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Des amis, des amours, des emmerdes. [PV Ali]


FORT FORT LOINTAIN



Des amis, des amours, des emmerdes. [PV Ali] 8pk6

⊱ pseudonyme : Zabolac.
⊱ tête mise à prix : Santiago Cabrera
⊱ crédits : LAURA et Tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : David Leféroce.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : Humain, même s'il a toujours rêvé d'être un nuage.
⊱ allégeance : Qui ça ?

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Des amis, des amours, des emmerdes. [PV Ali] EmptyLun 2 Mar - 20:34



Ali & Jeiran
Jamais sans mon bro'

L’odeur du bois vermoulu, du rhum, et de la cire des bougies qui fond ; le brouhaha des voix grasses et sonores, les poings qui tapent sur les tables et les pieds qui tapent sur le sol au son du violon ; la vue brouillée par l’ivresse et la chaleur étouffante de l’endroit. Une soirée plus qu’appréciable à la Sirène Amputée s’annonçait, et ni Jeiran ni son éternel acolyte Ali n’avaient voulu louper ça, surtout après une semaine aussi éreintante qu’avait été la leur – Ali avait arrêté une émeute à lui tout seul en assommant les trois-quarts des participants et Jeiran avait été obligé d’aller au palais tous les jours, ce qui l’ennuyait presque plus que devoir écouter les sermons de son meilleur ami quand il se mettait en tête de le raisonner sur la dangerosité de certaines de ses inventions. Au moins, avec Ali, on rigolait bien, même quand on se disputait – au palais, c’était plus compliqué. Pour célébrer la fin de ces quelques jours qu’ils étaient fort désireux d’oublier, les deux compères avaient décidé d’aller passer la soirée à la taverne. Leur programme ? Le même que d’habitude, sans doute : boire plus que de raison, parler de tout et de rien, se chamailler, rentrer en se soutenant l’un l’autre et peut-être même se tromper de maison comme l’autre fois.
Depuis deux bonnes heures qu’ils étaient là, les pintes s’étaient accumulées, et ni l’un ni l’autre n’avait plus tout à fait les idées claires ; ce qui leur convenait très bien étant donné qu’ils n’avaient pas pour intention de tenir conférence ni de se lancer dans une conversation particulièrement sérieuse. Les jambes étendues devant lui, son éternel chapeau posé sur la table à côté de sa il-ne-savait-plus-combientième choppe, Jeiran souriait, bienheureux.

« Tu vois Ali… » commença-t-il en tournant un œil vers son vieil ami. « Quelques verres… de la musique… de la bonne compagnie… et quelques jolies serveuses, et tout de suite, le monde paraît un peu plus accueillant et coloré. » Attrapant le regard d’une serveuse, il lui dédia un sourire charmeur auquel elle répondit en rosissant légèrement avant de retourner vaquer à ses occupations. Les yeux de l’inventeur la suivirent quelques secondes, avant qu’il ne la perde de vue et ne redirige son attention vers son ami qui avait l’œil un peu plus morne que lui. Bon d’accord, il n’avait jamais vraiment vu Ali s’enthousiasmer à la vue d’une jolie silhouette, et comme ses questions indiscrètes étaient toujours restées sans réponse, il avait fini par renoncer, mais tout de même, pour une soirée à la taverne à pochtronner, il pourrait au moins faire un effort. Jeiran esquissa un sourire indulgent et étendit le bras pour donner une tape sur l’épaule de son meilleur ami.

« A la nôtre l’ami ! Et à la tête de tous ces pauvres gars que tu as encastrés dans le mur. Remarque, la rue est tranquille maintenant au moins, plus personne n’ose y passer. » le taquina Jeiran en faisant toquer sa choppe contre la sienne avant de la porter à ses lèvres. Ah, que la vie était belle. Tout semblait aller pour le mieux pour l’instant pour l’inventeur. Certes, il n’avait plus d’assistante, mais au moins il n’avait plus personne pour venir lui traîner dans les pattes ; les affaire prospéraient toujours, l’attentat ne l’avait pas atteint, ni personne à qui il tenait ; sa position à la cour semblait se renforcer de jour en jour sans qu’il ne fasse rien pour, si ce n’était créer des armes révolutionnaires qui avaient enthousiasmé le prince bien plus qu’il ne s’y attendait. Bref, tout allait dans le meilleur des mondes, la vie lui souriait, même Sinbad était de retour dans son horizon et n’avait pas l’air de vouloir s’en échapper tout de suite. Tout était parfait. Décidément, l’inventeur avait un talent fou pour ne pas voir ce qui lui pendait au nez ; ce qui pouvait s’avérer excessivement dangereux en des temps comme ceux-ci. Heureusement, il avait des gens comme Ali et Lance pour veiller sur lui et le rappeler à l’ordre quand il allait trop loin, ou pour le tirer des ennuis, mais il oubliait de prendre en compte dans ses calculs que ces gens-là ne seraient pas à ses côtés éternellement. Jeiran vivait dans le présent ; le futur ne l’intéressait pas, si bien qu’il ne se souciait même pas de le préparer. A ses risques et périls. Tout ce qui l’intéressait, c’était l’ici et le maintenant. C’était d’être assis dans cette taverne avec son ami, presque son frère, et de profiter du temps qui passait toujours trop vite. D’ailleurs, le gaspiller à picoler en racontant des blagues potaches commençait presque à sembler ennuyeux à l’ingénieur qui avait toujours la bougeotte. Si bien qu’il se redressa sur sa chaise pour poser ses bras croisés sur la table et se pencher vers Ali, il air de conspirateur sur le visage, regard malicieux et sourire au coin de la moustache.

« Dis, je t’ai raconté ma dernière trouvaille ? » Ignorant l’expression à la fois dubitative et terrifiée d’Ali (qui était un vrai tragédien quand il s’y mettait, selon Jeiran) l’inventeur poursuivit, les yeux pétillants : « J’ai préparé ça en prévision de la prochaine fête populaire. Des feux d’artifice qui, au lieu de bêtement monter droit pour exploser en l’air, peuvent voir leur trajectoire modifiée. Imagine ! Des feux d’artifice qui peuvent dessiner tout et n’importe quoi, redescendre dans la foule, frôler la tête des passants ahuris, et remonter pour l’apothéose ! »

Emporté par son enthousiasme, Jeiran fit un geste des bras pour illustrer son propos et faillit en tomber de sa chaise, se rattrapant de justesse à la table. Il n’avait même pas encore retrouvé son équilibre qu’il demandait déjà à Ali :

« Tu n’aurais pas envie de voir ça ? Allez avoue, tu es curieux, je te connais ! »

La réponse ne correspondrait sûrement pas tout à fait à ses attentes, mais comme toujours, Ali devait bien se douter que sa réponse ne serait prise en compte que si elle finissait plus ou moins à se plier aux désirs du capricieux ingénieur…
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FORT FORT LOINTAIN

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Des amis, des amours, des emmerdes. [PV Ali] EmptyMar 17 Mar - 2:24



Ali & Jeiran
T'es le bro' de ma vie

Ali observa le fond de sa chope vide d’un œil bovin. La lumière chaude des bougies se reflétait en dansant dans le vide de son regard et dans l’humidité restante sur le bois de sa chope. Il releva la tête, s’arrachant à la contemplation de l’énième boisson qu’il venait de vider cul sec. Il pouvait presque la sentir couler joyeusement dans son corps, roulant dans ses veines et réchauffant tous ses muscles, l’enveloppant de cette bienheureuse nébuleuse que seul l’alcool pouvait vous procurer. La Sirène Amputée était pleine à craquer ce soir, et les serveuses serpentaient entre les clients, des bouquets de chopes débordantes d’hydromel à la main, évitant avec une dextérité donné par l’expérience les saoulards les plus atteints comme les sobres aux mains baladeuses. Ça beuglait, ça chantait, ça buvait, le tout dans une ambiance épaisse et extravagante. Il aurait suffit d’un poing qui volait et toute l’auberge finissait retournée par une bagarre mémorable. Ali retint un sourire ; car malgré l’espace exigu et la foule accourue en nombre, il y avait autour de leur table un espace tout à fait respectable. Instinct de conservation, sans doute. Les deux compères –enfin, surtout lui, mais son ami pouvait être le plus fourbe des bagarreurs quand il s’y mettait– avaient fini par se tailler une sacrée réputation dans la taverne. On les observait avec ce mélange dangereux de crainte, de jalousie et de respect, et Ali accueillait tout challenger enthousiaste avec une généreuse salve de poings.  

La voix enjouée de son meilleur ami l’arracha à sa contemplation passive des alentours. Pourtant Ali accorda peu d’attention à ce que Jeiran tentait de lui dire. La bière et le brouhaha ambiant avaient engourdi son esprit. Et surtout, sabre de bois, ce joueur de gratte qui tentait de couvrir le tout allait finir par avoir raison de ses nerfs. D’ailleurs était-ce son aoud ou sa voix qui produisait ce son grinçant insoutenable ? Le marchand serra les dents et une douleur violente lui transperça la mâchoire. Nom d’un troll, il allait encore sentir pendant un moment les traces de cette bagarre. Mais quelle bagarre ! Mémorable ! Combien étaient-ils ? Il n’avait pas compté. Beaucoup. Mais au vu de la semaine qu’il avait traversée, il lui fallait bien cela pour calmer ses nerfs.

Il surprit le regard son ami qui suivait sans doute d’un peu trop près la silhouette d’une serveuse, et le peu de bonne humeur que ce souvenir avait ramené s’évapora aussitôt. Il ne pouvait pas en vouloir à Jeiran de s’intéresser au sexe opposé, surtout quand il prenait une forme aussi agréable, mais lui n’y arriverait plus jamais. Il jeta un regard noir à son meilleur ami lorsque son regard croisa le sien de nouveau, mais ne donna pas davantage d’explication. Il n’avait pas la force de parler d’elle. Et il ne l’aurait sans doute jamais. Nom d’un gueux, où était Lancelot quand on avait besoin de lui ? Un bon échange musclé avec son ami, voilà ce dont il avait réellement besoin en ce moment !

Une tape amicale sur son épaule le fit légèrement sursauter. Les chopes –par quel miracle la sienne s’était-elle remplie de nouveau, d’ailleurs ?– se heurtèrent, et la réflexion enjouée de son ami arracha un sourire jovial au marchand. « Vu leur dégaine, l’ami, cette bagarre était du service public ! Une médaille, voilà ce qu’on devrait nous donner ! » Un rire franc lui échappa, et il vida sa bière de moitié d’un seul trait. Ces soirées étaient irremplaçables, et Ali devait reconnaître qu’il y avait un certain temps qu’il n’avait plus été heureux comme cela. Les choses s’étaient améliorées. Son commerce prospérait, et il menait une petite vie tranquille avec Samir et Morgianne. Il avait quelques amis, juste assez pour s’assurer d’être bien entouré sans craindre les faux semblants. Il s’était reconstruit une vie qu’il avait finit par apprécier. Et surtout, il avait trouvé un ami comme jamais il n’en avait eu auparavant. Certes, cette amitié si précieuse avait choisi de prendre la forme d’un inventeur dangereusement inconscient du monde qui l’entourait et des jeux de pouvoir dans lesquels il sautait les deux pieds joints, mais de toutes les mésaventures qu’ils avaient partagées, il n’en regrettait pas la moindre.

« Dis, je t’ai raconté ma dernière trouvaille ? » Ali manqua de s’étouffer avec le reste de sa bière. Bon. Il semblerait qu’il ait parlé trop vite. Car à écouter les explications enthousiastes de son ami, leur prochaine aventure serait peut-être celle de trop. Sirotant sa boisson anormalement lentement, Ali observait d’un œil perplexe l’inventeur lui décrire avec une passion presque touchante sa nouvelle idée d’arme de destruction massive. Mortecouille, il avait fait fort cette fois. Aller voir ça ? Pour tout l’or du monde, non. Il préférait rester assis sagement ici, boire jusqu’à n’en plus pouvoir, et rentrer à quatre pattes s’écrouler chez lui avec Jeiran. Mais Ali connaissait son ami par cœur. Et cette lueur brillante dans le regard lui assurait déjà que quoi qu’il dise, ils finiraient par sortir de cette taverne pour que l’ingénieur aille, à nouveau, manquer de les tuer. Et bizarrement, Ali trouvait cela presque intimidant. Allez savoir ce qu’ils avaient foutu dans cette bière pour qu’il en arrive à trouver attendrissant que son meilleur ami manque de les tuer une fois semaine…

Ali se leva de sa chaise qui racla lourdement le plancher. Et sans doute se releva-t-il un peu vite car la taverne tourna quelques secondes autour de lui avant que tout ne retourne bien à sa place. Enfonçant son chapeau à large bord par-dessus le foulard qui lui recouvrait les cheveux, il s’exclama avec enthousiasme qu’on ne lui connaissait pas : « Tu sais... Je trouve que c'est une très bonne idée ! Cela me semble encore plus fou que tes inventions habituelles, mais soit, nous verrons cela. En route l’ami ! Il me tarde de voir cela ! » La surprise se peignit sur le visage de son ami. Et il y avait de quoi : d’habitude Ali aurait grogné, protesté, tempêté s’il le fallait. Au final l’ingénieur aurait eu gain de cause et ils auraient fini par sortir tout de même, mais pas sans une longue séance de pourparlers amicaux  généreusement arrosés de bière. Etait-ce le fait qu’il craignait de voir Jeiran manipuler des explosifs en étant encore plus imbibé qu’il ne l’était déjà ? Ou le souci croissant qui l’envahissait à le voir se rapprocher inexorablement de la Couronne ? Il avait passé la semaine au palais, et avait raconté à son ami avec une naïveté d’enfant combien son influence grandissait sans qu’il y comprenne trop grand-chose. Ali avait froncé les sourcils, et n’avait rien dit, pas cette fois. Et lorsque même Ali se taisait, c’était là le signe alarmant que quelque chose n’allait pas, mais alors pas du tout. Un sourire jovial, à des années-lumière des réflexions sombres qui l’habitaient, étira les traits de l’oriental : « Et puis, c’est une belle nuit pour mourir, tu ne trouves pas ? » Et il ponctua cette dernière réplique d’un éclat de rire jovial et d’une tape amicale –enfin, aussi amicale que peut l’être une tape donne avec la force d’un ours adulte – sur l’épaule de son ami.

Tout aurait pu s’arrêter là. Ils auraient pu sortir sans faire d’histoire, et continuer leur soirée comme elle avait commencé, sans trop de remous. Tout aurait pu s’arrêter là, si seulement un autre des clients n’avait pas fini par craquer sous l’effet des grincements insupportables du musicien, et n’avait pas entreprit de tenter de lui nouer son aoud autour du cou. Si un autre client n’était pas venu au secours du pauvre joueur d’aoud, déclenchant une inexorable réaction en chaîne de coup de poings et de chopes qui volent, chaîne qui vint s’achever sous la forme d’une coupe en poterie venant éclater sur l’arcade sourcilière du marchand. Ali marqua une pause, mais quiconque le connaissait aurait pu voir la colère monter en lui comme une fièvre. Alors il se retourna lentement vers son ami qui le suivait, et se contenta d’un « Il va falloir repousser cet essai de quelques minutes. » et d'un sourire carnassier en direction de son Jeiran, avant de se jeter les poings en avant dans ce qui était devenu une bagarre générale menée dans la joie et la bonne humeur à grands coups de plats en terre cuite et de chopes en bois. Car que serait une soirée à la Sirène Amputée sans sa célèbre bagarre hebdomadaire ?
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Des amis, des amours, des emmerdes. [PV Ali] EmptyDim 19 Avr - 19:18

[quote="Jeiran Aurorefauve"]


Ali & Jeiran
Jamais sans mon bro'

Jeiran s’était attendu à un refus, autant être honnête. Avec Ali, c’était toujours comme ça. Ca commençait par un non, puis ça tournait à la chamaillerie, puis au chantage affectif, puis le marchand s’entêtait et finalement il finissait par céder parce que l’inventeur ne le lâchait jamais. C’était presque un rituel entre eux, sauf qu’au fond il n’y avait qu’un seul des deux partis qui y consentait. Jeiran avait toujours eu ce talent de faire plier les autres à sa volonté, aussi déraisonnable soit-elle, en faisant appel à leur indulgence ou l’affection qu’ils lui portaient. Un vrai manipulateur, dans le fond. Sauf que lui préférait appeler ça de l’amitié. Chacun avait sa vision du truc, hein. Alors forcément, quand la trogne renfrognée d’Ali s’était illuminée aussi rapidement alors que d’habitude il lui fallait bien une heure, Jeiran avait trouvé ça louche. La coutume, c’était plutôt qu’Ali refuse en disant qu’il était trop jeune pour mourir, qu’il pouvait aller faire exposer quelqu’un d’autre si ça lui chantait mais qu’aujourd’hui il passait son tour, qu’il n’avait qu’à proposer à Lance tiens, lui était toujours partant pour ce genre de bêtise, bref, Ali trouvait toujours quelque chose à rétorquer jusqu’à ce que Jeiran eut épuisé sa rhétorique et eu raison de son impatience. Mais cette fois, pas de négociations, pas de bataille, pas de lutte jusqu’à l’épuisement. Non, Ali avait cédé directement. Bizarre. Très bizarre. Trop bizarre pour Jeiran qui haussa un sourcil étonné face à la bonne humeur inhabituelle de ce grand ronchon d’Ali. L’inventeur se gratta la tête sous son chapeau, perplexe. La dernière fois qu’il avait vu Ali d’aussi bonne humeur, c’était après avoir mis au tapis une dizaine de gars dans une rixe de taverne six mois auparavant. Là encore il était ivre, mais l’inventeur avait pensé que c’était l‘adrénaline de la bagarre plus que l’alcool qui l’avait rendu aussi satisfait de lui-même.

Soudain Ali se leva de sa chaise, si vite et si mal que Jeiran craignit un instant qu’il ne s’écroule sur la table et ne la casse en deux, se cassant une côte au passage. L’inventeur se releva lui aussi, prêt à essayer de retenir son ami, mais ce dernier réussit à se maintenir sur ses deux pieds par un quelconque miracle de la physique. L’équilibre d’Ali était décidément une énigme insondable, et s’il n’avait pas craint pour la table, son ami, ou lui-même, Jeiran se serait fait un plaisir d’appronfondir l’enquête. A la place, il esquissa un sourire un peu incertain et tapota l’épaule de son ami. Quel numéro que cet Ali quand même. Toujours imprévisible. Et après c’était lui qu’on qualifiait de facteur hasardeux, franchement, c’était l’hôpital qui se moquait de la charité.

« Tu sais... Je trouve que c'est une très bonne idée ! » Jeiran haussa un deuxième sourcil, stupéfait. Alors là, le ciel lui était vraiment tombé sur la tête. C’était la première fois depuis le début de leur amitié qu’il entendait Ali aligner les mots ‘bonne’ et ‘idée’ côte à côte en parlant d’une de ses trouvailles, et apparemment sans ironie sous-jacente. Diable. « Cela me semble encore plus fou que tes inventions habituelles, mais soit, nous verrons cela. En route l’ami ! Il me tarde de voir cela ! »

Cette fois, Jeiran avait atteint son seuil de tolérance maximal à la perplexité. Ali qui était le premier levé, presque le plus motivé des deux pour cette petite expérience ? C’était une première. Il y avait anguille sous roche. Prévoyait-il de l’attacher à une de ses fusées pour l’envoyer exploser dans le ciel et ainsi s’assurer que rien ni personne d’autre n’exploserait cette nuit-là ? Le cerveau de Jeiran lui envoyait des signaux ‘danger !’, mais ne trouvaient aucune explication rationnelle à ce changement radical. Il se contenta donc de hausser les épaules.

« Tu me surprends, Ali. Normalement je dois insister plus que ça pour que tu cèdes… »
« Et puis, c’est une belle nuit pour mourir, tu ne trouves pas ? » renchérit l’ours d’Afshin en défonçant l’épaule de son ami d’un coup de paluche amical. Jeiran failli se retrouvé projeté en avant mais, habitué, il conserva son équilibre en grimaçant de douleur. Evidemment.
« Je me doutais bien que ta bonne humeur était trop rare pour être honnête. » répliqua-t-il, vexé. Il réajusta son chapeau sur sa tête, et emboîta le pas à son ami après avoir fini le fond de sa choppe. Finalement, si Ali était d’aussi bonne humeur, autant en profiter. Ca n’arrivait pas tous les jours après tout. Tant qu’à faire, s’ils pouvaient passer une soirée à tester ses inventions sans se heurter à la mauvaise foi ou à la défiance d’Ali, il n’en était que plus ravi. Tapotant affectueusement l’épaule de son géant de compagnie, Jeiran le suivait en direction de la sortie quand soudain, une bagarre éclata. Il aurait été incapable de dire quand ou pourquoi, il ne s’en rendit compte que lorsqu’un « SCROÏNG » mal accordé leur signala que le musicien venait de se prendre son aoud sur la tête. Relevant les yeux sur Ali, l’expression surprise de Jeiran se transforma en grimace. Oh non. Ooooh nonononononononononon. Non. Jeiran lança à Ali un regard qui en disait long, un regard que, s’il avait été un minimum attentif, le marchand d’Afshin aurait pu traduire par ‘non, ne fais pas ça, ne fais pas de bêtises, on s’en va, regarde on était bien tous les deux, viens on va gentiment faire péter une maison pas besoin de se bagarrer on va avoir assez d’émotions pour la soirée, ferme ta bouche et suis-moi dehors avant de faire une bêtise’. En vain. Evidemment.

« Il va falloir repousser cet essai de quelques minutes. »

Et Jeiran de lever les yeux au ciel alors qu’Ali se jetait à corps perdu dans la bagarre. Décidément, il était irrécupérable. L’inventeur le regarda commencer à distribuer des coups, impuissant, les poings sur les hanches, et laissa échapper un long soupir qui en disait beaucoup sur sa lassitude.

« Je SAVAIS que je pouvais pas faire confiance à ta bonhomie ! Une coupe sur la tête et voilà, ça part au quart de tour ! Tu sais ce que tu es Ali ? Une brute. Tu n’apprécieras jamais l’essence de mon art en continuant comme ça. » le sermonna Jeiran, en vain. C’était comme parler dans le vide. Ali en vivait jamais autant que quand il se mettait en danger – et qu’il était sûr de gagner, car sinon il n’aurait pas aussi peu des inventions hasardeuses de son inventeur d’ami. Dans une bagarre, Ali était toujours sûr de sortir vainqueur, à moins de se retrouver face à une armée de grizzli enragés. Et encore. Aussi, l’inventeur décida-t-il de se mettre en grève et de laisser son vieil ami se dépatouiller tout seul. Il allait attendre patiemment qu’il en ait fini, et il ne prendrait même pas la peine de recoudre ses blessures. Qu’il se débrouille. Tout ce qui intéressait Jeiran, c’était de lancer ses feux d’artifices. Il attendrait le temps qu’il faudrait, mais il forcerait Ali à l’accompagner. Clopinant sur une jambe s’il le fallait. Mais il ne se déroberait pas, ce sacré marchand qui se laissait distraire à la première occasion ! Jeiran se laissa tomber sur une chaise et, d’un geste de la main, commanda une nouvelle choppe. Puisqu’il était coincé là, autant profiter du spectacle en se désaltérant. Malheureusement, il n’eut guère le temps d’en profiter, car alors qu’Ali était occupé à assommer la moitié de l’assemblée, trois hommes se dressèrent devant Jeiran en lui barrant la vue.

« C’est lui l’inventeur du prince. Chopez-le les gars ! » s’exclama l’un d’eux alors qu’un autre essayait de s’emparer de Jeiran. Manque de chance, ce dernier avait encore quelques bons réflexes et s’esquiva comme une anguille en bondissant de côté avant de leur jeter sa chaise dessus. Il n’avait pas besoin de plus d’informations pour savoir qu’il était tombé sur des partisans hostiles à la couronne, et qu’ils avaient décidé de lui faire payer à lui les fautes des puissants. A défaut d’atteindre les têtes couronnées, autant s’en prendre à celles qui étaient à portée de main, n’est-ce pas ? Profitant du bref désarroi de ses agresseurs, Jeiran tenta une fuite stratégique – mais l’un d’eux le rattrapa et l’attrapa par le col de son manteau avant de le plaquer contre le mur, le poing levé prêt à s’écraser dans sa figure. Mû par un réflexe, Jeiran stoppa le bras dans sa course et se débarrassa de son opposant d’un coup de genou bien placé pendant que les deux autres arrivaient en renfort. Un coup au ventre fit plier Jeiran en deux, un autre coup de poing l’envoya à nouveau valser contre le mur et il sentit rapidement un filet de sang s’écouler d’une de ses lèvres et répandre un goût âcre dans sa bouche. Heureusement, il n’était pas encore complètement démuni et parvint à esquiver un autre coup et profiter de l’élan de son adversaire pour l’envoyer s’écraser contre son acolyte – avant d’utiliser sa dague pour décrocher un cadre lourd et le leur faire tomber dessus, leur arrachant un cri de douleur. Vite, Jeiran s’échappa vers son ami qu’il attrapa par l’épaule, la lèvre encore sanguinolente.

« Est-ce que maintenant on peut partir, avant que d’autres ne débarquent à ne s’occupent de nous achever ? »
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