Kitty & Clémence

les déboires d'une fée maladroite... !

La dernière fois que tu as reçu une plainte, c’était à cause du manque de propreté dans la boutique. Cette fois-ci, le bruit serait le coupable... ! Ta maladresse des derniers jours ont réussi à faire de l’écho un peu partout dans le voisinage. Les véritables responsables de tout ce chahut sont plutôt tes ailes, qui s’accrochent dans ce qu’elles peuvent, quand cela leur ait possible. On n’a qu’à penser à la dernière visite d’Helena. Cette dernière n’avait même pas mis les pieds dans ta boutique qu’un des vases qui embellissait l’une des étagères se retrouva au sol, en mille morceaux. Ce beau bibelot datait tout juste de la semaine d’avant. La maladresse et toi, ce sont deux choses qui ont toujours marché ensembles et ce, depuis que tu es toute petite. Mieux vaut éviter de mettre des choses cassantes sur ton chemin avant qu’une catastrophe ne se produise. Voilà pourquoi tu dois te présenter au tribunal, aujourd’hui. Cela ne te surprend guère, toutefois. Tu es au courant de tout ce qui t’arrive et tu es consciente de ton propre sort. Ce n’est pas comme si tu faisais semblant de ne pas connaître ton propre caractère. Cependant, il ne faut pas que tout ceci en devienne une habitude, sinon adieu la boutique et le commerce ! Déjà que retrouver du travail a été difficile après avoir quitté le château, tu ne souhaites absolument pas retrouver la voie du chômage à nouveau.

Une fois avoir mis le nouvel horaire sur la boutique pour indiquer que ce sera fermer pour aujourd’hui, c’est direction le tribunal pour aller régler ce petit soucis. Tu tentes de marcher d’un pas confiant vers la salle indiquée sur le papier. Parmi toutes les personnes qui entrent dans la boutique, tu ignores qui aurait pu porter une telle plainte. En y repensant, cela pourrait bien être l’œuvre d’un voisin, aussi. Après tout, il n’y a pas que ta boutique sur cette artère commerciale : on y retrouve également de simples paysans. Tu soupires tout en gardant la ligne droite vers la salle d’audience et tu croises les doigts pour que ce soit un juge différent que la dernière fois, histoire qu’on ne te reconnaisse pas trop. La mission « passer inaperçue » se passe toutefois de manière assez inattendue lorsque tes ailes s’accrochent encore dans quelque chose. « Aïe... » dis-tu, en grimaçant légèrement. Tu maudis parfois d’être une fée, surtout avec un caractère aussi maladroit. Tout en jetant un coup d’œil rapide, tu te rends bien vite compte qu’elles se sont accrochées dans une petite valise. « Veuillez m’excuser... » Et il fallait que ça tombe sur une belle dame bien habillée. Après quelques manœuvres, tu finis par te délivrer de toute cette situation. Heureusement, personne ne semble blesser et la valise en question ne semble pas avoir d’égratignures. Si cela aurait été le cas, ta magie aurait pu tout réparer. « J’espère ne pas vous avoir retardé... Désolée pour la valise, elles s’accrochent partout. » t’excuses-tu tout en remettant tes ailes en place. « Vous n’avez rien de casser, au moins ? » demandes-tu, en espérant que tout aille bien. Ce serait dommage de te retrouver avec une deuxième plainte sur le dos pour inconduite au tribunal ou encore dommage matériel,  non ?

   

Kitty & Clémence

Quand un chat rencontre une fée et doit s'empêcher de la chasser. Foutus instincts.

Le tribunal fourmillait de monde, comme à ses habitudes. Kitty s'étonnait toujours de s'apercevoir qu'autant de gens pouvaient avoir des problèmes avec la justice. Elle-même, kleptomane affirmée, avait toujours réussi à s'en sortir sans passer par cette case. C'est d'ailleurs ce qui lui avait permis d'avoir cet emploi - ils la pensaient assez innocente pour ça. Kitty en rigolait encore, quelques fois. Mais pas maintenant. Non, car là, tout de suite, la jeune femme était en retard. Ce n'était pas une rare occasion, mais elle n'en faisait pas son habitude non plus. Les procès ne pouvaient démarrer sans elle et, même si cela lui plaisait d'embêter les hommes de loi, elle ne voulait tout de même pas mettre les gens qui venaient se faire juger dans un beau pétrin. Ils y étaient déjà assez comme ça.
Sa petite valise à la main, contenant son nécessaire pour rapporter sur papier le déroulement du procès, valsait dans la foule immense. Les rues n'étaient pas bondées, mais beaucoup de personnes pensaient que le hall du tribunal était leur lieu de résidence. Si l'occasion se présentait, elle n'hésitait jamais à montrer ses dents à quelqu'un de malpoli. Ou à voler une bourse à quelqu'un qui se trouvait sur son chemin. Ça leur apprendra, tiens ! , se justifiait-elle. Mais, soyons honnêtes, elle n'avait pas besoin de justification.

Ses pas étaient rapides, son regard dirigé vers les portes de la salle d'audience. Un coup d'oeil à l'heure lui indiqua que, étonnement, il lui restait quelques minutes avant le début des procès. Alors que son objectif se dirigea vers le banc à côté de la porte, pour une petite pause méritée, elle fut soudain tirée en arrière. Comme si... Reprenant ses esprits, elle tenta d'analyser la scène. Sa valise était toujours dans sa main, mais également prise dans des ailes de fée - ou plutôt était-ce l'inverse. Kitty grimaça, pensant que la jeune femme devait avoir plutôt mal. Elle se dépêcha d'ouvrir la valise afin de libérer les ailes de la fée, qu'elle admira au passage. Voilà bien une chose qu'elle ne pouvait, malheureusement, pas voler. « Veuillez m’excuser... », dit-elle, l'air confus. « Oh, ne vous inquiétez pas ! Si vous saviez combien de fois cela m'arrive, dans une journée... » Pas souvent, en réalité, mais elle ne voulait pas accabler la jeune femme.
« J’espère ne pas vous avoir retardé... Désolée pour la valise, elles s’accrochent partout. Vous n’avez rien de cassé, au moins ? » La jeune femme admira la fée replacer ses ailes, qui semblaient si fragiles et qui pourtant n'avaient pas l'air abîmées par la mésaventure. « Le procès ne commencera pas sans moi ! Et je vais bien, merci. Et vous ? Je suppose que ce n'est pas très agréable, de coincer ses ailes dans une valise... »

Kitty atteignit finalement le banc qu'elle visait quelques minutes plus tôt et posa ses fesses et sa valise sur le bois verni, invitant la fée à l'imiter. Après tout, les portes étaient encore fermées - le juge était sûrement à son troisième verre d'hydromel - et elle n'avait rien d'autre à faire. « Est-ce que c'est... résistant, vos ailes ? Elles semblent fines comme du verre ! »
Kitty était vraiment fascinée. Elle avait déjà vu des fées, mais, sans son charnel, elle passait son temps à les chasser. L'instinct était encore là mais elle arrivait à supprimer sa pulsion pour ne pas effrayer son interlocutrice. Il lui sembla soudain important de savoir pourquoi elle était ici ; peu d'accusés étaient aussi enclins à la gentillesse le jour de leur procès. « Alors, vous avez des ennuis avec la justice ? Si vous avez de la chance, le juge est dans un de ses mauvais jours et voudra en finir le plus rapidement possible ! » Elle sortit alors son attirail - calepin, crayon - afin d'être prête à commencer dès que le juge daignerait ramener ses fesses sur sa majestueuse chaise. « En tout cas, c'est moi qui prendrais les notes ! »

Kitty n'était pas peu fière de son travail. Cela lui permettait d'en apprendre beaucoup plus sur les gens de Fort Fort Lointain. Et elle rêvait de voir Potté passer ces portes, un jour.

   

Kitty & Clémence

Quand un chat rencontre une fée et doit s'empêcher de la chasser. Foutus instincts.

Kitty était intriguée par la fée qui se trouvait devant elle. Elle ne pouvait s'empêcher de détailler ses ailes, mais ses instincts félins tiquaient dès que celles-ci frémissaient. Sans son charnel, nul doute qu'elle ne se serait pas retenue et aurait sauté sur la jeune femme directement. Après tout, son esprit de chat ne distinguait pas un humain d'un insecte. Elle avait des ailes, par Merlin ! Pouvait-elle voler ? Les rentrer ? Et l'entretien, comment ça se passe ? Ses questions furent vite interrompues par la jeune femme et ses yeux se fixèrent sur elle, tentant d'ignorer les frémissements des ailes.
Effectivement, elles semblaient vraiment résistantes. Après tout, elles s'étaient coincées dans sa valise et n'étaient même pas froissées ! Oh, comme elle aimerait que ses habits aient la consistance de ces ailes... Souples, fluides mais très résistantes. Le rêve de toute femme. Elle croyait également la fée quand celle-ci lui disait que les situations embarrassantes étaient courantes. Ce devait être compliqué, d'être une fée ! Les ailes sont toujours à prendre en compte, dans n'importe quelle situation. Kitty n'avait aucun doute que, si c'est elle qui les portait, son appartement serait rapidement réduit à néant. Cependant, elle n'était pas étrangère aux situations embarrassantes. Les boules de poils, bien que beaucoup moins fréquentes, pouvaient toujours intervenir ; elle devait également se méfier et ne pas s'étirer en public, à moins d'être dans un endroit ou se coucher ventre à terre est acceptable et, bien sûr, éviter de cracher sur tous les chiens qu'elle voyait.
C'était la chose la plus compliquée. Comme de ne pas sauter sur la fée. Mais elle arrivait plutôt bien à maîtriser ses instincts animaux - là était le but de toute manière, non ? Le charnel était fait pour renier toute créature non-humaine et les... dresser, en quelques sortes.

Kitty n'était donc pas étonnée lorsqu'elle apprit que la jeune femme était ici parce que quelqu'un s'était plaint du bruit qu'elle faisait dans sa boutique. Ses ailes ne devaient vraiment pas lui faciliter la vie ! C'était étrange, tout de même. Kitty aurait pensé qu'au bout d'un moment, la fée aurait du s'habituer à être plus large qu'elle ne paraît !
La jeune femme ne put s'empêcher de rigoler lorsque son interlocutrice lui demanda si elle prenait les décisions. Si c'était le cas, le royaume serait dans de beaux draps !

« Ne vous inquiétez pas, je suis simplement la greffière. Mon travail consiste à noter tout ce qu'il se passe au sein de la salle d'audience. » De sa pochette, elle sortit les dossiers de la journée et plaça celui de la jeune femme au-dessus, certaine qu'elle passerait en premier. « Je pense que vous sortirez d'ici avec un simple avertissement. Vous n'avez pas encore de condamnations, le juge sera certainement clément avec vous. »
Soudain, les portes de la salle d'audience furent ouvertes et Kitty laissa le flot de personnes passer, avant de s'engager. « Vous serez bientôt sortie d'ici. En tout cas, de ma chaise, je croiserais les doigts pour vous ! » Elle n'avait tout de même pas envie de laisser partir la fée si vite - c'était sa chance de sympathiser avec quelqu'un. Elle n'en avait pas eu l'occasion, ces derniers temps. « Si cela vous va, je serais ravie de vous revoir lorsque les audiences seront finies. Vous... Je suppose que vous connaissez la ville et je viens seulement d'arriver... Nous pourrions boire un verre, ensemble ? »

Elle n'avait pas envie de paraître si hésitante et pleine d'espoir à la perspective de se faire une amie. Certainement, elle finirait par la trahir, d'une manière ou d'une autre. C'était juste... Des fois, c'était libérateur, de mettre sa confiance en quelqu'un. Il n'y avait plus qu'à espérer que cela ne se terminerait pas comme toutes ses histoires.

   

Kitty & Clémence

Quand un chat rencontre une fée et doit s'empêcher de la chasser. Foutus instincts.

Avant d'entrer dans la salle d'audience, la fée glissa son prénom à Kitty, qui se présenta à son tour. Elle avait hâte que cette audience se termine pour connaître un peu plus Clémence et était heureuse de n'avoir que cela aujourd'hui - autrement elle aurait été retenue au tribunal et adieu la journée détente ! Dans la salle, elle s'installa à droite du juge, dans son petit box à elle et bascula dans un autre monde - pendant que sa main était occupée à retranscrire la moindre petite parole, son esprit s'autorisa quelques aventures. Elle pensait forcément à Potté, à ce qu'elle ferait si elle croisait sa route un jour. Elle pensait aussi à cette Gretel, se demandant vraiment ce qu'il pouvait faire avec une vendeuse de bonbons. Peut-être ne voulait-il plus mener de vie palpitante ? Les posters placardés dans toute la ville disaient le contraire. Peut-être s'était-il épris d'une femme en manque d'aventure, de passion, prête à le suivre dans n'importe quoi pourvu que Potté s'intéresse à elle. Kitty espérait simplement qu'il ait changé, ce salaud. Qu'il ait abandonné sa lâcheté, en cours de route.  

Instinctivement, ses yeux se relevèrent pour se poser sur une salle en train de se vider. Kitty lança un dernier regard à ses feuilles, satisfaite d'avoir apparemment tout noté et transmis les feuilles au juge. Elle aperçut Clémence sortir de la salle et espérait qu'elle n'ait pas oublié sa petite promesse. Kitty rangea ses affaires et, virevoltant entre les différentes personnes qui s'arrêtaient sur son chemin, arriva enfin dehors où, comme promis, une fée l'attendait.
« C'est vrai, je suis arrivée il y a peu ! » Elle réfléchissait aux endroits dont elle avait entendu parler et qu'elle voulait absolument voir. Il ne faudrait pas qu'elles s'aventurent dans Ragtown - puisque Kitty travaillait à la Griffe Marine, elle était connue, là-bas. Et cela ne rassurerait pas sa nouvelle amie. « Je n'ai pas encore vu grand-chose de Romeo Drive ! Surprenez-moi et emmenez-moi dans les meilleurs endroits de la ville ! »

Les deux jeunes femmes se mirent en route, Kitty savourant ce peu de liberté que le tribunal lui offrait. Elle avait également repéré une petite bourse dans une des poches de Clémence et se retenait de la lui voler. Elle décida d'attendre, de voir comment la journée allait se passer, avant de décider si Clémence serait une de ses victimes ou non. De toute façon, elle n'était même pas sûre qu'elle pourrait se retenir. Dans ces cas-là, sa raison ne lui servait plus à grand-chose. Il fallait seulement qu'elle détourne son attention quelques minutes.
« Je prendrais bien un café au Farbucks, allons-y ! » Ne vole pas, Kitty. Ne vole pas. Tu peux le faire. Tu voleras la tasse au Farbucks, ça te calmera !

   

Kitty & Clémence

Quand un chat rencontre une fée et doit s'empêcher de la chasser. Foutus instincts.

Romeo Drive était une artère très vivante de Fort Fort Lointain et Kitty était heureuse de pouvoir la découvrir en compagnie de quelqu'un. Bon chat qu'elle était, ses sorties étaient souvent solitaires, non pas qu'elle n'appréciait pas le silence de n'avoir personne avec qui bavarder ! Leur rythme de marche était lent, elle était ici pour découvrir, après tout. Le Farbucks se dessinait doucement devant elle et elle se réjouissait déjà d'entrer dans le seul endroit qu'elle connaissait à peu près. Elle avait déjà une vingtaine de tasses dans sa chambre et le nombre ne faisait qu'accroître à chacun de ses passages. Enfin dans la file, Kitty réfléchissait à son choix lorsque Clémence relança la conversation. « Cela fait longtemps que vous travaillez pour la justice ? »
Kitty trouvait déjà cela ironique qu'une kleptomane travaille au tribunal, si en plus elle avait fait cela toute sa vie... Elle serait probablement en prison. « Non, j'ai commencé lorsque je suis arrivée ici, il y a quelques mois. La justice ne m'intéresse pas vraiment mais le boulot est bien payé ! »

Enfin, son tour arriva et elle commanda un thé frappé Mangue Passion, avant d'aller s'asseoir à une table et d'y attendre Clémence, dos à elle, attendant sa commande. Son regard dévia encore une fois sur les ailes de son dos et elle s'étonna de la finesse de ces deux instruments. Etait-il possible que ces deux fines membranes supportent le poids d'une personne ? Sans doute, oui, sinon Clémence serait déjà morte écrasée, mais c'était quand même fascinant ! La jeune femme s'attabla enfin et Kitty profita du calme relatif tout en sirotant son thé. « Et donc, vous êtes propriétaire d'une boutique, c'est ça ? De quoi, exactement ? » Si Kitty avait lu son dossier, elle aurait su. Mais Kitty n'avait souvent pas la foi de lire les dossiers en entier, et se contentait des informations principales ainsi que du gros de l'affaire. Elle ne faisait que prendre des notes, après tout.

Depuis qu'elle était arrivée à Fort Fort Lointain, elle n'avait pas osé s'aventurer dans des lieux qui lui semblaient inaccessibles. Le domaine d'Eleazar ne lui avait pas fait peur, certes, mais il y avait des endroits dont elle préférait s'éloigner. Le port, par exemple. D'une, elle détestait l'eau ; de deux, elle détestait les bateaux. Elle n'avait aucune raison d'y aller.
Kitty se concentra à nouveau sur la jeune femme qui se tenait devant elle. « Au fait, depuis l'anarchie et l'arrivée de Tracassin... Ils se sentent comment, les habitants, ici ? L'ambiance m'a l'air différente mais personne n'ose réellement dire ce qu'il pense. »

   

Kitty & Clémence

Quand un chat rencontre une fée et doit s'empêcher de la chasser. Foutus instincts.

Il était plaisant de n'avoir rien à faire, juste à se laisser emporter par les événements qui s'imposaient à soi. C'était une tranquillité que Kitty connaissait peu, ayant toujours en tête de dérober des objets à un endroit comme à un autre et de les revendre ensuite. C'était une obsession, pour elle, mais ça ne la dérangeait pas plus que cela. Voler lui apportait des sensations que peu pouvaient connaître et elle se sentait réellement vivante, en danger, lorsqu'elle commettait son larcin.
Elle apprit que Clémence était botaniste, ce qui ne l'étonnait pas réellement. Elle semblait être aussi douce qu'une fleur et Kitty supposait qu'une fée était nécessairement liée d'une manière ou d'une autre à la nature. Elle comprenait aussi beaucoup mieux pourquoi la fée était sujette à autant de plaintes. Depuis le temps cependant, n'aurait-elle pas dû être habituée, à ses ailes ? C'était une partie intégrante d'elle-même... Peut-être était-elle simplement maladroite.

La discussion sur l'anarchie intéressait réellement Kitty : il n'y avait pas meilleure politique que celle-ci pour les petits criminels dont elle faisait partie. Elle comprenait la frayeur de la population mais ne put s'empêcher de rire lorsque Clémence lui apprit qu'il ne fallait jamais sous-estimer les pouvoirs d'un nain. Tracassin ne faisait même pas la taille de Kitty sans charnel et n'avait pour pouvoir qu'un égo sur-dimensionné ! « Je pense qu'il fera connaître ses intentions bien assez tôt. La frayeur qu'il impose sur Fort Fort Lointain n'est qu'un moyen pour lui de s'imposer facilement. Autrement, personne ne l'accepterait, s'ils n'étaient pas sous la contrainte. » Les ailes de Clémence en profitent pour changer de couleur et Kitty reste un peu admirative devant cette magie qu'elle ne peut pas comprendre.
Revenant à Tracassin, la jeune féline ne peut qu'admirer un homme sans héritage prendre pouvoir sur un pays. Cela demande de la stratégie, de l'organisation, mais surtout une bonne dose de culot !

Jetant un oeil à l'horloge trônant dans le Farbucks, Kitty s'aperçoit qu'il se fait tard. Cette petite escapade aura au moins eu pour effet de l'aérer, de lui faire prendre de l'air. Elle n'oublie pas cependant de glisser la tasse dans son sac, ni vu, ni connu, histoire de compléter sa collection. « Merci beaucoup d'avoir pris du temps pour me montrer la ville, j'ai beaucoup apprécié ! » dit-elle en se levant. « J'espère que tu n'auras plus trop d'ennuis, tâche de faire attention ! Je suis désolée de t'abandonner comme ça, mais je loge chez une amie et je ne l'ai pas prévenue de ma sortie. Elle doit sûrement s'inquiéter. » S'il y avait une chose qu'on ne pouvait pas reprocher à Adrastée, c'était sa gentillesse et sa protection.

Kitty jeta un dernier sourire à Clémence et prit ses jambes à son cou, priant pour qu'Adrastée n'ait pas ameuté tout le quartier pour partir à sa recherche.