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FORT FORT LOINTAIN A FERME SES PORTES.
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FORT FORT LOINTAIN

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⊱ if you don't stand for something, you'll fall for anything EmptySam 30 Aoû - 18:45




Shéhérazade & Potté

Il observait le ciel s’endormir dans son manteau crépusculaire et le soleil se cacher derrière, perché sur un tonneau devant la Pomme Empoisonnée. Adossé au mur de pierre, les jambes battantes dans le vide, ses bottes tapaient le bois dans un craquement dérangeant. Il resta là plusieurs minutes, peut-être une heure, à regarder les étoiles, repensant à toutes les histoires rocambolesques que Shrek lui avait raconté sur chacune d’elle, les pointant de son gros doigt vert comme s’il pouvait les toucher. Un sourire lointain, incertain, se dessina sur son visage en se remémorant un de ces instants. Pourtant il se dissipa bien vite, et Potté secoua sa tignasse de gauche à droite, faisant trembler son échine, comme pour chasser ces idées, ces moments qu’il préférait oublier. Le mercenaire se laissa tomber à terre et rehaussa sa ceinture, le menton levé, avant de pousser la porte de l’auberge. Les odeurs de vin, bière et hydromel lui montèrent alors au nez, mais les autres plus nauséabondes ne lui échappèrent pas. La crasse, la sueur, la puanteur d’hommes vils, sales et corrompus, envahissaient la taverne. Il y avait d’autres odeurs, que seul un félin pouvait déceler. La peur, la colère, le désir, la vengeance, la honte, l’abandon. L’odeur de n’importe quel homme, finalement. « Une pinte de lait, demi-écrémé s’il te plait. » Potté s’installa au comptoir, encore surpris de pouvoir désormais s’asseoir sur un tabouret sans avoir à y sauter comme il avait l’habitude. Son regard balaya la pièce, soucieux de reconnaître un visage qu’il n’avait pas envie de voir, mais rien à l’horizon. « T’as pas bonne mine le chat, qu’est-ce qui va pas ? » Doris, la barmaid le servit avant de s’accouder au bar, les cils battants. Potté avait toujours du mal à dissimuler son dégoût certain face aux avances de Doris. Il grimaça en se redressant légèrement pour augmenter la distance entre eux et força un sourire presque convaincant, tout en réfléchissant à sa question. Qu’est-ce qui n’allait pas ? Voyons, outre le fait qu’il ne pouvait plus se lécher les poils sans passer pour un fou, qu’une folle à ailes était sur le trône, qu’il ne supportait plus la vue de ceux qui, un jour ont été ses amis, et qu’il n’avait pas vécu d’aventure depuis des semaines, tout allait presque bien.

« Je me disais seulement qu’être un chat me manquait. Surtout mes coussinets. » répondit-il le plus nonchalamment du monde, les yeux rivés sur son lait. Doris était une oreille attentive, une personne attentionnée, mais Potté voyait peu d’intérêt à se confier à elle. Il ne se confiait jamais, en réalité. Il préférait tout garder pour lui, plutôt que d’écouter les conseils d’autrui. On dit qu’on est jamais mieux servi que par soi-même et ça, le mercenaire le savait. « Ne raconte pas de sottises, tu es si beau comme ça ! » Potté releva vivement la tête, les yeux pleins d’étoiles. Il ne se lassait jamais des flatteries, les siennes même ne lui suffisaient pas. « C’est vrai tu trouves ? » Elle n’eut pas le temps de répondre qu’elle leva les yeux vers la porte d’entrée pour saluer le client qui venait d’entrer. Le mercenaire tourna à peine son visage, discernant brièvement que le nouvel arrivant se cachait le visage sous une capuche. Il but une gorgée de sa pinte et mit terme à la discussion sur son physique pour se concentrer sur ce qui l’intéressait vraiment. Doris avait longtemps fait l’intermédiaire entre lui et des personnes voulant le payer pour une tête, du temps où il était chat. Cet arrangement était toujours d’actualité. « Pas de tête mise à prix pour moi ? » La barmaid se suffit d’un hochement négatif de la tête, avant de s’éloigner en soupirant. Ennui mortel. Sinbad était parti en mer et ne revenait pas avant des jours, le royaume n’avait pas besoin de lui et les plus discrets non plus, apparemment. Il ne lui tardait plus qu’une chose, c’était de pouvoir dégainer son épée dans un but précis et se sentir vivant. « Ordure. » Le mercenaire manqua de s’étrangler avec son lait, mais il se cogna simplement les dents contre le verre. Ravalant ce qu’il restait du liquide dans sa gorge, il posa lentement sa pinte, imperturbable. Un couteau sous sa gorge, la lame frôlant dangereusement sa peau. Une odeur délicieusement sucré lui traversa les narines. C’était une femme. La voix cristalline et l’odeur ne trompaient pas. Mais elle devait être sacrément dérangée pour s’attaquer au chat potté. Le mercenaire ne bougea pas d’un poil, immobile, il chercha un reflet de son adversaire sur la lame et y vit un regard des plus assassins. « Je ne crois pas avoir le plaisir de vous connaître. Bien que ça ne me déplaise pas, qui êtes-vous pour avoir l’audace de me provoquer ainsi ? » Elle devait être désespérée pour en être arrivée à ce point, défier la mort dans un tel endroit, ou bien elle se battait pour une cause qui échappait à Potté.
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FORT FORT LOINTAIN

Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

⊱ if you don't stand for something, you'll fall for anything 289254tumblrniuza7qYnz1qiyullo4250

⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
⊱ schillings : 851

⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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⊱ if you don't stand for something, you'll fall for anything EmptyDim 31 Aoû - 0:41



   
Potté, Shéhérazade
I'm working on my roar – Thus far a rather uninspiring thing.

La mémoire de Shéhérazade, c'est un peu un assemblage de câbles et d'interrupteurs. Certains s'allument sans quelle le veuille, d'autres sont bloqués quand elle voudrait s'en servir. Le problème d'une tête, c'est qu'y a pas de service après-vente. Il lui arrive d'apprécier quelqu'un mais d'en oublier la voix, le visage, même le nom. Il lui arrive d'oublier les lieux, les parfums, les ambiances. Parfois les couleurs sur lesquelles elle ne peut plus remettre de nom. Elle s'oublie, parfois, elle-même. Mais les histoires, elle ne les oublie pas. Les réinvente, toujours, à l'infini, l'esprit de Shéhérazade est un cercle sans fin. Change les noms, les places, les fins, les échange et les inverse, une histoire ça n'est pas fait pour rester figée, et la preuve en est qu'il y en a au moins toujours deux versions. Une histoire c'est pas fait pour rester la même, c'est comme les gens, ça doit évoluer, bouger, quitte à faire des suites, des suites de suites et encore et encore. Elles changent, mais elle ne les oublie jamais. De la même manière, Shéhérazade n'oublie pas les visages qui lui ont fait du tort, que ce soit volontaire ou non. Les gens sont un peu des histoires, un début et une fin tout pareil sur lequel on aime bien mentir, un milieu qu'on aime bien enjoliver. Des noms et des actes sur lesquels ont ment au fil du temps, quand on prend un peu de recul et des petits mots changés çà et là qui font la différence sur tout un chapitre. Des récits parfois aussi ennuyeux qu'un registre de noms – ce sont souvent les gens tranquilles, aux histoires douces et sans profondeur ; d'autres plus prenantes, même si elles ne sont parfois pas jolies. Il y est question de voleurs, de meurtres, de sang et de pleurs qui s'avalent en quelques mots, mais quelles qu'elles soient c'est celles-ci dont il faut se souvenir, qu'il ne faut pas oublier. Il ne faut pas en oublier les noms, les visages et les émotions. C'est toujours le plus important. Cette histoire-là, Shéhérazade ne l'oubliait pas. Elle se la remémorait pour ne pas l'oublier, juste dans l'espoir d'en connaître la fin, un jour. Une histoire sans fin est aussi triste qu'une fleur sans soleil.
Le début de cette histoire remonte à quelques semaines, et il faut avouer qu'il était assez mauvais.

Il était une fois au cœur même du pays un jeune homme à la recherche d'un butin. Mercenaire, voleur, brigand, voyou, chacun des noms que l'on lui attribuait le suivait comme une ombre. Sa silhouette était élancée et son allure féline allait à la perfection à l'idée que l'on se faisait d'un filou de son genre. Il grimpait aux murs, ouvrait les portes sans soucis et repartait les poches remplies d'or, mais ce n'était jamais assez. Aucun livre aux pages d'or ni aucun tissu brodé de perles précieuses ne lui suffisait ; il s'agissait non seulement de ramener quantité de richesse chez lui, mais surtout de se faire connaître. Il n'y a aucun mérite à voler sans personne à ses trousses, aucun mérite à recommencer sans avoir eu à éviter les affiches dessinées à son effigie et placardées sur les murs.
Alors, le jeune voleur décida de s'en prendre à bien plus gros et s'accrocha aux murs de la demeure du Vizir d'Afshin. Il évita les gardes, endormit de façon plus ou moins permanente ceux qu'il ne pouvait éviter et pénétra jusqu'à la salle des coffres. Là, il se saisit des trois bijoux les plus précieux du Vizir et sa famille, et s'enfuit comme un démon. Plutôt que d'être silencieux, il choisit d'être rapide et dévala les escaliers, traversa les couloirs en vitesse, il était presque arrivé à la grande porte d'entrée quand deux des gardes restant l'arrêtèrent. Le Vizir ainsi que sa famille furent réveillés aussitôt, et le vilain jeté aux sous-sols, dans les prisons construites à la va-vite il y a quelques années.

De toute sa famille, seuls Shéhérazade venue du palais et son père étaient descendus. Les bijoux avaient été récupérés, et il n'en fallait pas plus au Vizir pour repartir dans les étages. Sa fille quant à elle était resté plus longtemps. Elle avait fait demander à voir l'homme, et elle était resté là. À détailler son visage, ses expressions, la manière dont il respire et même la façon dont il cligne des yeux. Elle n'avait pas adressé un mot et était repartie chez elle. Il n'était peut-être pas un voyou, peut-être même pas en quête de reconnaissance, mais elle voulait en savoir plus. Elle refusait de laisser partir quelqu'un qui s'était introduit chez son père, refusait de savoir libre quelqu'un qui avait essayé de s'en prendre à l'héritage de sa famille, désapprouvait l'idée de laisser courir à l'air libre quelqu'un dont l'histoire semble si prometteuse. Elle pourrait la réinventer des milliers de fois, si elle en savait plus. En changer la fin autant de fois qu'elle a essayé de le trouver. Dans les rues, elle a attendu à l'entrée de la maison de son père, du palais de son mari, devant les échoppes en ville et s'est renseigné comme elle pouvait.
Et puis comme s'il n'apparaissait que quand ça l'arrangeait, il était devant elle. Elle ne l'avait vu qu'une fois mais l'avait tant détaillé qu'il avait beau fuir, elle ne pouvait que le retrouver. Elle n'avait eu qu'à retourner à Fort Fort Lointain et flâner en ville. Et toute la journée, elle l'avait suivi. Dans les rues, le long du port dont la simple pensée la mettait mal à l'aise ; dans le marché, elle n'avait pas quitté des yeux ses pieds frappant les pavés, l'herbe, la terre sèche. Et enfin,  l'auberge. Il se disait en ville, elle l'avait entendu quelques fois, que la Pomme Empoisonnée était un endroit assez... mal famé. Mais quoi de mieux pour un voleur, après tout, tout entrait dans une certaine logique. Elle l'avait regardé, là, sur ses tonneaux, puis entrer. Elle l'avait écouté depuis derrière les fenêtres commander son verre de lait, et elle l'avait observé, en ouvrant la porte, buvant son lait. Avec un peu de réflexion, il venait tardivement à son esprit qu'elle n'aurait pas du entre ici. Elle n'était pas bien regardante sur le physique des gens ou l'ambiance de l'endroit, pour une princesse, mais ça ne l'empêchait pas de ne pas se sentir en confiance. Une main à sa ceinture, Shéhérazade s'approchait du comptoir, se glissant dans le dos de Potté. D'un geste presque trop délicat pour l'endroit, elle sortait rapidement sa dague et effleurait le cou du mercenaire avec la tranche. Ordure. Elle en avait, des jolis mots à offrir. Même les moins beaux joliment emballés et rehaussés d'un nœud de satin, elle savait faire, mais celui-ci était le seul à franchir ses lèvres. Elle le regardait presque amusée s'étouffer avec son verre de lait – et se demandait bien quel genre de brigand venait dans une auberge aussi mal famée pour boire du lait – avant de se concentrer à nouveau. Je ne crois pas avoir le plaisir de vous connaître. Bien que ça ne me déplaise pas, qui êtes-vous pour avoir l’audace de me provoquer ainsi ? Plaisir était un bien grand mot qui sonnait presque mal dans cette situation. S'approchant d'avantage de l'oreille du mercenaire, essayant de ne pas dévoiler son visage à d'autres qu'à lui, à mi-lumière, elle laissait la lame s'appuyer un peu plus contre sa peau. C'est drôle comme l'idée que je me faisais de toi va de pair avec l'endroit. Elle s'assurait d'un simple regard que le barman... la barmaid... la personne de l'autre côté du comptoir n'ait rien entendu de sa remarque, et continua. Je n'ai pas pour habitude que l'on vienne voler ma famille, elle marqua une courte pause, alors comprends bien que quand ça arrive, j'essaie de marquer le coup. Elle sourit, juste assez longtemps pour dévoiler son sourire en perles, et reprit son sérieux. Ton nom, j'veux ton nom. J'ai pas souvent été présentée à quelqu'un qui entre dans une des maisons les plus gardées d'Afshin pour en ressortir sans rien d'autre que du sang sur les mains. Elle n'avait jamais été présentée à quelque voyou que ce soit, à vrai dire. Et si ça avait été une de mes sœurs ou moi, t'aurais fait quoi ? Tu nous aurait descendues ou t'aurais attendu qu'on t'offre un verre de lait ? Faut dire que pour un voleur et meurtrier, on se serait attendu à plus viril, niveau boisson.
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⊱ if you don't stand for something, you'll fall for anything EmptyLun 1 Sep - 13:04




Shéhérazade & Potté

Potté n’oubliait jamais un visage, ni le nom brodé dessus. Mais ce qui l’interpellait plus que tout, ce qu’il reconnaissait avant tout, c’était les odeurs. La femme qui se tenait derrière lui, la dague prête à le planter, n’était pas d’ici. Non. Elle lui rappelait son pays, elle lui rappelait Afshin. Il n’y avait qu’un seul endroit au monde reflété par ces arômes divins. Elle sentait le sable doré du désert, la fleur de tiaré, l’encens de papaye. S’il tendait l’oreille, il entendait même des tintements de perles se cogner entre elles aux légers mouvements de la demoiselle, comme si une mélodie enchanteresse accompagnait chacun de ses gestes. Puis son souffle, frissonnant, chaud, à l’oreille du mercenaire. Le souffle d’une femme comme on en fait plus, une femme aussi dure et indomptable que la mer.  « C’est drôle comme l'idée que je me faisais de toi va de pair avec l'endroit. » Son visage frôlait désormais la nuque de Potté, qui y vit l’opportunité de la regarder un peu mieux. Il reconnut un teint hâlé comme on en voit qu’à Afshin, des yeux aussi clairs que de l’eau de roche et des lèvres pulpeuses à souhait. Shéhérazade, la conteuse des milles et une nuits. Le mercenaire ne put cacher sa surprise, agréable cela dit. Il n’avait pas revue la princesse depuis qu’il avait infiltré le palais de son père pour y voler des bijoux. Malgré son échec cuisant de fuite et son emprisonnement, il en gardait le bon souvenir d’une soirée entière à parler avec elle. La conversation avait été en sens unique, bien sûr, et principalement axée sur lui ou sur les compliments qu’il faisait à la belle, celle-ci restant muette. Mais la nuit tombée, lorsqu’il s’était évadé, il avait eu pour grand regret de la laisser derrière lui, elle, et non pas la parure de diamants. « Je n'ai pas pour habitude que l'on vienne voler ma famille, alors comprends bien que quand ça arrive, j'essaie de marquer le coup. »  Quel tempérament de feu. Potté, en con heureux malgré la dague sur son cou, était bien content qu’elle se soit enfin décidée à sortir sa langue. « Je suis reparti les mains vides. » dit-il simplement, toujours immobile et imperméable à la menace. La princesse ne se refusa pas à appuyer un peu plus la dague contre sa peau. « Ton nom, j'veux ton nom. J'ai pas souvent été présentée à quelqu'un qui entre dans une des maisons les plus gardées d'Afshin pour en ressortir sans rien d'autre que du sang sur les mains. » Potté baissa doucement les yeux sur son verre, dessinant un pâle et discret sourire sur son visage, amusé par  l’impudence et l’innocence de la princesse. Bien qu’il se moquait en silence, il admirait franchement la bravoure de Shéhérazade, se battant pour ce qui était précieux à ses yeux. Il fallait du courage pour entrer dans cette taverne quand on était une princesse, mais il en fallait d’autant plus pour se mesurer au mercenaire.

« Et si ça avait été une de mes sœurs ou moi, t'aurais fait quoi ? Tu nous aurait descendues ou t'aurais attendu qu'on t'offre un verre de lait ? » Ce qui arriva par la suite se passa en un tiers de seconde. L’agilité du chat en action, il attrapa d’un coup sec la lame dans sa paume, s’y coupant légèrement au passage. Le verre de lait rebondit du comptoir pour aller se fracasser au sol tandis que Potté ne fit qu’un tour sur lui-même pour se retrouver face à face avec la princesse. Le bruit du verre se fracassant par terre interpella Doris qui fit volte-face pour regarder de leur côté. Potté agit alors au plus vite, sa main puissante toujours accrochée à la dague, faisant poids de force suffisant pour retenir Shéhérazade de le planter. « Oh Shé, ça fait si longtemps que je ne t’ai pas vu, tu m’as pris au dépourvu j’en ai fait tomber mon lait ahah ! » hurla-t-il suffisamment fort pour que la barmaid et les clients de la taverne posent leurs yeux ailleurs que sur eux. Son bras libre vint se poser dans le dos de la princesse pour y faire pression et joindre leurs deux corps violemment. Il glissa alors son menton sur l’épaule de Shéhérazade pour qu’elle ne perde pas une miette de ce que ses lèvres s’apprêtaient à dire. « Je n’ai pas pour habitude de me présenter ainsi, princesse, mais pour ton courage et ta folie je veux bien mettre de côté mes principes. » Il se dégagea légèrement pour adresser un large sourire à Doris qui se tenait à quatre pattes au sol et réparait les dégâts, avant de reprendre. « Je ne suis pas un vulgaire et banal brigand. Je suis le chat potté. J’ai descendu des milliers d’hommes, j’ai pillé, volé toute ma vie. Oui, j’ai achevé tes gardes, mais c’était de la légitime défense chérie. » Son ton de voix se voulut plus réjoui, comme si ce qu’il avait fait et dit était aussi amusant qu’excusable. Il marqua une courte pause, avant de se ressaisir et paraître plus sérieux. « Seulement, si tu veux vraiment savoir qui je suis, sache que le sang que j’ai sur les mains est bien plus pourri que le mien, et que je ne m’attaquerai jamais aux femmes ou aux enfants. » Ses dernières paroles s’arrachèrent de ses lèvres comme un sifflement tranchant entre des dents serrées. Il n’avait plus envie de rire, car en réalité, ce n’était pas qu’il manquait d’humanité, le chat. Il pouvait culpabiliser et avoir de sombres remords pour chaque tête qu’il coupait. Mais si on le prétendait plus vil encore, capable de s’en prendre aux innocents, alors son sang ne faisait qu’un tour dans ses tripes. Qu’allait-elle faire maintenant, la princesse ? On dit souvent que la vengeance mène à la perte. Pourtant dans ce cas, elle savait que Potté ne s’en prendrait pas à elle. La seule certitude que le mercenaire avait, c’est que si elle tentait quoique ce soit ici, elle était piégée. Car les clients de cette auberge n’étaient pas tous aussi altruistes que le chat potté.
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Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

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⊱ if you don't stand for something, you'll fall for anything EmptyMar 2 Sep - 0:18



Potté, Shéhérazade
I'm working on my roar – Thus far a rather uninspiring thing.

Jusque là, Shéhérazade s'était toujours dit que des injustices, ça arrivait partout. Le monde aura beau être parsemé de milliers de bons gens, une seule personne peut semer le chaos. Il n'en faut pas beaucoup pour faire venir la panique dans le calme, seulement beaucoup pour l’éradiquer. Mais est-ce que c'était utile, alors, de faire attention ? De respecter les autres, de faire les bonnes actions, pourquoi monter sur le vélo si c'est pour pédaler dans le vide ? Le sujet animait un bon nombre de débats dans la tête de Shéhérazade. Si une multitude de grands hommes, puissants et hauts placés, ne pouvaient rien contre chaque forme de mal, qu'y pouvait-elle, elle ? Elle ne serait jamais plus qu'une femme, bien faible malgré ses entraînements. Elle est loin d'avoir la force d'un combattant, elle est loin d'avoir la vitesse et l'agilité d'un voleur, mais Shéhérazade a la volonté. Le monde, ne serait-ce qu'Afshin, est bien trop vaste pour elle, mais personne ne sera là pour protéger ceux qu'elle aime si tous pensent de la même manière. Alors faute de mieux, elle essaie. C'est pas tout de réussir, c'est déjà pas mal de tenter le coup. On a rien sans rien. Quelqu'un d'autre que des gardes lancés par une autre motivation qu'un salaire se présentera peut-être un jour pour veiller sur chacune des personnes qu'elle apprécie. Peut-être qu'un jour on les protégera ; son vieux père, sa jeune sœur, ses amis les plus proches. Et le temps qu'il arrive – dieu qu'un voyage peut être long, Shéhérazade en sait quelque chose – elle est là et fait de son mieux, de son pas grand chose. Ne serait-ce que pour avoir l'impression de bien faire, de venger ses aimés, de les séparer de tout ce qui peut ne pas être bon pour eux, comme elle aimerait qu'on le fasse pour elle. Comme on l'a un jour fait pour elle, mais c'est trop ancien pour ne pas être flou. Les petit-copains idiots, les voleurs trop agiles. Les bouteilles de lait périmé ou le pain rassi. C'est un danger trop souvent sous-estimé.
Je suis reparti les mains vides. Ce voleur-là avait fait fort, plus fort que les autres. Il avait une grâce et une délicatesse féline dans chaque mouvement, et en même temps une force et une technique qui semblaient sans faille, la princesse l'enviait sous bien des points. Il y en avait des mercenaires venus arracher la tête du vizir, il y en avait des brigands venus piller tout ce qu'ils trouvaient, jusqu'aux fleurs dans les vases, parfois – je sais bien que c'est pas parce qu'on est voleur qu'on ne peut pas avoir d'amour, mais on a vu plus classe. Qui qu'ils soient, quoi qu'ils soient, même, s'ils n'avaient pas été arrêté le jour-même, ils avaient été retrouvés et pour la plupart exécutés. Mais celui-là, oh, celui-là. Évadé avant quelconque peine purgée. Au fond, ça lui aurait sûrement fait mal au cœur, à la princesse. Elle n'avait pas parlé, mais lui l'avait ouverte, sa gueule. Et malgré ses actes, même si le finir sur le comptoir de l'auberge ne l'aurait pas dérangé, elle aurait eu du mal à le regarder se balancer au bout d'une corde. Évadé, rescapé de la peine de mort ou quelque chose comme ça, et reparti les mains vides, oui. Quitte à partir, il aurait pu les emmener, ses bijoux. Il aurait pu mais il n'a pas, et Shéhérazade ne pouvait s'empêcher de se demander si c'est une des choses qu'elle n'a pas dit qui a aidé à le faire abandonner son butin, ou si il n'était là que par ennui et n'avait aucun intérêt à venir voler tout ça. Mais ses pensées lui étaient bien vite arrachées, et la poigne de l'homme sur la dague était bien plus puissante que la sienne. Oh Shé, ça fait si longtemps que je ne t’ai pas vu, tu m’as pris au dépourvu j’en ai fait tomber mon lait ahah ! Elle ne put s'empêcher de lui siffler de la lâcher sans qu'il semble s'en préoccuper, puis c'était sa main dans son dos et sa tête contre son épaule qui la surprenaient. Elle réussissait comme elle pouvait à refréner un sursaut. Moins elle se faisait remarquer, mieux elle s'en sortirait – et le mercenaire semblait partager ce point-de-vue. Je n’ai pas pour habitude de me présenter ainsi, princesse, mais pour ton courage et ta folie je veux bien mettre de côté mes principes. Je ne suis pas un vulgaire et banal brigand. Je suis le chat potté. J’ai descendu des milliers d’hommes, j’ai pillé, volé toute ma vie. Oui, j’ai achevé tes gardes, mais c’était de la légitime défense chérie. Shéhérazade se surprit à sourire, plus d'un rire jaune que sincère. Si tu avais commencé par ne pas t'introduire chez mon père, tu n'aurais eu à te défendre de personne. Les gardes n'avaient fait que leur métier, et en ça Shéhérazade se sentait plus ou moins responsable de leur tragique fin. Elle en avait vu quelques uns, des corps, dans les couloirs, et n'aurait jamais souhaité ça à quiconque. Il avait du en ôter, Potté, des vies, et eut-être les bonnes, mais cette fois... cette fois, il avait merdé, pour quelqu'un qui veut faire croire qu'il n'a fait que se défendre. Ces hommes, ses victimes, n'étaient pas mauvais. Ils étaient pour la plupart des hommes parfaitement respectables, et voilà qu'ils n'étaient plus. Ce ne sont peut-être pour lui que quelques erreurs de parcours au milieu d'un chemin sans faute, mais c'était bien plus important pour la princesse. Après tout, si ça n'avait pas été eux, ç'aurait pu être un de ceux qu'elle aime. Ceux qu'elle veut protéger. Seulement, si tu veux vraiment savoir qui je suis, sache que le sang que j’ai sur les mains est bien plus pourri que le mien, et que je ne m’attaquerai jamais aux femmes ou aux enfants. Se déconcentrant un instant, Shéhérazade tentait tant bien que mal de reprendre le contrôle sur son arme, mais elle n'arrivait au mieux qu'à prendre un coup de lame dans l'index. Elle resserrait alors son poing, prête à saisir le moment où lui, qui sait, lâcherait prise. Vouloir épargner les femmes et les enfants est une noble cause, Potté. Respectable, pour le coup, je me dois de le reconnaître. Elle marqua une pause, en profita pour soupirer doucement, d'un air bien trop princier pour une auberge comme celle-ci. Mais ces hommes-là étaient des époux, des pères de famille. Aimés et respectés. C'est libre à toi de vouloir risquer ta vie, mais il me semble que ne pas mêler les innocents est un minimum de savoir-vivre à avoir. Son regard se fraya un chemin jusqu'à celui bien fier de lui du Chat. Il devait en avoir, celui-là, des histoires à raconter. Des passionnantes, des surprenantes. Je ne suis même pas sûre, au fait : est-ce que je dois te remercier d'avoir laissé nos bijoux, ou te haïr d'avoir rendu ces morts inutiles ?
Quittant ceux de Potté, les yeux de Shéhérazade balayaient l'endroit avec attention. Personne ne semblait s'attarder sur eux plus qu'il ne le faudrait, mais il suffisait d'un mouvement trop brusque pour que sa voix féminine ricoche sur chacun des verres de l'auberge, pour que sa capuche tombe en arrière et dévoile un minois comme on en voit trop peu ici – suffit de voir Doris. Elle était cuite quoi qu'elle fasse, alors elle pensait même à ne rien faire ; l'échec valait toujours mieux que la mort, et elle aurait grandement apprécié un manuel qui lui aurait apprit qu'il faut réfléchir avant d'agir, s'entraîner avant de faire quelque chose de périlleux. Qu'il faut savoir agir vite avant d'être incapable d'agir de quelconque manière.
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⊱ if you don't stand for something, you'll fall for anything EmptyDim 7 Sep - 13:04




Shéhérazade & Potté

Comment avait-il pu en arriver là ? Le chat potté était bien connu pour être un brigand, un voleur, mais pas un tueur. De son existence de félin, il n’avait jamais eu de sang sur les mains, s’arrangeant toujours pour vaincre dans la dignité, et l’honneur. Mais la vie l’avait rendu cynique, impudent. Le charnel l’avait rendu plus humain qu’il ne l’avait jamais été, et donc, par définition, immoral, cruel et impur. Mais ce n’était pas tant le charnel le fautif, au fond. Quelque part, c’était la société qui avait changée, c’était cette satanée fée. Et surtout, son ami l’ogre. Abandonné. Il s’était enfui, le lâche, lui et toute sa famille, prenant avec lui les espoirs et les rêves de chacun, et surtout ceux de Potté. Son mentor, son chef, son idéal. Il lui avait prouvé que les apparences étaient trompeuses, il lui avait montré qu’un monstre pouvait être un héros. Mais quel héros, à la fin. Un couard, un misérable trouillard égoïste. Shrek n’avait pas fait mieux que n’importe quel homme. Il avait prit la fuite, choisissant la défaite, plutôt que de se relever. Ce n’était pas l’exemple que Potté attendait, ça ne l’était plus. Il regrettait désormais. Il regrettait amèrement ce jour où il avait croisé le fer avec lui, avant de préférer le suivre, partout où il irait. S’il ne l’avait pas rencontré, peut-être que les choses se seraient déroulées différemment. Peut-être oui, qu’aujourd’hui l’ogre serait retourné dans son marais sans sa princesse, et que la paix règnerait au royaume. Et si Potté n’avait pas tant espéré, croyant à des fabulations telles que l’amour entre deux êtres, il ne serait sûrement pas habité d’une telle hargne, d’une telle rage, aujourd’hui. Parce que, chaque coup qu’il plaçait, chaque coeur qu’il éteignait, il le faisait en pensant à l’ogre, à tout ce qu’il avait laissé derrière lui. Un royaume entier, un peuple en désolation, privé de sa liberté.

Malgré cela, tant de gens n’avaient aucune idée. Shéhérazade elle-même, ne pouvait se douter. Le mercenaire ne lâchait pas son emprise sur la princesse, tandis qu’il se remémorait son escapade à Afshin, la nuit où il avait pénétré le palais du vizir, la nuit où il l’avait rencontrée. La conteuse des milles et une nuits n’avait pas dit mot. Il n’avait vu dans ses yeux qu’un abîme, un vide seulement ébranlé par des sentiments silencieux. Elle, si fragile, si précieuse hors de la cage, observant le voleur derrière les barreaux, ne sachant rien de lui, défiant sa silhouette d’un regard de braise, accusateur. Comme s’il n’était qu’un vulgaire animal, prisonnier et puni par ces chaînes. Pourtant, il n’en voulait pas à cette perle dorée, cette femme qui était née dans des montagnes de richesses et qui ne savait rien du monde qui l’entourait. Il se rappelait seulement d’un regard qui en disait long, et qui aspirait à savoir. Elle n’était pas comme les autres. Elle priait pour chaque vie enlevée alors même qu’elle ne connaissait rien des hommes qui la protégeait. « Vouloir épargner les femmes et les enfants est une noble cause, Potté. Respectable, pour le coup, je me dois de le reconnaître. Mais ces hommes-là étaient des époux, des pères de famille. Aimés et respectés. C'est libre à toi de vouloir risquer ta vie, mais il me semble que ne pas mêler les innocents est un minimum de savoir-vivre à avoir. Je ne suis même pas sûre, au fait : est-ce que je dois te remercier d'avoir laissé nos bijoux, ou te haïr d'avoir rendu ces morts inutiles ? » Le mercenaire sentit qu’elle renfermait sa poigne, ne lâchant pas son arme, malgré qu’elle soit totalement à sa merci. Elle n’abandonnait pas facilement, et cela, lui aussi devait lui reconnaître. Elle devait se sentir libérée d’un poids, désormais, crachant enfin tout ce qu’elle avait sur le coeur, tout ce qu’elle aurait voulu dire ce soir où elle avait préféré se taire, pensant peut-être, que Potté n’était pas assez digne pour entendre. Innocent. Ce mot n’était que relatif, surtout sortant des lèvres pourpres d’une princesse du désert. Qui, sur cette terre, pouvait se prétendre innocent ? Chacun a ses démons, ses désirs cachés. Même ceux qui préfèrent uniquement les penser, plutôt que d’être assez sots pour les réaliser. Personne, aux yeux de Potté, n’était innocent. Et surtout pas ces hommes, qui peut-être s’étaient repentis dans une vie plus juste en gardant le palais, mais qui avaient tous un passé. Pas même Shéhérazade, qui s’attardait ici, une dague à la main, pensant répandre vengeance à toutes ces âmes disparues. Mais qu’en savaient-ils réellement ? Nombreux étaient les vivants qui mériteraient la mort. Et les morts qui mériteraient la vie. Pouvez-ils la leur rendre ? Il était bien trop tard pour cela. « C’est vrai, tu ne me dois rien du tout, princesse. Je ne demanderai pas ton pardon. Mais peut-être qu’ils devaient mourir ainsi, si c'n'était pas eux, c’était moi. Tu ne peux rien contre ça. » Shéhérazade écoutait d’une oreille, tandis qu’elle observait l’auberge, craintive, inquiète à l’idée de se faire démasquer. Potté en sourit, malicieux, conscient qu’il avait un net avantage. Elle n’était pas idiote, il savait qu’elle ne tenterait pas le diable. Ce qui lui laissait du temps, à lui, pour s’amuser un peu. Il claqua deux doigts et lança un regard envers le pianiste qui s’exécuta derechef. Potté se leva de son tabouret, sans lâcher son emprise sur Shéhérazade, et l’entraîna dans une valse au rythme des notes. Sa main ne quittait pas l’arme, attentive, patientant jusqu’au moment où il pourrait s’en emparer et désarmer la princesse effrontée. « Mais dis-moi, ces morts valaient-ils vraiment la peine que tu mettes ta vie en péril ? »
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FORT FORT LOINTAIN

Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

⊱ if you don't stand for something, you'll fall for anything 289254tumblrniuza7qYnz1qiyullo4250

⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
⊱ schillings : 851

⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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⊱ if you don't stand for something, you'll fall for anything EmptyJeu 11 Sep - 16:00



Potté, Shéhérazade
I'm working on my roar – Thus far a rather uninspiring thing.

Sans qu'elle le montre pour autant, la tournure que prenaient les événements surprenait grandement Shéhérazade. Si elle n'avait pas réfléchi autant qu'il l'aurait fallu avant d'entrer à la Pomme Empoisonnée et de poser sa lame sur la peau ensoleillée de Potté, le pire lui venait à l'esprit petit à petit. Shéhérazade, c'est qu'une princesse ; Shéhérazade, c'est qu'une pleureuse. Elle veut bien faire la forte, mais faudrait pas qu'on la bouscule trop, que sa capuche tombe de sa tête et qu'elle expose son minois aux clients. Elle voyait déjà les couteaux, les sabres, les épées, les chaînes et j'en passe d'autres qui luisaient dans la pénombre du bar. Elle entendait les grosses voix, parfois féminines mais pas plus rassurantes pour autant. Cet endroit manquait de lumière, de couleurs, de musique et puis de joie. La plupart des gens présents ne faisait rien de bien extraordinaire, mais là où un grand barbu se coupait une tranche de pâté, elle se voyait déjà égorgée et gisant sur la table. Même pas nettoyée, en plus. La Pomme Empoisonnée, c'est pas pour les princesses, et si Shéhérazade avait pu se convaincre qu'elle était capable de protéger ceux qu'elle aime, elle commençait à en douter et à se dire que bon, sortir d'ici ça serait pas mal. Le problème quand on menace quelqu'un avec une dague sous la gorge, c'est que ça la fout mal de se barrer juste après. Même en prétextant une gastro, ça passe moyen. Et puis le glamour en prend un sacré coup dans sa gueule.
Son regard s'attardait sur quelques uns des habitués, les plus au fond sur sa droite, avant de revenir à Potté. Même lui faisait tâche, ici. Il avait beau avoir eu du sang sur les mains, il avait beau eu être enfermé et non à tort, il avait quelque chose. Probablement son agilité féline et ses origines désertiques qu'elle avait du mal à attribuer à un mercenaire. Potté, il avait une délicatesse, même quand il stoppait quelqu'un venu le tuer. Il écoute, Potté, il est pas aussi con qu'on pourrait le croire. Il était cohérent du début à la fin, quand bien même elle désapprouvait ses choix, il fallait le reconnaître. Elle était presque certaine que chacun des brigands assis à une table ici l'aurait déjà coupé en deux, voire abusée ou revendue avant de la couper en deux, mais Potté ne faisait que la retenir. Est-ce que c'était vraiment lui, le meurtrier qu'elle était venue chercher ? Elle peinait à le croire mais n'avait pas d'autre choix. L'habit ne fait pas le moine, à c'qu'on dit.
C’est vrai, tu ne me dois rien du tout, princesse. Je ne demanderai pas ton pardon. Mais peut-être qu’ils devaient mourir ainsi, si c'n'était pas eux, c’était moi. Tu ne peux rien contre ça. Shéhérazade ne pouvait s'empêcher de hausser un sourcil. Si c'est pas eux c'est moi, c'est bien joli, mais s'il n'était pas venu dérober les bijoux familiaux en premiers lieux, rien de tout ça ne serait arrivé. Il aurait pu venir prendre un thé, un clafoutis ou une brioche, je sais pas moi. Elle en avait un pincement au cœur, la princesse. Elle l'aimait bien, au fond, ce Potté. Prête à répliquer, elle prit une inspiration mais le mercenaire ordonnait déjà une danse et l'envoyait tourner au rythme de la musique. Une princesse reste une princesse, ouais, elle devait pas être assez crédible, une dague dans les mains. Presque comme un sifflement entre ses dents, Shéhérazade ne put s'empêcher de glisser quelques mots aussi bas que possible à Potté. Qu'est-ce que tu fais ?! Au dernier moment, elle se retint de le traiter de troll. Le duo dansant attirait déjà quelques brefs regards, au grand dam de Shéhérazade qui s'efforçait de ne pas se faire davantage remarquer. Elle avait vu meilleures conditions pour une valse, mais forcée par la situation, elle se prêtait au jeu, sans pour autant relâcher sa poigne sur la dague. Quand bien même il ne faisait que jouer en attendant que tous remarquent une princesse au beau milieu de la Pomme Empoisonnée, c'est à supposer qu'elle n'aurait que ce qu'elle mérite. Si c'est pas elle, c'est moi, probablement. Mais dis-moi, ces morts valaient-ils vraiment la peine que tu mettes ta vie en péril ? Shéhérazade sourit et n'attendit pas qu'il l'entraîne dans une nouvelle folie avant de répondre. Tu crois donc que ta vie valait celles d'une dizaine de nos gardes. C'est une bien haute estime de toi, Potté, mais étrangement ça ne me surprend pas venant de toi. Le pressant dans ses mouvements de danse, Shéhérazade tentait de les faire se diriger avec discrétion et prudence vers la porte d'entrée, espérant qu'il ne remarquerait rien avant qu'elle n'ait pu sortir – c'était le prendre pour un idiot, mais elle ne pensait pas avoir grand chose à perdre en cet instant. J'ai connu et conté des milliers d'histoires, Potté, et rares sont les hommes aux mains ensanglantées qui finissent en bon état. Sa main, d'ailleurs, elle y jeta un coup d’œil. Elle aurait presque eu envie de lui demander poliment de lâcher sa dague, mais ce genre de choses n'arrivait que dans les plus mauvaises des histoires qu'il lui ait été donné d'entendre. Ma vie n'est pas plus précieuse que celle de mes sujets. La plupart d'entre eux valent probablement mieux que moi ; et à quoi bon demander à des gardes de se sacrifier pour protéger leurs maîtres si une reine n'a pas le courage de venger ceux de son peuple qui ont été massacré à tort ? Du mieux qu'elle pouvait, elle laissa ses ongles s'enfoncer dans la peau du Chat, lui souriant à travers la pénombre de son capuchon. Je me surprends à penser que tu n'es pas aussi mauvais qu'on le dit, mais revoir les quelques cadavres empilés dans un coin de ma mémoire suffit à me convaincre du contraire. Alors, qu'attends-tu pour me faire la peau, à moi aussi ? Ce ne sont pas les armes qui doivent te manquer.
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⊱ if you don't stand for something, you'll fall for anything EmptyDim 21 Sep - 17:40




Shéhérazade & Potté


Si toutes les histoires se terminaient par du heureux pour toujours, des enfants tout plein et du bonheur à en vomir, ça se saurait. La vérité, c’est que la réalité ne ressemble en rien aux contes et légendes qui bercent nos oreilles innocentes au bord de l’enchantement. Une histoire, le jour où elle se termine, quand bien même la fin serait paisible, tout ce qui se sera passé avant ne rimera pas forcément avec pureté et bonté. Le monde réel est assez moche, sale à souhait. C’est bien pour cela que les histoires racontées sont inventées de toutes pièces. L’homme est crapuleux, vaniteux. Il préfère mentir plutôt que de se dévoiler, démasquer son vrai visage. Malgré cela, il y en avait, il subsistait encore et toujours des personnes au coeur pur, pour qui l’espoir était un crédo, une religion. Des personnes qui savaient voir le bon, et seulement le bon en regardant les autres. Shéhérazade était ce genre de personne. Une princesse née dans une tour d’ivoire, enjôlée par des chants, des histoires, des mythes aux nobles dénouements, aux destinées poétiques et sublimes. Si bien qu’en grandissant, elle avait fini par elle-même les raconter, tellement bien interprétées par ses pupilles et ses lèvres dorées qu’on pouvait croire qu’elles les avaient en fait vécues. Shéhérazade, la princesse, muse du désert de sable. Potté concevait qu’elle n’éprouve que haine et dédain envers lui, acceptait même cette condition d’être réduit à un simple meurtrier aux yeux de la déesse. Pourtant, intimement, il sentait que la douce éprouvait pour lui une certaine infime once de sympathie qu’elle ne reconnaitrait pas. Mais il ne chercherait pas à désillusionner une âme aussi propre et claire que du cristal. Au fond, cette candeur, cette vertu dont le ciel lui avait fait don, il n’espérait que la préserver, l’enfermer bien délicatement dans une boîte enrobée de satin et la verrouiller pour sa sûreté.

« Qu’est-ce que tu fais ?! » Potté émit un discret ricanement, se passant la langue sur ses canines taillées sans la quitter du regard. La valse prenait un rythme plus agile à mesure qu’elle se laissait adoucir, à moins qu’elle préférait ne pas trop gigoter pour ne pas attirer plus l’attention. Dans les deux cas, Potté n’en était pas peu fier. C’était un jeu entre eux, une jongle depuis le début et cette fois, c’était à lui de tenir la balle. Même s’il restait un détail, précisément une dague, entre eux. Il sentait leur sang se mêler et sourit à cette simple pensée. Désormais, ils étaient liés. Lui, s’amusant un peu plus, elle, ne perdit pas pour autant son assurance et son effronterie face au mercenaire. « Tu crois donc que ta vie valait celles d’une dizaine de nos gardes. C’est une bien haute estime de toi, Potté, mais étrangement ça ne me surprend pas venant de toi. J'ai connu et conté des milliers d'histoires, Potté, et rares sont les hommes aux mains ensanglantées qui finissent en bon état. » Touché. Elle avait le don de lui retourner la tête, cette princesse. Pourtant il ne lui semblait pas avoir dit pareille chose, mais elle avait lu entre les lignes comme elle savait si bien le faire et à dire vrai, il pensait avoir fait ce qu’il fallait pour sauver sa peau, sans prendre en compte le reste. Certes cela faisait de lui une crapule, un assassin, et tout cela pour de l’or et des bijoux. Mais bon sang ce qui l’avait sauvé dans tout ça, c’était de ne pas penser aux moyens, seulement à la fin. Courir après une cause et laisser les conséquences derrière. Il avait fallu qu’elle arrive, sur ses grands chevaux, pour qu’il creuse sa propre tombe de la honte, et du désespoir. Mais qu’était-elle donc pour ainsi piétiner son coeur, une sorcière ? « Ma vie n'est pas plus précieuse que celle de mes sujets. La plupart d'entre eux valent probablement mieux que moi ; et à quoi bon demander à des gardes de se sacrifier pour protéger leurs maîtres si une reine n'a pas le courage de venger ceux de son peuple qui ont été massacré à tort ? » Mais alors, au fond, était-ce lui, ou elle-même qu’elle détestait tant ? Potté était confus, non seulement par ses mots mais aussi par leurs mouvements de danse. Shéhérazade culpabilisait pour ces âmes et se pensait probablement coupable de leur fin tragique. « Je ne suis pas un saint et j’en ai bien conscience, crois moi princesse. Je me rappelle de chaque visage que je fais disparaitre et je me dis souvent que le pire aurait pu être évité, mais malgré ça, rien ne les fera jamais revenir. Pas même ton désir aveugle de vengeance, qui te relèguerait au même rang qu’un homme comme moi. » Par ces mots Potté en disait juste assez pour ne pas dévoiler ses failles, et surtout, la faire réaliser qu’elle allait simplement à sa perte en pensant ainsi. Sa pureté devait être préservée. Il sentit alors les ongles de Shéhérazade s’enfoncer dans sa peau, et grimaça un peu en réponse à la douleur. Le nez plissé, il distinguait le sourire satisfait de la princesse, comme si, elle avait gagné. Il réalisa alors qu’ils venaient de passer la porte et de sortir de l’auberge. Il n’y avait qu’eux, sous le ciel étoilé, étreints par la menace. « Je me surprends à penser que tu n'es pas aussi mauvais qu'on le dit, mais revoir les quelques cadavres empilés dans un coin de ma mémoire suffit à me convaincre du contraire. Alors, qu'attends-tu pour me faire la peau, à moi aussi ? Ce ne sont pas les armes qui doivent te manquer. » Le mercenaire cligna un peu des yeux, avant de lâcher son emprise sur la dague et de reculer de quelques pas, essuyant sa paume ensanglantée sur un pan de sa cape. « En effet, mais si tu crois que je vais lever la main sur toi, alors tu ne me connais pas si bien. J’implorerai seulement ton pardon, princesse, et je vais te laisser faire ce pour quoi tu es venue. Venge les, tu as ma parole que je ne m’y opposerai pas. » Potté mit un genou à terre et pencha légèrement la tête pour fixer l’herbe, l’air le plus honnête du monde. Il se défendrait, si elle tentait de le tuer, mais il préférait la tester et attendre, espérant alors, qu’elle se raviserait et que son coeur resterait blanc et brut.
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Shéhérazade Fildor
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⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
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⊱ if you don't stand for something, you'll fall for anything EmptyDim 5 Oct - 15:39



Potté, Shéhérazade
I'm working on my roar – Thus far a rather uninspiring thing.

Shéhérazade y avait pensé des jours durant, des nuits durant, à ce brigand. Ce voleur de bas étage qui s'introduisait. Il détruisait des vies pour pas grand chose, ruinait plus que l'encadrement d'une fenêtre sans que ça ne le dérange. Il pillait les rêves et les lendemains en plus des fonds de boîtes à bijoux, il arrachait les familles en plus des colliers de perles. Potté devait être une des personnes les plus méprisables qu'il lui ait été donné de voir. Elle n'était pas grand chose, tout juste personne pour estimer que son avis primait sur celui du Chat, mais elle ne pouvait tout simplement pas concevoir que quelqu'un comme lui soit autorisé à vivre sa vie aussi tranquillement quand autant ne le peuvent plus par sa faute. Il n'y avait aucune justice pour ces pauvres gens, à six pieds sous terres dans ses boîtes en érable. Il n'y avait aucune justice pour ces familles meurtries, ces enfants sans père voire orphelins pur les moins chanceux. Potté ne touchait peut-être ni aux femmes ni aux enfants, mais il ne devait alors pas se rendre compte des conséquences entraînées par la mort d'un homme. Un homme c'est rien, pourtant, sinon y en aurait pas autant – mais Shéhérazade était bien placée pour savoir qu'une vie, c'est tout, qu'une vie, ça peut en briser d'autres, une infinité d'êtres qui tombent en dominos.
Pour quelques pas encore, Shéhérazade s'accordait la permission de dévisager Potté, presque impoliment. Elle ne l'imaginait plus au fond d'une cellule, Potté n'avait pas le genre de tête que l'on a l'habitude de croiser de l'autre côté des barreaux, ni même à la Pomme Empoisonnée – de ce qu'elle en avait vu ce soir en tout cas. Je ne suis pas un saint et j’en ai bien conscience, crois moi princesse. Je me rappelle de chaque visage que je fais disparaître et je me dis souvent que le pire aurait pu être évité, mais malgré ça, rien ne les fera jamais revenir. Pas même ton désir aveugle de vengeance, qui te reléguerait au même rang qu’un homme comme moi. Même les paroles du mercenaire semblaient plus censées que ce qu'elles auraient du être. Est-il vraiment possible de tuer sans scrupule tout en sachant que l'on ne fait pas ce qu'il faut ? Est-il normal d'en arriver là sans rien d'autre à penser que le fait que rien ne les ramènera ? Et pourtant, si sa sœur ou sa mère ou sa femme se faisait tuer, Potté chercherait sûrement à les venger – l'homme est une créature bien étrange, même pour ceux de son espèce. Mais il marquait un point. Si Shéhérazade avait pressé plus fort sa lame contre la gorge de Potté, elle n'aurait pas été mieux que lui. Elle aussi, en aurait brisé, des vies, comme prises dans un cycle sans fin. Elle était peut-être aveugle, oui – de penser qu'elle aurait pu lui faire quoi que ce soit, déjà, et encore plus de n'avoir pas assez réfléchi aux conséquences de ses actes. Les pleurs des familles ne s'arrêteraient pas pour autant mais se joindraient à ceux des proches de Potté – peut-être des gens qu'elle connaît, qu'elle a croisé, qu'elle côtoie chaque jour sans le savoir. La princesse secouait doucement la tête. Si elle essayait d'imposer sa vérité à Potté, il semblait être bien plus doué à ce jeu-là.
Une fois la porte passée, les mains de Shéhérazade se séparaient de celles de son cavalier, sans de détacher de sa dague. Son esprit était embrouillé, il ne lui facilitait aucunement la tâche, mais sa conscience se déchirait en deux et ouvrait les paris. Elle le regarda essuyer sa main en se mordant la lèvre inférieure, presque honteuse de ce qu'elle lui avait fait. En effet, mais si tu crois que je vais lever la main sur toi, alors tu ne me connais pas si bien. J’implorerai seulement ton pardon, princesse, et je vais te laisser faire ce pour quoi tu es venue. Venge les, tu as ma parole que je ne m’y opposerai pas. Elle laissa un instant son regard vagabonder sur le visage du mercenaire, avant de le voir s'agenouiller. Elle recula d'un pas ou deux, inspirant un grand coup. D'un revers de sa main libre, Shéhérazade ôta sa capuche – et quand bien même quelqu'un tenterait de l'attraper ou la frapper, elle était quasi-sûre que le mercenaire ne resterait pas agenouillé à les regarder. Son esprit allait bien trop vite pour elle et ses pensées embuées, et elle n'était pas certaine de ce qui était bon à faire – après tout, c'était bien au nom du bon et du juste qu'elle était venue jusqu'ici. Sa main s'abaissa d'un seul coup vers Potté, mais elle lâcha sa dague en chemin et la laissa tomber au sol en un soupir. S'agenouillant à son tour, les sourcils froncés, Shéhérazade releva le menton de Potté avec délicatesse, essayant de voir un peu plus clair dans ses yeux.
Je ne comprends pas, Potté. Comment peux-tu vivre avec ces vies arrachées dans un coin de ta tête ? Je n'arrive même pas à ôter de mes pensées celles qui n'ont rien à voir avec moi... Comment fais-tu ? Elle n'était pas sûre de devoir appeler ça une force ou une faiblesse, mais cet homme restait un mystère pour elle en bien des points. Tu n'es même pas aussi lâche que je l'aurais cru, et lucide quant à tes actes, alors pourquoi fais-tu cela ? Elle pencha légèrement la tête sur le côté, tout en réfléchissant. Est-ce que c'est l'argent qui te motive ? La fierté de voir ton nom dans les journaux et sur les avis de recherche ? Shéhérazade lâcha le menton de Potté, passant sa main sous sa cape pour y attraper le collier qu'elle avait au cou. Ce collier – quelqu'un t'avait-il demandé de le voler, ou te précipite-tu dans toutes les grandes maisons du Royaume avec ta chance pour seule allié ? Tu l'as laissé dans un coin du palais avant de partir. J'aimerais savoir ce qui t'est passé par la tête ce soir-là, tu aurais pu décimer chacun de nos gardes sans une égratignure, pourquoi ne l'as-tu même pas emporté ? C'est bien pour lui que tu étais venu, après tout. Les longs doigts de sa princesse redécouvraient chacun des ornements, chacune des gravures du bijou, quittant enfin Potté du regard pour n'avoir d'attention que pour son butin abandonné.
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⊱ if you don't stand for something, you'll fall for anything EmptyMer 22 Oct - 19:35




Shéhérazade & Potté

J’attends, les yeux baissés sur cette terre piétinée, le menton peu fier. J’attends ma sentence, sachant pertinemment que je n’aurai pas la bravoure de la laisser se concrétiser. Je ne suis pas Potté, à cet instant précis. Je ne suis qu’un homme, parmi tant d’autres. Un infime grain de poussière qui n’a aucune utilité, aucun sens à faire tourner le monde. Un homme qui a seulement le pouvoir d’enlever la vie et de survivre avec cette pensée durant toute sa pathétique existence, juste un homme face à une femme, qui elle, a le pouvoir de donner la vie. Shéhérazade a tous les droits de me juger, et si elle m’assassinait, là, maintenant, personne ne l’en blâmerait. Mais intimement, j’ai la conviction qu’elle n’en fera rien. Par par crainte, mais par humanité. Son pardon, je ne l’obtiendrais peut-être jamais, mais depuis cette deuxième rencontre je suis sûr qu’elle a déjà quelque peu soulagé sa conscience. Et c’est bien le minimum que je puisse lui offrir, avec ma nuque tendue aussi, prête à saisir le risque. Nous venons du même monde, du même désert, mais tout nous sépare elle et moi, pourtant j’ai l’impression que nous nous comprenons, d’une certaine manière. J’entends un bruissement vif de cape, mais je ne lève pas pour autant le menton. Je ne bronche pas non plus en entendant la dague rebondir sur ma boucle de ceinture pour atterrir au sol. Ma respiration est toujours aussi calme, sereine. Je ne suis pas surpris, tout nous sépare.

Le doux visage de la princesse m’apparait quand elle s’agenouille près de moi et me relève le menton. Ses yeux sont remplis de désarroi, d’incertitude, de lassitude. Je sens toute la haine qu’elle est capable de déverser et pourtant je perçois une infinie délicatesse dans ses gestes, et ses mots. « Je ne comprends pas, Potté. Comment peux-tu vivre avec ces vies arrachées dans un coin de ta tête ? Je n'arrive même pas à ôter de mes pensées celles qui n'ont rien à voir avec moi... Comment fais-tu ? » À quoi bon justifier ce qui ne peut l’être ? Je ne peux me mentir, et je sais pertinemment que c’est une culpabilité qui me ronge chaque jour. Mais c’est comme une drogue malsaine, une fois qu’on est tombé dans le gouffre du démon, on ne peut en ressortir, et les horreurs commises se répètent indéfiniment. Comme si on craignait qu’on allait cesser de vivre, si on stoppait d’attiser le mal. « Tu n'es même pas aussi lâche que je l'aurais cru, et lucide quant à tes actes, alors pourquoi fais-tu cela ? Est-ce que c'est l'argent qui te motive ? La fierté de voir ton nom dans les journaux et sur les avis de recherche ? » Mes pupilles se dilatent pour mieux la contempler, cette beauté douce et innocente. Comme j’aimerais, moi aussi, être né une cuillère en argent dans la bouche, dans un palais d’or et un berceau d’ivoire. Choyé par des parents nobles et ne manquer de rien. Ne pas avoir à voler pour manger, à tuer pour survivre. « Je m’ennuie. » dis-je simplement, mentant pour me faire passer plus infâme que je ne le suis déjà. Je ne cherche la pitié de personne, je ne suis pas unique en mon genre. Elle soupire doucement et la seule chose que je trouve à faire est d’esquisser un sourire faux. La princesse me lâche pour attraper un objet sous sa cape, que je vois scintiller. « Ce collier – quelqu'un t'avait-il demandé de le voler, ou te précipite-tu dans toutes les grandes maisons du Royaume avec ta chance pour seule allié ? Tu l'as laissé dans un coin du palais avant de partir. J'aimerais savoir ce qui t'est passé par la tête ce soir-là, tu aurais pu décimer chacun de nos gardes sans une égratignure, pourquoi ne l'as-tu même pas emporté ? C'est bien pour lui que tu étais venu, après tout. » La vérité, c’est qu’un antiquaire de marché noir m’avait proposé une très belle somme pour ce collier, mais j’ai finalement pensé, après une nuit en cellule dans le palais, que ce bijou valait mieux que d’être magasiné dans la roulotte d’un arnaqueur. Sa place était sur la nuque d’une princesse. Le fait que tu m’aies toisé derrière les barreaux qui nous séparaient, Shéhérazade, le fait que tu m’aies dit tant de choses dans un silence mordant m’a fait réfléchir sur certaines de mes priorités. Et c’est pour cela, que je suis parti sans ton collier. Tu étais la première et la seule noble à me lancer ce regard, non pas de dégoût, mais de véritable incompréhension, d’une désagréable curiosité, d’innocence même. Comme si tu ne comprenais pas comment ce genre de chose était possible. Tu aurais pu me condamner à mort mais tu ne l’as pas fait. Je me suis enfui sans ce collier parce que tu le méritais, reine du désert. « Certaines choses n’ont simplement pas de sens. » J’accompagne mes dires d’un clin d’oeil et range le collier sous sa cape, avant d’attraper sa dague côté lame, salie de sang, et de lui tendre.
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FORT FORT LOINTAIN

Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
⊱ schillings : 851

⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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⊱ if you don't stand for something, you'll fall for anything EmptyJeu 6 Nov - 20:54



Potté, Shéhérazade
I'm working on my roar – Thus far a rather uninspiring thing.

Jamais Potté n'avait eu l'air si étrange aux yeux de la princesse. Elle s'efforçait bien de détailler ses yeux pour autant, il n'en fallait pas plus pour la plupart des gens. Elle observait avec attention quelques étoiles qui y brillaient, au milieu des cadavres d'éclats absents. Des rêves partis en croisades jamais revenus, des couleurs fades pour deux océans aussi vivants que ceux-là. La manière qu'il avait d'être à la fois si horrible et si attachant lui donnait envie de l'étudier comme s'il avait été un rat de laboratoire, elle aurait voulu l'ouvrir en deux pour mieux savoir, pour tout comprendre, et le recoudre proprement au fil d'or. Il était doux Potté, et plus avisé que bien des hommes en cette région comme à Afshin. Il concurrencerait bien des princes et des rois s'il était né au bon endroit. Elle soupirerait presque d'un tel gâchis, à penser qu'il aurait été un roi fantastique pour un des Royaumes de ce monde. Il pouvait être impitoyable comme de la meilleure compagnie, détestable comme le plus attachant des hommes. Elle saluait l'effort de diversification, mais aurait préféré qu'il ne s'amuse pas à changer de facettes sans arrêt. Passant du voleur au prisonnier et du prisonnier au sans-regrets. Il avait été opposé à elle en tous points, aurait pu tuer son père s'il s'était trouvé sur son chemin, dérober jusqu'à leurs biens les plus insignifiants et les empêcher de dormir encore bien longtemps, et pourtant, la chose la plus offensante qu'il ait pu faire envers elle était lui offrir une danse. On a vu pire agression, pour un des meilleurs – le meilleur – mercenaire du pays. Vraiment, Potté avait mille et unes cordes à son arc mais ne les sortait qu'au compte-goutte, se créant rapidement une carapace difficilement cassable.
Je m’ennuie. Plus elle l'observait, et plus il lui échappait – à se demander s'il ne la prenait pas pour une poupée avec laquelle jouer sans scrupules. Il s'ennuie. Quel genre d'homme pille et vole par ennui ? Elle aurait eu envie de vomir à sa simple vue, si elle ne savait pas pertinemment qu'à la moindre remarque, il lui ferait changer d'avis et deviendrait bien plus touchant encore. Elle se laissa le temps de la réflexion, avant d'en conclure que Potté ne faisait peut-être que ce qui lui était imposé. Il n'était qu'un homme, après tout – depuis quelques mois tout au plus, mais il n'en fallait pas plus. Il était passé d'un félin à la créature la plus immonde qui soit jamais née, probablement pire encore qu'un troll. On ne peut pas en demander autant à quelqu'un comme ça, on ne peut jamais en demander trop à un homme. Il n'étais qu'un peu plus humain que les autres, mais elle ne pouvait définitivement pas l'en blâmer. Le pauvre se retrouvait avec un sacré handicap sur le dos, depuis ce Charnel. Être un chat, ça ne devait pas être mal. Certaines choses n’ont simplement pas de sens. Il se saisit du collier au cou de Shéhérazade, le range à l'abri de tous les regards indiscrets, comme un secret bien gardé. Elle esquisse un sourire à son clin d’œil, hoche la tête à ses paroles. Elle ne savait pas si elle était plus déçue ou satisfaite de ne pas en savoir plus. Potté ne lui disait pas que la vérité c'était certain, mais personne ne l'aurait fait. Mentant elle-même comme une arracheuse de dents au quotidien, elle pouvait difficilement l'accuser, se contentant plutôt d'essayer d'y croire. Certains mensonges valent mieux qu'une vérité, et elle aimait penser à Potté comme à un homme bon en qui elle pouvait croire plutôt qu'une crapule qu'il fallait enfermer loin de toute civilisation – et par pitié, loin de tous bijoux. Les yeux royaux se baissèrent jusqu'à la dague qui lui était rendue. Oh, comme elle avait été folle de prétendre pouvoir le tuer. Un soupir lui échappa en saisissant l'arme, l'essuyant rapidement sur la doublure intérieure de son manteau, avant de se saisir de la main de Potté pour faire la même chose. Il ne repartirait pas les mains tâchées de sang, pas ce jour-là, pas tant qu'elle serait là.
Le grincement de la porte de la Pomme Empoisonnée fit sursauter Shéhérazade, qui s'empressa de relever son capuchon sur sa tête. Une tentative de meurtre par jour, c'était bien assez pour elle. Du coin de l’œil, ils pouvaient deviner un, puis deux, trois et bien d'autres hommes sortir de la taverne en un joyeux bordel. Elle écrasa rapidement un baiser sur le front de Potté, lui adressant un dernier regard et un sourire en coin. Puis elle se releva et s'enfuit le plus discrètement possible, ne laissant que l'écho de ses clochettes pour toute trace de son passage. Fuir comme une voleuse, c'était bien ironique au vu de la situation, mais c'était toujours mieux que de finir la gorge tranchée. Dans un endroit comme celui-ci, elle était d'eux d'eux celle qui devait craindre le plus. Mais si être blessée avait dû être le prix d'une telle entrevue, elle se serait sacrifiée sans hésiter. Elle se risquerait presque à dire qu'elle n'a jamais eu plus raison de faire quelque chose d'aussi dangereux, si c'est pour apprendre que plus satisfaisant encore que la Vengeance, il y a le Pardon.

RP terminé.
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