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☾ and the raven said "nevermore"


FORT FORT LOINTAIN

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☾ and the raven said "nevermore" EmptyMer 25 Fév - 17:31









Cecil Piebavarde
with your big eyes, and your big lies

CONTE : personnage lambda, mais il pourra bien vous affirmer qu'il est une princesse quelconque d'une contrée où personne n'a jamais mis les pieds, vous le croirez quand même. vous y serez obligé. ÂGE : trente ans qu'il a vu le jour, mais là encore l'ordre des choses peut changer, se distordre dans les sens qu'il désire afin de le rendre parfait à vos yeux.  SENTIMENTALEMENT : célibataire. il prend amant(e) parfois, quand le cœur lui en dit, quand sa bourse d'argent se retrouve un peu vide, aussi. dans son milieu, on le connaît comme le dépravé qu'il est, et souvent ses victimes sont des personnes d'autres horizons.  OCCUPATION : il est l'intendant de la griffe marine, petit être fourbe, aussi rapide qu'un volatile, aussi subtil qu'une ombre dans les ténèbres, il œuvre aux côtés d'autres mécréants, afin de contenter les pauvres gens - et de se faire, de ce fait, le plus de bénéfices possible. il est aussi organisateur de combats clandestins, et peut facilement effectuer tous les petits boulots que vous pourrez lui proposer, tant que les schillings sont aussi au rendez-vous. RACE : humain, mais là encore, personne ne le sait réellement. il est ce que vous voulez qu'il soit, à point c'est tout.  CARACTÈRE : indomptable, ingénieux, rusé, dépendant - mais il vous dira qu'il est libre, malhonnête, mythomane, égoïste, tempétueux, arriviste, délicat, sarcastique, énergique, têtu, possessif, souvent apathique.  GROUPE : happy ending, qu'aurait-il fait sans les réformes de marraine ?  AVATAR : ben whishaw. CRÉDITS : eden memories, swan et tumblr.
cecil porte un pendentif autour du cou, qu'il met bien en évidence lorsqu'il a à faire avec des animaux ou autres créatures sous l'emprise du charnel, afin qu'ils pensent que lui aussi est l'un des leurs, et donc qu'ils lui accordent un peu plus rapidement sa confiance. ce pendentif appartenait à son frère, et si on pourrait croire que la potion est à l'intérieur, ou même du poison pour les plus suspicieux, il n'en est rien : à la vérité, le contenu n'est rien d'autre que de l'alcool. si cecil a plus la dégaine d'un gueux paresseux et inutile, qui ne fait que dormir de ses journées, il n'en est rien puisqu'il ne dort que très peu. en fait, il ne dort que quand les affaires ne marchent plus, et encore puisque dès lors il cherche une nouvelle combine alambiquée à attraper en plein vol. en clair, cette énergumène-ci n'a pas besoin de beaucoup de sommeil pour demeurer la pile électrique qu'il est, ce qui est plutôt un avantage pour la griffe marine. il a appris à lire et à écrire seul, dès son plus jeune âge, ce qui lui sert grandement aujourd'hui dans ses activités peu communes. par ailleurs, personne ne peut se vanter d'être celui qui l'a façonné, puisqu'il n'a eut besoin de personne pour cela – de toute manière, peu de bougres veulent s'en vanter, si ce n'est aucun. cecil est comme qui dirait un beau parleur, un menteur de premier choix, et n'est pas étranger au vol, ainsi la garde royale l'a dans le collimateur, et s'il n'est pas recherché pour avoir fait partie des lames de cendres, il l'est pour être le premier nom sur la liste des voleurs recherchés. à sa façon, on pourrait même dire qu'il est un peu sorcier, puisqu'il arrive à retenir votre attention sur l'une de ses mains pendant qu'il vous fait le porte-feuille de l'autre. cecil est né au cœur de la capitale, dans l'une de ces ruelles sinueuses qu'il arpente toujours, un sourire mutin aux lèvres. fort fort lointain est son royaume, son terrain de jeu, et il en connaît chaque recoin, chaque aspérité, à la manière d'un enfant des rues. il s'oblige à toujours avoir des mains parfaitement propres, tel un guérisseur avisé, jamais vous ne trouverez de poussière sous ses ongles par exemple, car tous les jours il s'applique à les nettoyer. les voleurs sont plus vite démasquer lorsqu'ils laissent ce genre de détail presque insignifiant trahir leur nature. cela n'y change pourtant rien, cecil a du sang sur les mains, il les baigne même jusqu'aux coudes. il est interdit de séjour à yasen suite à une affaire qui a mal tournée. par ailleurs, c'est simplement l'un de ses personnages qui n'est plus le bienvenu dans les terres glacées, ainsi les possibilités sont toujours aussi importantes que le commerce dans lequel il se trouve. il manie beaucoup mieux les mots que l'épée, à la réalité il n'a que deux dagues  particulièrement fines cachées dans ses vêtements pour se défendre en cas d'attaque violente, mais cela ne le dérange en aucun pas puisqu'il préférera la fuite à un combat d'homme à homme – n'espérez, du reste, pas l’apercevoir dans une bataille, si une armée par à gauche, lui déviera gentiment par la droite. s'il ne montre jamais sur lui l'étendue de ses richesses qui s'est accrue depuis ces derniers mois, il porte cependant à sa main droite de nombreuses bagues de belle facture. sa main gauche, contrairement à l'autre, reste nue, car c'est avec elle qu'il est le plus habile. pourtant il demeure ambidextre, ce qui est plus de la survie qu'autre chose. si la voie des airs est celle qu'il préfère le plus, et que le feu ne le dérange pas outre mesure, cecil déteste l'eau, trouvant cet élément trop vicieux pour lui, ce qui est peut-être assez ironique pour le coup. il évite cependant de dévoiler cette faiblesse à quiconque, il ne manquerait plus que ses compatriotes se moquent de lui.
TU PENSES QUOI DE LA NOUVELLE RÉGENTE ? la nouvelle régente est ce qu'elle est. elle n'est pas pire que les autres fées, ni même le roi précédent d'ailleurs. et bien qu'aux yeux de ce bon cecil, elle lui semble particulièrement inapte à diriger un pays, ce qu'elle a pu démontrer mainte fois, et bien cela l'arrange finalement car grâce à elle et ses réformes idiotes, piebavarde a pu développer un marché noir plutôt impressionnant à l'heure qu'il est. T'ES CONTENT DE LA SITUATION ACTUELLE ?  d'un mal peut ressortir un bien. ce serait le mantra fétiche de cecil en cet instant, puisque même si tous ces pauvres animaux et autres créatures différentes des humains sont à présent obligés de se coltiner une enveloppe charnelle des plus humaines, il y a un peu plus de règles à enfreindre, et donc beaucoup plus de travail pour lui. le chaos lui sied à merveille. TU PENSES QUE SHREK ET FIONA REVIENDRONT UN JOUR ? peut-être, peut-être pas, le jeune homme n'en sait trop rien. il sait simplement que s'ils reviennent, les réformes de marraine la bonne fée risquent de disparaître avec elle, et donc plus personne n'aura besoin de ce bon vieux cecil, un problème qu'il espère ne jamais voir le jour. de toute manière, fiona et shrek sont parfaitement bien là où ils sont, sur une île paradisiaque ou six pieds sous terre, cela n'est pas son soucis, tant qu'ils y restent. TU PORTES LE CHARNEL N°5 ? cecil porte le faussaire d'un charnel, donc on peut dire qu'il le porte en effet, même si ce n'en est pas un, et que de toute manière il n'en a aucunement besoin puisqu'il est un homme – ce qu'il ne dira pourtant pas, on ne sait jamais sur qui on peut tomber en ces bas-fonds.
CES HISTOIRES D'ANARCHIE, ÇA TE FAIT PAS PEUR ? dans son milieu, l'anarchie à toujours été de mise. c'est simplement maintenant qu'à la cour on peut l’apercevoir que les autres s'en soucient un tant soit peu, et que ces histoires épouvantables arrivent aux oreilles des bonnes gens. cecil, il y baigne dedans depuis son enfance, avec son lot de malheur et de petits plaisirs personnels. il sait comment éviter les anicroches, comment esquiver les gardes, et contenter ses clients. le chaos est son élément, et il y survivra toujours. LES LAMES DE CENDRES ET LEURS IDÉAUX, T'EN PENSES QUOI ? des frustrés. cecil les connaît, il fait affaire avec des dizaines de créatures de leur acabit chaque minute qui passe, du plus grand au plus petit, du rebelle d'un jour au potté de toujours. en soit, leurs idéaux ne le dérangent pas, il est même plutôt d'accord avec eux puisqu'il aimerait lui aussi que chacun puisse vivre comme il l'entend, et dans le corps qu'il souhaite. mais ce n'est pas son problème, de toute manière. cela ne l'empêche pourtant pas de travailler pour eux, c'est d'ailleurs ainsi qu'il est rentré dans les grâces du chef des lames de cendres.
PSEUDO : erebor. PRÉNOM : loïse. ÂGE : seize, josuisplusunbbtahvu. :*-*: COMMENT T'ES ARRIVÉ(E) JUSQU'ICI ? connard-des-mers.com. ET T'EN PENSES QUOI DE CE PETIT MARAIS ? c'est un peu beaucoup ma deuxième famille, en fait. on peut pas trop parler sur sa famille, donc je dirais rien. :laugh: CEY QUOUA LE MOT MAGIQUE ? yé souis un vendeur de pommes mexicain, so, faites péter le clafoutis les coupaings. ☾ and the raven said "nevermore" 2832667894 UN DERNIER PROUT, UNE CASSEDEDI ? PROUT. pour vous, mes chatons. :*-*:

⊱ far far away ⊰
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☾ and the raven said "nevermore" EmptyMer 25 Fév - 17:31






L'épopée de ta vie
pas trop chevaleresque mais si fort fort lointienne


- À qui la nuit fait-elle peur ?
- À ceux qui attendent le jour pour voir.
- Combien d’hommes as-tu déjà tués ?
- Deux.
- Es-tu vent ou nuage ?
- Je suis moi.
- Es-tu vent ou nuage ?
- Vent.
- Méritaient-ils la mort ?
- Je l’ignore.
- Es-tu ombre ou lumière ?
- Je suis moi.
- Es-tu ombre ou lumière ?
- Les deux.
- Que devient une larme qui se brise ?
- Une poussière d’étoiles.
- Que fais tu devant une rivière que tu ne peux pas traverser ?
- Je la traverse.
- Que devient une étoile qui meurt ?
- Un rêve qui vit.
- L’ours et l’homme se disputent un territoire. Qui a raison ?
- Le chat qui les observe.

 ☾ ☾ ☾ ☾


les cœurs en skaï mauve
juillet 1422
La femme se mit à rire, de ce rire alcoolisé, qui vrillait les tympans tout en éclairant la nuit d'une lumière criarde, trop puissante pour des prunelles telles que celles de Cecil. Mais cela ne faisait rien, puisque ce bon vieux Cecil n'était pas là. Et s'il y avait des dizaines d'ombres entremêlées contre les murs froids de la grande bâtisse enneigée, il ne se cachait pas parmi ces dernières, bien qu'elles aient la même allure filiforme que lui, la même façon de se mouvoir, déplaçant chacun de ses membres déliés dans une danse qui n'appartenaient qu'à ces marcheurs de l'obscurité. Ce soir, Cecil n'était pas, tout simplement. Et cela arrangeait bien tout le monde. "Vraiment ?! Et vous avez retrouvé le cheval ?" Elle s'accrochait à son visage émacié, ainsi qu'à sa coupe presque vide, comme si à ce jour elle n'avait eu le droit qu'à cette maigre compensation de la vie. Un homme de passage, et quelques bouteilles de bonne facture. Certains n'avaient pas de chance à la naissance, ils devaient se la créer, à s'en saigner. Il pensa un instant à ce qu'aurait pu être sa vie s'il l'avait eu dès le berceau. Et s'il ne l'avait pas eu. Un sourire vint naître sur ses lèvres rosées, et il hocha positivement de la tête, les yeux pétillants de malice. "Oui, le cheval et les bottes. Le reste avait disparu !" répondit-il calmement, sans se démonter. Il ne lui fallut rien de plus pour que le fou-rire reprenne immédiatement la jeune femme, dont la chevelure bascula en arrière, ses yeux se fermant aux éclats de cette bonne humeur qu'elle avait elle-même menée jusqu'à son petit cœur resté trop longtemps enfoui à Yasen. Son compagnon se mordit la lèvre inférieure, les yeux légèrement plissés, et reprit une énième gorgée de ce délicieux breuvage qu'elle lui avait servi. Il s'y serait bien fait. Peut-être resterait-il ici un peu plus longtemps que prévu, finalement. Peut-être que la contrée glacée réussirait à lui plaire entièrement. Son regard s'attarda sur son interlocutrice, les glorieux bijoux qu'elle portait de ses oreilles jusqu'à ses poignets dont la circonférence démontrait sa richesse. Il avait déjà remarqué les magnifiques tissus qui l'habillaient. Oui, il pourrait l'apprécier. "Sayanel ! Vos histoires devraient être interdites pour dégradation de mon image de femme respectable !" Le dénommé la vit parfaitement bien essayer de reprendre son calme, sans y arriver un instant. Il décida donc qu'il était temps. Baissant humblement la tête, il reprit d'une voix assurée. "Excusez-moi, je ne suis qu'une pauvre bête sans cœur. Dans mon monde, le rire des femmes est considéré comme le plus envoûtant des chants, alors je pensais que-" "Sayanel, reprit son hôte en rougissant, en levant les yeux en direction du plafond où pendait calmement un lustre qui aurait pu causer autant de dégâts physique que moraux s'il prenait l'envie à l'invité de le ramener comme souvenir, suis-je donc pour vous un peu sirène ?" Il fallait les avoir observé, ces petites notes de décoration qui ne trompaient pas l’œil avisé du voyageur. Sina Froid'canard avait une fascination presque malsaine pour les créatures marines. A partir de là, ça n'avait pas été difficile de se métamorphoser en l'une d'entre elles. Il eut un sourire, vif et subtil, qu'elle attrapa au vol, le souffle court. Si cela lui faisait plaisir. "Un peu, peut-être. Un jour sûrement ce rire vous transformera complètement. Il est l'essence même d'une sirène." lui répondit-il simplement, en finissant son verre, comme si cette révélation était la plus anodine qu'il ait bien pu faire de toute son existence de triton. Et ce un jour semblait être comme le plus beau des mots aux oreilles de la lady en pâmoison. Cela aurait pu faire de la peine à Sayanel, qui observait ce doux spectacle, peut-être même à Cecil. Mais à bien y réfléchir, non. Son regard ne s'attardait jamais longtemps sûr le malheur des autres.
Il préférait admirer leurs richesses.
Éteindre la lumière dans la pièce, mais jamais dans leurs yeux.
Et s'enfuir dans une traînée d'ombres délicates.
Elle en fut soudainement gênée, de cette gêne qui faisait monter le rouge à ses joues, et la fréquence de son rythme cardiaque qui s'était affaiblit d'années en années, comme s'il avait jugé de l’inutilité de l'effort, se réveilla finalement. Il l'observa donc se lever, pour lui servir un autre verre, car leurs coupes étaient vides, et que cette boisson lui donnait assez de courage pour aller au bout de ses pensées. Elle ne riait qu'en étant saoule. Cette petite vérité suffisait à lui faire peur, et la rendait un peu plus nerveuse, car quoi de pire que de voir ses rêves à porté de main, et pourtant inaccessible ?  Sayanel se borna à sourire. Cecil, lui, remarqua cette tristesse qui émanait d'elle, et il s'en persuada : il faisait tout cela pour l'aider. C'était un acte de bienveillance. Il lui redonnait la vie. Sayanel, du moins.
Lorsqu'il partirait, il lui donnerait la mort.
Il n'y songeait pas, à l'instant, pas trop, en tout cas. Il se leva simplement avec agilité, et s'approcha d'elle pour la secourir dans le choix de l'alcool qui lui empoisonnerait les veines pour lui faire oublier la nuit. Mais jamais ce qui se déroulerait durant cette dernière.

psychanalyse du singe
septembre 1406
Le vieux le regardait avec des yeux perçants, un regard qui semblait pouvoir faire fuir les loups. A bien y réfléchir, lorsqu'on l'observait d'un peu plus près, le vieux n'était pas si âgé que cela, il avait simplement vécu, ce qui lui conférait de jolis traits creusés par les années, des cheveux parsemés de neige et ces prunelles perçantes. Pourtant, Cecil ne voyait en lui qu'un vieux. Un vieux serpent. Il ne se faisait d'ailleurs pas prier pour apprécier d'un œil indéterminable cette petite particularité amusante, à chaque fois qu'il le croisait, c'est-à-dire plutôt souvent. Scrooge le suivait. Il avait vu en lui un autre reptile, quand les autres ne décelait qu'un gamin un peu perdu, un peu trop pour être accepté dans sa moyenne d'âge. A quatorze ans, les jeunes hommes n'avaient que faire du travail, des horaires à respectés à l'instar de supérieurs, ils n'avaient que faire aussi, de leurs paternels, qui les voulaient sages et prévenants. A la place ils courraient les rues, les jupons, les aventures à foison. A quatorze ans, ils étaient inconscients, et surtout invincibles. Comme des enfants ils ne connaissaient pas la mort. Ils la défiaient sans savoir quels grabuges elle pourrait leur causer. Pour Cecil, ils étaient simplement invisibles. Lui la connaissait, la dame en noir. Il l'avait rencontré à l'âge de dix ans, sur les berges de cette petite rivière qui passait près de la capitale. Elle lui avait pris son frère, mais elle lui avait offert un médaillon. Puis il l'avait revu à la morgue, un peu plus tard. Elle y avait déposé son aîné, à côté de nombreux autres clients de Scrooge. Son cher grand frère. La fierté de la famille. Bouffé par les vers et la vase qui recouvrait son corps nu et squelettique. Il l'avait observé longtemps, ce cadavre en putréfaction. Pendant trois jours exactement il s'était rendu à la morgue, et durant ces trois jours il avait pris dix ans. Puis il avait enfin fini par prévenir son père, qui lui n'avait d'abord pas reconnu son fils – du moins ce qui l'en restait. Les hommes disaient aimer pour toujours, mais lorsque venait dame la mort, ils n'étaient même pas capable d'identifier l'être aimé. Leurs larmes les aveuglaient, et le temps réussissait piètrement à les soigner. "Viens ici tout de suite, gamin." L'interpellé releva la tête, sourcils froncés, et aperçut le vieux, dans ses habits de vieux, dans son or de vieux, et ses manières de voleur. Il eut un sourire imperceptible, et s'approcha calmement, mains jointes devant lui comme pour lui montrer qu'il ne cachait rien – il en aurait fallu beaucoup plus pour effacer toute suspicion de la part de son employeur, ou du moins de l'associé de son employeur, car Scrooge n'était pas idiot. Il n'aurait jamais embauché un gosse dans son genre, même si un père-ami était venu le lui refourguer sous prétexte que sous ses airs irrévérencieux, sa marmaille était travailleuse. "Oui, monsieur ?" demanda-t-il innocemment, après s'être posté devant lui, ses yeux vrillant les siens. Il n'avait plus dix ans. A bien y réfléchir, il ne les avait jamais eu.  "Ne joue pas à ce jeu avec moi. Nous savons tous les deux comment il se termine." Les couloirs étaient déserts à cette heure-ci, les passants préparaient leur déjeuner et les morts n'écoutaient que trop peu ce que les murs sales avaient à murmurer. "Oui, monsieur." lui répondit le jeune homme, son regard toujours pris dans les prunelles sombres du vieil homme. Il en était arrivé à un stade où il ne tremblait plus. Les cadavres comme les paroles venimeuses de Scrooge ne lui faisaient plus rien. "Un mort est arrivé à l'aube, un mort riche, pourtant il n'y avait rien dans ses poches, ni nul part ailleurs. Comment expliques-tu cela ?" Cecil haussa les sourcils, comprenant de suite les raisons de cette petite entrevue. Ainsi, Scrooge avait été moins rapide que lui. Le vieux s'affaiblissait de jour en jour. "Je n'en sais rien, peut-être qu'il s'est enfin rendu compte qu'emmener son or jusque dans sa tombe ne lui servirait à rien ?" Insolant mais toujours poli, il continuait à le regarder de ses grands yeux sans vérité. Il s'était bien vite rendu compte que son grand ami le vieillard lui vouait une rage mesurée, méthodique, qui les montrait tous les deux comme des impostures devant tout ceux qui prenait la peine de les observer. Au départ, il avait trouvé cela injuste. Après tout, il était un enfant. Il travaillait comme un adulte, et pour un demi schilling à la journée, ainsi que quelques pierres lancées à bout portant. C'était peu. C'était trop peu pour être jugé ainsi. Ainsi il avait fini par s'accaparer cette étiquette qu'on lui avait collé dès son premier jour. Dorénavant, s'il se faisait estimer en tant que vermine, alors ce ne serait pas pour rien. Il en avait fini, du rien. Il avait eu son compte de néant pour le restant de ses jours, ce que d'autres avaient bien vite compris, lorsqu'il était arrivé avec des trésors au creux de ses mains agiles, et un statut de stagiaire de la mort qui donnait d'énormes avantages aux crapules qui l'achetaient. Peut-être que malgré son âge, Scrooge avait remarqué ce petit manège, et bien avant les autres. Il n'attendait qu'une incartade de sa part pour avoir des preuves et le détruire. "Et qu'as-tu, toi, dans tes poches ?" Mais qui était le plus astucieux des deux ? Scrooge avait des années de pratique derrière lui. Cecil, la force de la jeunesse, et la détermination de ceux qui veulent enfin réussir.
Le suspicieux n'y trouva rien d'autre qu'un vieux bout de tissu effilé. Bien entendu, il ne montra rien de sa déception, le fusillant pourtant des yeux, comme à l'habitude, et de son côté, le plus jeune cacha la lueur malicieuse dans son regard, au profit d'une mine sérieuse. Scrooge tourna rapidement les talons, sans plus de cérémonie, hormis quelques politesses dont lui seul avait le secret. "Oh, et tu pourrais apprendre à t'habiller, accessoirement. Ce n'est pas parce que nos clients sont morts que tu dois avoir l'air d'un rat crevé."
Le rat et le serpent.
Cecil se mit à sourire derrière son dos, amusé.
Ils faisaient une merveilleuse équipe.

suppléments de mensonge
décembre 1422
Il se prénommait Díl. Il se prénommait Díl et revenait d'un voyage fort exténuant à Yasen, un voyage de gentilhomme bien entendu, car cela se voyait, qu'il en était un, malgré ses habits abîmés et son visage fatigué. Il en avait les manières, il les avait apprise de son frère qui habitait à Fort fort lointain, et qu'il allait rejoindre après avoir fait affaire avec un elfe du nom de Jontille. Ce Jontille ignorait bien qui était le voyageur errant, il ignorait même ce que cette étrange ombre venait faire dans sa petite province, et pourquoi l'avait-il choisi lui pour mettre à profit ses desseins peu recommandables, mais cela ne faisait rien pour le prénommé Díl. Lui, savait ce qu'il faisait. Il l'avait su, du moins. Au début. Il avait bien assimilé les instructions des rebelles – jamais d'ordres à proprement parlé, car il agissait toujours en solitaire, et selon ses manières et non celles d'autres lourdauds – et bien entendu, que son plan allait fonctionner. Il s'en était porté garant, dès les premières secondes.
Où la providence l'avait fait tombé sur Gilgalad.
Brusquement, sans lui demander son avis, comme dans ce genre de conte qu'on racontait aux petites filles pour les faire rêver. Une histoire romanesque qui les emportait haut dans les cieux à la première parole.
C'était pourtant d'une banalité enfantine. Simple, claire, précise, son idée n'avait pas dévié de toute sa trajectoire durant l'échange. Comme cela était facile. Comme cela avait été amusant. Les premiers temps. Il s'était prénommé lui-même Díl. Díl l'aimé. Cela l'avait fait rire. Les premiers sourires. Lorsque le paria ouvrit les yeux, il était encore plongé dans l'obscurité la plus profonde, où les monstres n'avaient pas de maître et où les contes de petites filles se faisaient dévorer rapidement. Oh, les chevaux blancs à leur porte, les princes charmants, les amis fidèles, tout ce petit monde s'était fait la malle depuis longtemps. Il ne restait plus que le fameux Díl, le regard perdu sur le plafond qui avait des airs de ciel sans étoiles ni astre à observer. Il ne restait plus que Díl, et cela sonnait comme un absolument rien qui donnait la nausée. Il était temps de quitter ce masque, de quitter la providence et de s'éloigner dans la nuit. Frissonnant à cause du froid, ou peut-être était-ce à cause d'un sentiment dont il avait ignoré jusqu'alors l'existence avant qu'il ne décide de le frapper de plein fouet, le voleur se redressa finalement, et sortit du lit avec précaution, comme chaque matin depuis près de trois mois. Il se rendit compte après s'être levé, qu'il avait étonnamment peur. Rien ne vint pourtant troubler sa descente aux enfers, il s'habilla calmement, attrapa sa cape jetée nonchalamment sur une chaise ainsi que les plans pour lesquels il s'était mis tant en danger, et s'avança sans se retourner vers la porte. Cette fois-ci, il s'était décidé à y passer, au lieu d'user de la fenêtre comme à l'accoutumée. Il n'eut aucun regard en arrière, pour l'elfe endormi qui l'avait nourri, aimé, redonné vie. Ce n'était, après tout, pas dans ses cordes. Pourtant le visage de Gilgalad régnait toujours en maître sous ses paupières, son odeur imprégnait encore son corps, peut-être même son âme, et même lorsqu'il eut l'impression de quitter sa vie alors qu'il ne quittait que la pièce, il demeura avec lui, comme une ombre colorée qui le suivrait partout où il irait, désormais. L'ombre de ses remords et de ses regrets.
C'était lui, la nausée.
Cecil.
Et cela ne le faisait plus du tout rire.
Lorsque la grande demeure s'effaça derrière son dos pour laisser place à la forêt, il avait toujours peur. Cette étrange sensation le prit à la gorge, et elle ne le lâcha plus. Jamais. La mine réjouie de Díl l'avait quitté, et seule la pierre  offerte par l'elfe illumina sa route sinueuse. Gilgalad semblait toujours vouloir l'aider, et son amant ne sut pas sur qui il pouvait se permettre de jeter malédiction. Alors, qui était à blâmer ? Celui qui avait été dupé, ou celui qui s'était empêtré dans son propre jeu ? Celui qui l'aimait d'un amour si doux qu'il lui brûlait encore la peau, ou celui qui s'était montré imprudent alors que jamais auparavant il ne l'avait été ? Les mots dansaient encore et toujours dans son esprit, à lui en donner le tournis. Il serra entre ses doigts la pierre, si fort que cela lui blanchit les articulations, et s'obligea à mettre un pied devant l'autre, comme le faisait toute personne censée dans ce maudit royaume. Malgré tout, il réussit à continuer sans embûches ni obstacles à traverser ou éviter. Mis à part le bourreau faisant sa sinistre besogne, bien à l’abri sous son crâne. Un crâne qui redevenait celui de Cecil.
Alors qu'il aurait aimé rester Díl pour l'éternité.

katie cruel
mars 1402
Ce médaillon, il ne l'avait pas volé. Il se l'était répété des dizaines de fois, après le drame, une manière de se persuader que c'était le cas, et que de tous les objets qu'il volerait plus tard, celui-là n'en ferait jamais parti. C'était un cadeau. Le cadeau d'un jeune homme pour son jeune frère, de sept ans son cadet. Cecil aurait tellement aimé que ce soit le cas.
La famille Piebavarde avait un chien, du moins c'était un chien que Magnus aurait du ramener du marché, et pas une chienne, mais en voyant qu'il s'était trompé et que le petit chiot aux crocs rieurs avaient des mamelles, il en avait conclu que cela revenait au même et qu'il ferait très bien l'affaire. La bête s'était rapidement faite baptisée Katie, en l'honneur de la promise de l'aîné, qui aurait dû être sienne si le géniteur de ladite demoiselle ne s'était finalement pas opposé au mariage à la dernière minute. Katie fut le seul animal jamais présent dans la vie de Cecil, car il remarqua rapidement que ce genre de fantaisie n'était pas fait pour lui. Pour son père non plus, d'ailleurs, puisqu'il avait acheté le molosse dans le seul but de surveiller sa boutique de jour comme de nuit – un marchand de soierie n'a jamais eu besoin de chat pour faire fuir les souris, après tout. Katie faisait son travail, contre vent et marée, elle prenait la pose chaque jour au même endroit, et surveillait d'un œil inquisiteur le commerce du patriarche accompagné de son fils préféré, elle se développa normalement, une belle chienne Mastiff affectueuse mais intraitable avec les clients un peu trop fastidieux. Jusqu'au jour où elle grossit plus qu'elle ne grandit, la cause étant qu'elle attendait la venue d'une portée de chiots. Magnus l'aimait bien. Le contraire aurait équivalut à se montrer inhumain. Sa femme l'aimait bien elle aussi, et ses deux enfants faisaient de même, avec un peu plus de retenue pour Cecil qui détestait quand elle le suivait dans les rues sinueuses de la capitale, et une extrême tendresse de la part de Ruari. Ainsi on décida qu'elle aurait ses chiots, mais surtout qu'elle en aurait de beaux. On s'occupa bien d'elle, un peu plus qu'à l'ordinaire, et si les fils Piebavarde ne s'étaient jamais réellement retrouvés sur la même longueur d'ondes du fait de leur écart d'âge, ils se retrouvaient pour promener Katie et les minuscules êtres qu'elle portait en elle et qu'elle leur promettait de leur offrir bientôt. Cecil trouvait cela idiot, de promener un pauvre clébard. C'était comme tenir par la main un enfant : Cela ne servait à rien, puisque l'enfant savait pertinemment où aller, et dans le cas contraire le saurait de lui-même, sans l'aide de quiconque – c'était du moins de cette manière qu'il avait appris, lui. Parce que lui, on ne lui dispensait pas de cours de comment-arnaquer-les-acheteurs-en-quelques-minutes. Non, il était le plus jeune, et comme un jeune prince, il n'avait pas le poids des responsabilités à encaisser. Pas de nom à porter à bout de bras. Son frère se chargeait de tout, il ne pouvait faire autrement de toute façon, son père avait tout misé sur lui, son plus jeune fils n'étant pas des plus bavards à la boutique, ni des plus aptes à redorer leur blason. Malgré ce manque totale d'attention, Cecil ne ronchonnait pas les jeudis de balade, même s'il avait l'air morose lorsqu'il se mettait soudainement à pleuvoir.
Cette fois-là, le soleil était de la partie. Il avait enfin décidé de sortir, après une longue semaine d'absence, et c'était avec une certaine joie que Ruari avait quitté le magasin qui retenait encore prisonnier son père et quelques clients, pour se rendre aux côtés de son petit frère au bord de la rivière qui longeait fort fort lointain. Ce dernier était tout poisseux lorsqu'il arriva enfin, plutôt par surprise puisque le plus vieux sursauta. Il en fut étonnamment satisfait, et cela était encore bon enfant. "Où étais-tu passé ?" Le petit garçon haussa les épaules. Tous les jeudis, on s'occupait de lui, en même temps qu'on sortait le chien. On lui apportait l'attention qu'il n'avait pas le reste de la semaine. Et cette rengaine, il la détestait. Il la rejetait des épaules, de la tête, du plus profond de son cœur qui voyait en elle une hypocrisie sans faille, alors qu'avec un peu d'aide de sa part, peut-être cette question aurait pu l'ouvrir sur son frère, et sa famille en général. Mais il s'était fait à l'idée que jamais ce ne serait le cas. Alors il faisait mine de ne pas avoir la réponse, et avançait par la même occasion, car c'était plus simple de marcher sans se retourner que de réfléchir à la vérité. "Tu étais encore en vadrouille, n'est-ce pas... ? Rah, peu importe..." Tu sais très bien que père n'aime pas ça, tu pourrais étudier, à la place, tu sais, on ferait un homme de toi. Ou juste quelque chose, déjà. Ce serait bien. Qu'il aurait aimé entendre cela de la bouche de Ruari, ou de n'importe qui. Il aurait même donné le peu d'argent qu'il possédait pour cela. Mais à la place, le silence. La gêne palpable. Alors il continuait à ne rien faire. Et de dix ans, il passait à onze, puis douze. En attendant la sentence qui aurait peut-être pu le faire sortir de sa torpeur, mais qui ne viendrait jamais. Il se prit à observer son frère, en essayant de le faire comme le cadet qui enviait le plus âgé. Ruari ramassa un bout de bois, et le lança avec force un peu plus loin, ce qui fit s'élancer à une vitesse folle Katie, langue pendante et museau en avant. Ce n'était pas une bonne idée, avec les chiots. Cecil n'aurait pas fait comme ça. Pourtant il garda la bouche bien close, comme clouée, et ce fut d'un œil très objectif qu'il contempla la bête courir après le bâton, très loin d'eux. Trop loin. La berge était glissante, la boue avait fait son nid entre la roche, de part la pluie qui était tombée durant une semaine et qui n'avait pas séchée totalement grâce au faible soleil d'après-midi. Ce fut sans surprise que la bientôt-mère ripa, déséquilibrée par son poids et sa course folle. Ruari eut juste le temps de prononcer un mortecouille tonitruant avant de se ruer vers le pauvre animal qui tentait de remonter sans se faire happer par le courant. Lui aussi ripa. Mais à la différence du chien, il ne réussit pas à se redresser tout seul. Lui ne s'ébroua pas copieusement après cette petite mésaventure.
Lui ne se releva pas.
Ruari Piebavarde avait appris beaucoup de choses aux côtés de son père. Par exemple, qu'il était plus probable que le client achète si vous échangiez avec lui quelques banalités avant de lui demander de l'argent, une technique de manipulation simple mais efficace, comme beaucoup d'autres que son géniteur lui avait enseigné afin qu'il devienne son digne successeur. Mais il n'avait pas appris à nager. Magnus ne s'en était pas chargé. Et Ruari lui-même ne s'en était pas chargé pour son jeune frère, alors que tous les aînés initiaient cela à leur cadet. Cecil eut beau se mettre à courir à temps, grâce à ses réflexes qui ne trompaient pas, il ne put jamais le rattraper. Personne ne le put. Le futur commerçant se débattit, il usa de ses jambes, de ses bras, ce qui ne fit que le faire couler un peu plus rapidement, tout près des rochers qui menaçaient de le heurter. Rien n'y fit. Juste le temps.
Il lui fallut quelques minutes seulement pour se noyer – tout autant que pour se jouer d'un client. Cecil en fut surpris, à l'instar de Katie, qui regardait la scène en gémissant, ses pattes pleines de boue tremblantes sous le choc. C'était vraiment rapide, de perdre la vie.
Un instant elle était encore là, au creux de la main. Et puis l'instant d'après, elle était déjà loin. Envolée. Emportée par le courant.
Le souffle court, le jeune garçon demeura immobile, comme changé en pierre. Un quart d'heure passa, puis une demi heure, le temps s'écoulait normalement, et pourtant, rien ne l'était, normal. Juste Katie, qui se remettait de ses émotions sans trop de mal. Et Ruari qui ne revenait pas. En fin d'après-midi, son jeune frère eut comme un déclic, il cligna plusieurs fois des paupières et se remit à respirer. Pour la forme, il descendit la rivière, le pas chancelant, mais il se rendit vite compte que s'il trouvait son frère maintenant, cela ne servait à rien puisque de toute manière il ne remontrait pas la rive mais continuerait à descendre. Ils se reverraient en bas, pour sûr. Avec des adultes pour le ramener en ville, là où ils auraient dû rester. Il reprit donc sa route, rebroussant chemin sans trop savoir s'il aurait le courage de faire ce qu'il avait en tête lorsqu'il rentrerait à la maison. Pourtant il le fallait. Lorsqu'en se retrouvant à nouveau sur la scène du crime, la boue la souillant de toute part, il buta sur un étrange objet brillant, la curiosité le reprit, et la morosité s'en alla. C'était un médaillon d'argent, que son œil avisé reconnut de suite, puisqu'il était transmis de génération en génération, et de père en fils. Cecil se baissa, l'attrapa, le nettoya dans sa chemise déjà crasseuse puis le rangea dans sa poche.
Et dans tout cette étrange chorégraphie qu'avait été les mouvements désarticulés de Ruari, il ne put que se dire qu'il n'aurait pas fait comme ça.

le chuchoteur
août 1422
Il souriait. C'était un de ces sourires presque invisible, imperceptible à l’œil nu, du moins pour quiconque ignorait que Piebavarde était capable d'une telle prouesse. Pourtant son interlocuteur le voyait bien. Mieux, il s'était mis à sourire de la même manière, tout en le jugeant du regard, comme il l'avait fait quelques fois auparavant. Ils souriaient tous les deux, et savaient qu'ils s'attardaient sur quelque chose qui était déjà une évidence dans leur crâne. Simplement il fallait faire dans les règles – ou dans les non-règles, ici-même, car la loi n'était pas de celle qui réussissait à ne serait-ce qu'effleurer du bout des doigts les deux hommes ici présents. Sinbad avait laissé son équipage se débrouiller seul, ce qu'il faisait très bien, pour endosser le nouveau masque qui s'était offert à lui, sur un plateau d'argent. Celui de dirigeant d'un marché noir qui prenait de l'ampleur. La rumeur était encore basse, on ignorait ce qu'était la Griffe Marine, elle n'était pas encore entrée dans les mœurs de la capitale, et pourtant elle pulsait déjà dans ses veines le sang empoisonné qu'elle était venue nettoyée – le sang d'un royaume qui ne faisait que couler, la porte ouverte à une nouvelle manière de voir les affaires, maintenant que les réformes étaient là pour mettre des barrières aux habitants. Cecil avait remarqué tout cela depuis longtemps, du haut de son propre pécule qui menaçait de doucement s'amenuiser si ce nouveau marché noir se mettait réellement en place. La vérité, c'était qu'il y avait déjà beaucoup réfléchi. Il n'était pas le seul à se rendre compte que travailler en solitaire ne fonctionnerait plus pour bien longtemps. Il était simplement celui qui avait réagi le plus rapidement, et dans les bonnes grâces de Septmers qu'il avait tiré d'une mauvaise passe quelques temps auparavant. Il était temps de se rallier à lui. C'était cela, ou décliner jusqu'à la mort. Et Piebavarde ne voulait pas décliner. Plus jamais. Alors il avait fait le pas. Du moins, le capitaine de l’Écorchée l'avait fait pour lui, ce soir-là, sa future recrue n'ayant dès leur première rencontre pas cherché à cacher son habilité peu commune dans  leur métier. "Tu ferais un excellent associé, le sais-tu ? Et nous y gagnerons, l'un comme l'autre. Énormément. Le peuple n'attend que nous pour s'ouvrir sur une nouvelle ère." Il n'attendait que cela, en effet. Cecil aussi, en y réfléchissant bien. Toute sa vie il avait exercé ses fonctions en solitaire, ombre parmi les ombres, voleur dans la nuit, fraudeur de premier choix. Il fallait évoluer, prendre parti. C'était le jeu. Un peu du moins. On ne changeait pas sa propre nature, malgré tout. Après un court silence, il hocha délicatement la tête, et ce fut d'une voix teintée de malice qu'il lui répondit. "Ainsi je pourrais travailler pour cette Griffe Marine si prometteuse, je partagerais mes biens avec les vôtres, et les bénéfices me reviendront à moi aussi. Il faut que cela fonctionne dans les deux sens, après tout. Pour que toute cette petite affaire puisse perdurer. N'est-ce pas ?" Appuyant son propos d'une regard légèrement plissé, il joignit ses mains et attendit. Par biens, il entendait ses contacts. De toutes sortes. De tout horizon. Cela n'était jamais de trop, dans ce monde qu'était les bas-fonds de fort fort lointain. Sinbad lui rendit son œillade. Il comprenait. "Naturellement. Et plus la Griffe grossira, plus l'argent coulera à flots pour nous tous." Cela lui convenait. Cela lui avait toujours convenu. "Alors c'est d'accord." "Parfait. Je te présenterai sous peu à l'instigateur de cette joyeuse aventure, qui sera des plus divertissante je peux te l'assurer." Son ton amusa le sans-passé, comme il était vu dans leur milieu. Son médaillon pesa soudainement lourd contre sa poitrine, mais il n'en eut cure, à la place il prit la main que lui tendait le capitaine, et la serra avec tout le calme dont il était capable, une dernière question au coin des lèvres. "Pour nous, je l'espère. J'imagine que je devrai faire mes preuves, hm ?" "C'est un travail comme un autre, alors oui, même si déjà j'aurai glissé un mot à l'oreille de mon associé, il le faudra bien." C'était compréhensible. Il l'avait déjà fait, après tout. Mais cette fois-ci, ce serait différent, il en était certain.
Alors qu'il s'apprêtait à partir, Sinbad le coupa dans son élan, de sa voix toujours posée, une voix qui avait l'habitude d'être entendue. "Mais avant tout cela, j'aimerais savoir une dernière petite chose." Le jeune homme s'immobilisa, et l'observa par dessus son épaule, en le questionnant du regard. "Quel est ton vrai nom ?" Le capitaine souriait. D'un sourire réel, maintenant. Le voleur lui rendit son sourire. Et de tous les prénoms déjà usés, celui qui lui vint à l'esprit n'était que la pure vérité. Lorsqu'il s'en alla pour de bon, en sachant pertinemment qu'il reviendrait, il eut le sentiment qu'il avait enfin trouvé un endroit où il serait normal d'être Cecil.

⊱ far far away ⊰


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☾ and the raven said "nevermore" EmptyMer 25 Fév - 18:29

FOURBE. GREDIN. VOLEUR. JEAN-FOUTRE. SUPPÔT DE SATAN. :beuh:
Je te méprise. :davy:
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☾ and the raven said "nevermore" EmptyMer 25 Fév - 18:53

:*-*: :*-*: :*-*: :*-*: :*-*: :*-*: :*-*: :*-*: :*-*: :*-*: :*-*: :*-*: :*-*:
et moi je t'aime.  :davy:
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☾ and the raven said "nevermore" EmptyMer 25 Fév - 19:24

Spèce de schizo pickpocket :was: RE BIENVENUE AVEC CE PERSONNAGE MERVEILLEUX QUE J'AIME DEJA D'AMOUR :bril:
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☾ and the raven said "nevermore" EmptyMer 25 Fév - 19:26

coucou :aw: :*-*: :coeur:
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☾ and the raven said "nevermore" EmptyMer 25 Fév - 20:12

mathi : JE SUIS PAS- bon si d'accord. :hm: :pierre: :laugh: :siffly: merci quand même, hein, c'est bien parce que c'est toi. :uou: ☾ and the raven said "nevermore" 2300028946

pottey : coucou mon chat. :aw: :own:
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☾ and the raven said "nevermore" EmptyMer 25 Fév - 22:39

Moi j'dis, pour Ben, on n'est jamais assez faible :laugh:
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Suzy Rubanrose
BICHON DE COMPETITION

Suzy Rubanrose

☾ and the raven said "nevermore" Tumblr_mlmyn07cQv1qhhn2no5_r1_250

⊱ pseudonyme : Jet
⊱ tête mise à prix : Alexandra Breckenridge
⊱ crédits : Songbird, Tumblr
⊱ arrivé(e) le : 25/02/2015
⊱ manuscrits : 119

⊱ tes licornes : le serpent et le blond au sang-chaud
⊱ schillings : 104

⊱ ton conte : Lambda
⊱ ta race : Bête Parlante
⊱ métier : Sans emploi
⊱ tes armes : Un charme certain, avouons-le. Et une dague.
⊱ allégeance : Rien à faire, laissez moi tranquille

☾ and the raven said "nevermore" Tumblr_mlmyn07cQv1qhhn2no1_250



☾ and the raven said "nevermore" EmptyMer 25 Fév - 23:11

faible Faible FAIBLE MOUAHAHAH ! Mais c'est pour ça qu'on t'aime :coeur:
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☾ and the raven said "nevermore" EmptyJeu 26 Fév - 8:25

Quand t'es faible, tu fais ça bien :beuh: Je suis fan :*-*: Rebienvenue :love:
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☾ and the raven said "nevermore" EmptyJeu 26 Fév - 22:59

merci beaucoup vous trois, vous êtes gueringrieunherihnu :*-*: :tombe: :hansel: :bed: :laugh:
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Iseut Sautemouton
TU SAIS OU J'VAIS LES RENTRER MES MOUTONS ?!

Iseut Sautemouton

☾ and the raven said "nevermore" Tumblr_nrjscwzawK1rjjr2to5_250

⊱ pseudonyme : Lady Furiosa
⊱ tête mise à prix : Katheryn Winnick
⊱ crédits : elf & tumblr ♥
⊱ arrivé(e) le : 27/12/2014
⊱ manuscrits : 510

⊱ tes licornes : Belle Yeuxdevelours & Raiponce Cheveuxdor
⊱ schillings : 671

⊱ ton conte : La bergère et le ramoneur
⊱ ta race : Statuette de porcelaine vivante
⊱ métier : Bijoutière ¤ Propriétaire de sa propre boutique, on commence à connaître son nom à Fort Fort Lointain ¤ Seconde au sein des Lames de Cendres
⊱ tes armes : Un bâton de bergère & une épée nommée Sybelle (fabriquée par son bestah 4eva, Jeiran) : elle manie le premier mieux que la seconde mais elle maîtrise pô mal quand même.
⊱ allégeance : Jolèmpa. Même que je rêve d'arracher ses petites ailes d'usurpatrice.

☾ and the raven said "nevermore" Tumblr_nrjscwzawK1rjjr2to6_250



☾ and the raven said "nevermore" EmptyLun 2 Mar - 13:35

Cecil a écrit:
mais il pourra bien vous affirmer qu'il est une princesse quelconque d'une contrée où personne n'a jamais mis les pieds

U.U Et la prochaine étape c'est le show drag-queen à la pomme empoisonnée, c'ça ? :laugh:

Rebienvenue :coeur:
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☾ and the raven said "nevermore" EmptyLun 2 Mar - 13:51

roh, mon but dans la vie est découvert :kyu: :laugh:
merci quand même ☾ and the raven said "nevermore" 2300028946
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☾ and the raven said "nevermore" Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko2_250

⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

☾ and the raven said "nevermore" Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko6_250



☾ and the raven said "nevermore" EmptyLun 2 Mar - 13:56




fécilitations
t'as poussé ton premier greuuuh !

BRAVO A TOI PETIT OGRE, TU REJOINS LES

happy ending
:pierre:  :hansel:  :chica:  :*-*:  :belle:  :perv:  :ew:  :own:  :charming:  :frfr:  :potté:  :tombe:  :ivil:
Il est perf. :beuh: :meh:  :kya:

BRAVISSIMO, tu as passé la première étape du beau monde de Fort Fort Lointain. Tu croyais que ça allait s'arrêter là hein ? Et ben tu rêves, une fois n'est pas coutume de te faire subir les pires tortures, je vais te rassurer en t'affirmant que cette fois-ci ce sera différent, une partie de plaisir même après la longue écriture de ton histoire.  :ivil: Déjà, tu vas me recenser ta belle tronche et ton petit conte, si conte il y a btw. Ensuite, tu vas pouvoir te glisser dans la partie administrative de ton damoiseau/damoiselle/travelo qui s'passe da ! Et hm, que je réfléchisse. AH OUI, te lier avec les autres ça peut être pas mal je pense, surtout si ton voisin s'avère être un âne qui parle.  :noes: Du reste, techniquement tu devrais plus trop te prendre la tête, pas besoin de te lier le lieu des scénarios et tout l'toutim, c'est pas sorcier.  :shrek:

SUR CE. Le staff de FFL te souhaite un très bon amusement dans le royaume, de t'éclater bien comme il faut et de respecter autrui même si c'est un ogre.  :nyan:  :rainbow:  :mex:

⊱ far far away ⊰

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