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jeiran ☾ i tried to be where you are.


FORT FORT LOINTAIN



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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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jeiran ☾ i tried to be where you are. EmptyDim 29 Mar - 2:23



Jeiran et Sinbad
You musn’t be afraid to dream a little bigger, Darling.

Rien ne va plus au sein du royaume. Tout s'étiole, s'effiloche, et après l'arrivée d'un illustre spectre voilà que le capitaine cogite, pense un peu trop en laissant vagabonder ses iris clairs vers le ciel sans nuages. Presque noir déjà, il laisse à présager une nuit qui ne sera que trop froide malgré le printemps qui s'annonce par le biais d'oiseaux qui passent un temps considérable à siffler dans ses oreilles le matin. Les mains enfoncées dans ses poches il inspire profondément avant de fermer ses paupières délicatement tout en écoutant le bruit des vagues. Il lui fait du bien, il l'apaise là où personne ne saurait mettre un baume réparateur sur les maux qui continuent de saigner son palpitant à vif. Trop songeur, trop ailleurs, il souhaiterait plus que tout au monde que le présent soit beaucoup plus compliqué, qu'il devienne en un claquement de doigts d'une banalité à s'en bidonner dans un coin d'une taverne, qu'il puisse enfin arrêter de trop songer au futur incertain qui s'offre à lui. Parce que s'il est là, loin de son navire, ce n'est pas pour rien. Il l'a suivi lui, ce natif de Port-aurore qui a tant marqué son esprit d'une lumière doucereuse qui encore maintenant lui apporte cette chaleur dont il a tant besoin. Lui qui a ouvert sa fenêtre alors qu'il se faisait courser par des malfrats à peine revanchards, lui qui avait donné au mercenaire une morale qu'il garde tout contre lui quand il se met à douter. Lui, cet ami, quelque part ce frère des sables qui est aussi le créateur des pistolets du royaume. Lui qui a trop à lui donner. Jeiran Aurorefauve n'étant pas une cible aisée à atteindre depuis le début de l'anarchie, il fut presque logique pour l'aîné des deux de se mettre à le suivre de manière discrète pour enfin l'attraper entre quatre murs invisibles, pour lui sous-entendre que lui aussi aurait besoin de ces armes. Pourtant, l'alternative la plus tentante serait de mentir. En revanche, en serait-il seulement capable avec celui qui arrive presque à lire en son âme tel un livre ouvert ? Déglutissant presque nerveusement il tapote du bout de ses bottes les pavés embrumés d'un sable frais qui lui démontre qu'il n'est pas loin du non-retour. Enfin détaché de la houle il s'attarde particulièrement sur l'inventeur qui plus loin s'est arrêté de marcher, ayant préféré sans aucun doute l'admiration de ce paysage encore à peu près paisible. Pour son bien personnel, pour celui de son équipage et qui sait peut-être même celui des rebelles. Néanmoins il ne sait pas, il ne sait plus et perd ses repères en songeant à la manière dont il pourrait lui entourlouper sa propre création. C'est une trahison, une fourberie digne d'une punition exemplaire ; tête coupée puis disposée sur un pic à la vue de tous. Ah, pourquoi faut-il décidément que rien ne se déroule tel qu'il le désirerait ? Le destin continue de se jouer de lui, apprécie triturer les fils qui relient ses membres au ciel avec un plaisir démoniaque. Le voleur né vient de se faire avoir à son propre jeu, il ne sait plus quelle pierre il doit dérober sans se faire attraper subitement par un soldat. Il faut savoir courir, il faut savoir foncer là où il n'y a plus vraiment d'espoir. Pinçant sa lèvre inférieure Sinbad serre les poings dans son vêtement avant de gonfler d'air ses poumons qui lui donnent le courage d'avancer, un pas est donné, un second, puis la suite coule tellement de source qu'il a l'étrange sensation de ne plus être totalement présent sur cette terre. Son bourrage de crâne continue, le même dont il avait usé pour se donner la foi concernant ses sept voyages. A chaque fois c'était la même rengaine, pour tout ce en quoi il croyait le plus fondamentalement, pour ses rêves les plus insensés, pour ses frustrations enfantines qui hurlaient encore pour se faire apaiser. Dorénavant au nom de quoi est-il en train de se battre contre sa propre personne ? D'une curiosité peut-être, d'un désir de protection sûrement, deux voies qui s'offrent à lui, cependant trop floues elles ne s'affirment pas assez pour qu'il cesse de souffrir. D'avance il sait que cette histoire, ce mensonge tissé sous la lune naissante à peine va mal se terminer à l'instar d'un sixième sens en alerte, ou d'une conscience qui lui murmurerait de faire demi-tour. Qui est-il après tout pour lui, ce Jeiran ? Un peu plus qu'il ne veut le croire, s'étant fait irrémédiablement une place de choix en son coeur fourbu même sa lucidité n'arrive pas à le pousser hors de là. Il ne veut pas lui faire de mal. Il ne veut pas le bafouer, pas lui qui mérite bien mieux que la perdition que devient Fort Fort Lointain. Injustice, malchance, les termes pouvant le définir sont nombreux pourtant aucun n'est assez parfait pour cracher la fatalité qui s'en émane. Pauvre gosse maintenant envié, arraché par tous, pauvre gosse qu'a perdu son frère en mer, pauvre bonté de l'être qui va se faire salir par les autres.

« Est-ce le regard d'un homme amoureux que je vois là ? Si j'avais su, je t'aurais proposé d'embarquer sur l’Écorchée beaucoup plus tôt. » Entame le fils du désert en abordant un sourire en coin de lèvres. Quelques pas à peine arrive à les séparer, pourtant ceux-là autant que la différence entre la terre et l'océan sont décisifs. Il pourrait qui sait prétexter un malencontreux conseil ailleurs, une envie subite de passer par ici pour aller là-bas ou vice-versa. Vissé dans le sol, ce doit être un peu de tétanie et trop de cet attachement qui l'empêche de fuir là où pourtant le brigand ferait mieux de prendre ses jambes à son cou. Torturant sa lèvre inférieure avec l'aisance d'un carnivore en plein festin, il jette une oeillade discrète vers l'horizon qui ne lui a pas encore révélé tous ses secrets. Il ne peut s'empêcher de sourire pour autant le Septmers, parce que là où il faut des bijoux pour des femmes superficielles, à lui il n'a besoin que du claquement de l'eau contre la roche, une sensibilité particulière qu'il garde dans un jardin secret qu'il alimente de chimères aussi dangereuses que fascinantes. Si ce n'est pas le rivage qui se débarrassera de lui, alors ses propres méandres s'en chargeront - puisque là est leur but. Un autre pas, puis avec lenteur il se laisse s'effondrer aux côtés du génie regorgeant encore d'idées folles à exploiter pour ce bon peuple qu'il apprécie tant - il doit être aveugle pour ne pas discerner ceux qui y voient là seulement un moyen de se détruire, ou peut-être ne veut-il pas le voir, tout simplement car il en reviendrait à cette conclusion ; autant ne rien faire si des esprits sombres veulent s'en accaparer. Sinbad doit être l'un des leurs, ou peut-être entre les deux ? Qui saurait le dire, pas même lui, en revanche il sait qu'il n'a pas été façonné dans des rayons de soleil, plutôt dans la fadeur d'une grotte perdue dans le désert de Maldune. « J'ai cru remarquer que des membres de la garde royale étaient postés devant ta tanière. C'est que tu es devenu difficile d'accès mon ami, pour peu je devrais même me vanter de côtoyer l'homme le plus illustre de la capitale depuis ces dernières semaines. » Pour une fois il n'est plus question d'un chevalier ayant sauvé in extremis la carcasse d'une princesse à l'allure d'une mannequin de Leroyal, oh ça non, l'intelligence est récompensée presque dignement - même s'il n'a aucune idée de combien de schillings il a pu être payé pour ses fabrications. La bêtise d'autrui semble donc visiblement utile pour le développement d'une société qui marche sur un fil trop fin, à l'instar d'un funambule elle menace à chaque pas de flancher et Sinbad sera déjà probablement loin pour ne pas avoir à subir les conséquences d'une telle débandade. Reprenant le coche en tournant la tête vers Jeiran, celle-ci se penche à peine sur le côté, il hausse un sourcil sur deux puis d'un petit rire franc de gorge ajoute. « Armurier à ton propre compte aujourd'hui, et demain ? Celui du roi étant donné que tu sembles, selon les racontars, exceller dans ton domaine... Jusqu'à le bouleverser totalement, hm ? » Pour pousser son questionnement il ne fait qu'accentuer le pétillement de satisfaction qui s'est installé dans ses yeux. Le malheur des uns fait le bonheur des autres dit-on, cependant il n'est plus convaincu de qui incarne l'autre et qui pourrait piquer sa place à l'autre. Il n'empêche que maintenant le compte à rebours est lancé, la poudre à canon placée à côté du coeur de Jeiran risque de prendre feu aussi rapidement que celle disposée non loin de la mécanique du marchand frauduleux. De véritables bombes humaines qui pourraient se consumer à la moindre contrariété, et même le mensonge ne saurait les sauver du cercle vicieux dans lequel ils se sont enfoncés sans réfléchir plus longtemps. Et là où il est possible d'aimer, il est indispensable d'haïr aussi. Même s'il ne veut pas en arriver là, même s'il veut tout sauf ça, même si le monde n'avance plus droit.
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FORT FORT LOINTAIN



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⊱ pseudonyme : Zabolac.
⊱ tête mise à prix : Santiago Cabrera
⊱ crédits : LAURA et Tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : David Leféroce.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : Humain, même s'il a toujours rêvé d'être un nuage.
⊱ allégeance : Qui ça ?

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jeiran ☾ i tried to be where you are. EmptyMer 13 Mai - 22:41



Jeiran et Sinbad
Bang bang, he shot me down, bang bang, I hit the ground, bang bang, that awful sound...

Rien ne va plus dans la tête de Jeiran Aurorefauve. A l’image de la ville plongée dans le chaos depuis les attentats et la disparition de cette chère Marraine, le cerveau de l’inventeur bouillonnait, se retournait dans tous les sens, et hurlait sa confusion sans que le malheureux inventeur n’y puisse rien faire. Oh, il était habitué au monologue ininterrompu qui prenait place à chaque instant dans sa petite caboche. Disons qu’il était plus vivable quand le ton restait calme et cohérent. Or, depuis quelques temps, il semblait que ce soit le cafouillis total ; le fil de sa pensée s’emmêlait, se tendait, se déchirait presque, laissant Jeiran forcé parfois de s’arrêter dans son travail pour remettre de l’ordre dans tout ce bazar. Ca ne lui était pratiquement jamais arrivé auparavant. D’aucuns auraient peut-être cédé à la tentation de l’herbe à chats pour endormir leur encéphale trop active. Pas Jeiran. Il était trop habitué à ce brouhaha constant pour s’en passer, même quand c’était la cacophonie : elle valait toujours mieux que le silence. Et quand ça s’agitait trop, Jeiran avait ses petites habitudes pour apaiser le tumulte dans sa tête. Silencieusement, il avait reposé ses outils, interrompant son travail, puis il avait attrapé chapeau et manteau et était sorti de son atelier en douce, profitant d’un moment de distraction des gardes du corps que Charmant lui avait assignés. Trop facile. Quand Lance n’était pas là, ces gars étaient décidément des billes. Un demi-sourire aux lèvres, l’inventeur s’était esquivé dans une rue adjaçente et, son chapeau rabattu sur les yeux, avait dit zut au danger et s’était enfoncé dans les entrailles de la ville pour mieux ressortir de l’autre côté, longer le port, et enfin arriver sur la petite plage derrière les bateaux marchands. A cette heure-ci l’endroit était désert, et seuls lui parvenaient quelques lumières de la ville et quelques voix de matelots en train de finir leurs derniers déchargements. Assis en tailleur dans le sable, son chapeau posé à côté de lui, Jeiran faisait face aux embruns et écoutait. Dans ses mains, un pistolet. Un de ceux qu’il avait fabriqué, le premier d’ailleurs, et qu’il avait gardé pour lui, à usage personnel, comme un souvenir. Les yeux posés sur l’arme dans ses mains, Jeiran s’interrogeait. Pour la première fois de sa vie, Jeiran Aurorefauve s’interrogeait sur la pertinence d’une de ses inventions. Les incidents de ces dernières semaines, les quelques attaques dont il avait fait l’objet, ses discussions avec Lance et Ali – tout ça l’avait poussé à faire une chose qu’il ne faisait jamais, remettre en cause ses créations et se demander si, finalement, il n’aurait pas mieux fait de les laisser mourir dans un coin de sa tête (en sachant qu’il n’y serait jamais arrivé) ou de garder le précieux objet pour lui sans jamais en parler à personne. Pour la première fois de sa vie, Jeiran se demandait s’il n’avait pas commis une erreur. L’objet froid et lourd tournait et se retournait entre ses doigts, comme s’il voyait un objet inconnu pour la première fois alors qu’il en connaissait par cœur le moindre rouage. Comme s’il était illuminé d’une lumière nouvelle et qu’il ne savait pas encore quoi en penser. Ahlàlà, Aurorefauve, dans quelle galère t’es-tu encore allé fourrer ?

« Est-ce le regard d'un homme amoureux que je vois là ? Si j'avais su, je t'aurais proposé d'embarquer sur l’Écorchée beaucoup plus tôt. »

Jeiran sursauta. Perdu dans ses pensées, il n’avait même pas réalisé qu’on s’était approché de lui, et il craignit un instant de se retrouver avec un couteau sous la gorge – mais la mention de l’Ecorchée le rassura presqu’aussitôt sur les intentions et l’identité de son interlocuteur. Enfin, à moitié. Se dévissant le cou pour apercevoir, debout au-dessus de lui, le capitaine de l’Ecorchée, Jeiran esquissa un demi-sourire un poil forcé. Lui qui cherchait justement à mettre de l’ordre dans ses pensées, ce n’était pas l’arrivée inopinée de son cher demi-frère secret qui allait l’aider dans cette périlleuse entreprise. Bien au contraire. Allez Aurorefauve, un peu de retenue, fais comme si de rien n’était.

« J’ai bien peur de devoir te décevoir, l’ami. La mer n’a jamais été ma grande amie, même si nous ne sommes pas en si mauvais termes, elle et moi. Mais je regretterais trop mon atelier, sur l’océan. » répondit Jeiran pendant que Sinbad se laissait tomber sur le sable à ses côtés. Jeiran posa le pistolet à côté de lui et posa ses coudes sur ses genoux avant de joindre ses mains entre elles. Son cœur avait accéléré dans sa poitrine. Décidément, son frère avait le don pour le rendre mal à l’aise.

« J'ai cru remarquer que des membres de la garde royale étaient postés devant ta tanière. C'est que tu es devenu difficile d'accès mon ami, pour peu je devrais même me vanter de côtoyer l'homme le plus illustre de la capitale depuis ces dernières semaines. »
« L’homme le plus détesté aussi. » ajouta Jeiran avec un rire sans joie. « J’ai arrêté de compter les tentatives de vol ou d’attaque à partir de la cinquième. Notre nouveau roi a jugé utile de me mettre sous haute surveillance… J’ai l’impression d’être en prison. » soupira-t-il. Heureusement que c’était Lance la plupart du temps qui était affecté à sa surveillance. Sinon ça ferait bien longtemps qu’il les aurait tous congédiés sans se soucier de l’avis du prince.
« Armurier à ton propre compte aujourd'hui, et demain ? Celui du roi étant donné que tu sembles, selon les racontars, exceller dans ton domaine... Jusqu'à le bouleverser totalement, hm ? »

A nouveau, les yeux de Jeiran tombèrent sur l’arme posée à côté de lui. Elle n’était pas chargée, il gardait toujours les munitions séparément et était assez habile de ses mains pour la charger en un quart de seconde. Bouleverser son domaine… selon Lance et Ali, c’était bien de ça qu’il s’agissait. S’il écoutait son égo, aussi. C’était le rêve de sa vie ça, bouleverser le monde, le sortir de son ronron apathique, le secouer un peu, lui montrer à quel point l’univers et sans limites et plein de possibilités. Jeiran l’optimiste, Jeiran l’idéaliste, Jeiran l’impossible gamin éternellement insatisfait de voir à quel point les autres sont aveugles sans comprendre que l’exception, c’est lui. C’était ça, Jeiran. Un gamin qui ne comprenait pas qu’on puisse voir le monde différemment. Plus petit. Moins intéressant. Plus sombre et plus dangereux. Lui qui n’aurait jamais fait de mal à une mouche n’arrivait toujours pas à admettre que d’autres pourraient utiliser ses inventions, nées d’une pure curiosité technique, pour les dévier de leur utilité première et en faire un outil de destruction. Ou plutôt, il commençait à l’admettre, et ça le rendait tellement malade qu’il préférait encore ne pas y penser.

« Qui sait de quoi demain sera fait ? » soupira l’inventeur en tournant à nouveau ses yeux vers la mer. « Peut-être armurier du roi, oui… mais si c’est pour rester enfermé au palais pour fuir mes ennemis, à quoi bon ? » Il marqua une courte pause, puis ajouta : « Je préfèrerais encore retourner à Port-Aurore. La vie n’y est pas toujours simple, mais au moins, elle y est facile. »

Port-Aurore. C’est vrai ça. Il retrouverait sa mère, Kimia. Quelques vieux amis d’enfance aussi sûrement. Des paysages familiers, des rues qu’il connaissait encore comme sa poche malgré les années. Certes il n'aurait pas un statut aussi prestigieux qu’ici, mais qu’importe ?

Sa mère. Sa famille. Jeiran jeta une œillade à Sinbad. Son cœur se serrait de plus en plus dans sa poitrine. La vérité remontait le long de sa gorge et bagarrait déjà pour sortir. Jeiran n’avait jamais été un homme de secrets. L’honnêteté avait toujours été son leitmotiv, presque inconsciemment – incapable de mentir, incapable de taire trop longtemps une vérité, aussi douloureuse soit-elle. Et puis, Jeiran était en colère. Allons, on le privait d’un frère, et des années après avoir fait son deuil, voilà qu’on le lui mettait à nouveau sous le nez, comme pour le narguer, comme pour retourner le couteau dans la plaie sans tout à fait l’achever, pour le plaisir de le voir se débattre ? Son poing se serra, jusqu’à que ce que ses phalanges ne blanchissent. C’était injuste. Il entendait presque Taher rire de lui, où qu’il soit maintenant. Rire de cet inutile bâtard qu’il avait mis au monde après avoir joué avec le feu et décidé que ce n’était pas lui le responsable. Et à ce stade, Jeiran en avait marre d’être la victime de son père abhorré. Encore une fois. Plus de quinze ans après sa mort. Quinze ans, bon sang. Quinze ans qu’il le manipulait encore comme une marionnette terrifiée alors qu’il n’y avait plus que son ombre pour l’emmerder.

« Dis, Sinbad… » commença-t-il, la gorge nouée. « Tu sais, je t’ai parlé de mon frère… c’était la seule famille qu’il me restait, avec ma mère. Mon père nous a laissés quand j’étais encore petit… je ne l’ai pas bien connu. Je crois que j’étais un embarras pour lui, un accident qui n’aurait jamais dû arriver… pourtant pendant des années j’ai essayé de me convaincre qu’il y avait une bonne raison qui l’empêchait d’être avec nous. Mais un jour, il a bien fallu grandir. Ce n’est pas facile de réaliser que les personnes qui devraient compter le plus ne sont, au final, peut-être pas des gens si bien que ça. »

Jeiran s’étalait, s’emmêlait les pinceaux, ne savait pas par où commencer, ni comment finir. Il parlait de lui et de Taher. Mais il parlait aussi de Sinbad et de Taher. Comme pour préparer Sinbad à subir la même chute que celle qu’il avait subie à l’âge de dix ans. Avait-il seulement le droit de lui infliger ça ? Quel genre de frère serait-il alors ? Mais c’était ça ou ne jamais être un frère du tout… Le cœur de Jeiran se déchirait en deux, ainsi que sa conscience. Plus que jamais, il aurait voulu pouvoir fermer les écoutilles, revenir en arrière, et ne jamais être venu à Fort Fort Lointain. Puis, dans un accès de désespoir, il inspira et demanda :

« Comment réagirais-tu si tu découvrais que ton père était en réalité une belle ordure ? Un homme pour qui les apparences et un mariage préservés sont plus importants que la vie d’une amante et d’un fils abandonnés dans leur misère ? »
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