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Eleazar - Nothing good comes free


FORT FORT LOINTAIN

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Eleazar - Nothing good comes free EmptyLun 6 Juil - 21:20



Eleazar & Kitty
When shall we two meet again ?


Ses pas effeuillaient le sol, douce caresse sur les branches tombées des arbres, agilité constante. Ses yeux étaient portés au loin, visualisant sa destination. Son coeur, lui... Elle ne savait pas trop ce qu'il faisait. Elle ne s'en inquiétait pas plus que ça ; plus depuis que Potté l'avait écrasé. Mais elle savait qu'il y songeait, son coeur, à ses yeux perçants, cette attitude confiante et ce charme certain. Elle savait qu'elle allait le revoir. Ce n'était pas pour ça qu'elle avait passé un peu plus de temps dans sa salle de bain, ce matin, ni qu'elle avait emprunté ce haut à une des filles d'Adrastée. C'était juste un jour où Kitty avait eu envie de prendre soin d'elle et la coïncidence faisait que cela tombait sur son rendez-vous avec Eleazar.
Depuis sa rencontre avec Potté, la jeune femme n'avait plus vraiment pensé à son business avec Eleazar. Elle s'était occupée de se rendre au tribunal et de commettre ses petits vols, qu'elle commettait plus par envie que par nécessité. Alors quand elle avait reçu sa lettre... Ses mains avaient tremblé, légèrement, d'anticipation sûrement. Adrastée s'était étonnée de la voir aussi fébrile mais Kitty avait seulement pris son dû et était montée dans sa chambre.
Sa chambre. Elle allait devoir la quitter, bientôt. Elle n'était pas à l'abri, ici. Adrastée savait comment manipuler les autorités mais, si cela ne marchait plus, ne serait-ce qu'une fois... C'en était fini. Et elle ne pouvait pas se le permettre. Elle avait des plans, après tout.

Comme la première fois qu'elle s'était introduite chez lui, le soleil se couchait et la lumière orangée se déversait dans la forêt, formant ça et là des dessins abstraits. Mais elle ne les voyait plus car devant elle se dessinait la grille qu'elle avait escaladé quelques semaines plus tôt. Aujourd'hui, elle se contenta de la pousser. Eleazar l'avait prévenu qu'elle serait ouverte puisqu'il attendait sa visite. Elle émit un grincement sous la pression de la jeune femme et Kitty put enfin s'introduire, légalement, sur les lieux.
Rien n'avait changé et pourtant, elle ne voyait plus les choses de la même façon. Ce qui était autrefois une cible potentielle devenait peu à peu un endroit accueillant. Levant les yeux, elle aperçut une femme à la fenêtre. Ses pas s'arrêtèrent et les deux semblèrent se dévisager. Kitty remarqua qu'elle était belle, à en couper le souffle. Elle était immobile et son visage ne montrait aucune émotion. Un rayon de soleil atteignit la vitre et cacha la jeune femme de la féline.
Elle reprit alors son chemin et se dirigea vers la serre qui, à nouveau, était ouverte.

Il était là. Assis sur le fauteuil qu'elle avait auparavant occupé, il buvait son thé, d'une grâce qui l'étonnait encore. Il savait qu'elle était arrivée mais il ne sembla pas s'en soucier le moins du monde. Etonnamment, Kitty était heureuse de cette attitude. Il voulait jouer, n'est-ce pas ? Ce n'était jamais une mauvaise chose.
Elle s'approcha alors du petit salon, posa son sac au pied du fauteuil et, aussi gracieusement que possible, prit place en face de lui. Enfin, leurs yeux se croisèrent. « Bonsoir, Monsieur. » Elle n'osait plus l'appeler Eleazar et, pourtant, elle ne sentait pas vraiment cette distance entre elle et lui. « Je suis venue aussi vite que possible, dès que j'ai reçu votre missive. Je suppose que vous m'avez fait venir pour affaires ? »
Lentement et sans lui demander la permission, elle se servit une tasse de thé. Après tout, elle n'était pas connue pour avoir de bonnes manières.
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FORT FORT LOINTAIN

Eleazar Coeurfané
AU NOM DE LA ROSE

Eleazar Coeurfané

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⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Henry Cavill
⊱ arrivé(e) le : 26/03/2015
⊱ manuscrits : 345

⊱ tes licornes : Gretel Denougatine, Nina Têtedure & Odette Plumedeneige
⊱ schillings : 518

⊱ ton conte : La Belle & la Bête
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Horticulteur pour sa variété de roses unique
⊱ allégeance : sa place n'est pas légitime, mais j'attend que la situation se règle d'elle-même

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Eleazar - Nothing good comes free EmptyMar 7 Juil - 10:52



Kitty & Eleazar
She appears there, wild and soft


Une missive cachetée, une écriture beaucoup trop appliquée pour une demande déguisée au possible. Les pattes de mouche d'Eleazar s'étaient transformées ces dernières années, laissant place à une écriture noble et élégante, quoique son scripteur écrivait de manière très lente. Un déguisement, un masque, jusque dans l'écriture de la main qui ne se dévoilait jamais, portant perpétuellement un gant de cuir de bœuf. Lorsqu'il prenait des notes, son écriture n'était déchiffrable que par sa personne, mais les invitations faisaient partie de ce rôle qu'il jouait constamment, et son écriture était la broderie de son habit d'orgueil et de fierté. Eleazar n'avait pas écrit ce pli pour une quelconque Duchesse à la beauté légendaire ou à un prince afin de parler de politique. Son tempérament ce soir n'était point aux palabres et aux négociations trop sérieuses, et c'était dans une volonté certaine de se changer les idées qu'il avait fait porté cette lettre trop solennelle à la maison de Dame Adrastée, adressée à sa passeuse préférée.

Dans son luxueux bureau bien trop grand pour une seule personne, Eleazar regardait le soleil tomber peu à peu vers la ligne d'horizon que laissait deviner le grand parc de son manoir. Belle lisait, confortablement installée sur le sofa derrière lui. L'heure avançait, la rencontre approchait. Remettant ses affaires en ordre pour la soirée, il embrassa chastement Belle sur la joue en lui souhaitant une bonne nuit. Elle savait que l'attendre ce soir-là serait une perte de temps, mais la Bête sentait que cette visite tardive n'enchantait pas sa douce amie. Ce fut avec un regard plein de sous-entendus que la belle le regarda s'éloigner pour elle ne savait combien de temps. Bien qu'elle portait ce soir-là sa plus belle robe de soie - sûrement dans une volonté de le retenir - Eleazar n'avait aucune hésitation quant à sa motivation de rencontrer Kitty. Le frôlement du tissu moiré avait pourtant pour habitude de le mettre dans un état second de désir et de possession sans précédent. Mais pas ce soir.

Il traversa le manoir silencieux, ses pas résonnant dans le couloir de marbre trop bien astiqué. Tant de richesses qu'il ne savait même plus les contempler. Ce qu'il pouvait acheter d'une signature sur un chèque ne le l'intéressait plus. Eleazar se rendait de plus en plus compte que ce qu'il pouvait acquérir trop facilement n'avait plus d'attrait pour lui. Il s'intéressait maintenant à un nouveau sport, un nouveau jeu, nouvelle distraction pour un homme enfermé dans un costume engoncé et une droiture trop parfaite : obtenir l'inaccessible. Ce qui ne s'obtenait pas avec des pièces d'or. Ce qui ne s'achetait pas dans une vente aux enchères.
Eleazar aimait la vie qu'il menait depuis qu'il s'était installé à la capitale. Il aimait peser dans la balance de ce monde au bord de la ruine tout en sachant pertinemment qu'il était à l'abri de tout.  Son statut avait fait de lui un intouchable, retranché dans un manoir trop imposant pour qu'on ose s'attaquer à lui. Et pourtant, de haut de son orgueil, Kitty Pattedouce avait osé. Cette pensée au coin des lèvres, Eleazar gagna sa serre dans laquelle le thé était déjà servit. Il s'assit dans un des fauteuils, dos à l'entrée, et se servit une tasse de thé. Il attendait l'arrivée de la voleuse qui ne devait plus tarder maintenant.

Ses pas de velours se firent sentir dans le dos du Duc, si feutrés et discrets qu'il ne l'aurait pas entendue arriver s'il n'avait pas conservé son sixième sens de bête. Comme à son habitude, la demoiselle fit son entrée dans la serre le plus posément du monde, comme elle entrait dans sa propre habitation. Les yeux baissés sur sa tasse de thé qu'il sirotait calmement, Eleazar tenta de s'imprégner de tout le mystère qui entourait encore Kitty. Il se concentra un instant sur les battements de son coeur, calmes, réguliers, sans jamais manquer une note, ou une vibration. Elle était toujours si calme, semblait ne jamais céder à la panique. Sa main gantée posa une nouvelle fois la tasse de porcelaine fine sur la petite table à son côté, et il planta enfin ses yeux dans ceux de la jeune femme. « Bonsoir, Monsieur. »

Eleazar avait tant l'habitude des courbettes, des révérences, des "Monsieur le Duc" à tout va, des "Monseigneur" à la pelle, qu'il prenait conscience qu'il ne se ferait jamais à ce "Monsieur" si simplement dit. Mauvaise habitude, geste du quotidien, il la toisait sans cligner des yeux, et tenta de dissimuler son petit sourire en coin derrière un doigt ganté, faisant mine de caresser nonchalamment sa moustache sur la naissance de sa lèvre.  « Je suis venue aussi vite que possible, dès que j'ai reçu votre missive. Je suppose que vous m'avez fait venir pour affaires ? » Trop professionnelle, pas assez imaginative ? Le fait était que la demoiselle était d'un pragmatisme à toute épreuve, et parfois son manque de fantaisie amusait Eleazar. Croisant les jambes dans son confortable fauteuil, la Bête prit la parole en souriant. "Bonsoir Mademoiselle Pattedouce. J'espère que mon invitation ne vous a pas trop pris au dépourvu." D'un geste nonchalant de la main, le Duc montra de petits paquets bien emballés au milieu du service à thé. "Tout est prêt, vous n'avez plus qu'à les ranger dans votre précieuse sacoche." C'était une petite habitude qui s'était installée depuis peu. Eleazar ignorait pourquoi la jeune femme tenait tant à ce petit sac, mais il refusait de lui faire l'affront de lui poser la question, ou même de lui en proposer une autre pour le transport de ses... produits.

Eleazar fut satisfait de la voir se servir une tasse de thé, ce qui signifiait qu'elle n'était pas pressée de partir. Etant donné qu'elle avait pris la liberté de se servir d'elle-même, Eleazar ne lui fit pas l'affront de lui désigner le fauteuil en face du sien, sachant pertinemment que le protocole et l'étiquette ne lui étant ni familiers, ni agréables. Ce qui aurait pu l'horripiler venant d'une toute autre personne. Mais ce soir, Eleazar avait un but à atteindre et, fort de sa réputation de bon manieur de paroles, il se ferait un plaisir d'obtenir les informations qu'il désirait. Son doigt lissait à nouveau pensivement sa lèvre, s'attaquant cette fois-ci à la lèvre inférieure, et quand son regard se porta à nouveau sur la voleuse, il inclina légèrement la tête sur le côté avant de reprendre la parole.
"Alors, ma chère, comment se passe votre activité parmi nous ? J'ose espérer qu'une délinquante de votre talent ne s'ennuie pas avec de simples exercices de passe à la Griffe Marine ?"
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Eleazar - Nothing good comes free EmptyMar 21 Juil - 12:27



Eleazar & Kitty
When shall we two meet again ?

Il flottait dans l'air un parfum particulier qui emplissait les sens de Kitty. Peut-être venait-il d'Eleazar lui-même, peut-être de ses roses ; elle n'en savait rien. Ce n'était pas désagréable, mais simplement... présent, presque étranger. Comme pour rappeler que, si elle était là aujourd'hui, ce n'était que pour quelques minutes. Son parfum ne resterait pas bien longtemps, chassé par celui qui régnait dans la pièce. Elle le dévisagea, alors. De ses yeux à sa bouche. De l'expression de son âme à ce qu'il voulait bien dévoiler. Sa barbe était taillée au millimètre près et semblait caresser son visage - elle semblait douce et Kitty devait se retenir de ne pas y passer sa patte. Sirotant son thé, elle se délecta d'entendre sa voix, si puissante, si posée. « Bonsoir Mademoiselle Pattedouce. J'espère que mon invitation ne vous a pas trop pris au dépourvu. » Devait-elle lui dire que cela faisait plusieurs jours qu'elle n'attendait que cela ? Elle se préparait chaque jour, dans l'éventualité d'une rencontre. Elle se contenta cependant de hausser les épaules, d'un air nonchalant.

Il lui désigna les herbes précieusement emballées et donna l'autorisation à Kitty de les ranger, ce qu'elle fit sans se faire prier. Ramenant sa besace sur les genoux, elle l'ouvrit et y glissa doucement les herbes. Rapidement, elle fit le calcul de tout ce que cela allait leur rapporter et se réjouit d'avance. Une fois rangées, elle referma sa besace et la posa à ses pieds. Les affaires étaient terminées. Devait-elle partir, ou profiter juste un peu plus, quelques secondes seulement, de cet endroit qui devenait peu à peu son havre de paix ? Kitty savait que c'était à lui de lancer les dés. Elle était tombée dans son jeu, après tout. Et lorsqu'enfin il prit la parole pour entamer la discussion, le soulagement se fit ressentir dans chaque partie de son corps. « Tout se passe très bien, Monsieur. Je vous avouerais que je ne vois pas le temps passer, entre le tribunal, la Griffe Marine et mes occupations personnelles. » Elle n'osait pas dire qu'elle allait de moins en moins à la Griffe Marine, ces temps-ci, depuis...

Depuis qu'elle y avait vu Potté. Cette rencontre était encore un souvenir douloureux pour elle, comme une épine plantée dans la main, qui ne cessait de la démanger. Elle baissa les yeux un instant et prit une gorgée de thé. Quoi qu'elle fasse, elle ne semblait pas pouvoir l'oublier. C'était la même rengaine, les mêmes images qui défilaient et toujours les mêmes sensations. Épuisant. « Ne passez-vous jamais à la Griffe Marine vous-même ? Il est des après-midi très... intéressants. Il semble parfois qu'il y ait plus de vie là-bas que dans la cité entière. » Eleazar devait être un homme occupé, à n'en pas douter. Mais peut-être irait-elle là-bas plus souvent, si elle savait qu'elle avait une chance de le croiser...

Elle repensa soudainement à la femme qu'elle avait aperçue en arrivant ici. Kitty ne comprenait pas tellement les réactions de son corps, de son coeur, lorsqu'elle pensait à Eleazar. La seule chose certaine était qu'elle ne se laisserait plus avoir. « Une femme me regardait lorsque je suis arrivée ici... Est-ce votre épouse ? Elle m'a laissé... une forte impression. » Elle repensait à ces yeux qui semblaient l'avoir transpercé, à cette beauté foudroyante.

Décidément, Kitty ne serait jamais assez bien pour capturer l'attention d'un homme. Capturer l'attention de Potté avait été la plus grande erreur de sa vie et les autres hommes qu'elle avait pu côtoyer n'avaient, malheureusement, pas été à la hauteur non plus. Tant qu'on ne lui enlevait pas sa liberté, cependant, Kitty s'en contenterait. Elle n'était que de passage, rien qu'une ombre que l'on piétine, un nuage qui cache le soleil et s'en va. Une goutte de pluie qui tombe sur son visage et que l'on balaye du revers de la main.
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Eleazar Coeurfané
AU NOM DE LA ROSE

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⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Henry Cavill
⊱ arrivé(e) le : 26/03/2015
⊱ manuscrits : 345

⊱ tes licornes : Gretel Denougatine, Nina Têtedure & Odette Plumedeneige
⊱ schillings : 518

⊱ ton conte : La Belle & la Bête
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Horticulteur pour sa variété de roses unique
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Eleazar - Nothing good comes free EmptyMer 29 Juil - 23:01



Kitty & Eleazar
She appears there, wild and soft


Regarder Kitty était pour la Bête semblable à admirer une de ses roses s'épanouir aux rayons de la lune. Il ne pouvait y avoir deux fleurs semblables, comment deux réactions de la demoiselle n'étaient jamais similaires. Eleazar avait connu la dame tour à tour méfiante, rusée, assurée, et il la découvrait aujourd'hui sous un nouvel hospice. La Bête n'était pas le plus au fait des coquetteries de la gente féminines, mais pour avoir regarder quelques fois Belle se préparer, son regard s'arrêta sur sa tenue qu'il trouvait quelques peu différente de leurs précédentes rencontres. Elle qui ne portait que des vêtements assez sombres, touche subtile et élégante, mais également très pratique quant à sa profession, elle arborait cette fois-ci quelque chose de plus coloré. La Bête remarquait également le tombé parfait de ses cheveux sur ses épaules, dont les pointes longues et lisses amenaient le regard vers la cambrure noble de son dos. Eleazar était en présence d'une très belle femme, et il aimait à contempler les belles choses. La beauté se trouvait en toute chose, la Bête en était persuadée. Mais la beauté sauvage de Kitty le touchait et l'attirait d'autant plus qu'il se demandait si elle était vraiment consciente du charme et de la fascination qu'elle dégageait. L'homme aimait deviner son influence sur une personne qui en devient troublée, aussi il ne se gênait pas pour regarder sa passeuse tout à son loisir, au risque de paraître insultant. Si Kitty Pattedouce n'avait eu que la beauté, Eleazar s'en serait désintéressé aussi sûrement qu'il passait outre la compagnie de jeunes femmes sottes mais infiniment jolies. La beauté de la jeune femme était outrecuidance, effronterie et insolence, et tout en elle jusqu'à son ravissant nez retroussé suintait la liberté et l'indépendance. Si le caractère et l'assurance avaient été deux qualités qui avaient séduit la Bête chez sa compagne Belle, tout l'audace de sa jeune employée l'attirait comme un aimant, attirance que la Bête se refusait à admettre qu'il ne pût la dominer. Mais le fait était qu'en dépit de ses invariables efforts pour se concentrer sur son idylle avec la demoiselle Yeuxdevelours, il demeurait le souvenir empli de mystère d'une certaine délinquante habile et quelques peu arrogante.

Si Eleazar était redevenu humain, bien de sa personne et relativement bel homme, il conservait au plus profond de son inconscient cet instinct animal qui le rassurait tant. Et il pensait - sans jamais admettre qu'il eu put formuler une telle pensée - que l'attirance qu'il avait envers Kitty était de l'ordre de l'attraction animale. Il connaissait l'existence du Charnel, bien sûr, et il avait vu certains de ses collègues l'arborer. Mais la demoiselle était perspicace, et bien qu'il la toisait avec ravissement, il se refusait de scruter sa poitrine dans le but d'y dénicher une chaîne à sa gorge, ou un pendentif. Les manières de la voleuse n'étaient certes pas conformes à l'étiquette tant chérie par la Bête, mais il n'était pas non plus question pour lui de faire preuve d'irrespect et de vulgarité. Tandis qu'il se délectait du spectacle nonchalant de son interlocutrice se servant de son précieux thé, Eleazar se demandait combien d'homme une si voluptueuse dame avait pu connaître. Il ne put s'empêcher de sourire à nouveau à l'idée qu'il avait un vague avis sur la question. Du moins, connaissait-il l'existence d'un ancien prétendant en la personne de son associé Potté. Il se flattait intérieurement d'avoir à ses côtés une commère tel que Valian qui traînassait assez souvent à la Griffe Marine pour le tenir au courant de tant de choses. Et comme pour rebondir sur le sujet de ses pensées, la demoiselle Pattedouce repris la parole de sa voix feutrée. "Ne passez-vous jamais à la Griffe Marine vous-même ? Il est des après-midi très... intéressants. Il semble parfois qu'il y ait plus de vie là-bas que dans la cité entière." Eleazar laissa tomber sa main gantée sur l'accoudoir de son grand fauteuil, et souriait maintenant sincèrement à la jeune femme. Il ne pouvait lui être plus facile d'entrer dans le sujet dont il avait mis quelques secondes à élaborer l'entrée. Comme à son habitude, il tourna la tête vers son bosquet de rose dans un geste lent et étudié, gracieux plus que de raison pour un homme de son pedigree. "Il m'a en effet été rapporté que vous y aviez fait une rencontre... inattendue, il y a peu. J'espère que cet entretien ne vous était pas trop désagréable, ma chère."

Bien que la question de la jeune femme avait des allures d'invitation, Eleazar se risquait à entrer dans le sujet que lui voulait aborder. Il ne savait ce que sa remarque provoqua chez son hôte, puisqu'elle enchaîna presque immédiatement sur une autre de ses remarques franches. "Une femme me regardait lorsque je suis arrivée ici... Est-ce votre épouse ? Elle m'a laissé... une forte impression." L'idée de Belle avec un anneau à son doigt provoqua une légère hilarité chez la Bête qui ne cacha pas un léger rire. La demoiselle était perspicace, et Eleazar s'étonnait de ne pas être mal à l'aise devant la question de la jeune femme, qui réussissait de manière époustouflante à le mettre à l'aise devant la plus impertinente des questions. "Si je puis apaiser vos craintes, Belle n'est point mon épouse. Elle vit ici, au manoir, et a ses propres appartements. Je ne m'étonne guère qu'elle vous ait laissé cette impression. J'essaye de la garder à l'abri de mes affaires pour ne lui attirer aucun désagrément plus que nécessaire, elle a du se demander pourquoi vous étiez dans le parc."

Les jambes de la Bête commençaient à s'alourdir de trop d'inactivité, croisées comme elles étaient dans son grand fauteuil. Il se leva d'un mouvement peut-être plus majestueux qu'il ne l'aurait voulu, et ses pas nonchalants le conduisirent à dessein vers le bosquet de roses situé derrière la voleuse. Il admirait ses trésors, il admirait Kitty. Si elle savait combien ces fleurs valaient, le volerait-elle sans remords ? Si elle savait combien elles valaient pour lui, hésiterait-elle à lui dérober son bien le plus précieux ? Et le jeu commençait. "Mais vous-même, Kitty, allez-vous me dire qui était le jeune homme avec qui vous discouriez à la Griffe Marine ?"
De dos, Kitty ressemblait à une dame du monde, avec ses épaules parfaites et son dos bien droit, son attitude digne et son port de tête gracieux. Eleazar imaginait alors la belle avec un attribut plus féminin, tels qu'en portaient quotidiennement Belle, et il ne savait trancher en son esprit si cette image l'amusait ou l'intriguait. Il optait secrètement pour la seconde option tout en s'approchant à pas feutrés de la jeune femme, pour se planter derrière son dos. Son corps à était à une distance parfaitement raisonnable de celui de la demoiselle, mais il se pencha en avant pour qu'elle sente son souffle dans sa nuque tandis qu'il la prenait au piège. "Je vous en prie, je meurs d'envie de le savoir. Vous ne pouvez pas me refuser ce plaisir... Pas à moi."

La Bête s'avouerait-elle qu'à cet instant, il se retenait de dégager les mèches de la belle du satin halé de son épaule ?
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Eleazar - Nothing good comes free EmptyJeu 13 Aoû - 17:37



Eleazar & Kitty
When shall we two meet again ?


Kitty n'avait jamais su lire les mouvements du corps d'Eleazar. Il était bien trop subtil, stratège, pour que ses mouvements trahissent une quelconque pensée. Lorsqu'elle était avec lui, il lui semblait ne plus pouvoir se lire elle-même. Quels signaux envoyait-elle ? Pourquoi son coeur battait aussi vite ? Pourquoi sa peau semblait être à ébullition, attendant un quelconque toucher ? Parler de Potté, même indirectement, ne l'aidait vraiment pas. Eleazar n'aurait pas pu placer de mots plus justes pour désigner leur dernière rencontre : un entretien désagréable. Nécessaire, certes, mais l'odeur de Potté, son regard et son attitude lui collaient encore à la peau. Kitty avait peur de ne jamais pouvoir s'en débarrasser.
Le sujet qui lui tenait le plus à coeur cependant était bien la femme qu'elle avait vue en arrivant ici. D'une beauté sans nom, d'un regard envoûtant, Kitty s'était soudain sentie très mal à l'aise. « Si je puis apaiser vos craintes, Belle n'est point mon épouse. Elle vit ici, au manoir, et a ses propres appartements. Je ne m'étonne guère qu'elle vous ait laissé cette impression. J'essaye de la garder à l'abri de mes affaires pour ne lui attirer aucun désagrément plus que nécessaire, elle a du se demander pourquoi vous étiez dans le parc. »

Soulagement. Kitty ne se laissa pas longtemps aller dans ce sentiment et reprit ses esprits ; même s'ils n'étaient pas mariés, il avait dans sa vie une femme qui prenait beaucoup plus de place qu'elle. Ses pensées furent interrompues lorsque son hôte se leva et Kitty jura n'avoir jamais vu grâce pareille. Ses longues jambes n'eurent aucun effort à fournir, sa stature impressionnante rayonnait dans la serre. Les rayons du soleil, divulgués à travers les fenêtres, jouaient à un jeu d'ombre particulier, qui ne faisait que renforcer l'attitude élégante d'Eleazar. Il se déplaça vers ses roses et Kitty ne le suivit pas du regard. Elle se contenta de fermer les yeux et de laisser aller ses autres sens à la découverte de l'homme. Ses oreilles entendaient les pas délicats qu'il laissait sur le sol en pierre ; son odorat transmettait son eau de cologne mélangée au doux parfum de ses roses. Seules ses mains, qui reposaient sur le fauteuil, trahissaient l'anticipation de la jeune femme. « Mais vous-même, Kitty, allez-vous me dire qui était le jeune homme avec qui vous discouriez à la Griffe Marine ? »
Sa respiration s'arrêta, étonnée par la question et par ses pas, qui semblaient s'approcher d'elle. « Il n'a aucune importance pour moi. » murmura-t-elle.

Mensonges. Mais Eleazar n'avait pas besoin de le savoir, n'est-ce pas ?
Elle entendait ses pas, sentait son odeur et sa chaleur qui l'envahissaient de plus en plus. Elle ne sursauta pas lorsqu'elle sentit son souffle sur sa nuque. Les yeux fermés, elle se laissa envahir par ces nouvelles sensations. Ses poils se hérissèrent, frissons de plaisir ; et lorsque sa voix résonna à ses oreilles...
Sa tête bascula légèrement en arrière. « Je vous en prie, je meurs d'envie de le savoir. Vous ne pouvez pas me refuser ce plaisir... Pas à moi. »

Kitty prit une dernière inspiration avant de répondre à Eleazar, quand bien même elle était certaine qu'il le savait déjà. « C'était... un ancien ami. Vous le connaissez certainement. Si je peux d'ailleurs vous donner un conseil... Potté n'est pas un homme de confiance. S'il s'engage pour quelque chose, c'est bien un engagement personnel. Aussitôt lassé, il n'hésitera pas à vous tourner le dos. »

Sa voix respirait la haine et pourtant, sa tête était toujours lentement inclinée vers le corps d'Eleazar et les frissons toujours aussi nombreux. « Malheureusement, je ne peux vous en dire plus. » Elle refusait de révéler plus que cela. Après tout, il ne lui avait pas tout dit, à propos de Belle, n'est-ce pas ?
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Eleazar Coeurfané
AU NOM DE LA ROSE

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⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Henry Cavill
⊱ arrivé(e) le : 26/03/2015
⊱ manuscrits : 345

⊱ tes licornes : Gretel Denougatine, Nina Têtedure & Odette Plumedeneige
⊱ schillings : 518

⊱ ton conte : La Belle & la Bête
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Horticulteur pour sa variété de roses unique
⊱ allégeance : sa place n'est pas légitime, mais j'attend que la situation se règle d'elle-même

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Eleazar - Nothing good comes free EmptySam 26 Sep - 16:20



Kitty & Eleazar
She appears there, wild and soft


Le craquement du mensonge, de la blessure dissimulée que les mots enterrent dans des tournures savantes étaient la mélodie même de la voix de la Bête qu'il s'employait à chanter à chaque apparition publique. Alors quand la voix de Kitty brisa encore une fois le silence de la serre, pour mentir cette fois, Eleazar reconnut le léger trémolo annonciateur de balivernes. La main de la Bête s'était levée pour effleurer la chevelure de la voleuse, mais ce mensonge habilement dissimulé arrêta tout net un geste qui se voulait discret sans pour autant passer inaperçu. Il ferma les yeux un instant, mais au lieu d'être envahi par la déception, un petit sourire s'afficha une fois encore sur ses lèvres, comme devenu une habitude en présence de Kitty. Il n'était pas déçu, ce n'était rien de semblable qui le réchauffait tout entier, mais un sentiment étrange de ressemblance. Eleazar à cet instant ressenti entre lui et Kitty une profonde ressemblance, celle de deux personnes uniques qui pourtant parlaient le même langage sans peut-être s'en rendre compte. Au fond, la voleuse et le seigneur voulaient la même chose : la reconnaissance.

« Il n'a aucune importance pour moi. » Plus maintenant visiblement, s'empêcha d'ajouter Eleazar. La tête de la jeune femme fit un imperceptible mouvement en arrière. Imperceptible pour un humain lambda, mais pour Eleazar... ce mouvement était une première main tendue pour répliquer sur l'échiquier sur lequel se jouait leur jeu du chat et de la souris. Et Eleazar commençait à se demander qui d'eux deux jouait le chat. Il était vrai que Kitty dégageait quelque chose de félin autant que lui était animal. Et de plus en plus, Eleazar voulait tout savoir de la voleuse. Il cherchait des yeux sur sa nuque l'éventuelle existence d'un bijou contenant un charnel, mais ses yeux ne s'attardèrent pas plus avant sur la nuque de Kitty. La respiration de la féline se faisait moins calme, plus profonde, et son rythme cardiaque plus prononcé. Une seule phrase emplissait la tête de la Bête, qui avait refoulé toute humanité au profit de ses instincts primaires : il la voulait toute entière, lui qui possédait déjà tout, il voulait encore ce qui lui échappait indiciblement. Tout dans sa posture le faisait brûler : la courbe de son dos, ses cheveux défaits, même sa respiration était provocante. La manière dont ses épaules ondulaient à chaque nouvelle bouffée d'air, le sifflement silencieux de ses narines lorsqu'elle rejetait cet air. Eleazar allait même jusqu'à jalouser l'air qui avait le privilège d'entrer en elle.

« C'était... un ancien ami. Vous le connaissez certainement. Si je peux d'ailleurs vous donner un conseil... Potté n'est pas un homme de confiance. S'il s'engage pour quelque chose, c'est bien un engagement personnel. Aussitôt lassé, il n'hésitera pas à vous tourner le dos. Malheureusement, je ne peux vous en dire plus. » Une phrase cinglante, comme à son habitude, et Eleazar de partir dans un rire d'une tonalité profonde. La Bête fit quelques pas pour s'arracher à l'aura brûlante qui les entourait, juste pour avoir une nouvelle fois le plaisir de planter ses yeux amande dans ses pupilles félines. Ne jamais la lâcher du regard, c'est la posséder un peu plus.
"Kitty, je vous en prie, j'ai l'impression parfois que vous me prenez pour un novice. Il faudrait être totalement fou pour faire confiance à un homme aussi inconstant que Potté. Fou ou... vraiment attachée à ce chat."

Pour la première fois, il l'avait appelée par son prénom. Lorsqu'il lui a échappé - parce qu'il lui avait échappé totalement inconsciemment - si naturellement, presque insolemment, reniant l'étiquette et tout le savoir-vivre, toute la réserve qui avait fait de la Bête ce personnage, ce Duc d'Apreroche, Eleazar s'était senti presque nu devant elle. Et jamais il ne s'était senti aussi vivant. Sans qu'il s'en soit rendu compte, Eleazar reconnu que prononcer ce prénom lui avait brûlé les lèvres depuis tout ce temps où il avait attendu qu'elle revienne au manoir. Et voilà qu'il l'insultait.
"Je vous présente mes excuses. Loin de moi l'idée de vous insulter d'une quelconque manière. Potté est un habile manipulateur, et il faut être de son niveau pour ne pas tomber dans ses filets. Je suis bien heureux que vous soyez à nouveau libre de vos mouvements, Mademoiselle. S'il est bien une chose pour laquelle nous ne pouvons être jugés coupables, c'est bien de tomber amoureux. Quel fléau, n'est-ce pas ?"

La Bête desserra le poing qu'il venait de se rendre compte qu'il martyrisait depuis un moment. Un silence suivit ses paroles, un silence pendant lequel il ne battit pas d'un cil, ses yeux toujours plongés dans ceux de Kitty, absent. Comme s'il tentait de voir le film de ses souvenirs défiler dans ses iris. Mais ce fut sa propre histoire qu'il voyait dans les yeux de la belle. Il attendait. Il attendait le courroux de Kitty, il attendait que Belle fasse une entrée remarquée dans la serre pour lui intimer l'ordre de rentrer. Il attendait que le sol s'ouvre sous ses pieds. Il attendait le courage de caresser la peau du dos de la main de Kitty, sans avoir la peur au ventre de trahir sa Belle. Il attendait que sa culpabilité prenne ses jambes à son cou, et que son masque se brise en milles morceaux. Il avait espéré que Belle serait celle qui briserait ce masque, et le voilà qui espérait que Kitty soit celle qui tenait les clés de sa liberté. Et il se détestait encore plus.

Eleazar fit deux pas en arrière, et s'enfonça dans son fauteuil plus mollement que jamais. Il était Eleazar, il était la Bête et le Duc, mais il était surtout à ce moment là le petit garçon au coupe papier plein du sang maternel, pris en flagrant délit d'innocence. Il y avait quelque chose de tellement facile dans la mort, que son ambiguïté résidait dans la complexité de la vie. Kitty attendait. Elle attendait qu'il prenne la parole, qu'il joue à son tour. Elle avait avancé un pion, c'était à lui de contre-attaquer. Point d'armes utilisées ce soir, ils jouaient à tour de rôle de leur faiblesses et de leurs blessures. Potté avait blessé Kitty. Mais qui avait blessé Eleazar, si ce n'était le monde entier ?
"J'ai passé mon enfance à lire des livres, Mademoiselle Pattedouce. Des livres tous plus stupides les uns que les autres, qui parlaient de l'amour sous toutes ses formes. L'amour fraternel, l'amour sincère, et ô combien ce sentiment est source de délivrance et de bonheur. Mais les bons moments sont toujours trop courts, et quand la haine s'installe, il n'y a plus que les querelles et les différends qui demeurent. Il n'y a rien de plus vicieux que cet amour, qui promet des lendemains tranquilles pour mieux vous étouffer dans la haine. Cet attachement est celui qui nous donne les armes des faiblesses de l'autre pour mieux l'étrangler par orgueil. Mais le plus ridicule de tous, le plus perverti est l'amour maternel. La mère n'est rien d'autre qu'une nourrice avec un droit de vie ou de mort sur sa progéniture. Elle vous lèche, elle vous nourrit, elle vous donne le jour pour mieux vous condamner à mort. Et les femmes sont teintées de cet amour transmis par habitude, comme on apprend à sa fille le tricot ou la broderie."

La Bête était fatiguée, mais bien qu'il baissait sa garde, il ne se sentait nullement menacé. Si les femmes étaient mystérieuses, l'effet que Kitty produisait inconsciemment à Eleazar était une énigme redoutable. Il tourna lentement la tête vers sont interlocutrice, interdite, et s'il avait pu se voir dans un miroir, il aurait remarqué avec honte ses yeux plus brillants que d'habitude. "Croyez-vous en l'amour, Kitty ?"
Le masque se fissurait. Et il n'en avait vraiment plus rien à faire.
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Eleazar - Nothing good comes free EmptyDim 1 Nov - 11:46



Eleazar & Kitty
When shall we two meet again ?


Parler de Potté faisait toujours le même effet à la jeune femme : son dos se voûtait légèrement, ses yeux fuyaient sur les côtés et ses mains commençaient à s'agiter. Elle n'était pas guérie, non, et ne le serait probablement jamais. En plus de cela, elle se détestait pour réagir de cette façon. Elle avait changé, depuis tout ce temps et n'était plus la jeune féline faible qu'il avait rencontré. Elle en prenait cependant toujours les mêmes gestes...
Kitty sentit la chaleur d'Eleazar s'éloigner d'elle avant de le voir réapparaître devant elle. Elle resta un instant interdite, ayant presque oublié à quel point l'homme était troublant. « Kitty, je vous en prie, j'ai l'impression parfois que vous me prenez pour un novice. Il faudrait être totalement fou pour faire confiance à un homme aussi inconstant que Potté. Fou ou... vraiment attachée à ce chat. »
Elle plissa les yeux et se leva, insultée, prête à partir - ne savait-elle pas à quel point elle avait été stupide de s'embarquer dans ces aventures avec Potté ? La piqûre de rappel était inutile et blessante. Elle ne s'attendait pas à cela en s'ouvrant à lui et eût l'impression d'être une gamine que l'on engueule pour avoir mangé tous les gâteaux ! Elle entendit ses excuses mais n'en fit rien et passa les prochaines secondes à la regarder dans le blanc des yeux avec la respiration d'une gamine essoufflée. Kitty admira Eleazar se laisser tomber dans le fauteuil qui était derrière lui et, savourant sa position supérieure, mit quelques secondes à reprendre place, elle aussi.

Elle ne parlerait plus. Pas en première. Elle n'irait pas confier quelque chose pour que cela se retourne contre elle une nouvelle fois. Elle était énervée, oui... mais lorsqu'il reprit la parole, son corps se détendit immédiatement. Ses mots semblaient caresser chaque muscle tendu, sa voix, grave et profonde, la berçait doucement. Et il lui parlait d'amour. Il lui parlait d'amour, alors qu'ils étaient là, à l'abri des regards, du monde, dans un endroit qui semblait appartenir autant à Kitty qu'à Eleazar.
Lorsqu'il termina son récit, leurs yeux se rencontrèrent à nouveau et Kitty ne se rappela pas avoir vu autant d'émotions dans les siens qu'en ce moment précis. Elle aurait aimé posséder la faculté de lire dans l'esprit des hommes mais se contenta d'interpréter ses signaux de sa propre façon.

« Croyez-vous en l'amour, Kitty ? » Sa question prit la jeune femme au dépourvu. Y croyait-elle ? Avait-elle aimé Potté ?
« Je ne sais pas. Je pense que je crois en l'amitié, en l'amitié si profonde qu'elle s'exprime d'une manière différente. L'amour est une notion inventée pour les faibles, ceux qui cherchent une excuse à un comportement étrange, qui veulent expliquer des réactions qu'ils n'ont jamais eu auparavant. » Peut-être était-elle trop rapide à juger ; elle savait que les mots qui sortaient de sa bouche étaient ceux d'une femme meurtrie. Elle se leva et fit deux pas, se rapprochant d'Eleazar, assis dans son fauteuil. « Prenons votre exemple, Monsieur. Vous avez une femme dans votre maison, pour laquelle vous clamez certainement votre amour. Et pourtant... Ce sont ses yeux, qui me regardent jalousement, et c'est ici que vous passez votre après-midi. Avec moi. » Elle contourna son fauteuil et se dirigea vers les roses. « Je ne vous en blâme pas, Monsieur, mais voyez : l'amour n'est qu'un mot et je pense qu'il est multiple. Il y a toutes sortes d'amour, comme il y a toutes sortes d'amitié. »

L'air se chargea soudain d'une électricité, qui n'avait rien à voir avec la situation dans laquelle ils se trouvaient. La pluie n'allait pas tarder à tomber, à en croire les éclairs qui se profilaient à l'horizon. Il était temps de partir. Elle ajusta sa besace et s'avança vers la sortie. « Je me dois d'apporter vos herbes saines et sauves et je ne pense pas que les noyer sous la pluie soit une bonne solution. Si vous me cherchez... Vous savez où me trouver. » Elle aurait aimé lui dire au revoir d'une autre manière, mais elle se contenta d'un sourire.


RP terminé :kyu:
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