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tinúviel ☾ all I can give you is memories, carry them with you and i'll never leave.


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tinúviel ☾ all I can give you is memories, carry them with you and i'll never leave. EmptyVen 3 Avr - 14:47



Tinúviel et Gilgalad
C’est vrai que si ça n’était pas toi, ça ne vaudrait pas le coup.

Tout n'était pas que folie et déraison. Tout n'était pas synonyme d'une révolution loupée et d'une malédiction qui définitivement s'acharnait sur l'alchimiste qui ne se trouvait plus une seconde de répit. Non, ce n'était plus totalement ça, et il s'en rendait compte dès lors qu'il passait le pas de la porte de l'immense demeure portant son nom. Il réussissait à oublier, ou du moins presque à partir du moment où il divaguait vers des rivages plus agréables. Il se souvenait de tout, de rien, essayait tant bien que mal de faire disparaître l'anxiété qui à l'instar d'une épée, se plantait dans son coeur et ne faisait que gangréner un peu plus son organe déjà frappé par le coup du sort. Il était fatigué Gilgalad, fatigué de combattre une chimère qui le narguait ouvertement, terrassé par un dragon inventé par ses propres moyens sous prétexte qu'il avait perdu ces fichus plans. Et le pire, c'est qu'il ne se souvenait pas, il avait passé des mois dessus, en vain. Il faisait honte à sa renommée, et il n'osait se demander la tête que devait avoir l'ancien roi du royaume à la vue d'un tel bouge. Pourtant, dans toute cette obscurité, il réussissait à trouver un moyen de croiser la lumière, de la toucher parfois pour avoir ne serait-ce qu'un petit peu de chaleur au bout de ses doigts translucides et fins. Constant, son soleil l'était, c'était indéniable et à chaque fois il en était de la même rengaine, il ne pouvait s'empêcher de sourire bêtement en murmurant uniquement son nom. Un amour, une amie, une âme soeur, parfois une maîtresse, et surtout une présence dont actuellement se séparer ne lui vient pas à l'esprit. La notion d'éternité lui a toujours été assez vaste, en tant qu'elfe depuis sa tendre enfance il avait été éduqué pour tenir sur ce bout de terre une centaine d'années au moins. Pour lui, c'était long, trop long, et depuis qu'elle est entrée dans son existence paisible, rien n'est pareil, les habitudes ont été éclatées autant que les vraisemblances qui ne veulent plus rien dire. C'est tout naturellement que son sourire vient à s'agrandir grandement alors que le bruit de ses bottes cirées résonne dans les couloirs de leur cocon. A s'y pencher un peu plus, et surtout à s'arrêter en plein dans son chemin, il tend l'oreille vers les ondes qui traversent les murs, puis un frisson délicat à l'entente d'un instrument à cordes lui confirme qu'elle n'est pas allée en dehors pour entrer dans une bataille avec une autre bourgeoise pompeuse. Tinúviel n'est pas qu'une personne, elle est beaucoup plus. C'est une catastrophe émouvante à l'échelle personnelle qui, capable du pire comme du meilleur ne déroge pas à ses principes les plus fondamentaux - pour rien au monde. Un respect, une connexion, un fil invisible les reliant et ça jusqu'à la tombe, ils sont les chanceux d'une époque où tout ne tient plus qu'à un souffle de vent. Des coeurs peuvent se briser, des estomacs se nouer, des alliances se faire fondre, néanmoins ayant eu le privilège de connaître autre chose que leur actuel présent, ils se sauvent comme ils peuvent de la noyade rocambolesque vers laquelle Fort Fort Lointain se précipite. A l'idée de la retrouver comme la veille, son petit palpitant malmené se serre un peu plus dans son torse, et la vision qu'il découvre en passant son nez dans la pièce principale ne fait que lui rappeler à quel point tout peut être agréable. Que dans le beau réside le laid, que dans la fatalité se mélange le rêve. Parce qu'elle l'incarne la tendre héritière au regard glacial, elle est bien plus qu'un corps se suspendant entre deux étoffes précieuses, elle est ce dont il a toujours souhaité avoir. Et quelque part - souvent même -, il lui arrive de regretter de ne pas pouvoir l'aimer de cette passion qui sommeille en lui. Quelques mois même après leurs épousailles, il lui avait murmuré qu'il s'excusait, qu'elle méritait sans aucun doute mieux, et elle y avait répondu qu'il devait arrêter de raconter des sornettes, qu'ils étaient heureux ainsi. Parce que le bonheur n'est pas qu'une sensation s'arrêtant à la possibilité d'entrevoir un futur, il est aussi celui qui ne voit pas, aveugle, et en compagnie de Tinúviel il veut bien l'être tant ils se tiennent la main. Comme des enfants qui ne voudraient plus se lâcher, parce que c'est ce qu'ils sont ; des âmes pouponnes dans des carcasses beaucoup trop vieilles.

Inspirant profondément, il pourrait presque zieuter avec attention les notes qui se répercutent contre les surfaces en marbre blanc. Les rayons de l'astre chaud n'arrangeant rien, la pièce prend l'allure d'une véritable représentation dans un des lieux huppés de Rollywood. Seul le silence accompagne agréablement la harpe qui, manipulée par l'elfe du printemps, ne fait plus qu'un avec son désir de paix. Ce qu'elle arrive à lui retransmettre d'ailleurs puisque toute la chaleur dans ses veines retombe et avec la plus grande discrétion dont il est capable, Gilgalad se glisse entre les partitions pour se retrouver en deux temps trois mouvements assis sur l'accoudoir d'un fauteuil moelleux disposé à peine à quelques mètres. Et il l'admire, l'admire comme il a toujours su le faire. Inlassablement, il redécouvre chaque jour une nouvelle chose chez cette femme qui lui réserve toujours des surprises plus que grandioses. Tant agréables que désagréables, elle est ce qu'il y a de plus précieux et détestable en ce bas-monde. Pourtant, il ne regrette pas, il ne regrette rien de ce qu'il a pu construire avec elle dans son sillage. Se faisant motivation autant que déception, elle est ce qu'il lui fallait, lui qui passe un temps mémorable à courir à gauche puis à droite, lui qui n'arrive que trop rarement à canaliser toute l'excitation que peut lui donner le fait de respirer. Pinçant sa lèvre inférieure puisqu'admiratif du travail qu'elle entreprend, ses paupières se ferment l'espace de quelques secondes pour apprécier dignement les images qu'elle souhaite lui prodiguer par le biais de l'instrument. Ses visions idéalistes reprennent le pas sur tout ce qu'il a pu subir jusque-là, paysage calme, reflet d'une époque plus que révolue, un soupçon de nostalgie vient s'incruster sous sa peau d'automne si bien que le bout de ses lippes en tremble un peu. Jusqu'à ce que l'ancienne Mentâlo s'arrête presque brusquement, moment où il enlève son bandeau de chair pour faire face à ses prunelles insatisfaites. « Oh. » Rien de bon n'est à présager. Certes, il peut presque se douter à l'avance des réactions qu'elle peut avoir, en revanche parfois elle se veut plus qu'inattendue, autant qu'un voyage improvisé et même s'il s'amuse souvent de la bouderie dont elle fait preuve, il semblerait que cette fois-ci le sérieux alimente la flamme rougeâtre qui fait briller ses iris. Haussant les sourcils, Gilgalad passe ses mains sur ses genoux avant de prendre légèrement appui dessus. Se demandant ce qu'il a bien pu faire pour attiser ce jeu de foudres, il évite les conclusions hâtives pour ne pas frôler les nuages au moment de l'aveu de son interlocutrice qui sait pertinemment comment le faire sortir de ses gonds. Le poussant à bout quand elle le peut, elle veut tout savoir autant que lui. Parce que les secrets ne sont pas dans leur contrat, même les petits mots en bas ne sont pas aussi vicieux. Ils se sont juré le meilleur, le pire, et surtout la franchise de deux goguenards qui n'ont plus rien à perdre. « Je connais ce regard, trop bien même. » Qu'est-ce cette fois-ci ? Va-t-il se prendre une gifle ? Ou une critique ? A-t-il été assez audacieux pour la déranger alors qu'elle était en pleine transe ? Trop de questions, pas assez de réponses et ce n'est pas en restant muet qu'il risquera de connaître les raisons d'une telle animosité. Priant intérieurement un Dieu sans pitié pour que rien de grave ne lui arrive, pour peu il s'imaginerait presque écrasé en petits morceaux par sa propre muse à la parole castratrice. « Qu'ai-je encore fait ? » Bien sûr, il est impossible qu'elle ait pu faire, elle, quelque chose d'improbable. Après tout alors qu'il commençait à peine à marcher, on hurlait en le coursant pour le rattraper ; le prénom Gilgalad en devenait presque péjoratif tant il enchaînait les maladresses. Grimaçant, il perd de sa droiture légendaire pour prendre la forme d'un animal qui serait menacé d'un quelconque coup. Il serre les dents, pense à ses oreilles qui pourraient être probablement tirées et se prépare au coup de hache que lui donnera son bourreau. Ah, les joies du mariage ne sont plus à refaire.
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tinúviel ☾ all I can give you is memories, carry them with you and i'll never leave. EmptyVen 3 Avr - 16:53



our heart is all we've got
Hit up the bottom, hearts will melt like ice as the lights keep falling, makes you feel so small again, as we walk in circles, the blind leading the blind. no way of hiding, our heart is all we've got. I'm hungry for you, my love, so come out and rescue me, love is just not enough out in this war of needs. drag your heart to the place where it belongs while it's underwater, where my love will fill your lungs. the clouds are shaking, and your palms begin to crack, hands against your eyes, see this love is all we've got. I'm hungry for you, my love, so come out and rescue me, love is just not enough out in this war of needs. it's a hive of honeybees trapped inside of our skin growing faster, stinging harder till we all give in. ~ hungry.


Elle n'aurait jamais dû.
La curiosité lui collait à la peau, épousant chaque parcelle de son épiderme en une étreinte qui la dévorait. Lentement, insidieusement. Elle avait tout vu, tout découvert. En pénétrant dans le bureau de son époux, Tinúviel avait commencé à zieuter tout ce qui était susceptible de lui sauter aux yeux. Ce ne fut qu'en ouvrant un tiroir qu'elle apprit l'existence de cet enfant que Gilgalad avait eu ; un bambin mort, un môme à qui il écrivait parfois. Ce n'était pas bien, et jamais elle ne s'en targuerait ouvertement, mais elle avait eu l'audace de déplier une missive noircie d'encre et d'en lire l'intégralité de son contenu. Cette lecture l'avait anéantie, le cœur percé d'une pointe où la rancœur tenace se mêlait d'incompréhension. Tout allait vite, bien trop vite. Elle ne parvenait pas à faire le rapprochement, pas encore du moins, entre cette histoire tragique et l'elfe qu'elle avait épousé dix ans auparavant. Les doigts tremblants, elle avait rangé cette lettre – qui ne lui était pas destinée, qu'elle n'aurait jamais dû lire – au sein de son emplacement initial. Puis, immobile, Tinúviel avait souhaité s'accorder quelques secondes de répit, quelques secondes destinées à défaire ce qui était bien de ce qui était mal. La trahison surpassait-elle de beaucoup ce que  Gilgalad ne manquerait pas de qualifier de manque de confiance ? Il avait menti des années durant, par son seul dessein de ne jamais lui en toucher un mot, il avait dissimulé ce petit être dans les méandres qui composaient son existence. N'était-elle donc pas digne de ses confidences ? Son cœur était lourd d'un poids inexcusable, de cette tristesse teintée de colère qui menaçaient de fissurer les derniers remparts de sa raison. Elle avait envie d'exploser, de le pousser à bout comme il avait pu le faire sans le savoir, de le forcer à lui avouer tout ce qu'il avait pu lui cacher. C'était grave et douloureusement réel – Tinúviel était maintenant reléguée au rang de ceux qui avaient été fourvoyés par de tendres paroles, par des bras accueillants et des promesses superbes. Il osait dire d'eux qu'ils étaient des âmes sœurs. Foutaises ! Il n'était rien de plus qu'un menteur et l'elfe du printemps se sentait toute chose d'avoir découvert une telle facette chez son compagnon ; elle souffrait à en crever, sur le point de s'effondrer sous les coups frénétiques de son cœur malheureux, parce qu'elle l'aimait malgré tout. Elle l'adorait encore, le plaçant sur le piédestal qu'il ne méritait guère plus visiblement, lui offrant tout d'elle ; son amitié, son amour, sa considération. N'avait-ce été qu'à sens unique ? Cette pensée lui arracha un frisson.

Ses doigts couraient sur l'instrument qu'elle avait l'habitude de manipuler avec précaution. Tantôt agréable, tantôt désagréable, toute expérience semblait la ramener inlassablement vers ces cordes sur lesquelles ses phalanges expertes glissaient, les agrippant par moments, les délaissant à d'autres. Toute sa peine était absorbée par ce son qui se dégageait miraculeusement de la harpe ; elle ne souhaitait pas produire de belles notes, elle ne désirait pas être encensée par un potentiel auditeur – pas cette fois-ci où la solitude était maîtresse en ce lieu. Elle avait besoin d'ériger une barrière entre elle et ce qu'elle risquait de voir en cette journée qui aurait pu être d'une douceur exagérée. La perspective d'abattre l'une de ces conformistes qu'elle se plaisait habituellement à jouter de sa langue acerbe l'avait séduite l'espace d'un bref instant. L'elfe s'était finalement reprise, vaguement consciente qu'elle n'était pas en état de rabattre le clapet d'une bourgeoise sans éclater en sanglots. Tinúviel parvenait à maintenir à bonne distance d'elle ce qui menaçait de s'abattre à tout moment sur sa pauvre carcasse délaissée ; une rage folle, une envie brutale d'en découdre et de découvrir le fin mot de cette histoire à laquelle sa vie n'appartenait pas. L'elfe ne partait pas du principe que les affaires de son mari ne la concernaient pas, au contraire. Tout ce qui touchait Gilgalad la rattrapait par extension ; dans l'idée qu'elle se faisait de son mariage, ils formaient une entité. Une seule et même personne, liée dans cette vie et dans la suivante. Ils n'avaient pas d'enfant, n'en auraient probablement jamais mais ils étaient ce qui se rapprochait le plus de la signification du mot famille. Tinúviel ne voyait pas l'avenir dans les yeux d'héritiers aux oreilles pointues qui n'avaient pas la moindre substance, mais bien dans la silhouette irrésistible de son cher et tendre. Aussitôt, l'elfe s'attendrit momentanément, victime des aléas de ses propres émotions. Du plus haut au plus bas, elle vivait physiquement ce qu'elle ressentait – et ce qui faisait battre son cœur n'était plus relatif à un quelconque supplice, mais bien à un sentiment encore plus éprouvant. Un affection qu'elle savait farouche, et irrépressible. Peu importait la querelle qui se préparait dans l'ombre, cela ne tournerait jamais à la rixe. Dure, pure. Il y aurait toujours un minimum de retenue, même lors des moments où l'elfe du printemps paraissait ne plus se contrôler, car cette relation n'était pas vouée à l'échec. De cela, elle en était persuadée.

Et il était là, à l'écouter, les paupières closes. Il était d'une beauté à couper le souffle, la peau diaphane délicatement éclairée par les rayons du fenêtre qui transperçait les fenêtres. Malgré tout, malgré cet éclat enchanteur qui ne cessait jamais de l'éblouir, ses doigts cessèrent brusquement de jouer. Ses grands cils laissaient échapper un regard assassin, ployant sous le poids de tout ce qu'elle avait enduré en ce jour. Sans surprise, il s’inquiéta de ce qu'il avait pu faire en remarquant ses prunelles bleues durcies par une férocité contenue. Tinúviel fit claquer sa langue contre ses lippes frémissantes « Ne le sais-tu donc pas ? » elle ne savait pas de quelle manière amener le sujet, et elle se doutait qu'il n'y avait pas de chemin qu'elle pouvait emprunter au préalable. Comment lui dire – comment ? Son cœur se briserait de nouveau, autant que le sien pouvait l'être. Son front se plissa tandis que ses yeux continuaient à briller d'un éclat bien particulier. « J'ai découvert les lettres. » elle posa ses mains sur ses genoux, piteuse face à une telle révélation qui la plaçait directement sous le joug d'éventuelles injures. « Pour ton enfant. Dans ton bureau. Je ne cherchais pas à fouiller, je les ai découvertes par hasard » invoqua-t-elle en levant légèrement la main, comme si elle souhaitait arrêter par la seule force de ce geste toute éventuelle question à l'encontre de ses actes. Ce n'était pas elle qui était remise en cause, ce n'était pas ce qu'elle avait pu faire, mais bien ce que son époux lui cachait. Les traits fins de son visage se froissèrent alors, en proie à un tumulte qui malmenait son ventre. « Je sais tout, absolument tout. Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ? » sa voix commençait tout juste à monter d'une octave, frappée par le sceau de cette chaleur qui l'irradiait. Il lui avait dit tant de choses, des sublimes comme des moins abordables. Ils partageaient la même couche parfois, ils se faisaient confiance. Mais qu'avait-elle donc pu faire pour ne plus s'en montrer digne ? Maintenant, et maintenant - elle se sentait profondément meurtrie par une telle nouvelle. Les doigts accrochés au tissu de sa robe, Tinúviel déplia son long corps gainé de soie et se leva, préférant ne pas esquisser un geste en direction de cet homme qu'elle aurait aimé exécrer pour ses mystères. Droite, fébrile, elle attendait. C'était tout ce qu'elle pouvait faire.
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tinúviel ☾ all I can give you is memories, carry them with you and i'll never leave. EmptySam 4 Avr - 0:08



Tinúviel et Gilgalad
C’est vrai que si ça n’était pas toi, ça ne vaudrait pas le coup.

Ce couple n'était pas banal, ce couple n'était pas comme les autres. Fut un temps encore, quelques années après leur mariage, ceci était affirmé et encore maintenant il est possible de le dire clairement ; ils ont quelque chose qui cloche, comme des secrets inavouables enterrés dans un coin du jardin à peine à quelques mètres de leur demeure. Après tout, qu'est-ce que cette alliance si ce n'est un moyen de renflouer une fortune perdue par une quelconque crise ? Les Pepindpom récupèrent de leur beauté d'antan, ce qui pouvait tant les qualifier jusqu'à ce que la nouvelle génération entièrement supportée par Gilgalad ne perde un peu de sa splendeur. Splendeur qu'il avait d'ailleurs renflouée grâce à l'aide de sa sublime épouse au regard de biche - tueur de surcroît. Il faut dire que cette famille connaissait à peu près tout du royaume, qu'elle avait côtoyé les rois avant que l'usurpatrice n'arrive pour prendre le trône en plein vol, ils en avaient vu des choses, même parfois des guerres se terminant dans les larmes les plus pures de cette terre souillée par l'histoire ayant offert un présent actuel aux deux époux qui ne savent réellement où regarder. Ce qu'il y a de passionnant avec elle, c'est qu'il ne s'attarde plus tellement sur le futur, c'est que seul le présent compte et qu'en plus de lui avoir juré une presque fidélité, il en va de leur sincérité qui maintenant se veut véritablement pilier de la bague qu'ils se sont passé au doigt. En argent le plus simple, elle avait malgré tout le mérite de faire des envieux ; parce qu'ils avaient longuement fait parler d'eux à travers les âges et que même en arrivant parfois sur un tapis rouge à l'occasion d'une cérémonie ils en viennent à piquer les regards, attiser cette curiosité malsaine qui sans aucun doute pourrait nourrir les journaux. S'ils savaient. S'ils savaient bon sang, ils auraient de quoi faire éclater une émeute envers les elfes. Pourtant ils ne savent pas, parce qu'ils sont des bonimenteurs doués dans ce domaine - et au bout de quatre-vingts ans, il est impossible d'apprendre à un vieillard comment marche son anatomie. Tout comme au serpent qui le dévisage actuellement, si ses pensées partent vers des rivages lointains, il est bien loin de la vérité, et à la réalité ne s'attend certainement pas à entendre un tel retour de flammes. Il est puissant, violent, puisque commençant avec une question, elle entame déjà les hostilités en plantant des aiguilles en son pauvre palpitant terrassé par la brutalité de Tinúviel. Et étrangement, à l'instant même, précisément où le terme lettres passe la barrière de ses lèvres, le temps semble se suspendre sous ses pieds. Léger et à la fois d'une lourdeur, il se sentirait presque s'enfoncer dans sa propre cachotterie. Fronçant les sourcils, son visage se décompose progressivement, et le papillon qui devait sortir de sa superbe chrysalide n'est plus qu'un insecte velu n'ayant pu atteindre le summum de son évolution. Il retombe des années auparavant, et comme si ça ne suffisait pas, elle met en avant le fait qu'il n'ait pas eu l'audace de tout lui avouer. Comment faire après tout ? Actuellement, son enfant aurait pu avoir une vingtaine d'années. Une fille, un garçon, qu'est-ce qu'il en savait ? Il allait avoir un être composé de son sang et celui d'une autre. Ah, Louise qui était si tendre avec ses doigts fins, qui essayait de danser mais qui, néanmoins, avait la maladresse d'un poulain tout juste sorti du ventre de sa mère. Elle riait, elle souriait souvent, elle s'inquiétait aussi surtout, jusqu'à ce qu'elle perde le fruit de leur amour enfantin. Tout avait basculé, ce n'était pas faute à Gilgalad d'avoir voulu l'aider à se relever, pourtant elle ne voulait rien entendre, préférant s'enfermer dans le sombre de ses propres pensées pour qu'il la laisse tomber. Il avait pallié sa douleur à sa façon, en écrivant quelques mots sur des vieux parchemins qui pourrissaient encore il y a quelques heures dans une petite boîte, placée elle dans son bureau, dans un petit tiroir qui ne laissait envisager aucune découverte aussi étonnante. Parce que Tinúviel a beau dire ce qu'elle veut, le hasard avec elle il n'y croit pas. Têtue comme une mule, une fois sertie d'une idée elle ne s'en défait qu'après avoir pu satisfaire sa soif. Peut-il de fait lui en vouloir ? Même si dorénavant son timbre de coton n'est plus qu'un bourdonnement d'abeilles, il se dit que oui, il se dit que non. Qu'elle n'avait pas le droit de tomber sur ça. Se sentant trahie, elle lui fait comprendre qu'il n'a en aucun cas la possibilité de la couper puisque levant un doigt accusateur, elle le somme de calmer ses hardeurs. Celles qui sont enfouies, qui se rendorment et toute sa bonne humeur dorénavant disparue fait office d'un souvenir délicat qui avait le goût du miel. Papillonnant des cils, coudes sur les genoux, il glisse sans vraiment s'en rendre compte son visage entre ses mains puis fermant les yeux l'alchimiste se met à la détester. Plus que quiconque, plus que n'importe qui sur cette maudite friche. Lui qui jusqu'ici avait pu apaiser ses maux les plus profonds, lui qui avait suivi sa propre thérapie et qui comptait un jour ou un autre - après tout - lui expliquer pourquoi il ne désirait aucunement la présence de petits pieds en ces lieux. Ses projets tombent à l'eau, ses explications s'effritent progressivement et toute sa peine s'exprime par des tremblements malhabiles.

Pinçant sa lèvre inférieure pour retenir en suspend la question qu'elle lui pose, il ne peut empêcher un rire désespéré et sec lui échapper des lippes. Maintenant sèches, il y passe à peine le bout de sa langue pour leur rendre une teinte à peu près rosée. Elle n'avait pas le droit, elle n'avait pas le droit, pas de lui faire ça. Lui qui met un point d'honneur à respecter ce qu'elle ne veut pas lui dire ouvertement, qui lui accorde le temps qu'il lui faut pour qu'elle glisse jusqu'aux aveux. Elle ne pouvait pas. Pourtant elle l'a fait, enfonçant cette fois-ci une dague à plusieurs endroits sur son squelette. D'abord le coeur, en tant que muscle vital il le fait se tordre de douleur. Ensuite, l'estomac n'est pas si mal quand il s'agit de le faire se plier face à l'adversité. Du reste il en est de petits nerfs qui peuvent provoquer des spasmes, des vomissements parfois. Sorcière à la technique plus que développée, elle vient de lui arracher tout ce qui lui restait de son ancienne vie. De son ancien tout. Avant qu'il ne la rencontre, il n'était que le rebut d'un couple perdant de son argent au fur et à mesure que les années passaient, parce que leur fils unique ne trouvait pas épouse assez parfaite pour eux. Il n'était qu'un humble servant dans les ailes du château, cherchant toujours un moyen d'améliorer les conditions du peuple et de bien se faire voir par ses supérieurs. Il n'était qu'un feu follet vif essayant de ramener les voyageurs sur le droit chemin. Puis il avait courtisé l'elfe du printemps, il s'était laissé prendre à la séduction, il l'avait aimé sincèrement. Et actuellement il n'avait jamais autant douté de tout ce qu'ils avaient pu fonder jusque-là. Déglutissant, il essaie de reprendre forme à peu près elfique en redressant sa colonne vertébrale qui subitement lui fait un mal de chien. Honteux peut-être ? Déçu, sans aucun doute. « Quitte à me reprocher de te cacher des choses, aies au moins la décence de me dire la vérité. Tu as cherché la petite bête, et tu es tombée sur la grosse. » Restant d'un calme qui ne lui est pas naturel, machinalement sa main droite vient se glisser à l'endroit de son coeur qui s'emballe, non pas de la bonne façon mais de la pire qui soit. Et ça brûle, et ça se fraie un chemin entre ses os pour sortir par sa bouche. La mécanique branlante au bord des lèvres, il retient presque un soubresaut de panique tout en évitant le plus possible son regard accusateur. Il n'aime pas ça, il se sent à la place d'un enfant qui aurait fait une bêtise de la taille d'un cheval. Quelque part, ce n'est pas aussi fou que ça puisque dès son plus jeune âge il ne cessait de faire tomber les vases précieux sur le sol, ce qui lui valait toujours des remontrances aussi violentes que méritées. Essayant d'abreuver ses poumons d'un air tout sauf plaisant, son imagination se met à lui jouer des tours en lui rappelant que durant un temps il avait voulu dessiner les traits de son bambin mort-né au fusain de son propre esprit. Il avait eu cette grandeur d'âme, ou plutôt cette inconscience de se faire souffrir un peu plus. « Je - » Qu'il souffle sans trop savoir où il veut aller, sentant une chaleur pourtant hivernale prendre possession de ses membres les plus utiles. Véritable statue fondant petit à petit sous les rayons dévastateurs du soleil, ses traits se liquéfient sous la réalité qui le rattrape à pas de géant. « Sache que mon but n'était pas de te faire souffrir, au contraire. Je n'ai juste pas eu - c'est compliqué Tinúviel. » Oh ça, même le terme n'est pas assez fort pour démontrer ô combien il est dans ses états les plus déplorables en son for intérieur. Reprenant son lambeau de chair rougeâtre entre les dents, de l'accoudoir à la place centrale du siège il n'y a qu'un pas et se laissant glisser il fait office d'un matou ayant trouvé le bonheur d'un endroit où dormir toute l'après-midi. Or là il n'est pas question de rêver, plutôt de se pincer pour sortir de ce cauchemar qui mâchonne ses extrémités. « Tu n'avais pas à - FOUTRE. » C'est l'effroi qui parle en son nom, c'est la méfiance de retomber dans une débauche personnelle qu'il ne veut plus recroiser. Plus jamais. Il en avait pris des lunes pour se remettre de ce drame, et surtout il avait tout gardé pour lui alors que la femme à la peau verte qu'il aimait tant s'accaparait son énergie. Il ne pouvait pas pour lui, parce que c'était elle avant tout et une fois leur histoire mise à mal ; le reste coulait naturellement de source, il s'était laissé aller pendant quelques heures à peine puis avait travaillé, travaillé pour oublier - même si ça ne marchait pas, au moins il s'occupait le gaillard de l'automne. « C'était - c'était bien avant que je ne fasse ta rencontre, je n'en voyais donc pas l'utilité de t'en informer. Que je sache, elles n'ont pas fait de mal, elles n'existaient même pas avant que tu - » Soupirant, il se coupe tout en passant quelques doigts incertains dans sa tignasse brune et légèrement ondulée. « La vie n'a simplement pas été clémente avec lui ou elle, va savoir ce qu'il aurait pu être. Mais là n'est - là n'est pas la question, qu'est-ce qui t'a pris enfin ?! » Et pour une fois, le supplice peut se lire dans ses grands yeux bleus qui dévoilent un sac de sentiments qui pourraient être néfastes pour lui. Il la supplie d'une oeillade tout sauf aguicheuse, il la supplie en la regardant droit dans sa porte ouverte, il la supplie pour qu'elle arrête cette mise en scène avant qu'elle ne les mène vers un drame irrévocable. Il supplie une entité invisible de le sortir de ce mauvais pas, il supplie, supplie parce que même ses pouvoirs ne peuvent plus rien faire et que peu importe les moyens mis en oeuvre ; il est impossible d'échapper à soi-même.
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