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FORT FORT LOINTAIN A FERME SES PORTES.

l'art et la manière de se taper royalement l'incruste ⊱ olga


FORT FORT LOINTAIN

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l'art et la manière de se taper royalement l'incruste ⊱ olga  EmptySam 13 Sep - 23:23



   
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l'art et la manière de se taper royalement l'incruste

 « Eeeet maintenant, à gauche. » Les sabots de sa monture martelaient doucement le sol feuillu au détour d'un tronc séculaire et noueux, arpentant un chemin qu'il connaissait dorénavant par cœur. Charmant n'avait pas pour habitude de se rendre si systématiquement en forêt –il risquait trop souvent de se casser un ongle à la chasse ou pire, que l'humidité ambiante ne ruine son brushing- mais ces derniers temps, il faisait quelques exceptions régulières pour retrouver le foyer des Fiersbras, à l'orée du bois. Il était tombé sur le duo forestier par hasard ; bon, d'accord. Il était tombé sur l'aînée, alors qu'il était pris dans un piège et qu'elle était apparue simplement, comme ça, comme une petite fleur ou un rayon de soleil salvateur, pour le délivrer de sa cage de cordages entremêlés. Mais comme cela faisait beaucoup moins héroïque et viril, Charmant préfèrait tenter de s'auto-convaincre qu'il les avait rencontrés un jour, de façon tout à fait inopinée, fortuite et normale et puis c'est tout. Tout Fort Fort Lointain n'avait pas besoin de savoir qu'il était capable de se perdre dans une forêt dans laquelle il avait grandi, encore moins qu'il lui arrivait d'être déstabilisé au point d'être lui-même à sauver comme une demoiselle en détresse. Déjà que ses hurlements relevaient plus de la plainte d'une elfe pré-pubère en pleine période des soldes, il n'avait guère besoin qu'on rajoute une couche pour palier à sa masculinité. Il tira sur les rennes d'une main légère, intimant à son destrier de ralentir le pas jusqu'à s'arrêter complètement, une quinzaine de mètres avant la maison. Quelle idée d'habiter un endroit si reculé, si loin de tout ? Charmant en venait jusqu'à se demander s'ils captaient Amour, Gloire et Royauté d'ici.

Il posa pied à terre et passa une main dans l'encolure de l'étalon, l'autre près de son museau, accueillant son souffle chaud. On dit que le fil qui relie cavalier et monture peut devenir très fort, comme inébranlable, inaltérable. Deux êtres qui ne font qu'un, dans un même mouvement, une même grâce. Toujours fidèle l'un à l'autre, le destrier a cette faculté d'enseigner à tout bon chevalier respectable qu'il faut écouter l'autre, qu'il faut ressentir les choses, qu'il faut être d'abord maître de soi avant de chercher à maîtriser l'autre. La bête à la robe ivoire hennit doucement et Charmant prit le temps de la desseller puis d'attacher la bride à un branche basse, près d'un monticule de hautes herbes, avant de se diriger vers l'entrée de la maisonnée. Les alentours lui semblaient étrangement paisibles, bercés par la douce mélodie du gazouillis des oisillons, comme en harmonie avec son humeur légère du jour. Ses solerets battirent le sol humide jusqu'à la porte d'entrée en bois, face à laquelle il n'hésita pas une seule seconde et toqua du revers de sa main droite. La porte ne tarda pas à s'ouvrir sur Olga, ladite sauveuse au regard de braise énoncée plus haut. « Bonjour Olga, Ulrich n'est pas là ? » Sans même avoir la prétention d'attendre une quelconque réponse ou une invitation à entrer, le prince posa un pied de l'autre côté du seuil, s'imposant ainsi dans la chaumière. Quoi qu'on ne se fait pas imposer Charmant, on l'accepte avec plaisir, au contraire. L'intérieur n'avait pas changé depuis sa dernière visite, aussi, il prit ses aises, comme à son habitude un peu partout dans le royaume, et s'avança jusqu'à la table, où il décida de poser son royal popotin sur l'une des chaises, dégrafant au passage l'étui de son épée qu'il déposa à son côté, pour plus de confort. « Je vais l'attendre ici alors, j'aimerais lui proposer quelque chose qui devrait lui plaire. » Il jeta alors un œil on ne peut plus attentif à la sœur de son ami. Avec sa chevelure d'ébène et son teint diaphane, elle semblait faite de douceur et de marshmallow, mais le quarantenaire savait qu'il ne fallait pas s'y tromper, Olga était fougueuse comme une tempête agitée en pleine nuit d'été. Mais elle semblait également beaucoup plus mâture que son cadet, qui lui affichait d'ordinaire un air perpétuellement malicieux qui plaisait au blond, lui rappelant quelques souvenirs d'enfances un peu foireux. Il choisit enfin de lui offrir un sourire poli, comme tout bon gentleman le ferait. « Comment te portes-tu, depuis notre dernière rencontre ? »
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l'art et la manière de se taper royalement l'incruste ⊱ olga  EmptyVen 3 Oct - 16:48



 
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comment ne pas étrangler quelqu'un en dix leçons

Certains racontent que ne rien faire est tout un art, d'autres disent que ce dernier se perd de plus en plus. Rester assis sur une chaise, planté, les yeux dans le vide, avec pour seule compagnie ses propres pensées, ce n'est pas à la portée de tous. Bien entendu il y a des exceptions. Des surdoués maîtres et poids lourds dans la catégorie farniente. Des gens capables de fixer un point à l'horizon aussi longtemps que leurs yeux le leur permettent. Des personnes dont le cerveau sait s'occuper tout seul, de par lui-même et sans aucune aide alentour. Des extraterrestres. Ou des Trolls, aussi, surtout. Olga s'était assise bien tranquillement sur une chaise dehors - après avoir soigneusement vérifié qu'elle n'était pas piégée par les bons soins de son cadet - sur le perron, et s'apprêtait à réaliser cet exploit. Après tout, son frère y arrivait bien, lui. Alors pourquoi pas elle ? Se dandinant légèrement sur sa chaise, la brune se faisait sa place en toute sécurité. Calant sa nuque sur le haut du dossier, l'Ogresse ferma les yeux et se détendit petit-à-petit. Une brise légère s'était levée et faisait doucement virevolter quelques mèches noires de ses cheveux lâchés. Les rayons du soleil faisaient leur chemin entre les feuilles des arbres, tendre chaleur de l'après-midi. Un pivert s'attelait à la dure tâche de se nourrir, l'écho de ses coups de becs résonnant dans les bois calmes et paisibles. Une journée parfaite en somme ! Son frère était parti tôt, la maison était donc au calme et rien que pour elle. Le matin même elle avait fait de plutôt bonnes affaires, se retrouvant peinarde pour le restant de la journée. Et pustule sur le nez d'une sorcière, Monsieur Papillon n'avait pas fait son apparition depuis la veille. Mais que demander de plus ? Soupir. Ah si, avoir quelque chose à faire ... L'Ogresse ouvrit subitement les yeux et gigota dans tous les sens possibles et inimaginables, frustrée, râlant toute seule. C'était un fait : Olga n'était pas de ceux qui pouvaient ne rien faire de leur temps. Se levant précipitamment, manquant d'envoyer la chaise valser à l'autre bout du perron, la jeune femme s'en retourna à l'intérieur. Si elle ne trouvait rien à faire ici, elle trouverait bien quelque chose en ville ! Et pourquoi ne pas aller au port ? Elle était bien d'humeur à envoyer des poissons sur Sinbad. Non. Quelque chose de constructif, c'était l'ordre du jour. Alors autant profiter du son temps libre pour trouver Potté, ou Tibiscuit, ou les deux, pour pouvoir médire sur Marraine et imaginer comment lui botter son arrière train taille 46. Enfilant sa cape, elle attrapa son arc et son carquois pour finalement se diriger vers la sortie, quand on frappa à la porte.

Qui pouvait bien venir maintenant ? C'était peut-être un travail ! Ça aurait été parfait. Appuyant sur la poignée de sa main libre, elle ouvrit grand la porte, sourire aux lèvres. « Bonjour Olga, Ulrich n'est pas là ? » Oh, misère. Pas lui. N'importe qui, un Troll, un garde, une siflette, Monsieur papillon, mais pas lui. Son sourire se figea sur son visage, et c'est à peine si elle se décala pour le laisser entrer, ce qu'il fit sans même attendre qu'elle l'invite à le faire, chose qu'elle n'aurait fait pour rien au monde, bien entendu. Mais elle pouvait compter sur le blond de service pour ne pas s'en tenir à ce genre d'attention. « Charmant ... » Le temps qu'elle se décide à se retourner en prenant soin de fermer la porte, le chevalier s'était déjà installé confortablement, à l'aise comme il pouvait l'être n'importe où, sans gêne aucune. Olga grinça des dents. Il posa son épée sur la table, et l'espace d'un instant, elle s'imagina lui trancher la tête avec, avant d'envoyer cette dernière à Marraine sur un plateau d'argent. Secouant subrepticement la tête de gauche à droite, l'Ogresse revint sur Terre et se força à sourire, un sourire amer surmonté par un regard qui n'hésiterait pas à le foudroyer au moindre mot de travers. « Ulrich n'est pas là, non. Il travaille Elle baissa d'un ton. lui ... » Elle reprit son air de rien, lui intimant silencieusement qu'il s'en aille sur le champ, mais la télépathie n'était pas son fort. « Je vais l'attendre ici alors, j'aimerais lui proposer quelque chose qui devrait lui plaire. » L'Ogresse prit une profonde inspiration, se retenant de dire quoique ce soit. La chance n'était pas de son côté. Il fallait qu'elle trouve quelque chose, il ne pouvait pas rester, non. « Mais il risque de rentrer tard ! Il vaut mieux que vous reveniez un autre jour, vraiment ! » Son ton était précipité. Vite. Le mettre dehors le plus rapidement possible, pas moyen qu'elle reste seule avec lui. Et pas moyen qu'elle le laisse seul chez eux non plus. Il pourrait découvrir quelque chose, même s'il n'y a pas grand-chose à voir au final, mais on n'est jamais trop prudent. Elle resta plantée là un moment, comme au pied du mur. Il ne bougerait pas, elle le savait. Ce mec était une tête de mule dissimulée sous une crinière blonde. Elle poussa finalement un soupir de renoncement, résignée à devoir le supporter jusqu'au retour de son frère. Jamais elle ne souhaitera autant qu'il se grouille de rentrer ! En attendant, elle allait devoir prendre sur elle et tout faire pour résister à l'envie d'étrangler le prince assis face à elle. Reposant son arc et ses flèches, elle gardait cependant soigneusement sa dague dans son dos, sait-on jamais, même avec cet énergumène, on n'est jamais sûr de rien. Jetant sa cape sur un fauteuil, elle s'appuya sur un mur, juste devant Charmant. Pourquoi le détester autant ? Si ce n'est qu'il était le fils de la cible à abattre. Insupportable. Pire que son frère qui n'était déjà pas mal dans le domaine. Mais lui. Personne ne le battra jamais sur ce terrain. « Comment te portes-tu, depuis notre dernière rencontre ? » Et voilà qu'il tapait la causette. Le temps allait être long, très long. Les bras croisés sur sa poitrine, elle toisa le prince le plus aimablement qu'elle pouvait - c'est-à-dire avec beaucoup de méfiance, comme si elle observait une siflette - sachant qu'elle ne pouvait pas l'ignorer éternellement, elle se contenta de lui répondre simplement, sans une once d'intérêt. « Comme un charme. » Ne surtout pas lui retourner la question, ça risquerait de l'encourager. Non. Rester neutre, le plus possible, tenir le coup, coûte-que-coûte. Oui. C'était une belle journée, mais ça, c'était avant ...

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l'art et la manière de se taper royalement l'incruste ⊱ olga  EmptyMar 21 Oct - 21:40


 
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« Ulrich n'est pas là, non. Il travaille. » Ne prêtant nulle attention particulière aux messes basses que la jeune femme proférait ensuite, il se contenta de lui sourire, d'un air entendu. Bien sûr que Charmant savait ce qu'était le travail, il n'imaginait simplement pas que cela implique des horaires saugrenus en milieu d'après-midi. Qui ose encore travailler à quinze heures ? Comme dirait dame Cristina Corpstoutplat, c'est pas moderne, mes chéris. C'est le moment de digérer, de faire une balade. La tendance est à l'équilibre : un esprit sain dans un corps sain. Il devrait songer à ce point au prochain conseil. « Mais il risque de rentrer tard ! Il vaut mieux que vous reveniez un autre jour, vraiment ! » Le prince ne peut réprimer un autre sourire, belle tentative Olga, mais Lindésirable ne déguerpit pas si facilement, c'est mal le connaitre. D'autant plus que la compagnie de la brune n'est pas à lui déplaire. Disons qu'elle se démarque bien de toutes ces damoiselles en pseudo détresse qui passe leur temps à osculter leur manucure et feuilleter des magazines people. Bon, d'accord, Charmant aussi lit des torchons pareils. Mais c'est uniquement parce qu'il capte pas la wififi depuis les latrines ! Ahem, soit, donc, où en étions nous ? Ah oui, la trépidante Olga. Le blond n'irait pas jusqu'à dire qu'ils pourraient former un duo des bois de choc -voyooons elle n'égalerait jamais son niveau chevaleresque- mais il éprouvait une certaine sympathie pour elle, sans véritablement savoir si c'était une conséquence plus ou moins directe de son sauvetage. Bien qu'il s'en serait également sorti sans elle, diantre ! Quoique, y a des arbres dans une forêt quand même. Quoi qu'il en soit, et quoi qu'il se soit passé, le meilleur atour d'Olga, c'est son frère, Ulrich. Dès l'instant où cette boule d'énergie et de malice avait fait part de son envie d'etre adoubé, Charmant s'était pris d'affection pour lui. Faut dire que la chevalerie, il est tombé dedans, autant qu'Obélix dans sa potion magique, y a quelques siècles de çà. C'était d'ailleurs le but de la visite ; en effet, la princes- *tousse* le prince, avait, bien rangé dans les poches intérieures de son veston, deux billets pour le tournoi d'excellence qui aurait lieu la semaine suivante, en loge royale, avec option vins, petits fours et pass back-écurie. Il espérait que ça plaise à son ami, d'autant plus qu'il en avait déjà pas des masses, le gueux, alors il essayait au minimum de les conserver -ou de les acheter.
Debout face à lui, dos au mur, se tenait une Olga fort courtoise, les bras croisés, le regard méfiant et presque l'esquisse d'un sourire forcé sur les lèvres. « Comme un charme. » répondit-t-elle à son ouverture, d'un ton neutre. S'en suivit un silence, lui aussi fort courtois, durant lequel, pour éviter le regard de braise et trouver de quoi meubler la conversation, Charmant observa plus attentivement la pièce. Une chaumière somme toute modeste mais disposant tout de même d'un certain charme... Un peu trop champêtre pour lui, force est de le reconnaitre. « Vous avez refait la déco ? » Un nouveau tour de la pièce du regard. « C'est très feng shui. » La moue mi innocente mi interrogative numéro 16 sur le visage, il perdit quelque peu le fil en ajoutant, de sa voix éraillée numéro 42 « J'aime beaucoup ce... Le...la...» Désignant ce qui lui semblait être un vase plus ou moins difforme, il décida qu'il serait plus judicieux d'abandonner le sujet et comprenait enfin pour il était de la charge de Dragée de s'occuper des décorations lors des bals donnés au château. Le blond se râcla la gorge. « Sinoooon, tout le reste va bien aussi ? Les affaires, la vie entre frère et soeur ? » Oui, il devrait vraiment penser à aborder le sujet des horaires quotidiens au prochain conseil royal.
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l'art et la manière de se taper royalement l'incruste ⊱ olga  EmptyVen 31 Oct - 3:36



 
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Parfois, Olga se disait qu'elle avait dû être maudite quand elle était enfant. Non, plutôt récemment. Elle avait tout perdu à cause d'un insecte géant avec une baguette, était obligée de se coltiner son frère tous les jours, et devait gentiment patienter pour pouvoir prendre sa revanche. Mais tout cela n'était rien comparer à cet instant. Elle avait horreur de se retrouver seule avec Charmant. Non seulement parce qu'elle le trouvait insupportable - pire que son frère - mais surtout parce qu'il n'y avait personne pour la retenir de se jeter sur lui pour l'étrangler. Si elle en mourait d'envie ? Vous n'avez même pas idée. Mais Potté avait déjà été maintes et maintes fois formel : il leur fallait un plan avant d'agir. HA ! Plus facile à dire qu'à faire. Tout ce à quoi elle était capable de penser en regardant le blond, c'était à sa fameuse recette d'yeux brouillés maison. Un sourire satisfait lui échappa rien qu'à l'idée de tester ses talents de cuistot sur le prince sans ailes. Elle se racla doucement la gorge pour reprendre ses esprits, juste au moment où sa victime imaginaire tentait de meubler la conversation, non sans mal. Non, ils n’avaient pas refait la déco, tout du moins pas à son souvenir. Mais il n'était pas impossible qu'Ulrich ait pris des libertés. « J'aime beaucoup ce... Le...la... » Ok. Là, il lui faisait carrément de la peine. Eh oui ! Il avait tout de même cette capacité étrange. Comme à leur rencontre, il pouvait arriver à Olga de le trouver pathétique, et c'était sûrement la raison pour laquelle elle ne lui avait pas encore tranché la tête. Gardant son air sceptique sur son visage, Olga se mordit l'intérieur de la joue pour se retenir de balancer son sarcasme à la figure de Charmant ; un sens de la politesse qu'elle se découvrait en côtoyant le chevalier.
« Sinoooon, tout le reste va bien aussi ? Les affaires, la vie entre frère et sœur ? » Aller Olga, tu peux bien faire un effort, non ? Juste dire quelques mots, ça va pas te tuer tout de même ! Dans le fond, le silence ne la gênait pas tant que ça. Le malaise que peut procurer l'absence de dialogue en présence d'une tierce personne n'était pas quelque chose qui la concernait, loin de là. Si elle pouvait se montrer toute aussi bavarde qu'une bande de siflettes, il lui arrivait également d'être aussi loquace qu'une pierre. Et dans ce cas-ci, elle se sentait particulièrement avare de mot. C'était aussi qu'elle voulait éviter de lancer le prince, le connaissant assez pour savoir qu'une fois parti, il n'était pas aisé de le stopper. Mais elle savait aussi qu'elle ne pourrait pas rester silencieuse indéfiniment, même si voir Charmant dans un tel état de gêne l'amusait énormément. Se frappant l'arrière du crâne sur le mur de façon imperceptible, l'ogresse se força à répondre. « On fait aller. Il m'énerve, je le frappe, la routine ... » Bravo Olga ! Pour la peine tu mérites bien une petite douceur de chez Muffin Man ! Quand damoiselle Charmant aura déguerpi, tu passeras voir Tibiscuit pour lui faire part de ton incroyable résistance à l'envie de lui piquer son scalpe ! Aller, continue sur ta lancée, soyons fous ! « Et vous ? Pourquoi vous voulez voir Ulrich ? »
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l'art et la manière de se taper royalement l'incruste ⊱ olga  EmptyDim 9 Nov - 11:51


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« On fait aller. Il m'énerve, je le frappe, la routine ... » Charmant ne savait pas réellement s’il s’agissait d’une vieille blague potache entre frères et sœurs ou si son interlocutrice était véritablement sérieuse. Faut dire, les liens fraternels, ça ne le connaît pas tant que ça, sa condition de fils unique l’ayant poussé à survivre à de nombreuses après-midi de solitude passées à émousser une épée légère ou à recompter les mailles de sa cote. A s’emmerder, en gros. Alors, pour toute réponse, et pour éviter de passer pour un ignare simple d’esprit, il afficha un sourire de façade, arqua ses deux sourcils et opina du chef. Comme quoi, les leçons d’étiquettes et les séances d’hypocrisies à la cour lui servaient également en dehors de celle-ci. « Et vous ? Pourquoi vous voulez voir Ulrich ? » La brune, toujours adossée au mur en face, lançait enfin un peu la conversation. Ordinairement, le prince n’avait que peu de difficultés à s’exprimer, à meubler une discussion et à se mettre à l’aise –bon, soyons clairs, à s’étaler sur des tirades royales souvent au sujet de sa propre personne. Mais avec Olga, ce n’était pas pareil. Ce n’était pas tant la distance qu’elle semblait vouloir mettre entre eux, mais plutôt le fait que Charmant ne pouvait pas réellement, en sa compagnie, sortir tous ces attraits clinquants et dorés qu’il offrait aux autres. Parce qu’elle avait vu ce que le royaume entier ne verrait probablement jamais, un hybride homme-fée complètement à la ramasse, aussi redoutable qu’un moucheron unijambiste et pleurnichard comme un nouveau-né qui ne fait pas encore ces nuits. Et cette idée que la Fiersbras avait entraperçu une faille dans sa carapace d’égo le gênait autant qu’elle l’importunait. « Je suis venu lui offrir un petit quelque chose. » Illustrant le propos d’un geste, il passa sa main droite dans le pan gauche de sa veste et en tira les deux billets qu’il déposa à même la table de bois. « Deux places pour le prochain tournois de joute, je me suis dit que ça lui ferait plaisir. » Il sourit, sincèrement cette fois, à l’idée d’un petit Ulrich, les yeux écarquillés comme un gosse à Noël ou une lady devant la dernière paire d’escarpins Versacherry, devant des chevaliers renommés comme Lancelot et Yvain, s’affrontant du haut de leurs montures à la robe brillante. Son regard se reporte ensuite derechef sur celui de la jeune femme face à lui, et il sentit son sourire se faner. Si elle continuait à le détailler ainsi, même à une pareille distance, il finirait par lâcher prise et fuir en chialant comme un lâche. Mieux valait alors fuir avec dignité, non ? Puis, ça arrangerait peut-être sa sauveuse, elle avait peut-être de la popote, de la lessive, de la couture à faire. Un nouveau regard sur Olga. Elle avait peut-être des flèches à confectionner et des lièvres à dépecer. Ça paraissait un peu plus crédible. Il se releva alors, les pupilles fuyantes, la voix incertaine numéro quatorze branchée sur ses cordes vocales. « Je pourrais te laisser les lui donner quand il rentrera, comme ça, je-» Il ne termina pas sa phrase, perdu, déboussolé, tournant sur lui-même jusqu’à retrouver le chemin de la porte. Une fois la main sur la poignée, il s’immobilisa. Se raclant la gorge, il reprit ses esprits de même qu’un peu de contenance. Le prince reporta son attention sur son hôte. « Au passage, Olga…merci, pour les dernières fois. » Ses iris marron vinrent contempler le bout de ses solerets un instant, alors qu’il cherchait ses mots. « Et si ces évènements, aussi compromettants soient-ils, pouvaient rester entre nous… » Il avait l’air pitoyable, à proposer pareille requête. Une part de son âme ressentait de la pitié pour l’autre, c’est dire. « Je te le revaudrais. » Il était même à deux doigts d’ajouter un « parole de chevalier ». Charmant-plus-si-charmant-que-ça resta planté sur ses deux jambes, attendant la réponse. Il n’était pas désespéré au point de se mettre à genoux –quoi que ?- mais savoir ces aventures oubliées et tus –à condition qu’Olga tienne parole- lui vaudrait d’épargner sa réputation. Qui voudrait d’un dirigeant pompeux qui s’en va se perdre dans la forêt pour se plaindre de sa vie à des feuilles d’arbres ?
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l'art et la manière de se taper royalement l'incruste ⊱ olga  EmptySam 15 Nov - 19:28



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« Je suis venu lui offrir un petit quelque chose. » Fronçant les sourcils, Olga le regarda faire d'un œil méfiant. Elle resta intriguée et silencieuse face aux deux billets qu'il venait de sortir de sa veste. « Deux places pour le prochain tournois de joute, je me suis dit que ça lui ferait plaisir. » Olga ne pouvait le nier que c'était un beau cadeau, surtout pour son frère. Ça l'étonnait d'ailleurs, que cet homme soit capable de pareilles attentions. Enfin, c'était peut-être pour lui le seul moyen de garder auprès de lui les gens qui l'appréciaient un tant soit peu. Autant user des avantages que l'on possède, pas vrai ? Il avait l'air content de lui, mais sa joie lui fila entre les doigts après un seul regard coulé vers elle. Elle lui faisait peur ou quoi ? Fallait avouer qu'elle n'était pas des plus avenantes avec lui, mais c'était plus fort qu'elle. Comme un instinct vieux de mille ans, une voix suraiguë qui lui titillait les neurones et lui faisait grincer les dents. Pourtant, en cet instant, à le voir aussi mal-à-l'aise, Olga avait presque de la peine pour lui. Ça lui rappelait leur première rencontre en chair et en os, alors qu'il était pris dans un filet et aussi pathétique qu'un animal égaré coincé dans un piège. Sans broncher d'un cil, la brune l'observa se relever, fuyant, presque paniqué. « Je pourrais te laisser les lui donner quand il rentrera, comme ça, je- » Elle ne l'avait encore jamais vu dans cet état, à croire qu'elle le rendait vraiment mal. Mais elle ne comprenait pas pourquoi. D'accord, elle s'entêtait à se montrer renfrognée et méfiante à son égard, mais il n'était pas du genre à s'attacher à ce genre de détail, la preuve étant qu'il continuait à venir. « Au passage, Olga…merci, pour les dernières fois. » Elle le fixa sans rien dire, attendant une suite, ou bien qu'il sorte, vu que c'était ce qu'il s'apprêtait à faire. « Et si ces évènements, aussi compromettants soient-ils, pouvaient rester entre nous… » Alors c'était donc ça ? Ce qui le perturbait à ce point ? Il se sentait gêné à cause de cette histoire ? Olga ne voyait pas vraiment en quoi se faire prendre dans un filet pouvait être compromettant. Ça pouvait arriver à tout le monde, et Olga la première. A moins qu'il soit plus inquiet quant à l'état dans lequel il était ? Il fallait lui accorder que ça n'avait pas été son jour le plus glorieux. « Je te le revaudrais. » Une dette ? Voilà qui était intéressant. Très intéressant même. Olga sentit un bout de plan pointer son nez dans sa tête, et un sourire en coin se forma sur ses lèvres. Quoi de mieux que le prince en personne qui lui était redevable ? Il n'y avait pas à dire, c'était une information qu'elle allait garder précieusement en mémoire et utiliser à bon escient. Agissant comme si de rien n'était, l'Ogresse se décolla du mur pour se rendre vers ce qui leur servait de cuisine, attrapant deux verres ainsi qu'une bouteille d'hydromel. Autant rendre l'utile à l'agréable, n'est-ce pas ? « Vous devriez les lui donner vous-même vous savez ? Ulrich ne va pas tarder qui plus est. » S'installant à la table où se trouvait précédemment le prince en détresse, Olga versa de l'alcool dans les deux verres avant d'en faire glisser un dans la direction de Charmant. Levant les yeux vers son invité surprise, Olga leva son verre et, s'apprêtant à le vider, lança au prince, comme pour conclure un pacte. « Pour ce qui est de cette histoire, vous n'avez pas à vous en faire. Je ne retirerais aucune gloire à révéler les mauvais jours d'une personne, qui qu'elle peut bien être. » Sauf son frère, mais ça c'était un privilège familial. Se resservant, elle invita silencieusement Charmant à se rasseoir. Et elle ajouta, une lueur moqueuse dans les yeux. « Et puis, il serait dommage que la réputation de monsieur soit mise à mal à cause d'une pareille mésaventure. » Olga se sentait étrangement confiante, comme si une carte venait d'être jouée en sa faveur. Les choses se mettaient en place bien plus rapidement qu'elle ne l'aurait imaginé, et elle en était ravie. C'était comme si sa route se pavait sous ses pieds sans qu'elle n'est à ralentir ou à s'arrêter. La partie était lancée et elle s'annonçait fort intéressante. Alors autant arroser ce merveilleux départ, vous ne pensez pas ?
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l'art et la manière de se taper royalement l'incruste ⊱ olga  EmptyMar 30 Déc - 12:35


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« Vous devriez les lui donner vous-même vous savez ? Ulrich ne va pas tarder qui plus est. » Le corps du chevalier stagnait, comme perdu entre deux mondes, les pieds tremblant sur un fil. Le changement de comportement d’Olga avait été aussi prompt que le sien, et pourtant, il ne cessait d’éveiller une certaine surprise dans les yeux du prince. Toute la conversation durant, elle s’était contentée de l’observer avec distance, de hausser les sourcils sans grand intérêt –et c’était compréhensible, après tout était-il venu visiter son frère. Mais à présent, comme reconnectée avec leur réalité, la jeune femme s’était mise en quête d’une vieille bouteille qu’elle joignit à deux verres. Charmant battit des cils, la mine interloquée, pour se remettre de ses émotions passées et des souvenirs qui menaçaient de refaire surface, d’éclater au grand jour, comme des geysers de douleur dans le désert de ses mémoires mortes. Ne répondant rien au conseil de la brune, il se contenta de s’installer à table, face à elle, avant de saisir la coupe d’une main. Comme les prêtres bénissent les hosties, Olga releva son breuvage et lui offrit une mine plus réjouie qu’auparavant. « Pour ce qui est de cette histoire, vous n'avez pas à vous en faire. Je ne retirerais aucune gloire à révéler les mauvais jours d'une personne, qui qu'elle puisse bien être. » Et elle vida son verre d’un trait, sans même grimacer. Charmant quant à lui, détailla dans un premier temps le liquide doré qui dégageait le parfum sucré du miel, et son arrière alcoolisé, plus amer. Son regard se déporta enfin sur son interlocutrice, et il se concentra autant qu’il put sur les pupilles de jade face à lui. Il lança alors, un air faussement malicieux dans le fond des yeux, « C’est tout en votre honneur, ma dame, et je trouverais compensation à votre mérite. » Il ne pouvait s’en empêcher. Il ne parvenait jamais à être totalement honnête, ou totalement en confiance. Elevé entre honneur chevaleresque, hypocrisie et faux semblants, le seul moyen qu’il maîtrisait pour amadouer les gens, pour obtenir leur silence, leur bonté ou leur respect, c’était par un fin mélange entre corruption et beau parlé. Mais Olga était Olga. Différente. « Et puis, il serait dommage que la réputation de monsieur soit mise à mal à cause d'une pareille mésaventure. »  Il aurait envie de balayer son propos d’un revers de la main, et de lui dire. De lui dire que ce n’était pas tant sa réputation qui l’inquiétait, mais les conséquences de telles confessions. Ce n’était pas tant l’avis du peuple qui l’occupait, il aurait suffi de faire croire à un burn-out nerveux, le trop-plein de mondanité, le stress princier. Non, c’était plutôt le fait que sa mère puisse être mise au courant. Pas pour être charrié, châtié ou cajolé par sa mère-toute-puissante, mais au contraire, pour se protéger d’elle, et la protéger, elle. Celle qui lui avait brisé l’âme des années durant, mais qu’il ne pouvait s’empêcher de conserver dans un recoin de son esprit, comme une cicatrice invisible néanmoins indélébile.  Et c’est pour chasser cette remontée de mauvais sentiment qu’il trempa les ourlets de ses lèvres dans le liquide d’or et de malte, laissant l’âpreté du contenu lui glisser sur la gorge et lui enflammer l’estomac. Il détailla la bouteille, à la recherche d’un autre sujet sur lequel se détourner. « 1412, une très bonne année, un bon cépage. Je peux ? » Il l’interrogea des yeux, la bouteille à la main, avant de les resservir d’une seconde lampée d’hydromel. L’alcool désinhibe, il libère. Il délie les langues et rapproche les corps, il fait fuir les peurs et rappelle tantôt les joies passées, tantôt les peines écoulées. Une autre gorgée, un autre soupir, un nouveau regard. « Es-tu déjà allée au-delà de Fort Fort Lointain, Olga ? Je parle des contrées lointaines, comme Saay, Afshin et Yasen. » Des privilèges de sa vie, le voyage en avait fait partie. Depuis sa  tendre enfance, il avait rendu visite aux dignitaires des contrées frontalières, accompagnant sa génitrice dans tous ses déplacements, d’affaires comme de plaisir. Il se rappelait non sans mal les paysages oniriques qui défilaient de part et d’autre de la calèche, des odeurs qui lui pinçaient les narines, des sons, qui lui tambourinaient aux tympans. «Ce sont des lieux qui méritent d’être vu, au moins une fois dans sa courte vie. » Des cultures différentes, des langues aux inflexions mystérieuses et entêtantes, des habitudes de vies uniques et pourtant significatives de l’histoire de chaque région. La diversité était un beau cadeau, il est vrai. « Mais bien souvent, on finit par se rendre compte qu’on n’est jamais mieux que chez soi. »
Très poétique, prince, mais où est-il donc, ton si doux foyer à toi ?
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l'art et la manière de se taper royalement l'incruste ⊱ olga  EmptySam 21 Fév - 20:53



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comment ne pas étrangler quelqu'un en dix leçons

« C’est tout en votre honneur, ma dame, et je trouverais compensation à votre mérite. » Olga réprima un rire moqueur. Une dame ? Elle ? S'il savait ce qui se cache en réalité derrière cette apparence humaine, sans doute qu'il prendrait ses jambes à son cou. En sondant le regard orageux en face d'elle, la brune reconnu le prince Charmant tel qu'il était : un hypocrite qui faisait bonne figure pour ne pas s'attirer les foudres d'autrui, un comportement qu'elle avait du mal à comprendre. Elle-même était incapable de cacher ce qu'elle pensait, c'était contre sa nature. Peut-être était-ce là la raison pour laquelle elle avait autant de mal à supporter cet homme ? Parce qu'il ignorait l'honnêteté et la franchise, alors que ces dernières faisaient parties intégrantes de ce que l'Ogresse était, qui sait ? Ou bien était-ce plutôt parce qu'en sa présence, elle se forçait à cacher ce qu'elle pensait ? Cette option semblait plus probable. Elle qui ne pouvait s'empêcher de dire à voix haute ce qu'elle pensait, avec une sincérité des plus profondes, la voilà qui se bâillonnait elle-même, obligée de garder pour elle des pensés qu'elle avait besoin d'évacuer. Oui. Ce devait sûrement être la raison pour laquelle elle avait autant de mal à être joyeuse et avenante, comme à son habitude, à être Olga en somme. Et pour quoi, au final ? Une vengeance qu'elle n'avait de cesse de vouloir mettre à exécution ? Une faveur ? Oh oui. Une compensation. Il ne croyait pas si bien dire, monsieur le prince, et il ne devait pas se douter de la façon dont elle utiliserait cette "dette". Elle non plus d'ailleurs, pas à ce moment-là, mais elle garderait l'information précieusement, dans un coin de sa tête, prête à l'emploi. Dans le fond, chacun manipulait l'autre à ses propres fins. Un duel sans vainqueur ni perdant. Un marché conclu dans le silence. Qui de l'un ou de l'autre avait l'avantage ? Voilà une bonne question. « 1412, une très bonne année, un bon cépage. Je peux ? » Coulant un regard sur son propre verre vide, la rebelle se laissa resservir sans un mot, pas vraiment d'attaque pour débattre du cépage de l'hydromel, et surtout pas avec Charmant. Observant ce dernier, la brune réalisa que tout le monde ne tenait pas aussi bien l'alcool qu'elle - mis à part la liqueur de myrtille, mais ceci reste un secret encore assez bien gardé. Elle n'aurait jamais imaginé boire tranquille un verre avec monsieur Leroyal, et c'est donc comme un cheveu sur la soupe que l'idée que ledit monsieur finisse saoul lui traversa l'esprit. Elle ignorait encore si c'était une bonne ou une mauvaise chose. D'un côté, il pourrait se mettre à parler et, peut-être, révéler des informations intéressante. Mais de l'autre, c'était Charmant, et Charmant avec un coup dans le nez, ça ne devait pas être bien plus supportable que Charmant sobre. « Es-tu déjà allée au-delà de Fort Fort Lointain, Olga ? Je parle des contrées lointaines, comme Saay, Afshin et Yasen. » Elle ne répondit pas sur le champ. La seule contrée autre que Fort Fort Lointain où la brune s'était rendue, c'était Yasen, et pas vraiment pour des raisons légales. Il fallait dire que le commerce de fleurs de Grin marchait plutôt bien, les gens ayant de plus en plus le besoin de s'évader de leur vie quotidienne, de quoi arranger notre Ogresse. Alors vous la voyez répondre à l'héritier de la couronne qu'elle se rendait assez souvent au pays des glaces pour des plantes hallucinogènes illégales ? Non, fallait pas pousser l'Ogre dans le bain non plus ! «Ce sont des lieux qui méritent d’être vu, au moins une fois dans sa courte vie. » Et voilà, ça commence. Les discussions philosophiques sur la vie et le monde. Mais pourquoi diable avait-elle ouvert cette bouteille ? Retenant un soupir blasé, l'Ogresse prit tout de même la peine d'écouter et de réfléchir au sujet. Après tout, n'avait-elle pas longtemps rêvé de voyager et de voir le monde ? Il y a longtemps, très longtemps. Bien sûr que si. Olga avait l'âme aventurière, et on ne se débarrasse pas d'un tel tempérament aussi facilement. Elle avait finalement abandonné ce rêve d'une vie, pour une autre. Elle avait eu une famille qu'elle avait aimé plus que tout, et au final, quoi ? On lui avait arraché cette vie-là aussi. Et à présent, une nouvelle vie avait commencé, une vie dont elle voyait déjà la fin, une vie dont le seul but était de réclamer vengeance et justice, une vie courte, elle le savait. « Mais bien souvent, on finit par se rendre compte qu’on n’est jamais mieux que chez soi. » Son chez elle, on le lui avait enlevé. Qui mieux qu'elle pouvait connaître ce sentiment de n'être bien que chez soi, alors même que ce lieu n'existe plus ? Et la rancune pointa le bout de son nez. Le visage sérieux, la présence lourde, Olga sentit la dureté reprendre le dessus. « Encore faut-il en avoir un, de chez-soi. » Les yeux dans le vague, l'image de sa maison brûlée lui revint en mémoire. C'était comme si l'odeur était encore là, imprégnant ses cheveux et ses vêtements, impossible à faire partir. Ne te laisse pas aller Olga, pas maintenant, pas devant lui. Inspirant profondément, un léger sourire vint radoucir son expression. « Mais, non. Je n'ai pas eu la joie d'aller dans les contrées voisines, et je ne pense pas l'avoir un jour. » Et elle fit comme si de rien n'était. Comme si tout allait bien. Comme si elle n'était pas en train de boire un verre avec le fils de celle qui lui a tout prix.
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