AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORT FORT LOINTAIN A FERME SES PORTES.
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

☾ le chien du forgeron.


FORT FORT LOINTAIN

Cúchulainn Forgéteinte
C'PAS MOI M'SIEUR SEGUIN JE JURE

Cúchulainn Forgéteinte

☾ le chien du forgeron. Tumblr_n4ymsuWYVJ1sn22kzo5_250

⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : travis fimmel.
⊱ crédits : prout (ava.)
⊱ arrivé(e) le : 04/01/2015
⊱ manuscrits : 392

⊱ tes licornes : shéhérazade, marie, barthélemy
⊱ schillings : 310

⊱ ton conte : cúchulainn, le chien du forgeron.
⊱ ta race : bête parlante. un énorme loup blanc.
⊱ métier : combattant dans un des recoins du marché noir. celui sur lequel on mise généralement.
⊱ tes armes : une hache, camil, un bouclier. sa bestialité.
⊱ allégeance : il n'a jamais aimé les fées, celle-ci ne fait pas exception.

☾ le chien du forgeron. Tumblr_nlp1fpXKUg1rwt5lho3_r1_250



☾ le chien du forgeron. EmptyDim 4 Jan - 3:40







Cúchulainn Forgéteinte
chaque soleil levé faisait de lui un nouvel être à abattre, combattre mais dangereux en fait, car tel était le fruit de ceux qui voulaient trouver la défaite.

 
CONTE : pas de conte mais une légende, celle de Cúchulainn, le Chien du Forgeron. ÂGE : trente-quatre ans, dont une dizaine passées en loup. SENTIMENTALEMENT : célibataire, il passe régulièrement (et bruyamment) de lit en lit, mais rien de plus sérieux. il ne cherche à se poser avec personne, trop conscient du fait qu'il puisse avoir besoin de s'enfuir à tout moment et de tout laisser, encore. OCCUPATION : participant à des combats au black, notamment au marché noir. RACE : humain maudit, transformé en loup. il ne sait plus vraiment ce qu'il est ni est censé être. CARACTÈRE : têtu, cynique, protecteur, jaloux, endurant, vif, agile, possessif, méfiant, grande gueule, la mauvaise foi est sa passion, tendre voire doux quand un long pelage blanc parsème son corps. GROUPE : holding out for a hero. AVATAR : travis fimmel. CRÉDITS : ici.
 
si son corps était déjà marqué de ses nombreux combats, son changement en loup n'a fait qu'empirer l'état de son corps. combats de loups, chasse n'ont fait qu'ajouter des marques sur sa peau. Mais le plus physiquement marquant aura été de voir grandir Camil, le récupérer sur son dos en sautant d'un arbre ou affronter une bête qui en voulait à sa chair tendre. jusqu'à ses cinq ans, son nom était Setanta. Il était invité chez Culann, le forgeron de son village, pour un banquet. Quand le Seigneur son père arriva chez leur hôte, ils pensèrent que plus personne ne restait à arriver, et lâchèrent le chien dans les jardin, qui chaque soir gardait la demeure de Culann. Setanta n'avait pas fini ses jeux et arriva cependant plus tard; il fut obligé de tuer le chien - en l'étouffant puis lui brisant le crâne contre un pilier de pierre - qui l'attaquait en bon chien de garde. Son grand-père le renomma alors Cúchulainn, littéralement "le chien du forgeron". stressé, il s'énerve. selon le degré d'énervement, ses réactions peuvent aller d'un tapotement du pied sur le sol à un trou dans un mur. Ses parents, le Seigneur Conchobar Mac Nessa et Deichtire, sont frère et sœurs. Il est donc né d'une union incestueuse. même s'il est en est revenu à sa forme humaine, Cúchulainn conserve des attitudes animales. Son odorat reste étonnamment développé et il n'est pas rare de le voir grogner ou montrer les dents. vivant dans une grotte au fond de la forêt avec Camil pour seul compagnon, il supporte difficilement de rester de longues heures au milieu de la foule. la seule qu'il tolère est celle du marché noir. il sera compliqué de lui soutirer quelques sous, mais bien encore d'obtenir sa confiance. quand il s'agit de se battre à mains nues, Cúchulainn sort les dents. prudence, il peut mordre jusqu'au sang. le point sensible de sa vie reste et restera ses cheveux. il aura la tête de quiconque les lui coupe au bout d'une pique. jusqu'à Camil, son jumeau, Meállan, était la personne la plus importante de sa vie. il ne l'a pas revu depuis près de dix ans maintenant, depuis la fin de la guerre opposant sa famille à celle du seigneur voisin.
TU PENSES QUOI DE LA NOUVELLE RÉGENTE ? Ces dernières années, il n'a pas vraiment pensé à se préoccuper de la situation politique du royaume. En fuite, en cavale, appelez ça comme vous voudrez, il avait d'autres louves à fouetter. Quoi qu'il en soit, il a bien du se mettre à jour en allant récupérer son charnel - et en galérant pour l'enfiler, on se demande encore qui est le con qui s'est dit "Tiens, si on filait une bague à un loup ?" Ils ont pas de doigts, connard. - et si le charnel l'aide à retrouver son apparence originale, il ne peut s'empêcher de mépriser une reine qui joue les Dieux à vouloir refaire le monde à son image. T'ES CONTENT DE LA SITUATION ACTUELLE ? Quoi qu'il advienne, en loup comme en homme, il reste dans le fond de sa forêt aux côtés de son compagnon de fortune, Camil. On dira que la vie est plus simple en homme, et que tenir une arme entre ses mains lui apporte la plus grande joie - accessoirement, il n'appréciait pas autant les louves que les femmes. Cette situation a au moins le mérite de lui donner l'illusion de pouvoir oublier sa foutue malédiction, même s'il a vécu les plus beaux moments grâce à elle. TU PENSES QUE SHREK ET FIONA REVIENDRONT UN JOUR ? Cúchulainn ne connait pas les circonstances exactes de leur fuite, et ne peut donc pas s'avancer. Avec la plus grande hypocrisie dont il puisse faire preuve compte tenu de son histoire personnelle, il pourrait clamer haut et fort qu'on ne fuit pas un champ de bataille. Avec plus de retenue et de recul, il préfère se taire. Revenir et tenter de récupérer ce qui leur appartient représenterait aux yeux de Cúchulainn un grand acte de bravoure, mais ayant lui-même fui le danger qui le menaçait, il s'en tiendra à : qui vivra verra. TU PORTES LE CHARNEL N°5 ? Malheureusement, oui. Cúchulainn n'a jamais demandé à devenir un loup et n'a jamais fait une croix sur son apparence humaine. Il a toujours espéré y revenir, mais il n'apprécie pas pour autant de devoir porter ce bijou. C'est comme avoir une seconde malédiction par-dessus la première, qui ne fait que mentir un peu plus sur qui il est et l'en éloigner.
 
PSEUDO : dieu :hansel: PRÉNOM : chlo :chica: ÂGE : dix-huit ans. la majorité. (travis si tu passes par là et que tu veux qu'on s'pécho, c'est légal mtn. :perv:) COMMENT T'ES ARRIVÉ(E) JUSQU'ICI ? j'ai fumé une licorne. :aw: ET T'EN PENSES QUOI DE CE PETIT MARAIS ? iseut jte béze. CEY QUOUA LE MOT MAGIQUE ? c'toi le code. :fuck: UN DERNIER PROUT, UNE CASSEDEDI ? JVOUS AIME. :*-*::aw:☾ le chien du forgeron. 2300028946

⊱ far far away ⊰

Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Cúchulainn Forgéteinte
C'PAS MOI M'SIEUR SEGUIN JE JURE

Cúchulainn Forgéteinte

☾ le chien du forgeron. Tumblr_n4ymsuWYVJ1sn22kzo5_250

⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : travis fimmel.
⊱ crédits : prout (ava.)
⊱ arrivé(e) le : 04/01/2015
⊱ manuscrits : 392

⊱ tes licornes : shéhérazade, marie, barthélemy
⊱ schillings : 310

⊱ ton conte : cúchulainn, le chien du forgeron.
⊱ ta race : bête parlante. un énorme loup blanc.
⊱ métier : combattant dans un des recoins du marché noir. celui sur lequel on mise généralement.
⊱ tes armes : une hache, camil, un bouclier. sa bestialité.
⊱ allégeance : il n'a jamais aimé les fées, celle-ci ne fait pas exception.

☾ le chien du forgeron. Tumblr_nlp1fpXKUg1rwt5lho3_r1_250



☾ le chien du forgeron. EmptyDim 4 Jan - 3:43







L'épopée de ta vie
pas trop chevaleresque mais si fort fort lointienne

 
« L'histoire d'un gamin, encore jeune fougueux, à peine 7 ans, il a déjà le feu dans le bleu de ses yeux. Les druides lui ont prédit un drôle d'avenir, un choix à faire, la conséquence de son devenir. Prendre les armes avant sa majorité, il deviendrait le plus grands des guerriers que cette terre ait porté. Mais éphémère serait sa vie, devenir héros de guerre, mourir, avoir son nom dans les écrits. Le gamin n'hésita pas une seule seconde,
que ça doit être bon d'être le plus grand guerrier du monde. »

Son père était déjà parti chez Culann depuis bien longtemps quand le gamin daigna enfiler ses souliers. Il les laça avec une concentration profonde, avant de se présenter à sa mère. Mère, puis-je rejoindre père ? Posant une main attendrie dans la masse blonde de ses cheveux mal peignés, Deichtire se laissa convaincre et le poussa d'un geste rapide vers la porte pour toute réponse. Le gamin ne se fit pas plus prier et sortit en hâte de la maison, dévalant les quelques marches et traversant l'allée qui traversait les jardins à toute vitesse. Il s'arrêta juste avant de sortir de la propriété de ses parents, l’œil attiré par un éclat de lumière dans les buissons. Il reconnut en s'avançant plus près une des boules d'argent que le Seigneur son père lui avait offert il y avait de ça quelques jours ; il l'enfouit au creux de ses mains, trop grosse pour la tenir d'une seule en courant, et reprit son court voyage. La maison de Culann n'était pas la plus belle ni la plus grande, mais Setanta savait depuis toujours que sa mère jalousait terriblement les jardins qui l'entouraient. Et pour cause, ils étaient pleins de fleurs et d'arbres en tout genre, certains venant d'Afshin et d'autre de Yasen, survivant comme miraculeusement en ces terres comme s'il était simple de passer d'un climat à un autre. Setanta passa la grande porte comme il en avait l'habitude, mais il eut tort de s'arrêter de courir dans cette dernière ligne droite. Les deux éclats qu'il voyait rayonner n'étaient malheureusement pas des balles d'argent, et il ne pourrait trouver aucun jeu à faire avec elles. Il prit peur face aux prunelles qui lui fonçaient dessus, et sa courte vie lui passait déjà devant les yeux. Étonnamment, il n'en fut que plus courageux, et trouva le moyen de se pousser au dernier instant, évitant de justesse les crocs acérés de la bête. Le chien de Culann était lâché chaque soir pour garder la maison. Habituellement, Setanta arrivait avec son père ou ne venait pas, il n'était donc pas à blâmer pour avoir cru être le dernier à venir à ce repas. Il aurait voulu hurler à sa mère s'il l'avait pu, mais sa voix ne lui venait plus – elle était plus apeurée que le reste de son corps, bien cachée au fond de sa gorge comme un oisillon qui refuse de s'envoler – et ses jambes ne le conduisaient que d'un buisson à un autre, le temps de trouver que faire.
Il chercha tout d'abord des bâtons, dont un – le plus gros – qu'il lança dans les airs dans l'espoir qu'il attire le molosse. Le bout de bois attrapa le regard du chien quelques secondes, juste le temps qu'il fallait à Setanta pour se cacher derrière un autre des buissons, avant qu'il ne se relance corps et âme – encore faudrait-il que cette bête en ait une – dans sa course poursuite. Malgré lui, tout ce que le gamin pouvait entendre étaient les prières que lui chantait sa mère. Il pensa un moment à en réciter une, dans l'espoir fou qu'un quelconque dieu l'épargnerait pour ce soir, mais sa pensée fut chassée à coups de grognements. Il n'eut qu'à se retourner pour voir le chien qui faisait au moins sa taille avancer vers lui, plus calme et certain d'avoir gagné. Setanta déglutit ce qui lui semblait être une dernière fois, quand la main qu'il serrait autour de sa boule d'argent lui revint en tête. Il recula jusqu'à buter contre un des escaliers qui menaient à la maison, forcé à regarder le chien avancer vers lui. Il prit une grande inspiration, si ce qu'on appelait la chance existait, elle déciderait peut-être de le soutenir sur ce coup-là. Il vit avec horreur la gueule du molosse s'agrandir, et la folie des derniers instants donnaient l'impression à son esprit enfantin d'entendre les restes de ses précédentes victimes geindre, là-bas, tout au fond. Alors que l'animal était certain qu'il allait croquer un enfant, il ne put sentir que la balle d'argent lui entrer dans la gueule et douloureusement glisser dans sa gorge, jusqu'à s'y coincer – au point que le gamin pouvait l'apercevoir déformer sa gorge. Pas sûr que ce soit suffisant, il saisit la tête de l'animal et alla l'écraser aussi fort qu'il pouvait contre une des colonnes de pierre qui étaient de chaque côté des escaliers contre lesquels il avait buter. Il s'empressa ensuite de grimper les quelques marches et de frapper aussi vite qu'il le pouvait à la porte, trop apeuré pour rester seul plus longtemps. Culann ouvrit la porte dans un grincement, et Setanta ne lui laissa pas le temps de dire quoi que ce soit avant de courir se réfugier dans les bras de son père.

※ ※ ※

Son grand-père était un grand homme, qu'il respectait plus encore que son père. Il lui semblait que le vieil homme avait tout connu, tout vu et tout vécu au cours de sa vie. Souvent, Setanta s'écrasait sur ses genoux cagneux et attendait, les yeux pleins d'étoiles, qu'il lui raconte une des histoires dont lui seul avait le secret. Mais aujourd'hui était un jour spécial. Setanta ne s'était encore assis nulle part que son grand-père le prenait par les bras pour le hisser sur la table. Il n'avait que cinq ans, il ne se rendrait pas encore compte ; pourtant il y a trois jours il avait tué un chien. Il se souvenait des soupirs de ses aînés aussi bien que des cris de surprises. Comment un gamin avait-il pu faire ça ? Cette question résonnait aujourd'hui dans les coins de la pièce. Il ne sera pas ordinaire, voilà pourquoi. Ses vieux yeux s'aventuraient le long du visage trop petit de Setanta. Parce que tu seras un grand guerrier. Plus grand encore que ton père, voilà pourquoi. La voix du vieillard avait quelque chose de rassurant, autant que de rouillée. Le gamin avait entendu parler des exploits de son père, maintes fois. Il avait gagné sa place de Seigneur, à défaut d'en hériter. Un guerrier plus grand que son père, ça résonnait dans son esprit et ça avait l'air vachement bien. Puis il s'est perdu dans ses pensées, suffisamment longtemps pour qu'en en sortant, son grand-père soit là avec une bassine d'eau. Il la posait doucement sur la table, et en faisait descendre Setanta. Conchobar, – qui était le père de l'enfant – porte-le. Son père le saisit aussitôt par les aisselles, le tenant à hauteur de la table. Il n'était pas sûr de comprendre pourquoi il ne pouvait pas rester sur la table si c'était pour qu'on le porte à la même hauteur, mais n'osait pas s'imposer face à son grand-père. Il levait les yeux vers lui, la bouche entrouverte. Il ne retenait rien de son discours en ce qui lui semblait être la langue des anciens, et se contentait d'observer ses vieilles lèvres bouger. On lui rappelait souvent que la langue des anciens servait à communiquer avec les dieux – mais qu'avait-il bien pu faire pour mériter qu'on convoque les dieux pour lui ? Il referma la bouche en sentant la salive dépasser la limite de ses babines, essayant de reprendre le fil des paroles de son grand-père, qui lui glaça instantanément le sang tant il sondait son âme avec insistance. Du nom de Setanta, tu passes au nom de Cúchulainn. L'ancien éclaircit sa gorge d'une mauvaise toux. Sais-tu ce que signifie ce nom, mon enfant ? Le fait qu'il ne l'appelait jamais mon enfant ne lui inspirait rien de bon, cet instant était bien trop solennel à son goût, mais il se contenta de secouer négativement la tête. Dans la langue des anciens, il signifie « chien de Culann », celui-là même que tu remplaces depuis votre combat. bien qu'il soit encore jeune, Setanta – enfin, Cúchulainn – s'était proposé pour garder la maison du forgeron chaque nuit, en remplacement du chien dont il avait fini la vie et jusqu'à ce que Culann en achète un nouveau. Porte ce nom comme un trophée, fais-lui honneur et ne laisse personne le salir, as-tu bien comprit ? Le nouveau baptisé hocha vivement la tête,bien heureux que tout ça se finisse et que son père le repose parterre, une fois le visage trempé de l'eau dans la bassine. La main de son paternel s'écrasa dans la masse blonde tressée sur son crâne, juste avant qu'il n'aille plus loin, jouer avec son frère qui l'attendait.
« Maintenant viens, écoute bien ce nom.
On l'appelait Cúchulainn, le chien du forgeron. »


Jamais les fers se croisant n'avaient tant fait siffler ses oreilles. Il se tenait au beau milieu du champ de bataille comme s'il était celui qui pourrait tous les sauver, sa poitrine se soulevant peu discrètement. Régulièrement, il se surprenait à être comme étonné des scènes qui se passaient sur les terres de son père. Les terres de son père. Il voyait là tout ce que son paternel avait travaillé pour construire être réduit ensemble. Il apercevait les armes s'envoler, parfois les hommes à leur bout. Les giclées de sang n'arrêtaient plus aucun d'entre eux, pas même une seconde tant il y en avait déjà eu, c'était à ne pas en croire ses yeux. Sa main abîmée se passa sur son visage, s'arrêtant un instant pour garder ses yeux fermés. Son esprit était occupé par bien des choses, mais il pouvait toujours sentir ses paupières sursauter, comme si elles pouvaient sangloter sans que le reste de son corps ne suive. Toute cette scène ressemblait en bien des points à un cauchemar, mais le sang à présent étalé le long de son visage lui prouvait l'horrible vérité. D'un coup de hache, Cúchulainn fit disparaître le pauvre fou qui s'obstinait à tenter de l'attaquer, bien forcé par la suite de poser pied sur son torse décédé pour extraire son arme de son crâne. Ce geste lui arrache une grimace presque mécanique – s'il est dégoûté c'est de ne plus l'être autant qu'il l'a été. La mort devient une habitude, comme tout le reste. Ses sourcils restent froncés face au champ de bataille, et ses pieds avancent difficilement sans heurter de corps. De cadavres. De macchabées.
La brise légère fait onduler ses cheveux, au point qu'ils fouettent et lacèrent son visage. Ses pieds le mènent jusqu'au plus haut de la montagne, là où sa main se sentait obligée de tenir le manche de la hache plus fort que d'habitude. En bas, le champ de bataille s'étendait à perte de vue. Les champs se teintaient de rouge comme l'air d'une odeur mourante, comme si la terre elle-même allait crever. Ça puait à en regretter les tavernes mal famées en fin de service. Setanta ! La voix peu commune de son oncle derrière lui le fit se retourner, un sourire illuminant son visage fatigué. Des centaines avaient perdu la vie, mais lui restait debout. Malgré les années, il ne s'était jamais résolu à l'appeler par son nouveau nom, lui préférant l'ancien. Il attendit que seulement quelques pas les séparent avant de briser le silence de mort. Setanta. Je suis venu aussi vite que j'ai pu. N'étais-tu pas présent sur le champ de bataille ? Le plus jeune d'eux eut un rire sec – cette fois-ci, il était dégoûté. Nous n'avons pas le temps pour ça, Setanta. Les yeux de l'un se perdaient dans ceux de l'autre alors que les secondes s'éternisaient. ... Seigneur. Pardon ? La hache en tomba au sol. Les nouvelles étaient souvent muettes en ces terres, il ne fallait aucun mot pour se comprendre. Le Seigneur, c'est le titre de son père. C'était. La main de Cúchulainn se glissa sur sa bouche, tentant de la couvrir pour perpétuer le silence, tremblant du pouce au poignet. Son père était mort, c'était la seule explication à l'appellation que lui donnait son oncle. Chacun prit une grande inspiration, avant qu'il ne tombe dans les bras de son oncle. Il lui restait toujours sa mère c'est vrai, même un frère d'un an son cadet, mais rien qui soit comparable à son père. La main de son oncle ouvrit la sienne, y déposant un baiser en signe d'allégeance avant d'entourer son poignet d'un bracelet témoin de son nouveau rang. Il était seigneur désormais, bien trop jeune et impulsif pour un tel poste – et puis surtout trop bouleversé. Seigneur ça sonnait gratifiant, mais le voilà maître de terres sanglantes et d'hommes morts. Sa rage coulait le long de sa joues, les lèvres de son aîné toujours posées contre sa peau. Il dégagea sa main de lui-même, s'extirpant de cette étreinte prolongée trop longtemps. Sa main rattrapa sa hache et il tournait bien vite les talons, dévalant la colline jusqu'en bas, en direction du reste des combats.
La trêve n'avait l'air d'avoir lieu qu'en haut de la colline, comme miraculeusement épargnée par les dieux. Les hommes étaient encore un nombre incalculable, et toutes ses peur s'en allaient au galop jusqu'au font de la plaine. Son oncle ne le suivait pas, il était plus pleutre encore qu'il n'aurait voulu le croire et repartait aussi vite qu'il était venu en direction des terres qui appartenaient désormais à Cúchulainn. Le guerrier aurait pu le forcer au combat, il était après tout des siens et venait de lui prêter allégeance. Un guerrier forcé est cependant aussi utile au combat qu'une fleur. C'est symbolique, ça fait acte de présence mais rien de plus.
Là où il était, les corps tombaient par dizaines, ceux des siens comme de ses adversaires. L'odeur de moisissure commençait à envahir l'air à l'en rendre irrespirable, presque toxique mais rien ne les ferait reculer. Les haches, les épées, les boucliers et même les points de croisaient dans une violence inouïe. Il pensait à son père probablement décapité et dont il ne reverrait jamais le visage, à sa mère qui devait en mourir et son frère qui, il l'espérait, la protégeait. Il n'était pas un mauvais combattant, sans pour autant être le meilleur, et demeurait largement capable de prendre soin des siens. Cúchulainn aurait senti qu'il lui arrivait quelque chose si ça avait été le cas ; il ne se passait pas une seconde sans qu'il ressente la présence de son jumeau. C'était plus que fusionnel, c'était évident, c'était une entité en deux corps. La division d'une même chose dont les parties réussissent encore à communiquer. Personne ne les en empêchera, et certainement la pas guerre. Meallán avait probablement ressenti les peurs de son frère, qui le prenaient aux tripes et le tordaient, l'abandonnaient pour mieux l'assaillir à nouveau. Un nouveau coup de hache vengea la cicatrice qu'il recevait sur la joue, et Cúchulainn avançait de quelques pas de plus. Il repensait à son grand-père, à Culann même, ce qui devenait son peuple et tous ceux qui en mourraient. Un corps en particulier reçut plus d'acharnement que les autres. Il ne pouvait se résoudre à le tuer d'un coup, se contentant de le blesser, d'entailler sa peau du plus profondément qu'il le pouvait. Les bras, les jambes, le torse. Il était désarmé après tout. Sa hache finit par sectionner la veine du cou, son pied s'écrasant par la suite sur ses côtes dans un moment qui paraissait être éternel. Des éclaboussures finissaient sur ses joues, dans les longueurs de ses cheveux, sur sa chemise et ses bottes abîmées par l'usure. Il finirait peau rouge s'il continuait plus longtemps, mais la rage l'animait plus que la raison. Le bruit de la chair secouée et piétinée l'enrageait plus encore, tant qu'il ne put se résoudre à se stopper avant qu'un autre ne fonce en sa direction. Sa hache s'éleva dans les airs, et il la retira du poitrail d'un homme quelconque le souffle saccadée, la poitrine bien plus animée qu'à l'ordinaire. Cúchulainn était violent. Cúchulainn était bestial, tant qu'on aurait du l'interdire s'il n'avait pas été sur ses terres. Il n'était pas à montrer aux moins de dix-huit ans, pas adapté au grand public. Dans un élan de folie et d'excitation - de jubilation – malsaine, il passa sa langue le long d'une des deux lames de sa hache, imbibée de sang, l'en nettoyant par la même occasion. C'était la haine d'un peuple entier qui prenait place en cet homme, qui les faisait tomber les uns après les autres.
Il ferma les yeux un instant ; il doutait avoir laissé passer plus de temps, mais les aurait volontiers gardés clos un million d'années de plus. Ses genoux joignirent le sol dans un bruit sourd qui le dégoûtait presque autant que l'odeur ambiante. il passa les mains sur son visage, frotta ses yeux, y laissant des coulées de sang mêlées aux larmes de son front à son menton. Au loin, les ennemis restant s'en allaient à en devenir de mirages, certains emportant des corps avec eux, victorieux. Les mains de Cúchulainn se mirent à en trembler, incontrôlables, si bien qu'il avait l'impression que c'était la terre qui tournait. Sa vision se brouilla quand on saisit ses bras pour le lever dans les airs, abandonnant tout ce qui lui restait comme lien avec le reste du monde, même son frère.

« Mes doigts se sont écartés tout en lâchant mes armes et le long de mes joues se sont mises à couler des larmes,
je n'ai jamais compris pourquoi les Dieux m'ont épargné de ce jour noir de notre histoire que j'ai contée. »


Mort. C'est ce qu'ils avaient du penser. Mort. C'est si peu. Mort. C'était un écho lugubre qui faisait écho à chacun de ses pas – ou ceux des hommes le traînant jusqu'à leur Seigneur. Il ne savait pas s'il mourrait, à vrai dire, rien n'était moins sûr. Il aurait peut-être la joie de connaître les tortures modernes, avant ça. Peut-être lui réservait-on quelque chose tout autre ? Il avait entendu parler d'un procédé visant à calmer les prisonniers, mis au point récemment à la frontière de Saay. D'autant qu'il puisse s'en souvenir, il ne s'agissait que de trois coups, donnés avec précision au niveau des tempes et du front. Quitte à finir dans un sale état, il préférait y crever, mais sa volonté aurait été d'y rester au combat. Pas après avoir été vulgairement mis à terre par les hommes d'un quelconque Seigneur. Il était difficile de se faire à l'idée qu'il s'était entraîné une vie entière pour finir aussi lâchement. Un coup de hache dans la tête aurait probablement été plus gracieux.
On le traîna ainsi sur des centaines de mètres; il reconnaissait parfois les cris tenaces des plus vieux habitants de ses terres, qui hurlaient une dernière fois leur dévotion à ce Seigneur de pacotille avant de, probablement, s'éteindre. Ses yeux restaient clos pour ne pas voir les cadavres sur lesquels on le forçait à passer, et sa bouche muette pour ne pas avoir à prendre de grandes bouffées de cet air presque irrespirable. Il en avait la gorge serrée de honte tant que de tristesse, mourir au combat est une chose mais pourrir dans un cachot – c'est ce qu'ils en feraient, non ? – en est une autre. Une bien moins glorieuse à raconter aux enfants. Il se contenta d'implorer les Dieux en silence le reste du chemin, jusqu'à se sentir jeté sur un sol de marbre contre lequel il glissa quelques mètres. Les rires s'élevaient de tous côtés et il se redressait difficilement, sans savoir où regarder. Ils étaient tous là, les combattants, ce qui semble être la cour du seigneur – il songea une seconde qu'il fallait une bien haute estime de soi pour avoir une cour quand on est que seigneur – et ce qu'il connaissait comme étant sa famille. Toute cette mascarade l'aurait volontiers fait vomir s'il restait autre chose que du sang pourri en lui. Ils étaient grossiers si ce n'est vulgaire, et lui semblait bien petit face à eux. Il redressa le regard vers le plus haut placé, un grand sourire lui fendant la gueule. Qu'ils le tuent rapidement, par pitié. Il eut le malheur de croiser son regard, et on attacha ses mains ensemble avec une corde trop serrée. De la suite il ne comprit pas grand chose, ça tournait dans sa tête, ses yeux étaient rougis de trop de choses à la fois et son cœur oppressé. S'il lui restait une arme, il se défendrait comme un tigre, mais tout lui avait été retiré. Un sourire retourna les coins de sa bouche et il profita d'un instant de silence pour rire à son tour, du genre de rire dont on ne revient pas tant il semble insultant pour l'autre en face.
Qu'avait-il encore que l'on pouvait lui enlever, après tout ? Sa vie n'en était qu'une parmi tant d'autre, sa mort ne serait pas plus fâcheuse que celle de n'importe lequel des hommes qui vivaient et gisent maintenant sur ses terres. Les Dieux ne seraient pas plus en colère de sa perte que ne le seraient les rois des contrées de ce monde; on ne se souviendra de lui ni comme un traître ni comme un héros – à vrai dire, on l'oubliera dans quelques années, probablement. C'était triste de le penser, mais la vie était ainsi faite. Plus vite il mourrait, plus vite on l'oublierait. Il n'était qu'éphémère, une poussière, un nom parmi d'autres que le temps effacerait à la moindre colère d'un Dieu au souffle fort. Il y avait sa famille, encore, à laquelle il est sûr qu'il tiendrait encore après sa mort plus qu'à tout le reste; sa mère, son frère, ils étaient encore là, eux.
Un instant, ses pensées s'éclaircirent en repensant à eux. Que c'était doux après une bataille de repenser aux rires d'un frère et à des sourires maternels, que c'était bon de voir leur visage une dernière fois, si c'étaient là ses derniers instants – ses dernières pensées devaient être pour eux, oui, c'était ainsi fait. Ses dernières forces ne le quittaient pas aussi vite que son espoir de pouvoir partir de là, mais personne ne semblait vouloir lui offrir ne serait-ce que quelques mètres de course poursuite dans la grande bâtisse. Quand il rouvrit les yeux, une seconde ombre était dressée au sol, bien droite et transperçant la sienne. Nul doute que si elle l'avait pu, son ombre l'aurait bouffé en deux coups de dents, mais elle restait figée, presque cachée entre les moindres rainures du sol. Le regard de Cúchulainn remonta le long de cette silhouette floue avant de trouver son double bien formé et en couleurs. C'était une longue robe pourpre, agrémentée d'une tête trop longue, d'un chapeau trop pointu, de mains trop cagneuses. Il ressemblait à un sapin de noël défoncé. De longs cheveux lui permettaient de cacher la moindre expression, et le combattant vaincu n'était pas sûr de devoir s'en réjouir ou non. Il n'était pas sûr de beaucoup de choses, ne comprenant rien à ce qui lui arrivait. Eh bien ? Je t'ai connu plus bavard, Setanta. Cúchulainn. Peu importe. Jusqu'ici, il pouvait voir son horrible sourire se dessiner distinctement. Il ne pipait mot, cependant, attendant avec méfiance que tombe sa sentence. Ne fais pas cette tête, allons, on dirait un mort. Le Seigneur s'appliquait à appuyer son dernier mot, rendant hilaire l'assemblée tout entière. Non pas que ça saurait tarder, mais tu devrais songer à sourire de temps en temps. Comme pour le narguer, comme pour le prendre pour un gamin, il s'avança trop près, allant jusqu'à se pencher au-dessus de Cúchulainn. Ton nom est suffisamment laid pour ne pas y accorder ta gueule, ne crois-tu pas ? Ne prenant pas tout à fait le temps de soupirer, le vaincu étendit sa jambe, la faisant aller suffisamment rapidement dans les pattes de l'autre pour le faire tomber à terre, avant de sourire à son tour. Pardon, c'est l'émotion. Pas encore relevé, l'homme s'égosilla sur le sapin mal branlé qui brandit un bâton en l'air. Cúchulainn dut se retenir pour ne pas rire; il n'avait pas d'armes, mais qui à être du côté des gagnants, il aurait choisi une épée ou une hache plus qu'un bâton sur lequel s'appuyer à la cueillette aux champignons. Au mieux, il lui crèverait un œil, avec ça. De ce qu'il voyait, personne n'avait l'air bien confiant, pas plus le Seigneur que sa cour, mais tous le laissaient faire. Cúchulainn, lui, évaluait la distance qui les séparaient pour le mettre à terre lui aussi, mais il lui aurait fallu une demi-jambe de plus. Ses forces revenaient peu à peu, d'une manière presque magique qu'il ne comprenait pas tout à fait. Au contraire, son moral se faisait bas; il était de plus en plus inquiet, voire apeuré, et ses envies de tous les voir périr s'intensifiait d'une manière étrange. Comme si c'était une envie vitale. Pas un besoin. Une envie. Un désir ancré en lui si fort qu'il le soupçonnait de s'y être toujours caché. Rapidement, des odeurs lointaines de nourriture lui parvenaient, ainsi que celles de sang étalées sur son corps et ceux des deux qui l'ont amené là. Il pouvait sentir le pourri qui s'étendait jusqu'à la porte d'entrée sans même le vouloir, alors qu'il peinait jusque là à sentir un rôti en l'ayant devant lui. Les douleurs de sa vieille carcasse se déplaçaient, il essayait de gratter son avant bras mais s'en voyait incapable. La panique grandissait en voyant ses couleurs se faner, s'atténuer pour finir en un mélange étrange; ni coloré, ni monochrome. Son cœur battait au moins trois fois plus vite sans qu'il se l'explique, mais il se stoppa une seconde en entendant ses cordes tomber au sol. Son regard se baissa et il ne put s'empêcher de sursauter, reculant de quelques pas dans l'espoir de s'éloigner de lui-même. Il n'avait plus de bras, plus de jambes, plus rien d'un humain. Un frisson le parcourut avant qu'il ne saisisse l'opportunité de s'enfuir par la grand porte encore ouverte, essayant de faire abstraction des odeurs de pourritures qui lui montaient à la tête, à défaut d'avoir les larmes qui lui montent aux yeux.

« C'est sûrement le jugement de toutes mes bêtises.
J'avais oublié que Dieu sur mon âme avait main-mise. »


Les ombres qui jouaient dans la forêt étaient comme un théâtre en son honneur. Plus il avançait et plus Cúchulainn sentait, entendait. Les couleurs disparues lui jouaient parfois des tours, des bribes de sa vision humaine refaisant surface. C'est une, deux, trois secondes de répit parfois avant qu'il ne retourne à son nouveau monde. Plus bas, plus fade. Dangereux. C'est aussi ce qu'il était devenu. Sa course s'accélérait et il n'entendait que peu les pas des hommes derrière lui. Quelques chiens, peut-être, mais rien qui le stopperait. Il était perdu, déboussolé, mais plus fort. Sa transformation était à la fois triste et jubilatoire. Un instinct qu'il n'avait jamais soupçonné lui commandait d'aller à gauche, à droite. Pour un instant, il aurait juré que sentir les macchabées cramer l'attirait. Il sentait la forêt, un parfum chaleureux dont il avait du mal à se débarrasser. L'homme devenu loup buttait parfois sur une motte de terre, glissait sur une terre un peu trop lisse; il sentait des éclaboussures s'étaler un peu partout, mais aucun frisson autre que celui de l'excitation ne le parcourait. Au détour d'un arbre, il croisait un homme, puis deux, des innocents probablement mais qui ne lui inspiraient aucune confiance. Un loup blanc, voilà ce qu'il était, pas un homme, pas même une femme. Son pelage bien que tâché par sa course était fait de neige, et son épaisseur n'attirait que plus de regards.
Il continua sa course deux heures, peut-être trois – il n'avait plus vraiment de notion du temps – et finissait par s'arrêter en n'entendant plus aucun pas le suivre. Il finit sa course en avançant lentement, scrutant le sol jusqu'à trouver sous une bosse un trou creusé, dans lequel il eut vite fait de se glisser. Tout ça était fou, anormal, incroyable, déboussolant.
Inhumain.
Un instant, cette pensée traversa son esprit. Sa mère – non, son propre frère – ne le reconnaîtrait jamais. Tous parieraient probablement sur la folie avant de l'abattre froidement. Cúchulainn, ça n'était maintenant plus qu'un souvenir. Une vieille pensée au coin du feu. Qu'était-il, maintenant ? Qui était-il ? Son regard se baissa doucement vers les pattes qu'il avait en horreur. L'excitation de la fuite lui était passée. Il était vivant, mais à quel prix ?
Un instinct bien trop humain pour sa nouvelle condition lui donnait une folle envie de pleurer tant que de vomir, mais il ne savait rien en faire. De l'autre côté, quelque chose de bestial lui ordonnait de continuer à avancer. Il sentait au fond, plus loin, une odeur humaine, quelque chose d'effrayant, de putride et de dangereux. Ça lui prenait le museau à lui en faire tourner la tête. L'instinct voulut prendre le dessus mais son corps animal semblait ne pas vouloir être dirigé par un homme. Oh, Cúchulainn avait toujours été compliqué tant que borné, il lui faudrait du temps. Mais il n'en avait pas.
La nuit tombait bien vite, mais le réjouissait étonnement. S'il avait été scientifique, Dieu qu'il aurait adoré cette expérience ! Mais il n'était pas Meallán, et son frère était en tous points bien loin. À plusieurs éternités de lui, probablement. Il n'en sentait plus rien, plus la présence ni la joie, plus ce courant électrique qui le prenait parfois, comme une connexion à longue distance. Il était seul; perdu, et seul. Un vieux loup solitaire. S'il l'avait pu, le nouveau loup aurait voulu s'arracher la gorge, se déchirer la poitrine, mais ses priorités et sa liberté de mouvement n'étaient plus les mêmes qu'avant. Puis il réussit. À dresser ses oreilles, les abaisser, tourner sa queue et faire aller et venir ses pattes dans un sens, puis dans l'autre. Il n'avait aucune adrénaline pourtant, tout avait été emporté dans sa course, et pourtant. Il était un vrai loup. Un qui fait peur, un qui crève, un qui mord, un qui déchire. Inspectant d'un coup de langue, ses dents n'avaient jamais été si pointues. Il aurait juré que la fièvre lui montait, s'il avait été sûr que les loups pouvaient l'attraper. Un coup de patte puis deux le menèrent hors de sa cachette, et le petit bois qu'il avait prit pour une immense forêt ne se terminait que quelques minutes plus loin.
Quelques visages aperçus au loin, à travers les fenêtres des maisons, lui permirent de se repérer – il était bien loin de chez lui. Les maisons s'éteignaient une à une, à mesure que la bruine puis la pluie s'épaississait. Il trouvait refuge dans un recoin, mais une fenêtre non loin ne lui inspirait pas confiance. Il n'était pas loup depuis plus d'une journée que sa condition l'épuisait déjà. Il était fatigué, affamé, déprimé. Son pelage était trempe, tant qu'il en tremblait, mais se secouer ne servait à rien tant la pluie tombait. Cúchulainn s'activait de maison en maison comme il le pouvait, faisant le tour, passant dans les jardins, mais il ne pouvait se cacher nulle part. Il n'y avait pour lui aucun abri de jardin, aucune cabane de bûcheron, aucun atelier abandonné. Sa course était vaine, mais il n'avait pas beaucoup de choix autres que celui-ci. Il repartirait plus loin encore demain, s'il le fallait, mais il était convaincu de ne pas passer la nuit si il lui était impossible de reposer quelque part. Quelque part de sûr.
La pluie était bien trop forte pour laisser le temps à son pelage de ne sécher qu'un peu; il n'avait pas tant froid que ça, mais l'agression des gouttes le faisait trembler quand même. Sa course discrète le mena à une petite maison, ni trop petite ni trop grande. Aucune des lumières n'était allumée, les portes semblaient fermées mais un endroit en particulier attira son attention. Cúchulainn s'avança en longeant les murs, puis se dressa sur deux pattes pour se hisser à la fenêtre. Ses yeux allèrent rapidement de gauche à droite, sans prendre trop le temps de s'attarder. Si on le remarquait maintenant, il était foutu, et il ne pouvait pas se permettre ce luxe. Cependant, il avait besoin d'aide – mais il ne ferait confiance qu'à une personne. Retombant sur ses pattes, Cúchulainn s'assit face aux planches de bois de la maison les plus mal en point. D'un simple coup de patte résultat un grincement, le soulageant. À moins qu'il ne trouve pas d'aide derrière ce mur, il était sauvé pour la nuit. Sa patte gratta doucement le bois qui pourrissait, gémissant en quête d'un allié. Il avait l'air d'une pauvre bête abandonnée – ce qu'il était, après tout – dont n'importe qui aurait pitié, mais sa taille imposante donnerait davantage envie aux gens de pleurer. Il ne gratta que trois coups, avant de réussir à dégager l'une des planches et de passer le bout de son museau à l'intérieur. Son ventre grattait contre la terre mouillée, mêlant au rouge de ses blessures un marron un peu fade. Du peu que discernaient ses yeux, la silhouette qu'il attendait bougeait doucement vers lui, hésitant un moment avant de sortir les autres planches. Le loup se glissa à l'intérieur comme il le pouvait, rasant le sol et se mouvant de gauche à droite, jusqu'à venir s'affaler au sol, face à son sauveur. Il n'était pas plus haut que lui l'était, humain, bien que beaucoup plus jeune. C'était ce qu'il cherchait. Un gamin. Un môme. Un enfant – il ne l'était plus vraiment, mais pas assez vieux pour être un adulte. Les yeux de l'animal demeuraient triste, car c'est ce qu'il était, mais il y croyait dur comme fer. Aucun adulte ne ferait confiance à un loup; un gosse, quand bien même était-il conscient du danger, gardait de la magie au fond de lui, un peu d'innocence et d'inconscience. C'était tout ce dont il avait besoin, juste une fois, juste aujourd'hui.
Le loup s'arrête de respirer un instant, attendant de savoir si un cri percera la nuit ou non, mais rien ne vient. Exténué, il préfère aller se cacher dans un coin vide de la pièce, jetant un coup d'œil peiné au petit homme. Tu n'as pas l'air d'aller bien... Il ne va pas bien, c'est un euphémisme. Cúchulainn passe ses deux pattes sur son museau, comme pour se cacher. Comme il l'aurait fait pour se cacher, humain. Parce qu'il ne voulait pas qu'on le voit si faible, mais qu'il n'avait pas le choix. Peut-être avait-il droit à la faiblesse, pour un homme devenu loup, peut-être obtenait-il une permission exceptionnelle ? Il craignait encore d'être jeté dehors, si cet enfant n'avait plus de cœur ni de compassion, mais une patte dégagée de devant ses yeux le fit réaliser qu'il s'était au contraire rapproché de lui. Tant bien que mal, le loup se traînait sur un mètre et quelques,  s'allongeant contre le gamin fasciné. Il avait besoin de ce contact. Il avait besoin d'un lien avec les hommes. La tête sur les jambes du garçon, il continuait de l'observer du coin de l’œil son visage, stupéfait. J'suppose que tu n'es pas là pour me croquer. Dommage que je ne parle pas le langage des loups... Oh, mais nul besoin quand le loup parle la langue des hommes. Malheureusement, une bête parlante est bien trop simple à démasquer, bien plus qu'une simple bête, et il ne pouvait pas se le permettre. Un loup blanc est suffisamment recherché pour ne pas s'infliger ça en plus. Le môme avait cependant le don de lui réchauffer le cœur; il n'aurait pas autant de chance une seconde fois, celui-ci était probablement le seul être humain, enfant ou non, qui l'aurait accepté contre lui. Sa main vient à se glisser dans le pelage du loup, qui ne peut s'empêcher de secouer la queue. Sa tête se lovait légèrement plus contre le gamin, jusqu'à ce qu'il sursaute et lui mette un coup. Aïe. C'était plus fort que lui, c'était parti tout seul, le coup de trop qui casse tout. S'il l'avait pu il se serait giflé, mais il préférait s'aplatir au sol pour se faire oublier. N'étant que deux, la voix grave de Cúchulainn ne pouvait pas venir d'autre part, mais il gardait l'espoir que l'autre ne relève pas. Pardon ? Il se recule de quelques pas, sous le regard impuissant du loup. C'est la fin. Je n'sais pas ce qui t'amène ici, mais je ne peux te garder chez nous, si père et mère te découvrent, je n'ose imaginer ce qu'ils te feront, ainsi qu'à moi. Il était bien réaliste, et Cúchulainn le savait, mais il n'avait d'autre choix que de l'implorer. De sa vie il ne l'avait jamais fait, mais sa condition actuelle ne lui laissait pas d'autre choix. Cúchulainn rasa le sol, se glissant doucement jusqu'au môme pour aller demander des caresses. Il ne devait pas le faire partir. Il ne pouvait pas le faire partir, ou il mourrait, de fatigue si ça n'était pas d'un coup de fourche ou de hache. Il ne pouvait pas, mais l'homme peut être imprévisible, cruel et illogique. Le bout de son museau commençait à trembler à la simple pensée de retourner dans la nature. Dans la nature où l'entoureraient des hommes bien plus sauvage que lui ne l'était devenu. Ce n'est pas... Je peux rien pour toi, je... Bien, mais tu devras rester caché et être le plus silencieux possible. La pression se relâcha en Cúchulainn au point qu'il se frotta doucement contre le gosse, l'entourant un instant avant de se glisser sous le lit. Il ne demandait pas mieux que cette place et ne souhaitait qu'un toit sur sa tête, au point de s'endormir sans plus en demander, déjà bien content de ce qu'il avait trouvé là. Il devait cher à l'enfant pour l'avoir sauvé, et n'hésiterait pas à montrer les crocs pour lui rendre la pareille. Après tout, les deux se retrouvaient à présent dans le même bateau, menacés à tout moment si ça n'était damnés.

« Assis plus loin là bas sur un de ces vieux bancs,
Ça fait déjà dix ans qu'un jour il est arrivé,
(...) Alors il s'installa ici entre les vents de ce pays,
Douloureux qu'il fallait apprendre à aimer.
Ici donc le voilà, aujourd'hui maintenant, parmi tous ces beaux gens
Qui ne l'ont pas accepté. »


Ça n'était que léger au début de la nuit, mais le noir et le silence de la nuit soulevaient le voile. Il était minuit passé et la lune était bien haut dans le ciel, un tel bruit n'était pas ordinaire. Les minutes passaient, et les bruits s'intensifiaient. Du dessous du lit, Cúchulainn entendait des voix, des coups, des tombés. Ça gueulait à l'autre bout du village, et ça se propageait par effet domino, comme une vraie maladie. C'était fou, les hommes étaient vraiment comme un cancer, ça débarque au pire des moments et ça fout la merde. Bravant les interdits, il rampa jusqu'à sortir de sa cachette, jetant un œil à Camil avant de se dresser contre la fenêtre de la chambre. Il ne faisait dépasser que le haut de sa tête, jusqu'à ses yeux; si quelqu'un le voyait ils étaient foutus, mais ça ne tarderait pas. Il était caché là depuis deux semaines, et Camil lui apportait les restes de ses repas dès qu'il le pouvait. Le régime auquel il était soumis malgré lui n'était pas suffisant, mais il n'en était pas à mourir de faim. Les journées auraient pu être longues, si Camil ne s'occupait pas de jouer avec lui. Il avait découvert grâce aux maladresses de Cúchulainn qu'il était doué de parole, et ne se priait pas pour le faire user de sa voix dès qu'il le pouvait sans risques. Alors ils parlaient doucement, l'un planqué et l'autre penché vers le sol, encore et encore. Dehors, les lumières de torches vacillaient étrangement, créant toutes sortes d'ombres plus étranges les unes que les autres. Une quinzaine d'hommes semblait être là, faisant sortir les villageois de leurs maisonnées sans attendre leur avis. Les pauvres attendaient les pieds sur la terre encore humide de la pluie de la veille, alors que les hommes retournaient les maisons une à une. Ça gueulait à n'en plus finir, comme un cauchemar ambulant. Le loup s'apprêtait à détourner le regard quand un détail captura son attention. Il était là, juste derrière les autres. Le cul royalement posé sur un cheval volé aux écuries de sa famille. Sa famille de Seigneurs. Ce qu'il en restait, du moins. Il était là, l'imposteur qui se disait Seigneur de ses terres, à lui. Au loup. C'était ridicule, et pourtant. Il en déglutit difficilement, avant de se jeter sur le lit et secouer le petit homme qui s'y reposait paisiblement. Grimpe. Sur mon dos, grimpe. Vite, on a pas l'temps. Dieu seul sait depuis combien de temps ils épluchaient chaque maison de chaque village, mais ils ne mettraient pas plus d'une heure à arriver là. Il n'était pas encore suffisamment réveillé, mais les crocs de Cúchulainn s’accrochaient déjà au haut de son pyjama pour le faire sortir du lit plus rapidement. Il traînait, mais ils ne pouvaient pas se permettre ce luxe. L'arrêtant dans ses râleries à peine murmurées, le loup le fixa droit dans les yeux. Il n'avait pas besoin qu'il e taise, ni même qu'il soit de bonne humeur. Ce dont il avait besoin en revanche, c'était de la confiance. Alors il le fixait, sans même penser à cligner des yeux, jusqu'à ce que le gamin obéisse et grimpe sur son dos. Il ne voulait pas l'entraîner là-dedans, il ne l'avait jamais voulu. Sa place était auprès de sa famille comme aurait dû être la sienne, mais il connaissait trop bien ce prétendu Seigneur et ses méthodes barbares. Camil ne savait pas suffisamment bien mentir pour résister aux questionnements de ce tyran aux belles allures, et un seul mot trahirait leur courte aventure. Leur délinquance. Un seul mot, et il en passerait par la torture pour finir par cracher le morceau s'il ne mourrait pas avant. Vraiment, il n'avait jamais voulu; il ne devait rester qu'une nuit avant de songer à passer sa vie là-dessous. Un gamin ne devrait pas avoir à payer pour une créature pas même foutue d'appartenir à une seule espèce; c'était déjà trop pour un homme, ça devenait impensable pour quelqu'un de son âge. Cúchulainn s'approcha de la porte de la chambre, puis celle de l'arrière de la maison, laissant le gamin les ouvrir discrètement. Il ouvrait et refermait des portes qui appartenaient déjà à un passé lointain. Et ça faisait mal, il le sentait jusqu'à sous son pelage. Le duo longea les murs en vieux bois de la maison avant de s'échapper à pas de loup en direction de la forêt. Il prenait le temps qu'ils n'avaient pas pour s'assurer de ne pas faire craquer trop de branches sous leur poids, avant de s'élancer à toute vitesse dans la forêt. Il fallait fuir, comme des lâches, des repris de justice. Comme ceux dont personne ne veut, parce que c'est ce qu'il était et ce que Camil avait accepté d'être. Un duo à relation exclusive, maintenant qu'ils n'avaient plus personne; un soleil et une lune bien éloignés de leurs étoiles. La nuit s'assombrissait plus encore entre les arbres à mesure qu'ils s'enfonçaient dans la forêt, de plus en plus serrés l'un contre l'autre comme s'ils n'étaient qu'un seul virus dans le pancréas du monde.

« L'esprit petit, étroit qui planait indécent,
Doucement survolant l'unique façon de penser.
Avait trouvé sa proie, son dévot, son amant,
Comment aller de l'avant si l'on est déjà condamné ? »


Sac à puces ? Cúchulainn laissa s'échapper un petit rire, léger, à peine audible. Ce surnom était un des plus laid qu'il lui avait été donné d'entendre, mais il témoignait de tant d'amour entre les deux sauvages que c'était presque beau. Oh, il s'inquiéterait bien, le jour où il l'appellerait par son vrai nom. Quelque chose se briserait, comme si un enfant cessait d'appeler son paternel « papa ». La pointe de la flèche dans sa nuque – celle-là même qu'il lui avait appris à aiguiser – ne l'aidait pas vraiment à détendre l'atmosphère, mais il savait que Camil ne pourrait jamais lui faire ça, pas même par accident. Vraiment ? J'dois perdre la raison. Pauvre enfant, il ne lui en restait plus grand chose depuis longtemps. Ah, j'ai toujours l'espoir que tu m'appelles par mon nom un jour. C'était faux, mais il ne pouvait s'empêcher de le contredire sans cesse. C'était comme ça, c'était eux. Un amour infini qu'ils se prouvent par des vacheries; un nouveau monde où les emmerdes renforcent cet amour presque fraternel et où les coups dans la gueule aident à faire battre le cœur. C'est pas vrai ? Bon sang, quelqu'un t'aurais donc jeté un sort ? Camil n'a jamais été au point sur les actualités, mais de là à avoir dix ans de retard, il était temps qu'il se rattrape. Un jour peut-être, lorsque ma langue cessera d'fourcher d'ssus. Un rire lui échappe à nouveau, c'est pas que sa langue fourche dessus c'est que son cerveau le bloque et ne l'utilise qu'en cas extrêmes, comme s'il s'agissait en réalité d'une insulte. C'est peut-être tout ce qu'il avait réussi à devenir, une insulte – à défaut de pouvoir être un homme. La pointe de la flèche s'éloigne de sa peau, mais Cúchulainn sait que le pire reste à venir. Camil n'était pas prêt de laisser passer l'aveu aux allures de mensonge qui se préparait. Le presqu'homme tourne doucement la tête, l'observe du coin de l’œil juste pour s'assurer qu'il vit encore. Eeeeeeh comment te dire. C'est par un sort que j'étais loup, pour être franc, mh. Oh, et c'est Cúchulainn. Il s'essaie à sourire pour dédramatiser la chose, avant de s'enfoncer dans la grotte qui leur sert de maison. Ça n'est rien de bien clinquant, le minimum syndical pour vivre et survivre mais il se sent plus chez lui que dans n'importe quel château. Tout ce qu'ils ont, ils l'ont construit de leur main, du grand lit à leur relation si fusionnelle. Bien des hommes prendraient pitié, mais c'était là sa vision à lui du bonheur. On ne dormirait jamais mieux que sur un lit qui nous a fait saigner les mains, on ne mangerait jamais mieux que sur une table qu'on avait découpée à s'en entailler chaque doigt de la main. c'était sommaire, peu chaleureux mais aucun d'eux n'avait besoin de plus; c'est à peine s'ils prenaient le temps de faire cuire leur viande, c'est dire s'ils s'intéressaient à la décoration. Ils n'étaient que deux, de toute façon, et si une femme qu'elle soit humaine ou louve venait à passer la nuit dans leurs bras, c'était bien loin d'ici, dans une taverne ou bien la forêt. Ce coin-là était le leur, neutre, bien loin de tout ce qui les rattachait à ce qui semblait être leur espèce respective. Ses pas l'amenèrent rapidement à ce qui semblait être leur cuisine, attrapant une pomme avant de se hisser sur le plan de travail, balançant ses jambes dans le vide. C'est fou comme ce simple geste le détendait et lui remontait le moral. Son regard vagabondait à gauche et à droite, découvrant pour la première fois leur grotte avec de vraies couleurs. C'était rassurant, comme se jeter dans les bras d'un amour après un long mois solitaire. Il sent jusque là les déceptions de Camil lui arriver à la gueule. Ça fait mal, mais il ne montre rien. Il déglutit en silence, baisse un peu la tête en croquant dans une pomme bien rouge – ce truc ressemble à un palpitant explosé. Et puis plus tard, sa voix s'élève à nouveau. Mon histoire est trop longue est trop peu intéressante pour être contée, gamin. Un soupir s'empare de lui, au moment où un frisson lui traverse le corps d'un bout à l'autre. Si je ne t'ai jamais raconté ce qu'il y avait avant de gratter à ton mur, ça n'est pas pour rien. Sa pomme reposée sur le plan de travail, il s'élance au sol, allant jusqu'à faire face à son compagnon de fortune. Y a que les belles histoires qu'on raconte, les hommes maudits, ça a jamais fait rêver les enfants. Son regard s'excuserait presque d'exister pour un moment, jouant avec sa bague-Charnel du bout du pouce.
Et puis il fuit. C'est tout ce qu'il a jamais pu faire.

« Incompris le voilà avec le sentiment d'être un peu différent, malgré ces années passées, portant souvent sa croix sans être combattant. Lui qui n'a jamais voulu se cacher derrière le pêché, ce ne fut que son choix de subir gentiment, en pensant que le temps saurait comment l'accepter. Ne vous y trompez pas qu'il s'est dit trop souvent, je ferai de moi l'ami même s'il faut me dénaturer. Il a suivi sa voix, plus sincère et plus grand que tous les habitants de ce village étriqué, mais rien ici ne va si on n'a pas le sang, après les bonjours venait très vite de l'animosité. »

⊱ far far away ⊰


Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




☾ le chien du forgeron. EmptyDim 4 Jan - 4:06

BOUYAH. UN GRAND MECHANT LOUP. :beuh: :frfr:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Taran Longvoyage
J'AI PAS TOUT COMPRIS MAIS JE SUIS GENTIL

Taran Longvoyage

☾ le chien du forgeron. Tumblr_nkeknmOgBy1u0fmw3o1_r1_500

⊱ pseudonyme : Jet
⊱ âge : 30
⊱ tête mise à prix : Alexander Ludwig
⊱ crédits : Shiya, Tumblr
⊱ arrivé(e) le : 12/12/2014
⊱ manuscrits : 121

⊱ tes licornes : Kaa Envoûtoeil, Suzy Rubanrose
⊱ schillings : 311

⊱ ton conte : Les Chroniques de Prydain
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Cocher
⊱ tes armes : Mon épée, Dyrnwyn
⊱ allégeance : Qu'elle aille crever

☾ le chien du forgeron. R0dk



☾ le chien du forgeron. EmptyDim 4 Jan - 11:49

Je te bave dessus, littéralement :bavee: En plus d'être trop beau, tu nous sors un perso qui déchire un tout petit peu sa race, quand même ! Moi je dis :bed: :hugs:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




☾ le chien du forgeron. EmptyDim 4 Jan - 12:08

HAAAAAAN :red: :*-*:
j'peux te caresser ? :*-*: et t'apprendre à faire le mort ? ☾ le chien du forgeron. 2300028946

HIHIHi TEYBÔ. :laugh:
(et file moi un cours sur comment prononcer ton prénom là :uou: )
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




☾ le chien du forgeron. EmptyDim 4 Jan - 13:02

TRAAAVIIIS !! :red: :red: il a de ces yeeeuux ☾ le chien du forgeron. 2300028946 suuper choiix :own:
biienvenue !! :cc: :pony:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Cúchulainn Forgéteinte
C'PAS MOI M'SIEUR SEGUIN JE JURE

Cúchulainn Forgéteinte

☾ le chien du forgeron. Tumblr_n4ymsuWYVJ1sn22kzo5_250

⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : travis fimmel.
⊱ crédits : prout (ava.)
⊱ arrivé(e) le : 04/01/2015
⊱ manuscrits : 392

⊱ tes licornes : shéhérazade, marie, barthélemy
⊱ schillings : 310

⊱ ton conte : cúchulainn, le chien du forgeron.
⊱ ta race : bête parlante. un énorme loup blanc.
⊱ métier : combattant dans un des recoins du marché noir. celui sur lequel on mise généralement.
⊱ tes armes : une hache, camil, un bouclier. sa bestialité.
⊱ allégeance : il n'a jamais aimé les fées, celle-ci ne fait pas exception.

☾ le chien du forgeron. Tumblr_nlp1fpXKUg1rwt5lho3_r1_250



☾ le chien du forgeron. EmptyDim 4 Jan - 14:43

camil, fégaff j'vais t'bouffer :uou:
taran,
:aw:
princesse, tout ce que tu veux. :*-*:
rohesia, ils te plaisent mes yeux ? ☾ le chien du forgeron. 2300028946 merci chaton :aw:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




☾ le chien du forgeron. EmptyDim 4 Jan - 14:48

t'as d'beaux yeux tu sais :uou: :charming:
:kya: :ivil: :kaa: :potté: :aw: :coeur:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




☾ le chien du forgeron. EmptyDim 4 Jan - 15:15

:fuck:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




☾ le chien du forgeron. EmptyDim 4 Jan - 15:17

Blanche-Neige arrive et se joint au fan club des yeux du louloup
:bril:   ☾ le chien du forgeron. 2300028946   :own:   :coeur:   :love:
Je sens qu'il va être awesome  :ddance:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




☾ le chien du forgeron. EmptyDim 4 Jan - 17:50

AU LOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUP :bwag: :red:
Remarque, un loup comme ça, tu peux me manger quand tu veux darling :aw: :laugh:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Svetlana Plumenfeu
TU CONNAIS LE GARDE-CHAMPÊTRE ?

Svetlana Plumenfeu

☾ le chien du forgeron. 222779phoenix

⊱ pseudonyme : Poison Ivy
⊱ tête mise à prix : Tamzin gorgeous Merchant
⊱ crédits : Maquizz (avatar) wich witch (codes), K.S. (texte), nicolebonnet (gif)
⊱ arrivé(e) le : 01/12/2014
⊱ manuscrits : 137

⊱ tes licornes : Tokoyo Coeurdacier the badass
⊱ schillings : 226

⊱ ton conte : L'Oiseau de Feu
⊱ ta race : bête parlante, oiseau de feu
⊱ métier : ballerine
⊱ tes armes : sa voix enchanteresse, sa grâce, sa candeur
⊱ allégeance : jolem

☾ le chien du forgeron. Tumblr_nwui6mfSHI1qazd6do6_250



☾ le chien du forgeron. EmptyDim 4 Jan - 19:27

☾ le chien du forgeron. 2735923281 ☾ le chien du forgeron. 2735923281 ☾ le chien du forgeron. 2735923281 ☾ le chien du forgeron. 2735923281 ☾ le chien du forgeron. 2735923281 ☾ le chien du forgeron. 2735923281
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Cúchulainn Forgéteinte
C'PAS MOI M'SIEUR SEGUIN JE JURE

Cúchulainn Forgéteinte

☾ le chien du forgeron. Tumblr_n4ymsuWYVJ1sn22kzo5_250

⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : travis fimmel.
⊱ crédits : prout (ava.)
⊱ arrivé(e) le : 04/01/2015
⊱ manuscrits : 392

⊱ tes licornes : shéhérazade, marie, barthélemy
⊱ schillings : 310

⊱ ton conte : cúchulainn, le chien du forgeron.
⊱ ta race : bête parlante. un énorme loup blanc.
⊱ métier : combattant dans un des recoins du marché noir. celui sur lequel on mise généralement.
⊱ tes armes : une hache, camil, un bouclier. sa bestialité.
⊱ allégeance : il n'a jamais aimé les fées, celle-ci ne fait pas exception.

☾ le chien du forgeron. Tumblr_nlp1fpXKUg1rwt5lho3_r1_250



☾ le chien du forgeron. EmptyLun 5 Jan - 18:05

potté, viens sur mes genoux matou ☾ le chien du forgeron. 2300028946:aw:
pierrot, t'es juste jaloux de mon swag. :uou:
blanche-neige, moh j'espère pas te décevoir dans ce cas. :*-*:
ariel, j'te mange quand tu veux, reste à savoir si ça sera avec ariel ou tusaisqui :siffly::hansel:
svet, lainn te fait des bisous pleins d'amour. :*-*::charming:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Iseut Sautemouton
TU SAIS OU J'VAIS LES RENTRER MES MOUTONS ?!

Iseut Sautemouton

☾ le chien du forgeron. Tumblr_nrjscwzawK1rjjr2to5_250

⊱ pseudonyme : Lady Furiosa
⊱ tête mise à prix : Katheryn Winnick
⊱ crédits : elf & tumblr ♥
⊱ arrivé(e) le : 27/12/2014
⊱ manuscrits : 510

⊱ tes licornes : Belle Yeuxdevelours & Raiponce Cheveuxdor
⊱ schillings : 671

⊱ ton conte : La bergère et le ramoneur
⊱ ta race : Statuette de porcelaine vivante
⊱ métier : Bijoutière ¤ Propriétaire de sa propre boutique, on commence à connaître son nom à Fort Fort Lointain ¤ Seconde au sein des Lames de Cendres
⊱ tes armes : Un bâton de bergère & une épée nommée Sybelle (fabriquée par son bestah 4eva, Jeiran) : elle manie le premier mieux que la seconde mais elle maîtrise pô mal quand même.
⊱ allégeance : Jolèmpa. Même que je rêve d'arracher ses petites ailes d'usurpatrice.

☾ le chien du forgeron. Tumblr_nrjscwzawK1rjjr2to6_250



☾ le chien du forgeron. EmptyLun 12 Jan - 13:31

:leche: :bril:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Cúchulainn Forgéteinte
C'PAS MOI M'SIEUR SEGUIN JE JURE

Cúchulainn Forgéteinte

☾ le chien du forgeron. Tumblr_n4ymsuWYVJ1sn22kzo5_250

⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : travis fimmel.
⊱ crédits : prout (ava.)
⊱ arrivé(e) le : 04/01/2015
⊱ manuscrits : 392

⊱ tes licornes : shéhérazade, marie, barthélemy
⊱ schillings : 310

⊱ ton conte : cúchulainn, le chien du forgeron.
⊱ ta race : bête parlante. un énorme loup blanc.
⊱ métier : combattant dans un des recoins du marché noir. celui sur lequel on mise généralement.
⊱ tes armes : une hache, camil, un bouclier. sa bestialité.
⊱ allégeance : il n'a jamais aimé les fées, celle-ci ne fait pas exception.

☾ le chien du forgeron. Tumblr_nlp1fpXKUg1rwt5lho3_r1_250



☾ le chien du forgeron. EmptyVen 23 Jan - 0:30

:aw::hansel:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




☾ le chien du forgeron. EmptyVen 23 Jan - 19:15




fécilitations
t'as poussé ton premier greuuuh !

BRAVO A TOI PETIT OGRE, TU REJOINS LES

holding out for a hero
Genre ce combattant au black, ce fighter aux pecs en acier. :uou: Pis c'te natte je te jure. :laugh: Oui bon, d'accord, c'est peut-être moi qu'a eu la bonne idée d'la faire. :ivil: Tu sais déjà ce que je pense mais hein, pour un fils d'incestueux t'es pas trop trop barge. :*-*: Je t'aime, fort, beaucoup, un jour on fera des bébés sur une peau de lama mais pas demain, demain c'est baston. :coeur: :3:

BRAVISSIMO, tu as passé la première étape du beau monde de Fort Fort Lointain. Tu croyais que ça allait s'arrêter là hein ? Et ben tu rêves, une fois n'est pas coutume de te faire subir les pires tortures, je vais te rassurer en t'affirmant que cette fois-ci ce sera différent, une partie de plaisir même après la longue écriture de ton histoire.  :ivil: Déjà, tu vas me recenser ta belle tronche et ton petit conte, si conte il y a btw. Ensuite, tu vas pouvoir te glisser dans la partie administrative de ton damoiseau/damoiselle/travelo qui s'passe da ! Et hm, que je réfléchisse. AH OUI, te lier avec les autres ça peut être pas mal je pense, surtout si ton voisin s'avère être un âne qui parle.  :noes: Du reste, techniquement tu devrais plus trop te prendre la tête, pas besoin de te lier le lieu des scénarios et tout l'toutim, c'est pas sorcier.  :shrek:

SUR CE. Le staff de FFL te souhaite un très bon amusement dans le royaume, de t'éclater bien comme il faut et de respecter autrui même si c'est un ogre.  :nyan:  :rainbow:  :mex:

⊱ far far away ⊰

Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Cúchulainn Forgéteinte
C'PAS MOI M'SIEUR SEGUIN JE JURE

Cúchulainn Forgéteinte

☾ le chien du forgeron. Tumblr_n4ymsuWYVJ1sn22kzo5_250

⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : travis fimmel.
⊱ crédits : prout (ava.)
⊱ arrivé(e) le : 04/01/2015
⊱ manuscrits : 392

⊱ tes licornes : shéhérazade, marie, barthélemy
⊱ schillings : 310

⊱ ton conte : cúchulainn, le chien du forgeron.
⊱ ta race : bête parlante. un énorme loup blanc.
⊱ métier : combattant dans un des recoins du marché noir. celui sur lequel on mise généralement.
⊱ tes armes : une hache, camil, un bouclier. sa bestialité.
⊱ allégeance : il n'a jamais aimé les fées, celle-ci ne fait pas exception.

☾ le chien du forgeron. Tumblr_nlp1fpXKUg1rwt5lho3_r1_250



☾ le chien du forgeron. EmptyVen 23 Jan - 19:16

j'te botte le cul affectueusement. :*-*::coeur:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Contenu sponsorisé





☾ le chien du forgeron. Empty

Revenir en haut Aller en bas

☾ le chien du forgeron.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1




Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
⊱ il était une fin :: T'es pas mouru l'âne, t'es pas mouru-