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FORT FORT LOINTAIN A FERME SES PORTES.
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⊱ au bonheur des dames


FORT FORT LOINTAIN

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⊱ au bonheur des dames EmptyLun 25 Mai - 15:46




Marie, Suzy, Dragée

La ballerine tournoie dans sa robe en soie jaune, ses chaussons flottant au dessus de sa cage dorée. Les miroirs se referment sur elle, accompagnant la mélodie macabre de notes échappées. La boîte à musique se ferme et s’éteint dans un silence de plomb, tandis que la fée laisse glisser ses doigts sur les dorures, caressant chaque cristal comme si elle les découvrait. Un souffle fuit de ses lèvres glacées quand ses paupières se closent un instant, puis une main s’engouffre dans ses cheveux rehaussés d’un chignon, avant de se laisser glisser sur une mèche tombante. Elle contemple son reflet dans la coiffeuse, fixe ses pupilles de marbre un long moment. Son âme reste muette, implacable. Son âme nie. Son âme ment. Pourtant elle n’oubliera jamais le souvenir des doigts de Lacoulée sur sa flûte, ni le sable s’enfonçant à chaque pas traînant du Casse-Noisette, ni les vagues. Comme un goût de sel sur le palais, un goût de sang. Un souvenir muet, mais amer, telle est la saveur d’une vengeance. Rien, le néant. Aucune satisfaction, si ce n’est un poids qui s’allège durant un court instant, pour s’alourdir toute une vie durant. La Duchesse a fait un pas en avant, pourtant. Les cases de l’échiquier se dérobent sous ses pas, elle approche son pion. Mais le destin en décide toujours autrement. Une ombre l’attire en arrière, la fait reculer à chaque pas qu’elle fait. Elle ne veut pas être une reine, elle veut être la reine.

La Duchesse se lève de sa silhouette élancée, s’approche de la fenêtre et contemple la vue qu’elle lui offre sur le château, paraissant bien loin. Les mains jointes, le dos bien droit, la nuque relevée. C’est dans cette posture même qu’elle avait appréhendé le nain, c’est dans cette allure qu’elle restera. Peu importe quel obstacle lui barrera encore la route, elle n’abandonnera pas avant d’avoir le trône. Elle ne sera jamais seule. Dragée fait volte face quand quelqu’un tape à la porte, et autorise Marie à entrer. La capitaine de la garde offre une révérence tandis que la fée lui répond en un sourire. Son âme nie, son âme ment. Car si Marie savait, elle ne l’aurait jamais suivie. « Je te remercie d’avoir accepté, je sais que tu as autre chose à faire que de boire le thé. Mais je meurs d’ennui, et j’ai peur, Marie. J’ai peur. Je sens que je vais défaillir si je reste plus longtemps ici à regarder cet escroc s’approprier ce qui ne lui appartient pas. » La Duchesse s’avance et tend ses bras pour les enrouler contre le corps de la capitaine, enfouissant son visage dans sa nuque. Elle se dégage en attrapant les mains de Marie, émettant une légère pression de reconnaissance avant de s’échapper vers sa coiffeuse, y cherchant une boîte à bijoux. « Sans même savoir où est Charmant, ni ce qu’il fait. Je m’inquiète de l’avenir de ce royaume. » Elle soupire, cherchant à tâtons ses perles azur dans la boîte ivoire. Son coeur émet un léger bond, quand elle comprend leur disparition. Ses yeux se figent, ses narines se plissent. Elle cligne deux fois, avant de se retourner vers son garde du corps, les mains toujours accrochées à la table. « On m’a volée. » Sa respiration se saccade, tremblotante. La fureur envahit son corps, et ses ailes prennent bientôt une teinte crépusculaire. Elle vacille, inspire un grand coup et reprend ses esprits pour ne rien laisser transparaitre sur ses ailes. Le bout de son nez tressaille, tandis qu’elle dévisage Marie. Il n’y a qu’une personne hormis Charmant, Marie, Poucet et elle qui entre ici. Suzy, sa dame de chambre. Cette vipère. Elle est bien consciente que la rouquine ne la porte pas dans son coeur, étant restée loyale à l’ancienne princesse, et n’a aucun doute qu’elle serait bien capable de faire une telle chose. « La bonne… » souffle-t-elle en direction de Marie, les rétines en alerte. La Duchesse attrape sa clochette et sonne trois coups, sachant que Suzy va arriver avec les plateaux d’argent garnis de thé et de petits gâteaux. Elle fait signe à Marie de s’assoir, et prend place elle-même dans un des fauteuils rose pâle. Quand elle voit bientôt la dentelle blanche de l’uniforme de Suzy, elle lève le menton et tire un large sourire mielleux. « Ah, Suzon, nous nous impatientons. Sers nous donc et prends le thé avec nous chérie. »
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FORT FORT LOINTAIN

Suzy Rubanrose
BICHON DE COMPETITION

Suzy Rubanrose

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⊱ pseudonyme : Jet
⊱ tête mise à prix : Alexandra Breckenridge
⊱ crédits : Songbird, Tumblr
⊱ arrivé(e) le : 25/02/2015
⊱ manuscrits : 119

⊱ tes licornes : le serpent et le blond au sang-chaud
⊱ schillings : 104

⊱ ton conte : Lambda
⊱ ta race : Bête Parlante
⊱ métier : Sans emploi
⊱ tes armes : Un charme certain, avouons-le. Et une dague.
⊱ allégeance : Rien à faire, laissez moi tranquille

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⊱ au bonheur des dames EmptyDim 31 Mai - 14:12




Marie, Suzy, Dragée


Aujourd'hui encore, je ne vais pas avoir la paix. Être au service de Dragée n'est pas une tâche facile d'ordinaire, mais par les temps qui courent, cela s'avère quasiment impossible. Oh, bien sûr, je suis consciente que la royauté va de catastrophe en catastrophe en ce moment. D'abord, le bal, le premier vrai grand désastre qui m'a cependant servi à merveille : sans ça, je ne serais pas là, nourrie, logée, payée et à la portée de ces ressources qui, une fois revendues au marché noir, augmente considérablement mon salaire. Mais la suite chaotique des événements n'a pas joué en ma faveur... La disparition de Marraine a vu la sécurité dans Fort Fort Lointain considérablement renforcée, ce qui ne m'aide pas à revendre mes "marchandises". Et maintenant, Tracassin. Le nouveau grand problème, et probablement le pire jusqu'ici. Il ne faut surtout pas se méprendre, j’abhorre les crétins qui vivent dans ce château, la Duchesse la première : Madame je ne peux rien faire seule sans me casser un ongle mais je me crois tout de même supérieure à tout le monde. Sottises. Sans ses ailes et sa position, ça ferait bien longtemps  qu'elle serait morte de faim dans un caniveau. Et le Roi... Le Roi... Il n'a ni inventé l'eau chaude, ni les prouesses guerrières. Il est bon à avoir une chevelure parfaite et un corps sculpté, mais c'est tout ce que je lui reconnais. Enfin, si irritable qu'il soit, le couple princier est de loin préférable à Tracassin. Je sais reconnaître une vraie menace quand j'en vois une, et c'est exactement ce qu'il représente. Vile, futé, doué de pouvoir magique et d'une immense soif de pouvoir. De deux maux, je préfère le moindre. Avec Tracassin au pouvoir, jamais je ne pourrais continuer à me la couler douce. D'une manière ou d'une autre, il faut qu'il disparaisse, même si je dois aider la Duchesse pour m'en débarrasser.

D'ailleurs, je suis loin d'être la seule à avoir réalisé au combien cette vermine va nous empoisonner l'existence : avec le Roi Charmant parti, Dragée est constamment sur les nerfs. Je pense même qu'elle a peur, et elle peut bien avoir peur. Quand on perd le contrôle devant un adverse qui a un coup d'avance sur tout le monde, il y a de quoi. D'habitude, je me serais délectée d'une telle situation : la voir tourner en rond, à se morfondre, c'est les petits plaisirs qui font mon plus grand bonheur. Sauf que là, mis à part le fait que le nain représente une menace pour moi, je dois aussi me coltiner le sale caractère de Duchesse  Sensiblerie, et quand elle s'y met, elle peut être très pénible.

Je viens à peine de finir de laver diverses robes en satin que j'entends distinctement le tintement d'une clochette. Je déteste ce son. C'est strident, et agaçant et surtout, c'est un énième ordre. En l’occurrence, d'apporter le thé, comme si elle n'avait rien de mieux à faire de ses journées que de siroter ça en se goinfrant de petits gâteaux pendant que le reste du royaume part à vau-l'eau. Malgré tout, je me dépêche d'aller chercher le plateau d'argent garni de pâtisseries sur lequel je dépose une théière ainsi que plusieurs tasses, du sucre et du lait, comme je l'ai si souvent fait. Je me dirige ainsi chargée vers la pièce où est Dragée, et m'arrête devant la porte. J'ai besoin de quelques secondes pour me composer ce masque d'hypocrisie parfaite que je porte chaque fois que je me retrouve près de Dragée : il ne faudrait pas qu'elle se rende compte oh combien je la déteste, même si je suis sûre qu'elle a déjà une bonne idée sur la question. Je ne peux m'empêcher de penser qu'une fois de plus, j'aurais apporté toutes ces tasses pour rien parce qu'elle sera seule, et c'est sur cette pensée que j'ouvre la porte.

Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant Marie Lopaline, la capitaine de la garde royale. Une mauvaise surprise, qui plus est. De toute les personnes qui sont dans ce château, je pense que c'est elle qui me déteste le plus. Parce qu'elle sait. Elle sait pertinemment que je vole au château, mais le problème c'est que ce tas de muscles n'a strictement aucune once de cervelle. C'est le parfait petit soldat entraînée à obéir aux ordres, sans poser de questions, incapable de se servir de sa tête. Du coup, elle n'a jamais réussi à trouver la moindre preuve contre moi, et je dois avouer que c'est jouissif. Combien de fois l'ai-je croisée dans un couloir, un sourire radieux sur le visage tandis qu'elle me dévisageais de son air de chien de garde, sans rien pouvoir faire. Il m'est même arrivé de lui passer à côté un fois alors que de l'argenterie se trouvait dans mon tablier, fraîchement volée. Dangereux et pourtant, ce jeu du chat et de la souris m'amuse au plus au point. M'amusait, pour dire vrai. Depuis Tracassin, Marie redouble d'effort en ce qui concerne la sécurité, et j'ai bien intérêt à faire profil bas, parce qu'étant donné qu'elle est aussi capable de se contrôler émotionnellement qu'un enfant de deux ans, j'ai peur de recevoir un poing dans la figure si je fais le moindre faux-pas.

Je ne prête aucune attention à l'erreur de Dragée sur mon prénom ainsi qu'à sa critique nullement dissimulée, sachant parfaitement qu'elle le fait exprès et qu'elle sait que je ne peux pas me permettre de la corriger. A la place, je dépose le plateau sers le thé, ajuste ma tenue et me tiens droite et souriante devant elle, comme le veut l'usage. Je contracte légèrement mes mains jointes et refrène l'envie de pincer mes lèvres lorsque la Duchesse me demande de me joindre à elles. Outre l'hypocrisie qui dégouline de sa phrase et la fausse affection qu'elle me porte, je ne peux pas me permettre de rester là : supporter Dragée et Marie en même temps sans broncher est au dessus de mes forces, et je vois rien de bon qui pourrait ressortir d'une telle situation.

Poliment, en prenant une voix douce et un air distingué comme à chaque fois que je m'adresse à elle, je fais une petite révérence en ajoutant : "C'est très aimable à Madame de proposer, mais je ne pense pas mériter un tel honneur. De plus, j'ai encore à préparer vos tenues et à arranger vos affaires, ainsi qu'à polir l'argenterie." Je coule un regard à Marie, et force sur mon sourire avant de revenir sur Dragée. Tant pis, je n'ai pas pu m'en empêcher...
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FORT FORT LOINTAIN

Marie Lopaline
LADY, LADY OSCAR

Marie Lopaline

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : jessica de gouw
⊱ crédits : caf-pow. (ava)
⊱ arrivé(e) le : 13/09/2014
⊱ manuscrits : 474

⊱ tes licornes : princesse shéhérazade, beasthélemy, cúchulainn le maudit.
⊱ schillings : 438

⊱ ton conte : le prince casse-noisette et le roi souris
⊱ ta race : humaine, dieu merci.
⊱ métier : capitaine dans la garde royale, à fort fort lointain.
⊱ tes armes : une épée à la taille, une arbalète à la main. plus récemment, une arme à feu.
⊱ allégeance : pour, bien entendu.

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⊱ au bonheur des dames EmptyDim 21 Juin - 2:06


Suzy, Dragée, Marie

Les temps étaient rudes, et mauvais. Tracassin massait ses fesses sur un trône volé alors que Charmant se faisait peut-être noyer par un ouragan. Marraine avait elle aussi prit le pouvoir, mais rien ne lui avait semblé être mauvais. C'était juste, elle en était encore aujourd'hui persuadée – Marraine avait sauvé Fort Fort Lointain d'un règne archaïque et grenouilleux, alors que Tracassin les privait de leur salvation. Marraine était juste, et bonne. Pour qu'un tel personnage, un concentré mini de machiavélisme, s'en prenne à son règne, c'est bien la preuve que tout allait bien. Le mal n'attaque pas le mal. C'est une simple logique. Ou peut-être le Prince qui lui fait rosir les joues et biaise d'autant plus son jugement ?
Au loin, Marie observait la mer en son temps libre. Elle n'en avait que peu, refusant pour la plupart du temps de laisser Dragée sans surveillance, et restait en contact permanent avec sa bienfaitrice. Mais sa tête et son cœur s'était envolés loin, noyé puis enterré pour une moitié, parti en mer pour l'autre. Et ça la terrifiait. Ça la terrifiait, parce que l'eau avait déjà rempli les poumons de celui qui comptait le plus pour elle, et la mer était trop cruelle pour épargner une femme, quelle qu'elle soit. Alors elle observait, peu souvent sur le quai, à une centaine de mètres de distance, partagée entre panique et calme olympien.
Mais aujourd'hui, une nouvelle lubie prenait à Dragée. Prendre le thé, on a pas pire idée en un tel climat de peur, mais Marie obéissait sagement. Il y a quelques mois encore elle aurait probablement refusé de s'adonner à de telles familiarités avec Dragée, mais les voilà amies. C'était la Duchesse elle-même qui l'avait dit, Marie et elles étaient camarades et se comprenaient plus que les autres – elles partageaient tant, tant de secrets que c'en serait inquiétant, si quelque chose venait à les séparer. Mais ça n'était que loin d'être envisageable, tant Marie plaçait sa confiance en Dragée. Elle l'aurait cru pour sa propre vie, et pour celles du peu de gens qu'elle estimait assez. Avec la perte de Niki, le nombre de ces gens se réduisait douloureusement à un, en la personne de Charmant, dont seule la Nature détenait la vie. Et Dieu, peut-être, s'il écoutait les prières qu'elle lui adressait sans trop d'espoir chaque matin et chaque soir.
Avec délicatesse, Marie frappait à la porte et entrait pour se présenter à Dragée. Une révérence lui faisait quitter sa Duchesse des yeux un instant, avant d'y revenir doucement. Je te remercie d’avoir accepté, je sais que tu as autre chose à faire que de boire le thé. Mais je meurs d’ennui, et j’ai peur, Marie. J’ai peur. Je sens que je vais défaillir si je reste plus longtemps ici à regarder cet escroc s’approprier ce qui ne lui appartient pas. Bien qu'offrant son plus beau sourire à Dragée, Marie ne réagit que très peu à l'enlacement qui s'en suivait, comme elle le faisait toujours. Si elle pouvait admettre être amie avec Dragée, et voyait un thé comme une occasion de protéger de plus près encore son employeuse, il n'y avait rien de tel dans une accolade pareille. C'était de l'amitié, simplement, mais Dragée était royale, et Marie n'était que Marie. Quelque chose sonnait trop faux pour qu'elle prétende quoi que ce soit, quand bien même ses narines se plaisaient à humer le parfum de la belle. Une note sucrée et fruitée qui la rassuraient et la faisaient se sentir bien et chez elle à un moment où elle ne l'était plus. Elle suivit Dragée s'éloigner du regard, battant des cils en soulignant toute la grâce de cet ange-fée. Sans même savoir où est Charmant, ni ce qu’il fait. Je m’inquiète de l’avenir de ce royaume. La gorge de Marie se serra presque instantanément. Les discussions à propos de Charmant n'étaient par rares entre elles, étant parmi les seules au courant de la relation qui lie l'autre au Prince improvisé marin. Elles avaient quelqu'un avec qui partager leur inquiétude, ce qui ne pouvait leur faire que du bien, mais ravivait aussi les flammes de cette peur commune. Perdue en réflexions, Marie serre machinalement les dents, se retenant de peu d'exploser et d'aller elle-même braver les mers. On m’a volée. Elle relève la tête, brusquement, s'approche en vitesse de Dragée et constate. Les colliers, les perles, les bagues et les bracelets, Marie sait tout ce que possède Dragée, sans besoin d'un effort de mémoire. Sa main se pose avec douceur dans le dos de la Duchesse qui manque de vaciller, refermant aussitôt la boîte à bijoux pour enlever une vision bien vide à la fée. Murmurant presque à son oreille, Marie s'inquiète de savoir si elle survivra un tel affront ou si elle devrait remettre le thé à plus tard et partir empaler au bout de sa lame le responsable de ce vol. mais Dragée reprend vite ses esprits, croisant le regard de Marie en un souffle. La bonne… Cette putrelle, Marie lui aurait avec le plus grand plaisir brisé les vertèbres. Elle s'assoit néanmoins, comme le lui demande son hôtesse, et attend que la soubrette se présente à elles. Une telle vision la fait se trouver digne de bien des choses en comparaison.
Ah, Suzon, nous nous impatientons. Sers nous donc et prends le thé avec nous chérie. Le nom écorché de la bonne oblige Marie à étouffer un rire, alors qu'elle dévisage sans retenue la nouvelle arrivante. Elle, contrairement à Dragée, ne cache que peu sa haine et son dédain envers Suzy. Un dégoût soudain s'empare de ses prunelles glacées en la regardant réajuster sa tenue plutôt que fuir cacher son vilain visage; elle laisse son regard s'échapper sur Dragée bien camouflée derrière un sourire de marbre, alors qu'elle n'en a jamais la force pour une bonne. Une révérence est faite, avant qu'elle ne prenne la parole. C'est très aimable à Madame de proposer, mais je ne pense pas mériter un tel honneur. De plus, j'ai encore à préparer vos tenues et à arranger vos affaires, ainsi qu'à polir l'argenterie. Marie se lève en hâte, dégainant une épée, bras tendu, qui ne se trouve pas plus loin qu'à un centimètre de la gorge de Suzy. Marie peut admettre bien des choses, mais sa Duchesse passe avant tout, et lui refuser quoi que ce soit est impensable. Une simple bonne n'a aucunement de quoi refuser une proposition de sa Duchesse. Assied-toi si tu ne veux pas finir en lamelles, range cet horrible sourire et montre-toi digne – ou ce qui s'en rapproche pour les gens de ton rang – de cette invitation. Elle ne sourit même plus la Capitaine, saisissant comme à son habitude la moindre occasion de coincer Suzy. Cette catin-là n'a jamais prêté allégeance à Marraine, Charmant ou à Dragée, et son seul intérêt consiste en sa personne. À vrai dire, la petite est tellement centrée sur elle-même que Marie lui trouve un certain strabisme par instants. Elle attend sagement que la bonne prenne place, les dents grinçantes de ne rien pouvoir dire parce qu'elle sait pertinemment que Marie ne perdrait pas une telle occasion. D'un geste habile, elle range son épée dans son fourreau avant de se rasseoir, jambes croisées comme une lady qu'elle pourrait être ou devenir. Légèrement penchée, Marie n'attend pas que la bonne les serve et offre une tassé encore fumante à Dragée, avant de se servir elle-même, remplissant la troisième tasse sans la tendre à Suzy à aucun moment. Son regard se porta, à sa première gorgée, au ciel à travers les carreaux récemment faits. Quel temps magnifique. Idéal pour porter des perles, ne trouvez-vous pas ? Elle coula son attention sur Suzy qui ne pouvait en ce moment se permettre le moindre faux-pas, le sourire plein de sous-entendus quand auxdites perles. Et si ça n'était pas Suzy pour ce coup-là, elle devait en être au courant, et jubiler sous sa tignasse aux restes rougeâtres. Ça n'était qu'une question de temps avant que Marie ne la coince et qu'elle lui fasse une nouvelle parure en perles de boyaux naturels.
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