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Mathilde ¤ memento


FORT FORT LOINTAIN

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Mathilde ¤ memento EmptyDim 11 Jan - 23:11









Mathilde Têteàtrous
Mamz’elle bulle a fait un rêve un peu spécial, pour une bulle, quitter la Terre, c’est peu banal…

CONTE :  Personnage lambda rattachée aux légendes arthuriennes et à la Dame du Lac. Aujourd’hui, on raconte son histoire sous le titre de ‘La druidesse qui perdit la tête’ pour inciter les toutes jeunes sorcières blanches à ne pas suivre le chemin de l’orgueil et de l’égoïsme.  ÂGE : Elle n’en a strictement aucune idée, mais a en réalité 25 ans. SENTIMENTALEMENT : Elle a perdu la mémoire, elle a donc autre chose à penser que sa vie sentimentale !  OCCUPATION : Anciennement druidesse, elle est aujourd’hui fleuriste et a son petit étal sur le marché. Malheureusement, la vente de jolies fleurs ne suffit pas à payer les factures, elle joue donc aussi les revendeuses pour les marchandises pas très légales de l’Ecorchée. RACE :  Sorcière blanche qui ne sait plus utiliser ses pouvoirs ni même qu’elle en a. CARACTÈRE : Attachante – attentionnée – vive – pétillante – apprend très vite – perspicace – amusante – angoissée – perdue – lunatique, elle passe du rire aux larmes en un quart de tour – imprudente – crédule – défaitiste – dépendante – pessimiste – n’a aucun sens du risque ou du danger – orgueilleuse.GROUPE : I’m a believer. AVATAR : Samantha Barks. CRÉDITS : ici.
Elle a perdu ses pouvoirs de sorcière qui sont maintenant endormis, mais depuis que la sorcière qui l’a maudite est gravement malade, son aura commence à revenir, et notamment, elle peut à nouveau parler aux arbres et aux animaux Les arbres, enchantés ou non, sont d’ailleurs ses plus grands amis. Elle vit dans une minuscule maison à l’orée de la forêt et se réfugie dans les branches dès qu’elle se sent en danger ou qu’elle perd la boule. Ils sont pour elle une présence rassurante, des rocs solides auxquels s’accrocher. Son aura est à peine perceptible, mais a pour effet de détendre les gens autour d’elle. Les malades se sentent mieux, les angoissés se sentent apaisés, mais personne ne sait vraiment pourquoi ou ne se rend compte que ça peut venir d’elle. Elle aime beaucoup la couleur blanche, sans se souvenir qu’elle est liée à la couleur de sa robe de druidesse. Tout ce qui est blanc l’attire sans qu’elle ne sache pourquoi, elle sent une connexion spéciale avec cette couleur, qui déclenche parfois chez elle des flash-backs. Comme elle réapprend tout depuis un an et demi, elle peut avoir un côté très enfantin dont elle a bien conscience, et dont elle a honte. Elle sait qu’elle est censée être une adulte débrouillarde, et déteste se sentir aussi gauche et inapte, et dépendante des autres sur certains aspects. Depuis que la sorcière noire est malade, ses souvenirs commencent à lui revenir, ce qu’elle croit parfois être des hallucinations. Cela la terrifie, et les mauvais jours, elle peut s’enfermer chez elle dans la panique et ne plus sortir des journées entières. Dans sa maison, elle a dédié tout un mur à ses souvenirs, qu’elle écrit sur des feuilles de papier avant de les coller au mur, essayant de reconstituer comme une frise chronologique. Malgré tout ce bazar, c’est une jeune femme très souriante et avenante, malgré le côté imprévisible de ses moments d’anxiété et d’angoisse. Elle aime s’amuser, rire, et être entourée. Elle adore aller danser et chanter, même si elle n’a rien d’une grande artiste. Elle a beau être une sorcière blanche de formation, elle a un ‘côté sombre’ qui se reflète dans son orgueil et son côté malicieux qui aime jouer des tours aux gens. Contrairement à presque toutes les sorcières blanches, elle a également les cheveux bruns, ce qui lui a souvent valu des remarques désagréables de ses consoeurs qui y voyaient un mauvais signe.   Elle n’a pas particulièrement envie de voyager sur les océans, mais elle aime la mer, sans savoir encore une fois que les sorcières blanches sont particulièrement connectées aux éléments naturels.
TU PENSES QUOI DE LA NOUVELLE RÉGENTE ? Elle me fait froid dans le dos, la Marraine. Avec ses idées de réformes et sa décision de transformer les créatures en magiques pour leur donner une apparence humaine, elle s'attaque  à notre nature même et à leur nature à eux. Qui est-elle pour décider que les chats parlants doivent devenir humanoïdes et pas les arbres enchantés ? Et c'est ça maintenant, mais la prochaine étape, ce sera quoi ? J'avoue qu'elle ne me revient pas, mais j'ai bien d'autres soucis en tête pour m'occuper de politique, sans compter que je ne suis pas sûre de bien comprendre tous les tenants et aboutissants de l'affaire.  T'ES CONTENT DE LA SITUATION ACTUELLE ?  Pas vraiment, non. Les créatures magiques se voient privées de leur droit d'exister telles qu'elles sont, je ne suis pas sûre qu'à leur place j'accepterais bien la situation. Et puis, je ne sais pas pourquoi, mais je me sens vraiment... connectée avec ces créatures, et leur sort me touche beaucoup. Je ne sais pas si ça a à voir avec mes souvenirs perdus, mais une chose est sûre, quelque chose me perturbe profondément dans toute cette histoire. TU PENSES QUE SHREK ET FIONA REVIENDRONT UN JOUR ? Je l'espère. J'aimais bien leur simplicité et leur sincérité, même si je ne les ai jamais approchés de près. On était tranquilles avec eux. Avec Marraine, j'ai l'impression qu'il faut surveiller ses moindres faits et gestes sous peine de voir débarquer la garde. Alors vous imaginez, moi, avec mes délires et les choses bizarres qui n'arrêtent pas de me tomber dessus... TU PORTES LE CHARNEL N°5 ? Non, je n'en ai pas besoin puisque je suis humaine ! Ou en tout cas, j'y ressemble drôlement, je commence à avoir des doutes sur le reste, et ça n'est pas pour me rassurer !
ET NIVEAU MAGIE, ÇA DONNE QUOI ? La magie ? Je ne suis absolument pas magicienne, où allez-vous chercher ça ? Tout ce que je sais, c'est qu'une sorcière m'a lancé une malédiction qui m'a fait perdre tous mes souvenirs, mais comment et pourquoi, aucun moyen de le savoir ! Du coup forcément, la magie me fait peur...
PSEUDO : Couyère. PRÉNOM : Charline ET PAS LAURA.ÂGE : 21 ans. COMMENT T'ES ARRIVÉ(E) JUSQU'ICI ? Un inventeur m'a montré le chemin  :chica:  ET T'EN PENSES QUOI DE CE PETIT MARAIS ?  :bril:  :bril:  CEY QUOUA LE MOT MAGIQUE ? FAIS PETER LE CLAFOUTIS LANCEUR DE POMMES MEXICAINUN DERNIER PROUT, UNE CASSEDEDI ? :hero:

⊱ far far away ⊰
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L'épopée de ta vie
pas trop chevaleresque mais si fort fort lointienne



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-Messieurs, je crois que cette fois c’est officiel. Nous sommes bel et bien perdus.
-C’est pas vrai, sire ! On ne sortira jamais de cette forêt vivants ! Vous savez ce qu’on dit de ces bois, qui s’y perd n’en sort plus !
-Mais vous allez arrêter de vous plaindre ! On va bien finir par la trouver la sortie, ne paniquons pas !

Malgré ses paroles, le seigneur de Lac-Profond n’en menait pas large. Il s’était engagé sur cette route parfaitement conscient des risques, et persuadé qu’il serait plus malin que ces arbres enchantés qui, disait-on, se déplaçaient pour perdre les voyageurs qui s’aventuraient dans ces bois sans leur permission. Il avait cru que les traces de son cheval sur le sol lui permettrait, au pire, de rebrousser chemin, mais ces saletés d’arbres semblaient avoir carrément pris l’initiative d’effacer les traces de sabots laissées par les montures. Lui et ses deux chevaliers étaient, pour ainsi dire, dans une sacrée panade. Anxieux, il leva les yeux, détaillant le paysage autour de lui. Des arbres, à perdre de vue ? Hauts, sombres. Menaçants. Leur feuillage semblait frissonner, comme la peau d’un être humain, songea-t-il en déglutissant difficilement. Un grondement, si ténu qu’il en était presque imperceptible, parvenait à ses oreilles, à moins que ce ne soit son imagination ? Cette forêt avait quelque chose de terriblement oppressant. D’inquiétant. Et de terriblement vivant.
Soudain, un craquement dans les feuilles au sol le fit sursauter et dégainer son épée. Mais ses chevaliers avaient déjà repéré l’origine du bruit.

-Sire ! Regardez, il y a quelqu’un !

En effet, une silhouette se dessinait entre deux arbres, émergeant telle une lumière dans l’obscurité. Une jeune femme, certainement pas âgée de plus de seize ans, vêtue d’une robe blanche immaculée, apparut sous leurs yeux. Elle allait pieds nus, son habit était simple, seulement cintré à la taille d’une ceinture de corde, et ses longs cheveux bruns tombaient en une lourde cascade sur ses épaules. Une couronne de gui trônait sur le haut de son crâne, et dessous brillaient deux yeux sombres indéchiffrables, sans âge, qui semblaient sourire. Une apparition qui avait tout d’un miracle, pour les trois voyageurs perdus, qui n’étaient pas au bout de leurs surprises.

-Par tous les dieux. Une druidesse. Souffla l’un d’eux en se frottant les yeux pour être sûr qu’il ne rêvait pas.
-C’est Dame Elwenn, la sorcière blanche qui garde cette forêt ! On raconte qu’elle guide les voyageurs égarés à travers la forêt. Aidez-nous Dame Elwenn, nous sommes perdus !
-Je sais, chevalier. Les arbres de cette forêt ont l’esprit facétieux. Si vous jurez de ne plus jamais repasser par ces lieux, ils vous laisseront trouver la route vers l’orée du bois. Répondit la jeune femme, un sourire indéfinissable au coin des lèvres.
-Nous jurons !

Le sourire de la sorcière s’étira, et elle murmura tout bas des mots que les trois hommes ne purent comprendre. Puis, une toute petite boule de lumière apparu dans l’obscurité, virevoltant près de son visage délicat.

-Suivez cette luciole, reprit-elle. Elle vous mènera jusqu’à la clairière, et vous pourrez vous en aller.

Les trois cavaliers remercièrent chaleureusement la druidesse, promettant d’aller chanter sa générosité à tous les gens qu’ils connaissaient. Puis ils s’en furent, suivant la luciole, pendant qu’Elwenn les couvait du regard. Elle attendit qu’ils aient tout à fait disparu de son champ de vision, puis… céda enfin à son fou rire.

-Tu t’es bien jouée d’eux, petite sorcière. Remarqua l’arbre à côté d’elle, un chêne vieux de cinq cent ans.
-Oh ça va, si on n’a même plus le droit de s’amuser. Soupira-t-elle en haussant les épaules. Je les ai bien guidés vers la sortie, non ?
-Oui, mais était-il nécessaire de les perdre en premier lieu et de faire toute cette mise en scène d’apparition mystérieuse ?
-On se distrait comme on peut. Oh et puis cesse, on dirait la Dame du Lac quand tu me fais la morale comme ça.

Avant que le vénérable arbre n’ait le temps de répondre, Elwenn s’éloigna, courant dans les feuilles mortes et sautant par-dessus les racines qui voulaient s’accrocher à ses pieds. La Forêt de Feuilledorme était son domaine, son fief, sa responsabilité au sein des druides (ainsi qu’on appelait les sorciers blancs) de Camelot. Un petit bout de bois qui avait toujours causé quelques soucis dans la région… et quoi de mieux qu’une sorcière elle-même problématique pour garder un œil dessus ? La Dame du Lac, qui suivait la jeune sorcière par la pensée, soupira. Décidément, cette petite était aussi douée qu’imprévisible. Il allait falloir qu’elle y fasse attention, qui sait quels tours elle pouvait encore leur jouer, elle qui était censée être un modèle de droiture et de bonté…

***   

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-Elwenn, ce n’est pas la peine de me regarder comme ça, tu sais très bien ce qu’il se passe. Soupira la Dame du Lac, marchant à quelques pas de la jeune femme.
-Oh je m’en doute, oui. Certainement ma mère ou mon père qui sont encore venus à vous pour se plaindre de la conduite de leur fille indigne, cette petite peste qui ne mérite pas leur attention. Répliqua Elwenn non sans amertume ni sans ironie.

La Dame du Lac ne put la contredire, et choisit donc de se taire, ce qui ne fit qu’élargir le sourire sardonique sur le visage de la jeune druidesse. Elwenn n’était plus surprise des réactions de ses parents. Elle ne l’avait jamais été. Gwenaëlle et Elouan n’avaient eu qu’une enfant, Elwenn, ‘clarté’, ‘lumière’, cela voulait dire, paraît-il. Qu’est-ce qu’il avaient dû être déçus en voyant les premiers cheveux bruns pousser sur la tête de ce qu’ils avaient espéré être une charmante tête blonde ; à la place, ils avaient récupéré un beau petit diable. C’était à n’y rien comprendre. Gwenaëlle était pourtant une sorcière blanche irréprochable, quant à Elouan, sa mère était sorcière blanche et il avait toujours été un homme bon, qui aurait sûrement été sorcier blanc lui aussi s’il avait eu des pouvoirs. Il était blond d’ailleurs, comme son épouse. Alors pourquoi ? Pourquoi cette gamine aux cheveux bruns, et aux yeux sombres comme les ténèbres ? Dans la communauté druidique, on avait tout de suite crié au mauvais présage, à la malédiction, et alors qu’Elwenn grandissait, on redoutait de la voir développer des pouvoirs de sorcière noire, les grandes ennemies des sorcières blanches de Camelot. Et encore une fois, elle défia toutes leurs attentes. Malgré ses cheveux sombres, malgré son caractère qui s’était très tôt avéré facétieux, il fut évident dès la première manifestation de ses pouvoirs qu’elle était bel et bien une sorcière blanche. Très tôt, elle avait réussi à parler aux arbres, aux plantes, aux animaux, avait une aura particulièrement colorée pour son âge, soignait sans même s’en rendre compte, et évidemment était une catastrophe ambulante sur un balais. Mais voilà, elle aimait faire des farces à son entourage, ne tenait pas en place, et était plutôt désobéissante. Bien loin de ce qu’on attendait d’une druidesse en devenir. Et au fil des années, elle avait bien pris soin de ne pas s’écarter de ce chemin que personne n’approuvait. La mine boudeuse, Elwenn releva brièvement les yeux, suivant le mouvement des longs cheveux clairs de la Dame du Lac qui marchait devant elle. Elle, elle lui avait donné une chance. Sûrement parce que c’était une bonne amie de sa mère, ou peut-être parce que personne d’autres n’avait envie de se frotter à ce petit diablotin en robe blanche. Toujours était-il que dès qu’elle avait eu six ans, on l’avait placée sous le mentorat de la Dame du Lac. Dame Viviane, comme on l’appelait aussi. Et elle avait progressé, encore et encore, et ses progrès avaient confirmé qu’il n’y avait pas en elle la moindre once de magie noire. Ce qui n’avait jamais empêché les remarques, les moqueries parfois aussi. Le vilain petit canard du monde des sorcières blanches. Et quand on pensait que ces gens-là prônaient l’amour et la tolérance. Quelle plaisanterie.

-Viens, Elwenn. Il est là. Chuchota la Dame du Lac, en l’invitant à la rejoindre au bord d’une falaise, non loin du château de Camelot. Elwenn s’approcha, et quand Dame Viviane lui fit un signe du menton, elle regarda en contrebas. Sur la plaine, près du pont-levis, le jeune roi Arthur s’entraînait à l’épée. Mais c’était de son adversaire, un jeune chevalier, que Viviane voulait lui parler.
- Son nom est Lancelot Dulac. L’ami du roi, et sûrement son meilleur chevalier.
- Et ? fit Elwenn en haussant un sourcil, sa curiosité néanmoins piquée au vif. La Dame du Lac ne parlait jamais pour ne rien dire, et même une rebelle comme Elwenn pouvait bien écouter ce qu’elle avait à lui confier. La Dame du Lac sourit imperceptiblement, et poursuivit comme si de rien n’était.
- Ce chevalier sera un jour amené à faire face à de grandes difficultés. Et je ne serai pas toujours là pour le protéger. Lorsque je ne pourrai me manifester à lui, c’est toi, Elwenn, qui le guideras.
- Moi ?!
- Tu sais bien que les sorcières blanches de Camelot sont aussi prophétesses. Il n’y a rien d’étonnant à ce que je t’envoie à lui. Gagne sa confiance, et aide-le.

Elwenn soupira, puis acquiesça. Lorsque Lancelot, sentant un regard peser sur lui, leva la tête, il n’y avait déjà plus personne en haut de la falaise.

***

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Furieuse, Elwenn sortit de chez elle en furie, des larmes de rage au bord des paupières. Sans écouter les appels de ses parents, elle s’empara d’un balais que personne évidemment n’utilisait, l’enfourcha, et se concentra pour le faire décoller. De la folie, pour une sorcière blanche. Elle s’en fichait. Partir d’ici, c’était tout ce qu’elle voulait. Aussitôt, le balais décolla, et elle fila dans les airs, le vent sifflant dans ses oreilles couvrait les voix de ses parents. Elle n’essayait même pas de diriger le balais. Loin. C’était tout ce qu’elle voulait. Et de fait, elle vola plus ou moins droit pendant quelques minutes ; puis elle survola un bois, et l’objet magique commença à n’en faire qu’à sa tête. Malgré les efforts désespérés d’Elwenn pour garder le contrôle, il piqua du nez, entraînant la pauvre sorcière avec elle, et tous deux allèrent s’écraser sur le sol. Le balais se brisa, Elwenn poussa une exclamation de douleur alors qu’elle sentait que son épaule avait été salement touchée. Quelques côtes malmenées aussi, probablement, se rendit-elle compte en tentant maladroitement de se relever. Une douleur fulgurante traversa son flanc droit, la tête lui tourna, et elle dut rester assise quelques minutes pour que le monde arrête de tanguer autour d’elle. Elle ferma les yeux, essuyant de sa manche –salie, forcément – les larmes séchées sur ses joues. Elle en avait assez. Elle ne comprenait plus. Elle avait réussi pourtant, elle l’avait conduit jusqu’à la victoire, ce chevalier Lancelot, comme la Dame du Lac lui avait demandé ; mais elle n’avait pas pu prévoir la présence du dragon et le combat qui avait suivi. Elle l’avait aidé du mieux qu’elle avait pu, et il était sorti de là largement victorieux. Mais quand ses parents avaient appris la chose, et les risques encourus, les réprimandes et les reproches avaient plu dru. Elle était une déception. Encore. Lorsqu’une mèche de cheveux tomba devant ses yeux, elle souffla dessus pour la chasser. Elle ne voulait plus voir ces foutus cheveux bruns, dont elle était sûre qu’ils étaient la cause de tous ses malheurs. Bah, qu’importe ses parents, songea-t-elle en se relevant péniblement. Elle avait vingt ans. Encore un an, et elle aurait fini sa formation auprès de la Dame du Lac. Elle serait libre d’aller où elle voulait, de faire ce qu’elle voulait. Elle pourrait se retirer dans la forêt pour toujours si tel était son désir. C’était le seul endroit, depuis qu’elle était toute petite, où elle se sentait chez elle. S’efforçant de respirer lentement, Elwenn enfonça ses doigts dans l’herbe, dans la terre humide, laissa sa tête aller contre un arbre, et tenta de faire le vide dans sa tête. Peu à peu, elle se détendit. Les murmures de la forêt lui parvenaient tous, les courants énergétiques et magiques passaient dans son organisme comme une extension naturelle, elle sentait ses forces lui revenir. Tout irait bien. Encore un an, et tout irait bien.

-Que fais-tu là, sorcière blanche ? C’est chez moi, ici !

Elwenn sursauta et fixa droit dans les yeux la créature qui venait d’apparaître. Aussitôt, ses sens se mirent en alerte. Des vêtements noirs, des cheveux noirs, une peau verte reconnaissable entre toutes… une sorcière noire. Elle se releva précipitamment, une vague de méfiance dans le regard.

-Je ne suis pas venue te chercher querelle, sorcière, mais si tu ne me laisses pas partir, tu pourrais bien la trouver. Répliqua-t-elle, réunissant déjà son énergie dans ses doigts, parfaitement consciente qu’en affrontement direct, c’était l’autre qui aurait le dessus en un rien de temps. Les sorcières blanches savaient parfaitement protéger les autres du danger, mais pour se battre elles-mêmes, c’était une autre paire de manches.
-C’est une menace ? Tu devrais faire attention ma petite, tu devrais pourtant savoir que tu ne feras pas le poids contre moi.
- Si tu cherches la bagarre, je suis prête à relever le défi. Je ne suis pas n’importe quelle sorcière blanche, répondit Elwenn, fière. De fait, elle était l’une des élèves les plus douées de la Dame du Lac, et elle le savait. Malheureusement, elle se raccrochait à ce savoir pour bloquer le mépris de ses parents, et plus les années passaient, plus sa fierté et son orgueil avaient pris le pas sur ses autres valeurs. Une lueur d’intérêt brilla dans les yeux de la femme à la peau verte, qui avait cru voir cette étincelle d’obscurité dans l’âme de cette sorcière blanche. Voilà qui devenait bien plus intéressant que prévu.

- Tu es bien prétentieuse pour une simple sorcière blanche.
- Je te l’ai dit. Je ne suis pas une simple sorcière blanche. Répéta-t-elle. Lorsque la sorcière noire éclata d’un rire de hyène, elle sentit la colère lui empourprer les joues. Ah non alors ! Que ses parents la considèrent comme une moins que rien, c’était une chose. Mais une de ces misérables sorcières noires ? Jamais ! Rapidement, Elwenn murmura quelque chose, et avant que la sorcière noire n’ait le temps de réagir, un arbre s’anima et vint la frapper à l’estomac avec sa branche. Projetée à deux mètres, la sorcière noire s’époumona de colère alors qu’Elwenn, hilare, s’enfuyait.
-JE TE RETROUVERAI, SORCIERE BLANCHE ! TON ORGUEIL TE PERDRA !
- Cause toujours, vieille crapule ! s’écria Elwenn déjà loin, sans savoir qu’elle venait de sceller son sort…

***

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-Par ici !

Un sourire aux lèvres, Elwenn attendit patiemment que sa ‘cliente’ du jour ne la rattrape entre les arbres. Une fois de plus, quelqu’un s’était perdu dans la forêt, et les arbres s’étaient empressés de la prévenir avant de s’en prendre à l’infortunée voyageuse. Comme un pacte entre les arbres enchantés et la sorcière, pour protéger ces bois et leurs trésors. Des buissons émergea une jeune femme à la peau pâle, aux cheveux noirs comme de l’encre, et aux yeux en amande qu’Elwenn trouvait beaux : elle avait rapidement deviné que Mulan venait de très loin, mais n’avait jamais entendu parler de Saay avant de la rencontrer. Drôle comme les sorcières blanches de Camelot pouvaient avoir le savoir sélectif, parfois. Elle lui tendit la main pour l’aider à franchir un ruisseau, puis reprit :

-Nous ne sommes plus qu’à une demi-heure de l’orée de la forêt. Courage.
-Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans vous… soupira Mulan, regardant autour d’elle d’un air inquiet. Ces arbres… on dirait qu’ils pourraient nous attaquer d’un moment à l’autre.
-Les arbres enchantés n’aiment pas les étrangers à Camelot. Répondit Elwenn avec un sourire énigmatique. Ils me tolèrent parce que je suis là depuis des années, et les autres sorcières depuis des siècles. Ces arbres peuvent être très amicaux, mais ils sont affreusement conservateurs et n’aiment pas le changement.

Comme pour lui répondre, un grondement sourd sembla sortir des entrailles de la terre.

-Osez dire que ce n’est pas vrai ! rétorqua Elwenn avec un rire sous le regard étonné et anxieux de Mulan.

Elwenn se retourna pour lui faire un clin d’œil, et l’invita à poursuivre la route. Les deux jeunes femmes échangeaient quelques paroles de temps en temps, mais le voyage se déroula principalement dans le silence, comme pour ne pas déranger leurs hôtes. Pourtant, à mesure qu’elles avançaient, Elwenn sentait ses sourcils se froncer. Quelque chose dans l’atmosphère était différent. Comme une tension. Une hostilité. Curieux. Les arbres n’aimaient pas les visiteurs, mais quand elle était là d’habitude, ils se calmaient aussitôt et les laissaient tranquille. Alors quoi ? Il y avait quelque chose d’inhabituel, et Elwenn n’aimait pas ça. D’aucuns auraient appelé ça l’instinct, d’autres de la sorcellerie. Et ils n’auraient eu tort dans aucun des deux cas. Elles venaient d’arriver dans une petite clairière, quand soudain, une alarme dans sa tête se mit à hurler.

-BAISSEZ-VOUS. S’écria Elwenn en tirant Mulan par le bras pour l’entraîner avec elle. Juste à temps pour éviter d’être écrasée contre un tronc par la branche d’un arbre. Stupéfaite, Elwenn releva la tête pour regarder le bouleau qui venait de faire ça. C’était la première fois en plus de vingt ans qu’elle était attaquée par un des arbres de la forêt. Quelque chose n’allait vraiment pas.

-Attention aux racines ! cria-t-elle à nouveau en aidant Mulan à se relever et à courir. Les grondements de la forêt étaient, dans sa tête, plus sourds que jamais. La température semblait avoir chuté, et elle pouvait voir et entendre les animaux paniquer. Qu’est-ce que c’était que ce bordel ? D’un geste, elle indiqua à Mulan de reculer vers le centre de la clairière, hors de portée des arbres, et elle-même recula de quelques pas, rassemblant son énergie magique dans ses mains. Quand soudain, le bouleau enchanté se déplaça vers elles. Elle savait qu’ils pouvaient le faire, elle savait aussi qu’ils ne le faisaient que très rarement. Et que quand ils le faisaient, ce n’était vraiment, mais vraiment pas bon signe. L’aura d’Elwenn s’intensifia alors qu’elle concentrait toute sa magie, et d’un coup, alors que l’arbre s’apprêtait à frapper à nouveau, elle leva les bras et libéra toute l’énergie qu’elle avait emmagasinée. L’arbre laissa échapper un cri rauque, comme s’il avait été frappé par une force invisible, et Elwenn maintenant connectée à lui ressentit aussitôt qu’une aura sombre et maléfique inhabituelle s’était emparée de lui. Grimaçant sous l’effort, elle se concentra de toutes ses forces, marmonna un enchantement, et enfin prit le dessus sur le poison. L’arbre s’immobilisa aussitôt, son écorce se relâcha, et les restes de maléfice disparurent. Prudemment, Elwenn baissa les bras. Epuisée, elle regarda le bouleau, essayant de comprendre ce qu’il venait de se passer. Un arbre mauvais ? C’était excessivement rare. Mais alors quoi, comment ?

-C’est fini ? Ca va aller ? demanda Mulan, qui avait assistée à la scène, impuissante.
-Oui, ça va aller. Le danger est passé. Dépêchons-nous avant qu’un autre ait l’idée de l’imiter. Marmonna Elwenn, sourcils froncés,  en faisant volte-face. Il y avait là un mystère à éclaircir, et elle comptait bien le résoudre, foi de sorcière.

***

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-Mais c’est pas ma faute ! Je vous jure que je n’ai pas fait d’erreur, cet arbre nous a attaquées sans raison !
-Assez Elwenn ! Ton imprudence a failli coûter la vie à une voyageuse dans ces bois. Tu devrais savoir mieux que personne deviner les humeurs des arbres enchantés, si tu avais été plus concentrée ce ne serait pas arrivé !
-J’ETAIS CONCENTREE. S’exclama Elwenn, furieuse et impuissante face au regard lourd de reproches de la Dame du Lac.
-Il suffit. Tu m’as déçue une fois de trop, Elwenn. En conséquences, et pour te donner l’occasion de réfléchir à ton comportement, je te bannis. Temporairement, mais peut-être que cela t’aidera à prendre… du recul sur la situation.

Hébétée, Elwenn se retrouva seule face au lac quand la fée disparut. Pliée en deux par la douleur de l’humiliation et de l’incompréhension, elle se laissa tomber à genoux sur le sol. Bannie. Elle ne pouvait pas y croire. Ce n’était pas vrai, ça ne pouvait pas être possible. Bannie. Chassée de la forêt et de Camelot comme une moins que rien. Comme une traîtresse. Des larmes de frustration et de chagrin roulèrent sur ses joues, laissant sur sa peau des sillons brûlants qu’elle sentait à peine. Elle était pourtant sûre de ne pas avoir commis d’impair. Tout se passait normalement, jusqu’à l’attaque de cet arbre. Qu’est-ce qui avait été différent, cette fois ? Elle ferma les yeux, repensa à ce moment fatidique, cherchait désespérément quelque chose, n’importe quoi, un indice qu’elle aurait loupé, le détail qui clochait… et elle se souvint. Le poison dans l’arbre. Cette noirceur qu’elle avait perçue, qu’elle avait pris pour un simple maléfice ‘naturel’. Elle avait oublié que les arbres ne devenaient jamais mauvais sans une bonne raison, encore moins naturellement. De la magie ? Le cœur d’Elwenn accéléra. Qui ? Qui pouvait avoir jeté un sort à un arbre ? Et pourquoi ? Les sorcières noires n’étaient pas très nombreuses dans la région et…

Cette fois, son cœur rata tout à fait son battement. La sorcière noire. Celle qu’elle avait rencontrée quelques mois plus tôt, celle qui avait juré sa perte. Se pouvait-il que… dans un sursaut, Elwenn releva la tête. Un corbeau volait au-dessus de sa tête, et son croassement l’avait surprise. Elle fronça les sourcils alors que la bête s’éloignait en direction de la mer. La mâchoire de la jeune femme se contracta, ses poings se crispèrent si fort que ses ongles se plantèrent dans sa paume jusqu’au sang. Une colère sourde remontait depuis ses entrailles. Cette foutue sorcière. Elle allait payer pour cet affront. Et, oubliant toute notion de prudence et ses propres faiblesses, elle s’élança en courant à la poursuite du corbeau, le funeste message venu la provoquer directement en duel.

Elle arriva sur le champ de bataille les poumons en feu. Elle était là, au bord de la falaise. Le déchet était là, avec sa robe noire et sa peau verte et son sourire goguenard. Folle de rage, Elwenn se dirigea vers elle d’un pas assuré, et sans même attendre les premières provocations, invoqua toute l’énergie magique contenue dans son corps, courants de lumière brûlants qui irradiaient sa peau. La sorcière noire sentit immédiatement le danger. Mais ne s’inquiétait pas. Elle avait pris les devants, et puis, qu’est-ce qu’une sorcière blanche pouvait faire face à une sorcière noire ? Avec un rire de hyène, elle tendit les mains et jeta son maléfice, un éclair vert foudroyant qui atteignit Elwenn de plein fouet avant même qu’elle ne réalise le danger. Un cri de douleur jaillit de sa gorge et ses jambes se dérobèrent sous elle. Elle n’avait pas eu le temps de répliquer. Aussitôt, la sorcière noire utilisa un autre sortilège pour la clouer au sol. Ses forces s’amenuisaient rapidement, mais le combat serait de toute façon bientôt terminé. Au sol, Elwenn tentait tant bien que mal de se débattre, furieuse. Mais sa magie à elle aussi disparaissait rapidement. Rien à faire. Cette horrible créature était trop forte. Immobilisée face contre terre, Elwenn se mordait la langue et luttait contre les larmes de frustration qui lui brouillaient la vue.

-NIAHAHAHAHAHA. Te voilà bien avancée, petite sorcière ! Voilà ce qui arrive quand on se frotte à plus fort que soit ! Tu es une ratée, petite sorcière, tu as trop de fierté, trop d’orgueil, trop de poison en toi pour être une sorcière blanche ! Et pour te punir, je vais te forcer à la modestie. Ne plus savoir que tu as des pouvoirs devrait t’y aider un peu. NIAHAHAHA.

C’est une Elwenn désespérée, vidée de son énergie, et vaincue qui sentit la malédiction la frapper de pleine fouet et la tuer de l’intérieur. Un choc, un blanc. Puis plus rien. Le noir. Le néant.

Lorsqu’elle se réveilla quelques heures plus tard, entourée d’une bande de voyageurs intrigués, elle ne se souvenait de rien.

-Ben alors ma p’tite, on fait la sieste ? C’est quoi ton nom ?
-Je…

Elle réfléchit, stupéfaite, les yeux écarquillés et remplis de terreur.

-...Je ne m’en souviens pas.

De rien du tout.

***

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Fort Fort Lointain. Un an et demi qu’elle y était, un an et demi qu’elle y avait posé ses maigres bagages, et après quelles aventures. Un an et demi qu’elle s’était réveillée au bord de cette falaise, entourée par une bande de brigands qui se demandaient sur quoi ils étaient tombés. Un an et demi qu’elle s’était réveillée sans avoir aucune idée de qui elle était, ni ce qu’elle faisait au bord de cette falaise. Un an et demi qu’elle vivait, jour après jour, comme une funambule qui apprend à nouveau à marcher sur un fil après un accident et une longue convalescence. Elle y était encore, en convalescence. Mais elle progressait. Malgré l’incompréhension, la terreur des premiers moments, et le désespoir, il avait bien fallu qu’elle réapprenne. Tout, à part à parler. Elle n’avait aucune idée de pourquoi vingt-trois années de sa vie venaient de s’évaporer de sa mémoire, et elle ne le saurait sans doute jamais. Elle avait mis du temps à l’accepter. Au final, elle n’avait pas eu trop le choix.

La bande de brigands qui l’avaient trouvés étaient des bandits de grand chemin qui, fort heureusement, ne tuaient pas les jeunes femmes démunies et avaient justement besoin d’une nouvelle recrue. Quelle meilleure nouvelle amie que quelqu’un qu’on peut modeler à son envie, qui ne questionnera pas ce qu’on lui apprend et ce qu’on lui demande ? Et elle, quelle alternative avait-elle ? Les suivre ou rester toute seule au bord de cette falaise sans savoir où aller ni quels dangers l’attendaient ? Elle avait dit oui. Et elle avait appris. Le sens des mots, qu’elle connaissait encore sans pouvoir les placer sur les objets correspondants, les relations, la faim, la soif, le froid, le sommeil, la route. On lui avait donné un nouveau nom aussi. Mathilde, parce que c’était le nom de l’épouse du chef de la bande, et Têteàtrous, parce que sa tête était pleine de trous de mémoire.

Les brigands se dirigeaient vers la capitale du royaume, pour y faire commerce avec un marin de leur connaissance. Le trajet avait pris une semaine à peine, et elle avait redécouvert la ville. Ses bruits, son brouhaha, son énergie terrifiante, ses odeurs, ses couleurs. Elle était fascinée, mais se refusait à quitter la bande de bandits. Il était encore trop tôt. Fort heureusement pour elle, ses bandits n’étaient pas de si mauvaises gens, et s’étaient pris d’affection pour leur tête-à-trous, et l’aidaient du mieux qu’ils pouvaient tant qu’elle faisait ce qu’on lui demandait. Elle réapprit vite à survivre, à se débrouiller, que voler était mal mais qu’il fallait bien le faire quand même parfois, que cette vie dangereuse finirait par l’avoir un jour. Elle resta avec eux pendant un an. Un an où, sans se souvenir de sa vie d’avant, elle avait réussi à réapprendre à vivre correctement, et comment le monde fonctionnait. A peu près. Un an au bout duquel, enfin, elle se sentit assez en confiance pour partir et s’installer en ville. Le chef des brigands accepta, à condition qu’elle le laisse lui trouver un travail qui continue à leur être utile. Il l’avait présentée à Sinbad Septmers. Le fameux marin avec qui ils faisaient commerce, qu’elle avait déjà aperçu plusieurs fois, mais à qui elle n’avait jamais vraiment adressé la parole. Il l’intimidait, ce capitaine. Elle qui n’avait plus aucun souvenir, sentait que cet homme-là en avait beaucoup, trop peut-être. Un homme qui avait trop vécu, c’était possible ça ?

Elle avait accepté l’offre, et avec l’argent donné par les bandits, s’installa dans une minuscule maison près de la forêt, et trouva un emploi en se découvrant un talent naturel pour cultiver les fleurs. L’arrière de sa maison se transforma bientôt en véritable culture, et elle put décrocher un étal au marché pour les vendre. La couverture parfaite pour venir en ville et rencontrer Sinbad, qui lui donnait les marchandises illégales qu’elle devait revendre sur terre. Elle allait, vendait ses fleurs, repartait avec la cargaison de Sinbad, et se débrouillait pour écouler les stocks et remettre l’argent au capitaine. Une vraie petite combine pour laquelle son expérience avec les bandits l’avait parfaitement formée. Elle ne savait plus grand-chose, mais cacher, dissimuler, tricher, ça, elle savait faire. Elle avait été à bonne école. Et puis, Sinbad gardait toujours un œil sur elle, bienveillant, conscient du problème de la jeune femme. Sinbad était là, il veillait ; une présence pour laquelle Mathilde se sentait redevable, mais aussi coupable, plus consciente que jamais qu’elle ne pouvait pas se débrouiller toute seule, pas encore, qu’elle était encore trop bancale. Comme une poupée cassée à qui il manque une jambe. Et Sinbad, à sa façon, acceptait de jouer le rôle de la béquille. Elle se reposait dessus, en essayant de ne pas l’encombrer. Compliqué, quand on ne savait plus trop où s’accrocher pour avancer. Elle avait bien changé, depuis le premier jour de la malédiction. Chassez le naturel, il revient au galop : Mathilde s’était révélée, une fois qu’elle eut gagné un peu de confiance en le monde qui l’entourait, être une jeune femme souriante et pleine de vie, mais aussi craintive, nerveuse, méfiante, perdue. Blessée. Une plaie béante dans la tête et dans les tripes, la conscience qu’il s’était passé quelque chose, quelque chose de suffisamment grave pour lui faire oublier une vie entière. Et elle n’avait aucune idée de ce que c’était. Et ça la tuait à l’intérieur. Ca la rongeait, lentement mais sûrement. Et puis, il y a à peine quelques semaines de ça, les premières visions ont commencé à se manifester. Des flashs, des images, des sons, des paroles, des odeurs, des sensations. Elle avait cru devenir folle, puis elle avait compris. Pour une raison ou une autre, ses souvenirs lui revenaient. Souvenirs ou juste son imagination qui déraillait pour de bon ? Qu’importe, c’était les seules choses auxquelles elle pouvait se raccrocher pour reconstruire la Mathilde d’avant. Alors elle avait tout écrit, tout dessiné, et tout affiché sur un mur de sa maison. Un gigantesque puzzle vertigineux dont quelques pièces commençaient seulement à lui apparaître. Devant l’ampleur de la tâche, elle perdait courage, jetait l’éponge, perdait la tête ; alors elle allait se perdre où elle le pouvait, en ville, faisant n’importe quoi, parfois avec n’importe qui. Dans ces moments-là, elle était une bombe à retardement. Et elle ignorait quand elle pouvait exploser. Elle avait beau sourire la plupart du temps, faire preuve d’humour et d’esprit, être des plus espiègles et ne pas être avare en gentillesse, elle était capable d’être tout le contraire lorsque le poids du vide devenait trop important sur ses épaules.

Et puis la vie reprenait, de toute façon. Elle se réveillait, songeait que son attitude était inexcusable et déplorable, et faisait de son mieux pour tenir le coup plus longtemps, pour se tenir debout et le dos droit. Elle s’absorbait dans d’autres activités, sa culture de fleurs, dessiner, aller chanter et danser, apprendre à jouer de la flûte, se promener dans la forêt, aider ses voisins. Les réformes de Marraine l’avaient inquiétée, mais elle s’était tue, trop concentrée sur rassembler les débris de sa vie et faire tenir un peu tout ce bazar. Elle commençait à bien se débrouiller, finalement. Elle gérait. Pas trop mal. Restait à voir comment gérer ces visions qui revenaient de plus en plus régulièrement, et ces manifestations étranges qui arrivaient autour d’elle, les animaux et arbres pourtant normaux qui maintenant s’adressaient à elle, les gens qui disaient qu’elle dégageait quelque chose d’intriguant, de presque magique, ces plantes qu’elle est surprise elle-même de savoir utiliser alors qu’elle pensait ne pas les connaître… Elle n’était pas sortie de l’auberge. Damn you, sacrée sorcière.


⊱ far far away ⊰


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Mathilde ¤ memento Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko2_250

⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

Mathilde ¤ memento Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko6_250



Mathilde ¤ memento EmptyDim 11 Jan - 23:28

Ma fillette, ma petite trafiquante. :hansel: :guh: Mathilde ¤ memento 2832667894 :*-*: :aw: :bril: :perv:
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Mathilde ¤ memento EmptyDim 11 Jan - 23:39

CAPTAIN SWAGG :hansel:

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A vot'service cap' Cool
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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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Mathilde ¤ memento EmptyLun 12 Jan - 0:07

Mon dieu que nous sommes beaux. :beuh: Si Sinbad avait eu une bâtarde, ce serait Mathilde. :*-*: Non plus sérieusement, tu sais déjà ce que je pense de ta jolie donzelle, on va faire des malheurs et tu vas bien continuer à étaler mes magouilles, j'en suis sûre. Mathilde ¤ memento 2300028946 So re-bienvenue à la maison et bonne chance pour c'te fichette que j'ai bien hâte de lire. :potté: :frfr:
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Mathilde ¤ memento EmptyLun 12 Jan - 2:40

Elle est tellement belle :bril: :hug: :coeur:
J'ai hâte de voir ce que tu prépare, mais ça va être épique comme toujours j'en suis certaine ♥️
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FORT FORT LOINTAIN

Iseut Sautemouton
TU SAIS OU J'VAIS LES RENTRER MES MOUTONS ?!

Iseut Sautemouton

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⊱ pseudonyme : Lady Furiosa
⊱ tête mise à prix : Katheryn Winnick
⊱ crédits : elf & tumblr ♥
⊱ arrivé(e) le : 27/12/2014
⊱ manuscrits : 510

⊱ tes licornes : Belle Yeuxdevelours & Raiponce Cheveuxdor
⊱ schillings : 671

⊱ ton conte : La bergère et le ramoneur
⊱ ta race : Statuette de porcelaine vivante
⊱ métier : Bijoutière ¤ Propriétaire de sa propre boutique, on commence à connaître son nom à Fort Fort Lointain ¤ Seconde au sein des Lames de Cendres
⊱ tes armes : Un bâton de bergère & une épée nommée Sybelle (fabriquée par son bestah 4eva, Jeiran) : elle manie le premier mieux que la seconde mais elle maîtrise pô mal quand même.
⊱ allégeance : Jolèmpa. Même que je rêve d'arracher ses petites ailes d'usurpatrice.

Mathilde ¤ memento Tumblr_nrjscwzawK1rjjr2to6_250



Mathilde ¤ memento EmptyLun 12 Jan - 13:31

Diiiiiis, je pourrais te talocher avec ce nouveau perso aussi ou pas ? ALLEZ DIS OUI ! :heaven:

Rebienvenue ♥️
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Barthélemy Lacoulée
A L'EAU, A L'HUILE

Barthélemy Lacoulée

Mathilde ¤ memento Tumblr_inline_ngr0uv96hp1swj1mx

⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aneurin barnard
⊱ crédits : Insuline, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 19/10/2014
⊱ manuscrits : 361

⊱ tes licornes : shéhérazade la mytho, marie la catin, cúchulainn le sauvage
⊱ schillings : 640

⊱ ton conte : le joueur de flûte d'hamelin
⊱ ta race : humain
⊱ métier : flûtiste à la cour de marraine, assassin personnel du tsar de yasen au passage, mais ça a jamais été génial sur les cv.
⊱ tes armes : une flûte enchantée et un sourire ravageur. poucet tous les troisièmes mercredi du mois quand charmant porte des chaussettes roses.
⊱ allégeance : si elle servait à quelque chose de bien, ça se saurait, mais on n'y peut pas grand chose.

Mathilde ¤ memento Tumblr_inline_ngr0resfnT1swj1mx



Mathilde ¤ memento EmptyLun 12 Jan - 15:46

t'es belle et jtm. :*-*:
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Mathilde ¤ memento EmptyLun 12 Jan - 16:43

FAIBLE.
mais bon je t'aime kommem. :uou: :bril: :bril:
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Mathilde ¤ memento EmptyLun 12 Jan - 16:52

REBIENVENUE FAIBLE :guh:
Hâte de voir la suite, ça promet, encore une fois :perv: Et puis bon courage pour le papounet, c'est pas un gâteau hein *okjesors*
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Mathilde ¤ memento EmptyLun 12 Jan - 21:37

Sinbad Septmers a écrit:
Si Sinbad avait eu une bâtarde, ce serait Mathilde. :*-*:
beeeh, si tu t'y prends très tôt, genre 10-15 ans, ça peut passer :hm: *out*

rebienvenue officiellement, bonnasse :hansel: et courage pour ta fiches, tu vaincras, petite faible :bril: Mathilde ¤ memento 2300028946 Mathilde ¤ memento 2300028946
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Mathilde ¤ memento EmptyMar 13 Jan - 15:02

Elle est tellement belle :own: :*-*:
Et puis ce perso claque tellement :blob:
Rebienvenue ma belle :iseut: :rainbow: :coeur:
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Mathilde ¤ memento EmptyMar 13 Jan - 15:17

REbiienvenue alors !! Mathilde ¤ memento 2300028946 :cc: :pony:
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Mathilde ¤ memento EmptyMer 14 Jan - 23:30

:bril: :bril: Voilà.
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Mathilde ¤ memento 8pk6

⊱ pseudonyme : Zabolac.
⊱ tête mise à prix : Santiago Cabrera
⊱ crédits : LAURA et Tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : David Leféroce.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : Humain, même s'il a toujours rêvé d'être un nuage.
⊱ allégeance : Qui ça ?

Mathilde ¤ memento Tumblr_nihkztjKfN1rm79gro6_250



Mathilde ¤ memento EmptyJeu 15 Jan - 20:39

Vous êtes tous tellement des amours. Je vous kiffe grave, je suis ravie que Mathilde ait plu à ceux qui ont eu le courage de lire, et je veux tous vous épouser et vous faire des bébés. Voilà :bril: :bril: :bril:
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Mathilde ¤ memento Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko2_250

⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

Mathilde ¤ memento Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko6_250



Mathilde ¤ memento EmptyJeu 15 Jan - 22:19




fécilitations
t'as poussé ton premier greuuuh !

BRAVO A TOI PETIT OGRE, TU REJOINS LES

i'm a believer
COMME T'ES MIGNONNE MA FILLETTE. Mathilde ¤ memento 2300028946 Bon tu sais déjà ce que je pense à peu près, mais voilà. Mathilde ¤ memento 2832667894 Mathilde est adorable comme tout, ton histoire topissime, le personnage très original et en plus tu écris toujours aussi divinement bien. :*-*: :coeur: Même dans le corps d'une femme je t'aime mon brotha. :hansel: Je te valide avec grand plaisir, et t'as des papouilles en bonus. :own: :perv:

BRAVISSIMO, tu as passé la première étape du beau monde de Fort Fort Lointain. Tu croyais que ça allait s'arrêter là hein ? Et ben tu rêves, une fois n'est pas coutume de te faire subir les pires tortures, je vais te rassurer en t'affirmant que cette fois-ci ce sera différent, une partie de plaisir même après la longue écriture de ton histoire. :ivil: Déjà, tu vas me recenser ta belle tronche et ton petit conte, si conte il y a btw. Ensuite, tu vas pouvoir te glisser dans la partie administrative de ton damoiseau/damoiselle/travelo qui s'passe da ! Et hm, que je réfléchisse. AH OUI, te lier avec les autres ça peut être pas mal je pense, surtout si ton voisin s'avère être un âne qui parle. :noes: Du reste, techniquement tu devrais plus trop te prendre la tête, pas besoin de te lier le lieu des scénarios et tout l'toutim, c'est pas sorcier. :shrek:

SUR CE. Le staff de FFL te souhaite un très bon amusement dans le royaume, de t'éclater bien comme il faut et de respecter autrui même si c'est un ogre. :nyan: :rainbow: :mex:

⊱ far far away ⊰

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