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⊱ poor unfortunate souls


FORT FORT LOINTAIN

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⊱ poor unfortunate souls EmptyLun 16 Fév - 15:11



ariel & pierre

Il n’est pas de meilleure sensation que la liberté. Respirer à pleins poumons et courir au gré du vent qui emporte, emporte dans des bourrasques de sensations. Je revois encore ce gosse qui n’écoutait rien si ce n’était son coeur qui lui dictait d’agir sur l’instinct, et l’instant. Ce gosse qui ne rentrait à la maison que tard la nuit, de la boue  qui traînait encore sur les bottes, des lucioles dans ses cheveux entremêlés. Il était si petit et léger qu’il pouvait monter un loup, son loup. Son seul véritable ami, dans cette forêt immense qu’il ne cessait d’explorer avec lui, comme si elle suffisait aux frontières du monde. Comme si, elle était le monde. Mais il était libre, et ça lui suffisait. Le temps a coulé, l’enfant est devenu mon ombre, une ombre qui ne me quitte jamais et se nourrit des ténèbres qui l’entourent. J’ai grandi, aujourd’hui, et même en étant sur le dos de Kirill, le monde me parait petit. Je ne connais rien d’autre que cette partie de terre, alors qu’il y a si vaste à côté. Je pourrais partir et voyager, marcher ou voler, mais tout me retient ici. Je ne saurais laisser derrière moi ces âmes auxquelles je tiens plus qu’à ma propre vie, ces coeurs blessés qui errent et ne demandent qu’un peu de bonté, une épaule pour les porter. Je ne saurais dire si j’ai la capacité d’aider tous ces gens, mais rien ne m’empêcherait encore d’y croire, essayer. Quitte à laisser traîner cette ombre noire, sombre enfant qui voudrait voir plus grand.

Les étoiles mortes qui peuplent le ciel endormi guident mes pas, dévoilent leur lumière sur cet amas de sable fin. Elles continuent de briller bien que leur vie ait cessée, recouvrant la nuit de poésie. J’approche lentement de l’écume, vague cassée qui enchante qui veut bien l’écouter. Le clapotis et les décharges d’eau m’ont toujours apaisé, sans savoir réellement pourquoi. Ce sont des bruits semblables à une musique éteinte, encourageant la sérénité et le sommeil. J’approche une main et l’humidifie avant de la plaquer contre ma nuque puis la faire remonter dans ma tignasse, levant le menton vers l’horizon à portée. Poussant un soupir à peine audible. J’entends Kirill passer en courant derrière moi, griffer de ses énormes pattes le sable en laissant ses empreintes marquées profondément. Elles auront disparues au matin, ne laissant aucune trace de son passage, mais lui n’oubliera pas. Il n’y a pas d’endroit plus calme qu’ici en ces temps grondants. Ces instants qui défilent et durant lesquels la paix est si fragile. Je m’efforce d’oublier que l’homme peut se montrer cruel. Je ferme les yeux pour ne pas voir un pays s’effondrer, se fissurer sous les désastres de la vengeance. Fermer les yeux un instant, et laisser s’échapper les regrets. Pour les rouvrir, les rouvrir et découvrir que tout change. Que le monde ne tourne plus, c’est le temps qui s’arrête, reste en suspend pour mieux m’aspirer dans sa ruse, me faire sombrer, me perdre. Elle a des yeux si grands que je peux y voir se refléter l’océan, un teint de miel et une crinière semblant toute droit sortie d’un volcan. Le coeur qui claque, frappe dans ma poitrine en espérant trouver une issue, partir. Elle a la moue d'une poupée de porcelaine. Le temps semble glisser sur elle, l'exempter de ses carnages, comme un fleuve qui continue sa course, dévastant le laid, le démodé, et préservant la beauté, la maintenant intacte éternellement. Elle semble aussi précieuse qu'un coquillage, fragile telle une céramique, éblouissante comme la lune. Le palpitant s’agite, et quand le temps reprend, c’est moi qui ne tourne plus rond. Je suis là comme un con, béat devant la plus belle naïade que je n’ai jamais vu, la seule qui m’ait été donné de voir. La mécanique déconne, un peu rouillée, et les boulons s’entrechoquent, formant une mélodie semblant s’évader d’une boîte à musique. La créature céleste fait tourner ses doigts longilignes dans le pelage du loup, lui sourit comme si elle n’en avait jamais vu, comme s’il n’était qu’une bête inoffensive. Ses lèvres jouent des paroles cristallines, faisant écho au carnage des vagues qui se cassent sur la baie, tandis qu’elle parle à l’animal censé être l’incarnation de la bête, comme s’il n’était qu’un oiseau. Comme si rien ne le différenciait, d’elle. Mais elle ignore, candide telle une enfant, cherchant à deviner ce qu’il peut bien être. « C’est un loup, en réalité. N’en avez-vous jamais vu ? » Pauvre fou qui brise la muraille de verre censée me protéger de ce que je ne connais pas, ce qui m’échappe et pourrais causer ma perdition. Parler ainsi relance la machine qui tambourine dans ma poitrine, douleur qui lance et manque de faire naufrage. Ma peau devient si froide, quand bien même le temps est clément, qu’elle en devient livide comme la surface de l’océan. « N’y voyez aucune offense, mais si vous n’aviez pas vos jambes, je pourrais croire que vous n’appartenez pas à ce monde. » C’est là, maintenant, à cet instant où la boîte à musique se fend, que je scelle mon destin. Quand elle lève son regard vers moi, je sens ma fin. Pauvre naufragé, dévoré tout entier.
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⊱ poor unfortunate souls EmptyDim 8 Mar - 19:54



Pierre & Ariel

Enfant, Ariel n'avait jamais eu la moindre idée du bruit des vagues. Les sons étaient quelque chose d'assez abstrait sous l'eau, et la rouquine avait dû attendre ses quinze ans avant de découvrir l'enchantement de cette mélodie de la nature. L'écume qui s'écrasait sur les rochers, l'eau qui avalait et recrachait la mer, comme un monstre gigantesque qui grignotait progressivement la terre. C'était une berceuse apaisante, qui avait le pouvoir d'éloigner tous les mauvais rêves, comme le courant qui rejetait les carcasses des bateaux et des hommes sur le rivage, nettoyant l'océan de toutes les horreurs qui avaient pu s'y produire. Ariel aimait énormément cette atmosphère. C'était comme si le chant des vagues avaient la capacité de vider les esprits de toutes pensées, ôtant les douleurs de l'âme, purifiant le corps de la tourmente des souvenirs. Souvent, si ce n'était chaque soir, la terreur des mers se rendait sur la plage, observant les étoiles illuminer le ciel d'encre de la nuit, s'imaginant n'être qu'un grain de sable parmi tous ceux qui constituaient cette plage. Un grain de sable ne commet pas d'atrocité, n'est-ce pas ? Il n'est pas grand-chose, si ce n'est une partie d'un tout. Oui. Voilà qui serait merveilleux. N'être qu'une chose minuscule, incapable du moindre mal, perdue au milieu d'une multitude, cela doit être formidable. Plongeant ses doigts longilignes dans le sable, Ariel en souleva une poignée, pour finalement la laisser s'échapper progressivement, observant le moindre grain minuscule rejoindre le reste des siens, se fondant dans la masse, indifférenciable de tous les autres. Une vague vint finalement lui chatouiller les orteils, unifiant le sable sous ses pieds, rendant indissociables chacune des particules qui le composaient.
Une envie soudaine d'ôter son charnel et de s'enfuir à la nage s'empara de la rouquine, et elle se serait certainement exécutée, si cette étrange créature n'avait pas fait son apparition. Accourant vers la jeune femme, l'animal s'immobilisa face à elle, sentant l'air, essayant sûrement de deviner ce qu'elle était. Accroupie, Ariel se tourna vers la bête, l'observant sans crainte, un doux sourire aux lèvres. « Bonsoir, toi. » Approchant lentement sa main, la sirène finit par parcourir la fourrure de l'animal de ses doigts pâles. Jamais elle n'avait vu d'être comme celui-ci. Qu'était-ce donc ? Elle n'avait pas encore eu l'occasion de découvrir beaucoup des êtres qui peuplaient le monde terrestre, à vrai dire, elle s'était principalement intéressée aux plantes. Pourtant, Ariel restait profondément curieuse quant aux créatures qui évoluaient sur le sol, après tout, elle restait une amie et protectrice des animaux marins. Au moins pouvait-elle parler à ces derniers, tandis que ceux vivant à l'air restaient un profond mystère pour elle. « Mais que peux-tu bien être ? » Des étoiles dans les yeux, Ariel redevenait la gamine qu'elle avait été, cette enfant curieuse de tout savoir, restant incroyablement calme, aussi apaisante que le son des vagues sur le rivage. L'animal semblait tout aussi curieux qu'elle, du moins, c'était ce qu'elle imaginait. Au moins, ne paraissait-il pas la craindre. Promenant toujours sa main sur le pelage de la créature inconnue, la rouquine commença à faire l'inventaire des animaux terrestres qu'elle connaissait, autant dire que ça n'allait pas être bien long. « Tu ne peux pas être un lapin, tu es beaucoup plus gros. Tu n'es sûrement pas un cheval, eux je les connais très bien. Et tu n'as pas l'air d'être un oiseau non plus. » Son sourire s'agrandissait au-fur-et-à-mesure de ses questions, tandis qu'une moue pensive s'affichait sur son visage. « Alors quoi ? Tu ne veux pas me le dire ? » Fixant le concerné dans les yeux, Ariel essayait tant bien que mal de deviner ce qu'il était, cherchant même à lire dans son esprit, sait-on jamais ? Peut-être qu'il pouvait lui envoyer la réponse par la pensée. Elle y crut un instant, surtout quand une voix venue de nulle part lui parvint, elle s'imagina même qu'elle provenait de l'animal. « C’est un loup, en réalité. N’en avez-vous jamais vu ? » Un loup ? Ces bêtes féroces et dangereuses que les hommes redoutaient tant ? Vraiment ? Elle avait du mal à y croire. L'être qui se trouvait face à elle ne semblait pas aussi sombre que les histoires le racontaient. Il n'était pas si différent d'elle, en soi. En la voyant, frêle et fragile, on n'oserait imaginer toutes les atrocités qu'elle avait commises par le passé. Loup. Sirène. Finalement, peut-être étaient les mêmes ? Deux êtres fascinants, deux créatures des ombres, qu'elles soient terrestres ou marines, le noir reste le même. « N’y voyez aucune offense, mais si vous n’aviez pas vos jambes, je pourrais croire que vous n’appartenez pas à ce monde. » C'est là qu'elle réalisa que ce n'était pas le loup qui "parlait", mais bel et bien un homme. Levant les yeux vers celui-ci, Ariel crut voir un enfant, un petit garçon face à un personnage enchanteur sortant tout droit de son histoire préférée. Elle en eut un sourire amusé. N'était-elle pas la même, au final ? Une gamine émerveillée par un animal dont elle avait secrètement rêvé. Se relevant lentement, la jeune femme détourna son attention du loup pour la portée sur son interlocuteur. « Sûrement parce que ce n'est pas le cas ? » Accompagnant la parole par un geste, la sirène agita ses doigts devant son visage, affichant en évidence la bague sur laquelle était monté son charnel. Ariel n'était pas du genre à parler d'elle, pas spontanément. Pourtant, le bruit des vagues, l'odeur de l'écume qui planait dans l'air, ce loup, cet homme, tout cela semblait changer la donne. Comme si une flûte jouait une mélodie entraînante, au loin, la poussant à entrer dans la danse. Une danse qu'elle avait ignorée pendant longtemps, une danse qu'elle pensait ne plus être capable de danser. La Vie. « J'appartiens à l'océan. »
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