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hansel ☾ do you ever get the feeling that the universe is against ya ?


FORT FORT LOINTAIN



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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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hansel ☾ do you ever get the feeling that the universe is against ya ?  EmptySam 30 Aoû - 22:18




Hansel et Sinbad
What is an ocean but a multitude of drops ?

Les étoiles se fondent dans le ciel, le soleil commence à taper doucement à travers la fenêtre, ses rayons s'écrasant sur les mains de Sinbad qui sans bouger d'un pouce admire le spectacle qui s'offre à lui. Les sourcils haussés, les paupières bien levées, il n'a plus dormi que la nuit dernière, que celle d'avant ou que celle de la semaine dernière, il doit être réglé de manière à pouvoir suivre les stades d'une journée pour comprendre quand elle commence réellement. C'est maintenant, dans le calme le plus profond, quand la capitale n'est pas encore motivée pour se laisser vaquer à des occupations aussi ridicules qu'intéressantes. C'est là, c'est ici, c'est maintenant. Se redressant d'un coup de jambes, ses mains se glissent dans les poches de son pantalon qui commence à prendre un joyeux coup de vieux. Il apprécie ces instants qui lui appartiennent, bien que quelques bruits viennent parfois à le gâcher, il ne se laisse pour autant pas miner par quelques railleries d'un pochtron qui ne trouve plus son chemin et qui vient à passer devant son navire. La porte de sa cabine vient à s'ouvrir par la seule pression de sa main sur la poignée, le vent salé lui arrive directement dans les narines qu'il inspire avec le plus grand plaisir. Sinbad n'est jamais arrivé à se donner de véritables raisons faisant qu'il continue tant bien que mal ses voyages, il essaie par petites doses, les sensations en faisant lourdement partie. Les vagues ne cherchent pas à lui faire le moindre mal pour le moment, bien au contraire, l'on dirait qu'elle flotte dans l'existence, comme une parcelle d'aiguille qui ne veut pas passer le chiffre dix, onze, douze, donnant cette illusion qu'il se suspend à une part d'irréalité. Ses hommes ne sont pas sur le pont, il n'a plus réellement eu cette habitude de se dire que la plupart vivent en dehors de cette bicoque flottante, qu'ils ont des gosses à nourrir, des femmes à aimer et des soirées à pioncer comme des preux chevaliers. Jetant un bref coup d'oeil aux pavés, un sourire vient à s'incruster sur son visage. Il n'est pas de ces bêtes-là qui se contente d'un bout de terre pour vivre, Sinbad a toujours voulu plus, comme s'il voulait s'offrir le bénéfice de devenir quelqu'un par le biais d'une gigantesque flaque qui en y réfléchissant, ne lui a apporté que des malheurs. Parfois, il se demande ce qu'aurait été sa vie sans la pulsion de prise du large. Certainement plus posée, peut-être serait-il même déjà un père présent pour ses gosses autant que pour son épouse, faut dire que ça lui déplaît pas, sans pour autant le faire monter sur un nuage, il avait le choix fut un temps. Il l'avait eu. Il l'a fait, préférant le terme liberté à sa manière plutôt qu'un autre. Aujourd'hui il gère tout un équipage, fait de son mieux pour qu'ils ne se perdent pas en route et essaie de se donner un sens quelconque pour se lever le matin. Le marin se pose sur les paysages pour mieux rêver, s'étale sur ses expériences pour ne plus refaire des erreurs similaires, tout lui aura servi en bien comme en mal. Même si de ces deux-là, la limite paraît floue. Il pourrait se traiter d'instrument du démon pour le simple fait qu'il ait sacrifié des vies. Un frisson lui traverse la nuque pour mieux se planquer dans ses boucles noires qu'il secoue d'un geste de tête.
Pourtant, il n'est pas tout seul.
Oh oui qu'il ne l'est pas. Il n'est pas le seul à vouloir tirer un trait sur une habitude morne. Ses dents se montrent un peu plus alors qu'il pense à la seule personne qui comme lui, a tout laissé de côté pour le plaisir de l'aventure. Le bois grince un peu, surtout celui des escaliers qui mènent à la cale, du moins la partie droite qui contient officiellement le dortoir de ses compères quand les escapades durent des jours sans compter. Aucun ronflement à l'horizon, juste un buste qui se lève et redescend avec douceur. Un être paisible emmitouflé sous une couette de bonne fortune, seule sa tignasse dépasse du tissu qui le protège du froid. Sur l'instant Sinbad s'attarde à détailler sa position aussi banale qu'originale, il ne le connaîtrait pas qu'il l'aurait pris pour une bestiole velue éreintée. Faut dire qu'il le ménage comme il peut, que parfois ça va un peu plus loin, que la douceur n'est pas connue dans ce bateau aux allures d'une piraterie débauchée. Hansel le pauvre gamin. Hansel le matelot. Hansel le débutant. Hansel qui un jour deviendra grand, cependant pas sans un entraînement adéquat. Le capitaine l'avait prévenu le jour de sa venue qu'il n'aurait pas de traitement de faveur, si Potté n'en avait pas eu, pourquoi en aurait-il lui ? Si quand bien même sa ressemblance caractérielle avec le Sinbad d'antan le perturbait, il n'avait rien laissé passer. Et le voilà qu'il le retrouve encore une fois sur une autre planète. Ses doigts se glissent sur ses épaules, secouant un peu cette carcasse ni trop puissante, ni trop maigrichonne. « Hansel, l'heure n'est pas à la flemmardise. » Parole plus forte qu'un murmure, un rire sec lui échappe pendant qu'il continue son geste à répétition jusqu'à entendre une petite plainte de la bouche de son protégé. Passer d'une habitude à une autre n'est jamais chose facile, surtout de vendeur de sucreries à futur marin - du moins il l'espère. D'un seul coup, il aperçoit parmi la masse de cheveux deux petits yeux rougis par la fatigue qui supplient l'enquiquineur d'arrêter sa mascarade. Son sourire à lui, il continue de s'agrandir. « Je t'attends sur le pont, tu as quelques minutes pour émerger de ton état second. » Relâchant la pression sur son vêtement, Sinbad se redresse tout en haussant les sourcils, amusé par la situation. Rares ont été les fois où il venait directement le sortir de ses rêves. Faut bien que les temps changent, qu'il se fasse à l'idée que plus rien ne sera jamais comme avant. Le Hansel Denougatine en ressortira changé, plus mûr, meilleur parce que le capitaine de ce rafiot sait qu'il en est capable. La dernière fois qu'il a eu autant foi en quelqu'un date de son enfance, d'une rencontre particulière ayant suscité quelques bouderies, le garçon était à peine plus grand que lui. Il s'appelait Kale, et s'appelle toujours ainsi. « Ah, n'essaie même pas de te débiner, auquel cas je ramènerais un seau d'eau, et je peux t'assurer qu'il sera gelé. » A prendre au pied de la lettre, forcément. Tout comme Hansel, Sinbad n'a plus rien à perdre, et lui faire prendre une douche froide ne le ferait pas culpabiliser. Revenant au point de départ, il s'enfonce sur quelques mètres toujours à découvert, posant son dévolu sur un coffre faisant plus office d'une immense malle contenant une artillerie de qualité. Haches, épées, dagues, de tout pour faire un homme autant que le pousser à devenir le plus grand corsaire de tout un millénaire. Ouvrant le meuble qui lui laisse bien des choix, il ne paraît pas vraiment convaincu. Qu'avait-il déjà essayé avec Denougatine ? Des tas d'armes, tranchantes comme plus subtiles. Aucune n'a pu le convaincre. Glissant une main sur sa ceinture en cuir, ses doigts s'éternisent sur le manche de son sabre léger, son regard se pose dessus avec une mine curieuse.
Et si ?
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hansel ☾ do you ever get the feeling that the universe is against ya ?  EmptyDim 31 Aoû - 0:08




Hansel et Sinbad


   
   
   

What is an ocean but a multitude of drops ?

Il rêvait. Il rêvait d'une si jolie chose qu'il ne s'en rappela plus lorsqu'il se réveilla en sursaut. Ou peut-être était-ce à cause de cette énergumène qui osait le réveiller en pleine nuit -ou du moins en ce qui lui ressemblait. "Hansel, l'heure n'est pas à la flemmardise." Il était prêt à replonger dans un sommeil profond, puisqu'après tout, c'était ce qu'était en train de faire tout l'équipage, l’Écorchée étant au port pour la nuit, mais le timbre de la voix l'en empêcha catégoriquement. C'était psychique. Ou physique. Il n'en savait trop rien. Simplement que l'énergumène en question était son capitaine. Et qu'il avait tous les droits de le réveiller ainsi -et à cette heure.
Réveil qui avait été un peu plus doux qu'à l'ordinaire. Hansel ne grogna donc que quelques minutes avant d'immerger au lieu d'un quart d'heure, car il avait connu pire, c'était même presque reposant -Quand un morceau de muscles nommé Kale venait vous secouer comme un poirier à quatre heures du matin pour prendre la relève, vous comprendriez mieux pourquoi cette manière de faire était l'une des plus douces. Oui, tout avait été reposant ce soir-là. Tout d'abord parce que l'équipage au complet était descendu du navire, afin de se terrer dans une taverne quelconque pour la nuit, ou retrouver sa famille le temps d'un instant. Les ronflements et autres bruits compromettants avaient donc était proscris de ce sommeil reposant, qu'Hansel avait espéré pouvoir prolonger. Mais c'était sans compter les bonnes idées de Sinbad, qui lui ne dormait pas, ni ne se roulait sous la table, ivre et heureux auprès de ses matelots mal famés. Non, c'était trop demandé. Le capitaine ne pouvait pas être normal. Bien entendu. Ça, il ne pouvait pas faire. Il fallait qu'il l'appelle à des heures impossibles, et que la jeune recrue prenne cela comme un ordre.
Un instant le dormeur se demanda pourquoi il était là, puis les souvenirs revint, et il se leva finalement, sans prendre en compte les autres paroles de son aîné. Il savait se lever tout seul, après tout.
Et il était là parce qu'il l'avait voulu. Parce qu'il avait tout quitté pour cette vie.
Il s'habilla en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
"Qu'est-ce qui s'passe capitaine ?" Il avait remis correctement sa chemise -qui avait été propre et sans plis, il y a longtemps, ou ce qui lui avait semblait être une éternité-, et était maintenant fin prêt. Prêt pour quoi, il l'ignorait, mais il l'était, de cela il en était certain. La vie de marin forgeait, en une semaine il avait pu acquérir la compétence saugrenue de se préparer en deux temps trois mouvements. Chose qu'il n'avait jamais pensé pouvoir faire avant, dans son petit appartement, à la confiserie, dans ces cages confortables qu'il avait détesté après des années passées à les embellir. Sur le bateau, il n'y avait pas de place pour cela. Et Hansel pensait jusqu'au plus profond de son être qu'il était beaucoup plus près du vrai que nul part ailleurs. C'était cela qu'il voulait. être libre. N'avoir plus rien contribuait à pouvoir effleurer cette éphémère liberté du bout des doigts.
Il ne put quand même pas s'empêcher de vérifier que son bouquin était bien caché sous ses couvertures. Il y avait des limites à tout. Même dans la mort, Hansel comptait amener ce livre qu'il chérissait autant que sa propre vie. Car il l'était : Toute sa vie résumé en quelques pages. Des lettres tracées à l'encre aussi noire que son passé. Il avait parfois l'impression qu'il s'était plus appliqué à écrire ces dernières qu'à vivre. Et il fallait que son grimoire parle de sorcières, et de tout ce qu'il avait vécu -ce qu'ils avaient vécu, temps jadis où Hansel avait été Gretel, et vice-versa. Le mousse releva vivement la tête, maintenant réveillé. Les souvenirs avaient cet effet-là sur lui : Celui de vouloir tellement les chasser qu'il était prêt à faire n'importe quoi.
Et il était. Toujours. Pour son capitaine du moins. Et pour Sinbad un peu aussi.
Il observa ce dernier, qui les yeux posés sur quelque chose semblait réfléchir lui aussi. "Je dois faire des heures sup' c'est ça ?" osa dire son cadet d'une petite voix, pour le sortir un peu de ses pensées, et pour se rassurer en usant de son humour léger.
C'est vrai, que voulait-il faire, le capitaine ? L'inviter à regarder un lever de soleil ? Lui faire nettoyer le pont pour que tout brille lorsque les autres reviendront ?
Il passa une main dans ses cheveux afin de retirer de son visage de petit animal non identifié les quelques mèches qui lui barraient la vue. Puis doucement il s'approcha un peu, et put enfin voir ce que Septmers reluquait. Le coffre d'armes.
"Ah." Dit-il simplement, en regardant les épées et toutes autres bestioles qui y étaient entreposées. Il en avait essayé la plus part, sans jamais réussir à trouver celle qui lui fallait. Ce qui le décourageait bien souvent. Et puis ce coffre était synonyme de longues heures de travail, à se faire traiter de tous les noms et mourir dix ou quinze fois. Si ce n'en était pas cinquante, quand Kale était en forme.
Bon, très bien. De toute manière, il n'avait pas le choix.
Parce qu'il l'avait déjà fait.
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hansel ☾ do you ever get the feeling that the universe is against ya ?  EmptyDim 31 Aoû - 9:02




Hansel et Sinbad
What is an ocean but a multitude of drops ?

Les bibelots ne sont là que pour faire figure de présence. Ils décorent, parfois servent pour des tâches différentes, ne font rien de plus que d'avoir une dégaine différente d'un objet à un autre. Son arme, quant à elle, ce n'est pas semblable. Les souvenirs, Sinbad sait que les souvenirs sont tout ce qu'il a, qu'il pourrait écrire des livres peu passionnants sur ce qu'a été sa vie. Même son navire contient déjà beaucoup d'images qui défilent face à ses yeux impuissants qui ne veulent pas forcément d'une avalanche de nostalgie. Selon lui, tout a un sens, tout se fait, se veut, peut s'oublier comme se rappeler, l'histoire de son sabre il ne l'a jamais oublié. C'est qu'il commence à faire son temps, depuis plus de seize années qu'il est entre ses doigts et n'a jamais fait faux bond au capitaine. Sa main se resserre un peu sur le manche doré sur l'instant. Le visage du vizir lui revient comme d'une évidence, ce bon vieux père adorable qui le voulait comme gendre, qui souhaitait faire de lui quelqu'un d'encore meilleur qu'il ne l'était à l'époque. Sinbad n'avait rien dit, avait laissé la lame lui finir à la ceinture sans un mot, si ce n'est un remerciement des plus mérités pour cet homme à la barbe grisonnante. Il était le paternel de Shéhérazade, il était bien plus qu'une ombre visible dans le palais miniature de cette famille d'Afshin, comme une seconde attache sur laquelle Sinbad pouvait se reposer. Puis, son coeur il s'met à taper contre son torse avec la force de la bouche du diable, cherchant à lui transpercer la peau pour mieux sortir et lui dire d'arrêter de le faire souffrir. Il est si concentré sur ses battements internes qu'il n'a pas entendu son jeune mousse faire irruption derrière lui. Oui, ce sabre, c'est bien plus qu'un compagnon qui ne dit mot, c'est toute une mésaventure qu'il n'aurait pas laissée derrière lui, étant son seul bonheur qu'il avait emporté le jour de son départ. Un objet n'est pas qu'un objet, un bibelot n'est pas qu'un bibelot, tout est relié là-haut par le biais des étoiles qui se marrent bien de l'état du marin qui n'en peut plus de s'arrêter à trop de réflexions, des regrets qui lui tiraillent l'estomac la nuit. Il ne doit pas être fait pour l'attache, ni pour les émotions qui viennent malgré lui et forgent sa personne. A quoi bon quand l'agonie se trouve juste derrière ? Quelques illusions persistent à vouloir lui gâcher la matinée dont des sourires partagés, des rires envolés et plusieurs accolades lourdement regrettées. « Je dois faire des heures sup' c'est ça ? » Tout s'effiloche, fuit de sa ligne de mire pour mieux s'écraser dans un coin de son crâne déjà trop rempli. Haussant un peu les sourcils, le chef se retourne pour zieuter Hansel de haut en bas comme de bas en haut. C'est qu'il a été rapide le gamin, il a bien percuté qu'il ne fallait pas faire attendre Sinbad, ni personne sur ce bout de bois taillé. Septmers ne se souvient que très peu des plaisirs simples de son avant, même pas des matinées passées dans un bon lit à s'étirer pendant des heures pour mieux se lever à midi. Terminé, fini. Debout aux aurores, les exceptions se font lorsque de l'hydromel ou du rhum est dans ses veines en grosse quantité, cependant et malgré sa gueule de bois le lendemain, il tente toujours de faire volte-face, de se donner bonne impression. Au final, il n'est qu'un homme comme un autre, répondant à des horloges qui modèrent ses heures. « Ah. » Le grand brun s'y attendait, à cette réponse peu motivée par la vision du fameux coffre. Ah. C'est tout ce qu'il y a à dire. Ah. C'est tout ce qu'il peut affirmer. Ah. Oui, le moment est de s'entraîner et pas qu'un peu, bien que Sinbad s'avère un peu moins dur que son second, son apprentissage n'en est pas moins intensif avec des remarques qui fusent, des positions, des coups qui s'expliquent grâce à la technique accumulée grâce à ses sept voyages. Ah. Hansel a totalement raison de déchanter.

D'un geste vif, le sabre fin sort de son fourreau en un petit bruissement à peine perceptible. Ses yeux regardent alors sa bricole tranchante puis son protégé, ceci à plusieurs reprises, oserait-il faire ce qu'il n'a jamais osé faire ? Même Kale n'a pas eu la chance de combattre avec, encore moins le reste de son équipage. Ils ne sont pas là, ne peuvent pas accuser Hansel d'un quelconque favoritisme et le regarder d'un air mauvais pour ce qui allait suivre. « Ne tire pas cette tête d'enterrement, si ça peut te rassurer je ne t'ai pas poussé hors de ta couche pour peu. » Le silence s'installe en quelques secondes, ce que Sinbad tient à faire tenir. Le suspens, l'effet de surprise, pesant le pour du contre, c'est d'un geste habile de godasse que le clapier de la malle se referme d'un coup, réveillant les piafs plus loin qui s'envolent à l'unisson. Totalement retourné, il se rapproche de Denougatine, de sa main libre il lui fait lever les avant-bras, retournant par extension ses paumes tel un bambin qui attend son cadeau d'anniversaire avec impatience, bien que ceci puisse être des insectes visqueux, il se fiche pas mal de la dégaine, tant que le coeur y est. L'homme en tire une profonde inspiration et la minute d'après, son sabre doré, gravé se retrouve à la seule décision de son matelot. « Je te demanderais juste de faire attention hm ? Non pas que je n'ai pas confiance malgré tout, il suffirait que tu relâches un peu l'attention dessus tout en portant un coup violent pour qu'il se retrouve perdu parmi les vagues. Tu te doutes que tu devras le chercher, donc, rien que pour toi et pour moi, ne libère pas ta garde. » Ajoute son supérieur en se marrant un petit peu. Pour tout dire, un évènement aussi peu cocasse ne l'étonnerait pas venant d'Hansel. Faut dire que sa jeune recrue les enchaîne comme ses sept escales, d'une malchance à peine croyable avec un bon fond à ne pas en douter. Il ne suffit pas que d'un bon coeur, il faut même se débarrasser de la bête noire qui veut gâcher une bonne action, se battre avec elle jusqu'à plus soif, la décimer pour mieux retrouver la paix. Le monstre de Sinbad lui, il est encore présent au bout de ses doigts, ne veut le lâcher pour rien au monde ayant trouvé une denrée peu commune qui nécessite un long travail. Au moins, il ne l'a pas encore achevé c'est un début. Deux dagues classiques viennent à pointer le bout de leurs nez directement des poches du marin. Un combat qui risque d'être un loyal, une longue face à deux courtes. Pourtant deux ne peuvent former qu'un, un javelot peut s'avérer aussi inutile qu'un poignard nain, tant que la façon de se débrouiller y est, tout est possible. Il recule d'un pas, de deux, de trois, juste à la bonne distance pour commencer les hostilités. « Au risque de me répéter Hansel, nous ne sommes pas de nobles combattants qui se déchirent selon des règles. Nous, nous n'en avons plus, il n'est plus question d'honneur mais de survie. » Petite pause. « Il est vrai qu'en avoir ce n'est pas si mal, néanmoins entre mourir tel un bêta et vivre comme un tricheur, je préfère le deuxième cas. » Les bras de Sinbad passent derrière son propre dos, il se sent comme un professeur dans une grande école préparant ses élèves à un examen surprise. C'est pas comme s'il savait concrètement ce que c'était les études, il n'en a pas fait, pas beaucoup, optant plus pour la réalité que la chimère d'un livre. « Ils ont la vigueur, ils ont la force, et nous ? La ruse, une chose qui devra faire partie intégrante de ton âme, parce que sans ça tu ne tiendras pas des lunes sur le terrain. » Franchise décapante qui peut faire mal, Hansel a déjà eu droit à pire du moins selon Septmers. C'est vrai qu'il pourrait l'insulter, le mettre plus bas que terre pour lui donner cette rage de vaincre quoi qu'il en coûte. Ce n'est pas sa méthode, peut-être celle de Kale qui veut toujours raviver une flamme sacrée chez quelqu'un jusqu'à l'excès. « Bien, à toi l'honneur. » Si ça ne se passe pas comme ça dans la vraie cambrousse, il fait toujours son possible pour faire comprendre les erreurs à des débutants, cherchant à les mener toujours plus haut, Denougatine est de ceux pour qui le capitaine veut bien se donner intégralement. Il en vaut la peine, le coup, le détour jusqu'à faire naître une certaine joie sur les traits du trentenaire.
Bêtement, il se dit qu'il peut changer sa destinée.
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hansel ☾ do you ever get the feeling that the universe is against ya ?  EmptyDim 31 Aoû - 14:37




Hansel et Sinbad


   
   
   

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Quoi que ses yeux pouvaient montrer, Hansel était finalement préparé aux heures du supplice qui allaient le percuter de plein fouet, celles-là même qu'il passait les bras tremblants et le souffle court, complètement éreinté car après tout, il n'était pas comme beaucoup des membres de l'équipage, des hommes déjà rompu au maniement des armes, mais simplement un vulgaire confiseur qui croyait qu'il pouvait devenir un marin, pour la simple et noble raison qu'il le voulait. En effet, il n'avait pas l'étoffe d'un héros, mais ce n'était pas la première fois qu'on allait lui démontrer par a+b. Et puis ce matin, c'était le capitaine qui allait s'occuper de son cas, ce qui arrivait à lui arracher un petit sourire, après un réveil agité, qui avant l'aurait mis de mauvais poil pour la journée. Hansel n'était plus le même garçon qu'il avait été la première fois qu'il avait mis les pieds sur le pont de l’Écorchée, et les efforts de ses aînés commençaient à porter ses fruits. Il n'était plus aussi douillet qu'avant, et l'envie de faire bien le poussait à se surpasser. Sa maladresse légendaire lui faisait souvent défaut, mais il avait bon cœur, c'était sûrement pour cela que Sinbad le gardait sur son rafiot, et s'escrimait à vouloir en faire un navigateur digne de ce nom. Ou était-ce autre chose ? La légende qu'était son capitaine était aussi mystérieuse que le personnage en lui-même. Une aura énigmatique l'entourait constamment, et sa recrue n'avait réussi à tirer de ses hommes et des livres que de maigres informations à son sujet, ce qui avait le don de le mettre un peu en rogne, car il voulait le connaitre. Même si cela devait passer par un entraînement intensif, et des insultes en tout genre.
Tandis qu'il observait d'une mine mi-dépitée, mi-résignée le coffre de l'enfer -ce que lui fit bien vite remarqué son capitaine qui semblait amusé, ce dernier referma l'ignominie d'un mouvement habile du pied, et l'espoir se fit entrevoir sur le visage de son cadet. Il ne lui avait pas mis une hache entre les mains, ou une épée de chevalier. C'était déjà ça.
Mais alors pourquoi l'avoir appelé ? Il fronçait les sourcils, songeur, quand Sinbad dégaina son sabre, encore endormi quelques minutes plus tôt dans son fourreau.
C'était là un chef-d'oeuvre dans l'art de la confection d'arme, on pouvait parfaitement bien le voir, même sans être connaisseur. La lame était parfaitement ciselée, le manche doré reflétait mille et un joyaux, et c'était un plaisir pour les yeux du cadet, qui trouvait que ce sabre avait plus sa place sur un couffin de soie, dans un musée qu'à la ceinture d'une forban, fusse-t-il son capitaine. Où avait-il pu bien dégoté cela ? Hansel se le demandait bien. Mais son étonnement fut encore plus grand lorsque Sinbad la luit mit dans les mains. Son jeune mousse déposa les yeux sur cette dangereuse beauté, et déglutit sa salive avec difficulté, comme si ce qu'il tenait était le plus précieux des objets qu'il n'avait jamais tenu -ce qui était le cas, pour ainsi dire.
"Je te demanderais juste de faire attention hm ? Non pas que je n'ai pas confiance malgré tout, il suffirait que tu relâches un peu l'attention dessus tout en portant un coup violent pour qu'il se retrouve perdu parmi les vagues. Tu te doutes que tu devras le chercher, donc, rien que pour toi et pour moi, ne libère pas ta garde." Il riait encore, pourtant sérieux. Hansel n'y comprenait plus rien. Ainsi il allait s'entraîner avec ça. Il n'eut pourtant le temps de rien demander.
La leçon commençait déjà.
Autour d'eux, le port commençait à faire venir des personnes, et en faire repartir d'autres. Aussi calme que le roulis constant de l'eau, pourtant. Le soleil se levait lui aussi lentement, comme s'il avait été pénible de sortir de son lit pour ce géant embrasé, autant que pour le petit Hansel.
Il n'y avait personne d'autres que le capitaine et son élève sur le pont du navire, bien tranquille.
Et un merveilleux sabre était entre ses mains couvertes d'ampoules. Il releva à temps son regard pour observer Sinbad se transformé en professeur. Il y avait quelque chose de princier dans son maintien, mais un prince qui n'hésiterait pas une seule seconde à se montrer déloyal afin de sauver sa vie. Car ce prince-là n'était pas aimé d'une quelconque famille royale. Simplement de l'océan. Un amour éprouvant qui l'avait conduit à nombreux précipices. C'est du moins ce que révélait les récits de légende, et les épaules douloureuses du capitaine qui semblait avoir traversé de rudes épreuves, mais qui toujours s'en défaisait pour se relever.
C'était sûrement pour cela qu'il ne dormait pas, par peur de se faire encore happer comme dans ses jeunes années.
Et ainsi qu'il allait réveillé son matelot.
Pour lui offrir ses connaissances. Pour lui faire essayer son sabre. Et pour ce beau lever de jour, qui mettait du baume au cœur à Hansel.
Il se mordit la lèvre inférieure, à l'écoute.
"Au risque de me répéter Hansel, nous ne sommes pas de nobles combattants qui se déchirent selon des règles. Nous, nous n'en avons plus, il n'est plus question d'honneur mais de survie." Qu'est-ce qu'Hansel pensait, déjà ?  "Il est vrai qu'en avoir ce n'est pas si mal, néanmoins entre mourir tel un bêta et vivre comme un tricheur, je préfère le deuxième cas." Ah oui, le prince tricheur. Son protégé se mit à sourire légèrement, amusé. Après tout, il connaissait cela. Il avait bien regardé une sorcière brûlée sans en éprouver le moindre remord.
Sinbad continua ainsi, en parlant de ruse qu'ils avaient. Ils. Nous.  
"La ruse, oui. " dit-il en hochant la tête, après que son capitaine lui ait proposé de commencer. Il jeta un coup d’œil à son sabre, bien plus léger que tous ceux qu'il avait essayé. Puis son regard se perdit vers les doigts agiles de son aîné, qui tenait deux petits dagues qu'il savait pertinemment manié à la perfection. Hansel réfléchit un instant. Certes, il savait qu'il n'aurait pas cette chance de réflexion en plein combat, mais ici, c'était différent. Et puis il voulait lui montrer ce que Kale lui avait appris.
Il se mit en garde, sa main droite tenant fermement l'arme. Il essayait de faire fi de sa maladresse. Après tout, n'importe qui pouvait savoir se servir d'un sabre avec de si bons professeurs. Il se lança sur Sinbad, et au moment de frapper, changea le sabre de main, comme Kale le lui avait fait répété. Il disait toujours que combattre de la main gauche déstabilisait l'adversaire. Bien entendu, le capitaine connaissait sûrement cette parade, mais au moins, Hansel lui montrait qu'il n'était pas si idiot qu'il n'en avait l'air. Et puis la lame lui donnait des facilités. Peut-être n'était-il pas fait, alors, pour la hache.
Comme si quelqu'un pouvait en douter.
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hansel ☾ do you ever get the feeling that the universe is against ya ?  EmptyLun 1 Sep - 0:18




Hansel et Sinbad
What is an ocean but a multitude of drops ?

Sur l’Écorchée, il peut devenir qui il veut Hansel, et ça, Sinbad en est bien conscient. Sur le bateau, même ailleurs tant que l'on se détache du carcan imposé à la base, il est possible d'être n'importe qui. Le marin aurait pu faire le choix d'être boulanger, de devenir un grand musicien ou encore d'être un banal revendeur de carpettes dans la contrée d'Afshin. Ces personnes-là se contentent généralement de peu pour former un tableau parfait d'une vie digne des clichés que la capitale peut offrir. On s'imagine le prince blond aux grands yeux clairs, la princesse avec son grand sourire et ses yeux en amande, les bambins qui courent dans la cour du château avec en plus, si possible un dragon de compagnie - ce qui n'a jamais été vu, mais qui sait un jour ? Hansel a décidé de mettre un terme à la grosse blague que pouvait être son rang, chasseur de sorcières, depuis qu'il est ici il n'a jamais entendu aucun signe de respect outre que celui-ci. Marre de l'étiquette, suffit d'être qu'un petit bonhomme travaillant à la botte de sa soeur qui prépare de succulentes sucreries, adieu la réputation du petit garçon enfermé dans sa cage, gavé pour devenir un plat de roi pour une vieille folle cannibale. Assez de tout. Hansel a juste dit non, comme Sinbad a décidé du jour au lendemain que le bout de son nez ne lui suffisait pas. Toujours plus. Après les différents villages d'Afshin, il voulait Saay, puis Yasen, l'océan s'est vu comme une bénédiction mêlant hystérie et crainte de ne plus jamais revenir. Quand bien même il est toujours debout, voulait-il réellement redébarquer un jour dans son univers d'origine ? Vraiment ? Il se ment tout seul, joue de l'hypocrisie avec sa conscience qui n'a de cesse de toquer à sa porte pour lui rappeler le fondement même de sa personne, le pousser plus loin que dans ses retranchements, lui faisant ressentir des tas de sentiments qu'il ne voulait plus reconnaître. Ce ne sont que des spectres qui suivent le capitaine Septmers, des voix agréables comme des larmes mettant un point final à ce chiffre sept. Il s'avoue souvent que son équipage doit être cinglé de bien vouloir le suivre dans ses longues expéditions, qu'il doit avoir cette pulsion masochiste d'imaginer des éventualités à divers scénarios qui pourraient virer à la catastrophe, non pas de la faute d'une mission loupée, même le temps peut se montrer vicelard. Une tempête peut les réduire en cendres, une immense vague peut les donner en pâture aux requins, l'attaque de pirates qui ne cherchent que des dépouilles. Faut croire que rien ne les décourage, qu'ils suivront Sinbad jusqu'au bout de la terre s'il le fallait, pour des raisons qui échappent complètement au trentenaire qui se sent d'autant plus touché qu'autre chose. Kale aussi, Kale qui a toujours été la main tendue pour mieux le relever, la gueulante poussée d'un coup pour lui faire prendre conscience de pas mal de choses. Toujours là, jamais bien loin pour le remettre dans le droit chemin bien qu'il n'ait jamais été un modèle de vertu. Hansel, il est pareil. Il a jamais perdu cette détermination qu'il avait au départ. Et pourtant, le marin il lui en avait fait bien baver comme il faut, lui offrant le lavage du pont autant que de plusieurs autres endroits de l'immense bateau, ne l'autorisant pas à se coucher avant que tout ceci ne se finisse. En y repensant, il pourrait presque en avoir honte. Cependant, c'est ce qu'il voulait Hansel, pas vrai ? Qu'on lui forge un caractère, qu'il s'éloigne de la personne qu'il déteste le plus, le faire découvrir cette personne bien cachée au fond de lui, qui, à l'instar de Sinbad a pris bien du temps à exploser à la face de leurs proches. Shéhérazade pour Sinbad, Gretel pour Hansel. Tous deux ont perdu quelqu'un à cause d'une crise qui ne passe plus, s'accroche comme une sangsue à leurs peaux. Il n'est pas question de que, c'est un choix définitif.
Hansel, il peut être qui il veut.
Il a décidé d'être un des siens.

« La ruse, oui. » Il aurait pu dire comme un renard, pourquoi pas comme un chat, faire un comparatif animal pour lui donner le fameux oeil du tigre. Pas besoin de se croire autre que ce nous sommes, c'est un fait que Sinbad s'est toujours dit d'affirmer bien qu'il est possible de changer, de se modeler selon la société qui se base sur une couronne et un trône. La ruse Denougatine il doit se la faire seul, après tout, le brun ne sera pas toujours présent pour lui dire comment faire les choses, si maintenant il se comporte comme une mère avec son bambin, d'ici quelques semaines la donne pourra facilement changer. Que fera la recrue sans son chef pour le diriger ? Il doit apprendre à être autonome, à réfléchir de manière différente que celle qu'il est possible d'apprendre, même de modifier les techniques d'un combattant, tout est permis dans la vie, ce doit être pour ça qu'elle est si belle. Hansel fonce sur lui comme une furie avec son sabre fin entre les doigts, il paraît plus têtu que jamais à lui prouver ce qu'il faut, bien que Sinbad sait à l'avance que ce n'est pas en quelques heures qu'il est possible de faire des prodiges, les détails, il arrive à les voir. Dans la manière de se maintenir, de courir, de jouer avec ses membres. Rien n'est laissé au hasard, tout s'inscrit sous la peau. Ses poignards bien positionnés dans ses deux mains, en joignant les deux il peut faire barrière à la lame qui s'écrase dessus en un son cristallin. « Prévisible, ce n'est pas à moi que tu apprendras les techniques de Kale. » Dit-il en souriant à peine, dégageant l'arme de son adversaire les hostilités continuent de plus belles. Il n'y a rien autour d'eux, du moins Sinbad lui ne voit plus qu'Hansel qui se démène à la tâche pour tenter de monter dans son estime le plus possible. Une bulle imaginaire qui ne se brise que par la seule envie de l'un ou de l'autre. Les jambes vont ici, puis là, d'un coup à gauche, à droite, parfois les corps se baissent pour éviter les coupures et surtout le pont devient un véritable terrain de jeu. Ils n'ont plus une dizaine d'années, ils s'amusent à des occupations adultes qui peuvent dans un certain sens apporter la niaiserie d'antan. « Bien droit, et ne jamais hésiter quand tu dois faire un coup, ton ennemi n'attendra pas que tu choisisses entre ici ou là, analyse, vite. » Il peut presque l'avoir sauf qu'il n'a pas encore de bons réflexes. Sinbad agit comme une bête dans son élément, on ne peut l'avoir que si sa Némésis est mise en jeu, le protégé n'est pas encore à ce stade bien qu'il pourrait le devenir. Le son du fer attire des regards curieux comme vides qui s'attardent parfois sur la scène sans comprendre exactement le principe de cette petite bataille, et quand ils en ont marre, ils repartent aussi vite qu'ils sont revenus parce que les deux hommes continuent sans relâche, parce qu'il n'y a pas de conflit à écouter avec une oreille attentive. « Presque. » Les commentaires fusent à l'instar d'une pièce de théâtre où deux personnages se mettent inlassablement sur la figure leurs défauts. Des fleurs il peut en lancer à son égard, il ne préfère pas le faire trop souvent auquel cas Denougatine pourrait se prendre pour le meilleur en son genre. Jamais, ô grand jamais se monter plus haut que son voisin sous peine de se prendre une beigne en pleine figure. Les critiques aident, blessent, les critiques font de l'homme ce qu'il est : un être purement imparfait. S'il n'y avait que ça, les fées ne sont plus à refaire aussi, autant que les sirènes, une race parfaite est bonne pour une autre escale - l'existence après la mort ? Sinbad ne saurait le dire, quoi qu'il en soit la défaite se fait vite sentir. Simple comme bonjour, une dague se retrouve cachée dans sa manche laissant sa main droite libre et l'autre prête à assassiner, de celle qui ne tient plus rien il attrape l'avant-bras du mousse pour le tordre et l'attirer dans son propre dos et vite, bien vite, le poignard se retrouve glissé sur sa peau blanche comme neige au niveau du cou. Torse posé contre la colonne de son cadet, il glisse son menton sur son épaule, murmurant. « J't'ai eu. » Il ne le relâche pas encore, faisant même une certaine pression sur l'emplacement avec la lame aiguisée, pas assez pour qu'elle puisse lui faire du mal sans un mouvement brusque du bras. « La jugulaire sera ta meilleure amie en cas de danger, présente, toujours mise à nue, un coup de couteau suffit à faire tomber quiconque à terre. » Son souffle s'écrase sur le manche de sa dague qui visiblement attachée à Hansel, ne souhaite pas lui lâcher la grappe si facilement. Des chaleurs qui se mêlent, des coeurs qui tapent sur le même accord, rapide, puissant. « Vois comme cette feinte est simple, connais ta carcasse et tu connaîtras celle des autres, y compris ses points morts où tu peux donner un coup de grâce. » Proximité essoufflée, un recul, une libération du protégé qu'il devait certainement attendre avec impatience. Alors quoi ? Ils s'arrêtent ici par une simple règle qu'il veut bien lui inculquer ? Non, du tout, il veut qu'il puisse imiter s'il ne sait pas encore créer ses mouvements, il veut qu'il puisse prendre des bases et les améliorer. « Ce que tu as plus ou moins vu là, j'aimerais que tu le reproduises sur moi. Je ne bougerais pas, ou presque pas, je souhaite juste savoir si c'est rentré dans ta petite tête. » Il est pas cocasse le maître en armes pour le coup. Est-ce qu'il va y arriver en une fois ? Surtout en ayant même pas pu voir la scène d'un point de vue externe ? Y'a pas de raisons qu'il se loupe, auquel cas il recommencera, encore, encore, et encore jusqu'à ce qu'il y arrive. C'est comme frotter les planches pour qu'elles brillent, au départ c'est pas bien gratifiant jusqu'à ce qu'on trouve l'art de bien se débrouiller.
Hansel, il peut être qui il veut.
Même la Némésis de Sinbad.
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hansel ☾ do you ever get the feeling that the universe is against ya ?  EmptyLun 1 Sep - 14:18




Hansel et Sinbad


   
   
   

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Il s'était attendu à cela. De ses mains habiles, son capitaine avait paré son attaque aussi facilement que si elle avait été faite par un enfant. Ce qui, en y réfléchissant bien, se trouvait être le cas. Bien qu'on pouvait voir par son physique qu'Hansel était un adulte, il n'en demeurait pas moins le petit garçon laissé dans la cage, qui voulait à tout prix s'échapper, quitte à se casser une phalange ou deux. Un petit homme qui les avait brisé, finalement, ses barreaux invisibles, pour prendre le large et ne plus jamais ressentir ce sentiment d’oppression qui s'était emparé de son cœur à la confiserie. A présent, il était encore un enfant, à la seule différence qu'il commençait à savoir qui il était, et qui il voulait devenir. Et puisqu'il possédait tout pour parvenir à ses fins, il ne doutait pas qu'il puisse y arriver un jour. Même si cela devait prendre des décennies.
Cette pensée le poussa à repartir à l'attaque quand Sinbad joua de ses deux dagues aiguisées. Il s'était plus métamorphosé en lion qu'en professeur, d'ailleurs, comme pouvait le voir son cadet. Se déplaçant avec aisance sur son navire, dont il connaissait sûrement tous les recoins, toutes les petites aspérités, il avait l'élégance et l'assurance qui caractérisait cet animal majestueux. Dire que cela ne faisait ni chaud ni froid à Hansel aurait été mentir ouvertement. En réalité, il était intimidé par son capitaine, et si se battre avec lui n'était pas une première, à chaque nouvelle leçon il essayait tellement de bien faire qu'il se couvrait bien souvent de ridicule. Le comble pour une jeune recrue qui désirait faire ses preuves, et qui voyait en Sinbad quelqu'un a impressionné.
De toute manière, Hansel l'était toujours avant lui.
Pourtant il resta concentré sur son objectif, et essaya le plus possible de ne pas faiblir. Bien vite Sinbad le mit hors d'état de nuire, et ils reprirent leur position aussi vite que le fer s'entrechoquait.
"Bien droit, et ne jamais hésiter quand tu dois faire un coup, ton ennemi n'attendra pas que tu choisisses entre ici ou là, analyse, vite." Hansel se démenait pour suivre ses conseils, ainsi que ses ordres. Il frappait, ici, souvent. Là, parfois. Il mettait à profit les enchaînements qu'il avait appris, répété des centaines de fois avec le second de l’Écorchée. - Ta garde ! Ne baisse jamais ta garde Hansel ! Tes pieds, on dirait qu'ils pèsent un âne mort, il faut que tu sois vif pas aussi mou ! Allez, du nerf bon sang !
Il était tellement concentré sur une dague qu'il ne vit pas l'autre surgir brusquement de nulle part, et si toutes ses attaques à lui s'enchaînaient avec maladresse, celle de Sinbad, en revanche, était réglée comme du papier à musique.
C'en était presque agaçant.
Et cela le fut quand le capitaine tordit le poignet de son protégé, et que ce dernier fut contraint de lâcher son arme, avec une grimace non dissimulée sous de bons airs. Sa joie de vivre avait des limites, après tout. Et se faire ridiculiser ainsi n'était pas dans l'ordre de ses propriétés. Lorsque Sinbad se retrouva derrière lui, menaçant, l'une de ses dagues placée contre la gorge du jeunot, qui n'en menait pas large, celui-ci s'autorisa même un soupir agacé. Cette exaspération le fit un peu oublié cette proximité qui le mettait mal à l'aise, et serrait ses entrailles. Ce qui n'était donc pas plus mal.  Mais ce petit désagrément se fit encore entrevoir quand le souffle chaud du maudit pirate percuta la lame de son poignard, ainsi que la peau nue d'un Hansel qui se sentait, à défaut d'être un véritable membre de l'équipage, prisonnier de son aîné.
"J't'ai eu." Oui. C'était parfaitement le cas. Et ce n'était que le début, la recrue le savait. Le pire était qu'il allait devoir l'écouter, analyser ses conseils, et les prendre comme argent comptant.
Quelle plaie.
Pourtant c'est ce qu'il fit, comme toujours. Car Hansel avait l'habitude de tout enregistré. Garder les mots dans un coin de sa tête, les gestes. Dans le but de se souvenir. Car la mémoire était le plus beau cadeau qu'on avait fait à la race humaine.
Ce qui ne l'empêcha pas d'ouvrir grands les yeux quand Sinbad le lâcha -enfin-, et lui demanda de reproduire le mouvement sur lui. Il lui manquait l'adresse, il lui manquait le regard, les sens en éveil. Et le courage, un peu aussi.
Mais il lui fallait faire sans. Parce qu'à trop réfléchir, il perdait du temps.  
Il s'employa donc à refaire l'enchaînement, après avoir ramassé son arme -elle n'était pas tombée par dessus bord, heureusement pour sa pauvre peau. Il réussit à tordre le mieux possible le poignet de son capitaine, et le ramené contre son dos, en espérant qu'il ne faisait pas quelque chose de mal -pas encore, par pitié-, mais tandis qu'il essayait de placer le sabre sur la jugulaire de son maître, un peu plus grand que lui, il les faisait reculer petit à petit sans en faire attention, et ce qui devait arriver arriva. Il se prit méchamment les pieds dans un cordage laissé là,
et tomba.  
Il eut la présence d'esprit de lâché son capitaine à temps, afin de ne pas se ridiculiser encore plus, déjà qu'il se sentait assez minable comme cela, et se remit comme il le peut sur ses deux pieds. Piteux il le sentait. Kale l'aurait traité d'idiot. Et puisqu'il n'était pas là, ce fut Hansel qui le fit pour lui.  
"Je... Une deuxième chance ?" demanda-t-il doucement, en relevant timidement les yeux vers Sinbad. Idiot, idiot, idiot, idiot. Et en plus, il demandait une seconde chance. Comme si on pouvait la lui donner facilement sur un bateau.
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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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hansel ☾ do you ever get the feeling that the universe is against ya ?  EmptyLun 1 Sep - 17:39




Hansel et Sinbad
What is an ocean but a multitude of drops ?

L'obscurité est présente un peu partout. Que ce soit dans une personne, dans un geste, dans un bibelot futile ou même dans un élément, elle est présente, bien évidemment dans le coeur de tout homme, de toute personne. Parmi ce noir complet, il est possible généralement d'y trouver une faible lumière qui peut guider vers la sortie, c'est dans son propre déclin que Sinbad a trouvé sa dose personnelle de ténèbres. Il arrive parfois qu'elle prenne possession de son corps pour le tirer vers le bas, il se retrouve marionnette victime de ses propres divagations. La noirceur se veut vicieuse car toujours cachée dans un coin stratégique, il n'est que très peu possible de la voir. La preuve étant que le capitaine n'a jamais eu la chance de pouvoir anticiper une arrivée massive de mélancolie voulait faire de lui une loque à peine capable de bouger. Sa dose d'éclat il la trouve dans des faits minimes qui ne devraient même pas lui faire autant d'effets, ça peut partir d'un regard, d'un sourire, d'un mot bien lancé voire même d'un paysage qui n'a rien de plus qu'un autre. C'est ça qui lui plaît, ce n'est pas grand-chose au premier abord, et ce petit rien peut s'allonger en un tout rébarbatif qui l'aide à trouver la bonne voie pour sortir de la bouche du diable. Hanse, quant à lui, il n'a jamais eu l'occasion de voir ce qui en résulte de ce qu'il a à l'intérieur, plus que sa bonne conscience et son optimisme presque triste à zieuter. Le noir, il l'a quelque part au fond de ses tripes, dans un morceau stratégique comme un os aussi petit soit-il. Son protégé, il va toujours bien. Je vais bien, ne t'en fais pas, c'est sa phrase fétiche quand tout donne l'impression que c'est une peine perdue, quand il se prend une véritable armada d'emmerdes en pleine figure. Je vais bien, ne t'en fais pas. Sinbad ne lui montre pas assez, cette petite admiration naissante qui prend vie au fin fond de sa pompe à sang, tout bonnement parce qu'il n'y a que les idéalistes qui se contentent de partir sur une telle réponse. Je vais bien, ne t'en fais pas. C'est courageux, en même temps fuyard de répondre sans cesse ceci quand la question d'avant se veut inquiète. Je vais bien, ne t'en fais pas. Hansel dans toute sa splendeur parce que rien ne peut aller plus mal, il y a toujours pire. Après un petit bobo peut venir un kidnapping, après celui-ci un meurtre devant des prunelles impuissantes, encore après un assassinat, et pour finir ? Plus de je vais bien, ne t'en fais pas. Bien sûr qu'il s'en fait, encore plus quand des réponses comme telles lui sont offertes. Il n'arrive pas à le cerner, bien que sachant pertinemment comment il pourrait réagir étant un sorte de clone de l'ancien, du plus jeune, de l'inexpérimenté. Il ne peut pas toujours aller bien, ce n'est pas possible. Si Sinbad ne sait pas lorsqu'il vacille entre deux extrêmes, il tente tant bien que mal d'essayer d'être présent pour son cadet qui compte bien plus que prévu. Un sorte d'ami, de complémentaire qui lui refile l'envie de se marrer jusqu'à l'aube. Une journée sans Hansel, c'est pas la même chose. Une soirée sans lui, c'est rebelote. Hansel, il va pas se mentir sur son cas, il rajoute une fantaisie perdue à L’Écorchée qui petit à petit, basculait dans des nuances grises jusqu'à paraître hors du temps. Puis, il a débarqué le gringalet, dents bien sorties et tignasse en bordel. Il est venu, s'est imposé comme un pilier d'importance pour Sinbad qui ne cherche même plus à trouver le pourquoi du comment, le comment du pourquoi, et comment est-ce qu'il a pu aussi bien s'immiscer dans son univers. Paf, il doit être tombé dedans cul le premier, cherchant à comprendre comment marchait son supérieur. S'ils sont loin de pouvoir savoir à l'avance ce que peut faire l'autre, ils ont néanmoins cette chance de marcher sur une longueur d'onde qui s'affale sur plusieurs kilomètres, jusqu'à des îles inconnues.
Y'a comme ce truc au fond de son squelette,
Y'a comme un distributeur d'oubli face à lui.

Hansel n'a pas vraiment le choix. Il doit répéter à la perfection ou presque cette position vraisemblablement aisée. Sauf que Sinbad, il cause à Hansel, pas à Kale, ni même à Potté, bel et bien à Hansel qui ne peut pas avoir le mimétisme inné. Il se laisse faire comme paralysé par un poison délicat. Première chose, tordre l'avant-bras. Bien. Deuxième chose, l'attirer à l'arrière et se glisser par la même occasion dans le dos de l’adversaire. Bien. Dernière chose, glisser la lame sous le cou. Bien. Ou presque. Le matelot recule jusqu'à se heurter à des cordes qui le font lamentablement s'écrouler, contrairement à Sinbad qui a été lâché au dernier moment et joue sur son équilibre pour ne pas se vautrer. Il se retourne, le regarde posé sur le bois avec les cordages qui se mêlent entre ses jambes. Même pas besoin de poser la question, Hansel s'en veut déjà de sa maladresse. « Je... Une deuxième chance ? » Et rien de plus. La gêne il peut l'entendre à travers les paroles qui s'envolent dans les airs et résonnent dans ses tympans. Il ne faut pas être devin, ni même très intelligent pour se douter qu'une personne ne se sent pas forcément bien. Après ceci, ou cela. Dans ce cas, pour un ordinaire manque d'attention il a droit à la mine déconfite. Sinbad, il veut pas qu'il se rende malade pour une telle idiotie, surtout s'il répète inlassablement le fameux : je vais bien, ne t'en fais pas. Alors c'qu'il fait c'est qu'il se marre, il laisse tomber son poignard non posé dans sa poche sur les planches, la seconde d'après ses mains libres se posent sur ses genoux. Hilare, cet abruti ne trouve rien de mieux à faire que de se fendre la poire. C'est pas que de la moquerie, c'est mélangé avec une sorte d'attendrissement. Il pourrait le comparer à un bébé animal, que ce soit chaton, chiot, oisillon, il veut apprendre à marcher, voler, fait des erreurs comme tout être normalement constitué. Pourtant, ça le fait rire, ça l'touche en plein dans le coeur parce que Sinbad, il a jamais eu l'occasion de tomber sur des types comme Hansel. Faut dire ce qui est, il avait déjà croisé la route de personnages plus têtus que cela, qui ne cherchaient pas une autre chance et criaient à l'injustice. Denougatine lui, il est plus du genre à se cacher quand sa connerie prend de grandes ampleurs, n'est jamais vraiment fier quand il se loupe. Et ça, c'est de la nouveauté pour le marin. Le rire se transforme en pouffement, sa respiration se récupère progressivement pendant qu'il se redresse avec justesse, droit. Sa main droite passe dans sa tignasse et s'écrase sur sa nuque, ayant trouvé un bon endroit pour passer les prochaines minutes. « Si je devais te comparer à quelqu'un Hansel, ce serait moi avant d'avoir eu l'envie saugrenue de partir en voyage. Vraiment, je devais être à peu près aussi mauvais et gauche que toi. » Une quarantaine de fois, le petit garçon Septmers s'était bouffé des pavés en pleine figure, une trentaine de fois il loupait son objectif et s'éclatait les genoux, une vingtaine de fois il s'était fait prendre la main dans le sac, et une dizaine de fois il s'était fait lamentablement battre par plus petit que lui. Le bambin était une gourde qui apprenait à chaque fois plus de ses échecs qu'il n'avait que trop de mal à accepter au départ. C'est vrai, il disait que c'était pas juste, qu'il avait eu le soleil dans les yeux ou encore qu'il était très fatigué. Il était juste profondément pataud. « Nan, en fait j'étais carrément pire. » Il retient une nouvelle bidonnerie. L'autodérision ce n'était pas sa tasse de thé y'a encore quelques années, jusqu'à ce qu'il se dise que de toute façon, avant de regarder les autres il faut savoir se détailler dans une flaque. Il se baisse pour ramasser sa dague qu'il glisse à côté de sa soeur, se rapprochant de son protégé les bras retombés le long de son corps, sa tête se penche légèrement du côté gauche. « Je vais pas t'bouffer, tu le sais non ? Une bavure, ça arrive, même s'il est clair que pour le moment je ne pourrais pas t'emmener sur le terrain, tu ne peux que t'améliorer. » Petite pause presque pensive, le temps de lancer une pique. « Du moins, je l'espère. D'toute façon, l'inné ou l'acquis, y'a qu'un du duo qui marche, et si tu n'as pas le premier, va falloir se faire au second. » Sinbad se doute qu'il ne veut pas passer sa vie à décrasser le pont, à passer derrière certains marins qui manquent d'un savoir-vivre basique. Il veut aller plus loin. Tout comme Sinbad, il cherche l'aventure, pas celle à travers des contes, mais celle qui fait du monde ce qu'il est. « En c'qui me concerne j'ai fait ça. Bon sang si tu m'avais vu à l'époque, tu te serais fendu la gueule en deux. » Il aurait presque l'envie de se comparer à une vieillerie d'un musée, exposée à tous. Pourquoi il lui dit ça ? Sinbad sait pas pourquoi, ça lui vient naturellement, comme un besoin de regonfler son égo déjà pas forcément rempli à cause d'une ombre plus grande que la sienne. Et le jour où Hansel s'est tiré de sa petite épicerie, il n'a pas répondu je vais bien ne t'en fais pas. Parce que rien n'allait, et s'il croyait un minimum à ses propres répliques, il ne serait pas venu trouver Septmers pour lui demander de faire partie de son histoire. Il serait resté tranquillement chez lui, sans se soucier d'autre chose que les noms de bonbons à retenir. Pourtant, il est venu. C'est que rien ne va, c'est qu'il doit s'en faire. Je ne vais pas bien, tu peux t'en faire.
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hansel ☾ do you ever get the feeling that the universe is against ya ?  EmptyMer 3 Sep - 19:16




Hansel et Sinbad


   
   
   

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Hansel, c'était la force tranquille. Celle qui réfléchissait avant d'agir, et ne fonçait pas tête baissée dans la mêlée sans en avoir au moins conscience. Ici, c'était exactement ce qu'il avait fait : Se lancer en sachant très bien qu'il n'aurait pas dû. Que ses réussites se réduiraient à zéro pour cent s'il commençait à se laisser aller dans la rêverie, à croire que ces exercices d'entraînement étaient réellement à porter de main, et qu'il pouvait déjà les réaliser avec l'aisance d'une fine lame. Mais c'était ce qui s'était passé. Parce que Sinbad devenait petit à petit un être à impressionner. Et qu'il ne voulait sûrement pas avoir un incapable dans son équipage. Un incapable du nom d'Hansel, qui plus est. Ce qu'il était, et ce qu'il pensa rester jusqu'à la fin de ses jours lorsque son capitaine se mit à rire. Alors, pas de seconde chance ? Non, sûrement pas. C'était ce qui menait à la perte de toute embarcation, les deuxièmes tentatives, car l'échec n'était pas de mise sur ces eaux ténébreuses. Hansel n'avait plus le droit. Hansel se trouvait dans une impasse. Qu'il se sentait idiot. Car c'était bien ce qu'était un petit garçon qui demandait à réessayer, alors qu'il venait de se vautrer pitoyablement devant son maître. Les semaines passées sur l’Écorchée avaient rendu ce même petit homme plus dur avec soi-même. Car s'il ne réussirait pas, lui-même ne se pardonnerait pas d'avoir jeter l'éponge. Pour lui, son changement de vie était une seconde chance. Il avait fait le choix de tout recommencer. Tout quitter pour se consacrer à quelque chose de si nouveau qu'il recouvrait petit à petit ses yeux de nouveau-né. L'ultime choix. Le sacrifice. A présent, il ne se permettait aucun nouvel essai dans tous les aspects de ses projets. Il devait aller droit sur sa lancée, il devait leur tordre le cou, à ses anciennes erreurs qui menaçaient de réapparaître derrière un fossé.
Il venait pourtant de foirer. Tout. Devant Sinbad. Son cœur tambourinait fort contre sa cage thoracique tandis que son sabre s'abaissait pour de bon. C'était trop tard.
Les entrailles serrées, il se disait qu'il était trop tard. Retour à la case départ.
Il se trompait, bien entendu, mais son cerveau embrumé réfléchissait tellement vite et se mettait lui-même des bâtons dans les roues. Trop vite pour penser un seul instant qu'il faisait l'une de ses bêtes crises de conscience qui le rendait complètement pantelant.
Il s'en rendit compte quand le capitaine se mit à parler. Il avait le ton calme et amusé, de ceux qui rassurait et redonnait l'espoir. Ainsi que cette petite pointe de nostalgie qui le caractérisait si distinctement. "Si je devais te comparer à quelqu'un Hansel, ce serait moi avant d'avoir eu l'envie saugrenue de partir en voyage. Vraiment, je devais être à peu près aussi mauvais et gauche que toi." L'intéressé releva la tête vers lui. Il se remit à réfléchir comme un être normalement constitué. Il n'en demeurait pas moins un idiot. Un idiot qui se faisait peur tout seul, le plus souvent. Qui se rendait la vie difficile, mais qui pourtant répétait à qui voulait l'entendre que tout allait bien. Parce que c'était le cas, après tout.
Tout allait bien. Jusqu'à un certain point.
Le soleil gravissait l'échelle des heures petit à petit, comme chaque jour. A ce moment-ci de la journée, il était si doux qu'Hansel avait l'impression qu'il l'effleurait dans une caresse discrète, qui lui faisait redresser les épaules, après avoir panser ses plaies. C'était des petites choses dans ce genre-là qu'il aimait sur le bateau. Le ciel n'était pas le même admiré depuis le pont que depuis la petite confiserie. Il semblait plus vaste, mais aussi plus accessible. Après tout, les hommes naviguaient bien sur son partenaire, qu'est-ce qui les empêcherait d'y voyager un peu plus tard ? Un jour. Peut-être. Hansel comptait bien être présent, de tout son cœur, comme il aurait voulu l'être dans le passé de Septmers. Les choses auraient été si différentes. Mais peut-être pas si réjouissantes. Car il avait un certain plaisir à l'entendre parler de son avant. Découvrir ce qu'il était. Qui il était. C'était l'Histoire. Le Sinbad d'aujourd'hui était ici parce que le Sinbad d'avant avait fait telle ou telle chose, et avait oublié ceci, pour réapprendre cela quelques années plus tard. "Oh." énonça-t-il en haussant les sourcils. Le cadet reposa les yeux sur le sabre d'emprunt tandis que le professeur parlait. Peut-être voulait-il faire comprendre à Hansel qu'il y avait toujours moyen d'avoir de nouvelles chances. Que si on commençait du mauvais pied la partie, il n'était pas impossible de remporter la mise par la suite. Ainsi, il lui rendait le sourire en se présentant lui-même comme pire que lui. "Je ne vous crois pas." murmura son élève d'une petite voix, alors que ce maudit sourire persistait sur ses lèvres, revenu d'entre ses songes entravées, ses esprits rongés par l'inquiétude et la peur de ne pas réussir à refaire sa vie comme il l'en entendait, même si c'était pour cela qu'il existait encore, pour ainsi dire. " Je vais pas t'bouffer, tu le sais non ? Une bavure, ça arrive, même s'il est clair que pour le moment je ne pourrais pas t'emmener sur le terrain, tu ne peux que t'améliorer." Sinbad était entêté. Sinbad l'avait désarmé sans aucune pitié et aimait quelque fois le pousser dans ses retranchements. Mais Sinbad savait parler, il fallait lui reconnaître cela. Et dans ces moments de doute, quand Hansel se retrouvait à terre et songeait que malgré ses airs, il ne pourrait plus se relever, c'était tout ce qui lui fallait. Continuer à croire. C'était un bon credo pour rester en vie.
Hansel hocha la tête. Il comprenait. Il devait décrocher l'acquis. Pour devenir un vrai marin. Et pour cela il devrait croire. Que c'était possible. Parce que oui, ça l'était. Et qu'il n'avait pas de raison de douter.
Pas vrai ?
"En c'qui me concerne j'ai fait ça. Bon sang si tu m'avais vu à l'époque, tu te serais fendu la gueule en deux." Ces mots sonnaient comme une confidence. Ça en avait le goût. Ça en avait la force. Confidence et entraînement. Connaître son adversaire pour l'affronter et gagner. Non, ils n'étaient plus dans le combat. C'était autre chose. Quelque chose qui poussait Hansel à s'y pencher un peu, à s'approcher, irrémédiablement curieux. C'était l'océan qu'il regardait. Cet océan même qui reflétait tant Sinbad. "Je ne suis pas certain que vous dépeindre comme une phénomène de médiocrité fera de moi un meilleur épéiste, vous savez..." Au delà du port, par delà ces planches de bois, il y avait l'aventure. Hansel pouvait l’apercevoir quand il se mettait à observer l'horizon. Et c'était si risible que cela faisait battre son cœur. Il eut un petit rire, et posa la pointe du sabre sur le pont. "Mais je veux bien faire semblant de vous croire. Pourtant même ce sabre me dit que vous avez un don. Pour quoi, j'en sais rien. Mais vous l'avez." Alors que lui, non. Mais cela lui était égal. Il aurait l'acquis. Oui. Car Sinbad le lui promettait silencieusement. Et lui aussi se le promettait.
Tout ira bien.
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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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hansel ☾ do you ever get the feeling that the universe is against ya ?  EmptyJeu 4 Sep - 21:34




Hansel et Sinbad
What is an ocean but a multitude of drops ?

On devient une légende quand on a fait un acte héroïque. Sinbad, lui, il a rien fait de tout ça, c'est tout juste s'il a seulement daigné s'essayer à faire le bien autour de lui. Il a pas que du sel dans les veines, il a du sang sur les mains qui coule à chaque fois qu'il les regarde la nuit par pure curiosité futile. Il le voit qui s'étale, commence à prendre part à son être comme une malédiction en se rappelant de la donzelle qu'il a trucidé, des animaux qu'il a lapidés, des hommes qu'il a perdus en pleine excursion. Son titre de légende, il ne mérite pas. Quand on le voit, il peut entendre parfois des remarques à son égard. Il aimerait gueuler, hurler à la face du monde que non, c'est totalement faux. La populace aura beau conter des péripéties gratifiantes en son nom, en son for intérieur il connaîtra toujours la vérité qu'il a vécue telle qu'elle est. Le titre de légende, il se donne quand un personnage se lance corps et âme dans une quête pour sauver le monde, pas pour des principes de survie basique, pas parce qu'il est coupable de meurtre autant que d'affliction. De deux côtés, il aime à se dire que le karma a été équilibré en sa faveur pour le moment bien qu'il crache sur cette popularité qui grimpe en flèche. Il n'en veut pas, n'a rien demandé et bien qu'il ne s'en plaigne pas directement, tout peut être faussé. La preuve en est avec Hansel, que sait-il du capitaine Septmers en somme ? Ce que l'on murmure, ce que l'on chante, cependant pas ce que lui peut avouer. Il doit connaître à peine le quart de ses mésaventures, si ce n'est encore moins. Hansel il sait rien de plus que le meilleur, pas le pire. Dans ce cas, son point de vue pourrait changer, voire le faire fuir. De tout l'équipage, qui peut se vanter d'avoir zieuté l'envers du décor ? Seul Kale qui emportera le secret jusque dans sa tombe, là où les asticots même n'auront pas droit de connaître cette triste réalité. On dit que l'capitaine il est génial, on dit que l'capitaine c'est un homme de parole, on dit beaucoup du capitaine, on s'trompe aussi dans plus de quatre-vingt-dix pour cent des cas. L'arnaqueur, le salopiaud, la pourriture qui profite de la niaiserie des gens. C'est même pas qu'il en tire une certaine puissance, on lui a imposé. Sinbad Septmers étant devenu légende, il ne peut plus s'en détacher. A l'instar d'être l'enfant d'une personne vue comme mauvaise, on juge trop vite sur un rang médiocre sans chercher à creuser dans l'enveloppe charnelle. « Je ne vous crois pas. » Et le matelot, qu'est-ce qu'il en pense de son chef ? Que du trop beau à ne pas en douter, jusqu'à ce qu'un jour la guillotine lui tombe sur le cou. Sinbad en plus de pouvoir impressionner, il sait décevoir sans même s'en rendre compte, peut faire par égoïsme. La première fois étant il y a seize ans, depuis il les enchaîne et s'accommode presque au fait que oui, un jour Hansel Denougatine souffrira par sa seule et unique faute, d'une manière ou d'une autre. A priori, ça paraît insensé, même carrément dingue. Cependant, dans sa tête ça fonctionne comme ça. La fatalité il a décidé de plus l'ignorer, de l'affronter quoiqu'il puisse en coûter. Il a déjà pensé à s'excuser à l'avance de faire des dégâts, on le prendrait comme un fou et le respect tomberait comme un gâteau dans le four. Subir reste la solution la plus pratique bien que la moins délicate. Un petit bruit significatif d'une lame qui se plante légèrement dans le bois suffit à Sinbad pour qu'il hausse les sourcils et commence à détailler sa jeune recrue. Denougatine il correspond pas du tout à ce qu'il a l'habitude de voir. Généralement il a droit aux bonhommes baraqués qui beuglent à l'abordage au moindre vaisseau qui passe tranquillement sa route. Dans sa différence il se veut unique, garçon un peu maigrichon sans pour autant être une allumette avec en plus cette expression trop harmonieuse, il a pas cette fameuse tronche à l'emploi. Il est peut-être même pas fait pour ça. Pourtant, il n'est personne pour émettre un jugement sur les choix d'autrui. Si Hansel veut devenir un corsaire, alors il le deviendra, il se l'est juré l'instant même où il a posé sa godasse boueuse sur le plancher craquant. Promesse muette dont l'ancien confiseur ne connaît pas l'existence, c'est toujours mieux de rien déballer, au moins il risquera pas de lui reprocher ça le jour où dans ses prunelles foncées perleront des larmes de désarroi. « Je ne suis pas certain que vous dépeindre comme une phénomène de médiocrité fera de moi un meilleur épéiste, vous savez... » Haussement d'épaules comme unique réponse de la part de Sinbad qui ne lâche pas sa mine réjouie. Phénomène n'est qu'un euphémisme comparé aux souvenirs qui s'accaparent de sa tête la minute d'après. Avec un peu de bon sens, d'huile de coude il est possible de réaliser des miracles - bien que dans ce cas, il est plutôt question de prouesses plus qu'autre chose. Des années pour perfectionner une technique, des tas d'autres pour se faire à des armes différentes et Dieu seul sait combien de minutes passées à se torturer pour comprendre comment marche un corps de mortel, bien qu'il ne soit pas si différent de ceux d'une fée, d'une sorcière ou d'un ogre, les faiblesses sont ailleurs. Chez l'homme y'a tout qui peut dérailler sans même crier gare, y'a rien de pire, de plus laid, de plus fascinant en même temps. « Mais je veux bien faire semblant de vous croire. Pourtant même ce sabre me dit que vous avez un don. Pour quoi, j'en sais rien. Mais vous l'avez. » Ses chevilles vont finir par éclater. A continuer d'écouter son cadet, il pourrait presque croire qu'il est une sorte de divinité vivante qui s'est plantée dans son atterrissage, se retrouvant parmi des imperfections.
Et pourtant, y'a rien de plus défectueux que lui.
Pinçant à nouveau sa lèvre inférieure par habitude qu'il ferait mieux de changer, ses prunelles vagabondent sur l'horizon qui dévoile enfin sa véritable nature. L'eau ressemble à un miroir scintillant, travaillé par les meilleurs de toute la capitale, c'est de l'or liquide qu'il veut attraper, qu'il a essayé de contrôler jusqu'à laisser tomber. On ne s'essaie pas à l'impossible, à moins de vouloir se perdre. Sinbad se décide alors à bouger un peu, comme une parenthèse dans cet entraînement qui dans l'idée n'aura pas duré bien longtemps. Il se dirige vers le rebord du navire pouvant le mener directement à cette étendue bleutée qu'il souhaite tant. Sauf que y'a du bois qui l'empêche de sauter, sur lequel il pose ses coudes et glisse son visage entre ses deux mains. « Je peux t'affirmer sans détour que tu as une chose que je n'ai pas Hansel. » La gentillesse, l'empathie, la naïveté. « Non, en fait, ce n'est pas ce que tu as mais ce que tu es. Et avec toute la franchise dont je suis capable, je peux te dire que tu es quelqu'un de bien. » Contrairement à lui qui ne cesse de se faire ravager par les vents violents. Un soupir presque songeur lui fait bouger les lèvres. C'est pas terminé, c'est loin de l'être. Il en dit trop, pas assez à la fois. Comment lui prouver qu'il vaut bien mieux que ce qu'il pense ? Peut-être qu'il se voit comme un crétin têtu, néanmoins y'a bien plus dans ce coeur pur qu'il n'y paraît. Si Sinbad n'est pas bien doué en relations parfaites, il s'estime quelque part très certainement content de pouvoir lire dans les iris de quelqu'un. Le capitaine se retourne pour lui jeter un petit regard, cette fois-ci ses dents se montrent moins, y'a plus qu'un rictus pour illuminer son visage fatigué. « Je t'envie pour ça. » Il n'a plus besoin de se faufiler dans un coffre pour passer inaperçu. Au bout d'un moment, y'a comme cette proximité qui les rapproche, cette impression que de toute manière il n'a rien de profondément inquiétant à ne pas lui révéler. Pour lui faire gagner un peu d'estime, il peut tout déballer, Hansel qui voit Sinbad comme un sorte de héros. Des deux, toutefois, qui est le vrai gagnant ? Naturellement il pourrait répondre Hansel parce que certes, il n'est pas le meilleur avec une arme entre les mains, s'avère plutôt médiocre pour faire un noeud et se plante toujours quand il s'agit de causer par des signes, néanmoins il peut guérir ce qu'il veut par sa simple présence. « Ah, et ne va pas supposer que je t'avoue ceci par pitié. Ce n'est pas mon genre. » Coup final à cette déclaration qui restera comme élément reliant ces deux hommes l'un à l'autre. Son attention repasse sur les vagues qui chantent à ses oreilles pour son plus grand bonheur. Plus loin, il peut entendre des volets qui s'ouvrent, des chevaux qui hénissent et quelques calèches qui font trembler le sol. Et Sinbad il s'met à penser que s'il pouvait refiler sa stature de légende, il l'offrirait à Denougatine qui contrairement à lui en ferait un bien meilleur usage. Sinbad après tout, c'est qu'un homme, il est né pour haïr, pour en baver jusqu'à ce que décès s'ensuive. Le rythme de son coeur s'adoucit jusqu'à devenir parfaitement lent, apaisé, en temps normal il dirait en riant qu'il est sous l'emprise de l'herbe à chat. Là, c'est juste Hansel qui panse ses plaies qui s'infectent. Il fait c'qu'il veut, et là, visiblement il essaie un truc.
Comme de le sortir de la noyade.
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hansel ☾ do you ever get the feeling that the universe is against ya ?  EmptyMar 9 Sep - 20:12




Hansel et Sinbad


 
 
 

What is an ocean but a multitude of drops ?


Il le regardait avec des yeux grands comme ce ventre qu'il avait eu quelques années auparavant, lorsque lui et sa sœur avaient découvert la maison de la sorcière. Il y avait maintenant un enchantement qui différait de celui utilisé par l’enchanteresse, mais Hansel ne se doutait pas que son capitaine ait du sang de nature magique dans les veines. C'était peut-être pour cela, d'ailleurs, qu'il avait réussi à devenir légende, après tout. Car en somme, Sinbad n'était pas si différent des autres hommes. Ni trop grand, ni trop petit. Il se tenait juste à côté de lui, et ne semblait pas avoir plus que le voleur de bonbons. Habile, mais irrémédiablement humain. La seule différence était qu'il avait vaincu la mort plusieurs fois grâce à ce don qu'il possédait, et qui rendait intriguant son être entier pour son mousse curieux. Un don qui avait un prix qu'il lui avait bien fallu payer un jour. Des cicatrices, des marquages au fer rouge dans le cœur engourdi, la vision embrumée par les larmes. Le plus jeune pouvait voir tout cela sur les traits de son capitaine. Du coin de l’œil, il le voyait sourire, grimacer, soupirer, se fourvoyer et se rattraper. Et tout cela l'intriguait. Parce que c'était Sinbad, et que d'une certaine manière, il était tout à fait différent de tous les autres.
Le capitaine à l'équipage perdu. Pourfendeur de la misère. Le maudit, peut-être aussi.
Le sien. Son capitaine. Qu'il comptait bien rattrapé si l'envie lui venait un jour de se jeter par dessus bord, ce qu'il comprendrait. Hansel aussi avait fait des erreurs. Sur tout la ligne. Des erreurs qu'il n'oublierait jamais tout à fait, voir jamais tout court. - On oubliait plus facilement les souvenirs heureux, il en avait pris conscience il y a très peu de temps.  
"Je peux t'affirmer sans détour que tu as une chose que je n'ai pas Hansel. " Il en stoppait son observation, Hansel. Il releva les yeux vers le regard perdu de l'aîné. Que voulait-il dire par là ? Ses sourcils se froncèrent. Ils n'étaient pas censé s'entraîner ou s'aider ou se tuer silencieusement avec des sabres d'acier et des lames d'or ? Ou était-ce le contraire ? Ou n'était-ce pas du tout cela ? Ses lèvres se mirent à frémir légèrement et il détourna les yeux pour regarder dans la même direction de Sinbad, ce qui ne l'aida pas à le comprendre. Surtout quand il lui dit sans détour qu'il était un homme bien. Celui lui fit baisser les yeux, et il regarda le bois du bastingage un moment, comme pour pouvoir y déceler ses échardes les plus profondes.
Ce n'était pas ce qu'il voulait. Devenir un homme libre, c'était ça, qu'il désirait.  
Parce que c'était quoi, être bien ? Etre poli avec ses voisins, se coucher tôt chaque soir, et surtout bien écouter sa sœur ? Il s'était employé à suivre ces règles là depuis des années. Pour mettre de côté la cage, et s'en construire une nouvelle, plus belle. Plus vicieuse, surtout. Car être bien dévorait l'esprit. Ces pensées le firent sourire, et il secoua légèrement la tête.
"Vous venez de me dire il y a cinq minutes qu'être droit dans ses bottes ne m'apporterait que des ennuis... Et que vivre en lâche, c'est bien mieux que mourir dans les honneurs..." Pourtant il n'était pas de ceux-là non plus. Ça, c'était Sinbad. C'était la liberté qu'il avait, mais les chaînes dans son cœur.
Alors qu'est-ce qu'il était, lui ?
Le gosse qui ne rêvait même pas de naviguer, mais qui avait embarqué sur un bateau ? Le mangeur de bonbons, qui reluquait ses aînés en pensant à tout ce qu'ils avaient fait avant ? L'apprenti forban ? Le gentil pirate ? L'honorable garçon ? L'animal aux yeux rieurs ? Le fugueur ? Sinbad devait le lui dire. Il en était obligé. Il avait promis de l'aider. De lui tenir la main pour l'emmener sur la voie. Et de tous ces noms qui le désignaient, il avait choisi quelqu'un de bien.
Ça ne l'aidait pas du tout. Ça le troublait, au mieux. Au pire, ça le faisait réfléchir. "Trancher la jugulaire ce n'est pas une pratique répandue chez les preux chevaliers... Mais tant mieux ce n'est pas-" "CAPITAINE ! Z'AVEZ PAS DIT QU'ON PARTAIT SI TÔT ! Pourtant z'êtes là, ça veut dire qu'on doit s'préparer ?" Le soleil reprenait ses droits. L'équipage le suivait gentiment, à grands renforts de jurons et de paroles lancées fortement à l'autre bout du pont, derrière les deux dormeurs éveillés.
Coupé. Coupé la parole.
Trancher la jugulaire, ou l'instant.

La jeune recrue leva les yeux sur le ciel dégagé. Un oiseau s'y baladait. Il se rendit soudainement compte que l'animal était si loin qu'il ne pourrait jamais l'attraper, ou voler avec lui. Mais il se trompait, et de cela aussi il s'aperçue. Il ouvrit les yeux un peu plus grand, et finalement regarda le matelot derrière son épaule, sur la planche qui le menait doucement à l’Écorchée et qui signait le traitée de paix, pour une durée plus ou moins courte. Il eu tout de même le courage de finir ce qu'il voulait dire. Parce qu'il fallait aller au bout de ses pensées, peu importe ce qu'il se passerait. "...- Ce que je veux être." Ses doigts effleurèrent une seconde le sabre de belle facture, et brusquement il le remit dans les mains de son capitaine, un sourire scotché sur les lèvres. "C'est à vous, je ne sais pas le manier, mais tant pis. Au moins vous aurez essayé..." Mais ce n'est pas moi. Je ne veux pas trancher des gorges. Je ne suis pas fait pour ça. "Je vais rejoindre les autres, ils ne vont pas tarder et Lorcan fait semblant d'avoir besoin de moi." Un dernier sourire. Un regard vers l'horizon. Puis on tourne les talons. On abaisse le rideau, on cadenasse à double tour les bouches, et la tête pour ne pas que les souvenirs resurgissent.
La Leçon était terminé. Et Hansel avait l'impression d'avoir appris quelque chose, mais il ignorait totalement comment le noter dans son livre.
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