BON COURAGE PETIT COEUR, ON TE LOVE D'AVANCE ET PATATE ET LICORNE ET PAPAYE ET VODKA SUR TA PETITE FACE DE KOALA A FESSES DE PARESSEUX. MOI AUSSI J'VOUS NEM TROOOOOP ! MERCI À VOUS LES CHOUX !

La brosse tirait sur les beaux cheveux longs de Reihane, arrivé à l'extrémité, Myra enleva le peigne et le remit sur le crâne de sa jeune fille. Elle répétait ce geste, elle avait toujours aimé faire ça. La mère avait des traits tirés, une petite mine et un petit sourire aux lèvres. Un sourire triste. Chaque jour devenait de plus en plus difficile pour elle, Rei se rendait compte à quel point sa mère s'affaiblissait. À chaque fois qu'elle voyait sa fille, elle essayait toujours de se retenir de pleurer. Elle essayait toujours de se retenir de lui parler de son père et de Sinbad. Elle luttait toujours intérieurement, c'était difficile pour Myra de ne pas devoir repenser à sa jeunesse, à repenser que Kale était l'homme de sa vie. Reihane se laissait brosser les cheveux par sa mère et essaya du mieux qu'elle pouvait de ne pas grimacer de douleur. Elle aimait ses longs cheveux, elle aimait les entretenir. Elle aimait sa vie, bien que son beau-père soit la seule exception dans la liste des choses qu'elle aimait. Il l'avait toujours traitée indifféremment, comme si c'était juste une bouche de plus à nourrir. Juste une simple condition qu'il devait respecter pour garder Myra près de lui, dans son lit. Rei n'avait aucune idée de à quoi pouvait ressembler Port-Aurore, elle avait deux ans quand elle était partie et elle n'avait pas beaucoup de souvenirs. " Tu sais ma fille. Il n'y a aucune chance que tu aie les mêmes cheveux que ton pè..." " Tu m'as promis de ne pas me parler de lui, arrête de penser à lui. Il ne mérite pas sa place dans ton coeur. Sachant qu'il t'a quittée pour ne plus revenir. Ce n'est pas bon pour toi maman." l'interrompit-elle de sa petite voix dure en fronçant les sourcils, elle ne s'était pas retournée et observait devant elle, elle savait que ça lui faisait mal d'en parler. Rei sentit sa mère sourire derrière elle, elle la sentit continuer à lui brosser les cheveux. " Oui.. Tu as raison..." une pause et elle changea vite de sujet. " Il est important de se laver tout les jours Reihane. La jeune fille soupira et prit une mine dépitée, toujours en regardant devant elle. " Mais je me lave tout les jours ! Ce n'est pas ma faute s'il fait toujours autant si chaud ici et qu'on transpire comme des porcs !" " Reihane, surveille ton langage." " Aie. Pardon." râla-t-elle à la petite douleur dans les cheveux que sa mère tirait. Cette dernière n'aimait pas que sa fille dise des grossièretés, une dame ne faisait pas ceci si elle voulait séduire un homme. Pourtant, Rei ne se voyait pas vraiment avec un homme, elle trouvait que les garçons étaient tous stupides. Surtout son beau-père qui s'en fichait de sa présence, qui se contentait tout simplement celui de sa femme. Reihane s'ennuyait vite quand elle se retrouvait en compagnie de son beau-père pendant que sa mère était partie faire les courses. Elle avait appris le métier à vendre les différentes épices et elle a appris à les connaître chacun d'entre eux. Depuis toute petite, elle était émerveillée de voir toutes les couleurs, les formes différentes. " Reihane, il est très important pour une femme de faire attention à soi-même." " Oui je sais..." " Alors pourquoi reviens-tu souvent avec les genoux écorchés ?" " Je suis tombée..." " Je me doute bien. Ce n'est pas bien de grimper sur les toits." " Mais c'est super de faire ça ! Tu n'imagines pas à quel point ça peut servir ! Imagine si un jour je devrai livrer les épices à des clients, ce serait par les toits que je le ferai !" " Je doute que les gens apprécieraient de voir une enfant grimper sur les toits et gâcher leur intimité." Elle arrêta de la brosser et lui serra les épaules avec un petit sourire. " Reihane. Tu as de beaux cheveux..." Reihane fit un petit sourire.

Reihane avait mis du temps à se rendre compte que sa mère la comparait souvent à son père qui était décédé, qui n'était jamais revenu et ceci, par la faute de Sinbad. Elle ne se rendait pas compte que sa mère se détruisait dans sa haine et son chagrin, il lui arrivait d'être là sur son stand à vendre les épices avec son mari. Le regard perdu, les larmes prêts à sortir des yeux à chaque fois qu'elle voyait Reihane s'amuser avec ses amis ou à essayer de vendre des épices, à rire, à courir dans tout les sens... À s'énerver souvent après sa fille quand elle allait sur le toit pour voir le soleil se coucher. Rei avait toujours aimé sa mère, elle voulait tellement lui ressembler sans pour autant se détruire la santé comme elle le faisait, elle. Ce soir-là, Reihane était avec sa mère, à se faire coiffer les cheveux, sur le lit. Elles discutaient ensemble tranquillement. Sa mère ne travaillait plus depuis deux semaines, clouée au lit. Il arrivait des fois à Myra de tomber malade pendant quelques jours, mais deux semaines... Elle battait sans aucun conteste le record. Son beau-père parlait de la santé fragile, mais Reihane elle savait quel mal la rongeait... La haine et le chagrin. L'incapacité à voir le futur et de devoir tourner la page. Ce mal la rongeait tellement que Rei n'aurait pas soupçonné que ça la tuerait. La jeune fille ignorait que la séance de coiffure du soir serait la dernière. Elle ignorait que dans les heures qui allait suivre, elle allait mourir. C'était en revenant d'une petite livraison que Reihane apprit la mort de sa mère.

Elle venait de rentrer dans le magasin comme d'habitude, elle voyait son beau-père sur le stand, les mains qui camouflaient son visage. Il était dans une position de réflexion. La jeune fille n'en fit pas attention et déposa tranquillement le sac. " Voilà, j'ai livré la com..." " Assassin." murmura-t-il en levant le regard vers la jeune Reihane qui fut surprise par de tel propos. Elle cligna les yeux et prit un air de se demander ce qu'elle avait pu bien faire. " Heeein ? Qu'est-ce que j'ai encore fait ?" " Dehors. Je ne veux plus te voir dans les alentours. La prochaine fois que je te vois dans ce coin, je ne t'épargnerai pas." La jeune fille chercha du regard la porte pour aller voir sa mère, elle se demandait quelle mouche l'avait piqué. Mais la réponse tarda pas, comme si on venait de lui poignarder dans le coeur. Direct. " Tu as tué ta mère. Tu la tuais à petit feu tel une dague qui s'imprègne dans la chair pendant toutes ces années. Tu l'avais empêché de tourner la page ! Je savais que ta présence la tuerait, mais elle a tellement insisté que tu restes. Elle m'a posé ça comme condition si je ne voulais pas la perdre. Tu en a bien profité sale gamine." Elle ouvrit la bouche pour essayer de répliquer, de dire que ce n'était pas vrai, que sa mère n'était pas morte et que c'était un stratagème pour l'éloigner ! Pourtant elle vit deux personnes descendre les escaliers avec un brancard, un corps par dessus. La main qui échappait à la couverture, cette main que Reihane connaitrait entre mille. Cette main, qui avait toujours appartenu à celui de sa mère. Elle prit une expression d'effroi. Elle n'eut pas l'occasion de vérifier par elle-même qu'elle avait manqué de se prendre un balai dans la figure. Son beau-père était armé de son balai et la poussait pour la faire dégager. Reihane recula sous les coups et n'hésita pas à prendre de la poudre d'épice qui était sur son passage pour lancer dans la figure de son beau-père. Ce dernier hurla de douleur et mit ses mains dans les yeux. La jeune fille n'avait pas réfléchi aux conséquences dans l'action. Les deux personnes venaient dans le magasin et découvraient la scène. Ils voulaient arrêter Rei qui était devenu folle selon eux.

Dans l'action, elle réussit à leur échapper en grimpant par les toits, elle continua son parcours pendant une bonne heure. Jusqu'à ce qu'elle juge qu'elle était bien assez loin. Assise sur un toit, elle observa le soleil se coucher et se demanda ce qu'elle pouvait bien faire. Elle ne connaissait personne mis à part ses amis du quartier. Ils seraient déjà devenu ses ennemis après ce qu'elle venait de faire à son beau-père et de l'accusation qu'il lui portait. Elle ne pouvait pas se permettre de faire son retour ici.

Elle ne comprenait pas pourquoi cela devait être sa faute. Ça lui faisait mal d'être vue comme une coupable de la mort de sa mère, parce qu'elle sentait qu'à côté c'était vrai. Bien que le vrai fautif dans cette histoire c'était " Sinbad..." murmura-t-elle, les yeux ruisselant les larmes de colère. C'était encore à cause de lui que sa vie était gâchée ! Elle se vengera de lui, elle n'avait pas fait attention à la haine qui la rongeait petit à petit, mais là... La haine était devenue plus importante, comme si depuis la mort de sa mère, elle s'était transmise. Elle se vengera de lui...! Mais en attendant, pour pouvoir faire cette vengeance. Il lui fallait qu'elle vive.

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Reihane était là devant un marchand à tendre des pièces qu'elle avait volé d'un touriste. Elle avait le regard dur et elle ne montrait aucune hésitation. Avec ses cheveux courts et son visage sale, sa tenue... Le marchand pouvait bien se demander où elle avait obtenu ces pièces, mais il s'en fichait maintenant qu'elles étaient siennes et que ce n'était pas son problème. Le marchand continuait de l'observer, elle le dévisagea et perdit tout de suite patience. " Alors ? Le compte y est ? Ou t'sais pas compter ?" Sans rien dire le marchand serra le poing et mit les pièces dans la poche. " Je vais te donner un chameau, tu auras de quoi manger: on mange matin, midi et soir. Mais je ne te garantis pas la protection." " Je n'en ai pas besoin. J'sais me débrouiller toute seule." Le marchand plissa les yeux, Reihane soupira en levant les yeux et se corrigea. " Presque toute seule." Elle n'avait pas assez de moyens pour se fournir un chameau, de quoi manger et de quoi camper. De toute façon elle avait besoin d'un convoi de marchands en direction de Port-Aurore. Elle avait besoin de gens qui connaissaient ce chemin et elle avait déjà payé le double de ce qui aurait pu être payé à la base. Le marchand libéra un chameau du convoi et tendit la corde du licol. " Tu sais chameauter ?" " Chevaucher on dit." " C'est sur un chameau, alors va pas commencer à me briser sur les noisettes toi. Je peux très bien te rendre l'argent et que tu te débrouilles toute seule." " Oui je sais chev... Chameauter." se rattrapa-t-elle en attrapant la corde et elle se mit en position pour monter sur le chameau. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas monté sur un chameau et elle détestait cet animal. Parce qu'il était stupide, ça bavait et il était leeeent ! Enfin bon, elle avait le nécessaire pour voyager tranquillement. D'abandonner la ville où elle avait grandi. D'abandonner son passé pour pouvoir avancer un peu. Pour pouvoir enfin retrouver Sinbad.

" MORTECOUILLE !!!! ELLE NOUS A ENCORE DEVANCÉE !" Rei ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire fier quand elle entendit un des garçons râler: sûrement le chef. " EN PLUS ELLE NOUS A VOLÉ NOTRE BUTIN !!" Son sourire s'intensifia encore plus, tenant dans ses bras ce qu'elle a pu voler. De la nourriture, des perles, des tissus à revendre ou à garder pour dormir confortablement. Ça faisait déjà quelques semaines que Reihane vivait à la rue, se débrouillant toute seule pour survivre. S'abaissant à mendier auprès des étrangers, à proposer des petits services comme les guider. À voler en prenant le risque de se faire tuer ou couper la main. Elle n'avait pas le choix de vivre ainsi comme ça. Elle se releva et quitta sa place avant que les garçons ne la retrouve avec tout ce qu'elle leur a volé. Elle sauta de toit en toit pour arriver enfin à son toit favori. Ce toit-ci où elle s'assit tranquillement en déposant les affaires qu'elle avait pu voler et son petit sac. Elle observa le soleil se coucher pendant des longues minutes. Avant qu'une voix de nulle part la fit raidir et qui lui fit manquer de tomber du toit. " Je savais que c'était toi !" Elle se retourna, tel un chat qui était sur ses gardes, prête à attaquer si c'était nécessaire. Elle vit un jeune garçon, il faisait parti de la bande qu'elle avait volé. " Qu'est-ce que t'me veux ? " Le jeune garçon sourit légèrement et se gratta l'arrière du crâne, assez gêné par ce qu'il allait dire. " On a discuté tous ensemble et on s'est rendu compte qu'on s'est trompé sur toi. Tu te débrouilles très bien toute seule, mieux que nous..." " Vous voulez que j'entre dans votre groupe ?" Il se tut et arrêta de se gratter le crâne. Rei sourit légèrement et lui balança le tissu dans la figure. " Ok ! Je vous rejoins dans le groupe ! Mais avant tout, il va falloir que j'vous explique comment on vole." " Attention, tu sais pas de quoi tu parles. On a toujours volé." " Dans des mauvais endroits. Je connais très bien un restaurant où le cuisinier est facile à endormir. On pourra manger à notre faim là-bas." Il était inutile de dire qu'il s'agissait du cuisinier du restaurant où Reihane aimait bien y aller avec sa mère. Le visage du gars s'illumina, complètement content et se surprit à rêver de manger de bonnes choses. Il s'installa donc à côté d'elle sur le toit et observa le soleil se coucher. Il bailla et soupira. " Je t'ai toujours suivie pour voir comment tu te débrouillais et j'pensais pas que t'allais survivre étant donné ta situation. Tu n'as jamais grandi dans les rues, mais tu fais comme si ça avait toujours été le cas." Rei fit une petite moue moqueuse " J'ai fait des livraisons dans les rues quand j'avais un toit. J'ai déjà rencontré des garçons comme vous..." Il lâcha un petit rire après avoir montré son expression d'impressionné et se mit à observer le soleil. Puis il perdit patience en se relevant. " On y va. Ils nous attendent." " Attends, je finis de regarder le soleil se coucher..." Il observa à nouveau le soleil après avoir regardé Rei. Il fronça les sourcils et haussa les épaules. " C'est qu'un soleil, il reviendra demain." " Je sais... Mais c'est tellement beau de le voir se coucher. Partir sur l'autre bout de la planète, juste pour nous donner de la lumière de façon équitable." " ... J'y comprends rien." Elle soupira et finit par se relever. " C'pas grave."

Reihane regardait le soleil se coucher, alors qu'elle était assise sur du sable avec de l'eau à côté d'elle. Elle esquissa un petit sourire triste en repensant à ce jeune garçon qui était venu la chercher, lui annoncer qu'elle était finalement acceptée dans ce groupe. Une bande qui l'avait toujours refusée dans un premier temps parce qu'elle était une fille et qu'elle était fragile... Qu'ils ne voulaient pas d'elle parce qu'ils devaient toujours la protéger, mais non. Ils avaient été surpris qu'elle avait un sale caractère et se débrouillait mieux qu'eux. Depuis qu'elle les avait rejoint, ils vivaient bien mieux et volaient bien mieux grâce à Rei. La qualité de leur vie s'était un peu améliorée... Elle regardait toujours le soleil se coucher avec le jeune homme qui était le tout dernier à avoir survécu aux maladies, d'avoir échappé de justesse aux marchands en colère. D'ailleurs, elle observa ce marchand qui avait accepté de la prendre pour le voyage jusqu'à Port-Aurore. Son regard était un mélange de haine, parce qu'elle reconnaissait très bien ce marchand. Que ce dernier ne la reconnaissait pas: normal, il ne l'avait jamais vue. Mais elle si...

Elle attendit plusieurs jours, jusqu'à ce qu'ils furent arrivé enfin à destination. Le voyage s'était très bien passé jusqu'à ce qu'elle décida d'aller le voir après qu'ils se soient séparés quand ils étaient arrivés. Elle savait à quelle taverne le marchand dormait et elle en profita pour se faufiler dans la chambre. Rei le retrouva dans le lit, à ronfler paisiblement. Elle marcha dans le silence, tel un chat qui allait chasser sa proie. Elle récupéra une dague qu'elle avait observé depuis plusieurs jours et se mit à la contempler. Elle esquissa un petit sourire en la serrant un peu plus, elle décida de s'approcher du marchand et se retrouva à côté. Ce dernier se réveilla par la forte odeur de sueur de la jeune fille qui ne s'était pas lavé depuis des jours et la vit. Il ne put hurler, ni dire quoi ce que ce soit qu'elle avait mit la pointe de la dague sur le coup de ce marchand. Elle s'approcha doucement de lui et murmura. " Alors, qu'est-ce que ça fait d'être attrapé en flagrant délit ? Tu vas voir sale petit môme...! Cette phrase ne te dit rien sale trogne ?" Le marchand arrondit les yeux se souvenant de quoi Reihane voulait parler et montra ses mains pour chercher à discuter, mais la jeune fille était prête à lui enfoncer la dague dans le cou.

" COURS REI ! COURS !" Elle se mit à courir le plus rapidement possible et grimpa vite les toits. Elle courrait malgré qu'elle n'avait presque plus la respiration. Elle courrait comme si sa vie en dépendait. Elle était seule avec un garçon. Ils étaient tous les deux ceux qui restait de la bande. La majorité des garçons n'ayant pas survécu aux maladies, ils étaient tout les deux seuls. Ils étaient souvent ensemble et s'appréciaient malgré leurs sales caractères. Ils venaient toujours ensemble observer le soleil se coucher... Là, elle venait de perdre son meilleur ami sous ses yeux. Il était tombé dans sa course et n'avait pas pu rejoindre Reihane, elle était là dans les toits à observer d'ici son meilleur ami à la merci d'un marchand qui venait de le rattraper. Elle tenait entre ses mains du pain et essaya de trouver une solution pour le sauver. Au lieu de venir le sauver, elle était restée là à l'observer mourir sous ses yeux. À entendre ces paroles-là "Alors, qu'est-ce que ça fait d'être attrapé en flagrant délit ? Tu vas voir sale petit môme...!" il sortit son arme et le planta dans le coeur du jeune garçon. Reihane arrondit ses yeux, surprise et presque au bord de larmes. Elle était restée impuissante face à cette mort. Elle n'avait rien fait et le vol de ce genre là était son idée. Ils ne s'y étaient pas préparés. C'était de sa faute qu'il en était mort...

Elle s'était aussi rendue compte qu'elle ne pouvait pas continuer à vivre comme ça, toute seule maintenant. Elle ne voulait pas intégrer dans un autre groupe. Elle survivait déjà bien mieux d'il y avait deux ans. Elle pouvait se permettre de partir de cette ville où elle commençait à se faire un peu trop connaître, où cette ville commençait à devenir un peu trop dangereuse pour elle. C'était pour ça qu'elle avait décidé de quitter cette ville pour aller dans celle où elle était née. Où tout avait commencé. Où elle pourrait retrouver Sinbad.

Reihane était dans la rue, avec la dague bien cachée dans ses vêtements. Avec de quoi manger... Elle mangeait une petite bouchée et s'essuya les yeux en même temps avec le revers de sa manche. Cette soirée, c'était trop pour elle. Elle avait trop appris des choses, elle n'avait pas été capable de tuer le marchand. Il l'avait invitée à boire de l'alcool et il l'avait laissée partir après une discussion. Elle avait appris dans cette taverne quelque chose qui l'avait perturbée à un tel point qu'elle en avait fait tomber son verre au sol. Qu'elle avait dû partir en courant sans rien demander le reste, en plantant le marchand là où il était. Il devait avoir eu chaud lui ce petit gueux. Elle avait entendu parler de Sinbad. Un étranger qui racontait son histoire, en incluant la présence de son père. Dans un premier temps, elle avait été surprise parce qu'elle n'avait jamais entendu cette histoire de sa mère.

Son père n'était pas mort, il était vivant.

Et il n'était jamais venu les voir. Il les avait tout simplement oubliées, il avait oublié Myra. Sa mère, il avait préféré Sinbad à elles. Il y avait bien quelque chose là-dedans, mais tout ce qu'on pouvait être sûr: cela ne faisait qu'agrandir la haine chez Reihane. Elle se rappelait comment son coeur s'était troué, le trou s'agrandissait encore plus quand elle se mit à y repenser. On lui avait rejeté la faute de la mort de sa mère, alors qu'elle n'y avait rien à voir. On lui avait retiré la présence paternel. Si son père avait été là depuis tout le début, rien de tout ceci ne serait arrivé. Rien de tout ceci ! C'était à la fois la faute de Sinbad et de Kale. Elle mangeait toujours, arrachant de toute ses forces le pain, les larmes qui coulaient à ses joues. Ses mains tremblaient. Reihane était en colère, elle se sentait se faire détruire par la haine qui commençait à prendre de plus en plus de place. Elle était furieuse et elle savait que pour arriver à les retrouver, il fallait qu'elle survive.

Elle les traquera, elle les retrouvera et elle les tuera.

Elle observa de tout les côtés, elle vérifiait s'il n'y avait pas une personne dans les parages avant qu'elle puisse monter sur l'Écorchée. Elle monta tranquillement et évita du mieux qu'elle pouvait de rencontrer les hommes de l'équipage. Elle descendit vite dans la cale et se cacha bien dans un coin avec une couverture. Elle se demanda si elle était prête à rester dans cette position-là pendant des heures, voire des jours. Elle pensa à voler de quoi manger dans la cuisine durant la nuit quand elle sera à court de nourriture. Ça faisait des années qu'elle préparait ce plan, qu'elle s'imaginait diverses scènes où elle pouvait tuer Sinbad et Kale sous les yeux éberlués des membres de l'équipage ou les tuer dans leur sommeil. Elle se rappellera toujours de ce moment. Ce moment où elle avait croisé enfin pour la première fois son père et Sinbad dans une taverne. En train de rire aux grands éclats et à se raconter des aventures en buvant une pinte. Comme si rien n'était, ils étaient en très bonne santé. Ils vivaient leur vie, comme si rien n'était, sans se soucier des maux qu'ils ont bien pu causer...! Elle se rappela le nombre d'années, de mois, de semaines et des jours à les rechercher, alors qu'elle venait de les retrouver dans sa ville natale. Reihane aurait dû attendre cette ville, elle n'aurait pas eu besoin à devoir voyager dans plusieurs ville du pays de Afshin. À devoir enchainer des boulots de merde, mais qui lui ont été bénéfiques quand même. Elle avait pu apprendre à crocheter les serrures, elle avait appris à cuisiner, à servir, à vendre, à courir dans tout les sens, mais surtout à s'entrainer à se battre avec sa belle dague qui était son butin de trésor.  La jeune Reihane était monté dans le bateau en cachette pour pouvoir se venger de son père et de l'homme qui le lui avait enlevé aussi. Elle avait le coeur serré quand elle avait senti que c'était déjà le lendemain, que le bateau bougeait un peu, il tanguait. Elle entendait par dessus les voix des hommes, des ordres qui tombaient dans tout les sens. Elle commençait à avoir du mal à respirer sous l'effet de l'émotion. Parce qu'elle se rendait compte qu'elle était ENFIN proche du but ! Après tout ces années, elle pourra enfin réussir à faire taire sa haine. Cette haine qui la bouffait depuis tout le début, qui lui serrait le coeur, qui le trouait, qui la mettait hors d'elle. Depuis qu'elle avait appris la vérité, depuis qu'elle avait appris que son père était mort. Elle l'avait tant idolâtré qu'elle avait fini par le regretter et de rejeter tout l'amour de toutes ses forces.

Quelques jours plus tard, Reihane commençait à être à court de nourriture et à avoir mal au dos à force de rester dans cette même position. Un jour, elle fut repérée par un membre de l'équipage qui vint la découvrir tête découverte, en train de dormir. Quand Rei fut réveillée, elle vit de la nourriture devant elle sur une assiette. Elle était surprise de voir de la nourriture devant elle et quand elle releva son regard, elle vit un homme assis en face d'elle. Elle mit doucement sa main sur sa dague, prête à bondir et à se défendre, mais l'homme ne montra aucune intention de se battre. Il souriait tout simplement. " Mange, tu dois avoir faim." Elle l'observa en silence pendant quelques minutes avant de céder finalement. Elle mangea assez rapidement le contenu de l'assiette. " Qu'est-ce que tu fais ici cachée, dans cette cale ?" Aie. Elle ne pouvait pas lui dire qu'elle était là pour tuer Sinbad et Kale. C'était dans le plus grand naturel au monde qu'elle utilisa son plan B qu'elle avait préparé avant de monter dans ce bateau. " Je dois aller à Fort Fort Lointain. Mais je n'ai pas les moyens pour me payer un tel voyage, alors je le fais clandestinement." Il releva le menton et hocha la tête. Ok. Il avait cru à 100% la fausse excuse. Il ne devait pas être intelligent pour repérer qu'il y avait tout à fait du mensonge. " Je suis Hansel et toi ?" " Reihane." Et c'était ainsi que ce jeune homme lui apporta des fois à manger, il n'avait apparemment dit à personne qu'il y avait une jeune adolescente dans la cale. Qui était là à la base pour voyager fugitivement. Le capitaine aurait refusé la présence d'une femme à bord. Hansel avait naïvement cru la jeune Reihane. " Pourquoi tu t'es coupée les cheveux ? C'est rare de voir les femmes aux cheveux courts." " Pour survivre. Je vis dans les rues, j'ai dû me couper les cheveux pour me faire passer pour un garçon " Hansel hocha encore la tête de compréhension et lui tendit l'assiette où il avait prit du repas pour elle. Oui, Reihane avait dû couper ses beaux cheveux quand elle avait douze ans et avait toujours gardé les cheveux courts afin de pouvoir survivre. Pour qu'on ne la prenne pour un garçon. Des fois, elle tombait sur des gens trop bêtes pour savoir qu'elle était une fille, ainsi comme ça, elle n'aurait pas à souffrir comme toutes les femmes vivant dans les rues risquaient de subir. Elle discutait un petit peu avec Hansel les soirs où il venait dormir aussi dans la cale, l'empêchant de se faire repérer par d'autres membres. Il ne savait toujours pas la vraie raison de la présence de la jeune fille et il ne le saura pas avant le jour final. C'était la première personne gentille que Reihane avait croisée depuis des années et elle avait tellement oublié cette sensation, mais elle n'en fit pas vraiment attention et ne se montrait toujours pas reconnaissante de l'aide qu'il venait de lui donner.

Tout ce qui comptait. C'était qu'elle était à bord de l'Écorchée, prête à accomplir sa vengeance qui lui a tant bouffé le coeur. À devoir vivre dans la haine et aussi durement comme ça, par leurs fautes à eux deux. Sinbad et Kale étaient les responsables de la vie qu'elle avait dû mener et elle était sur le point d'accomplir ce qu'elle avait toujours rêvé de faire.