AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORT FORT LOINTAIN A FERME SES PORTES.
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

⊱ keep a weather eye on the horizon


FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




⊱ keep a weather eye on the horizon EmptyDim 31 Aoû - 0:39




Sinbad & Potté

La liberté. La liberté a une saveur sans pareille, mais elle ne se gagne pas sans danger, car en vérité, rien de ce qui vaut le coup sur cette terre ne s’obtient sans mérite. Prendre le large, partir en mer, observer l’horizon sans fin. C’était le genre de sensation qui le rendait plus vivant que jamais. Une sensation qu’il avait presque finit par oublier, avec le temps, avec les derniers évènements. Mais, même perdu au beau milieu de l’océan, dans un élément qui n’était pas le sien, il sentait que là était sa place, sur l’Ecorchée, aux côtés de son capitaine. Peut-être qu’au fond, Septmers était un lot de consolation, un substituant. Peut-être, qu’inconsciemment, Potté cherchait en lui le successeur de Shrek. Peut-être oui, peut-être qu’il était celui qu’il pourrait suivre. Du moment qu’il pouvait s’éloigner du royaume et respirer la liberté, il resterait à ses côtés. Jusqu’au bout du monde, pour frôler la liberté, il irait. « Il faut y aller. » Sinbad se tenait dans l’embrasure de la porte, adossé, les bras nonchalamment croisés. Le mercenaire se leva alors derechef, prit la carte sur la table et la roula avant de l’enfouir sous sa chemise. Il était temps de poser pied à terre. Saay, ses cerisiers en fleur, ses temples, ses jardins. Si les affaires de Potté étaient bonnes, c’était bien parce qu’il avait de nombreuses relations dans les contrées étrangères, aussi lointaines qu’elles soient. Saay était l’une d’elle. Le mercenaire devait rencontrer un agriculteur qui possédait quelques rizières, et qui cachait, derrière celles-ci, des plants moins légaux. Le point de rendez-vous se trouvait toujours dans un endroit très fréquenté, pour passer inaperçu. Ainsi, Sinbad et Potté marchaient côte à côté, traversant le marché de la ville, balayant du regard les cageots de denrées. Des fruits secs, des algues, des légumes séchés, des calamars, des graines bossues. Une centaine d’odeurs pestilentielles parcoururent l’odorat félin de Potté qui ne put cacher une grimace de relent, dégoûté. Il n’y avait rien de tel que la bouffe étrangère pour l’écoeurer, surtout si celle-ci s’insinuait en masse dans ses narines. « Finissons-en le plus vite possible. » dit-il en croquant dans un abricot qu’il avait attrapé, avant de le balancer par-dessus son épaule aussi vite qu’il l’avait pris.

Le fruit roula sur le pont ragoûtant et heurta la botte d’un soldat qui interpella les marins, offensé par le geste. Le mercenaire se retourna, seulement pour voir que le soldat passa d’une mine enragée à déconfite, comme s’il venait de voir un fantôme. Il hurla à ses hommes quelque chose en langue étrangère et la cavalerie ne perdit pas de temps à encercler le capitaine et le mercenaire. « Alors là, je te jure que je ne l’avais pas prémédité. Ce n’était pas dans mes plans. » Mais Potté avait-il jamais eu de plan. Au fond, il y allait toujours au culot, ce qui lui portait d’ailleurs souvent défaut. Sa moue envers Sinbad signifiait quelque chose comme « pas ma faute » tandis qu’il haussa ses épaules et posa une main sur sa ceinture, prêt à dégainer s’il le fallait. Il n’attendait que le regard approbateur du capitaine. « Je pensais que les bridés avaient un meilleur sens de l'hospitalité. » Le marin tira alors une grimace tout en se préparant à dégainer son arme. Il fit un léger hochement de tête qui lança le coeur du mercenaire dans une symphonie rocambolesque de tambours. L’adrénaline s’empara de son corps, son épée se dégagea de son fourreau et flotta dans l’air comme possédée par une force immatérielle. Dos à dos avec son partenaire, Potté se battait sans relâche contre les soldats, la sueur dégoulinant de son front, effectuant quelques fois des tournantes avec Sinbad, prenant ça pour un jeu. Mais le jeu n’allait pas durer. L’un des soldats, si gros qu’il ne rentrait pas entier dans son armure et faisait trembler le sol à chaque pas, fonça dans le tas. Le choc désarma les marins dans la seconde. « Vous êtes accusés de traitrise envers la ville, voleurs. » annonça alors le chef de la cavalerie tout en ligotant Sinbad et Potté. Le mercenaire ne réfléchit pas deux fois avant de tenter son ultime coup, les yeux de biche. Il força ses pupilles à se dilater et refléter le ciel, oubliant qu’il était maintenant prisonnier de cette enveloppe charnelle. Un coup de coude de Sinbad suffit à le lui rappeler. « Vous faites erreur sur la personne monseigneur, nous venons tout juste d’arriver de Fort Fort Lointain et nous n’avons rien volé. » Son sourire ravageur ne fit pas plus d’effet que ses yeux. « Vous expliquerez ça au seigneur de cette terre. » Les marins furent emmenés à travers les collines, jusqu’aux cachots de la cité. Jetés comme des mal-propres dans leur cage, enfermés à double-tour. « On va rater le rendez-vous. » dit-il à l’adresse de Sinbad, un sourire en coin. Il était clair que tout ça n’était qu’un malentendu, mais c’était bien emmerdant tout de même. C’était une perte de temps, et pire, d’argent. « Mais t’en fais pas va, je me suis évadé de prison une dizaine de fois. Je vais nous sortir de là. » Dans toute sa splendeur, ne doutant jamais de lui. Mais qu’en était-il du capitaine ?
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN



⊱ keep a weather eye on the horizon Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko2_250

⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

⊱ keep a weather eye on the horizon Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko6_250



⊱ keep a weather eye on the horizon EmptyDim 31 Aoû - 19:29




Potté et Sinbad
Et bien, c’est plus gai dans un cimetière.

Premièrement : ça sent la pisse.
Deuxièmement : ils sont dans la merde. Encore. Pour tout avouer, Sinbad avait imaginé bien des éventualités comme une fuite à l'accoutumée se terminant dans la flotte ou encore même quelques blessures à gauche à droite. Mais ça, ça, il ne l'avait certainement pas prévu encore moins son compadre de galère. Ils se retrouvent là, dans des cachots où peu de lumière vient à passer à travers les pierres, dans un endroit où finalement ils n'auraient jamais dû terminer. Des crétins, ça, ils le sont et Sinbad n'a de cesse de se le répéter intérieurement. Saay n'est pourtant pas connu pour sa méchanceté, encore moins sa capacité à envoyer de pauvres inconnus dans des lieux aussi joyeux que des tombeaux. Ils se sont fait avoir, pour ne point changer, s'ils vont s'en sortir ? Le capitaine n'en est pas vraiment sûr. Bras croisés et dos posé contre le mur sale à souhait, il peut entendre plus loin quelques brigands brailler qu'ils n'ont rien fait. A ne pas en douter qu'ils sont coupables des pires infamies comme le meurtre, le viol et Dieu seul sait quoi d'autre. Les mercenaires, quant à eux c'est une autre histoire, de quoi sont-ils coupables exactement ? D'un pauvre abricot coloré jeté sur la terre, un genre de vol sans pour autant être passible de coups de fouet, il se pourrait qu'on coupe leurs mains. Dire que tout était prémédité, qu'ils devaient partir aussi vite qu'ils étaient venus. Se pinçant la lèvre inférieure, son sabre n'est plus accroché à sa ceinture, même ses dagues se sont volatilisées avec les gardes aux tenues particulières. Soupirant sur l'instant, il jette un bref coup d'oeil à Potté qui visiblement ne perd pas de sa confiance, lui qui jadis était un chat pourrait pourtant facilement partir au quart de tour à cause d'un problème d'enfermement chronique. Ils ne disent rien, restent comme deux crétins face à une belle donzelle sans murmurer une seule phrase. Y'a juste rien à ajouter, rien à s'avouer, ils se sont loupés et sans mentir, le marin redoute amèrement les conséquences de cet évènement qui pourra leur coûter cher, très cher. Si encore il pouvait envoyer des messages par le biais d'un oiseau miniature ou encore avoir une force mirobolante pour mieux briser les barreaux, ce serait vite réglé. Eux, ils n'ont que des doigts fins capables des pires délits avec en plus des matières grises qui ne s'arrêtent jamais de fonctionner - hors contexte du rhum, forcément. Ils ont même pas eu le privilège de pouvoir s'arrêter pour admirer les paysages uniques de cette contrée. « On va rater le rendez-vous. » Non, vraiment ? Sinbad ne fait qu'en hausser les sourcils de manière presque dédaigneuse. Loin d'être énervé, cependant pas pour autant hilare de ce retournement puissant de situation, il continue de se mordiller avec frénésie la lèvre inférieure regardant là où il peut regarder. Il y a une fenêtre, trop petite pour qu'ils puissent passer, de toute manière, elle aussi contient de la ferraille pour les empêcher de filer en douce. Au sol de la paille imbibée de matières douteuses avec quelques rats qui se plaisent à se rouler dedans. De droite à gauche, il n'y a rien, c'est vide. « Mais t’en fais pas va, je me suis évadé de prison une dizaine de fois. Je vais nous sortir de là. » Qu'il ne dise pas que ç'aurait pu être pire, surtout pas s'il ne veut pas s'attirer les foudres d'un esprit en pleine recherche d’échappatoire.

Il cherche, sans trouver. Il cherche, il cherche, il cherche, il ne fait que ça sans bouger d'un poil. Puis, d'un seul coup, ses mains se joignent l'une à l'autre et un applaudissement résonne dans cette prison miteuse, de manière lente pour accentuer la parfaite ironique, la moquerie dont Sinbad est l'auteur. « Mes félicitations, je t'avoue que je ne sais même pas quoi ajouter de plus tellement ça me paraît improbable. » Inspirant tout en tirant une mine dégoûtée par les odeurs qui lui triturent les narines, il secoue légèrement ses boucles sombres pour mieux se redresser. Dorénavant ses mimines dans les poches, sa tête se penche vers l'arrière comme s'il avait un espoir qu'une grande ouverture soit présente au-dessus de son nez. Quelle blague. « J'ai comme l'impression qu'à chaque fois nous faisons pire. On a touché le fond, c'est sûr. Seulement en bons idiots nous continuons de creuser, encore, encore, et encore. » Petite affirmation personnelle que Potté peut prendre à coeur, comme de la meilleure façon qu'il le souhaite, de toute manière il ne peut pas démentir sur ce qu'il vient d'ajouter. Ils ont la poisse. La malchance. Oh certes, pas pire que ses sept voyages, encore moins que la fois où le corsaire est tombé en esclavage. Ce n'est qu'un amuse-gueule comparé au reste, qui peut néanmoins faire peur. Le bruit de ses bottes tape agréablement contre ses tympans, il se rapproche de la porte rouillée, entoure ses doigts autour de deux barreaux. Il pourrait essayer de les secouer. Peine perdue. « Et que veux-tu faire ? Hm ? J'ai un petit doute sur nos capacités surhumaines à pouvoir nous sortir de ce merdier. » Qu'il ajoute avec un sourire sur la gueule aussi grand qu'un croissant de lune. Il sait pas s'il doit rire ou pleurer, paniquer ou au contraire rester aussi zen qu'il ne l'était au départ. Tout ça pour des plantes, tout ça pour un petit trafique qui ramène plus. A Sinbad, ça lui apprendra de ne pas s'arrêter au minimum convenu. Toujours plus, jamais assez. Éternel insatisfait. Pourtant, il le sait, tout ne peut pas s'arrêter comme ça de manière aussi nette. Que ferait son équipage ? Il ne saurait même pas ce qu'il serait advenu de son chef, l'attendrait des jours durant jusqu'à se faire à l'idée qu'il n'est plus. En ce qui concerne Potté, il n'en a pas la moindre idée. Est-ce qu'une famille pourra le regretter ? Des félins ? Sinbad, il y connaît rien à la vie du fameux chat potté. Juste qu'il a été de ceux qui ont participé à la cause de l'ogre amoureux, qu'il s'est battu corps et âme pour une défaite aussi cuisante que dépitante. Ils ne se connaissent pas plus que ça en somme, étonnamment le trentenaire n'a pas cette impression. Comme si quelque part, il était à ses côtés depuis toujours, sans raison particulière faisant que. C'est ainsi. « J'ai entendu dire que la coutume hara-kiri était de mise, j'imagine très mal nos têtes plantées sur des piques suite à cette punition. » Ils seraient pas photogéniques, ça ne correspondrait pas à leurs images respectives. Et puis quoi encore ? Deux légendes qui finissent sur des bouts de bois ? Ce serait minable, pitoyable, Sinbad se voyait plutôt refroidi glorieusement, en mer de préférence histoire que son âme ne regrette rien quand elle quittera son corps. Que pourraient-ils faire ? Attendre le déluge ? Qu'un miracle se produise ? Pour le coup et bien que ne croyant en l'existence de personne d'autre que les êtres qui peuplent les terres de Fort Fort Lointain, il veut bien s'accorder un petit doute, comme si une prière venait de lui taper dans la tête. Un éboulement, un cyclone, pourquoi pas l'apparition sans explication des clefs, ce serait bien, même parfait.
Mais rien ne l'est, trop facile, c'est pas pour eux.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




⊱ keep a weather eye on the horizon EmptyMar 2 Sep - 21:36




Sinbad & Potté

Un écho, résonance tremblante de deux paumes moites qui se frappent entre elles,  lentement, avec sarcasme, dépitées de la situation dans laquelle elles se trouvent, ses pauvres mains. « Mes félicitations, je t'avoue que je ne sais même pas quoi ajouter de plus tellement ça me paraît improbable. » Potté baissa les yeux sur le tas de paille, laissant un soupir s’évanouir d’entre ses lèvres. Léger, discret, pour ne pas se faire entendre, ne pas se faire démasquer. Ne pas montrer ses faiblesses, ses entailles. Avant de se retourner, les bras presque grands ouverts comme s’il voulait accueillir un prestigieux duc dans cette prison, un sourire étincelant pendu à son visage. Mais sa face perdit de sa gaieté quand il vit le capitaine se relever, et le mercenaire se mit à l’imiter, cherchant une faille, une feinte quelque part dans cette cage, posant parfois son poing sur son menton, pour se donner un air plus sérieux. « J'ai comme l'impression qu'à chaque fois nous faisons pire. On a touché le fond, c'est sûr. Seulement en bons idiots nous continuons de creuser, encore, encore, et encore. » Ce dernier mot frappa contre le crâne de Potté, se fracassa sur la barricade osseuse de ses pensées. Encore. Encore, tout se répétait. Le trou sans fond, c’était ce qu’il cherchait, ce qu’il voulait. Un emmagasinement d’emmerdes, bien piquées sur des barreaux de prison, des grilles de fer. C’était exactement ce qui l’amusait, le danger. Principalement ce pour quoi il continuait d’avancer. Vivre dans le risque, tomber, plus bas, encore, pour mieux se relever et continuer. Ne jamais s’ennuyer. Ne jamais s’effondrer, achevé. Lâcher, plus jamais. Mais était-ce bon d’embarquer Sinbad dans tout ça ? Sur un océan de vagues toujours déchaînées, prêtes à se déchirer entre elles par la force du torrent. « Mais non, t’inquiètes. » susurra Potté en observant le capitaine caresser les barreaux rouillés. S’il le regardait lui aussi, il verrait les pupilles d’un gars peu sûr de lui. Un gars un peu perdu, simplement en quête de liberté, de souffle. Prêt à tout et n’importe quoi pour y accéder. Et même, prêt à mettre ses amis en danger.

« Et que veux-tu faire ? Hm ? J'ai un petit doute sur nos capacités surhumaines à pouvoir nous sortir de ce merdier. » Le mercenaire l’écoutait qu’à moitié, à vrai dire, trop perdu dans ses pensées, se demandant s’il avait bien fait d’aller le rencontrer, le légendaire Sinbad. C’était parti de rien, d’un marché en bonne et due forme entre deux ambitieux, deux malheureux. Une poignée de mains qui aurait du sceller un pacte tout ce qu’il y a de plus innocent. Au final les lignes du contrat avaient été remodelées, l’encre avait coulée. Depuis combien de temps Potté n’avait pas posé pied à terre ? Il ne saurait le dire. Chaque fois que Sinbad et son navire revenaient au port, il y courrait, grimpant au mat pour s’agripper aux voiles blanches, son rythme cardiaque en parfait accord avec les bourrasques du vent marin. De la même manière qu’il se lovait dans les draps de l’ogre, jadis, et ronronnait comme un saint. Etait-ce ça, sa faiblesse ? Potté, ce voleur, ce brigand si fier qu’on disait solitaire, qui avait en réalité besoin d’un moteur, d’un chef. Un commandant, pour le guider dans ce genre de situation alors que c’était Potté lui-même qui les y mettaient. Encore, et toujours. « J'ai entendu dire que la coutume hara-kiri était de mise, j'imagine très mal nos têtes plantées sur des piques suite à cette punition. » Potté se secoua vivement le flanc à la manière d’un félin, redressant son échine et bousculant sa nuque. Les yeux grands ouverts et les narines dilatées, en alerte. Ahuri, comme s’il sortait brusquement d’un rêve. Tête ? Pique ? Cela devenait intéressant. L’agitation de ses entrailles plongeait tous ses organes dans un tourment infernal et volcanique. C’était la poussée d’adrénaline suffisante pour le motiver à sortir de ce trou à rats en entier, chair et os compris. Après tout, ce serait bien fâcheux que son joli minois finisse sur une pique. Une idée lui avait traversée l’esprit lorsque le capitaine avait parlé de capacités surhumaines. Potté n’était pas humain, et ne pensait donc pas toujours comme tel. Brièvement, son esprit avait eu en tête d’enlever la fiole de charnel à son cou pour se retrouver avec sa réelle apparence, celle du chat, petit, vif, agile. Il ne passerait pas les barreaux de la fenêtre, assurément, mais celle de la porte, oui. Néanmoins, puisque Sinbad n’y avait pas encore pensé, et que les gardes ne roupillaient pas pour l’instant, il était inutile d’en arriver là. Mieux encore, ça laissait le temps à Potté de chercher une autre solution, car, pour une raison qui lui était encore inconsciemment inconnue, il préférait éviter de se montrer tel qu’il était au capitaine. En plus, ça leur donnait du temps à tuer pour se foutre sur la gueule, et surtout, quand le moment viendrait, Potté, dans toute sa grâce pourrait surprendre Sinbad avec sa brillante idée, il en était persuadé. « Oh moi je nous imagine plutôt bien. Même décapité, je resterais le plus beau des deux. » gloussa le mercenaire avant d’attraper à la volée un rat qui tentait de s’échapper. D’un coup sec, il brisa la nuque de l’animal. « Hey patron, tu veux rire pour patienter ?! » Sans attendre de réponse et devant le regard interloqué de Sinbad, Potté le rejoignit devant les barreaux pour imiter, presque parfaitement, le cri de la chouette. Quelques secondes plus tard, un des gardes s’en approcha pour coller son nez à une dizaine de centimètres du sien. « Qu’est-ce que tu veux, voleur ? » Potté lui sourit, le rat caché derrière son dos, tentant tant bien que mal et pour une énième fois, son regard de chaton. « Je me demandais comment allait ta maman ? Je ne l’ai pas vue depuis des lustres. » Le garde ouvrit grand sa mâchoire avant d’hurler des injures en langue étrangère, le visage boursouflé, rouge de colère. Puis, lorsqu’il fit volte face, avant de s’éloigner, Potté attrapa le pan de son pantalon pour y fourrer le rat mort, jubilant sa victoire en riant, goguenard. Finalement, cette petite escapade en prison s’annonçait assez cocasse.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN



⊱ keep a weather eye on the horizon Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko2_250

⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

⊱ keep a weather eye on the horizon Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko6_250



⊱ keep a weather eye on the horizon EmptyMer 3 Sep - 20:40




Potté et Sinbad
Et bien, c’est plus gai dans un cimetière.

Une prison, c'est amusant comme ce mot peut faire peur. Une prison. Une prison qu'est-ce que ça signifie exactement ? C'est l'enfermement, la maltraitance, la fin d'un long chemin vers la mort qui arrive un jour ou l'autre. Tout ce que Sinbad déteste et ne peut accepter. Lui, c'est la liberté, le respect, la vie jusqu'à ce qu'elle décide de se débarrasser de lui. Une prison, c'est rien que pour enfermer des dégénérés, des cachots c'est toujours le même gabarit sauf que ça sent encore plus mauvais, y'a rien pour s'allonger, s'assoir, pouvoir penser en toute simplicité. On peut rien y faire, si ce n'est attendre l'instant fatidique où la hache tombe sur le cou. Il faut partir, parce qu'il étouffe. Il faut s'enfuir, parce qu'il commence à se faner. Sinbad, il se compare à rien, si ce n'est une plante qui a besoin de son endroit de prédilection, sans l'océan il n'est plus qu'une pétale qui s'écrase sur les pavés pour mieux terminer en une belle fumée. On enferme pas un oiseau dans une cage. On enferme pas un homme dans une cage. Du registre, c'en est similaire, sauf qu'il lui manque les ailes pour pouvoir sentir la caresse du vent sur tout son être, il n'a pas cette taille de moins qui pourrait l'aider à passer par la fenêtre. Il n'a que ses deux jambes, sa peau, ses os, ses muscles, tout ceci supportant une race plus que détestable autant qu'appréciable. Avec lui ? Un ancien chat, un gringo débarquant des déserts d'Afshin là où tout est sujet à jouer un peu de luth. Ils viennent de la même terre, un sang similaire coule dans leurs veines parce qu'ils hurlent à la découverte, cette sensation de papillons qui traversent l'estomac pour mieux monter dans les oreilles. Ils aiment ça, ne s'en lassent pas, se tuent à coup de têtes qui ne se donnent plus la peine de réfléchir. Un ciel s'étale pour eux, une destinée veut bien ouvrir sa porte pour ces deux êtres qui veulent toujours aller plus loin. Malgré l'âge et les douleurs, malgré l'expérience peu convaincante. Malgré tout. Ils correspondent à ce qu'ils veulent, parce qu'ils sont de ceux qui ne s'arrêtent jamais. Les nuages sont la limite, si tant bien est qu'il est impossible de les dépasser. Qu'est-ce qui les empêche de se compléter ? Certainement cette idée que l'un fuit pour des raisons différentes, comme l'autre veut bien affronter les problèmes et les attraper. Ils s'éloignent, reviennent, s'étirent, se retirent et ne sont plus que deux bestioles appréciant la compagnie de la différence. « Oh moi je nous imagine plutôt bien. Même décapité, je resterais le plus beau des deux. » Si la faiblesse ne se montre que trop peu, la bêtise quant à elle, se veut plus que présente chez Potté qui n'en perd pas moins son large sourire crâneur. Y'a quelque chose là-dessous, Sinbad peut le sentir. Comme une fragilité qu'il est difficile de titiller, même vouloir la frôler serait un affront pour son interlocuteur qui se cache et se montre à la fois. De son côté, le marin lui se retire derrière sa manière de parler, les mots qu'il peut employer, tout n'est pas un hasard et certainement pas ce qu'il peut affirmer. Ils viennent, ils partent, tournent dans sa tête parce qu'il a eu la bonne idée d'apprendre qu'un terme plus haut que l'autre peut valoir l'existence, qu'un mauvais discours peut décourager et qu'un murmure en trop peut blesser. Se planter ? C'est pas dans ses droits, il ne peut pas se permettre un jour de partir de travers sous prétexte qu'il va mal. Remonter un peu les épaules, redonner l'espoir qui s’effiloche au rythme fatigant des aiguilles qui tournent, c'est ça qu'il doit faire Sinbad. Tout ça, c'est compliqué, ça lui demande du temps, de l'énergie qu'il accumule en masse en se répétant qu'il peut. Ce n'est pas qu'il voudrait, il doit le faire. Même pour ceux qui sont une peine perdue - ou qui paraissent l'être - à l'instar d'Hansel, même de Potté qui aime à partir d'un côté comme d'un autre. Quand est-ce que le masque est tombé ? Quand ? Jamais, peu importe les mois, le véritable félin roux il ne sait pas de quelle manière il fonctionne - outre les bourses bien pleines. « Hey patron, tu veux rire pour patienter ?! » Un haussement de sourcils curieux, il craint le pire. Avec Pelageroux il s'attend jamais à rien de complètement bon, bien que son âme ne se résume pas à du pourri, y'a du scepticisme dans l'air. Il en répond rien, se contente de zieuter attentivement ce qu'il faut. Le bruit d'une colonne qui craque, il en plaindrait presque le rat entre les pattes de son confrère. « Je me demandais comment allait ta maman ? Je ne l’ai pas vue depuis des lustres. » Le garde qui s'approche, l'animal crevé dans son pantalon, tout se passe très vite si bien que Sinbad prend quelques secondes à assimiler les évènements. Patron. Parasite. Crétin. Entubé.

Le marin ne trouve rien de mieux à faire qu'avoir un léger rire frétillant dans la gorge. C'est que Potté est ridicule, il ne cherche pas des idées pour se sortir de ce piège non, il enfonce le couteau dans la plaie pour apaiser les coeurs. Sinbad sait pas trop s'il doit être touché, ou carrément offensé d'un tel manque de sérieux. Ses mains relâchent la ferraille, ses bras se croisent sur son torse et il attend. Il attend. Une seconde, puis deux, puis trois. Une dizaine se déroulent jusqu'à ce que le hurlement du garde claque dans le cachot ce qui pousse les autres prisonniers à se moquer royalement de lui. Y'a rien de mieux que l'hilarité pour s'évader par le biais des pensées, pour enlever les mauvaises, ne pas pour autant s'en débarrasser mais les laisser de côté. C'est ce qu'il fait, tout en penchant sa tête sur le côté il ajoute. « Tu sais communiquer avec les bestiaux maintenant ? Si tu arrives à faire venir une armada de chouettes ici, je te tire mon chapeau. MIEUX, je te donne le double de ton salaire pour ce coup-ci. » Un sourire s'étire sur son visage tailladé par le sel des vagues. Ils pourraient continuer longtemps ainsi, à se lancer des vannes, cracher sur les autres pour mieux se moquer de leurs malheurs - même bonheurs - sauf que dans ce cas, ils sont foutus. Jouons avec nos mimines tant qu'on peut encore le faire, d'toute manière on va quand même les couper si on bouge pas. C'est qu'il commence à faire des pas dans son huis clos, qu'il passe une main pensive sur son bouc fièrement taillé. Y'a pas une bombe citrouille quelque part ? Non ? Même pas une arme ? Rien du tout. Ils pourraient être nus que le cas serait plus risible. « Je n'ai pas envie de m'dire ça, pourtant, et bien pourtant... Nous n'avons plus rien. Peut-être que pour une fois, nous avons trouvé plus fort que nous ? Vaincus ? Nous ? » Une lourde grimace s'étale sur sa peau qu'il fait partir derechef. Vaincus ? Eux ? Puis quoi encore ? Sinbad Septmers s'est déjà tiré de situations bien plus tordues. Quant à Potté Pelageroux, il connaît un peu cette histoire d'oie pondant des oeufs en or. Si des êtres immenses n'ont pas eu raison d'eux, ce ne sont pas des gardes ayant des petits yeux qui vont se débarrasser d'eux. Pas vrai ? Il en doute, pousse un soupir. « On pourrait... On pourrait... » Construire une corde avec la paille infectée ? Même pas sûr qu'elle tienne le coup la pauvre. Essayer avec les rats qui se tapent une bouffe juste à côté de leurs godasses ? Faudrait du temps, et c'est ça justement qu'ils ont pas. Le sablier tourne, laisse ses grains tomber tout doucement au fond pour mieux faire éclater leurs rythmes cardiaques. « On pourrait, oui. Quoi ? Je sais pas. » C'est qu'il en devient ridicule. Merde. Merde. Merde. Et remerde. Ce ne sont que des injures qui fusent dans sa tête. Plus ça continue, moins il arrive à se visualiser dans le futur parce que tout paraît gagné d'avance par les habitants de Saay. De pauvres voleurs. Voilà c'est ça qu'on donnera comme titre à ces deux gueux. Des chipeurs d'abricots qui n'ont pas respecté la loi de propreté de la boue. Sinbad a l'impression d'avoir déjà vécu ça, une perte qui passe mal dans le bout de ses doigts parce que ça picote, ça le pousse à bout jusqu'à ce qu'il récupère un peu de sa lucidité. Il est enfermé. Ils le sont.
Et on enferme pas des oiseaux, sinon ils s'éteignent.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




⊱ keep a weather eye on the horizon EmptySam 20 Sep - 16:57




Sinbad & Potté

Potté n’était pas vraiment un noble marin, il était plutôt un pirate, sans foi, ni loi. Un mercenaire qui n’avait pas fait que des merveilles, et qui s’était maintes fois essuyé les mains d’un certain liquide rouge poisseux qui circule dans les veines, poison de vie. Et pourtant, savoir que le navire de Septmers portait le nom de l’Ecorchée en disait bien long sur un équipage sans doute pas moins torturé que lui, et surtout sur son capitaine. Qu’avait bien pu faire cet homme durant ses trente quatre précédentes années. Sûrement pas de la pêche aux moules. Sinbad était une énigme pour Potté, un puzzle dont les pièces éméchées flottaient vulgairement sur l’écume des vagues. Il s’affichait comme un honorable loup de mer qui avait tout vu, tout vécu, portant des cicatrices profondes, vestiges d’aventures probablement éreintantes. Mais tout un passé de pêchés pardonnés suffisait-il à faire de lui un innocent ? Sûrement pas non, et peut-être était-ce là la raison pour laquelle un fil invisible les reliait tous les deux, s’emmêlant, se nouant pour ne former qu’une pelote de laine à jouer. Ils n’étaient pas de mauvaises personnes, mais ils avaient fait de mauvaises choses, commis des erreurs irréparables. Leurs chemins avaient fini par se croiser, pour le meilleur ou le pire. Qui pourrait le dire ? Tout ce dont Potté était persuadé, c’est qu’il se sentait enfin chez lui, à ses côtés. Il avait trouvé un nouveau foyer, une nouvelle raison de continuer. Plus le navire s’éloignait du rivage, plus son chemin se traçait pour prendre son sens, et c’était exactement ce pour quoi son coeur battait, tambourinant d’un désir de liberté, cherchant un sens à son existence, fuyant l’ordinaire. Après tout, il n’avait jamais été banal, pour un chat, et ne le serait probablement jamais. Intimement, il était convaincu que Sinbad, derrière ses remontrances de grand sage, savourait les mêmes espoirs.

« Tu sais communiquer avec les bestiaux maintenant ? Si tu arrives à faire venir une armada de chouettes ici, je te tire mon chapeau. MIEUX, je te donne le double de ton salaire pour ce coup-ci. » Potté sourit sans dire mot, observant du coin de l’oeil le garde qui s’enfuyait à toute hâte pour se défroquer et se débarrasser du cadavre du rongeur. La plaisanterie avait duré quelques minutes, du temps gagné pour au final se perdre aussi vite. C’était bien mignon de savoir imiter le cri d’une chouette mais ça ne leur serait d’aucune utilité pour la suite des évènements. Ce qu’il leur fallait vraisemblablement, c’était plutôt un dragon, et Potté en connaissait un qu’il suffisait de siffler pour qu’il accoure, mais malheureusement, elle avait pris apparence humaine et était à des lieux d’ici de toute façon. Sans parler de leur relation qui s’était quelque peu dégradée depuis la disparition de l’ogre. Un soupir, long et faible, sortit de son gosier pour envahir l’atmosphère. Il fit quelques pas dans la cage avant de s’adosser brutalement à un mur pour en glisser le long, aspergeant quelques pailles de foin dans l’air sous le poids de son derrière. « Je n'ai pas envie de m'dire ça, pourtant, et bien pourtant... Nous n'avons plus rien. Peut-être que pour une fois, nous avons trouvé plus fort que nous ? Vaincus ? Nous ? » Potté releva le menton et grimaça, le museau tordu, désappointé par l’attitude de son capitaine. Pensait-il vraiment ce qu’il disait ? Etait-ce les dires du grand Septmers ou ceux d’un capitaine miteux qui ne croyait plus en rien, pas même en lui ? Il ne pouvait en supporter plus, écouter des idioties pareilles. Ce n’était pas possible, inconcevable, que Sinbad baisse les bras, comme ça. « On pourrait... On pourrait... » Potté haussa un sourcil et redressa une oreille, curieux et attentif, un léger sourire en coin laissant apparaitre une canine malicieuse. Là, il reconnaissait son capitaine. Un homme plein de surprises, toujours un plan B en poche. Il allait sans doute proposer une idée inouïe qui les sortirait de ce merdier. « On pourrait, oui. Quoi ? Je sais pas. » Une paume, claquante contre un front sale de suie. En voilà un plan. Digne d’un grand mercenaire oui. Potté laissa glisser sa main sur son visage, déformant ses traits, pour enfin lever les yeux au ciel. Ils n’avaient pas plus avancé, lui qui s’était attendu à quelque chose qui lui aurait évité le pire, décidément, il était mal barré. Il n’y échapperait pas. À moins qu’une mandoline apparaisse par magie dans leur cage, il pourrait jouer une petite mélodie pour distraire les gardes, et encore, ce ne serait qu’un gain de temps avant que leurs jolies têtes finissent sur des lances. Autrement dit, il allait devoir sacrifier sa dignité, et surtout, agir vite. « Tu me désopile. Et ça se prétend capitaine en plus. Ce n’est pas en te lamentant sur notre sort qu’on va sortir d’ici. » Potté soupira avant de se remettre sur pieds, caressant du bout des doigts sa moustache fièrement taillée. Il n’avait plus vraiment le choix, il fallait qu’il se débarrasse du charnel durant un instant pour les faire sortir de là. Le soleil était en train de rendre l’âme, et les gardes commençaient à partir un à un, pour n’en laisser qu’un seul à surveiller. Le moment allait venir. « Heureusement que tu m’as avec toi, crois moi tu n’aurais pas pu mieux tomber pour un compagnon de prison. Laisse moi faire. » Attendant simplement que les minutes passent, faisant les cents pas, il entendit au bout d’un moment les ronflements du garde. Posté devant les barreaux de la fenêtre, il était dos à Sinbad, la main tremblante sur la fiole accrochée à son cou. Il y jeta un bref regard avant de fermer les yeux et d’arracher la chaîne avec hargne. C’est alors qu’il sentit sa chair brûler et ses os se briser. Seule la douce sensation de ses vêtements le caressant lui permit de souffler, et lorsqu’il rouvrit les yeux, la pénombre l’entourait. Le chat sortit à quatre pattes de sous la montagne de tissus, et lorsqu’il aperçut enfin la silhouette de Sinbad, se remit droit sur ses deux pattes arrière, les coussinets avants plantés sur ses hanches. Le coeur battant, il garda néanmoins la truffe bien levée. « Il va falloir agir vite. »
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN



⊱ keep a weather eye on the horizon Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko2_250

⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

⊱ keep a weather eye on the horizon Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko6_250



⊱ keep a weather eye on the horizon EmptyDim 21 Sep - 18:49




Potté et Sinbad
Et bien, c’est plus gai dans un cimetière.

Pour tout dire, Sinbad doit être plus effrayé pour son compagnon que pour sa propre carcasse. Être capitaine ce n'est pas rien, c'est avoir des hommes, les diriger, par extension les protéger du moindre mal. Ce que le fameux Septmers a toujours tenté de faire, ce qui généralement se soldait par des échecs. Quand certains se faisaient dévorer par des cannibales, d'autres périssaient à cause de maladies, parfois même par noyade. Ce qui était, c'est qu'il était tout bonnement fait pour perdre ses proches, s'attacher n'était pas de mise, même si quelque part les fantômes continuaient et continuent toujours de le hanter. Dans ce cas, il se sent presque moins nerveux que d'habitude, tout bonnement parce que si Potté doit mourir, ce sera avec lui, causant derrière eux une peine considérable. Bien qu'il ne sache que trop peu de son chose sur son interlocuteur, il est convaincu que quelque part sur les terres de Fort Fort Lointain, un être doit l'apprécier à sa juste valeur, tout comme lui bien qu'il ne le montre que trop peu. Il a la vie du membre de son équipage entre ses mains, et pour le coup rien ne lui vient en tête. Dans le monde de la piraterie, il n'y a rien de pire que l'impuissance face à tout et n'importe quoi. Elle peut venir à cause d'un vol qui n'avait pas été prévu, d'un décès survenu comme d'une mauvaise blague, l'impuissance ça pousse à faire vomir l'aîné des deux qui peut passer jusqu'à plusieurs jours dans sa cabine dans un mutisme complet. L'impuissance. Un seul mot, une seule définition, une seule capacité celle de détruire tout ce qui se trouve sur son passage. Là, c'est cette même impression qu'il a dans le bout des doigts, jusqu'au plus profond de son coeur. Il n'est pas pour autant au stade de s'excuser de tout, de faire une prière inutile envers un Dieu auquel il ne croit pas, cependant la petite flamme qu'il avait en partant des terres d'Afshin il y a cela seize ans s'est amenuisée, jusqu'à laisser place à une fumée âcre. Où est le minot qui rêvait de richesses ? Celui qui souhaitait pourfendre l'écume et dévorer les malfrats d'un coup de dents ? Il n'est plus. Sinbad Septmers n'est qu'un corsaire au regard perdu sur un rivage tout aussi brouillé, se butant à croire qu'un jour il aura le revers de la médaille. Et pourtant, le sort s'acharne, le monde ne veut plus de lui comme d'un type qui sait quoi faire en moment de crise. Il ne sait pas tout, il ne peut pas tout connaître, et quand on le regarde avec des yeux pétillants, il ne peut s'empêcher d'être dégoûté tout en se disant que ce titre de légende il ne l'a jamais mérité. Ce n'est qu'un homme parmi d'autres. A la rigueur, celui qui pourrait s'attirer les hurlements hystériques serait plutôt ce Potté Pelageroux, au sourire ravageur, à la dégaine plus que singulière et à l'accent cassant ensoleillé. Toute la populace mérite le grade de capitaine, sauf le capitaine lui-même. Potté vaut plus. Potté vaut mieux. Potté est un élément dont maintenant il ne peut plus se séparer, comme si quelque part son coeur en toute bonne conscience avait décidé qu'il lui serait indispensable. Y'a de ces gens qui restent dans l'éternité, de ces sons qui résonnent jusqu'au ciel, de ces prénoms qui se tatouent dans les veines. Potté est de ceux-là. Il ne le saura juste probablement jamais.

« Tu me désopile. Et ça se prétend capitaine en plus. Ce n’est pas en te lamentant sur notre sort qu’on va sortir d’ici. » Il perd de son sourire qui généralement ne se tire jamais, sauf évènement trop complexe à gober. Le pire, c'est que Sinbad il se dit rien du tout, on lui a imposé parce que c'était ainsi. Il aurait peut-être des années auparavant préféré que ce soit Kale qui se coltine cette tâche difficile qu'est celle de l'homme à tout faire, celui qui sait, qui connaît, qui jamais ne se loupe. Les bras toujours croisés sur son torse, ses sourcils se froncent tout en continuant de zieuter son compagnon de cellule. Au pire quoi ? Ils se rejoindront au paradis des animaux, si tant bien est que le marin en est - ce qui quelque part n'est plus à prouver, un sorte de loup à priori. « Heureusement que tu m’as avec toi, crois moi tu n’aurais pas pu mieux tomber pour un compagnon de prison. Laisse moi faire. » Sa modestie le perdra, toutefois il n'a pas tort sur ce point. Il aurait pu avoir un nouveau de l'équipage avec lui, un type qui n'y connaît rien, ou pire il serait seul face à cette mort certaine. Pourtant, Sinbad il croit que s'il avait eu Kale à sa place, ils n'auraient pas eu à croupir ici dans ce cachot miteux reniflant à souhait. Tout ça à cause d'un abricot, ou d'une pomme ? Il ne sait déjà plus. Si c'est de sa faute, c'est aussi lui qui doit les sortir de ce pétrin, c'est la juste manière de fonctionner des choses, à l'instar d'une balance qui pèse le pour du contre, qu'enfin Potté lui montre ses capacités à son paroxysme, de là il pourra doubler son salaire, qu'il l'impressionne. C'est tout ce que Sinbad demande, rien de plus. Il vient à se pincer sa lèvre inférieure en entendant un bruit à peine perceptible, celui d'une chaîne qui se casse. Aurait-il ? Vraisemblablement lui, c'est une transformation qui s'offre à ses yeux, une des premières d'ailleurs et c'est estomaqué qu'il contemple ce changement de peau radical. D'une peau plus ou moins bronzée, il passe à un pelage roux comme un feu de joie, de prunelles humaines il passe à des félines, d'oreilles cachées par des cheveux, voilà des triangles velus. Le chat botté, ou Potté pour les intimes. Le voilà, le vrai, le fin, le vicieux matou qui n'a plus de réputation à refaire. Du tas de tissus vient à sortir le pacha à pattes de velours, celui-ci revient à son origine quelque peu hybride en se tenant sur deux pattes. « Il va falloir agir vite. » Serait-ce un honneur de le voir sous cette stature fragile ? Sinbad pense quelque part que oui, combien de personnes ont eu la chance de le croiser ainsi depuis que l'arrêté a été imposé à tous ? Peut-être une ou deux, avec le capitaine dedans. Celui-ci vient à se mettre accroupis, tout en s'attardant à détailler ses petits coussinets, ses moustaches qui fendent l'air. Ce n'est donc pas un mythe, lui aussi se trouve face à une légende dans sa véritable nature. Deux légendes pour le prix d'une. Un sourire embellissant ses traits, ses mains viennent à se joindre l'une à l'autre dans un silence. « Je n'en attendais pas moins de toi. » Serait-ce un aveu que son but était de le pousser à bout ? Pour tout dire non, il n'en avait même pas eu l'éclair de génie, cependant, c'est que ça doit marcher, ça peut marcher, surtout qu'à écouter les bruits du couloir, les soldats sont déjà loin de la prison et s'évadent sur le dos de licornes enchanteresses. « Maintenant, que peux-tu faire ? Ronronner, te lécher partout, griffer, mordre, et oh ! Miaou. » Une boutade passe toujours bien. Le jour où ils ne se lanceront plus des bêtises ressemblant à celle-ci, c'est que leur relation aura évolué de la bonne ou de la mauvaise façon. Sur l'instant, il se demande pourquoi la reine a obligé ceux qui ne le voulaient pas à se fondre dans la peau des hommes. Question d'esthétique ? Même lui n'arrive pas à mettre le mot juste sur cette nouvelle existence plus qu'étrange. Celle d'un chat devait être plus glorieuse, amusante, en sachant qu'il est petit, qu'il peut s'étirer jusqu'à plus soif tout comme avoir accès à des lieux improbables. Potté reste Potté. Mortel d'apparence ou non, qu'il ait neuf vies sous telle ou telle forme, ceci ne remet certainement pas en cause le talent dont il est l'unique propriétaire. « Blague à part, je suis honoré de me trouver face au chat Potté et non pas à Potté, c'en est presque à marquer ce jour d'une pierre blanche. » Quelque part, le pirate il doit être un peu attendri par cet animal ayant le don de parler. Vulnérable, c'est ce que Potté est, vulnérable il l'a toujours été, quand il dépasse l'entendement grâce à son un mètre quatre-vingt il fait son fier, dorénavant ridiculement petit, Sinbad se doute qu'il ne doit plus chercher à frapper dans son égo. Son compagnon n'était à l'origine qu'un chaton après tout. « Soit, je pense que tu sais ce qu'il te reste à faire. » L'aîné se redresse la minute d'après. De sa part, il ne doute plus de sa fidélité. Même si quelques mois auparavant, il ne comptait plus le nombre de fois où il avait tenté de le laisser à la merci de pillards, de chevaliers ou encore de trolls. Aujourd'hui néanmoins il se rend compte qu'une idylle les pousser à se tolérer, même plus, à s'apprécier sans avoir besoin de le hurler sur les toits. Ce n'est plus Sinbad Septmers contre le monde entier non. C'est eux deux envers et contre tout.
C'est toi et moi face à l'univers.
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




⊱ keep a weather eye on the horizon EmptyMer 1 Oct - 18:46




Sinbad & Potté

Il ne pouvait plus se cacher. Le chat botté. Tel qu’il était réellement, quatre pattes et des coussinets. Une truffe fière et des oreilles rousses pointant vers le ciel. Il se sentait mis à nu, pas seulement parce qu’il lui manquait un chapeau, une cape et des bottes à sa taille, mais aussi et surtout parce qu’il montrait à quelqu’un qui ne l’avait encore jamais vu, son vrai visage, une gueule qu’il n’avait pas libérée depuis si longtemps, qu’elle en était presque rouillée. Le matou courba d’ailleurs l’échine pour craquer sa colonne vertébrale de tout son long, tiquant à chaque bruit produit par ses os minuscules. « Je n'en attendais pas moins de toi. » Des mots sarcastiques lâchés dans les airs, suivis d’un applaudissement tout aussi vicieux. Potté s’y attendait, et ça s’était réalisé. Septmers se foutait bien de lui. « Maintenant, que peux-tu faire ? Ronronner, te lécher partout, griffer, mordre, et oh ! Miaou. » C’est qu’il s’était même accroupi, ajoutant à cela une nouvelle once d’ironie. Potté se contenta de répondre par un son félin strident, s’évaporant d’entre ses canines serrées contre sa langue, postillonnant quelques jets de bave au passage, le museau fripé par l’agressivité. Le capitaine, comment pouvait-il le prendre au sérieux, finalement ? Tant d’autres avaient ri du chat. Mais peut-être, quelque part, avait-il espéré que lui ne le ferait pas, qu’il l’estimerait mieux. Après tout, la réputation du chat potté n’était plus à refaire. Loin d’être un chat de salon, on le connaissait fine lame et voleur hors pair. Il était connu et reconnu, craint et menacé. Son minois avait souvent été placardé sur des affiches promettant des sommes faramineuses pour sa tête, et jamais il ne s’était fait attraper. Cavalant toujours à travers chaque contrée, affrontant moult monstres, brisant certains coeurs. Mais, au fond, il restait un chat, rien qu’un chat à la langue bien pendue. Un chat, usant de ruse toute sa vie, afin de gagner le respect des êtres tels que Sinbad.

« Blague à part, je suis honoré de me trouver face au chat Potté et non pas à Potté, c'en est presque à marquer ce jour d'une pierre blanche. » Le mercenaire sentit là de la sincérité mais ne put s’empêcher de se montrer légèrement sceptique. Il ne savait jamais avec Sinbad, ce qui était vrai ou non. C’était comme ça entre eux, de la taquinerie parfois poussée à bout, jusqu’à ne plus distinguer la moquerie de la véritable idée. Pourtant, ils ne s’étalaient jamais bien longtemps sur leurs pensées. Leurs actions le faisaient pour eux, et leurs gestes faisaient le reste. C’était ainsi qu’ils avaient été éduqués par la vie. Car, eux, ils montraient les armes au lieu de baisser la garde. Ils brisaient leurs chaînes au lieu de s’y agripper. Ils étaient des guerriers, des pirates. Des solitaires au coeur de pierre. Ils se ressemblaient finalement. La seule chose qui les différenciaient vraiment, c’était que l’un était né fauve, et l’autre humain. « Soit, je pense que tu sais ce qu'il te reste à faire. » Potté acquiesça de la tête, se mettant à quatre pattes alors même que son capitaine se relevait. « Quand tu arrêteras de te moquer de moi, peut-être que je pourrai faire ce que j’ai à faire sans perdre de temps ! » Le chat se mit alors à trottiner, patte après patte, en direction des barreaux de leur cellule. En peu de temps il se retrouva hors de la cage, ayant pour seule compagnie des rats et un gardien endormi. « Si ma mama me voyait… » susurra-t-il plus pour lui-même que pour son compagnon. En deux temps trois mouvements, il bondit du sol pour atterrir silencieusement contre un buffet. De ses coussinets, le chat chercha sans relâche l’objet de ses désirs, autrement dit, le trousseau de clés de ces foutues cages. Lorsqu’enfin il eut entre ses patounes l’anneau rouillé contenant les clés, il le coinça dans sa gueule et s’éloigna sans bruit, ses pas allant au rythme des ronflements du garde. Le chat pénétra de nouveau dans la cellule, cracha le trousseau aux pieds de son capitaine sans un regard pour lui et se dirigea vers ses habits. « Tu sais ce qu’il te reste à faire. » lâcha-t-il dans un sourire moqueur avant d’attraper sa fiole de charnel. Il noua la chaîne autour de son cou, et son corps d’homme put alors reprendre forme. Nu comme un vers, il se pencha, s’apprêtant à enfiler ses vêtements quand un grognement nocturne le fit sursauter. Le garde n’était peut-être pas dans un sommeil profond. Sinbad avait déjà ouvert leur cage. Potté, totalement nu, prit ses vêtements dans ses bras et trottina alors pour dépasser le capitaine, l’air plus ahuri que jamais. « Patron, c'est le moment de déguerpir ! »


RP terminé
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Contenu sponsorisé





⊱ keep a weather eye on the horizon Empty

Revenir en haut Aller en bas

⊱ keep a weather eye on the horizon

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1




Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
⊱ il était une fin :: Les RPs :: Chapitre 1-