffle pour créer ce monde meilleur en lequel ta soeur croyait tellement." Pathétique litanie jonchées de larmes, mais c'est tout ce que je peux faire...

Sans y réfléchir, j'étreins le jeune homme aussi fort que je le peux, comme un frère étreint un frère, comme un désespéré qui s'accroche au dernier espoir qu'il lui reste, comme un enfant qui cherche le réconfort. Et je me laisse aller encore une fois, mes épaules secouées par des sanglots infatigables. J'ignore combien de temps nous restons ainsi, mais j'aurais aimé ne jamais me dégager. Je serre Ulrich pour lui donner de ma force, lui faire la promesse silencieuse qu'il ne sera jamais seul. Puis, lentement, trouvant le regard du jeune homme je donne de la voix à cette promesse, parce que c'est la seule chose que je peux faire.

"Je serais toujours là, Ulrich. Toujours, tu m'entends ? Tu ne sera jamais seul et je ferais tout ce qu'il faut pour être à la hauteur de cette femme que personne ne pourra jamais remplacer. Je ferais ce qui est en mon pouvoir pour t'apporter tout le soutien qu'il te faut et pour être le bras de ta vengeance, si c'est ce que tu désires. Olga nous a peut-être quitté, mais je veux que tu m'entendes Ulrich : tu n'es pas seul, pas temps que je serais là."

Mes larmes ont cessé, finalement, et je ne me concentre plus que sur cet homme que j'ai rencontré par hasard et avec qui j'ai partagé un repas et qui est maintenant celui que je vois comme un frère.
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Take it like a man - Taran EmptyMer 26 Aoû - 16:34



Taran & Ulrich
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Il était seul. Dans son chagrin, dans son deuil, il était seul. Désemparé. Ce n'était pas une surprise, pourtant. Ca devait arriver un jour, il le savait. Olga se mettait beaucoup trop en danger pour vivre une longue et paisible vie. Elle était courageuse, sa soeur. Elle compensait certainement le manque de courage de son frère. Elle était forte. Elle n'a jamais baissé les bras, elle marchait toujours la tête haute. Et quand elle avait peur... Elle ne se donnait pas le droit de le montrer. Parce que beaucoup comptaient sur elle. Mais il était en colère, par Merlin ! Pas une fois, pendant tout ce périple, pas une fois n'avait-elle franchi le pas de la porte, assuré que tout allait bien. Rien. Pas un mot, un souffle. Pas une pensée, peut-être.
Elle avait toujours été tumultueuse, leur relation. Ce n'était pas facile, une vie d'ogre sous le règne de Marraine. C'était le premier combat d'Olga, d'ailleurs. Et Taran, qui faisait l'éloge de sa soeur... Méritait-elle vraiment ce devoir de mémoire ? Elle l'avait abandonné. Depuis des mois, elle était partie, avait suivie un homme qui voulait le monde à ses pieds. Egoïste.
« Mais elle n'est pas morte en vain, Ulrich, tu m'entends ? » Et pourtant... Rien n'avait changé depuis sa mort. Le soleil brillait toujours autant, Tracassin était toujours aussi sadique et leur race toujours aussi menacée.
Il n'avait jamais été autant en colère.

Et pourtant, il s'autorise à se sentir réconforté par l'embrassade de son ami. Il autorise ses larmes à couler, ses sanglots à prendre le dessus sur toute pensée cohérente, ses pensées à se remplir de souvenirs avec Olga. Il était en colère mais, bon sang... Qu'est-ce qu'il l'aimait, sa soeur ! C'était celle qui l'avait initié à ses premières limaces, ses premiers bains de boue. C'était elle qu'il regardait quand il ne savait pas comment faire quelque chose. Elle était tout ce qu'il n'avait jamais osé être. Ulrich avait beau penser que la cause pour laquelle elle se battait était inutile, il aurait tout fait pour avoir le courage de se battre pour ses propres valeurs. Elle n'était plus.

Elle était morte et, dans ce malheur, avait laissé de la place à Taran. Son ami n'était pas si différent d'Olga, finalement. Un peu plus grand et un peu plus... masculin, certes, mais ils se battaient pour la même cause, non ? Et il était là, prêt à donner une chance à Ulrich, chose que personne n'avait jamais fait auparavant. Il était là, réconfortant, accueillant, amical. Et il y avait ses mots, qu'il ne pensait jamais entendre, parce qu'Ulrich n'était pas l'ogre que tout le monde appréciait. « Tu n'es pas seul, pas temps que je serais là ».

Et ce fut pire. Ou peut-être fut-ce meilleur. Ses larmes se multiplièrent mais son coeur se remplit à nouveau d'un nouvel espoir, effaçant pour un temps la douleur si ardente de la perte de sa soeur. Il se rappela, soudain, que Taran était effectivement le même qu'Olga. A suivre les mêmes idéaux, la même personne. Et qu'il était sûrement là-bas, le jour fatidique. Qu'ils étaient tous là-bas, et que seule Olga était morte.
Il se releva, se libérant de l'étreinte de Taran. « C'est de votre faute. » Il ne savait plus vraiment si la colère parlait ou si c'était son propre avis. S'il avait été dans son état normal, il n'aurait jamais accusé Taran. « Vous y étiez tous. Vous deviez être une dizaine, voire plus. Parce que Potté vous a mené là-bas. Parce que, dans votre stupidité commune, vous pensiez pouvoir venir à bout d'un homme qui a le Royaume à ses pieds. » Il lui fit dos, récupéra sa hache. Ne dit-on pas qu'il y a plusieurs étapes, dans le deuil ? Ulrich ne pouvait pas être plus en colère que cela. « Elle est belle, votre camaraderie au sein des rebelles ! » cria-t-il à qui voulait l'entendre. « Vous l'avez laissée là-bas. Elle est morte et pas vous. »

Et il ne pensait rien des paroles qu'il lançait à Taran. Pas un mot n'avait une once de vérité. Mais c'était tout ce qui lui restait. Les arbres qui l'entourait furent victimes de sa colère quand, devenue trop présente pour l'ignorer, il la déversa dans ses coups de hache. Et dans son esprit trop embrouillé pour penser clairement, il ne s'entendait pas crier « C'est votre faute ! » à chaque fois que sa hache s'abattait dans l'écorce.
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Take it like a man - Taran EmptyMer 2 Sep - 17:59



Taran & Ulrich
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Au moment où Ulrich se relève, brisant enfin notre étreinte, je me dis qu'il a réussi à se ressaisir malgré la pire des situation qui puisse exister. Que nous avons tous les deux pu laisser parler notre coeur, nous vider d'un poids bien trop lourd à porter tout seul et qu'enfin, peut-être, nous allons pouvoir faire notre deuil. Quoi qu'il en soit, ce qui s'est passé avant ne m'a pas préparé à ce qui m'attends. Alors que je me relève moi aussi, mon souffle se coupe net et je fais un mouvement si violent de la tête que j'entends distinctement mon cou craquer. Je dévisage Ulrich, les yeux écarquillés et la bouche pendante, abasourdi par les mots qu'il vient de prononcer. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas imaginable. Ulrich n'aurait jamais pu dire ça. Pas le Ulrich gentil et naïf que je connais, accro à la nourriture et si maladroit. Je refuse de croire en ce qui vient de se passer, parce que de toutes les réactions que j'attendais d'Ulrich, celle là est de loin la pire. Et pourtant, comme pour m'encrer définitivement dans ce qui est en train de se produire, le jeune homme continue à me lancer ses reproches. Ils ne me sont pas adressés spécifiquement mais bien pour tous les rebelles et pour cause, je n'étais même pas présent à la mort d'Olga mais le fait d'être seul avec lui dans cette clairière et aussi d'être si proche de lui surtout en ce moment me donne l'impression d'être le seul blâmé. Rien de logique, c'est une réaction purement émotionnelle mais tout aussi dévastatrice. Parce que je ne peux pas m'empêcher de croire ses mots et de me sentir coupable.

Moi qui d'habitude aurais foncé dans le tas, hurlant que je n'étais même pas présent au moment des faits, et que quand bien même je l'aurais été, faire partie des rebelles n'a jamais été synonyme de sécurité et qu'Olga connaissait parfaitement les risques, je me tais. Je me tais alors qu'une part de mon cerveau me hurle de me défendre, de faire ravaler ses mots à Ulrich, de lui prouver qu'aucun des rebelles n'aurait laissé mourir sa soeur s'il y avait eu la moindre chance de la sauver, que même si les rebelles voulaient détrôner Tracassin, ce qui s'est passé à la Fabrique n'était en rien une de nos actions mais bien un piège du nain dans lequel même des personnes qu'on ne connaît pas sont tombées. Si j'avais été dans mon état normal, ma main se serait crispé en un poing qui serait venu se logé dans l'estomac de mon ami, pour couper court à ses reproches et évacuer ma colère. Mais je ne suis pas dans mon état normal.

Je suis trop abattu par la mort d'Olga et la cruauté de Tracassin. Je suis trop abattu par l'inutilité des rebelles contre un mal exposé aux yeux de tous. Par la douleur et la frayeur qui planent en permanence sur la capitale. Et même si j'avais encore la force d'être en colère contre Ulrich pour sa réaction, celle-ci s'est évaporé en entendant toute sa tirade. "Elle est morte et pas vous.". Voilà la phrase qui anéanti toute force de lutter. Parce qu'à travers la colère apparente du jeune homme, je sais ce qu'il fait. Il exprime sa peine en blâmant l'injustice de la situation. Pourquoi elle et pas un autre ? Pourquoi fallait-il que ce soit sa soeur ? Je reste planté là, à le regarder me hurler dessus, et je sens de nouveau les larmes me monter aux yeux. Et quand il se saisit de sa hache pour frapper sur un arbre, je sursaute à chaque coup, laissant s'échapper un sanglot trop gros pour être contenu plus longtemps. Je n'ai plus rien du jeune guerrier que je suis d'ordinaire. Je ne suis qu'un petit garçon effrayé, perdu dans une mer de chagrin, sans aucun ami pour le sortir de là. Tout ce que j'arrive à faire, maintenant, c'est de bredouiller un faible "Je suis désolé" de temps à autre, entre deux coups de hache.

Après ce qui me semble une éternité, pourtant, je retrouve mes sens et reporte mon attention qui avait divagué dans des souvenirs sombres vers Ulrich, toujours en train de frapper sur son arbre. Mes pleurs n'ont pas cessés, ou peut-être que si, je n'arrive pas à sentir de larme couler sur mon visage désormais trop humide. Je m'avance lentement, presque mécaniquement, vers lui. Avant qu'il ne puisse porter un autre coup, je lui saisi la hache des mains bien trop facilement, parce que mes réflexes de guerrier ont pris le dessus comme ils le feraient dans une bataille, et je le pousse de ma main libre pour empêcher toute tentative pour la reprendre. Je la jette plus loin, sans trop regarder parce que je suis plongé dans son visage, son expression. "Ulrich ça suffit ressaisis toi." Ca, c'est ce que j'aimerais dire. A la place, et d'une voix chevrotante qui tranche avec mon attitude de bête de combat, je bredouille "Ulrich je suis tellement désolé... S'il te plaît... Je suis désolé..."

Puis plus rien. J'attends. J'attends parce que mes dernières forces sont parties au moment où j'ai saisi la hache. Je ne peux plus être fort, maintenant. Je ne suis qu'un petit garçon qui a trouvé assez de courage pour se saisir d'une arme et affronter le monstre sous le lit en se retenant de pleurer. Si Ulrich se dresse contre moi et décide de me tenir tête, je ferais ce que font tous les petits garçons qui ont peur : je tomberais par terre et je laisserais définitivement mes larmes couler jusqu'à ce quelqu'un me trouve.
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Take it like a man - Taran EmptyVen 4 Sep - 13:11



Taran & Ulrich
I don't want the world to see me, cause I don't think that they'll understand

Les coups de hache s'abattant sur les arbres sont l'écho d'une douleur bien trop grande pour un ogre tel qu'Ulrich. Echo aussi d'une violence soudaine, fatale, d'une soeur qui n'est pas prête à être enterrée, d'un deuil qui ne pourra pas être fait. La situation est bien trop triste pour un temps pareil : le soleil brille de mille feux - cela faisait longtemps que Fort Fort Lointain n'avait pas connu de pareil jour - la réverbération de ses rayons sur la hache envoie dans la clairière des dessins colorés. La terre vibre de la force de la colère d'Ulrich, les feuilles tremblent sous l'atmosphère particulière régnante. Et l'ogre se sent seul, abandonné, faisant face à l'apogée des malheurs de sa vie. Et soudain...

Plus rien. Ses mains sont vides, ses cris ne retentissent plus, tout comme ses coups. Il voit sa hache valser dans les arbrisseaux de canneberge qui colorent d'un rouge la lame tranchante, ironie de la situation. Et il y a Taran, face à lui, qui ne sait plus non plus, dépassé par une situation qu'il n'avait pas appréhendé, par une réaction qu'il n'avait pas attendu. Il y a ces deux êtres, dans une clairière désertée, qui font face à leur plus grande peur, leur plus grande colère ; mais il ne veut pas être seul, Ulrich. Il a besoin de Taran pour lui dire que ça ira mieux, que ce n'est pas de sa faute et qu'il n'aurait pas dû dire ça, que c'est la vie et qu'on s'y attendait tous. Ou peut-être n'en a-t-il pas besoin. Il a seulement besoin d'une excuse pour que son ami ne s'enfuit pas sous ses démonstrations de colère, de savoir qu'il sera là, lui, et qu'il fera de son mieux pour y rester.
Il aurait désespérément besoin des bras de sa soeur, de ses cris, de son rire d'ogre, de savoir qu'elle pense à lui, là où elle est parce que, après tout, ils en ont vécu des choses ensemble. Mais il faut savoir faire la part des choses, discerner l'impossible de son contraire et apprécier ce qui est présent. Ce ne serait pas un outrage que d'accepter la mort de sa soeur, n'est-ce pas ? Il n'est seulement pas prêt, pas encore. Ne peut-il pas prétendre, quelques minutes encore, qu'elle est là ?

« Ulrich je suis tellement désolé... S'il te plaît... Je suis désolé... » Mais il y a Taran. Un Taran qui n'a plus rien d'un gladiateur, d'un grand homme de combat, mais tout d'un petit garçon. Dans ses yeux, Ulrich est persuadé d'y voir son reflet.
Il y a Taran, qui partage la même douleur. Il y a cet ami qu'Ulrich n'a pas pris en compte, lorsqu'il a décidé de s'insurger contre le monde. Il y a cette âme fragile et abîmée qui pleure la perte d'un semblable. Doucement, comme pour s'assurer de la réalité de la situation, Ulrich fait un pas vers son acolyte. Olga est morte. Deux pas. C'est fini. Trois pas. Accepte-le. Et dans cet élan d'acceptation, les bras de l'ogre se referment sur le corps de son ami ; dans une litanie commune, ils s'autorisent à partager cette peine, l'espace d'un instant. « Je suis désolé... Je pensais pas ce que j'ai dis »

Et lentement dans l'esprit d'Ulrich se disperse le nuage noir de ses pensées. Peut-être que ça ira. « Ca va aller, hein ? » demande-t-il, d'un ton suppliant. Il veut s'en persuader. C'est tout ce qui lui reste.
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Taran Longvoyage
J'AI PAS TOUT COMPRIS MAIS JE SUIS GENTIL

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⊱ pseudonyme : Jet
⊱ âge : 30
⊱ tête mise à prix : Alexander Ludwig
⊱ crédits : Shiya, Tumblr
⊱ arrivé(e) le : 12/12/2014
⊱ manuscrits : 121

⊱ tes licornes : Kaa Envoûtoeil, Suzy Rubanrose
⊱ schillings : 311

⊱ ton conte : Les Chroniques de Prydain
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Cocher
⊱ tes armes : Mon épée, Dyrnwyn
⊱ allégeance : Qu'elle aille crever

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Take it like a man - Taran EmptyJeu 17 Sep - 17:02



Taran & Ulrich
I don't want the world to see me, cause I don't think that they'll understand


Jamais je n'aurais pensé me retrouver dans une telle situation. Jamais je n'aurais imaginé être à la merci de quelqu'un totalement, sans la moindre défense, une bête prise au piège qui n'a d'autre choix que d'attendre qu'on décide de son sort. Et si j'avais été assez fou pour m'imaginer dans une telle situation - car qui, sain d'esprit, imaginerait une telle chose - je n'aurais jamais vu Ulrich comme étant celui qui me briserait. J'aurais très certainement vu la scène au beau milieu d'un champ de bataille, moi maculé du sang de mes ennemis comme du mien, un genou à terre après avoir combattu des heures durant, désarmé et dominé par un général très puissant, pour flatter ma fierté. Et, alors que je suis là, les larmes roulant le long de mes joues sans que je puisse les arrêter, je me dis que c'est une bataille que j'aurais volontiers échanger contre celle là. Parce que c'est une bataille futile, sans autre importance que la force de deux guerriers. Pas d'engagement, pas d'émotion, rien que de la chair contre de la chair, de la sueur et du sang, un gagnant et un perdant. Parce que la bataille que je mène maintenant est bien plus importante que toute mes autres batailles réunies. Parce qu'il n'y a ni sueur, ni sang, ni gagnant ni perdant. Seulement deux personnes blessées par leurs émotions, et qui ne peuvent rien faire qu'attendre et espérer que l'autre va trouver une solution pour les sortir de ce mauvais pas.

Alors j'attends. Et enfin, Ulrich passe à l'action. Je le sens bien plus que je ne le vois s'approcher de moi, et chacun de ses pas me fait l'effet d'une armée venue pour me réduire en poussière. Je n'arrive pas à décider si je préfère qu'il fasse quelque chose et qu'il termine cette bataille d'une manière ou d'une autre, ou si finalement, son inaction n'était pas préférable. Parce que j'ai peur. J'ai tellement peur de perdre un ami dans cette période troublée. J'ai tellement de me retrouver seul, parce que je n'aurais personne vers qui vraiment de tourner : Cuchulainn n'a jamais été du genre à bavarder, surtout sur des sujets aussi épineux, et je ne connais personne d'autre assez bien pour parler de ce genre de chose. Ulrich est tout ce que j'ai, maintenant. Ou peut-être tout ce que j'avais... Peut-être que, comme il a perdu sa soeur, c'est à mon tour de perdre quelqu'un qui m'est cher...

Mais aussi soudainement que la tempête est venue, elle disparaît, en une fraction de seconde, lorsqu'il m'étreint et prononce enfin des mots qui ne me sont pas hostile. Mes larmes continuent de couler un moment, mais pour différentes raisons. Je sais au fond de moi qu'il y avait de la vérité dans les mots d'Ulrich, mais c'est si bon de savoir qu'il ne voulait pas vraiment mettre un terme à notre amitié ! Nous restons proche l'un de l'autre, quand vient sa question fatidique : "Ca va aller, hein ?" Qu'est-ce que je suis sensé répondre à ça ? Il vient de perdre sa soeur, les rebelles volent en éclats, Tracassin à la main mise sur le royaume et pour être honnête, je ne vois pas d'issue qui serait favorable.

C'est une multitude de commentaire désespérés et aussi négatifs que possible qui s'offrent à moi et pourtant, la seule chose que je trouve à dire, avec un sourire que je pensais avoir perdu pour un long moment, c'est "Du moment que tu gardes ta hache loin de moi, tout ira bien !" Je glisse un regard vers l'arbre auquel il s'est attaqué, puis faire lui, et mon sourire s'élargit. Je ne sais pas si c'est vraiment ce dont il a besoin, mais je rajoute, avant même d'y penser "Tu crois qu'on peut arriver chez Arbalète Burger à temps pour se faire leur maxi menu ?"

C'est ma façon à moi de lui faire comprendre que malgré tout ce qui s'est passé, et qui va se passer ensuite, je serais là, pour lui, quand il sera triste, quand il aura besoin de quelqu'un pour faire de l'humour au mauvais moment, ou simplement pour aller s'empiffrer au beau milieu de l'après-midi. Parce que je n'ai pas l'intention de partir où que ce soit, et que je ne compte pas renoncer à tout ça à cause d'un sale nabot, et que je serais là pour soutenir Ulrich aussi longtemps qu'il en aura besoin.
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Take it like a man - Taran EmptySam 19 Sep - 15:08



Taran & Ulrich
I don't want the world to see me, cause I don't think that they'll understand

Il était temps, désormais, de reprendre ses esprits, de laisser le brouillard se dissiper et d'accepter que la mort d'Olga n'était la faute de personne. Ulrich aurait pu blâmer Potté, Marraine ou Tracassin - mais ne s'était-elle pas lancée d'elle-même dans cette vendetta sans espoir ? Il n'aurait jamais pu l'en dissuader. Sa mort était peut-être héroïque aux yeux des rebelles, mais elle était stupide aux yeux de son frère.
Tout ça pour ça. Toute cette vie commune, à tenter de sauver sa peau sous le joug de Marraine, à habiter ensemble, à se consoler, s'engueuler. Tout ça pour ça. Pour cet instant qui devait venir et qui finirait par passer. C'était fini. Sa soeur n'était plus et Fiersbras n'était devenu qu'un moyen de l'identifier, pas de le lier à une famille. Il n'avait plus personne, ici. Et oui, son coeur était empli d'une telle tristesse que cela lui faisait encore mal, sa tête remplie de tellement de souvenirs et de regrets qu'il en avait le vertige. Mais c'était fini. Une bonne fois pour toute.

Taran était là. Le seul héros qu'Ulrich connaissait réellement. Le seul ami sur lequel il pouvait désormais s'appuyer. Celui qui avait supporté sa crise de colère, de panique, et qui ne demandait qu'une chose : aller manger au Arbalète Burger.
Qu'il était courageux, ce rebelle aux airs innocents ! Ulrich regrettait encore les paroles qu'il avait prononcées mais savait, au fond de lui, que Taran ne lui en tiendrait pas rigueur. Si personne ne pouvait réellement comprendre sa douleur, il n'était pas le seul à souffrir et se devait d'en tenir compte. D'un geste, il attrapa sa hache, qui traînait dans l'herbe et la rangea dans sa ceinture. Il semblait alors que tous les symboles étaient en train de changer. Sa hache était passée d'un instrument de travail à une perspective de bataille. Elle pendait, à sa ceinture, bien plus lourde sous les nouvelles responsabilités qu'Ulrich allait lui donner, mais cela le rendait heureux.

Il avait l'impression d'entamer une autre vie, d'avoir perdu tous les repères de son ancienne et de devoir repartir à zéro. Mais il y avait Nina, qui l'attendait chez eux. Il y avait Nina, et il n'était pas encore prêt à l'affronter. Alors Ulrich décida de s'accorder une heure ; une heure où il pourrait prétendre que tout allait bien. Il s'occuperait ensuite de toutes les choses dont il faudrait prendre soin suite à la mort de sa soeur.
Mais, en cet instant, il avait envie d'un hamburger, en compagnie de son ami. « Allons-y ! Au pire, je suis leur meilleur client, ils me doivent bien ça »

Et Ulrich sut en cet instant qu'il était également redevable à Taran, pour tout ce qu'il avait fait.
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