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And to the end, the wolf always eats the lamb [PV Lainn]


FORT FORT LOINTAIN

Iseut Sautemouton
TU SAIS OU J'VAIS LES RENTRER MES MOUTONS ?!

Iseut Sautemouton

And to the end, the wolf always eats the lamb [PV Lainn] Tumblr_nrjscwzawK1rjjr2to5_250

⊱ pseudonyme : Lady Furiosa
⊱ tête mise à prix : Katheryn Winnick
⊱ crédits : elf & tumblr ♥
⊱ arrivé(e) le : 27/12/2014
⊱ manuscrits : 510

⊱ tes licornes : Belle Yeuxdevelours & Raiponce Cheveuxdor
⊱ schillings : 671

⊱ ton conte : La bergère et le ramoneur
⊱ ta race : Statuette de porcelaine vivante
⊱ métier : Bijoutière ¤ Propriétaire de sa propre boutique, on commence à connaître son nom à Fort Fort Lointain ¤ Seconde au sein des Lames de Cendres
⊱ tes armes : Un bâton de bergère & une épée nommée Sybelle (fabriquée par son bestah 4eva, Jeiran) : elle manie le premier mieux que la seconde mais elle maîtrise pô mal quand même.
⊱ allégeance : Jolèmpa. Même que je rêve d'arracher ses petites ailes d'usurpatrice.

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And to the end, the wolf always eats the lamb [PV Lainn] EmptyDim 25 Jan - 12:58



 
Lainn & Iseut
And to the end, the wolf always eats the lamb

Encore quelques mois auparavant, la vie d'Iseut se résumait à peu de choses. De maigres possessions, dans un appartement minuscule, auprès d'un compagnon tout aussi petit en taille qu'elle. Elle ne voyait pas plus haut que les chausses des personnes qu'elle croisait et si elle était capable de vous crever un œil avec l'un ses cure-dents, c'était tout juste si elle aurait pu se débarrasser d'une mouche. La force de la bergère et de son ramoneur résidait dans la détermination qu'ils déployaient pour s'adapter à un monde démesuré, hostile à leur fragile apparence. Et ils y avaient plutôt bien réussi.

Jusqu'à l'avènement du Charnel.

Par certains aspects, la potion leur avait facilité l'existence. Par d'autres, elle n'avait fait que la leur compliquer. Preuve en était des papiers de divorce qui n'attendaient plus que leur signature pour devenir officiel, de ce nous qui n'existait déjà plus. La machine de leur petit quotidien bien huilé s'était enrayée dès le moment où la blonde avait découvert qu'elle était devenue plus guerrière que bergère. Bien qu'elle ne sache pas encore à quel point.

Pourtant, chaque jour, elle expérimentait une nouvelle facette d'elle-même, repoussant ses savoirs, allant à la rencontre de découvertes toutes plus inattendues les unes que les autres. Ainsi en avait-il été en ce jour de marché où elle avait scandé son opinion anti-Usurpatrice ; ainsi en avait-il été tout ce mois qu'elle avait passé à ruminer, sans broncher, dans les prisons royales ; ainsi en avait-il été lorsqu'elle avait tenu sa nouvelle épée entre ses mains ... Et ainsi cela avait-il continué, cette fois où le Chat était venu la trouver, puis cette autre, où elle avait accepté cette main tendue, un ticket pour le Marché Noir en cadeau des plus pratiques.

Petit à petit, d'abord naïve, irréfléchie, elle avait abordé un nouveau monde. Elle appréhendait cette frontière mince, friable, entre légal et illicite, revanche et justice, morale et son contraire. Un pas après l'autre. En premier lieu, tâtonnant. Désormais, sans aucune hésitation, bien moins candide que les premiers temps.

Tandis qu'elle se frayait un chemin parmi la foule de la Griffe Marine, s'arrêtant de temps à autre aux étales afin de se délester de quelques pièces et de remplir sa besace de pierres et autres métaux, il lui vint à l'esprit que oui, décidément, la vie sur la petite table de la petite boutique du gentil fabricant était désormais bien loin. Si quelqu'un lui avait dit un jour qu'elle ferait partie de cette populace aux moeurs répréhensibles, elle en aurait rougi jusqu'à la racine des cheveux, secouant la tête d'un air mortifié.

Parce que ce n'était pas ce qui était prévu.
Parce que ce n'était pas comme ça, que c'était sensé se passer.

Parfois, elle visualisait ce virage existentiel, consciente qu'il était trop tard pour faire demi-tour. Mais aucun remord n'arrivait à se frayer un chemin jusqu'à son esprit. Pas plus ce soir qu'un autre alors qu'elle examinait une nouvelle marchandise, Guarin tournicotant dans son giron. Soudain arrachée à sa concentration par des cris au loin dont elle n'arrivait pas à déterminer la source, elle leva le nez du banc, accrochant le regard du commerçant.


" Qu'est-ce donc que tout ce bruit ? " Au jugé, il lui semblait avoir à faire à une assemblée en colère. " C'est les combats, m'dame, les combats. " La bergère haussa les sourcils, perplexe. " Et personne ne va pour les arrêter ? " Le marchand eut un sourire sarcastique, teinté d'une pointe conciliante face à son ignorance. " Vous vous rappelez où vous êtes, m'dame ? Pis, qui se risquerait à faire une mise, mh ? Hors-la-loi ou quoi, y a des manières moins douloureuses d'en finir avec la vie. "


La jeune femme comprit enfin de quoi il était question. Cessant de fixer son interlocuteur tel un poisson jeté hors de son aquarium, elle finit par acquiescer. Elle avait entendu parler de ces duels sauvages, parfois meurtriers, que certains hommes peu scrupuleux se plaisaient à organiser. Ou à participer. Néanmoins, elle n'y avait jamais assisté. Et elle escomptait bien ne pas esquisser ce pas-ci. Certainement celui de trop.

Sauf que notre blonde était curieuse, aisément corruptible. Passant devant l'attroupement, elle ne put s'empêcher de marquer un temps d'arrêt. D'où elle se tenait, elle n'apercevait qu'une foule aux poings levés, scandant des injures ou des encouragements. Elle se mit sur la pointe des pieds, ignorant l'agneau qui bêlait avec mauvaise humeur. Une première tête ensanglantée apparut dans son champ de vision, aussitôt remplacée par celle de son assaillant.

Un frisson glacé lui parcourut l'échine tandis qu'elle crut, craignit même, de reconnaître la tresse blonde qui apparaissait et disparaissait au gré des coups. Sans s'en expliquer la raison, elle commença à jouer des coudes parmi les parieurs après avoir ordonné à Guarin de rester sur place. Son mécontentement fut rapidement étouffé par la masse des corps en effervescence et elle parvint à rejoindre les premiers rangs, son coeur s'emballant à toute volée face à la scène qu'elle découvrit.

Lainn, le torse et le visage repeint au vermeil, se tenait au-dessus de sa future victime, prêt à lui asséner le coup de grâce. Les traits déformés par une rage animale alors que ceux de son adversaire étaient quasi méconnaissables. A peine humains, pour l'un comme pour l'autre. Cette violence inouïe, gratuite quoi que chère payée, fit monter en la bergère une puissante vague de nausée. L'horreur, le dégoût ... La haine. Elle connaissait bien ce dernier sentiment, lequel la prenait aux tripes dès qu'elle croisait l'homme. Cet homme-ci et pas un autre. Pour des raisons qu'elle ne s'expliquait pas bien jusqu'à ce soir mais qui lui paraissaient tout à coup totalement justifiées.

Ses paupières se plissèrent de mépris avant qu'elle ne se détourne, heurtant un torse inconnu dans son revirement hargneux. La réplique ne se fit pas attendre. L'homme aux traits burinés, d'abord mécontent, ne mit pas longtemps à réaliser qu'une simple femme venait de se jeter contre lui. Un sourire malicieux ourla ses lèvres épaisses.


" Alors, ma jolie, on s'est perdue ? " Iseut leva les yeux au ciel, ramenant machinalement son bâton devant elle en un geste défensif. " Ouh là ! Mais c'est qu'elle voudrait faire peur, la bergère ! Allez, tu voudrais pas être le second lot de ma victoire ? J'ai de quoi te payer, s'il faut. "


Il fit mine de la ramener contre lui mais fut interrompu par le coup de poing qu'elle lui asséna en plein visage. Ses narines désormais ensanglantées n'étaient rien à côté de celles, frémissantes, de la jeune femme à l'ego froissé. Déjà qu'elle éprouvait quelques difficultés à contenir ses bas instincts en temps ordinaire, se faire traiter de catin par la lie de Fort Fort Lointain, additionné à la scène qu'elle venait de surprendre, ne risquait pas de la rendre plus patiente.

L'homme se mit à beugler comme un âne, rameutant le voisinage curieux au passage. Des regards d'abord curieux, puis carrément hostiles, se tournèrent vers elle. Tout en se préparant à une riposte éventuelle, elle risqua une oeillade autour d'elle. Voilà qui était fâcheux. Aussi bonne combattante qu'elle fut, elle n'était pas certaine de sortir sur ses deux jambes d'une rixe aussi déséquilibrée en nombre.

Ce soir encore, elle avait franchi un nouveau pas. Certainement le pas de trop, cette fois.
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FORT FORT LOINTAIN

Cúchulainn Forgéteinte
C'PAS MOI M'SIEUR SEGUIN JE JURE

Cúchulainn Forgéteinte

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : travis fimmel.
⊱ crédits : prout (ava.)
⊱ arrivé(e) le : 04/01/2015
⊱ manuscrits : 392

⊱ tes licornes : shéhérazade, marie, barthélemy
⊱ schillings : 310

⊱ ton conte : cúchulainn, le chien du forgeron.
⊱ ta race : bête parlante. un énorme loup blanc.
⊱ métier : combattant dans un des recoins du marché noir. celui sur lequel on mise généralement.
⊱ tes armes : une hache, camil, un bouclier. sa bestialité.
⊱ allégeance : il n'a jamais aimé les fées, celle-ci ne fait pas exception.

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And to the end, the wolf always eats the lamb [PV Lainn] EmptyDim 25 Jan - 18:44



 
Iseut, Cúchulainn
L’homme est un loup pour l’homme, ce qui, vous en conviendrez, n’est pas très gentil pour le loup.

La même odeur planait toujours à la Griffe Marine. Un truc pourri, peut-être la condition humaine. Ça retournait l'estomac de quiconque y pénétrait, ça faisait tourner de l’œil les plus sensibles. On ne peut pas dire que se trouvaient là les mets les plus respectables et délicieux; le sol était plutôt crasseux et les gens puants. C'est la vie qui puait la mort. Pour peu qu'on ne fasse pas attention, un simple coup d'épaule involontaire peut partir en massacre. Les gens n'y meurent pas, mais certains n'osent plus revenir – la plupart y repassent, mais pas sans arme. Le moindre bâton peut faire l'affaire, ici, on fait tous comme on peut.
Cúchulainn, lui, y est habitué. La hache attaché à ses hanches est plus ou moins dissimulée sous son haut trop long, sa tresse d'un blond noirci de poussière pendant sur son épaule. La démarche est assurée; il vient ici presque tous les jours. Bien des gens rêveraient d'être bijoutier, modèle, peintre ou bien roi. La plupart d'entre eux tueraient femme et enfants pour quelques schillings, quelques pierres bien brillantes. Beaucoup trahiraient leur patrie pour peu que les promesses qu'on leur fait soient alléchantes. Mais Cúchulainn, bien heureusement, se contentait de moins que ça. Oh bien sûr il ne cracherait pas sur un poste bien payé, pouvoir acheter ce qu'il veut et faire tout ce dont il a envie, mais sa vie n'est pas – plus – comme ça. Il ne sait plus trop ce qu'elle est, pour tout dire, si ce n'est que ça lui plaît. Le combat, c'est tout ce qu'il a su faire, du chien de Culann qu'il a abattu bien avant d'être un homme à ses duels bestiaux au fond de la forêt. Sa malédiction ne l'avait pas aidé à grand chose si ça n'est à devenir une bête plus encore qu'il ne l'était, mais ça n'avait pas que du mauvais. Le Charnel lui offrait une apparence humaine qu'il se plaisait à redécouvrir, profitant des plaisirs de la vie comme s'il allait crever le lendemain, mais il ne se leurrait pas. Sa naissance avait beau le rattacher au monde humain, il n'en était un plus que grâce à un bijou. Est-ce vraiment ça, être un homme ? Une apparence, une carcasse vide de tout ? Sa vision lui était revenue, mais il s'accommodait beaucoup mieux qu'auparavant aux scènes sombres. L'odorat restait aussi puissant qu'animal, et il en allait de même pour son ouïe. Les craquement d'os, les peaux frottées, les lames aiguisées; tourner la tête lui suffisait à découvrir un nouveau monde auditif. Parfois c'était doux, parfois insupportable au point qu'il hésitait à s'arracher les oreilles. Le sang qui coule, les peaux qui cognent, les muscles qui lâchent, les souffles brisés et les apnées de surprise, rien ne lui échappait, et c'était aussi agréable qu'handicapant. Il possédait quelque chose d'unique, c'est certain, mais il n'y avait rien de mieux pour lui rappeler sa condition d'entre-deux, son indéfinition, son incertitude, la tâche floue qu'il était au milieu de ces êtres trop hommes ou trop bêtes. C'était insupportable par moments, et il lui plaisait alors de vivre en forêt et de pouvoir enlever la bague gravée qu'il portait à la main gauche. Il redevenait loup, maudit certes mais n'avait alors aucune hésitation quant à sa nature. Il était loup. Bestial. Instinctif. Méfiant. Sans remords. Recherché.
Au centre-même de la Griffe Marine, entre les étales diverses était son gagne pain. Un vulgaire cercle formé par les hommes eux-même, qui accueillait des combat illicites. Les hommes venaient dans l'espoir de presque tuer les autres, la plupart essayait d'avoir l'air plus fort que ce qu'ils étaient pour que les paris se fassent sur eux. De nouveaux venus se présentaient chaque fois, et quelques uns, peu, comme Cúchulainn, étaient réguliers. Ils vivaient de ces combats. Pour certains c'était immonde, horrible, impensable, ça filait la gerbe et ça faisait tourner de l’œil; mais c'est tout ce qu'eux avaient, sans avoir jamais apprit à faire autre chose que de lancer les coups et les recevoir. Ce jour-là encore, la foule était réunie, gueulant sur les combattants à terre. Cúchulainn se fraya un chemin au milieu des poings levés et des beuglements qui lui faisaient siffler les oreilles. Il n'était pas humain depuis longtemps, mais son nom commençait à ce connaître dans ce petit cercle malformé. On le hurlait plusieurs fois par semaine, espérant le voir prendre le dessus ou bien succomber aux coups. Ces derniers temps, il avait la chance dans son camp. Sa force et son agilité lui revenaient petit à petit, retrouvant ses réflexes oubliés, combiné à son instinct animal. Les billets passaient de mains en main, hurlant les mêmes noms en boucle, alors que le responsable des paris récupérait les mises et les redistribuait aux gagnants. Cúchulainn s'avançait jusqu'à lui, murmurant un mot ou deux à son oreille avant d'ôter sa chemise – elle ne ferait que le gêner. Il était mieux d'enlever objets précieux et haut, pour ne pas les abîmer et les tâcher. Il avait déjà perdu trop de ces morceaux de tissus, tâchés au points que Camil en gueulait. Un autre se plaçait face à lui, plus grand et musclé, mais il n'avait aucune peur.
Le combat commençait une fois un minimum de cent schillings misé, quand les cris commençaient à retentir. Comme s'il ne s'agissait que de la routine, Cúchulainn tournait au centre de ce cercle, observant les réflexes de son adversaire. Il avançait brusquement quelques fois, se reculant la seconde d'après, un sourire aux lèvres. Mais une fois les cris de son nom suffisamment importants – à lui en crever les tympans –, il s'élançait, montrant les crocs, sortant les griffes. Il n'était pas un autre. Il était une chimère. Un animal trop violent et mal branlé, rien qu'on ait envie de voir ou côtoyer dans ce monde, quand bien même les gens présents ici n'avaient pas l'espoir de croiser quelconque prince. Il était de la vermine, de ceux qu'on laisse se battre sans rien dire, parce qu'on ne pourrait pas les arrêter. Parce que plus ils en prenaient dans la gueule, plus l'excitation et l'adrénaline montait en eux; le combat est une addiction comme les autres. Les coups pleuvaient comme une averse d'acide; le torse de l'homme loup se recouvrait peu à peu d'éclaboussures, de sueur, de sang, de toute la pourriture qu'ils tentaient de faire sortir comme ils le pouvaient, tant bien que mal. Des épis blonds s'échappaient un à un de sa natte bien tressée il y a quelques heures, son visage rapidement rougi, d'un seul revers de main passé sur ses joues et sur son front. Ses yeux étaient trop bleus pour contraster, il n'avait pas l'air d'un homme réel. Ses dents trop blanches devenaient elles aussi écarlates, quand il arrivait à choper un doigt, un bras ou une oreille – il ne les arrachait pas, mais le sang tapotait le sol déjà trop sale. Et au milieu de tout ce merdier, une femme. Il ne la voyait pas; il ne voyait rien d'autre que la rage et la survie prendre place face à lui, n'entendait que les coups qui fusaient à tout instant, et pourtant, il sentait. Ce mélange boisé, cette senteur fleurie, ce parfum qui changeait à chaque seconde. Il reconnaissait. On ne sent pas ça sur deux personnes, sur deux bergères – y en avait-il seulement une autre au monde ? Un dernier coup s'écrasa avant que Cúchulainn n'emporte quelques cent-cinquante schillings. Ça n'était pas le mieux qu'il avait pu récolter, mais il avait pour règle de ne pas se plaindre de ce qu'il réussissait à amasser. C'était toujours ça à ajouter à ce que Camil ramenait. Sa grand silhouette se redressa, tendant la main vers les billets qu'on lui donnait bien volontiers, les tâchant dans les coins avant de les fourrer dans une poche. Il se baissa avec précaution, des bleus naissant déjà ça et là sur sa peau, bien plus que les dernières fois, pour attraper la chemise qu'il enfila avant de s'élancer à la poursuite de la femme. Sa chevelure trop claire pour l'endroit la rendait visible depuis loin, quoi que de plus en plus compliquée à apercevoir avec toutes les silhouettes agglutinées autour d'elle. Cúchulainn poussa quelques silhouettes pleines d'hydromel pour parvenir jusqu'à elle, pauvre enfant assaillie de toutes part; elle ne pourrait pas s'échapper de là, mais ils le pouvaient. Poussant un dernier ivrogne dont la voix portait un peu trop à son beau, le loup attrapa le bras d'Iseut, la traînant rapidement à sa suite. Il aurait préféré déballer un long discours à ces gentlemen du dimanche, mais ça n'était malheureusement pas le genre de personne avec qui argumenter. Certains se plaisaient à les suivre, mais la plupart était retourné à leurs combats sanglants. Sans libérer le bras d'Iseut de son emprise – il sentait bien trop de regards à gauche et à droite s'attarder sur elle –, Cúchulainn prit une voix grave et sèche. Que fais-tu là ? Ses yeux ne se détachaient pas de la direction dans laquelle ils allaient. Il n'était pas sûr d'où ils devraient aller, par ici, mais marcher – en rond s'il le fallait – lui paraissait être la meilleure solution jusque là. Es-tu au courant que cet endroit n'est pas fait pour les gens comme toi ? Il ne considérait pas Iseut comme moins que lui, pas même parce qu'elle était une femme. Elle était avant tout une combattante étonnante, qu'il avait maintes fois vue à l’œuvre. Le problème est qu'ici, pour peu qu'elle tombe sur la mauvaise personne, elle ne resterait pas longtemps dans un si bon état. Le regard de Cúchulainn tomba vers le sol, suivant le bêlement du chevreau qu'il avait récupéré au passage, le gardant sous son bras. Pas plus pour les chèvres, d'ailleurs. Il s'en faudrait peu avant que cette chose finisse en kebabouche, quoi que tu en dises. Finalement, ses yeux dévièrent vers Iseut, les traits aussi fermés que d'habitude, si ça n'est plus. J'espérerais avoir un sourire au moins. Un merci ? Sa tête se secoua doucement, il se résignait sans même attendre de réponse. Tout compte fait, tu pourrais parfaitement te balader ici sans soucis. Il suffirait à un homme de te parler pour se rendre compte que tu es bien trop têtue pour être supportable. C'était comme un chien et chat qui se haïssaient sans arrêter de se retrouver.
Un cercle vicieux et infini.
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FORT FORT LOINTAIN

Iseut Sautemouton
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Iseut Sautemouton

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⊱ pseudonyme : Lady Furiosa
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⊱ tes armes : Un bâton de bergère & une épée nommée Sybelle (fabriquée par son bestah 4eva, Jeiran) : elle manie le premier mieux que la seconde mais elle maîtrise pô mal quand même.
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And to the end, the wolf always eats the lamb [PV Lainn] EmptyJeu 29 Jan - 2:03



 
Lainn & Iseut
And to the end, the wolf always eats the lamb

La bergère attendait que la peur se fraie un chemin jusqu'à sa conscience. Elle attendait que les regards avides qui passaient de haut en bas de sa silhouette se muent en gestes charognards. Contre elle, la proie facile, avec ses jolis bijoux brillants, précieux, autour du cou et des poignets. Après tout, quel inconscient aurait refusé l'épée au pommeau sculpté ? Quel imbécile aurait renié quelques grammes d'or si chers au poids plus qu'au coeur ?

Sauf que la peur ne vint pas. Et peut-être était-ce là, tout le problème. Quelle soit trop inconsciente, justement, pour comprendre qu'il valait mieux fuir que défier tant de visages hostiles. Pourtant, elle l'avait entendu le cling-cling, ce tintement dans ses phalanges alors qu'elle visait le faciès de son adversaire, caractéristique de sa vraie nature. La poupée de porcelaine était toujours là. Quelque part. Qu'on lui arrache son collier et son destin serait scellé.

Sauf qu'elle n'y songeait même pas. Elle ne voyait que le prochain coup qu'elle porterait. Soit, pas plus loin que le bout de son nez. A tel point qu'elle ne remarqua pas l'homme fendre la foule. Elle ne saisit pas qu'on s'écartait sur son passage, sa stature écrasant les badauds avec davantage d'efficacité que n'importe quel poing. Elle sentit simplement un étau sur son bras. Elle se vit entraînée plus loin, à l'écart de l'attroupement qu'elle avait créé malgré elle, à l'abri - relatif - de sa bêtise. Et parce qu'elle avait reconnu le loup, parce qu'elle ne pouvait pas lutter contre son étreinte, elle se laissa faire, de mauvaise grâce, la colère affluant par vagues bruyantes dans ses veines chauffées à blanc.


" Rien qui te regarde. " cracha-t-elle, ne dissimulant rien de sa hargne à l'égard de Lainn et encore moins de ce que sa question lui inspirait.


Naturellement, le meilleur de son interrogatoire restait à venir. Les lèvres de la bergère se tordirent en une grimace alors qu'il insistait sur le fait qu'elle n'avait pas sa place sur ce Marché. Elle ne lui aurait pas épargné la morsure de son venin s'il n'avait pas repris aussitôt, n'hésitant pas à mêler des prédictions sur le sort de Guarin à cette conversation. Guarin qui n'apprécia d'ailleurs pas de se faire taxer de chevreau et encore moins de 'chose'. Pas plus que sa maîtresse, laquelle dut retenir - à grand peine - sa main libre d'aller fouetter la joue sanguinolente de son interlocuteur.


" Et bien quoi, Forgéteinte ? Aurais-tu un petit creux ? Ton dernier repas se serait-il révélé décevant face à ton appétit monstrueux ? " attaqua-t-elle à son tour, là encore, sans chercher à diminuer l'écho pernicieux de ses sarcasmes.


La défense pouvait paraître maigre mais son assurance n'avait pas d'égal. Le dernier mot avait été soigneusement articulé, son visage s'était avancé vers lui en un mouvement de défi téméraire. La peur ne voulait toujours pas venir. Mais la rage, elle, ne l'avait pas quitté. Les vagues se faisaient tempêtes, déferlant sur le rivage de ses émotions, menaçant de tout balayer sur leur passage.

Face à n'importe qui d'autre, elle aurait tenté de se reprendre. La bergère aurait regretté l'absence de Potté, voire celle de Tristan, ces hommes qui avaient la manière de la faire redescendre sur terre. Le remord l'aurait soudain assailli et elle aurait cessé ses railleries.
N'importe qui d'autre, dans d'autres circonstances. Sans cette haine viscérale, inexplicable. Celle qui lui tordait les entrailles, enflammait ses prunelles, manipulait ses sens, tronquait ses perceptions. Celle qui enlaidissait tout, jusqu'à elle-même, probablement.


J'espérerais avoir un sourire au moins. Un merci ?


Sa tête blonde se secoua, ses yeux se levèrent vers le ciel. Abruti pensa-t-elle, s'étonnant elle-même que l'insulte fut si chaste en comparaison de tous les adjectifs qu'elle aurait pu lui trouver.


" Tordant. Rend-moi mon mouton maintenant. " Elle tendit la main vers l'animal, ses sourcils froncés trahissant toute la fêlure infligée à sa fierté rebelle. " Puisque la vue de gens comme moi en ces lieux d'héroïsme et de débauche de toutes sortes semble t'indisposer, Guarin et moi allons retourner traîner nos culs blancs loin du regard de Monseigneur. "


Une vraie tête de mule. Il ne manquerait plus qu'elle morde. Et elle le ferait, à n'en pas douter, pour peu que Lainn se refuse à suivre son ordre. Ce à quoi il semblait décidé. Apparemment, continuer de la provoquer lui était apparu comme un compromis adéquat entre la maturité qu'il manquait à la bergère et l'infantilisme dont ils se paraient à chacune de leurs rencontres. Celle-ci ne ferait donc pas exception. A ceci près que personne ne serait là pour les séparer et que nul ne pouvait l'empêcher de lâcher la bride à sa morgue incendiaire.


" Allons donc ! Oyé, Oyé, citoyens ! Écoutez notre fin prédicateur ! " lança-t-elle à la cantonade, attirant quelques regards de badauds dans leur direction alors qu'elle forçait leur trio mal assorti à s'arrêter. " Avec lui, vous saurez tout ! Tout des embuches dont votre route sera pavée ! Tout du temps qu'il vous reste à vivre ! Peut-être même proposera-t-il ses services de mercenaire afin que vous ne ratiez pas le coche ! Pour quelques shillings supplémentaires, vous aurez même droit à un ravalement de façade intégral ! " Déjà, on se désintéressait d'eux. Il était des combats que beaucoup ici préféraient laisser aux inconséquents. Elle en profita pour essayer de dégager son bras toujours enserré, l'oeil brillant et le visage rougi. Semblait-il que notre loup avait visé en un endroit délicat. Encore. Mais dans le mille, cette fois. Iseut inspira un grand coup, consciente de son débordement inqualifiable. Enfin un éclair de bon sens. " Si je te suis ... reconnaissante ... " Merlin, que ce mot l'écorchait. " ... De m'avoir évité de me faire détrousser, ou pire, je n'ai pas à supporter ton espèce de paternalisme moralisateur mal placé. Surtout pas après ce que j'ai vu. Je n'ai aucun conseil à recevoir de quelqu'un comme toi. "


A peine radoucie, aussitôt redevenue fielleuse. L'allégorie même de toute l'ambivalence de ses propres ressentis. Pourquoi n'avait-elle pas continué sur sa première lancée ? Pourquoi avait-elle éprouvé ce besoin de le remercier à mi-mots et de se justifier ? Pour mieux repasser à l'attaque l'instant d'après ? Cherchait-elle la bagarre ou désirait-elle une trêve ? Elle-même s'y était perdue en cours de route. Inédit.
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Cúchulainn Forgéteinte
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⊱ schillings : 310

⊱ ton conte : cúchulainn, le chien du forgeron.
⊱ ta race : bête parlante. un énorme loup blanc.
⊱ métier : combattant dans un des recoins du marché noir. celui sur lequel on mise généralement.
⊱ tes armes : une hache, camil, un bouclier. sa bestialité.
⊱ allégeance : il n'a jamais aimé les fées, celle-ci ne fait pas exception.

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And to the end, the wolf always eats the lamb [PV Lainn] EmptyMar 10 Fév - 22:11



Iseut, Cúchulainn
L’homme est un loup pour l’homme, ce qui, vous en conviendrez, n’est pas très gentil pour le loup.

La rage à son égard dans les prunelles d'Iseut n'avait jamais cessé d'exister. Il était des gens avec lesquels on était destinés à expérimenter toutes sortes de haines, de rages, de colères. Il était des gens qui nous apprendraient à mordre, à griffer, à grogner. Il faut croire que les natures animales de Cúchulainn déteignaient dangereusement sur son entourage. Iseut, pourtant, était des Lames de Cendres, tout comme lui. Iseut, pourtant, se battait pour les même idées, les mêmes buts. Ils avaient les mêmes désirs quant à Fort Fort Lointain, bien que leurs méthodes diffèrent. Elle gueule, il frappe. Si ce n'est l'épi de blé qui avait servi à forger leurs crinières, ils étaient aussi compatibles que le jour et la nuit. Aussi assortis qu'un loup et un agneaux. Il la comprenait, pourtant. Il n'avait rien d'un homme et pas même d'un loup, constamment balancé entre les deux. C'est comme s'il était dans une boîte qu'on s'amusait à secouer. Quand il heurte la gauche, son humanité revient. Sur la droite, c'est l'animalité. Lui reste à découvrir laquelle des deux le fait d'avantage aller vers le bas. Le chat de Schrödinger, c'était un peu lui aussi. Peut-être même un peu elle. Et depuis le fond de sa boîte agitée, il savait que ça n'était pas bien. Ce qu'il avait fait, ce qu'il faisait. Ce qu'il était. Le sang sur ses mains, qui coulait suffisamment pour lui faire une seconde peau, les rugissements et les dents dévoilées, les grognements sortis du fond de sa gorge qui, il y a dix ans, lui hérissaient les poils. Maintenant qu'on y pense, ils avaient en fait eu énormément en commun, il y a longtemps; il est devenu ce que lui même détestait. Ça n'est pas pour ça, qu'on lui a apprit à se battre. Pour la gloire, pour mener leur famille au sommet. C'est ça, que sa mère lui avait enseigné. C'est ça, que son frère aimait à revendiquer jusqu'à leurs derniers jours côte à côte. Il n'était pas question de perdre,
ni de malédiction,
ni de semi-mises à mort clandestines.
Dans les combats qu'on lui avait prédit, à sept ans, il n'était pas question de déformer les visages pour quelques schillings; les plus grands chirurgiens de Rollywood s'en occupaient déjà très bien. Ses mains étaient pourtant toujours tremblantes de l'adrénaline et l'excitation du combat, à présent serrées sur le bras d'Iseut et autour de Guarin. Ils avaient énormément en commun, oui, mais il suffit d'un coup de pied pour tout faire partir, et il en est déjà à son dixième.
Rien qui te regarde. Leur conversation ne les mènerait nulle part. C'était pareil à chaque fois, ils passaient leur colère l'un sur l'autre comme un animal sur l'écorce abîmée d'un arbre. Ils grognaient plus fort à chaque coup, jusqu'à s'ignorer. Et pour un fier combattant comme l'homme loup, c'était bien plus compliqué à encaisser qu'un coup bien placé. Pour sûr, il aurait pu en être peiné; il n'avait jamais souhaité rien faire pour importuner la belle, aux premiers abords, et le voilà maintenant certain que sa seule respiration suffit à l'enrager. Et bien quoi, Forgéteinte ? Aurais-tu un petit creux ? Ton dernier repas se serait-il révélé décevant face à ton appétit monstrueux ? Il sentait ses dents se serrer, en silence. Chaque mot échangé entre les deux est comme une guillotine qui s'abat dans la nuque d'un innocent; il vaudrait encore mieux en venir aux mains. Tordant. Rend-moi mon mouton maintenant. Puisque la vue de gens comme moi en ces lieux d'héroïsme et de débauche de toutes sortes semble t'indisposer, Guarin et moi allons retourner traîner nos culs blancs loin du regard de Monseigneur. Le soupir de Cúchulainn n'avait pas eu la bonne idée de se faire discret, s'étendant sur plusieurs secondes. Les gens comme elle, c'était les beaux, les forts. Pas les pourris ni les malbranlés qui en venaient à parier sur la survie de deux hommes pour se divertir. Pas les connards qui handicapaient la vie des autres pour que la leur soit meilleure. Les gens comme elle, c'était ceux qui pouvaient encore ne pas faire tâche dans un joli château. C'était ceux qui n'avaient pas les mémoires ensanglantées et les remords torturés.
Allons donc ! Oyé, Oyé, citoyens ! Écoutez notre fin prédicateur ! Avec lui, vous saurez tout ! Tout des embûches dont votre route sera pavée ! Tout du temps qu'il vous reste à vivre ! Peut-être même proposera-t-il ses services de mercenaire afin que vous ne ratiez pas le coche ! Pour quelques shillings supplémentaires, vous aurez même droit à un ravalement de façade intégral ! Pour seule réponse, Cúchulainn eût le réflexe de hausser un sourcil. Il écouta attentivement, s'intéressant autant au discours de la bergère qu'au regard des passants. Il libéra son bras comme elle semblait le quémander, rabattant sa main libre sur Guarin, qu'il pouvait tenir plus confortablement dans ses bras, caressant doucement son flanc, abandonnant çà et là des races de sang vite séché. Si les premiers regards se montraient intrigués, il ne fallut pas plus que quelques secondes et des mots de plus de deux syllabes pour que les regards s'écartent et s'enfuient. Il attendit quelques secondes, concentré à observer la foule, avant qu'un petit rire ne lui échappe, au moment-même où la bergère semblait se reprendre. C'était compliqué, il le savait, de se reprendre face à tout ce que l'on hait. Et si il n'avait jamais porté Iseut dans son cœur, ça devait être encore plus dur pour elle et sa rage exacerbée. Il aurait presque accepté de lui rendre Guarin, si le battement de son petit cœur et sa mine affolée ne l'attendrissaient pas autant. Si je te suis ... reconnaissante ... De m'avoir évité de me faire détrousser, ou pire, je n'ai pas à supporter ton espèce de paternalisme moralisateur mal placé. Surtout pas après ce que j'ai vu. Je n'ai aucun conseil à recevoir de quelqu'un comme toi. Il déglutissait difficilement. Le problème d'être détesté par quelqu'un, c'est qu'ils savent souvent. Qui on est. Ce qu'on est. Pourquoi on devrait être détesté. Et si ça n'est pas toujours le cas, Iseut avait cette fois raison. Incapable de s'occuper de lui-même, il n'avait rien à lui dire. Pas une chose à lui apprendre. Il aurait du se contenter de la ramener à l'entrée de la Griffe Marine, loin de ces odeurs putrides qui lui allaient bien mal, mais lui seyaient si bien à lui. Tout ce qu'il avait été foutu de faire dans sa vie, c'était condamner un gamin à une vie bien moins belle que celle qui l'attendait au départ; il avait su jouer les dieux pour changer sa vie dès seize ans, mais à voir les reproches qu'il lui arrivait d'encaisser, il se demandait encore si il l'avait au moins fait comme il faut, ou s'il avait complètement merdé. Un baiser trop tendre pour sa silhouette imposante s'écrasa dans le pelage de Guarin qui ne bronchait pas, avant de relever le regard en direction de la sortie. Prend ce que je vais te dire pour une mise en garde, dans ce cas, il te reviendra le droit de l'accepter ou la nier, c'est à ta convenance. Ses yeux aquarelle bougèrent lentement jusqu'à rencontrer ceux de la bergère, lui laissant largement le temps de reprendre sa respiration. Il n'y a pas une personne ici qui ne soit pas un monstre, au moins en partie. Mais il faut savoir contrôler sa haine et la ressortir aux bons moments, aux bons endroits. À hurler ainsi, ça n'est pas moi que tu embarrasses, Iseut, mais toi-même. Il n'y a cette fois aucun sourire pour suivre ses paroles, mais il entame un pas, forçant la bergère à le suivre en passant un bras dans son dos, se rapprochant d'elle. Tu auras tout le temps de me hurler dessus et m'insulter quand tu seras loin d'ici, alors sois gentille et ne te fais pas remarquer jusque là. Lui-même se contrôlait pour ne pas exploser. La Griffe Marine était une bénédiction pour les gens comme lui, mais tout y prenait des proportions énormes. À l'origine des combats clandestins auxquels il prenait régulièrement part n'avait été qu'un coup d'épaule mal placé. Un grain de poussière devenait vite une montagne, mais l'inverse était tout aussi réel, et Iseut aurait pu le prouver s'il n'avait pas eu la chance de se trouver là.
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FORT FORT LOINTAIN

Iseut Sautemouton
TU SAIS OU J'VAIS LES RENTRER MES MOUTONS ?!

Iseut Sautemouton

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⊱ pseudonyme : Lady Furiosa
⊱ tête mise à prix : Katheryn Winnick
⊱ crédits : elf & tumblr ♥
⊱ arrivé(e) le : 27/12/2014
⊱ manuscrits : 510

⊱ tes licornes : Belle Yeuxdevelours & Raiponce Cheveuxdor
⊱ schillings : 671

⊱ ton conte : La bergère et le ramoneur
⊱ ta race : Statuette de porcelaine vivante
⊱ métier : Bijoutière ¤ Propriétaire de sa propre boutique, on commence à connaître son nom à Fort Fort Lointain ¤ Seconde au sein des Lames de Cendres
⊱ tes armes : Un bâton de bergère & une épée nommée Sybelle (fabriquée par son bestah 4eva, Jeiran) : elle manie le premier mieux que la seconde mais elle maîtrise pô mal quand même.
⊱ allégeance : Jolèmpa. Même que je rêve d'arracher ses petites ailes d'usurpatrice.

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And to the end, the wolf always eats the lamb [PV Lainn] EmptyMer 18 Fév - 0:25



 
Lainn & Iseut
And to the end, the wolf always eats the lamb

Elle attendit une réplique qui ne vint pas. Du moins, pas tout de suite. Non avec la violence qu'elle lui imaginait, non avec la dureté dont elle-même avait fait preuve, sans tact, sans compassion. Sans humanité, même. Iseut Sautemouton, défenseure de la liberté et de la tolérance se retrouvait dans la peau de la vilaine, de la méchante étriquée qu'on rêve de voir passée au fil de l'épée. Plutôt ironique, n'est-ce pas ? Qu'en pensait donc son interlocuteur ? Pourquoi restait-il attentif, immobile ? Il n'avait même pas cherché à interrompre son petit discours digne d'un charlatan ambulant, alors qu'un coup de pogne aurait suffi à la faire taire. Parce qu'au fond, c'était bien cette réaction-là qu'elle attendait de sa part. Au fond, elle ne voyait pas au-delà de ce qui l'arrangeait.

Au fond, il n'y avait pas de fond justement. Seulement une apparence, une surface, une intuition, des déterminismes moraux qu'elle s'était forgée dans la sueur d'une petite existence de petite poupée, laquelle ne voyait souvent pas plus loin que le haut des bottes des passants. Une espèce de frustration dont elle ne s'était jamais vraiment défaite, qu'elle cherchait à combler en parlant fort, beaucoup. La bergère voulait qu'on l'entende. Elle voulait qu'on la voit, quitte à ce qu'on la déteste. L'important était qu'elle existe dans le regard de quelqu'un. Et pourtant, alors que le regard du loup se vrillait au sien, tandis qu'il perçait son monde comme elle avait rejeté le sien, le malaise envahissait la blonde. Ce même malaise qui fut renforcé par le geste doux qu'il eut envers Guarin, si éloigné de la couleur du sang et de l'odeur de misère environnantes.

L'animal avait beau être sociable, il lui arrivait de ruer lorsque des doigts mal intentionnés s'approchaient de lui, ainsi Iseut pouvait-elle faire un tri supplémentaire et souvent, s'épargner des rencontres désagréables ou inutiles. Que voyait donc l'animal qui lui échappait ? Que sentait-il qu'elle avait sciemment ignoré ? Ses yeux s'écarquillèrent légèrement face à cet amour incongru, inattendu. Assez pour lui couper la chique et la parole. Enfin.

Aussi, quand il se décida à reprendre, Lainn put être assuré d'avoir toute l'attention de la jeune femme. Elle chercha l'animosité dans ses mots, elle guetta la malice ... En vain. Une simple mise en garde, donc. Cette fois, ses sourcils se froncèrent tandis qu'elle réalisait que sa respiration était plus saccadée qu'à l'accoutumée. Elle aurait pu l'interrompre et en rajouter une couche, cependant, elle s'en abstint. Ses poings tremblants lui indiquaient qu'elle en avait assez fait. Pour le moment, du moins.


Il n'y a pas une personne ici qui ne soit pas un monstre, au moins en partie. Mais il faut savoir contrôler sa haine et la ressortir aux bons moments, aux bons endroits. À hurler ainsi, ça n'est pas moi que tu embarrasses, Iseut, mais toi-même.


Aussitôt, le rouge lui était monté aux joues. Si la colère ne les avait déjà pas salement empourpré un peu plus tôt, nul doute qu'elle serait passée pour la candide du coin, pour l'enfant prise la main dans le pot de confiture craignant les foudres de ses aînés. Elle ne venait rien de moins que de se faire remonter les chausses et autant le dire, cela l'embarrassait autant que cela l'agaçait. Quand bien même elle l'avait largement mérité, elle avait tellement peu anticipé cette attitude digne qu'elle en resta muette, sentant sa bonne amie colère revenir à la charge, grondante et bouillonnante. Il avait réussi là où elle avait échoué dès leur premier échange. Un exploit qu'elle ne pouvait lui accorder. Par fierté, encore et toujours.

Mais surtout, il avait eu cette phrase, celle qui l'avait déstabilisé à l'égale de sa morale. Etait-elle de ces monstres auxquels il faisait allusion ? Et si tel était le cas, alors pourquoi cette perspective ne la dérangeait-elle, au final, pas tant que ça ? Parce qu'elle se sentait à sa place ici, parmi ces étales d'arnaqueurs, de menteurs et d'assassins. Parce que quand elle levait sa lame, elle ne cherchait pas seulement à se défendre, elle était prête à blesser également. Parce que ses préceptes étaient bien mieux assortis aux autres qu'à elle-même.

Déstabilisée malgré sa rage renaissante, elle continua de le fixer, les lèvres légèrement entrouvertes tel un poisson jeté hors de son eau. Heureusement, l'agneau sagement installé entre les bras ennemis dut lui aussi être surpris par son manque de réaction, aussi y alla-t-il d'un bêlement indigné. La bergère secoua la tête au moment où le bras de Lainn passa dans son dos, son coeur en profitant pour s'emballer face à cette nouvelle proximité. La goutte d'eau.


" C'est assez ! " s'exclama-t-elle tandis qu'elle échappait à son contact, balançant une main impatiente dans le vide à côté d'elle. " Mieux vaut que nous en restions là avant que je ne te montre toute l'étendue ladite haine. "


Une vraie gamine. Iseut n'avait pas conscience que le loup prenait sur lui pour garder visage humain. Sans crier gare, elle se mit à fendre la foule en direction de la sortie. Oubliant ce pauvre Guarin dans son élan dramatique. Elle eut la bonne idée de ne froisser personne, cette fois-ci, néanmoins elle fut surprise de constater que Lainn la suivait toujours alors qu'elle remontait la rue principale de Ragtown. Sans cesser de marcher, elle pivota sur ses talons afin de lui faire face et l'alpagua avec humeur :


" Ne peux-tu pas te contenter de le laisser descendre ? Il sait me retrouver où que je me rende. A moins que tu ne veuilles profiter que nous ayons quitté ton domaine pour m'étourdir d'une de tes nouvelles sentences dont tu as le secret ? Je serais curieuse de ... "


La fin de sa phrase se termina en un cri d'une dignité on ne peut plus discutable mêlé à un grand fracas de bois. A avoir voulu jouer les grandes bouches, à n'avoir retenu la leçon de rien, elle en avait carrément oublié de regarder où elle marchait. Si bien que dans sa bêtise, elle n'avait pas réalisé que dans son dos, des livreurs déchargeaient des caisses de marchandise destinés à la poissonnerie de l'avenue. Résultat, tous les citoyens présents à cette heure eurent droit à la vision d'une blonde s'affalant les quatre fers en sel sur les pavés après après qu'elle eut écrasé plusieurs caisses de fruits de mer sous son poids. Non seulement elle était bonne pour empester la poiscaille jusqu'à ce que mort s'en suive - et vue la honte qu'elle venait de se taper, celle-ci ne devrait pas tarder à venir - mais en plus, elle s'était tordue la cheville, ainsi que l'en informa la douleur dans cette dernière. Certains appèleraient ça ... Comment déjà ? Ah oui. Le karma.
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FORT FORT LOINTAIN

Cúchulainn Forgéteinte
C'PAS MOI M'SIEUR SEGUIN JE JURE

Cúchulainn Forgéteinte

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : travis fimmel.
⊱ crédits : prout (ava.)
⊱ arrivé(e) le : 04/01/2015
⊱ manuscrits : 392

⊱ tes licornes : shéhérazade, marie, barthélemy
⊱ schillings : 310

⊱ ton conte : cúchulainn, le chien du forgeron.
⊱ ta race : bête parlante. un énorme loup blanc.
⊱ métier : combattant dans un des recoins du marché noir. celui sur lequel on mise généralement.
⊱ tes armes : une hache, camil, un bouclier. sa bestialité.
⊱ allégeance : il n'a jamais aimé les fées, celle-ci ne fait pas exception.

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And to the end, the wolf always eats the lamb [PV Lainn] EmptyJeu 19 Fév - 5:19



Iseut, Cúchulainn
L’homme est un loup pour l’homme, ce qui, vous en conviendrez, n’est pas très gentil pour le loup.

Au détour d'une rue ou d'une autre, il avait entendu les ragots se propager, l'histoire du renard que le charnel a rendu fou; celui de l'exilé qui s'est jeté à la mer. Chacune de ces histoires lui donnaient un frisson le long de l'échine; il aurait pu être un de ces ragots. À défaut de gagner apparence humaine, passer de bouches à oreilles, voler au gré du vent dans les quartiers de la grande ville, se frayer un chemin dans les ruelles et les jardins avant de s'évanouir au lever d'un nouveau soleil. Il aurait pu n'être plus qu'un corps à la mer puis enseveli sous la terre, il aurait pu ne pas se relever, ne trouver aucun abri et mourir le flanc à terre. Mais il avait été élevé comme un guerrier, et un guerrier affronte les pires horreurs. La maladie, le combat, la mort. La solitude. Il n'avait pas vraiment été seul, c'est certain, mais une unique voix à entendre, un seul visage à voir dix ans durant semblait n'être qu'un grain de sable dans la plus grande des plages – et pourtant, le plus important de ceux-là. Cúchulainn savait s'adapter. Il avait apprit à courir pour semer les chasseurs, il avait apprit à grogner pour défendre les siens. Au fil des ans, il avait apprit à être animal à défaut d'être un homme, trouver son équilibre sur quatre pattes et vivre sans couleurs. Mais ça n'était plus qu'un souvenir – un songe, un tourment, un cauchemar qui rallumait une flamme rassurante tout au fond de lui. C'était le cauchemar qu'il ne pouvait s'empêcher de faire, le tourment qui le prenait à chaque nuit tombée et l'obsédait le jour durant. Ça avait été une seconde vie vécue dans la première, un songe bien loin sans jamais s'éloigner. Il avait du casser les murs d'une construction bien solide pour tout réapprendre, revoir ses jugements et ses actes, repenser ses attachements, ses besoins et ses désirs; il était né une seconde fois et la chair de poule le prenait en réalisant que tout ça s'évanouissait dans la nuit passée. Il avait été un de ces ragots, celui qu'on qualifiait de légende tant il était invraisemblable, celui qu'on propageait un jour et oubliait le lendemain. Et le voilà qui marche parmi ces colporteurs, bien loin d'un bouche à oreille ahurissant. Si ça ne faisait pas parti de son être d'origine, Cúchulainn gardait toujours une attitude méfiante des hommes. Il avait leur perversité en horreur et faisait des cauchemars de leurs regards. Un guerrier sait surmonter ses peurs c'est là sa force, mais le loup reste un sauvage. Il n'avait pas su se défaire de son identité faussée, de sa naissance forcée. Les regards glissaient doucement et il n'était qu'un regard, un sourire, une silhouette; néanmoins, sa carrure imposante et le blé de ses cheveux attiraient les curieux. Les enfants bouche-bées et les parents méprisants. Les combats auxquels il se livraient amenaient toujours leur lot de « oh! » et de « ah! », il se mettait lui-même au centre de l'attention mais l'envie de sortir les griffes face aux voyeurs ne quittait pas son esprit. C'était plus fort que lui; de retour à la forêt il ne permettait à personne de balader un œil aussi intrusif sur lui, encore moins son compagnon de route. Le malaise n'était pas ce qu'il ressentait face à la foule, trop fier pour en venir là, mais il les évitait tant que possible. Il n'était pas plus homme que loup après tout, et si la civilité est de mise il n'est pas sûr que la bestialité ne s'emparera pas de lui la seconde d'après. Chaque regard était un combat, chacun de ces êtres un adversaire, et il s'obstinait pourtant à s'y confronter. Parfois, l'animal en lui s'étonnait même d'un bien-être relatif en compagnie proche de quelqu'un. C'était à qui de ses deux lui surprendrait l'autre le premier.
Avec le temps, il avait réussi à vaincre autant que possible ses pensées meurtrières à la Griffe Marine. Rien n'était rose là-bas et tout prenait une ampleur démesurée, mais il était sûr que personne ici ne valait mieux que lui. Ils étaient les illégaux, les rejetés, les trop violents, ceux qu'on ne regarde que du coin de l’œil de peur d'être contaminé. Ils étaient les pas contents et les gueulards, ceux qui avaient les larmes au fond du cœur et le sang sur les mains. Ils étaient le monstre caché sous le lit des enfants, et ça avait le mérite d'être rassurant. Et puis, il y avait ceux comme Iseut. Les pas tout à fait pourris, à peine trop mûrs.le regard des entre-deux, trop propres pour ne pas faire tâche parmi eux mais prêts à y remédier à tout instant. C'étaient les plus dangereux, les entre-deux; car il n'y a pas de monstre plus horrible que les terrifiés.
La main de Cúchulainn se pressait dans le dos d'Iseut et son épaule cognait les passants. Son regard restait droit, fier bien que perdu dans le vague. L'intérêt pour eux avait été bien vite perdu et ils ne seraient à leur tour qu'un ragot dès le lendemain. Les deux idiots, la porcelaine gueularde et le loup au mouton. Presque mécaniquement, sa main en arrivait à agripper le tissu des habits d'Iseut, à affirmer une présence pour ne pas qu'elle s'enfuit. Mais le ciel grisaille toujours quand on s'attend au soleil, et les éclaircis ne durent jamais quand on les veut. C'est assez ! Sa main ne s'agrippait plus qu'au vide dès ce moment, et elle en tomba dans le vide de n'avoir plus rien contre quoi s'appuyer. Mieux vaut que nous en restions là avant que je ne te montre toute l'étendue de ladite haine. Il s'était arrêté, à son tour. Il n'y avait de toute façon rien d'autre à faire. Son poids se balançait d'avant en arrière sur l'équilibre qu'il avait trouvé entre deux pavés, alors que son regard s'aventurait jusqu'à Iseut. Les grognements refaisaient surface peu à peu dans son esprit, et sa main se resserrait autour de Guarin qui ne trouvait sa place nulle part. Sa tête reposait sur le torse du guerrier qui s'empressait déjà d'emboîter le pas de la bergère. Sa main libre l'aidait à pousser les silhouettes-obstacles sans penser à se retourner ou s'excuser. Son allure s'accélérait, et sa colère ne parvenait plus à se calmer. Il fallait qu'il respire ou il finirait par exploser. Un sursaut le prit néanmoins en voyant Iseut faire volte-face et se montrer, agacée, face à lui. Ne peux-tu pas te contenter de le laisser descendre ? Il sait me retrouver où que je me rende. A moins que tu ne veuilles profiter que nous ayons quitté ton domaine pour m'étourdir d'une de tes nouvelles sentences dont tu as le secret ? Je serais curieuse de ... Prenant conscience de la place de Guarin dans ses bras, Cúchulainn caressa doucement l'animal, la mâchoire aussi serrée qu'elle pouvait l'être. Les pas hâtifs d'Iseut la séparait d'eux, mais il tendit le bras en espérant la retenir à temps. Sa colère s'évanouissait en même temps que le cri d'Iseut s'élevait dans les airs, faisant place à l'hilarité du grand loup. Le mouton lui-même n'osait plus s'enfuir et rejoindre sa maîtresse tant l'odeur et la vue d'un tel spectacle le rebutaient. Les poissons glissaient hors des tonneaux alors qu'Iseut s'était affalée près de l'un d'entre eux au point de lui couper la chique. D'autres passants, n'osant pas s'arrêter, rirent de la vue qui s'offrait à eux, et ce ragot-là durerait bien une semaine – au moins aussi longtemps que l'odeur. Il fallut du temps à Cúchulainn pour calmer son rire le plus sincère – qui risquait d'énerver la victime encore plus – et décider d'aller la sauver. Il tendit une main généreuse à la silhouette écrasée sur les pavés, attrapant la sienne rapidement. Ne t'avais-je pas dit d'attendre un peu plus ? À t'emporter ainsi, tu ne récolteras rien de bon. Il tira aussi délicatement qu'il le pouvait sur le bras, remettant la blonde sur pied(s) avant qu'elle ne vienne s'échouer à nouveau, rattrapée de peu par le bras du guerrier. Ni la forme, ni l'odeur. Un long soupir s'échappa de ses lèvres souriantes, avant qu'il ne laisse Guarin à terre et enroule ses bras libres dans les dos et derrière les genoux de la blessée. Quand cesseras-tu de te faire remarquer, je me le demande. Un rire vint à nouveau animer sa gorge, alors qu'il tentait d'imiter grossièrement le cri d'horreur de la pauvre bergère. Pas même foutue de tenir sur tes jambes. C'est avec ça que tu essaies donc de me faire peur ? Intéressant. Ça marche aussi en tombant dans le purin ou c'est spécifique aux fruits de mer ? Ses lippes étaient retroussées en un sourire aussi malicieux que satisfait, à en découvrir ses canines blanches et acérées. Il avança doucement jusqu'à dépasser les cargaisons de poissons, n'accordant aux pauvres livreurs pas plus qu'un signe de tête reconnaissant. Il siffla doucement le mouton qui ne se faisait pas attendre, et attendait de se trouver au prochain croisement, à quelques centaines de mètres de la Griffe Marine, pour oser reprendre la parole. Que je sache, je fais quoi ? Tu me guides et je te ramène chez toi ou tu m'envoies chier et je te relâche à la mer ? La blessure et l'odeur me font hésiter entre l'un et l'autre, et je ne suis pas certain que mon propre avis te soit agréable. Sa colère était bien loin derrière, alors que les regards dégoûtés et les nez pincés se tournaient sur leur passage. Si pour un malheur vient un bonheur, une malédiction valait bien ce spectacle apparu si doux à ses yeux.
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FORT FORT LOINTAIN

Iseut Sautemouton
TU SAIS OU J'VAIS LES RENTRER MES MOUTONS ?!

Iseut Sautemouton

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⊱ pseudonyme : Lady Furiosa
⊱ tête mise à prix : Katheryn Winnick
⊱ crédits : elf & tumblr ♥
⊱ arrivé(e) le : 27/12/2014
⊱ manuscrits : 510

⊱ tes licornes : Belle Yeuxdevelours & Raiponce Cheveuxdor
⊱ schillings : 671

⊱ ton conte : La bergère et le ramoneur
⊱ ta race : Statuette de porcelaine vivante
⊱ métier : Bijoutière ¤ Propriétaire de sa propre boutique, on commence à connaître son nom à Fort Fort Lointain ¤ Seconde au sein des Lames de Cendres
⊱ tes armes : Un bâton de bergère & une épée nommée Sybelle (fabriquée par son bestah 4eva, Jeiran) : elle manie le premier mieux que la seconde mais elle maîtrise pô mal quand même.
⊱ allégeance : Jolèmpa. Même que je rêve d'arracher ses petites ailes d'usurpatrice.

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And to the end, the wolf always eats the lamb [PV Lainn] EmptyJeu 19 Fév - 23:13



 
Lainn & Iseut
And to the end, the wolf always eats the lamb

Il était des embarras dont l'on pouvait se défaire d'un geste de la main. Il suffisait parfois d'un regard digne, d'un menton levé haut ou d'une pièce quittée prestement afin d'abandonner cette gêne avant qu'elle ne vous enfonce dans sa propre malice.

Lorsque la bergère de porcelaine avait trouvé forme et taille humaines, elle avait découvert l'usage de deux jambes dont les mécanismes lui échappaient. Les semaines suivantes avaient été faites de chutes innombrables, de petits pas craintifs et d'une multitude de bleus ou de bosses. Parfois à la vue et au su de tous. Néanmoins, à force de détermination, accompagnée de son ramoneur - lequel partageait sa galère -, puis ayant pris conscience de son corps grâce aux entrainements prodigués par son maître d'armes, elle avait fini bien plus agile que la plupart. Elle en était fière, sans s'en vanter, elle considérait que les scènes embarrassantes auxquelles elle avait été confrontée n'avaient que contribué à cette sorte d'excellence. A cette victoire si précieuse.

Malheureusement, en cet instant, notre blonde farouche était encore bien loin de ce beau et sage résultat. L'étourdissement du précipice passé, elle réalisa qu'elle empestait encore plus qu'un poivrot en fin de tournée de tavernes. Que la Grande Mère lui pardonne le chapelet d'injures qui vint colorer les alentours. Si ces derniers étaient à l'hilarité générale, il n'en allait pas du tout de même pour Iseut. Car non seulement l'odeur était à vous en donner la nausée, mais en plus, elle venait de se ridiculiser. Totalement et entièrement. Passons les badauds qu'elle ne connaissait ni de Shrek ni de Fiona, ils oublieraient vite la bijoutière s'écrasant contre quelques tonneaux de poissons. Ils auraient de quoi se vanter pour la semaine auprès des quidams malheureux, puis ils passeraient à l'autre chose. Mais alors devant l'homme loup, celui qu'elle exécrait jusque dans ses os ... Faites que la terre s'ouvre et qu'elle disparaisse ! Pouvait-il y avoir scène plus terrible pour quelqu'un comme elle ? La tentation était grande de s'enfouir sous la montagne de bêtes mortes ou mieux, de se carapater sans demander son reste. Iseut n'était pas femme à fuir devant la difficulté, cependant, vu l'état de son amour-propre, d'autres choix s'offraient-ils à elle ? Elle n'allait tout de même pas piquer une crise de colère !

Quoi que ...
Non.
C'était cette même rage irraisonnée qui avait précipité sa chute, celle dont elle avait refusé de se départir et si elle ne comptait pas peser ses mots, se mettre à mouliner des bras et à éructer ne lui apporterait qu'une plus grande blessure. Aussi, la couleur de son visage désormais assortie à ses nouveaux effluves marins - entre le vert mal de mer et le rouge écrevisse -, elle accepta la main que Lainn lui tendait. Elle tenta de se remettre debout, sa cheville se rappelant aussitôt à elle.


" Oh la ferme ! " s'agaça-t-elle, la bouche tordue par un rictus douloureux, tandis que son 'sauveur' y allait de sa petite réflexion. Elle s'apprêtait à préciser un peu plus sa façon de penser quand, sans crier gare, elle se retrouva plaquée contre son torse musculeux, un hoquet de surprise venant remplacer ses éternelles menaces. " Qu'est-ce que ... Lâche-moi immédiatement ! " s'indigna-t-elle, se retenant de ruer en tous sens. Avant de réaliser ce qu'elle venait de dire. " Oui, bon en fait, non. " Bien, c'était plus sage. De toute manière, il semblait bien plus préoccupé par la scène qu'elle venait de provoquer. " Et même l'odeur en question n'arrive pas à t'éloigner. Je ne sais pas ce que je dois comprendre. Excepté que j'ai la poisse, bien sûr. Qu'on appelle un enchanteur ! J'ai été envoutée ! Possédée ! Disgraciée ! " Elle n'avait pas pu s'empêcher. Lancer ses suppliques à la ronde ne ferait qu'alimenter les quolibets, ceux de son porteur, mais ceux des spectateurs également. Et alors ? Au point où elle en était ... Tout de même, Lainn s'inquiétait de sa tendance à se faire remarquer. Elle se contenta de hausser les épaules, les bras ballants, la tête penchant en arrière dans le vide, alors qu'elle refusait de prendre davantage appui sur lui. La moquerie suivante, par contre, lui rendit la parole et elle se redressa vivement. " Sais-tu qu'à cette distance, je pourrais aisément écraser mon poing sur ta trogne ? Rien que pour le plaisir de voir ce sourire s'évanouir de ton visage suffisant. Mes jambes fonctionnent très bien, sauf quand tu es dans les parages. Étrangement. Je te soupçonne d'être l'auteur de ma malédiction. Mais n'aie d'inquiétudes, je t'enverrai la facture du sorcier. "


Ses prunelles azurées, rivées à celles du blond, lançaient des éclairs promettaient bien des orages. Seulement, elle ne put retenir une lueur d'amusement d'y pointer, pour son plus grand dam. Malgré elle, au-delà de la honte infinie, elle ne pouvait que trouver la situation ... Un brin amusante. Son côté enfantin, enclin à la dérision, l'avait rattrapé. Elle détourna aussitôt le regard afin d'empêcher son interlocuteur de l'interpréter et jeta une oeillade navrée aux livreurs, eux, catastrophés. Elle se promit de revenir pour les rembourser. Il ne manquerait plus qu'on lui brûle sa boutique à cause de dettes impayés. Puis, elle s'attarda sur Guarin. Le mouton semblait oscillait entre l'embarras extrême, le désespoir d'avoir hérité d'une maîtresse pareille et l'agacement d'avoir été oublié un peu plus tôt. Elle lui renvoya un sourire peiné. Là aussi, elle aurait intérêt à se rattraper.

Au bout d'une centaine de mètres, le rebelle finit par s'arrêter et l'attention de son boulet en revint à ce dernier.


" Rien chez toi ne m'est agréable, tu l'auras déjà compris. " répliqua-t-elle, fielleuse, un sourire un peu trop malin accroché aux lèvres. " Faisons un compromis. Je continue de t'envoyer 'chier', selon la classe infinie de ton verbiage et en attendant, tu me reconduis chez moi. Cela te sied-il ? Car je te garantie que si tu tentes de me balancer dans un cours d'eau quelconque, je t'entrainerai avec moi. La grâce de mes pas ne t'a peut-être pas transcendé, mais crois-moi, quand il s'agit de pourrir la vie de mes bourreaux, le spectacle vaut son pesant d'or. "

Guarin en personne n'osa pas le nier. La bergère avait la rancune tenace et si la proposition n'avait pas été faite en l'air, nul doute qu'il l'aurait amèrement regretté. Elle s'imaginait déjà aller le trouver chaque matin dans son lit pour lui verser un seau d'eau glacée sur la tête, histoire de lui rappeler de bons souvenirs. A ce propos ... Ils avaient repris leur route depuis quelques instants lorsqu'elle renifla ostensiblement la chemise tâchée de sang de l'homme loup.


" Tout compte fait, je ne suis peut-être pas la seule à avoir besoin d'un bon bain. "


Le reproche teinté de contrariété était toujours là, tapi derrière la fausse neutralité de sa remarque, néanmoins, toute trace de colère véritable s'était évanouie. Au moins sa maladresse avait-elle été utile à quelque chose, à défaut de raccourcir un trajet sûrement déjà bien pénible pour l'un comme pour l'autre.
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FORT FORT LOINTAIN

Cúchulainn Forgéteinte
C'PAS MOI M'SIEUR SEGUIN JE JURE

Cúchulainn Forgéteinte

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : travis fimmel.
⊱ crédits : prout (ava.)
⊱ arrivé(e) le : 04/01/2015
⊱ manuscrits : 392

⊱ tes licornes : shéhérazade, marie, barthélemy
⊱ schillings : 310

⊱ ton conte : cúchulainn, le chien du forgeron.
⊱ ta race : bête parlante. un énorme loup blanc.
⊱ métier : combattant dans un des recoins du marché noir. celui sur lequel on mise généralement.
⊱ tes armes : une hache, camil, un bouclier. sa bestialité.
⊱ allégeance : il n'a jamais aimé les fées, celle-ci ne fait pas exception.

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And to the end, the wolf always eats the lamb [PV Lainn] EmptyMar 24 Fév - 3:10



Iseut, Cúchulainn
L’homme est un loup pour l’homme, ce qui, vous en conviendrez, n’est pas très gentil pour le loup.

Oh la ferme ! Elle était plus haineuse encore qu'à l'accoutumée, mais il ne pouvait pas l'en blâmer, pas même un peu. Si la honte était difficile à contrôler et supporter pour un être vivant moyen, elle l'était d'autant plus pour une personne aussi fière qu'Iseut – aussi fière qu'eux deux. Mais perdre la face l'un face à l'autre devait être pire encore, au point qu'il se sentait prêt à implorer chaque Dieu pour ne jamais connaître tel sort. Et même l'odeur en question n'arrive pas à t'éloigner. Je ne sais pas ce que je dois comprendre. Excepté que j'ai la poisse, bien sûr. Qu'on appelle un enchanteur ! J'ai été envoûtée ! Possédée ! Disgraciée ! Affirmant son emprise sur Iseut, Cúchulainn éclata d'un rire sec. Elle ne semblait pas être excessive dans ses rages seulement, mais en un sens bien plus général. Il l'aurait pour peur crue parente de Charmant, si il n'était pas au courant de la haine qu'elle éprouvait envers la royauté. Un abandon à la naissance aurait pu tout expliquer, de son implication rebelle au blond de sa crinière, du même ton que celle du nouveau Roi, mais il s'en serait voulu d'envier ainsi la royauté – si ses théories s'avéraient vraies, ils auraient donc réussi à se débarrasser d'Iseut. La victoire est donc là à portée de main, tout à fait réalisable et ça l'excitait comme une puce, se gardant bien de le montrer à la blonde.
L'esprit de Cúchulainn se permettait bien des divagations durant leur périple. Entre autres, quand son regard se posait sur Iseut, il considérait longuement son cas, dans un silence presque religieux. Les paysages défilaient à un rythme inconstant autour d'eux, alors qu'il se perdait intérieurement tous les deux pas. C'était étrange, tant pour lui que pour elle,une telle proximité; et plus étrange encore le fait que ça ne le soit pas. Les deux charges négatives d'aimants se repoussent pourtant, c'est ce qu'il en avait toujours entendu dire, mais ils donnaient un nouveau sens à la science. Considérant ce qu'ils y connaissaient, c'était un exploit d'une nouvelle sorte.
Plusieurs fois, il se retint de faire d'autres remarques à la bergère, sur son odeur tant que sur son poids – elle n'était qu'une plume, mais il trouvait plus contrariant encore le fait de ne rien avoir à lui reprocher. Et s'il n'avait rien, il mentirait. Sais-tu qu'à cette distance, je pourrais aisément écraser mon poing sur ta trogne ? Rien que pour le plaisir de voir ce sourire s'évanouir de ton visage suffisant. Mes jambes fonctionnent très bien, sauf quand tu es dans les parages. Étrangement. Je te soupçonne d'être l'auteur de ma malédiction. Mais n'aie d'inquiétudes, je t'enverrai la facture du sorcier. Son sourire était cette fois-ci sincèrement amusé; il était bien rare que Cúchulainn, tant pour sa part d'homme que d'animal, trouve quelqu'un d'encore plus mauvaise foi que lui. Ça lui apprendra à aider son prochain, encore une connerie qu'il n'aurait pas du écouter, il saura s'en souvenir.
Rien chez toi ne m'est agréable, tu l'auras déjà compris. Faisons un compromis. Je continue de t'envoyer 'chier', selon la classe infinie de ton verbiage et en attendant, tu me reconduis chez moi. Cela te sied-il ? Car je te garantie que si tu tentes de me balancer dans un cours d'eau quelconque, je t’entraînerai avec moi. La grâce de mes pas ne t'a peut-être pas transcendé, mais crois-moi, quand il s'agit de pourrir la vie de mes bourreaux, le spectacle vaut son pesant d'or. L'homme se risqua à lancer un regard aux alentours. Le manque de témoins à ses menaces se faisait sentir, mais aucun, s'ils avaient été là, n'aurait pu contredire la bergère. Le mouton se contentait de trottiner quelques pas devant eux, sans se tenter à lancer ne serait-ce qu'un regard. Souviens-toi que si j'ai pu m'en retenir jusque là, je peux aussi rendre chaque coup que l'on me donne. Vu ton état, je ne donnerai pas cher de ta peau – mais sache que je ne suis pas de ceux qui sont effrayés à l'idée de frapper une femme. Pas toi, en tout cas. Il jeta une œillade rapide à la poitrine d'Iseut, ne cherchant même pas à s'en cacher. Enfin, femme, femme, je mène l'enquête quant à ton cas mais ne suis encore sûr de rien. Quant à ta capacité à empoisonner la vie des gens, je ne la connais que trop bien, ne t'en fais pas pour ça. Un sourire en coin illuminait son visage alors qu'il avançait dans les directions que la bergère pointait grossièrement du doigt, oubliant parfois de s'en informer, mais certain qu'elle ne louperait pas une occasion de lui hurler dessus si jamais il se trompait. Quoi qu'elle ne semblait pas s'en préoccuper plus que lui, trop occupée à renifler sans gêne la chemise du loup. Tout compte fait, je ne suis peut-être pas la seule à avoir besoin d'un bon bain. Il soupira, bruyamment, sans prendre la peine de réagir. Il se passa quatre croisements et deux charrettes avant qu'il ne se décide à rouvrir sa gueule en grand, comme si ç'avait été trop exceptionnel pour être discret. Contrairement à toi, bergère, je vis en forêt avec un gamin pour seule compagnie et viens de me battre dans un des lieux les plus miteux du Royaume. Tu n'es qu'une impatiente trop énervée et maladroite, à empester le poisson jusqu'à englober tout ce qui croise ta route, avec tes beaux habits encore parfaitement repassés. Nos besoins en matière d'hygiène ne devraient pas exactement être les mêmes. Libre à toi de te faire passer pour une femme aux beaux bijoux et aux coiffures sophistiquées, mais le tableau s'en voit bien amoché. Un rien les séparait, et chacun se découvrait petit à petit une passion à creuser une douve sans fond de chaque côté de la frontière qui les différenciait. C'en était presque comique, presque faux tant ces deux ne pouvaient pas se sentir. S'il n'avait été qu'un vulgaire loup – bien qu'il soit également à la recherche de preuves sur cette affaire-ci –, Cúchulainn n'aurait fait qu'une bouchée d'Iseut depuis bien longtemps, et une pensée éphémère lui chuchotait que ça n'aurait pas été que pour lui déplaire.
Un long soupir lui échappa, alors qu'il scrutait les routes qui serpentaient çà et là, jusqu'à perte de vue. A droite, je suppose ? Ses questions n'étaient que rhétoriques, mais il ne se privait pas de les ponctuer de ne m'aide pas, surtout, ça t'encrotterait de m'indiquer le chemin ? et autres j'te jure, j'ai l'impression de faire de la charité à Maïsti, on m'y r'prendra plus tiens. tout juste bons à respirer la joie de vivre. Comme si c'était utile, il prit la peine s'essuyer ses bottes terreuses entre deux pavés avant d'entrer à proprement parler sur Romeo Drive. Leur odeur attirerait suffisamment les foules pour ne pas en rajouter. Son regard allait à gauche et à droite alors qu'ils se mêlaient tant que possible à la foule. Guarin semblait bien plus à l'aise que lui ne l'était actuellement, et il n'avait qu'une hâte – que l'animal aille se poster devant la porte de la demeure d'Iseut.
Pour tout avouer, il ne s'était jamais intéressé plus que ça à l'histoire d'Iseut, ni passée ni actuelle. Il l'avait sue bergère, et avait entendu parler de ses talents de joaillière. Du reste, il la savait marier, sans jamais s'être plus intéressé à toutes les surprises que sa vie réservait encore. D'un geste presque trop sec, il la fit sauter en l'air pour la tenir mieux et ne pas qu'elle glisse, alors que Guarin se postait droit comme un soldat devant la porte en bois d'une boutique. Comme il ne s'agissait là pas d'une boutique de gazon – est-ce que ce genre de commerce existait seulement ? –, il en déduit, sans apparente aide de la plus directement concernée, que c'était là le seuil de sa maison ainsi que de son commerce. Son pied s'écrasa nonchalamment contre le bois de la porte, trois fois, avant qu'il ne jette un regard interloqué à Iseut, s'attendant à une quelconque réactivité à l'intérieur de la boutique. Eh bien, tu n'as pas aussi bien dressé ton mari et tes employés que ton animal, j'en suis déçu.
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FORT FORT LOINTAIN

Iseut Sautemouton
TU SAIS OU J'VAIS LES RENTRER MES MOUTONS ?!

Iseut Sautemouton

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⊱ pseudonyme : Lady Furiosa
⊱ tête mise à prix : Katheryn Winnick
⊱ crédits : elf & tumblr ♥
⊱ arrivé(e) le : 27/12/2014
⊱ manuscrits : 510

⊱ tes licornes : Belle Yeuxdevelours & Raiponce Cheveuxdor
⊱ schillings : 671

⊱ ton conte : La bergère et le ramoneur
⊱ ta race : Statuette de porcelaine vivante
⊱ métier : Bijoutière ¤ Propriétaire de sa propre boutique, on commence à connaître son nom à Fort Fort Lointain ¤ Seconde au sein des Lames de Cendres
⊱ tes armes : Un bâton de bergère & une épée nommée Sybelle (fabriquée par son bestah 4eva, Jeiran) : elle manie le premier mieux que la seconde mais elle maîtrise pô mal quand même.
⊱ allégeance : Jolèmpa. Même que je rêve d'arracher ses petites ailes d'usurpatrice.

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And to the end, the wolf always eats the lamb [PV Lainn] EmptyMar 10 Mar - 2:40



 
Lainn & Iseut
And to the end, the wolf always eats the lamb

Iseut éprouvait quelques menues difficultés face à l'imposition du silence. Elle qui était toujours en effervescence, l'esprit bouillonnant et les membres dansant, que ce soit dans son atelier, chez elle ou ailleurs, n'appréciait que ces moments mutiques choisis par ses soins. Au fond, à bien y réfléchir, bien des choses la concernant étaient affaire de choix. N'était-ce pas à cause cela - entre autre - qu'elle s'élevait si fort et avec tant de bruits contre la Fée Usurpatrice ? Qu'elle se tenait si droite et si fière où qu'elle aille, quoi qu'elle fasse ? Et qu'importe ? Car le fait était que ce soir, elle n'était pas retenue par la poigne de l'ennemi. Du moins, pas ce genre d'ennemi-là. D'ailleurs, le terme n'était pas approprié. Enfin, pas complètement.

Grande Mère ! Que de complications !

Et d'ailleurs, d'où venaient-elles ? Elle était supposée le tolérer. Tout juste. A peine. Par nécessité, au nom de la cause et de rien d'autre. Certainement pas par plaisir. La scène qu'elle avait surpris par un hasard malheureux n'aurait dû que la conforter dans la haine inexplicable qu'elle lui vouait. Si elle avait été fidèle à ses opinions qu'elle clamait tranchées, alors elle aurait dû préférer le tas de poiscailles gluantes à la moindre ébauche de proximité ou de connivence. Se pouvait-il qu'elle commence à accepter l'humanité branlante qu'il s'efforçait de lui  communiquer et qu'elle avait jusqu'ici sciemment ignoré ? Malgré les mots durs qu'ils continuaient de s'échanger - l'homme s'interrogeait sur son sexe et la blonde lui rétorqua quelque chose en rapport avec le fait qu'il ne pensait qu'avec le sien -, ainsi que leurs menaces d'une banale limpidité, elle devait s'avouer que son propre regard avait changé. Elle se surprenait à lui jeter quelques oeillades en coin, les sourcils vaguement froncés par une espèce de sentiment d'incertitude. Comme ballotée par un afflux de courants contraires, elle ne savait plus bien que penser du mystérieux homme loup et encore moins où elle-même devait se camper face à ce rapprochement soudain, à ces révélations finalement inattendues.

Décidément, le silence n'était pas son allié. Il fut donc temps de le combler. Au détriment de Forgéteinte, bien sûr. Elle crut tout d'abord que sa remarque sur la soit-disant odeur qu'il dégageait était tombée à plat et qu'elle ne tarderait pas à la rejoindre. En tout cas, à la place de son porteur, elle aurait saisi l'occasion - une de plus - pour se décharger de son fardeau et l'aurait laissé baigner dans son jus nauséabond. Sauf que la réplique arriva finalement avec un regain de mauvaise humeur qu'elle avait cru disparu. Dommage. Ou peut-être pas.


" J'avais presque oublié comme tu pouvais être susceptible. Et prompt au jugement. " le reprit-elle aussitôt, consciente de sa mauvaise foi, piquée au vif. Encore. Néanmoins, au lieu de faire mine de s'écarter de lui afin de mieux le toiser de tout son mépris, elle raffermit sa prise autour de sa nuque, ses prunelles s'égarant quelques instants dans le vide. La bergère ne parvenait pas à se sentir fatiguée de leurs petits duels de force, encore moins à se résoudre à ployer devant lui, quand bien même il venait de toucher un point sensible. Alors entre ses bras ? Inutile d'y penser. " J'ignore à quel tableau tu fais allusion et pour être honnête, je n'ai aucune envie de creuser la question. Si tout ce que tu as à dire se résume à des apparences, au renvoi d'une certaine image, alors je crois que la superficielle que tu viens de m'accuser d'être aurait un sérieux concurrent. Qu'importe que tu vives dans une grotte au fond des bois, ne crois pas que tu sois moins vérolé que moi. On l'est tous d'une manière ou d'une autre. "


A ces mots, elle ajouta un " A gauche. " sec, sa mine renfrognée et fuyante marquant la fin de son intervention philosophe, ainsi que de leur échange à ce sujet par la même occasion. L'un des inconvénients d'avoir passé les trente et quelques premières années de sa vie en tant que statuette de porcelaine, c'était que les gens avaient pu saisir tous les prétextes pour l'imaginer aussi vide et creuse que ce dont elle était faite. Elle avait dû lutter pour se défaire de ces préjugés et encore aujourd'hui, sa blondeur et sa peau de lait leur donnaient la dent dure. Au moins n'avait-elle pas mordu, cette fois-ci, mais aucun doute, elle était blessée, ce qui n'était peut-être pas plus enviable.

Elle parvint cependant à n'en trop rien laisser paraître, se vengea même en gesticulant dans un sens ou dans un autre dès qu'elle le pouvait. Elle ne l'épargna pas davantage de remarques bien senties dès qu'il semblait faiblir, hésitait à une intersection ou râlait pour une raison ou pour son contraire. Les têtes se tournaient dans leur direction, lorgnant d'un oeil circonspect le duo façon "jeunes mariés" qui traçait son chemin parmi elles. Le pire pour la bergère fut sûrement lorsqu'ils entrèrent dans Romeo Drive. Difficile de rater le grand blond à la chemise tâchée de sang et sa compagne, frêle en comparaison, mais armée jusqu'aux dents. De toute façon, l'odeur les avait précédé.


" Messire Soierouge. " salua-t-elle son voisin tisserand en retour alors qu'il passait près d'eux, l'air du mécréant qui allait s'empresser de rejoindre la taverne la plus proche pour rapporter la scène surprise. " Il va me falloir une éternité pour me débarrasser de ces ragots ... "


Ses lèvres tremblèrent sous le soupir empreint de frustration qu'elle expulsa. Comme si les effluves de vase pourrie ne suffisait pas, sa réputation allait souffrir de sa mauvaise fortune. D'ordinaire, elle s'en souciait assez peu et d'ailleurs, elle se moquait bien qu'on la traite de Suzy-couche-toi-là : elle craignait seulement pour ses affaires. Pourvu que les rumeurs passent aussi vite qu'on les lui rapportait, sinon, elle n'aurait plus qu'à mettre la clef sous la porte. Sans exagération aucune, naturellement.

Elle sursauta tandis que Lainn la remettait en position et manqua l'infarctus au moment où le bout de sa botte s'écrasa contre le bois de la porte. De sa porte. Qu'il allait lui dégonder s'il continuait son ballet de rustre !


" Je peux savoir ce que tu fabriques, exactement ? " l'interrogea-t-elle sur un ton outré. A priori, elle n'était pas la seule étonnée par la scène, ainsi que l'en informa le regard qu'il lui lança. Même si elle réalisa bientôt que les causes différaient irrémédiablement. Difficile de faire plus assassine que la flamme que ses yeux arborèrent à l'instant où il crut bon de lui lancer son énième pique. " Personne ne vit ici, exceptés Guarin et moi. As-tu d'autres remarqués censées en réserve ou est-ce que je peux utiliser ma clef ? Si possible, avant que la réfection de ma porte d'entrée ne vienne alourdir ta facture déjà bien salée. "


Sans attendre la réponse, elle se contorsionna afin de récupérer le précieux sésame au fond de sa besace. Le bois grinça sitôt qu'elle fut parvenue à l'introduire dans la serrure après qu'elle en eut profité pour protester autant que possible, le tout à base de "surtout ne m'aide pas" et de " fais attention à ma tête ! J'ai failli me prendre la vitre ! " dont son interlocuteur dut se repaître comme d'un bon repas de fête. L'intérieur de la boutique était plongé dans la pénombre, néanmoins, les lumières de la rue principale réverbérèrent clairement le chemin à parcourir pour rejoindre son appartement. Et pour ce faire, il fallait emprunter un escalier. Autant dire qu'à moins qu'il ne la pose sur le palier - un peu ridicule après tant d'efforts -, l'office de son comparse n'était pas encore terminée.


" Par pitié, essaie de ne rien casser ! " trouva-t-elle bon de le supplier alors qu'ils s'enfonçaient entre les vitrines où reposaient ses précieuses oeuvres. Elle avait assez d'Adaé pour provoquer des catastrophes, sans compter qu'elle-même, ainsi qu'il avait déjà pu le constater, n'était pas exactement un modèle d'adresse.


Heureusement pour tout le monde, aucun dommage ne fut à déplorer et ils purent arriver à l'étage sans encombres. Les lieux n'étaient pas bien grands et se composaient en tout et pour tout d'une petite cuisine ouverte sur un salon à peine moins exigu, complétés par une chambre et sa salle d'eau que l'on pouvait apercevoir du fauteuil où elle lui fit signe de la déposer. Au moins étaient-ils à cette image chère au coeur de l'homme-loup : propres, rangés et décorés avec soin. Un amalgame qu'il ne se priva probablement pas de faire.

A peine assise pourtant, elle s'appuya sur les accoudoirs de manière à se remettre debout. Sautillant sur un pied, elle se défit de ses armes et autres encombrants, sa cape de laine rejoignant le tas sur la table. Non sans l'ait reniflé au préalable. Une grimace de dégoût déforma ses traits fins, puis elle se tourna vers Forgéteinte, l'air plus radouci qu'elle n'en avait jamais pris la peine avec lui.


" Merci pour ton aide. Je saurai m'en souvenir. " Sa voix se voulait neutre mais elle ne put empêcher une note véritablement reconnaissante de s'y glisser. Admirative, également. Trahie par sa propre voix. Quel comble. " Si j'avais été à ta place, je t'aurais laissé dans ce poisson. "


C'était faux. Elle lui aurait tendu la main tout comme il l'avait fait. Seulement, elle sentait que la distance instaurée entre eux dès leur première rencontre s'amenuisait, que le vide se comblait à cause de ce nouvel intérêt mutuel, de ces gestes et de ces sourires en coin. Aussi la bergère commençait-elle à avoir peur. Peur de réaliser que l'aversion n'en était plus vraiment. D'une façon ou d'une autre, elle luttait encore en mots afin de maintenir cet écart salvateur. Une petite voix lui soufflait qu'il en allait de leur salut à tous les deux.
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Cúchulainn Forgéteinte
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⊱ ton conte : cúchulainn, le chien du forgeron.
⊱ ta race : bête parlante. un énorme loup blanc.
⊱ métier : combattant dans un des recoins du marché noir. celui sur lequel on mise généralement.
⊱ tes armes : une hache, camil, un bouclier. sa bestialité.
⊱ allégeance : il n'a jamais aimé les fées, celle-ci ne fait pas exception.

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And to the end, the wolf always eats the lamb [PV Lainn] EmptyLun 20 Avr - 4:09



Iseut, Cúchulainn
L’homme est un loup pour l’homme, ce qui, vous en conviendrez, n’est pas très gentil pour le loup.

La route avait été aussi longue que périlleuse, mais ils y étaient enfin. Pour Cúchulainn, c'était davantage un soulagement physique que moral, mais chaque regard lancé à la bergère lui donnait l'impression que si elle pouvait glisser discrètement sa main jusqu'à l'une des armes qu'elle cachait sous une couche ou l'autre de ses vêtements, elle se trancherait allègrement la gorge pour en finir. C'est fou, il se savait monstre, impitoyable voire sanguinaire, mais n'avait pas l'impression que tant de défauts l'habitaient en réalité. Il fallait pourtant s'y faire, il devait être un sacré filou pour qu'une femme le haïsse sans raison apparente – les femmes étant en plus l'une des choses qu'il préfère au monde, c'était d'une ironie inouïe. Sa poigne se raffermissait autour d'Iseut, plus consciemment que les fois précédentes. Ça n'était que le calme avant la tempête, chacun d'eux le savait, et il essayait ainsi d'en profiter tant que possible. Quant à savoir comment tout ça se terminerait, c'était une autre histoire, qu'il se savait en hâte de découvrir; probablement avec un brin d'appréhension.
Le sourire malicieux de Cúchulainn s'agrandit davantage en découvrant ces visage tant de fois croisés dans les rues de la capitale. Il y avait-là des marchands, des taverniers, des aubergistes. Des joailliers, comme Iseut, de simples femmes au foyer, aussi. De simples visages auxquels il n'apportait guère d'importance, mais il savait combien il différait d'Iseut sur ce point-là. Et ça l'amusait terriblement, il se devait de l'avouer. La mauvaise fortune frappait chacun des habitants de ce Royaume, à un moment à un autre, et tous les autres s'en souvenaient. Distraitement, l'homme-loup adressa un signe de tête poli à Dame Tasseonium, dont le mari internationalement connu comme champion de tassage et fumage d'onium en pipe avait, littéralement, cassé la sienne. Il se souvenait d'un air hilare de tous les jeux de mots qui avaient suivi la pauvre veuve que personne n'avait pu plaindre pour une bonne semaine. De même, il adressa un sourire mal foutu à Tuval Groseilles, pépiniériste qui n'avait jamais apprit ni à lire ni à écrire, mais s'y était un jour retrouvé forcé. Le pauvre malheureux avait jeté un œil à quelques panneaux alentours, deviné quel mot pouvait être associé à quelle lettre, et s'était ainsi fait surnommer Tuval « Ezavoirmes » Groseilles depuis douze ans et quelques. À l'époque, des histoires comme celles-ci avaient fait leur bout de chemin plusieurs jours jusqu'aux frontières du Royaume, sans que maintenant plus personne ne s'en souvienne vraiment. Il jeta un coup d’œil, en coin, à Iseut, et rit sans discrétion. Une histoire comme celle-ci ne durerait pas plus de deux jours avant que l'on ne la remplace par celle d'un unijambiste qui fait du lap-dance. Pour sûr, Iseut devait mettre un point d'honneur à être une femme respectable, en apparence tout du moins. Il ne pouvait que remarquer ses cheveux parfaitement tressés, ses robes aux couleurs éclatantes et ses peaux de bêtes de bonne qualité. Sans la connaître, il se pouvait sans difficulté, il supposait, qu'on la prenne pour une femme de bonne famille. Elle ne devait pas être pauvre pour vivre et travailler à Romeo Drive, mais il aurait mit sa main à couper qu'aucun des membres des Lames de Cendres n'était bien riche.
Autant que possible, Cúchulainn ignora les remarques désobligeantes de la bergère. Plus il la transportait et plus l'idée de lui être redevable pesait sur sa mine boudeuse, lui donnant par moments et sous certains angles l'air d'un ogre à la mauvaise digestion. C'était jubilatoire pour lui de se savoir aussi utile à un moment où elle aurait vendu enfants et patrie pour qu'il disparaisse. La simple pensée d'être imbuvable aux yeux de la jeune femme, plus encore que d'habitude, redonnait à Cúchulainn une envie insatiable de sourire. Comme une victoire qu'il savait longue. Pourtant, il faisait ça de bon cœur ; quand bien même il n'avait jamais été dans les bonnes grâces d'Iseut, lui la voyait avant tout comme un allié de taille dans le chemin qu'empruntaient les Lames de Cendres chaque jour. Ils s'enfonçaient dans une forêt bien sombre où des compagnons comme Potté, Olga, Beowulf et Iseut seraient indispensables. Et si son odeur actuelle aurait risqué de les faire remarquer à cent lieux alentours, il demeurait persuadé qu'elle aurait été une bien meilleure arme encore. Iseut ou l'odeur meurtrière, ça sonnait plutôt vendeur à l'oreille de celui qui n'avait pas lu de livres depuis une dizaine d'années.
Messire Soierouge. Le regard du loup inspecta ledit Soierouge de haut en bas, un léger sourire courbant ses lèvres tout en remettant une bijoutière glissante bien en position dans ses bras. Il va me falloir une éternité pour me débarrasser de ces ragots ... Pour sûr, il avait là de quoi la faire chanter pour les cent prochaines années de sa vie. Il jugea bon de lever les yeux au ciel, sans prendre pour autant la peine de relever verbalement les dires exagérés d'Iseut. Il avait beau subir les regards accusateurs et pleins de jugements au quotidien en avouant vivre dans la forêt, il devait admettre que ce mode de vie lui offrait un recul dont bien des gens ne disposaient pas, à la ville. Les ragots étaient d'une superficialité sans nom, de là où il venait. Il n'avait peut-être pas tout le luxe dans lequel se réfugiaient ces bonnes gens, mais ils étaient bien plus honnêtes et moins torturés, au fond des bois. Le sursaut d'Iseut quand son pied s'écrasa sur le bois relativement solide de la porte d'entrée le fit resserrer encore sa prise autour d'elle, de peur qu'elle n'en tombe. Si en plus de l'odeur et la cheville elle se fracturait quelque chose, la pauvre était bonne pour la casse. Je peux savoir ce que tu fabriques, exactement ? L'envie d'échapper un Je nettoie les carreaux, ça s'voit pas ? lui brûla les lèvres, mais il réussit par miracle à se contrôler. Ils avaient probablement plus l'habitude de frapper trois coups aux portes par ici, et il jugea donc bon de coller deux fois son pied dans le bois instable, grognant à voix basse en ne sentant aucune réaction s'échapper de la boutique. Personne ne vit ici, exceptés Guarin et moi. As-tu d'autres remarqués censées en réserve ou est-ce que je peux utiliser ma clef ? Si possible, avant que la réfection de ma porte d'entrée ne vienne alourdir ta facture déjà bien salée. Il soupira, son regard porté sur Guarin. L'animal devait être bien malheureux, sans cesse aux côtés d'une telle femme – quoi que l'idée de dormir contre elle semblait bien plus douce que celle de n'avoir que Camil à ses côtés. Quant à sa facture, il lui semblait qu'elle était celle à avoir une dette envers lui, et non pas le contraire. Il aurait eu beau ne pas participer à ces combats qu'elle s'y serait précipité de la même manière, et se serait fait encercler tout aussi dangereusement. Les femmes étaient des aimants à problèmes, c'était un fait, et plus les jours passaient plus il doutait du fait que le parfum enivrant de leurs cheveux suffise à compenser ce fait-là. Il laissa passer son regard sur Iseut, du blé de sa crinière jusqu'au bout de ses chaussures, gigotant jusqu'à trouver sa clef. Il se contenta une fois de plus de grogner pour toute réponse à ses provocations, avançant plutôt dans la pièce sombre. La porte se referma bruyamment quand il s'appuya tout contre, avant de serpenter entre les vitrines, ne manquant pas de les détailler. Par pitié, essaie de ne rien casser ! Il n'aurait su dire s'il était réellement blessé ou non par ses remarques, mais celle-ci le vexa au moins un peu. L'avantage de n'avoir que peu de choses est qu'on se rend bien mieux compte de la valeur des choses. Il était conscient de ce que représentaient ces bijoux, ces vitrines et cette boutique, tant financièrement que sentimentalement. C'était un investissement personnel, et aux vues des détails portés sur les bijoux, elle devait y passer bien plus de temps que lui n'en avait jamais pensé à créer quoi que ce soit. Il avait bien du engendrer des naissances et des portées de louveteaux, mais ce genre-là ne comptait pas dans ses statistiques. S'il n'apercevait les créations diverses qu'à l'aide des lampadaires extérieurs dont les bougies chancelaient sans cesse, Cúchulainn avait déjà prit le temps de s'arrêter devant cette vitrine, contempler avec stupeur ce travail minutieux. Il n'aurait jamais parié sur Iseut pour être capable d'un travail si précis et raffiné, et elle ne cessait en ce sens-là de l'étonner. Chacun de ces colliers, bracelets, de ces boucles d'oreilles et ces broches contenait probablement une part d'Iseut elle-même, et il s'en serait bien trop voulu de casser une des marches de l'escalier pour penser à toucher à l'une de ces vitrines.
Sans plus d'indications et en suivant le regard de la bergère, il monta lesdites marches, la laissant ouvrir la porte de son appartement avant d'y entrer, doucement. Ses yeux s'accrochaient à chacun des meubles de la pièce et des suivantes, alors qu'il la déposait sur le canapé qu'elle lui désignait d'un signe de tête, et repartait fermer la porte d'entrée. Celle qu'il n'avait, cette fois, pas frappé. Il n'y a pas d'âge pour faire des progrès, et il espérait au moins qu'elle ait la bonne foi d'admettre qu'il essayait, à défaut de réussir à chaque coup. Merci pour ton aide. Je saurai m'en souvenir. Cúchulainn se tourna, interloqué, et l'observa en un sourire doux. Ces mots-là étaient pour sûr parmi les plus durs qu'Iseut aurait jamais à lui offrir, et les remarques précédentes étaient bien loin déjà. Si j'avais été à ta place, je t'aurais laissé dans ce poisson. Il ne put s'empêcher de rire, sans se priver d'aller et venir dans le salon le plus chaleureux qu'il ait vu depuis longtemps. Le seul, aussi. Si tu avais été à ma place, chère Iseut, tu te serais assuré qu'une tonne de ces poissons m'ait recouvert avant de t'en aller en ricanant. Mais supposons qu'il y ait un début à tout ; si nous devons travailler ensemble contre un gouvernement, commençons par nous entendre, nous. Il n'était pas certain pour le moins du monde de la convaincre, mais Cúchulainn ne l'était jamais vraiment. Il essayait, pourtant, autant que sa patience le lui permettait. Souvent, ça n'était pas beaucoup. Aurais-tu un morceau de tissu quelconque et quelque chose de droit, comme un bâton ? Ah, la forêt était bien plus pratique pour ça. Son regard restait bloqué quelques instants sur la cheville gonflée d'Iseut, qu'il faudrait refroidir avant d'immobiliser. Il l'avait déjà fait plusieurs fois pour Camil, et si ses méthodes n'étaient pas des plus révolutionnaires, il savait au moins qu'elles marchaient. Se rapprochant d'une Iseut désormais calme, le loup ne prit pas la peine de retenir une grimace – cette odeur, quelle plaie – et passa un bras autour d'elle, l'aidant sans lui demander son avis à avancer jusqu'à la salle de bains. À l'époque où lui avait été transformé en loup, ce genre de pièce n'était qu'un luxe dont beaucoup se riaient et dont il ne s'était jamais servi. La rivière proche de la forêt leur suffisait amplement pour se laver. Il était évident, cependant, qu'Iseut aurait besoin de bien plus. Il la laissa plantée devant la baignoire – un abreuvoir à vaches dans les maisons, ils auraient franchement pu trouver plus innovateur –, un sourcil relevé. Vu l'état de ta cheville, évite de la poser pour les prochains jours. Un sourire large d'idiot se dessina sur son visage encore rougi de sang. Et à moins de ne pas craindre pour les os de ton dos et de te lancer littéralement corps et âme dans ta quête de propreté, (et de non-odeur, dieu merci), tu auras besoin d'aide pour entrer là-dedans. Sa main se posa sur l'épaule de la pauvre bergère, plutôt fier de lui, alors qu'il se glissait jusqu'à son oreille. Je me contenterais d'un « s'il te plaît » en guise de remerciement pour tout ça, tu sais. Il s'éloigna, s'étirant par la même occasion. Quand bien même ton aversion pour ma personne ne connaît pas de limites, trois petits mots pour une grande fille comme toi, ça ne devrait pas être bien compliqué. Sans faire davantage de manières, Cúchulainn se retourna, attendant qu'Iseut laisse tomber sa robe pour l'aider. Personne ne lui reprocherait de venir en aide à une pauvre femme en détresse, pas vrai ? D'un gloussement, il rajouta : Comme tu vas encore râler, je te donne jusqu'à trois avant de me retourner. Je garderai les yeux levés au plafond, si c'est ce qui t'inquiète (bien que d'autres se damneraient pour être à ta place), mais je te jetterai là-dedans habillée s'il le faut. Tu seras prévenue.
Un (…) deux, échec et mat.
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FORT FORT LOINTAIN

Iseut Sautemouton
TU SAIS OU J'VAIS LES RENTRER MES MOUTONS ?!

Iseut Sautemouton

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⊱ pseudonyme : Lady Furiosa
⊱ tête mise à prix : Katheryn Winnick
⊱ crédits : elf & tumblr ♥
⊱ arrivé(e) le : 27/12/2014
⊱ manuscrits : 510

⊱ tes licornes : Belle Yeuxdevelours & Raiponce Cheveuxdor
⊱ schillings : 671

⊱ ton conte : La bergère et le ramoneur
⊱ ta race : Statuette de porcelaine vivante
⊱ métier : Bijoutière ¤ Propriétaire de sa propre boutique, on commence à connaître son nom à Fort Fort Lointain ¤ Seconde au sein des Lames de Cendres
⊱ tes armes : Un bâton de bergère & une épée nommée Sybelle (fabriquée par son bestah 4eva, Jeiran) : elle manie le premier mieux que la seconde mais elle maîtrise pô mal quand même.
⊱ allégeance : Jolèmpa. Même que je rêve d'arracher ses petites ailes d'usurpatrice.

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And to the end, the wolf always eats the lamb [PV Lainn] EmptyLun 18 Mai - 17:33



Lainn & Iseut
And to the end, the wolf always eats the lamb

La bergère observa son interlocuteur visiter le salon d'un pas nonchalant. Sa mine s'était renfrognée face à la réaction qu'il lui avait offert à son remerciement. Parce qu'il avait souri. Non pas de ce sourire goguenard ou triomphant auquel elle aurait pu s'attendre - pour peu qu'elle se soit attendue à quelque chose de sa part - mais bien un sourire avenant. Délicat ? Voilà un adjectif qui ne convenait que trop bien et qu'elle n'avait aucune envie de lui attribuer ; d'une part, car elle le trouvait contradictoire avec l'image qu'elle avait de l'homme-loup et d'autre part ... Et bien, disons qu'elle n'appréciait guère l'effet qu'il lui faisait. C'était comme si ses muscles s'étaient soudain ramollis et que les rouages de son esprit étaient grippés. La jeune femme était normalement faite de porcelaine, pas de tissus. Elle n'était pas une pauvre poupée de son qu'on pouvait balancer au bout du bras. En somme, elle supportait mal que sa fermeté coutumière fusse ébranlée par un simple mouvement de lèvres. Surtout quand on en connaissait l'auteur, il y avait de quoi en être un brin contrariée.

Heureusement qu'il eut le bon goût de s'en tenir à cette seule marque de douceur et de se rappeler à elle avec sa gouaille moqueuse. Les choses remises à leur juste place, elle retrouvait sa contenance et n'avait plus à se demander sur quel pied danser - sans mauvais jeu de mots. L'instant de doute était passé, les battements de son coeur avaient retrouvé un rythme normal et elle ne prit même pas la peine d'être offensée par le scénario qu'il s'était imaginé en cas de situation inversé. Quand bien même il se fourvoyait complètement. Au fond, qu'il lui prête ce genre d'intentions l'arrangeait car ainsi, elle pouvait entretenir sa carapace d'irréductible. Aussi se contenta-t-elle d'un haussement d'épaules libre d'interprétation. Pour le fait qu'ils devraient, selon lui, commencer à travailler sur leur entente, en revanche, elle avait son mot à dire :


" Je t'en prie, Forgéteinte, je suis sûre que même toi, tu n'y crois pas une seconde. " répliqua-t-elle tranquillement, une pointe d'amusement dans la voix. " Et tu exagères. Aucun de nous n'a encore sauté à la gorge de l'autre en pleine réunion, je pense qu'à partir de là, on peut considérer que nous ... Collaborons suffisamment. Inutile de se compliquer la vie. " D'un geste impatient de la main, elle lui signifia qu'elle ne souhaitait pas continuer davantage sur ce sujet. Elle sentait comme les prémices d'un terrain glissant sur lequel elle n'avait aucune envie de s'aventurer. Sans compter qu'elle risquait de s'avouer qu'elle n'était pas aussi impartiale dans ses comportements au sein des Lames qu'elle le croyait. Non, il ne fallait pas trop lui en demander. A la question suivante de Lainn, elle resta un instant interdite avant de jeter un oeil vers la cuisine. " Je dois avoir des torchons et une cuillère en bois dans la ... Hé ! Qu'est-ce que tu fais ?! " Il avait profité qu'elle regardait ailleurs pour revenir près d'elle et passer un bras sous ses épaules. Et cet imbécile l'entrainait vers la salle de bain ! Si elle n'avait pas craint de s'estropier définitivement, elle l'aurait repoussé sans ménagement. " Mais enfin ! Laisse-moi ! " Malgré son agacement, elle était bien obligée de le suivre. La mine éberluée qu'elle afficha alors qu'ils se retrouvaient à côté de la baignoire devait valoir son pesant d'or. " Tu n'y penses même pas, rassure-moi ? " Plus il parlait et plus les craintes de la bergère se confirmaient. Ses joues virèrent au pivoine avant de passer au blanc layette. Non seulement il n'avait aucune intention de la laisser se débrouiller - pourquoi, ça, elle n'en avait aucune espèce d'idée - mais en plus il escomptait à ce qu'elle se déshabille devant lui. Et puis quoi encore ? " Hors de question ! " Il faudrait qu'il ramasse son cadavre avant que telle chose ne se produise. Pour l'effet, elle aurait bien croisé les bras histoire d'affirmer sa position, malheureusement, en parlant de position, un tel geste l'aurait entrainé au fond du bac tête la première. Je me contenterais d'un « s'il te plaît » en guise de remerciement pour tout ça, tu sais. Sa mâchoire inférieure céda et à peu de choses près, la blonde dut ressembler à un poisson jeté hors de son bocal. Tableau qui dut rajouter à l'hilarité de son compagnon. Quand bien même ton aversion pour ma personne ne connaît pas de limites, trois petits mots pour une grande fille comme toi, ça ne devrait pas être bien compliqué. Elle récupéra sa mâchoire et la parole par la même occasion, sourcils froncés et fulminante d'indignation. " Aussi compliqué que de te coller mon poing dans la figure, espèce de ... " Comme tu vas encore râler, je te donne jusqu'à trois avant de me retourner. Espèce de pervers, voilà ce qu'elle aurait affirmé s'il avait fait mine de l'écouter. Au lieu de ça, il continuait son petit discours. Et jubilait. Littéralement. Au "un", Iseut ne bougea pas. Au "deux", les sueurs froides débutèrent et sa détermination vacilla. Elle ne doutait pas qu'il n'aurait aucun scrupule à la jeter dans l'eau toute habillée. Au final, à moins qu'elle ne le jette dehors à coups de pieds - plutôt compliqué en la situation -, ce qui rameuterait un voisinage déjà bien trop curieux, dans tous les cas, le résultat serait le même : elle devrait retirer ses vêtements. Mais au moins, dans le premier scénario, elle ne goutterait pas à travers toute la petite maison. Sentant la panique l'envahir à la première syllabe du "trois", elle interrompit la sentence : " D'accord ! D'accord ! Stop ! Mais je te jure, Cùchulainn, si tu fais ne serait-ce qu'un seul mouvement déplacé, si tu jettes le moindre regard curieux, tu n'auras plus qu'à aller te reconvertir en gardien de harem à Afshin ! " Excédée, elle se pencha pour ouvrir les robinets avant d'aller sautiller vers la chaise la plus proche. Elle tremblait littéralement de colère. Parce qu'il l'avait eu, avec son raisonnement et qu'elle n'avait aucun argument valable à lui opposer. Parce qu'il avait raison et que par conséquent, elle aurait eu tort de s'entêter. Sa fierté venait de prendre un coup de masse plus que violent. Quant à sa dignité, déjà bien entamée, elle frôlait le parquet. Par la Grande Mère ! Elle le haïssait !

Une fois assise, elle entreprit de retirer les couches de tissus une à une. A mesure qu'elle s'effeuillait, avec une lenteur certainement agaçante, sa honte grandissait avec ses gestes. Elle craignait les regards, évidemment, mais les remarques surtout. Elle n'avait aucune envie qu'il rit à ses dépends alors qu'elle se montrait dans le plus simple appareil - pourquoi s'en serait-il privé ? La bergère était pudique, peut-être même prude, en réalité. Elle cachait ce corps qu'elle connaissait mal sous des vêtements - certes près du corps, mais c'était seulement pour des raisons pratiques - épais ou longs, voire les deux. D'aucun auraient affirmé qu'elle avait peu de goût en matière de mode, cependant, elle savait reconnaître de belles tenues. Sauf que la beauté, elle l'appréhendait chez les autres, pas sur elle. L'idée ne lui effleurait que rarement l'esprit qu'elle aurait pu mettre en valeur cette nouvelle silhouette, celle sur laquelle elle avait vu des hommes se retourner sans trop en comprendre l'intérêt. Si on lui avait demandé ses sentiments à ce sujet, elle aurait trouvé moult adjectifs peu flatteurs allant de "trop grande", en passant par "trop fine" jusqu'aux "flasque" ou "molle". Ainsi se jugeait-elle, sévèrement, sans remettre cette vision d'elle-même en question, persuadée que les gens partageaient son avis. De toute façon, elle considérait avoir bien mieux à faire que de s'attarder sur quelque chose d'aussi futile.

Une fois nue, elle inspira un grand coup comme pour se donner du courage. Ses réflexes la poussaient à dissimuler son intimité de ses bras, sauf que son équilibre précaire l'en empêchait. La tête haute, les lèvres pincées pour empêcher qu'elles ne tremblent, elle retourna vers la baignoire en claudiquant et laissa l'homme-loup l'assister. S'assoir dans une baignoire avec une seule jambe en état sans glisser, une vraie plaie.

Le premier contact des doigts de Forgéteinte sur sa peau nue fut la sensation la plus désagréablement agréable qu'elle ait jamais ressenti de toute sa vie, un pèle-mêle d'émotions affluant de son derme jusqu'à son esprit échauffé. Elle se força à rester concentrée sur leur tâche, refusant catégoriquement de dénouer ses émotions. Vraiment, elle n'avait pas toujours vu rose dans sa vie, mais ce jour était sans aucun doute le pire qu'elle ait jamais eu à endurer. Sans exagération aucune, bien sûr.

Au moins tint-il parole. Tandis qu'elle se défaisait de l'odeur infâme qui l'accompagnait, récurant et frottant, il ne risqua rien de compromettant pour ses bijoux de famille - du moins, rien qu'elle ne surprit. Pour être tout à fait honnête, il lui avait montré bien des choses ce soir, mais ce respect-là, elle ne l'avait pas attendu outre mesure. Tout en se rinçant, elle coula ses prunelles vers ce visage qu'il avait détourné d'elle, ses pensées digressant un peu trop à son goût. D'accord, la courbe de ses muscles visibles sous sa chemise n'était pas désagréable à la vue, mais il restait tâché de sang !

Elle grimaça et termina son office avec un regain de mauvaise humeur. Et de bêtise induite par la gêne qui ne l'avait pas quitté. Faisant fi de toute prudence, elle se redressa dans le bac, tout son poids reposant sur un pied et parvint à s'accrocher au bord, puis au porte-savon - lequel, par un miracle quelconque, ne céda pas. Etourdie par l'ivresse de cette victoire, elle continua dans son élan et manœuvra adroitement à grands renforts de battements de bras afin de se remettre debout. A ce stade, elle était persuadée qu'il ne lui restait plus qu'à tenter le sort et elle pourrait sortir de cette baignoire sans assistance. Ceci fait, elle n'aurait plus qu'à se vanter et enfin, elle aurait retrouvé un semblant d'amour-propre. Ô douce perspective ... Tuée dans l'oeuf par le mauvais appui de son pied valide.

Traître.

Elle partit en avant en poussant un bref cri de détresse. La joaillère ferma les yeux, anticipant l'impact du sol sur son nez ... Qui ne vint pas. A la place, elle sentit une poigne lui enserrer la taille et se retrouva toute droite plaquée contre quelque chose de dur. Le torse de Forgéteinte. Pourquoi Grande Mère ? Pourquoi ? Elle sentait son souffle contre son visage - réellement très très près - et préféra ignorer le rire moqueur qu'il n'allait pas manquer de lui destiner. Elle rouvrit aussitôt les paupières, son regard happant celui du rebelle. Mieux valait ça, malgré sa honte innommée, plutôt que de prendre le risque qu'il en profite pour lorgner ailleurs. Ou pour l'abreuver de sa complaisance.


" Ne dis rien. Ne ris pas. Contente-toi de me passer une serviette. " ordonna-t-elle d'une voix blanche, la gorge serrée. Elle avait envie de mourir. Vraiment. Son bras se redressa lentement jusqu'à ce que son index aille pointer l'objet en question, à un pas d'eux à peine. " S'il te plaît. "


La bergère était donc la preuve vivante qu'on pouvait être au fond du trou et dans le doute, creuser encore.
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Cúchulainn Forgéteinte
C'PAS MOI M'SIEUR SEGUIN JE JURE

Cúchulainn Forgéteinte

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : travis fimmel.
⊱ crédits : prout (ava.)
⊱ arrivé(e) le : 04/01/2015
⊱ manuscrits : 392

⊱ tes licornes : shéhérazade, marie, barthélemy
⊱ schillings : 310

⊱ ton conte : cúchulainn, le chien du forgeron.
⊱ ta race : bête parlante. un énorme loup blanc.
⊱ métier : combattant dans un des recoins du marché noir. celui sur lequel on mise généralement.
⊱ tes armes : une hache, camil, un bouclier. sa bestialité.
⊱ allégeance : il n'a jamais aimé les fées, celle-ci ne fait pas exception.

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And to the end, the wolf always eats the lamb [PV Lainn] EmptyMar 7 Juil - 20:52



Iseut, Cúchulainn
L’homme est un loup pour l’homme, ce qui, vous en conviendrez, n’est pas très gentil pour le loup.

Je t'en prie, Forgéteinte, je suis sûre que même toi, tu n'y crois pas une seconde. Et tu exagères. Aucun de nous n'a encore sauté à la gorge de l'autre en pleine réunion, je pense qu'à partir de là, on peut considérer que nous ... Collaborons suffisamment. Inutile de se compliquer la vie. Le regard du loup s'ouvrit légèrement en croisant celui de la bergère. Bien sûr que si, il y croyait, et ça n'avait rien de fou. Une équipe peu soudée ne fera jamais de grandes choses, et pourtant c'était ce à quoi ils étaient destinés, eux tous. Il le savait, en était sûr. Alors il fallait faire des efforts, qu'importe ce que ça leur coûterait – à commencer par travailler sur cette haine sans fondement que lui vouait Iseut. À ce sujet-là, sa langue se délia. Dis-moi Iseut, cette incapacité à admettre que nous avons du chemin à faire avant d'être prêts à faire bonne équipe au nom des Lames, vient-elle du fait que tu ne veuilles pas ou que tu ne puisses pas te résoudre à admettre que tu as quelconque défaut ? Il se permit un sourire en coin, moqueur quoi qu'étonnamment doux pour le bonhomme. J'ai mes défauts, mais tu en as au moins autant que moi, tout comme tu devrais avoir des choses à te reprocher par rapport à moi. Il soupira, prêt à clore cette conversation. Il savait d'Iseut qu'elle était bornée, mais qu'elle savait réfléchir sans son coin. Et elle réfléchirait à tout ça, c'est sûr, le moment n'était juste pas des mieux choisis pour espérer une évolution d'une phrase à l'autre. Passons.
Les refus d'Iseut ne décourageaient en rien Cúchulainn qui prenait tout son temps pour soulever chaque babiole de la salle de bains et la passer en revue. À ce qu'il paraît, on pouvait apprendre beaucoup de choses de quelqu'un en observant seulement sa salle de bain. Selon lui, si un inconnu s'aventurait dans celle-ci, il se demanderait juste quel genre d'énergumène peut bien être Iseut pour utiliser un shampooing pour moutons. Il sourit à cette idée enfantine, se demandant au passage quelle tête la bergère aurait, si sa tête était soulignée de boucles soyeuses. Il eût la tentation pour une seconde de verser un peu de la lotion pour Guarin dans son shampooing à elle, avant de craindre les représailles. Il valait mieux ne rien toucher.
Toujours dos à elle, il s'apprêtait à se retourner, l'apercevant déjà du coin de l’œil en pivotant légèrement, alors qu'elle le stoppait dans son compte. D'accord ! D'accord ! Stop ! Mais je te jure, Cùchulainn, si tu fais ne serait-ce qu'un seul mouvement déplacé, si tu jettes le moindre regard curieux, tu n'auras plus qu'à aller te reconvertir en gardien de harem à Afshin ! Il ne lui adressa qu'un rire avant de se résoudre à rester tourné. Bien. Je note. La collaboration de la jeune femme, même tardive, relevait presque de l'exploit. Ça n'avait pas été chose facile que de s'accommoder de toutes ses critiques quand il tentait de l'aider – même s'il les lui rendait bien –, mais une pensée éphémère lui souffla que ça en valait peut-être la peine. Il ne l'avait que rarement vue être aussi calme et douce qu'on la lui décrivait quand elle était loin de lui, et si son comportement ne semblait pas se calmer – ce serait bien trop beau –, elle avait l'air de s'adoucir. Son hérisson doré rangeait ses piquants et lui s'approchait avec précaution. Il ne fallait pas la brusquer au risque de tout faire rater. Sans se tourner, le nez toujours planté dans les quelques produits de la salle de bain, il put entendre l'eau de la baignoire couler ainsi que le plancher grincer sous les sautillements d'Iseut. Plutôt que de s'impatienter et gueuler un coup comme il aurait eu l'habitude de le faire – seulement dans l'idée de répondre à son comportement désagréable à elle, bien entendu –, Cúchulainn faisait mine de réellement s'intéresser aux vingt et quelques noms d'algues qui se déclinaient en shampooing, savon et autres liquides étrangement colorés qu'il ne voyait plus depuis longtemps. Lui se lavait dans l'eau fraîche et limpide de la rivière, et leurs produits de beauté se résumaient en tout et pour tout à un savon. Le reste n'était que superficiel, et à sa plus grand surprise, ses cheveux ne s'en portaient pas plus mal.
De nouveaux grincements firent réagir le loup. Il reposa les bouteilles exactement là où elles étaient, et prit soin de se saisir d'une serviette qui lui paraissait bien grande. Le manque de parole d'Iseut, d'habitude plutôt bavarde, en disait long sur le malaise qu'elle devait ressentir. Je me tourne. Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas été aussi prudent à l'égard d'une femme, chose qui ne lui déplaisait pas outre-mesure. Fermant les yeux, il se tourna alors, plaquant une serviette sur le corps d'Iseut pour la rassurer. Il posa une main sur sa peau qui le fit frissonner malgré lui, outrepassant l'odeur immonde de poisson mort, avant de la poser dans la baignoire, ôtant la serviette une seconde à peine avant qu'elle ne soit mouillée, sans ouvrir les yeux pour autant. S'assurant que la bergère était bien saine et sauve dans sa baignoire, il se releva, posa la serviette sur un étendoir plus loin et se posa contre le lavabo, détournant la tête pour ne pas se faire frapper d'ici quelques jours.
Il ne dira pas que son regard n'a pas malgré lui dévié une ou deux fois vers Iseut, mais il restait discret et prudent. Bien sûr que le corps d'une femme l'attirait, mais il devait se retenir avec celle-ci. L'aversion qu'elle avait à son égard, si elle était vide de sens, était bien là, et il n'était d'aucune utilité de l'aggraver. Elle était une belle femme, indéniablement, mais il avait été éduqué, des éternités plus tôt, dans le respect des femmes. Quoi qu'il arrive. Il jouait des mots, et ricanait sans cesse, mais il avait vu des regards gênés et mal à l'aise, suffisamment pour savoir les reconnaître. Iseut n'était pas seulement pleine de gêne. Elle était honteuse, et ça n'était pas quelque chose qui se soignait en une après-midi. Il savait les femmes suffisamment soucieuses de leur apparence pour, cette fois, garder toute remarque éloignée de ses lèvres. Il pourrait dès le lendemain se moquer de ses vêtements s'il le souhaitait, retrouvant leur relation habituelle, mais s'attaquer à quelque chose qui ne lui faisait évidemment pas se sentir en sécurité était trop cruel pour qu'il puisse ne serait-ce qu'y songer. Il savait les problèmes et les doutes qu'entraînait un changement de forme, il savait, ou s'imaginait, ce qu'Iseut ressentait à l'égard de son nouveau corps, et ça n'était rien d'enviable.
Les bruits d'Iseut se mouvant dans l'eau ne l'inquiétaient pas plus que ça, pas assez suffisamment du moins pour y réagir, et il supposait qu'elle lui signalerait si elle avait fini. Pourtant, et Dieu merci, il jugea bon de détourner légèrement le regard vers la belle qui tentait désespérément de se relever sans l'aide dont elle avait selon toute évidence besoin. Il se redressa et se précipita vers la baignoire, la rattrapant au dernier moment, un bras autour de sa taille pour ne pas non plus qu'elle glisse de là. Il aurait facilement pu lui rétorquer un ça t'apprendra, gueuse, mais le regard qu'elle lui adressa l'en dissuada, et il se rappela de ses bonnes résolutions prises il y a une dizaine de minutes. En sortant, il irait acheter un peu de volonté pour être sûr de tenir. Un petit rire, pour une fois pas moqueur, lui échappa cependant. Eh bien ? Il ne sonnait pas suffisant, et n'avait même pas pour projet de se vanter de l'avoir sauvée d'un nez cassé et d'une bonne honte. Il avait la voix rassurante et des gestes doux comme il les aurait eu avec quelqu'un qu'il aime bien. Ne dis rien. Ne ris pas. Contente-toi de me passer une serviette. S'il te plaît.  Il haussa les sourcils, bien plus que surpris de ses derniers mots – et même touché par ceux-là –  avant de se tendre et attraper une serviette de sa main libre, l'y enroulant au moins deux fois tant elle était ridiculement grande. Sans pouvoir s'en empêcher, il huma le parfum de ses cheveux, bien plus féminin et agréable qu'il ne l'avait jamais remarqué. Un fin sourire vint se fondre sur son visage, alors qu'il saisissait la bergère plus fermement pour l'emmener jusqu'au canapé du salon. Il l'abandonna là, au beau milieu de la pièce, fermant les rideaux pour se cacher des voisins un peu trop curieux. Elle lui en voulait déjà de s'être montré en sa présence dans la rue, alors chez elle...
ses pas le menèrent à la cuisine, où il se saisit de ce qui pouvait servir de bandages, et prit entre ses dents la cuillère en bois qu'elle avait évoquée avant d'être coupée dans son élan. Il plia les torchons deux fois sur eux-même, avant de venir s'asseoir au sol devant Iseut et de lui faire poser sa cheville endolorie sur sa jambe à lui. Ca risque de faire un peu mal au début, mais tu t'y feras. Il faut que tu le gardes au bas mot une semaine si tu veux te rétablir vite. Il posa doucement la cuillère en bois contre sa cheville, l'entourant des torchons noués pour la tenir en place sans risquer qu'elle ne bouge. Puis il reposa la jambe d'Iseut au sol, délicatement pour ne pas la cogner. Si tu as besoin de le refaire ou de quelque chose, tu n'auras qu'à dire à un de tes voisins de venir me chercher à la Griffe. Sinon, je repasserai d'ici quelques jours. Cúchulainn se redressa, observant la bergère en serviette de bain sans même que son regard dévie, et posa sa main dans ses cheveux. Il sourit, l'espace d'une demie seconde, avant de se diriger vers la porte pour s'en aller en vitesse. Il sentait déjà son cœur s'emballer et se surprenait de tant de douceur entre eux. Il passa la porte et la referma sans plus de bruit, avec un besoin curieux de l'envoyer paître sans qu'elle n'ait rien fait cette fois. Entre deux marches d'escalier, il lança un rapide coup d’œil derrière lui, avant de fuir d'un pas rapide et retourner dans la forêt.

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