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FORT FORT LOINTAIN A FERME SES PORTES.
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en garde [PV Marie]


FORT FORT LOINTAIN



en garde [PV Marie] 2zqu7ic

⊱ pseudonyme : Couyère.
⊱ tête mise à prix : Toby Stephens.
⊱ crédits : gritsou & belzébuth & tumblr
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : Jeiran Aurorefauve.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : Humain.
⊱ allégeance : On en reparlera quand il lui aura mis son pied dans la face.

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en garde [PV Marie] EmptyMer 12 Aoû - 23:41



David & Marie
une petite citation trop mimi qui roxe

Il s’était fait prendre. Ce fut la première pensée qui traversa l’esprit de Davy Jones alors qu’il reprenait lentement conscience, avant même de sentir l’air froid et moitie de la cellule, le sol couvert de paille sale, le mur humide et dur contre son dos. Son instinct de survie avait toujours pris le dessus, toute sa vie, qu’importe la situation dans laquelle il se trouvait. Son cerveau réagissait toujours avant tout le reste, allant parfois jusqu’à ignorer les lamentations de son corps malmené et le contraindre à accomplir l’impensable pour s’extirper du danger. Du haut de ses quarante-cinq ans et les multiples blessures qu’il avait enduré, c’était un miracle qu’aucune d’elles ne se soit jamais avérée mortelle. Il était même encore en un seul morceau, un vrai miracle pour un pirate. Mais à cet instant précis, il n’était pas sûr que cet état de fait dure encore très longtemps. Tentant de résister au mal de crâne lancinant qui lui vrillait la tête, il tenta de bouger et laissa échapper un grognement lorsqu’il sentit ses bras levés, attachés au mur par de lourdes chaînes de métal. Ses pieds semblaient libres, eux. Mais ça ne changeait pas grand-chose à son problème. Il avait beau être fort comme un bœuf, il doutait de pouvoir arracher des chaînes de métal à leur attache – à moins que le forgeron ait été un incapable ou un paresseux qui aurait bâclé le travail. Dans le doute, l’ancien marin tira de toutes ses forces sur son bras droit, grimaçant sous l’effort, tant et si bien que l’étau de fer s’encastrait dans son poignet au point de le faire saigner. Après quelques minutes passées à se débattre comme un ours en cage, il renonça et laissa retomber sa main ensanglantée, pendant dans le vide, retenue par son lien. Son dos le faisait souffrir – depuis combien de temps était-il accroché là comme un animal qu’on emmène à l’abattoir ? Sa gorge desséchée l’informa qu’il n’avait probablement pas vu depuis plus de douze heures. La lumière naissante à travers les barreaux, quelques mètres au-dessus de sa tête, lui firent comprendre qu’il avait probablement passé la nuit enfermé dans cette cellule. Fronçant les sourcils encore plus qu’à son habitude, il tenta de se remémorer les événements de la veille.

L’attaque. Ils avaient prévu, avec un autre groupe de rebelles, de s’en prendre à un poste de gardes qui détenait des informations sur certains des leurs. Quelque chose, ou quelqu’un, avait dû les trahir ; ou plutôt, le trahir. Avant même qu’ils n’aient atteint le poste en question, un groupe de chevaliers-flics leur était tombés dessus et avaient menacé de tous les tuer s’ils ne leur livraient pas David Leféroce. Philomène et Antoine, évidemment, avaient aussitôt tenté d’intervenir, pendant que les autres qui approchaient jugèrent plus judicieux de disparaître pour ne pas se compromettre, ce dont il ne pouvait décemment les blâmer. Ils s’étaient battus comme des diables – comme à l’époque – mais les chevaliers étaient plus nombreux. Il se souvenait avoir perdu sa seconde et son fils de vue – puis plus rien. Le noir complet. Une douleur sourde se faisait de plus en plus ressentir à l’arrière de son crâne, et un bandage mal serré barrait sa poitrine sous sa chemise laissée ouverte, une large tâche de sang séché clairement visible. Il avait sûrement été blessé dans la bataille. Et les gardes, quoi qu’ils lui veuillent, avaient visiblement estimé qu’il valait mieux le garder en vie, au point de lui offrir des soins, aussi sommaires soient-ils. Les yeux du pirates, luisants de colère et de rage contenue, se levèrent lentement vers la porte. Il n’avait aucune idée de ce qu’il foutait là, mais s’ils pensaient que c’était une bonne idée de lui avoir sauvé la mise, il allait se faire une joie de les détromper.

Lorsque la porte de la cellule s’ouvrit dans un grincement sourd, David fusilla allègrement du regard le geôlier qui fit son entrée en se permettant de le toiser avec un air de supériorité qui ne lui plaisait pas du tout. Déjà, il voyait très exactement comment il lui éclaterait la mâchoire et le reste de son malheureux faciès dès qu’il aurait les mains libres, histoire de lui faire ravaler cette fierté gerbante que les lâches éprouvaient à la première occasion d’avoir enfin le pouvoir sur leur prédateur. L’homme en uniforme s’approcha – à distance raisonnable tout de même, il s’était sûrement défendu lors de son arrestation et l’histoire avait dû lui remonter aux oreilles, ce qui arracha un rictus à Davy – et se planta devant lui, deux pieds écartés bien ancrés dans le sol, pouces passés dans la ceinture, dans la pose parfaite de ces gens qui veulent se donner plus d’importance qu’ils n’en ont réellement. Le sourire sardonique du pirate s’élargit. Il n’en ferait qu’une bouchée, de celui-là. Quitte à le traquer toute la nuit une fois sorti de ce trou.

« Leféroce, hein ? T’en as plus trop l’air maintenant, l’ami. » lança-t-il d’un air goguenard, et Davy songea qu’en plus de lui péter la face, il se ferait aussi un plaisir de lui couper la langue et les oreilles. « Diable, d’puis le temps qu’on te court après, t’es bien gentil de nous avoir facilité la tâche. Ca se trouve, les juges en prendront compte à ton procès. »
« Et mes hommes ? » cracha David. « Le gamin et la fille. Vous les avez eus aussi ? »
« T’inquiète pas pour tes petits copains, ils ont réussi à nous filer sous le nez. Mais on les rattrapera bien assez tôt, va. »

Davy sourit. Non, il ne les rattraperait pas de sitôt. Le Saïmour et Antoine étaient bien trop malins pour rester traîner dans les endroits trop évidents, et ils connaissaient assez sa résistance pour ne pas tenter stupidement de le faire évader maintenant. S’il n’était pas sorti d’ici quelques jours, voire semaines, éventuellement, ils tenteraient quelque chose ; mais même là, ils savaient parfaitement comment s’y prendre. Au besoin, ils feraient sauter le fort entier. Si Léonard était avec eux, ce serait encore plus facile. Dans tous les cas, les gardes ne réussiraient pas à mettre la main sur eux.

« Le capitaine va v’nir t’interroger. Et joue pas au malin avec elle, ou tu risques de le regretter. »

Elle ? David plissa des yeux, méfiant, alors que le garde ressortait pour laisser la place à une jeune femme en uniforme. Il était sur ses gardes. Il avait suffisamment bourlingué (et côtoyé Philomène) pour savoir qu’entre un homme et une femme, en termes de danger, la différence n’était bien souvent qu’illusoire. Les prunelles vertes et bleues du libraire rebelle se fixèrent sur la nouvelle venue, la détaillant avec autant d’attention que d’hostilité. Il aurait presque pu jurer qu’elle avait du sang de Yasen dans les veines. Nulle part ailleurs il n’avait trouvé cet air de froide indifférence, qui était si constitutive de sa personnalité à lui aussi, cette pâleur presque irréelle et cette impénétrabilité du regard. Une poupée de glace, comme on en trouvait tant dans le royaume qu’il avait quitté plus de vingt ans plus tôt. David comprit en un regard que cette femme-là avait gagné sa place à la sueur de son front et au prix de son sang. Elle avait cet air d’assurance, cette expression de la personne qui sait qu’elle mérite d’être là où elle est et a parfaitement conscience de ses forces autant que de ses faiblesses, et a appris à contrer ces dernières avec les premières. Une adversaire qui savait ce qu’elle valait, ni plus ni moins. Qui ne présumait pas de ses capacités mais ne se sous-estimait pas non plus.

De son expérience, ces êtres lucides étaient les plus dangereux. Aussitôt, il la classa dans son esprit comme un danger potentiel. Il ne savait pas encore ce qu’elle lui voulait, mais il se doutait que ça n’allait pas être une partie de plaisir.

« Capitaine, hein ? J’pensais pas avoir droit à un tel honneur aussi rapidement après ma mise aux fers. » siffla-t-il entre ses dents. C’était louche. Très louche. Pourquoi la capitaine de la garde en personne se déplacerait pour un simple rebelle balancé par un traître ? Il y avait anguille sous roche. Et il avait tout intérêt à découvrir quoi. Il s’adossa à nouveau à son mur, ignorant les fers qui lui sciaient encore les poignets. « Que me vaut le plaisir, capitaine ? Il est sûrement inutile de vous faire croire que je me trouvais là par hasard et que je n’ai rien à me reprocher, j’en déduis que vous en savez plus sur moi que je n’en sais sur vous. J’imagine que quelqu’un vous a raconté deux-trois choses à mon sujet et que vous avez eu l’obligeance d’accorder du crédit à ses histoires ? »

Puis, d’un geste du menton, il désigna ses chaînes avant de darder à nouveau un regard glacé sur sa geôlière.

« Vous comptez me débarrasser de ça, ou vous vous sentez plus rassurée si je suis enchaîné ? Rassurez-vous, c’est à votre collègue que j’espère régler son compte d’abord. Vous, vous m’avez l’air d’avoir quelque chose à me dire… »
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FORT FORT LOINTAIN

Marie Lopaline
LADY, LADY OSCAR

Marie Lopaline

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : jessica de gouw
⊱ crédits : caf-pow. (ava)
⊱ arrivé(e) le : 13/09/2014
⊱ manuscrits : 474

⊱ tes licornes : princesse shéhérazade, beasthélemy, cúchulainn le maudit.
⊱ schillings : 438

⊱ ton conte : le prince casse-noisette et le roi souris
⊱ ta race : humaine, dieu merci.
⊱ métier : capitaine dans la garde royale, à fort fort lointain.
⊱ tes armes : une épée à la taille, une arbalète à la main. plus récemment, une arme à feu.
⊱ allégeance : pour, bien entendu.

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en garde [PV Marie] EmptyJeu 20 Aoû - 3:33



Marie, David
celui qui combat la vérité sera vaincu.

Depuis ses débuts dans la Garde Royale, Marie avait subit des interrogatoires par centaines. Des voleurs à l'étalage, des malpolis, des imprudents, des meurtriers et autres tarés. Elle s'était inlassablement assise sur la même chaise plus de deux-cent fois, et avait posé les mêmes questions qui ne menaient nulle part mais faisaient partie de la procédure. Qui ils étaient, ce qu'ils faisaient là où on les avait capturé, s'ils avaient un alibi pour contrer l'accusation dont ils sont victimes – bien que rares se faisaient les fois où les gardes faisaient vraiment attention à ce détail-ci. Elle avait fait un nombre incalculable de fois l'aller-retour entre le château où se postait la Garde et la Tour d'Argent, seulement pour quelques questions dont personne ne gardait de trace et dont tout le monde se fichait. Ceux qui se faisaient attraper savaient bien que dans la plupart des cas, ça ne changerait rien à leur peine. C'était quelques jours à être accrochés aux murs de la tour-prison de Fort Fort Lointain, quelques séances de torture à la plume ou des Travaux d’Écuyers Généraux la majorité du temps. Quand une affaire demandait un réel emprisonnement ou autre peine plus... définitive, les cas pouvaient peut-être intéresser quelqu'un. Et ce quelqu'un, aujourd'hui, se trouvait être Marie.
Elle foulait les pavés depuis la grand porte du château, contournant ce dernier jusqu'aux écuries Royales où étaient gardés les chevaux de la Garde et ceux de la famille Royale. Sans prendre le temps de frapper, Marie entra dans la bâtisse en bois et se fit entendre d'une voix délicate mais trop assurée pour qu'on l'ignore. Écuyer ? Faites préparer mon cheval, ainsi que ceux de mes hommes. Elle ne vit que le bout d'une tête, des cheveux jusqu'au bout du nez, se lever au-dessus de la porte d'un des box du fond avant de tourner les talons et d'aller s'asseoir sur l'un des bancs qui bordait le chemin qu'ils venaient d'emprunter. Il était de coutume, aussi idiot que ce soit, que les soldats de la Garde ne voient rien de ce qui se passe entre le cheval dans son box et le cheval sellé prêt à être monté. Ce genre de politique avait été rendue d'autant plus sévère par l'arrivée de Marraine, et creusait encore un fossé déjà bien profond entre deux classes de gens. Elle n'avait, cette dernière année, pas vu plus d'une paire d'yeux pour l'accueillir et une paire de jambes qui s'en allait quand elle prenait possession de l'animal qu'elle avait pour habitude de prendre. C'était dérangeant, en un sens; si elle avait la tête droite et un air peu amical, Marie n'aurait pas fait le choix d'apparaître aussi élitiste face – entre autres – aux écuyers, surtout en sachant bien qu'une simple erreur de leur part aurait pu la renverser de sa monture et la blesser. Sans un mot, elle attendit néanmoins, n'adressant pas plus d'un sourire poli aux trois hommes qui l'accompagnaient jusqu'à la prison. Un membre de la Garde se déplaçait rarement seul, et son grade avait l'avantage de lui laisser choisir lesquels de ses hommes elle voulait ou non emmener avec elle. Ceux qui la suivaient aujourd'hui étaient le genre de soldat parfait qui n'aurait pas de mal à monter de grade en grade, tant qu'elle prenait plaisir à les montrer en public. Les rangs de la Garde, aussi élitistes soient-ils, étaient trop souvent peuplés d'incapables pour ne pas lui donner envie de valoriser les bons éléments.
Les chevaux prêts, Marie se risqua à un remerciement aveugle et, dégageant sa cape de la trajectoire de ses pieds – il aurait été malheureux de la voir à terre avant même d'avoir été en selle –, monta aisément sur le cheval. Elle laissa sa main aller à une caresse, avant de faire signe à ses hommes qu'ils partaient; et empruntant la suite du chemin déjà parcouru, ils n'étaient bientôt plus qu'un quatuor de silhouettes. Les cavaliers de l'apocalypse dans la journée d'un pauvre malheureux – bien la preuve que le bonheur des uns fait le malheur des autres.

En une quinzaine de minutes, Marie et les trois mousquetaires arrivaient à la prison, laissant leurs montures à une paire de chevaliers-flics en poste là pour la semaine. Pénétrant à peine dans la bâtisse, elle ôta ses gants et les garda serrés dans la paume de sa main, jaugeant sans mal les quelques personnes qui stoppaient leur activité à chaque nouvel arrivant comme si c'était la venue du siècle. Marie s'avança, suivie des trois petits cochons, et demanda à ce qu'on les conduise jusqu'aux sous-sols, en salle d'interrogatoire, et qu'on leur remette le peu d'informations sur le prisonnier. David Leféroce, attrapé alors que deux autres prenaient la fuite, Capitaine. Pour un instant elle se retint de leur cracher littéralement à la figure qu'ils étaient une bande d'incapables pour n'avoir eu qu'un de ces hommes, mais une pensée fulgurante la coupa net. Elle s'arrêta dans le couloir, sans prêter attention à ses trois totally spies qui lui rentraient dedans sans avoir pu anticiper son arrêt brutal. Est-ce que l'on sait d'où il vient, ce Leféroce ? David, c'était un nom beaucoup trop rare pour qu'elle se trompe. Elle n'attendait pas vraiment de réponse à sa question, et après avoir adressé un sourire courtois aux trois soldats dans son dos, reprit sa route jusqu'à la porte dans laquelle étaient postés deux chevaliers de plus. Une précaution qu'elle jugea bien futile, le prisonnier étant attaché à chaque fois. Le soldat sorti, elle n'attendit pas que la porte de referme et se glissa à l'intérieur, prenant soin de refermer, à clef, et que personne ne les dérange.
Ainsi, David était attaché au fond de la pièce, les poignets visiblement fatigués par ce simple fait. Elle arqua un sourcil, observant l'homme de haut en bas, n'omettant aucun détail. David, oui, elle avait entendu ce nom bien des fois. Un rebelle, à ce qui se disait – c'était là la pire espèce. Elle attendait de lui qu'il soit : hargneux, hyperactif, taré, et pas spécialement dans cet ordre-là. Sans surprise, elle était la plus heureuse des deux à l'idée de ce face-à-face.
Capitaine, hein ? J’pensais pas avoir droit à un tel honneur aussi rapidement après ma mise aux fers. Que me vaut le plaisir, capitaine ? Il est sûrement inutile de vous faire croire que je me trouvais là par hasard et que je n’ai rien à me reprocher, j’en déduis que vous en savez plus sur moi que je n’en sais sur vous. J’imagine que quelqu’un vous a raconté deux-trois choses à mon sujet et que vous avez eu l’obligeance d’accorder du crédit à ses histoires ?  Marie éclata d'un rire bref, un sourire l'accompagnant. Ne parlez pas d'honneur et de plaisir trop vite, vous risqueriez de le regretter. Elle s'approcha, sans prendre autant de sécurité que ceux qui avaient du l'attacher là, et ne se priva à aucun moment pour scruter son visage, de la rousseur de sa barbe à l'océan de ses yeux. Ne croyez-vous pas qu'il soit présomptueux de supposer que quelque chose à votre propos ait pu m'intéresser ? Il est de coutume qu'un membre de la Garde soit présent aux interrogatoires de candidats... compliqués comme vous – ç'aurait pu être n'importe lequel de mes homme ou mes collègues, ne faites pas l'impressionné comme ça. Suivant le regard de David, Marie fixa les chaînes accrochées à ses mains avec autant d'intérêt que si elle avait du regarder un brin d'herbe. Elle soupira, lourdement. Vous êtes bien un homme pour vous plaindre autant. D'autres sont accrochés par leur poignets à ces murs depuis des semaines et n'en parlent pas pour autant. Elle se leva sur la pointe des pieds, David bien plus grand qu'elle, et attrapant le trousseau dans la poche de son uniforme libéra les liens qui l'emprisonnaient. Je n'irai pas jusqu'à vous insulter en vous précisant ce qui risque d'arriver si vous essayez de vous échapper d'ici, Leféroce. Marie prit la liberté presque familière s'arranger le col mal mit du pirate, avant de lui tourner le dos pour parcourir la pièce et s'asseoir, jambes croisées comme une lady, sur la table en bois au centre. A peine capturé que vous alimentez déjà les rumeurs de la caserne. Alors, qu'a fait le grand David Leféroce, cette fois-ci ? Penchant légèrement sa tête sur le côté, d'un air suppliant, elle jugea bon de rajouter : Ne me parlez pas d'une attaque de routine je vous en supplie, je serais tellement déçue après avoir entendu votre nom murmuré tant de fois. Cynique, Marie servit à David son plus beau sourire, avant de retrouver un sérieux et un calme sans failles. D'où venez-vous, très cher ? Le mauvais entretien de cette pièce et le peu d'éclats de lumière passant à l'intérieur rendaient la teinte de sa peau difficilement associable à quelconque contrée; elle était cependant certaine qu'il n'était pas de Saay. Une tempête froide dans ses yeux lui rappelaient ses terres natales, mais Marie avait toujours associé aux afshiniens un brin de vice qu'elle semblait retrouver en David. Un goût prononcé pour le secret, également, qui s'étalait sur son visage comme une marmelade bon marché. Il y a une légende, dans mon pays, à propos d'un bateau maudit et son équipage. Peut-être la connaissez-vous déjà ? Ma mémoire est floue, mais de ce dont je me souviens, elle ressemble à quelque chose comme ça : « Par-delà les mers et les siècles, il est et sera un vaisseau maudit par les Dieux, condamné à côtoyer le sel marin une éternité durant. Sous les ordres de Davy Jones, ils erreront sans fin, excusant la piraterie dans leurs veines et hantant les fonds marins. » Cela vous rappellerait-il quelque chose ?
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en garde [PV Marie] EmptyDim 6 Sep - 20:18



David & Marie
une petite citation trop mimi qui roxe

Ne parlez pas d'honneur et de plaisir trop vite, vous risqueriez de le regretter.

David ne répliqua rien, scrutant le visage de la capitaine. Elle souriait, elle s’était même permis de rire – l’ancien pirate n’en prenait pas ombrage mais il cherchait à savoir si ce rire relevait de la vanité qu’il avait si bien vue chez certains forbans (il se comptait volontiers dans le lot lui-même) ou s’il ne s’agissait que d’une façade, dissimulant quelque chose de plus sombre, de plus dangereux qu’elle voulait pour l’instant garder à l’abri des regards. David se méfiait des sourires, plus trompeurs que le plus doux des poisons. Un sourire traître était plus oxydant que la rouille sur la coque d’un bateau, pourrissant de l’intérieur celui qui le recevait sans le savoir – jusqu’à ce que le coup soit porté. David se doutait bien que Marie Lopaline n’était pas venue pour lui faire la conversation avec la courtoisie dont elle faisait preuve à cet instant. Telle une panthère tourna autour de sa proie piégée, elle s’approcha, sourire aux lèvres, et le dévisagea sans qu’il ne détourne le regard. Elle était belle, avec sa peau d’ivoire et ses yeux limpides, mais il y avait bien longtemps que David avait appris que les visages les plus aimables pouvaient dissimuler les plus grands dangers. Toujours attaché, les poignets entaillés par le métal froid, David émit un ricanement en l’entendant le qualifier de ‘cas compliqué’. Si elle tenait à le convaincre qu’il n’était pas si important que ça, c’était loupé. Elle était pour une raison, il le sentait. Elle n’était pas comme ses collègues, qui puaient la crasse et la bêtise à dix nœuds à la ronde – elle était maline, subtile, et surtout, elle savait déjà ce qu’elle cherchait. David n’avait aucun doute là-dessus. Elle ne s’était pas contentée de répondre à une convocation. La question qui l’obnubilait maintenant était : pourquoi ? Pour la gloire d’avoir attrapé un des membres les plus hargneux de la résistance ? Ou avait-elle quelque chose d’autre en tête ?

Enfin, elle le libéra de ses chaînes. David massa ses poignets endoloris, son regard inquisiteur toujours rivé sur Marie qui remettait en place son col de chemise.

Je n'irai pas jusqu'à vous insulter en vous précisant ce qui risque d'arriver si vous essayez de vous échapper d'ici, Leféroce.

David ne répondit pas, se contentant de la suivre des yeux alors qu’elle s’éloignait, pas inquiète le moins du monde. Elle voulait quelque chose. David sentait qu’elle n’était pas le genre de femme à faire quoi que ce soit sans espérer en tirer quelque chose : il reconnaissait chez elle la prudence et l’intelligence des tacticiens, des gens de têtes qui faisaient les grands hommes d’action. Elle connaissait ses adversaires, ne s’aventurait pas en terrain totalement inconnu : non, il n’allait pas essayer de s’échapper, pas avec elle, armée, dans cette pièce étroite et avec plusieurs gardes postés dehors. Leféroce était connu pour sa force hors norme et son tempérament de feu, mais il n’avait jamais eu la réputation de se jeter vers la mort la tête la première. Il tenait trop à la vie et au danger pour ça. Assise sur la table, Marie poursuivit :

A peine capturé que vous alimentez déjà les rumeurs de la caserne. Alors, qu'a fait le grand David Leféroce, cette fois-ci ?
« Rien dont ne vous soyez déjà au courant, j’en suis sûr. » se contenta-t-il de répondre d’une voix sombre. Ca n’était qu’à moitié une provocation : elle était probablement déjà au courant du motif de son arrestation, et ne faisait que tourner autour du pot.
Ne me parlez pas d'une attaque de routine je vous en supplie, je serais tellement déçue après avoir entendu votre nom murmuré tant de fois.
« Dans ce cas je ne vous ferai pas l’affront de vous raconter une énième échauffourée, nous perdrions notre temps tous les deux. » répliqua-t-il en s’adossant au mur de pierre clairsemé d’inscriptions gravées par d’anciens prisonniers – la plupart mort depuis longtemps, probablement. Au-dessus de sa tête, la lumière filtrait et illuminait directement Marie dont la pâleur ressortait plus que de nature – David songea qu’elle avait pratiquement Yasen gravé dans les yeux, sur sa peau de marbre, cette peau blanche sculptée dans la neige et les glaciers de leur pays. Etaient-ils donc bien compatriotes ? Derrière la porte fermée, David n’entendait plus rien – les bruits du dehors s’étaient étouffés, ne laissant plus qu’eux dans cette cellule chargée de secrets. L’on aurait pu se croire dans un monastère plutôt que dans une prison : la même austérité, la même froideur, le même mystère épais qui se dressait entre eux comme un mur invisible. Deux pôles identiques qui entraient en collision et se repoussaient inévitablement. Son dos contre le mur humide, les bras croisés sur son torse, un goût de sang dans la bouche qui était sûrement un reste de son altercation avec les gardes, David scrutait Marie avec autant d’insistance qu’elle le scrutait, lui. Le sourire en moins.

D'où venez-vous, très cher ?

Le regard de David se durcit. La curiosité à son égard n’était jamais bon signe. Le rebelle avait laissé derrière lui une vie entière quatre ans plus tôt, lors du naufrage de son navire et de la perte de son équipage. Il avait ravalé sa rancœur contre un souverain et un pays entier, avait juré vengeance, et en attendant son heure, s’était juré que personne n’entendrait plus parler de lui ni de son équipage. Yasen n’existait plus pour lui. David Leféroce n’avait pas de passé, pas d’histoire. Juste un présent temporaire, pour protéger ce passé enfoui dont personne ne devait s’approcher. Jusqu’à aujourd’hui, visiblement.

Il y a une légende, dans mon pays, à propos d'un bateau maudit et son équipage. David ne laissa rien paraître. Il se contentait, encore alors, de dévisager son interlocutrice, en attendant de savoir où elle voulait en venir. Peut-être la connaissez-vous déjà ? Ma mémoire est floue, mais de ce dont je me souviens, elle ressemble à quelque chose comme ça : « Par-delà les mers et les siècles, il est et sera un vaisseau maudit par les Dieux, condamné à côtoyer le sel marin une éternité durant. Sous les ordres de Davy Jones, ils erreront sans fin, excusant la piraterie dans leurs veines et hantant les fonds marins. » Cela vous rappellerait-il quelque chose ?

Alors, Davy Jones ne put retenir un rictus. L’espace d’un court, très court instant, il sentit parcourir dans ses veines la décharge d’adrénaline qui lui était si familière, qui le prenait avant de partir à l’abordage en pleine bataille navale. L’accoutumance au danger et au risque était l’un de ses points faibles, il en avait parfaitement conscience. Malgré elle – ou pas – Marie Lopaline lui offrait, pendant un instant, l’impression d’être en position difficile. Ce n’étaient pas les gardes, aussi armés et déterminés à lui faire la peau soient-ils, qui allaient réussir à l’impressionner. En revanche, le risque de voir son nom ressurgir, le scandale éclater, d’être livré à l’armada de Yasen – quatre ans qu’il était sur ses gardes, et voilà qu’il se retrouvait acculé au moment où il s’y attendait le moins. La situation venait de prendre un tour aussi inattendu que passionnant. David laissa échapper un rire sardonique.

« Je ne vous insulterai pas non plus en vous demandant si vous croyez vraiment à ces contes de bonimenteur. » répliqua-t-il alors que l’ombre du Hollandais Volant planait sur eux, plus proche et plus palpable que jamais. « Vous êtes de Yasen, si je comprends bien. Les superstitions de notre peuple sont ancrées dans notre quotidien comme la neige et le froid. Que serait la mer sans son lot d’histoires pour terrifier les marins et exciter l’imagination des poètes ? »

Se détachant du mur, Davy fit quelques pas autour de la table, les yeux rivés sur le mur de pierre. Entre les briques, il pouvait encore voir le Hollandais, la mer furieuse et déchaînée, il entendait à l’arrière de son crâne les détonations des canons, le rugissement des marins. Il sentait encore l’odeur de la poudre et du sang et sentait sur sa peau la morsure du froid et des lames de sabre. Un frisson remonta le long de son échine. Il était proche, si proche de retrouver cette vie qu’il avait fait disparaître quatre ans plus tôt. Davy Jones n’était plus qu’une légende qu’on racontait aux enfants et entre marins, une hallucination collective que l’on n’avait plus réellement aperçue depuis quatre ans mais qu’on se convainquait quand même d’avoir vue en haute mer en pleine tempête alors que l’on priait pour sa vie. Le mythe avait toujours été plus grand que l’homme lui-même. Et il tenait à ce qu’il en reste ainsi.

« Davy Jones est mort. Qu’il soit revenu sous la forme d’un fantôme hanter les océans ou pas, c’est l’affaire des malheureux qui vont s’échouer dans la tempête. Ce qui me laisse perplexe en revanche, c’est que la capitaine des gardes s’intéresse à une légende qui a aussi peu à voir avec Fort Fort Lointain. Alors qu’elle pourrait aussi bien utiliser la manière forte pour arracher des informations à son prisonnier. »

Davy s’approcha de la table où Marie s’était assise et, planta ses deux mains sur la table, la regarda droit dans les yeux, par-delà le mur de glace de son regard, par-delà la menace qui pesait entre eux deux.

« Vous être trop intelligente pour courir après des fantômes, capitaine. Et moi je n’apprécie guère les jeux et la perte de temps. Vous voulez des informations, et vous savez que vous ne les aurez pas par la torture. Si vous me connaissez aussi bien que vous le semblez, vous savez qu’il vous faudra quelque chose de plus. Abattez vos cartes maintenant, je crains fort de ne pas avoir la patience de jouer aux devinettes. »
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FORT FORT LOINTAIN

Marie Lopaline
LADY, LADY OSCAR

Marie Lopaline

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⊱ manuscrits : 474

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⊱ schillings : 438

⊱ ton conte : le prince casse-noisette et le roi souris
⊱ ta race : humaine, dieu merci.
⊱ métier : capitaine dans la garde royale, à fort fort lointain.
⊱ tes armes : une épée à la taille, une arbalète à la main. plus récemment, une arme à feu.
⊱ allégeance : pour, bien entendu.

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en garde [PV Marie] EmptyLun 28 Sep - 22:35



Marie, David
celui qui combat la vérité sera vaincu.

Le calme et le contrôle apparents de David n'étaient que trop pour que Marie contienne sa satisfaction. Sans détour, elle l'aurait avoué : David la fascinait en quelque sorte. Il dégageait quelque chose. Une aura forte, quelque chose de plus; l'expérience de la vie. Sans aller le prendre pour un ancien, elle reconnaissait sans mal qu'il était de plus d'une décennie son aîné, et la simple idée d'avoir le dessus face à un homme de ce genre – face à une légende – l'excitait terriblement. A lointaine conversation avec Charmant lui revenait soudain en mémoire – il suffisait de jouer les gardes du corps des princesses, il suffisait de s'entraîner sans but, avec comme seul adversaire une menace invisible. Depuis combien de temps n'avait-elle pas combattu – un vrai combat, pas la remise à leur place de quelques soldats –, la rage au ventre ? Trop longtemps, probablement quelques éternités déjà. Dieux, que ça lui manquait. Pour un peu, elle aurait presque remercié David de lui offrir une telle opportunité.
Ça n'était pas qu'un coup en l'air, ça n'était pas qu'un contrôle de routine comme elle avait pu en faire, ni même une dénonciation basique. Marie avait tout établi, comme à son habitude, et tout casé dans un fond de son esprit. Elle pourrait déjà sortir de la petite salle, se mettre en route pour Yasen et aller chercher Alexandr en personne, mais elle ne le ferait pas.
Plus elle y réfléchissait, plus son plan se précisait dans sa tête. Où serait le plaisir à voir croupir le grand Davy Jones en prison ? C'était trop simple. Elle valait mieux que ça, vraiment. L'excitation lui dévorait le ventre alors qu'elle pensait déjà à la suite de cette entrevue. David avait beau être plus calme qu'un ruisseau, elle savait qu'une tempête s'annonçait à l'intérieur, à l'abri de tous les regards. Elle avait le contrôle sur cet ouragan, qu'il le veuille ou non – elle, pour cette fois, était aux commandes du navire; au Diable les superstitions stupides.
Dans ce cas je ne vous ferai pas l’affront de vous raconter une énième échauffourée, nous perdrions notre temps tous les deux. Marie ne pouvait empêcher un sourire de s'afficher sur son visage comme une peinture permanente. Oh, aucun d'eux ne perdait son temps. Ça n'était qu'histoire de faire connaissances, quelques politesses. Les gens de Yasen lui revenaient en souvenir bien plus à cheval sur ce genre de banalités que David ne semblait l'être. Elle aurait pu préparer un discours avant de venir, se montrer prévenante – peut-être aurait-elle fait bonne impression devant un jury de la Garde, mais elle n'était pas sûre de toucher le pirate d'une telle attention. David ne semblait être que peu friand des ronds de jambe auxquels elle s'était habituée – même elle ne faisait que se plier aux obligations, et estimait que la plupart des personnes à qui elle adressait ses courbettes n'auraient pas mérité un signe de tête. David méritait son attention, cela va de soi, mais bien loin des formalités. Il n'était pas de ces pompeux ni de ces petits malins que les soldats et chevaliers-flics attrapaient chaque jour, il n'était pas aussi facilement impressionné; et de ce fait, il avait droit à un traitement de faveur. Marie valorisait toujours ses petits préférés.

L'évocation de leur contrée ne semblait guère plaire au rebelle. Pourtant, la capitaine se rappelait à la seule vue de la neige les batailles dans la poudreuse, les feux dans les cheminée, les échos des rires qui faisaient naître les avalanches,
une traînée de tâches rouges tâchant les flocons.
Il lui fut difficile de déglutir pour une seconde, perdue au beau milieu de ses faiblesses, sans que rien ne paraisse sur ses traits glacés. Le rire de David la fit sortir de ses mémoires, sa tête se tournant d'un coup sec dans la direction du prisonnier – qui, dans l'esprit de Marie, se trouvait en réalité entre le prisonnier et l'invité. Je ne vous insulterai pas non plus en vous demandant si vous croyez vraiment à ces contes de bonimenteur. Vous êtes de Yasen, si je comprends bien. Les superstitions de notre peuple sont ancrées dans notre quotidien comme la neige et le froid. Que serait la mer sans son lot d’histoires pour terrifier les marins et exciter l’imagination des poètes ? La capitaine haussa un sourcil interrogateur.
Il était à Yasen, tout comme à Afshin d'ailleurs, un taux étrangement haut de superstitions et croyances en légendes. Celles-ci, à défaut de pouvoir être couchées sur le papier, se transmettaient entre deux crépitements de flammes, les mains calées sur une choppe de chocolat chaud ou d'hydromel. Il y en avait de toutes sortes, des mythes créateurs aux légendes de héros revenus de bataille; des souris battant les loups aux brioches animées, mais peu dans ces contrées aux coutumes anciennes se sentaient de contredire la véracité des contes que l'on racontait alors. Les anciens les passaient aux enfants, qui les modelaient à leur goût jusqu'à ce qu'elles leur plaisent d'avantage, mais Marie n'avait jamais considéré la possibilité que ces légendes ne soient rien d'autre que ce que leur nom en disait. Si elle n'avait aucune magie dans sa vie et n'en ressentait même plus quand ses pieds fendaient la neige d'un millier de traces humaines, elle trouvait en ces histoires de quoi survivre à peu près. Une injection régulière de fantaisie qui lui revenait quand les fables qu'elle avait toujours connu traversaient les frontières jusqu'à Fort Fort Lointain.
La distance séparant David de Marie s'amenuisait, sans que ça ne semble inquiéter l'un des deux. Marie se sentirait probablement plus en sécurité à quelques centimètres de lui qu'à vingt mètres – il avait une aura qui embaumait la pièce entière à l'en faire frissonner, et elle ne pouvait qu'imaginer ce qui devait passer et repasser dans son esprit à l'évocation de son ancien équipage – parce qu'elle n'en démordrait pas : elle était aussi certaine de l'identité de David que de son propre prénom. Il ne servait à rien de la faire dévier de ses certitudes, pour la simple raison que Marie n'était pas facile à convaincre. Et quand bien même il y serait parvenu, elle n'aurait jamais admis s'être trompé, par simple fierté.
Davy Jones est mort. Qu’il soit revenu sous la forme d’un fantôme hanter les océans ou pas, c’est l’affaire des malheureux qui vont s’échouer dans la tempête. Ce qui me laisse perplexe en revanche, c’est que la capitaine des gardes s’intéresse à une légende qui a aussi peu à voir avec Fort Fort Lointain. Alors qu’elle pourrait aussi bien utiliser la manière forte pour arracher des informations à son prisonnier. Marie donna en un sourire une impression de bien-être dans ce qui aurait bien pu tourner en un duel sans merci. Elle restait plus vigilante qu'une louve, David devait bien s'en douter, mais son visage n'avait pas plus de dureté qu'une plume. Si elle se cassait le cœur, Marie resterait la plus gracieuse des ballerines. Sa tête se pencha doucement sur le côté, faisant tomber un torrent de cheveux le long de son épaule jusque au-dessus de sa poitrine. La position voulue menaçante de David ne l'impressionnait que peu – en étant réaliste, il suffirait à Marie d'un coup de genoux pour le faire regretter tout ce qu'il pouvait faire, et elle aurait vite fait de le menotter à nouveau. Elle se contentait pour le moment de parcourir les taches de rousseur qui coloraient le visage du marin, à la manière dont elle aurait observé une constellation. Avec une pointe de fascination au fond des prunelles.
Vous être trop intelligente pour courir après des fantômes, capitaine. Et moi je n’apprécie guère les jeux et la perte de temps. Vous voulez des informations, et vous savez que vous ne les aurez pas par la torture. Si vous me connaissez aussi bien que vous le semblez, vous savez qu’il vous faudra quelque chose de plus. Abattez vos cartes maintenant, je crains fort de ne pas avoir la patience de jouer aux devinettes. Elle ne bougea pas d'un poil, si ce n'est pour planter son regard dans celui de David – tant à la manière d'un défi que d'une simple prise d'assurance. « Fantôme » n'est qu'un mot que les hommes utilisent pour se convaincre de l'absence de ce qu'ils ne veulent ni croire ni comprendre. Là est la différence, David : je crois. Un sourire illumina son visage, bien plus radieux que les précédents. Vous pouvez vous vanter d'être un bon menteur, mais on ne trompe pas un arnaqueur; vous ne m'aurez pas à ce jeu-là.
Voyez-vous, je m'intéresse à une
légende
(elle appuya bien ce mot-ci) pour comprendre ce qui lui est arrivé. La mort est trop banale, ne me décevez pas en ayant aussi peu d'imagination. Si vous n'avez jamais été capable d'être digne des fables contées à votre égard, faites au moins semblant : il est mal vu pour un homme de décevoir une femme qui s'intéresse avec gentillesse à lui, ne croyez-vous pas ? L'on m'avait dit que les pirates étaient des rustres, mais j'osais espérer que vous soyez l'exception. D'une délicatesse sans pareil, Marie posa ses mains sur celles de David, ne détachant jamais son regard de celui du rebelle, les remontant lentement jusqu'à ses poignets pour s'en saisir. Elle ne serrait pas même sur sa peau – c'était inutile, elle avait beau avoir une belle collection de badges sur sa veste d'uniforme parfaitement repassée, David avait sans aucun doute plus de force qu'elle. Il aurait pu, d'un geste habile, s'assurer d'avoir le dessus sur la situation – et soyons honnêtes : Marie était, quoi qu'elle en ait dit en quelques menaces, bien trop fière pour appeler qui que ce soit à l'aide. Malgré tout, la possibilité d'un combat avec David faisait monter un frisson d'adrénaline le long de sa colonne vertébrale. Après avoir battu le règne d'un nain, elle se trouverait chanceuse de devoir s'opposer à un homme aussi charmant que David. A défaut de faire preuve de politesse, vous pourriez au moins cacher votre impatience, Leféroce. C'est un défaut que peu de femmes savent supporter. Se séparant de l'un de ses poignets, Marie se rapprocha de David, donnant quelques impulsions sur son torse pour l'inciter à reculer jusqu'au centre de la pièce. La faible lumière extérieure les faisait briller. C'était eux, les fantômes – ceux qu'on ne pouvait croire et expliquer.
Elle brisa les quelques derniers centimètres les séparant, se collant à lui sans gêne et le toisant de haut, malgré sa bonne vingtaine de centimètres en moins. Il n'y avait pas tant d'ambiguïté qu'il aurait pu y en avoir en dehors de cette prison, à son grand malheur, mais Marie se gardait le droit de tenir la main droite de David en otage. Rien ne vous oblige à avouer, mais disons que je suis moins clémente avec les menteurs. Il y a, m'a-t-on dit, un homme par-delà les montagnes enneigées qui serait prêt à payer cher pour la tête du grand Davy Jones sur une pique. Je suis au courant de quelque chose que vous voulez garder secret, et vous pourriez me révéler bien des confidences sur les opposants de Marraine. Le choix vous appartient, mais pensez à la chose suivante :
si l'envie me prend de vous garder en détention et prévenir notre Tsar, à qui croyez-vous qu'il accordera sa confiance de nous deux,
capitaine ?
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