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⊱ candy is childhood, the best and bright moments you wish could have lasted forever


FORT FORT LOINTAIN

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⊱ candy is childhood, the best and bright moments you wish could have lasted forever EmptyDim 30 Nov - 15:38




Gretel & Dragée

Miel et épices. La boutique de la chasseuse de sorcières avait ce quelque chose en plus que je ne retrouvais nulle part ailleurs. Cette pointe de magie qui me rappelait mon Palais de gourmandises. Quand j’entrais dans cette échoppe, c’était un déferlement d’odeurs sucrées, doucereuses, qui envahissaient délicatement mes narines. Je pouvais sentir que chaque pâte, chaque crème était réalisée avec minutie et amour. Les arômes qui s’y dégageaient revenaient à se plonger dans un pays entier de friandises, un pays fait de montagnes en chocolat et sucre glace, de rivières de caramel, de nuages en meringues, de rochers en loukoum et d’arbres en sucettes. Les pâtisseries de Gretel ne sont pas ordinaires, elles ne sont pas attractives pour rien. Chaque recette provient d’une histoire. Son histoire. Il y a de la création et de la fantaisie derrière ces douceurs. C’est précisément ce qui rend magiques ses gourmandises, et sa boutique, qu’on serait capable de croquer à même la vitrine, comme de la nougatine.

Je suis en plein dans les préparatifs du bal de Noël qui approche et je le veux parfait. C’est un évènement que Marraine la bonne Fée adore, et je souhaite lui en mettre plein les yeux. Pour le buffet des desserts, vers qui d’autre me tourner sinon vers Gretel, reconnue dans toute la citadelle pour faire vibrer les papilles. Une fois entrée dans le magasin, deux demoiselles se lèvent à ma vue et gloussent en se murmurant des ragots. Un simple regard sec suffit à les faire taire, tandis que je les observe baisser les yeux avec soumission sur leurs assiettes. Mes lèvres se pincent et j’hausse un sourcil en voyant la propriétaire approcher. « Bonjour très chère. » Ma voix ravie ne trahit pourtant pas mon visage fermé, et je fais quelques pas en tournant dans la boutique pour en découvrir les nouveautés. Je songe à Marraine, à Charmant, qui sans aucun doute voudront absolument qu’il y ait du chocolat et de la banane. J’esquisse un sourire discret, papillonnant des yeux face à toutes ses couleurs enchanteresses. Il faudra aussi des pâtisseries aux fruits rouges, et des décorations magnifiques. Pourquoi pas de la feuille d’or, et une pièce montée, une religieuse royale. De la crème de marron, il faudra absolument de la crème de marron. Mariée avec de la poire peut-être. Des tas d’idées me viennent en tête et je songe à tout le travail que Gretel va avoir à se coltiner avant les fêtes. Ce doit être épuisant, je me demande si elle ne serait pas soulagée avec un ou deux apprentis. « J’imagine que ce ne sera pas une surprise, j’ai besoin de vos services pour le bal de Noël. Il approche à grands pas, vous avez déjà choisi votre robe ? » Ma question s’accompagne d’un sourire mesquin, tandis que je lui tend une enveloppe d’invitation sous les yeux envieux des gouteuses au fond de l’échoppe. Quelque part, j’ai beaucoup de mal à cerner cette Gretel. Je ne saurais dire ce qu’elle pense réellement de moi, mais malgré ça, je continue encore à passer au magasin. Notre relation s’arrête au professionnel, mais je serais curieuse de savoir ce qu’il se passe dans sa tête lorsqu’elle me voit. « Je pense faire un buffet grandiose, encore mieux que les précédents. Je suis venue goûter et chercher l’inspiration, alors surprenez moi. »
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FORT FORT LOINTAIN

Gretel Denougatine
J'L'AI BOUFFE TA MAISON EN PAIN D'EPICE

Gretel Denougatine

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⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
⊱ arrivé(e) le : 24/09/2014
⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
⊱ allégeance : Elle pose son cul où elle veut, même sur le trône je m'en fiche

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⊱ candy is childhood, the best and bright moments you wish could have lasted forever EmptyLun 22 Déc - 0:24




Dragée & Gretel


"Madame ? Est-ce que les caramels qui sont ici sont en dégustation gratuite ?"
"Oui, mesdemoiselles, ceux qui sont dans le paniers sont gratuits, prenez-en autant que vous voulez !"

Madame ? Moi ? Quelle drôle d'idée. J'ai beau me regarder dans un miroir, il me semble toujours autant ressembler à une petite fille, même si j'en ai passé l'âge depuis bien longtemps.
Je laisse les deux jeunes filles s'empiffrer de caramels et je retourne à mon four, d'où émane à présent l'odeur des petits gâteaux de Noël à la cannelle que je viens de confectionner. Ils n'ont pas l'air si mal. Au moins ils sont joliment dorés, ce qui me satisfait amplement. J'entreprend de les napper de glaçage rose aux amandes et aux pépites de sucre, histoire de voir ce que donne le résultat. Je dispose le tout dans une assiette, et franchement ce que j'y vois me comble de satisfaction. De jolies petites étoiles de pâte sablée qui sentent bon la cannelle, enveloppée d'une couche d'un doux rose bonbon et qui donne envie d'y mordre à belles dents... Voilà quelque chose qui plaira aux enfants.

Je dispose doucement ces petites étoiles sur un plateau de verre que je recouvre d'une cloche du même matériau. Ceci fait, je me dirige vers la fenêtre, dont le rebord est jonché de biscuits divers qui y refroidissent exprès pour la dégustation. Des fondants banane-caramel, des loukoums aux fruits rouges enrobés de poudre de cacao, des torches aux marrons sur lesquelles trônes des morceaux de poire frais taillés en étoiles en trempés dans le plus doux des miel... Voilà qui me semble parfait !

J'aime énormément la période de Noël, car elle est la plus créative pour moi. Chaque année, je mets un point d'honneur à inventer de nouvelles douceurs qui garniront les tables des habitants de Fort Fort Lointain la nuit tant attendue du réveillon. Ils seront tous là, toutes les familles réunies, heureuses de passer un bon moment en famille, avec leurs sourires collés sur leurs visages, et les enfants seront tellement surexcités qu'ils n'arriveront pas à fermer l'oeil de la nuit. Alors ils tourneront des heures et des heures dans leurs lits à rêver des cadeaux merveilleux qu'ils recevront, et moi... Moi je resterai ici, à cuisiner. Seule. Parce que c'est ce que je mérite. Et je n'ai pas besoin de faire un millionième laïus sur Hansel ou Potté, parce que ce n'est plus la peine. Et parce que mes gâteaux sentiront l'amertume si je suis furieuse tout le temps. Me ronger les sangs ne sert à rien. De toute manière, il est trop tard Gretel.

J'apporte la cloche d'étoiles glacées sur le comptoir de la boutique, et je tombe nez à nez avec une personne... que je m'attendais à voir bien plus tôt qu'aujourd'hui.
« Bonjour très chère. »
"Bonjour à vous, Votre Grâce." Je réponds à la Duchesse Plumosucre, qui me toise de toute sa superbe prestance. Je baisse légèrement la tête en guise de révérence. Je dois avouer que je ne suis pas réellement familière des usages de la Cour, alors exécuter une véritable révérence... Non, je ne veux pas paraître ridicule en perdant mon équilibre."En quoi puis-je vous être utile ?" Je pose cette question uniquement par politesse. Je ne sais que trop bien ce qu'elle vient faire ici. Je sais également que j'ai tout intérêt à ne pas refuser sa proposition.
« J’imagine que ce ne sera pas une surprise, j’ai besoin de vos services pour le bal de Noël. Il approche à grands pas, vous avez déjà choisi votre robe ? »

MA QUOI ? Je baisse douloureusement les yeux sur les haillons que je traîne tous les jours, heureusement camouflés par l'imposant tablier aux couleurs du magasin. Acheter une robe ? Voilà bien des années que je n'ai pas acheté de nouveaux vêtements... Comment saurais-je quel genre de robe je devrais porter pour le bal ? Parce qu'évidemment, même si cela ne me plaît guère, j'irai au bal... seule.
Je relève la tête et voit la fée agiter sous mon nez un carton aux couleurs criardes. Aïe, si c'est le violet la couleur du bal, il faut que je prépare mes yeux à saigner pendant plusieurs heures... J'attrape le carton sur les fonds de gloussements des deux jeunes filles toujours dans la boutique, et dont j'avais complètement oublié l'existence. J'adresse un sourire gêné à la Duchesse et évite de la regarder droit dans ses yeux clairs. "Je serai ravie de vous aider pour les préparatifs du bal. Merci beaucoup pour votre invitation, Votre Grâce." Je suppose qu'il est inutile d'expliquer pourquoi j'ai éludé la question de la robe.

Me ridiculiser moi-même n'est pas réellement mon passe-temps préféré, même s'il est vrai que ces derniers temps j'ai plus employé mon temps en actions stupides qu'en prouvant mes qualités. J'aime encore moins cela lorsque la personne devant laquelle je me trouve est Dragée Plumosucre. Je ne sais pas grand chose de cette haute dame, mais je sais en revanche qu'il n'est pas bon de la froisser. Il suffit de voir les réactions de Marraine lorsqu'on se met en travers de son chemin. Et pour être honnête, je sais que toutes les fées ont plus ou moins le même caractère, et bien que je ne sois pas à l'apogée du bonheur, je tiens tout de même un tant soit peu à ma vie et à ma liberté. La Duchesse est considérée comme la plus belle dame du royaume, et je dois dire que je suis assez d'accord avec cela. Elle est également très haut placée dans les bonnes grâces de Marraine, alors j'ai plutôt intérêt, si je ne peux l'avoir comme alliée, au moins à ne pas l'avoir contre moi. Mais je sais très peu de choses sur elle, et je ne me risquerai pas à tenter de percer ses pensées intimes à moins qu'elle ne m'y ai autorisé. Avec ce genre de personnes, l'audace peut plaire ou condamner, et je suis tout de même assez prudente pour ne pas jouer avec le feu. Mais par contre, j'ai plus d'un tour dans mon sac pour accomplir parfaitement la tache qu'elle vient de m'incomber. Parce que, sur ce plan - et d'après ce que j'ai entendu - nous avons en commun le soucis du détail et de la perfection.

« Je pense faire un buffet grandiose, encore mieux que les précédents. Je suis venue goûter et chercher l’inspiration, alors surprenez moi. »
Vous surprendre ? Je vais faire bien plus, très chère, je vais vous étonner. "Dans ce cas, je vous demanderai une seconde de patience, je viens justement de terminer quelques petites choses qui pourraient vous plaire. Je vais les chercher." Je retourne rapidement dans la cuisine et compose un plateau argenté avec un assortiment des douceurs que je viens de terminer, encore tièdes, tout juste décorées avec soin et minutie, avec le cœur et l'amour que je porte à ma profession. Je choisis les plus beaux et j'empoigne rapidement le plateau pour resurgir dans la boutique et déposer délicatement le choix de gâteaux devant la Duchesse.
"Voilà Votre Grâce, je les ai terminés quelques instants avant votre arrivée. Vous avez ici des fondants banane-caramel, des loukoums aux fruits rouges enrobés de poudre de cacao, des torches aux marrons et aux morceaux de poire enrobés de miel, et des biscuits sablés à la cannelle nappés de sucre et d'amandes en poudre. Ce ne sont bien sûr que de simples suggestions. Si vous avez des désirs précis, comme une pièce montée je suppose, je me tiens à votre entière disposition."

Pour la première fois, je fixe la Duchesse droit dans ses yeux opalescents, sans lueur de défi ni d'arrogance. J'attends simplement son verdict.
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FORT FORT LOINTAIN

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⊱ candy is childhood, the best and bright moments you wish could have lasted forever EmptyDim 25 Jan - 1:57




Gretel & Dragée

Ce n’est pas comme si nous étions ennemies. Seulement deux parfaites inconnues, étrangères. Alors pourquoi, chaque fois que nous nous faisons face, la conversation se veut froide et distante ? Comme l’espèce humaine peut se montrer méfiante à l’égard de son reflet. C’est malheureux, de réaliser qu’on appréhende l’autre, qu’on le craint uniquement parce qu’il est si similaire à nous. En regardant dans ses rétines, dans la fenêtre ouverte vers son âme, on se voit nous-même, et on se rend compte qu’il est capable de tout comme de rien, exactement comme nous. Avant d’avoir peur des autres, on a peur de soi. Malgré la petite vie tranquille que mène Gretel derrière son tablier, je ne dois pas perdre la face. Cette femme porte avec elle un fardeau depuis longtemps, une légende qui la définit. Un mythe, comme chacun sait, est à seulement quelques rivages de la frontière sombre de la réalité. Je ne serais pas étonnée qu’elle soit capable de recommencer, tâcher de nouveau ses mains de sang de sorcière, ou non. Je porte parfois des jugements hâtifs, mais quelque chose me dit que Gretel est plus dangereuse qu’elle ne le laisse penser. Si certains passaient plus souvent à l’action, comme Gretel, j’aurais plus de rivales dans la capitale que je ne le souhaite. Deux parfaites inconnues, deux étrangères d’un bout à l’autre qui n’ont pas même idée de ce qu’elles craignent.

La mine ahurie de la pâtissière m’incite à dévoiler un sourire amusé. Je comprends dans son regard qu’elle est interloquée, peut-être même honteuse, lorsqu’elle jette un oeil à ses vieux vêtements recouverts de farine et de pâte encore fraiche. Elle récupère le carton d’invitation, quelque peu gênée, tandis que j’en profite pour dissiper mon sourire. « Je serai ravie de vous aider pour les préparatifs du bal. Merci beaucoup pour votre invitation, Votre Grâce. » C’est moi qui vous remercie, sans le prononcer à haute voix bien sûr. Après une telle intonation officielle et la marque de respect qu’elle m’envoie, montrer mon désir ardent devant la dépendance de sa cuisine compromettrait ma crédibilité. Je ne peux m’empêcher de l’imaginer dans une robe. Elle serait somptueuse, dans du blanc ou du bleu marine, les cheveux relevés. En réalité, elle serait incroyablement belle si elle se mettait plus souvent à son avantage. Peut-être même trop belle, pour que je puisse apprécier sa présence à mes côtés. J’aime avoir l’avantage, et heureusement, à cet instant, je l’ai. Elle n’est que la gérante d’une confiserie cachée derrière son tablier. Elle n’est qu’une cliente, qui doit m’amadouer. « Dans ce cas, je vous demanderai une seconde de patience, je viens justement de terminer quelques petites choses qui pourraient vous plaire. Je vais les chercher. » Le pétillement dans sa voix me glisse à l’esprit que ce que je vais goûter va purement me plaire. Je tourne les talons et me dirige alors vers une table nappée. Je prends place sur une chaise tout en évitant soigneusement de croiser les regards des deux clientes. Quand, je sens bientôt une odeur alléchante me chatouiller les narines. Gretel pose un grand plateau d’argent face à moi, et nomme toutes les bonnes choses qui s’y trouvent, me les présentant comme de réels trophées dont elle est la plus fière. Une passion, ça n’a pas de prix. J’aurais trouvé quelque chose à redire, si elle m’avait apporté des gâteaux faits la veille, rassis. Mais à l’évidence, Gretel sait ce qu’elle fait, et connait celle qu’elle doit séduire. Je peux aisément deviner qu’ils sortent à peine du four à l’épaisse buée qui en sort, et surtout l’odeur chaude et divine qui en émane. « Ce ne sont bien sûr que de simples suggestions. Si vous avez des désirs précis, comme une pièce montée je suppose, je me tiens à votre entière disposition. » Je souris simplement et me désintéresse de la pâtissière pour commencer la dégustation. De véritables merveilles. Une bouchée de chaque me suffit à les sélectionner tous, avec vigueur et certitude. J’envie son talent, à mon grand damne. J’envie ses secrets. Je me débrouille en pâtisserie, mais je suis plus douée pour la danse de ballet que pour cuisiner. Un comble, quand on porte le nom de Dragée. « Je suis agréablement surprise Gretel, il y a là des découvertes qui me ravissent. Je veux toutes ces suggestions au menu du buffet. Je pensais également à une pièce montée, comme vous l’avez deviné. Peut-être une grande religieuse d’éclairs. Pistache, chocolat, café… » Tandis que j’énumère les parfums en jouant avec la cuillère entre mes doigts, mes yeux papillonnent dans la pièce. Certains paniers et bocaux sont presque vides. Même si les vitrines sont sans cesse remises à jour, elle ne peut cacher l’inévitable à l’intérieur de la confiserie. Elle est seule pour diriger une entreprise de grande influence. « Mais j’y pense. Cela va vous demander un travail monstre Gretel. Il y a des centaines de bouches à combler pour l’évènement, ils seront exigeants quant à la quantité et à la qualité, tout doit être fait le jour même. » Je serais intransigeante. Je suis étonnée qu’elle n’ait pas pris plus de main d’oeuvre depuis le départ du frère Denougatine. Je doute qu’elle ait des problèmes d’argent, sa boutique marche trop bien pour cela. Serait-ce alors sentimental ? « Cela doit être dur pour vous maintenant que votre frère a quitté la boutique… vous n’avez jamais songé à embaucher ? »
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Gretel Denougatine
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Gretel Denougatine

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⊱ candy is childhood, the best and bright moments you wish could have lasted forever EmptySam 31 Jan - 17:01




Dragée & Gretel


Il y a certaines personnes dont on ne sait que penser. On a beau la tourner et la retourner dans la tête, on ne sait absolument pas si on doit l'apprécier ou la détester. Et là, c'est la frustration. Parce que l'être en face de nous est une carapace de politesse et de perfection que l'on aimerait creuser jusqu'à la fêlure. Dragée est l'une de ces personnes qui piquent tant ma curiosité que je donnerai volonté la moitié de ma boutique rien que pour la voir au naturel. Parce qu'il ne faut pas se leurrer, j'ai ici devant moi la Duchesse Plumosucre, mais je suis bien loin d'entrevoir la vraie Dragée. Elle, en revanche, n'a pas besoin de percer une quelconque carapace. Ses yeux éliminent tous les obstacles sur leur passage et ils n'omettent aucun petit détail qui laisse à désirer.

Je suis ses yeux perçants et je me rends compte que derrière les compliments qu'elle me fait, elle cherche en réalité quelque chose à me faire remarquer, quelque chose qui pourrait me remettre en place. Son regard est tourné vers les étagères peu fournies que je n'ai pas encore eu le temps de remplir pour la journée, et je vois comme une moue désapprobatrice se dessiner sur son visage de porcelaine. Bravo Gretel, encore raté. On a beau faire bonne figure, il y a toujours quelque chose qui cloche. Comment pourrais-je atteindre une perfection satisfaisante lorsque c'est la perfection elle-même qui joue les contremaîtres ? « Mais j’y pense. Cela va vous demander un travail monstre Gretel. Il y a des centaines de bouches à combler pour l’événement, ils seront exigeants quant à la quantité et à la qualité, tout doit être fait le jour même. » Touchée, coulée, Votre Grâce. Evidemment que cela va me demander un travail énorme, mais je pensais bien que cela aurait été le cadet de ses soucis. Décidément, je ne connais rien à cette fée. Moi qui pensais qu'elle trouverait quelque chose à redire aux pâtisseries, j'étais tellement heureuse que tout lui plaise que j'en ai oublié une chose : les fées sont encore plus perfectionnistes que moi. Cependant, je ne m'attendais pas à ce qu'elle riposte sur l'état de ma boutique et mon inaptitude à remplir ma tâche. Mais je suppose qu'il fallait bien trouver quelque chose à redire quelque part. D'autant plus qu'elle sait très bien qu'Hansel est parti. Mais je ne peux pas croire que sa remarque ait été pour me faire du mal. « Cela doit être dur pour vous maintenant que votre frère a quitté la boutique… vous n’avez jamais songé à embaucher ? »

En plein cœur. Touchée en plein cœur. Elle n'y peut rien, je ne dois pas lui en vouloir. C'est normal qu'elle s'inquiète de sa fête et de sa qualité. Mais aussi crûment... Je ne juge pas cela nécessaire. Embaucher ? Je n'y ai jamais pensé. C'est vrai que je me laisse un peu déborder, mais je suis capable de m'en sortir toute seule ! Non, bien sûr que non, et tu le sais.
Je ne veux pas d'un substitut quelconque d'Hansel. Plutôt fermer la boutique que d'engager un substitut, une pâle copie, un fantôme qui aura une identité propre, certes, mais qui pour moi aura toujours le visage de l'amertume partie voguer sur les mers en ne se demandant pas un seul instant ce que ça pourrait me faire, à moi.
"Il y a beaucoup de travail, c'est vrai. Je ne m'attendais pas à ce que la boutique fonctionne aussi bien, je dois dire que cela m'étonne tous les jours qu'il y ai autant de monde. Mais j'essaye de m'en sortir toute seule pour le moment." Nom d'un macaron, j'espère que je n'ai pas froissé la Duchesse... "Mais je devrais peut-être songer à votre idée, Duchesse, vous avez raison." Ai-je dit cela pour lui passer la pommade ? Je crois plutôt que je suis consciente que je n'arrive plus à rien. Oui, il me faut de l'aide. Mais former quelqu'un ? Je ne saurai pas le faire. Je n'ai pas la patience pour, je ne saurai pas commander quelqu'un. C'était le boulot d'Hansel de réfléchir, pas le mien. J'espère vraiment que l'état de la boutique ne va pas froisser la Duchesse, sinon je peux dire adieu à mon contrat pour le bal et à ma notoriété... "Je m'excuse pour l'état de la boutique, Vôtre Grâce... Bien sûr, elle aurait été bien mieux mise si j'avais su que j'allais recevoir votre visite." Bien que ce n'était pas un reproche, il est assez compliqué de travailler et de s'occuper d'un hôte en même temps.
"Bien, nous parlions d'une pièce montée. Avez-vous un thème pour le bal, un intitulé ou une thématique de couleur peut-être ? Je pense que nous pourrions élaborer quelque chose de très beau si vous me donniez votre avis directement avant les essais." Un schéma, il faut que je lui fournisse un schéma précis de la pièce montée. Telles que je connais les fêtes au Palais, il faut qu'elle soit grandiose. Je sors un petit carnet et un crayon de la poche de mon tablier et j'attends, patiemment qu'elle me dise ce qu'elle désire. Ce n'est pas le moment de paraître médiocre ou de la décevoir. Même si j'ignore totalement pourquoi sa présence m'oppresse à ce point-là.
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⊱ candy is childhood, the best and bright moments you wish could have lasted forever EmptyLun 2 Fév - 0:45




Gretel & Dragée

Gretel Denougatine est comme une douceur. Une sucrerie à laquelle on prend goût, à mesure que le ventre se remplit. C’est une sensation si douce, si agréable, qu’on aimerait qu’elle dure pour toujours. Alors on se ressert, on en prend une autre bouchée, et encore une autre. Pleinement satisfait, jusqu’à ce que le manque se fasse sentir et que la roue mielleuse reprenne son cours. C’est un cycle traitre, une addiction sauvage. Mais il arrive toujours un moment où l’on s’en lasse. Lorsqu’on en a fait le tour, qu’on l’a savouré sous toutes ses coutures, la friandise ne nous fait plus envie. C’est enfantin, même un peu capricieux. Mais j’ai encore beaucoup à découvrir de cette chasseuse de sorcières. Je ne suis pas arrivée au point de la remplacer par un autre berlingot, non. Gretel est encore bien énigmatique pour moi. La pâtissière a bien des atouts dans son tablier, bien des secrets que j’aimerais percer. Mais surtout, bien des malheurs. J’ose imaginer ce que c’est, d’aimer un frère. Ce doit être une sensation douce, comme une gourmandise, mais dont on ne se lasse jamais. L’ennui de ce côté-ci, c’est qu’au risque de se faire plaisir, on peut également en souffrir. Se protéger d’un proche par un mur devient une tâche compliquée, quand on cherche à l’y faire justement entrer. Je n’ai pas engagé la conversation sur le frère Denougatine uniquement par compassion. La délicatesse est une notion bien paradoxale. Bien que ma réplique ait été subtile, elle n’en était pas moins vorace de curiosité. Mais aussi, piquante à souhait.

Aurais-je effleuré la fleur ? Gretel semble interloquée par ma question, et plus encore par l’évocation de son frère. Une porte qu’elle avait sûrement eu beaucoup de mal à fermer vient à l’instant de se fendre. Le doux minois de soie se change soudainement en un bout de verre brisé, frêle mais pas moins coupant. « Il y a beaucoup de travail, c'est vrai. Je ne m'attendais pas à ce que la boutique fonctionne aussi bien, je dois dire que cela m'étonne tous les jours qu'il y ait autant de monde. Mais j'essaye de m'en sortir toute seule pour le moment… Mais je devrais peut-être songer à votre idée, Duchesse, vous avez raison. » Pauvre petite chose prise par surprise. Je ne devrais pas m’étonner qu’elle ne dise rien de plus sur son frère. Après tout, nous sommes deux étrangères. Elle évite le sujet, baisse les yeux, mais aussi le coeur. Je serais presque prise de pitié. Mais je connais la raison de son succès. Je sais ce qu’elle se garde bien de dévoiler. Si la confiserie est tant prisée, c’est bien parce que ces douceurs proviennent du grimoire d’une sorcière qui pouvait enchanter ses mets. Gretel montre patte blanche avec moi, mère de sûreté. « Je m'excuse pour l'état de la boutique, Vôtre Grâce... Bien sûr, elle aurait été bien mieux mise si j'avais su que j'allais recevoir votre visite. » Son amabilité sincère pourrait me rendre chèvre à force, pourtant je ne peux décemment pas ne ressentir ne serait-ce qu’une pointe de haine envers la pâtissière, combien j’essaie. Elle possède certaines choses que je n’ai pas, que je convoite, que j’espère. Mais elle n’est pas arriviste, superficielle ou calculatrice. Et pour une raison qui m’échappe, elle ne semble pas me mépriser. Gretel n’est pas un danger. « Il n’y a pas de mal. Je comprends que ce n’est pas facile de faire tourner la boutique seule. » Deuxième tentative, ponctuée d’un sourire discret mais encourageant. Mes yeux pétillent sans que je le veuille, et pour confondre cet intérêt peut-être un peu malsain, j’enfourne rapidement une cuillerée de fondant banane caramel, trompant ainsi mon expression. « Bien, nous parlions d'une pièce montée. Avez-vous un thème pour le bal, un intitulé ou une thématique de couleur peut-être ? Je pense que nous pourrions élaborer quelque chose de très beau si vous me donniez votre avis directement avant les essais. » Quel dommage que mon charme n’ait aucun effet sur la douce pâtissière. Je n’en suis pas plus étonnée que ça, à dire vrai. J’ai beau être une fée, je ne suis pas une succube. Je n’obtiendrais rien d’elle si ce n’est un buffet bien garni pour le bal. Ce pour quoi je suis là, d’ailleurs. Pourtant Gretel a cette particularité de piquer ma curiosité à vif chaque fois que je croise ses jolies boucles châtain et ses yeux en amande. Je me suis laissée égarée, et maintenant, je ne compte pas abandonner. « Je suis contente que vous demandiez, toujours très professionnelle je vois. En effet il y aura un thème de couleur, notamment le violet, décliné pourpre et prune, et marié au blanc principalement. » Tandis qu’elle griffonne sur son bout de papier des croquis qui proviennent de son imagination gourmande, j’énumère ci et là quelques unes de mes idées concernant l’ambiance de la soirée, et la décoration souhaitée pour le buffet, tout en faisant virevolter ma cuillère en argent d’un air détaché. Mais enfin, une nouvelle idée pour entrer dans son intimité me vient. Peut-être qu’à force d’insister, elle se laissera tenter. « D’ailleurs, avant que j’oublie, il est évident que vous avez le droit d’emmener un cavalier. Nous avons des domestiques pour couvrir le buffet et servir, vous pourrez souffler de temps à autres. » Je plonge mes yeux clairs dans les siens, toisant ne serait-ce qu’un émincé de sentiment. Une malice enveloppe mes pupilles tandis que j’étire un sourire. « Une idée de qui vous allez emmener ? »
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Gretel Denougatine
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⊱ candy is childhood, the best and bright moments you wish could have lasted forever EmptyDim 8 Mar - 16:57




Dragée & Gretel


Dragée. Comme ce nom lui sied à merveille. Une amande, un peu de douceur enrobée de chocolat, de beauté, de dentelles. Mais au dessus, froid et lisse, sans aucune imperfection, une couche épaisse de sucre que l'on ne peut craquer que si l'on mord dedans. Voilà ce qu'est la Duchesse. Je ne la connais pas plus que cela, je ne sais pas ce qu'elle est à l'intérieur. Mais cette moue insupportablement lisse et sans aucune brèche ne peut pas être vide. Elle n'est pas la coquille de vices vide qu'elle laisse paraître. On sait bien qu'à part les pourritures, personne n'est vide à l'intérieur. Et elle, elle ne fait pas exception à la règle.

« D’ailleurs, avant que j’oublie, il est évident que vous avez le droit d’emmener un cavalier. Nous avons des domestiques pour couvrir le buffet et servir, vous pourrez souffler de temps à autres. Une idée de qui vous allez emmener ? » Mon crayon me glisse des mains et s'écrase sur le sol de la boutique dans un bruit creux et déchirant. A moins que ce ne soit mon cœur qui soit cause de ce vacarme.
Pourquoi tant d'entêtement ? Je pensais avoir évincé la question légère et subtile pour de bon,  mais la voilà qui me la renvoie au visage plus durement que l'écorce d'un chêne. J'avais esquivé la pierre, le roc me tombe à présent dessus, et je suis coincée dessous. Elle me regarde de ses grands yeux pressants, et dieu seul sait ce qui m'arriverait si j'osais lui demander de s'occuper de ses affaires. Emmener quelqu'un ? Personne ne s'intéresse à toi. Personne d'autre qu'Alexei, qui a déjà posé son jour de congé pour y aller avec sa belle logeuse. Son aide pour travailler ce soir-là n'aurait pas été de refus pourtant, mais quelle amie serais-je si je lui interdisais d'y aller ?

Emmener quelqu'un ? Toi que les gens fuient comme la peste ? J'aurai pu venir avec Hansel. Hansel et Gretel, les deux frère et sœur que rien ne sépare. Nous aurions fait forte impression, la boutique aurait battu son plein une fois la soirée terminée. Nous étions des légendes, des personnes respectables et ô combien respectées. Nous anéantissions les sorcières et gardions le mal loin de la ville. Aujourd'hui c'est nous qui sommes anéantis. Nous, notre amour, et l'image qui résultait de notre confiance mutuelle. Et le cœur qui se fissure un peu plus.
J'aurai pu venir au bras de Potté, plus rayonnante que jamais. Lui aurait arboré un habit prune foncé du plus bel effet, et je serai parue comme une petite meringue fragile à son bras, dans une robe d'un blanc nacré. Oui, je me serai fait la plus belle pour lui. Je me serai maquillée pour lui, j'aurai dompté mes cheveux. Je serai parue féminine pour qu'il n'ai pas honte d'être à mon bras, au bras de celle qui ne se coiffe pas et qui porte des guenilles délavées légèrement cachées derrière un tablier marron et rose, couleurs de la boutique. J'aurais voulu qu'il me voit, qu'il me dise que je suis belle, et qu'il soit heureux de passer la soirée avec moi. Je serai devenue la Gretel qu'il voulait, j'aurai donné tout ce que je possède simplement pour qu'il me regarde et qu'il soit heureux.
Mais jamais il ne serait allé à ce bal. Le rêve soudain s'envole, le nuage de plaisir et de désir se fane, envolée la brume délicate comme lorsque l'on ouvre le four. La chaleur ambiante de la pièce efface cette dimension fragile et céleste et redonne à la vie sa teinte morose habituelle. Potté ne m'aurait jamais invitée, il n'aurait jamais dansé avec moi. Nous aurions passé la nuit à courir dans le bois, et ils aurait disparu comme il serait arrivé. Et le cœur de finir de se fendre.

L'amertume et les lambeaux de tristesse qui restent. Seul héritage d'un bonheur que l'on voudrait passé. Un bonheur passé. Au moins cela aurait-il voulu dire qu'il avait existé. Mais il ne reste que les bribes d'un bonheur rêvé et prié et désiré trop de fois. La voix de la prière se brise et les mains qui saignent de s'être trop jointes pour le prier. Les genoux défait, démis, trop usés pour s'agenouiller de nouveau devant quoi que ce soit. La voix tordue, roque et écharnée d'avoir trop supplié, trop prier, trop promis. La voix rauque qui s'élève pour répondre à l'instigatrice de la blessure infligée pour la millionième fois.
"Votre Grâce n'ignore pas que je n'ai plus personne. Mon frère est parti. L'espoir et l'amitié se sont envolés avec lui." Mais la gorge est trop serrée. j'aurai voulu lui hurler de s'en aller. De cesser de me mettre sous le nez ses galipettes protocolaires dans le but de me coincer et que je lui livre le tourment de mon âme brisée. Mais je n'ai aucune impression qu'elle soit mût d'une intention mauvaise. Et au point où j'en suis, personne n'ignore que Gretel est morte au fond de la carcasse vide que je traîne de jour en jour. Autant donner tout de suite aux grands ce qu'ils attendent des petits.

"Autrefois il y aurait pu y avoir quelqu'un. Mais il est parti maintenant. Aussi j'espère que je n'offenserai pas Votre Grâce en ne lui fournissant pas la réponse positive qu'elle escomptait. Cependant, je puis vous assurer que je ferai ce pour quoi vous demandez mon aide avec tout le professionnalisme et la passion dont je puisse faire preuve."
J'aimerais tellement partir, retourner dans ma cuisine et me remettre à cuisiner en masse. les mains occupées, l'esprit sort par la fenêtre quelques heures. La douleur s'envole mais épie derrière le carreau le moment où il pourra réinvestir l'enveloppe de chaire. Mais une autre idée me vient.

"Et vous, Votre Grâce ? Si cela n'est point trop indiscret, quel sera le gentilhomme qui aura le grand honneur de se tenir à vos côtés ?"
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⊱ candy is childhood, the best and bright moments you wish could have lasted forever EmptyDim 10 Mai - 16:03




Gretel & Dragée

Les lois de l’univers nous dépassent. Mais s’il y a bien une chose certaine, c’est que l’Homme est la seule race pourvue d’une conscience. Nous avons conscience de la mort, du temps, de la peur, des choses qui nous entourent ; particulièrement les autres. Nous connaissons l’amour et par extension, la douleur. Pire que la souffrance physique, une douleur si ferme et vicieuse qu’elle embrume l’esprit et noircit le coeur. Il est plus simple de jouer avec celle-ci, avec des mots. Il est plus simple d’atteindre les organes sans aucune épée, aucune force supérieure. C’est de la tricherie, de la barbarie imposée. Mais une fois que l’on sait comment s’y prendre, on sait alors comment se défendre. La carapace de glace ne se fissure que lorsqu’on est vulnérables, démunis. Pour la faire grandir, il faut savoir où toucher, connaitre les points faibles, et frapper. Il n’y a que comme ça que je sais faire, que j’ai toujours fait. Plus qu’un jeu, c’est une forme de protection. J’ai toujours cru que j’étais celle qui contrôlait tout, qui avait les pions entre les mains, les fils entre les doigts. Je pensais dominer et maîtriser quiconque. Cette Duchesse était plus jeune et plus présomptueuse. Aujourd’hui je sais qu’il y a bien plus derrière les masques que je porte, les sourires faux que je délie. Il y a la peur, la faiblesse, la fragilité. En avoir conscience est une chose, mais prétendre le contraire en est une autre. C’est un réel défi au quotidien, puisant de l’énergie, parfois même de la dignité et une once d’humanité. Pourtant l’Homme est borné.

La pâtissière se fige dans un courant d’air glacial. Son visage livide n’exprime que le néant tandis que ses doigts laissent glisser le crayon qu’elle tenait. Cela ne dure qu’un bref instant, mais juste assez pour me laisser le temps de voir d’innombrables émotions qui traversent son palpitant. Gretel et moi ne sommes pas si différentes après tout. Deux femmes respectées par une réputation qu’elles se sont fait. Deux femmes qui se démarquent par leur force de caractère, qui ne reculent pas même devant des sorcières. Deux femmes pourtant si frêles à l’intérieur, prêtes à se briser au moindre souffle. Mais qui continuent de se tenir debout, malgré tout, repoussant les larmes et prenant de grandes inspirations pour pouvoir sourire, ou renchérir de plus belle. « Votre Grâce n'ignore pas que je n'ai plus personne. Mon frère est parti. L'espoir et l'amitié se sont envolés avec lui. » Les pupilles se fixent, confrontation silencieuse qui en dit long sur le ressenti qu’elle refoule. Gretel ne tremble pas, ne suffoque pas mais derrière cette réponse cinglante j’entends la colère et l’amertume, dansant tendrement avec la mélancolie. Pourtant Hansel et Gretel devaient bien grandir un jour, comme chacun. Mais il semble que le garçon prenne mieux cette séparation que sa soeur, et leur légende prend doucement fin. « Autrefois il y aurait pu y avoir quelqu'un. Mais il est parti maintenant. Aussi j'espère que je n'offenserai pas Votre Grâce en ne lui fournissant pas la réponse positive qu'elle escomptait. Cependant, je puis vous assurer que je ferai ce pour quoi vous demandez mon aide avec tout le professionnalisme et la passion dont je puisse faire preuve. » Je profite de son assurance pour étirer mon sourire et lui lancer un regard en biais, sourcillant. Mon air n’a rien de rassurant mais mes pattes blanches viennent délicatement se poser sur les mains de la pâtissière. Ce n’est plus de son frère dont elle me parle désormais, et j’entends la détresse à chaque battement de son coeur qui vient résonner contre ma peau. Pauvre Gretel qui ne peut retenir les hommes qu’elle aime. Aurait-t-elle été maudite par une sorcière ? Ou est-elle son propre fardeau ? Je ne peux imaginer ce qu’elle ressent, alors que de mon côté je peux retenir les gens aussi longtemps que je le souhaite. Gretel parait si pur dans sa recherche de liberté, qu’elle ne fait que s’enfermer dans sa propre cage. « Je n’en doute pas ma chère, vous ne m’avez jamais déçue. J’espère ne pas vous avoir offensée avec mes questions, j’ai été trop curieuse. C’est tout moi ça. » Un léger rire cristallin flotte dans l’air avant de regagner mes lèvres froides. Je tapote doucement ses mains avant de me lever dans une fougue faisant voler ma robe, sans lâcher mon sourire. Mes pas se font dans la volupté jusqu’à l’objet de mes désirs, la pâte d’amande coincée dans un coin vers la caisse. Me tenant face à la pâtissière, j’enfourne une pâte et prend le temps de la mâcher tout en lui adressant un sourire des plus féériques. « Et vous, Votre Grâce ? Si cela n'est point trop indiscret, quel sera le gentilhomme qui aura le grand honneur de se tenir à vos côtés ? » La douceur fait son chemin dans mon gosier et je fais virevolter ma chevelure dans une candeur qui ne me ressemble pas, simplement pour marquer le fait qu’on ne peut m’atteindre, malgré tous les efforts du monde. La bouche encore pleine, je glousse avant de me rapprocher d’elle de nouveau, les mains jointes devant ma poitrine. « Ce n’est pas le genre de question que l’on pose à une Duchesse, mais puisque c’est vous je ne vois pas le mal. » Mon air passe du reproche à la complicité, tout comme j’aime faire pour m’attirer la confiance et la sympathie des autres. Mais celle-ci, elle ne sera pas facile à avoir. « Mon cavalier sera mon grand ami et fidèle champion Poucet Cailloublanc. Je n’omettrai pas de vous présenter, et vous le prêter pour une danse. Une dame telle que vous doit absolument danser aux bras d’un homme ; et qui sait, peut-être que vous croiserez votre frère ou ce mystérieux amour perdu au bal. Je vous le souhaite. »
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Gretel Denougatine
J'L'AI BOUFFE TA MAISON EN PAIN D'EPICE

Gretel Denougatine

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⊱ pseudonyme : Chameau
⊱ tête mise à prix : Natalie Portman
⊱ crédits : bazzart
⊱ arrivé(e) le : 24/09/2014
⊱ manuscrits : 994

⊱ tes licornes : Nina Têtedure, Odette Plumedeneige & Eleazar Coeurfané
⊱ schillings : 1174

⊱ ton conte : Hansel et Gretel
⊱ ta race : Humain
⊱ métier : Gérante de la confiserie "Miel & Epices"
⊱ tes armes : Aerien, son arc chéri, toujours là pour calmer ses nerfs ou botter les fesses des indésirables.
⊱ allégeance : Elle pose son cul où elle veut, même sur le trône je m'en fiche

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⊱ candy is childhood, the best and bright moments you wish could have lasted forever EmptyLun 18 Mai - 12:18




Dragée & Gretel


Les aristocrates ne sont que des miroirs. Ils nous renvoient un reflet qu'eux-seuls peuvent comprendre, bien qu'il soit fidèle au modèle de base. Dragée parle, elle dit beaucoup de choses et se targue souvent d'être franche, mais au fond, même si elle est de la plus pure des noblesses, elle n'est pas différente des roturiers. Elle parle, elle parle, mais au fond d'elle, elle ne dit pas tout. Les aristocrates et toutes ces personnes de la haute société pensent qu'ils valent mieux que les petites gens comme nous, alors que nous ne sommes que le reflet peu flatteur du miroir dans lequel ils mirent leurs atours. Nous sommes eux, ils sont nous. Nous sommes leur part sombre, ils sont nos rêves. Nous sommes complémentaires, comme le modèle et le reflet du miroir. Mais cette paroi de verre devient si épaisse avec le temps... Jamais nous ne nous associerons. Jamais. Parce que le monde n'a pas été fait de cette manière. Il n'y a pas les riches et les pauvres, main dans la main, qui cohabitent. Il y a les riches, et il y a les pauvres. La conjonction n'a rien d'associatif, elle est celle qui marque la différence. Nous aurions pu être le miroir l'une de l'autre. Sa froideur est extérieur pendant que mes organes se gèlent à l'intérieur. Ma fêlure est bien trop visible, alors que la sienne est comme emballée de sourires et de papier de soie.

De la légèreté, un rire cristallin, mais à quel prix ? Elle m'a forcé doucereusement à répondre à sa question, puis elle s'excuse d'avoir été trop curieuse. Les deux côtés du miroir. Et pourtant elle ne peut qu'être délicieuse et adorable, sa beauté enveloppant sa malice et tout ce qu'elle cache de stratagèmes dans une moue enfantine calculée au millimètre près. Et sa grâce qui paraît si naturelle... Comment encore penser, devant cette oeuvre de la nature, que tous les hommes sont égaux ? Je ne lui arrive pas à la cheville. Le moineau décrépit et la fière colombe. Les deux côtés du miroir. Comment penser à cet instant qu'elle vient ici en amie, et non en territoire conquit ? Et moi qui ne fait que des faux pas à répétition...
« Ce n’est pas le genre de question que l’on pose à une Duchesse, mais puisque c’est vous je ne vois pas le mal. »
Des mots tranchants pour me faire prendre conscience de ma sottise, une caresse langoureuse pour me pardonner mon audace, dans un geste qui feint l'amitié. Manier les mots fait plus de dégâts que manier l'épée. Et Dragée est certainement la personne la plus qualifiée au monde dans l'art de manier les syllabes destructrices. Elle parle, elle creuse, elle cherche, et tout cela dans la plus pure dentelle et la sympathie la plus douce, si bien que l'on ne peut lui reprocher ce qu'elle réveille dans nos cœurs fatigués. J'avais oublié la douleur de la perte, plongée mon âme à corps perdu dans le travail sans jamais plus laisser une pensée s'échapper. Et voilà qu'elle arrive et qu'elle brise à coup de regards perçants le mur de fortune que j'avais réussi à édifier entre mon cœur et mon mal-être. Une visite pour tout réduire à néant, des mois de récupération physique et morale, des mois de rétablissement, et elle n'a besoin que d'un sourire tranchant pour rouvrir la plaie, plus suintante que jamais.

Avant, j'étais Gretel Denougatine, chasseresse, traqueuse de la pire race qui existe, celle des sorcières noires. Les villages que je sauvais s'inclinaient à mon passage et je recevais mille baisers de remerciement dont je n'avais que faire. Je vivais au rythme des noms rayés sur le grimoire répertoriant les pires sorcières du pays, au rythme des chasses, au rythme de l'adrénaline et du flot de sang qui se déversait toujours plus sur mon nom. Aujourd'hui, je suis la vendeuse de bonbons dont le cœur déchiré n'arrive même plus à retenir ses larmes. Je ne suis plus rien, je suis réduite à néant. Autrefois je ne me serai pas laissé faire. Parce que j'avais un but, un objectif à atteindre, et que ma vie était régie par la volonté de faire ce que je savais le mieux : tuer. Aujourd'hui je ploie devant les aristocrates, et je disparais dans un trou de souris au milieu de la foule. Aujourd'hui, je ne suis plus rien, plus personne.

« Mon cavalier sera mon grand ami et fidèle champion Poucet Cailloublanc. Je n’omettrai pas de vous présenter, et vous le prêter pour une danse. Une dame telle que vous doit absolument danser aux bras d’un homme ; et qui sait, peut-être que vous croiserez votre frère ou ce mystérieux amour perdu au bal. Je vous le souhaite. »
Poucet Cailloublanc. J'avais entendu ce nom quelques fois, je savais qu'il était le champion de Dragée et extrêmement bon au maniement des armes de combat. Mais je ne l'avais jamais vu. Je ne vais jamais au château, sauf lors des grandes réceptions, et je suis tellement occupée à ces occasions-là que je ne fais guère attention aux personnes qui m'entourent, oubliant même quelques fois de m'incliner devant la régente ou encore le prince. Je ne me voyais donc pas réellement danser avec lui, malgré la gentille proposition de Dragée. Je ne pouvais tout de même pas lui dire que je ne savais pas danser, sauf si je me laissais entièrement faire par mon cavalier, qui devra être quelqu'un de très patient... Et je doute que la patience soit le fort d'un homme de combat tel que le sieur Cailloublanc. Et puis danser... Danser n'est pas une activité à faire avec n'importe qui, et si j'avais encore une once d'espoir cachée quelque part, il nourrirait celui de ne danser qu'avec un seul homme. Malheureusement, j'avais choisi bien malgré moi celui qui est peut-être le moins enclin au monde aux mondanités. Et cela me convenait très bien, je suis tellement gauche dans une robe à volants... D'un geste un peu rapide, je lisse mon tablier plein de farine, juste histoire de ne pas oublier où je suis. Les chimères d'un bal bariolé s'envolent, et la remarque de Dragée me revient en tête.

« Peut-être que vous croiserez votre frère ou ce mystérieux amour perdu au bal. Je vous le souhaite. »
"Votre Grâce est trop aimable, mais je ne pense pas y croiser mon frère, ni personne que je souhaiterais y voir. Les mondanités de ce genre ne sont pas réellement leur tasse de thé. Au moins, je pourrais vous servir sans avoir la tête ailleurs, ce qui me contente amplement."

Le carnet de recettes étant resté sur la petite table, je m'en empare et note une ou deux nouvelles idées à la canneberge et aux pétales de roses, puis je retourne vers la Duchesse qui mâchonne, semble-t-il avec ravissement, des pâtes d'amandes. Je prend de cet étalage un petit ballotin de ces sucreries emballé dans du papier de soie bleu nuit, rehaussé d'un ruban doré et le temps à ma future employeur en souriant.
"Votre Grâce, je vous ferais parvenir d'ici quelques jours d'autres échantillons de ce qui sera présent sur le buffet durant le bal. Je vous remercie infiniment de vous être déplacée en personne, ainsi que de m'avoir proposé cette entreprise. Je ferai de mon mieux pour vous satisfaire. Prenez ce ballotin, je crois avoir remarqué que vous les aimiez beaucoup."

Dans un nuage d'odeurs de fleurs et de sucres, la duchesse prit le chemin de la porte de sortie dans une légèreté magique. La fée disparut dans la rue, et le seul souvenir de ses ailes légèrement teintées de rose perdura quelques instants dans la boutique, avant que les gloussements de deux enfants ne parviennent à mes oreilles. Il est bientôt l'heure de fermer. L'heure de replonger dans la monotonie et cet horrible temps libre qui me redonnera le loisir de me fustiger intérieurement. Les deux côtés du miroir.



RP terminé :bril:
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