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Le mouton, le tigre, et l'épée [PV Iseut]


FORT FORT LOINTAIN



Le mouton, le tigre, et l'épée [PV Iseut] 8pk6

⊱ pseudonyme : Zabolac.
⊱ tête mise à prix : Santiago Cabrera
⊱ crédits : LAURA et Tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : David Leféroce.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : Humain, même s'il a toujours rêvé d'être un nuage.
⊱ allégeance : Qui ça ?

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Le mouton, le tigre, et l'épée [PV Iseut] EmptyJeu 1 Jan - 18:36



jeiran & iseut
elle est pour toi cette chanson, la bijoutière qui sans façon...

- Maître ? Maître Jeiran ? Ohé, vous êtes là ?
- Grrmblm…

L’esprit encore à moitié dans les limbes du sommeil, Jeiran se contenta de grogner et de s’enfoncer la tête dans l’oreiller pour ignorer les coups retentissants que son assistante du moment, Natalia, administrait à la porte de sa chambre. A ses côtés, allongée dans le lit de l’inventeur, une autre silhouette commença à s’agiter, arrachée de son doux sommeil par les semonces de l’assistante. Une tête rousse à la longue chevelure détachée émergea des draps, les regard encore embrumé de soleil.

- Mais qu’est-ce qu’il se passe, encore ? demanda-t-elle, ne s’attendant certainement pas à la base à être réveillée d’aussi bon matin un dimanche, encore moins après une nuit avec son nouvel amant. Nul doute que ce dernier avait oublié de l’informer qu’il travaillait aussi le dimanche, et que son assistante avait la fâcheuse manie de veiller à son emploi du temps avec beaucoup d’attention.
- Trop tôôôôt…
- Qu’est-ce que vous dites, maître ? interrogea Natalia derrière la porte.
- Il dit qu’il est trop tôt ! répondit la jeune femme qui, elle aussi, trouvait qu’un peu de sommeil en plus ne leur aurait pas fait de mal.
- Il est déjà onze heures ! Bougez-vous un peu maître !

Et comme pour souligner qu’elle ne lui/leur laissait pas le choix, Natalia ouvrit la porte de la chambre, provoquant chez la nouvelle conquête de Jeiran un sursaut et un cri étouffé de surprise, et un remontage rapide de draps sur son corps dénudé. Jeiran, par contre, ne réagit pas plus qu’auparavant, et s’était visiblement rendormi. Les poings sur les hanches, Natalia soupira d’exaspération, et s’absenta une minute… pour revenir avec un seau d’eau froide qu’elle déversa sans ménagement sur son maître sans se soucier des protestations outrées de l’autre jeune femme. Le traitement fut radical, et Jeiran bondit de son lit avec une exclamation de surprise (et de douleur) et s’écroula par terre en emportant les draps avec lui.

- HEEEEEE mais c’est froid ! s’exclama Jeiran, médusé et soudain très réveillé.
- MAIS CA VA PAS LA TÊTE ? VOUS ÊTES COMPLETEMENT TARES TOUS LES DEUX ! se mit à hurler la rousse, qui attrapa ses vêtements et sortit en trombe de la pièce. Elle avait disparu avant même que Jeiran ait le temps de dire quoi que ce soit pour la retenir, et l’inventeur ne put que soupirer de dépit. Encore une qui n’accepterait probablement jamais de le revoir. Dommage, elle était plutôt mignonne et la nuit était loin d’avoir été désagréable. Jeiran (qui, rappelons-le, était toujours étalé par terre) posa un regard contrit sur son assistante.
- On était vraiment obligés d’en arriver là ? demanda-t-il.
- Onze heures, maître. Et habillez-vous s’il vous plaît, je ne suis pas votre pouliche, moi.

Et sur cette sèche conclusion, elle sortit de la pièce. Jeiran poussa un long soupir, et consentit enfin à se préparer pour la journée. Tout en s’habillant, il songeait que Natalia était certes une assistante efficace, mais que quelques différences de caractère rendaient la cohabitation décidément compliquée. Pas impossible qu’il se sépare d’elle bientôt. Elle aussi. Après tout, les apprentis se succédaient chez Jeiran qui n’en était jamais complètement satisfait. En partie à cause de ce genre de scène.

Quelques minutes plus tard, ayant enfilé un pantalon, ses bottes, et une chemise, il descendit dans l’atelier pour retrouver Natalia qui était penchée sur les croquis pour l’armure du comte de Carabas. Jeiran s’approcha du comptoir et se servit un verre du pichet d’eau, avant de jeter un œil par-dessus l’épaule de la jeune femme pour vérifier son travail. Il y avait quelques erreurs dans les mesures, qu’il remarqua au premier coup d’œil, mais globalement, elle ne se débrouillait pas trop mal. Néanmoins, Jeiran, hormis le fait qu’il préférerait quelqu’un qui ne dérange pas trop ses habitudes particulières, faisait montre d’une exigence rare envers ceux qui travaillaient avec lui, et Natalia avait beau être maline et même douée, elle manquait de quelque chose. De vivacité peut-être, de curiosité, il ne savait pas. Mais plus il y réfléchissait, plus il en venait à la conclusion qu’elle non plus, ne conviendrait pas.

- Aujourd’hui vous devez travailler sur l’armure de Carabas. Après ça, vous avez quelques réparations à faire sur la hache de ce nain qui est venu nous rendre visite, et un peu de travail de rénovation d’orfèvrerie… commença-t-elle à énumérer, pour être bien vite interrompue par son maître.
- Ca attendra Natalia, il faut que j’aille faire une livraison avant.
- Une livraison ? Pour ?
- Cette épée sur laquelle je travaille pour une amie. Tu t’en souviens ?
- Ah oui, l’épée de madame Sautemouton ? Je l’ai rangée dans son fourreau dans l’arrière-boutique.
- Merci. Dit-il simplement en enfilant son manteau avant d’aller chercher le précieux objet. Enfin, précieux… l’épée en elle-même n’avait rien de remarquable, si ce n’était d’avoir été fabriquée par le célèbre inventeur Aurorefauve. Attrapant l’objet sur l’étagère, il la sortir précautionneusement de son fourreau et ressortit pour l’examiner à nouveau à la lumière du jour. Un sourire se dessina sous la moustache de l’armurier. L’épée était longue, fine, légère, parfaitement adaptée pour la main d’une femme. La base de la lame portait, en minuscule, le sceau de Jeiran, une tête de tigre en souvenir d’Afshin, et était ornée de fleurs de lys qui s’entrelaçaient sur une longueur d’environ dix centimètres. Le pommeau de l’épée, lui, était ornée d’une tête de mouton, en clin d’œil à l’animal fétiche de la bijoutière. Satisfait du résultat, Jeiran la rangea dans son fourreau et l’enveloppa dans une étoffe de tissu, avant d’attraper son chapeau sur le comptoir et de le visser sur sa tête.
- J’y vais. A plus tard.
- Ne rentrez pas trop tard tout de même, pensez à tout le travail qui nous attend !

Oui maman, soupira-t-il à demi-voix en sortant de sa boutique, convaincu maintenant que décidément, ça ne pourrait pas coller avec Natalia. Il allait encore falloir qu’il se trouve un nouvel assistant. Quelle plaie. Enfin, il oublia bien vite ses problèmes avec son apprentie, son attention se trouvant très vite accaparée par l’animation autour de lui dans la rue en ce dimanche ensoleillé. Les voisins le saluaient chaleureusement, et il leur répondait d’un sourire non moins amical et d’un hochement de chapeau, parfois aussi il s’arrêtait pour faire la conversation quelques minutes. L’inventeur était plutôt populaire dans le quartier, avec sa manie de vouloir sympathiser avec tout le monde et de jouer au ballon avec les gamins dès qu’une partie se déroulait sous ses fenêtres. Il dépannait à peu près tout le monde dès qu’il y avait quelque chose qui ne fonctionnait plus, et depuis deux ans qu’il était là, le fils d’Afshin faisait maintenant partie des meubles. On n’envisageait plus la vie sans lui, et lui n’envisageait pas tout de suite de partir. Surtout maintenant que, par un miracle extraordinaire (qui répondait au nom d’Hansel Denougatine), il avait pu nouer le dialogue avec son frère (qui par contre ignorait encore qu’il l’était). La vie était faite d’une bien drôle de manière, quand même.

Tournant au coin d’une ruelle, ses pensées s’envolèrent vers Iseut et sa boutique. Il avait fait la connaissance de la bijoutière quelques mois plus tôt, lorsque pour un travail d’orfèvrerie il s’était lancé à la recherche de la meilleure bijouterie de la ville. Certes, Sautemouton n’était pas encore considérée comme la meilleure bijoutière de la ville, mais après l’avoir vue à l’œuvre, Jeiran s’était convaincu que ce n’était plus qu’une question de temps avant que ce ne soit le cas. Enthousiasmé devant le travail si délicat et original de la demoiselle, Jeiran s’était mis en tête d’en faire une de ses partenaires commerciales, et avec l’entêtement qu’on lui connaît, avait non seulement obtenu gain de cause mais aussi développé une certaine amitié avec sa nouvelle partenaire. Iseut était une fille sympathique, malgré son côté bourrue qu’il lui arrivait de redouter, et en plus elle était loin d’être vilaine. Ce qu’il ne s’était pas retenu de lui faire remarquer, ce qui lui avait valu une claque derrière la tête, ce qui ne l’avait pas empêché de recommencer. C’est qu’elle avait de la force et du caractère, la petite (car oui, il lui faisait aussi régulièrement remarquer qu’elle était particulièrement violente pour une demoiselle qui faisait plus d’une tête de moins que lui), et ça, ça le faisait bien marrer. Elle était attachante, la petite bijoutière. Et comme elle lui avait confié un jour qu’elle aimerait bien apprendre à manier l’épée, quelle meilleure marque de l’amitié qu’il lui portait que de lui fabriquer sa première épée ? Il espérait que son cadeau lui plairait, caprice d’inventeur en mal de distraction et désireux de faire plaisir. Il resserra sa prise sur son colis, tourna une dernière fois dans une nouvelle rue, et arriva enfin au pied de la maison qui abritait la boutique d’Iseut et son appartement. La boutique était fermée, mais en levant les yeux, il aperçut par les fenêtres la silhouette de la demoiselle qui s’affairait à l’étage. Un sourire malicieux aux lèvres, il se pencha pour ramasser un caillou, et le lança contre la vitre. *CLONK.*

Il attendit patiemment qu’elle remarque sa présence, ouvre les fenêtres, et avec un grand sourire la salua d’une révérence en retirant son chapeau.

- Bien le bonjour, dame Iseut ! Comment vas-tu en cette belle matinée ? s’enquit-il en oubliant qu’il était déjà treize heures et que ses cheveux ébouriffés et sa veste mal fermée trahissaient le fait qu’il avait encore trop dormi. J’espère que je ne te dérange pas, mais comme c’est dimanche et que mon assistante m’ennuyait, je me suis dit que j’allais venir ennuyer ma bijoutière préférée, au lieu de me faire enquiquiner. Evidemment, m’envoyer promener n’est pas une option, tu sais que je suis un vrai pot-de-colle quand je le veux.

Heureusement, le caractère bon enfant et foncièrement gentil de Jeiran transpirait toujours dans son expression et ses paroles, et Iseut le connaissait assez pour savoir qu’il la taquinait gentiment. Et lui savait qu’elle pouvait bien râler pour la forme, au fond elle aimait avoir de la compagnie autant que lui. Ni l’un ni l’autre n’étaient des loups solitaires, et tous deux aimaient avoir quelqu’un avec qui discuter, un peu de vie dans la même pièce qu’eux, même quand ils étaient concentrés sur autre chose. C’était surtout pour ça que Jeiran embauchait des apprentis à répétition, et qu’Iseut avait toujours son cher mouton de compagnie avec elle. Enfin, c’était comme ça qu’il l’interprétait. Si ça se trouve, il avait faux sur toute la ligne, mais c’était bien le dernier de ses soucis.

- Allez, viens ouvrir à ton vieil ami, je vais te tenir un peu compagnie, ça te changera de ton ménage. J’ai même une petite surprise pour toi… sourit-il, l’épée empaquetée cachée derrière son dos. Ses lueurs brillaient de malice, et à cet instant, il avait tout l’air d’un grand gamin qui s’apprête à faire une farce des plus désopilantes. Et il savait que peu, très peu de personnes, pouvaient résister quand il prenait cette expression-là. La tentation de savoir ce que Jeiran avait derrière la tête était en général bien trop forte pour résister. C’était bien là la seule once de manipulation dont l’inventeur pouvait faire preuve, mais au moins, c’était la plus sympathique et innocente des formes de manipulation. Laisse-toi prendre au jeu petite Iseut, tu sais que tu en meures d’envie !
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FORT FORT LOINTAIN

Iseut Sautemouton
TU SAIS OU J'VAIS LES RENTRER MES MOUTONS ?!

Iseut Sautemouton

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⊱ pseudonyme : Lady Furiosa
⊱ tête mise à prix : Katheryn Winnick
⊱ crédits : elf & tumblr ♥
⊱ arrivé(e) le : 27/12/2014
⊱ manuscrits : 510

⊱ tes licornes : Belle Yeuxdevelours & Raiponce Cheveuxdor
⊱ schillings : 671

⊱ ton conte : La bergère et le ramoneur
⊱ ta race : Statuette de porcelaine vivante
⊱ métier : Bijoutière ¤ Propriétaire de sa propre boutique, on commence à connaître son nom à Fort Fort Lointain ¤ Seconde au sein des Lames de Cendres
⊱ tes armes : Un bâton de bergère & une épée nommée Sybelle (fabriquée par son bestah 4eva, Jeiran) : elle manie le premier mieux que la seconde mais elle maîtrise pô mal quand même.
⊱ allégeance : Jolèmpa. Même que je rêve d'arracher ses petites ailes d'usurpatrice.

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Le mouton, le tigre, et l'épée [PV Iseut] EmptyVen 2 Jan - 20:43



   
Jeiran & Iseut
le mouton, le tigre et l'épée

Le dimanche signifiait généralement jour de repos bien mérité pour la plupart des habitants de Fort Fort Lointain. Les commerçants gardaient leurs rideaux tirés et leurs portes closes, les ménestrels chantaient à leurs feux de cheminée, la populace flânait dans les rues à la recherche d'un rayon de soleil et même la haute société avait l'oeil moins condescendant que le reste de la semaine.

Pour la plupart, donc. Mais certainement pas pour Iseut Sautemouton. Certes, le panneau accroché à la petite porte vitrée clamait fièrement un "Fermé" sans ambiguïté et nulle lumière derrière les murs ne serait venue le détromper, néanmoins, la bergère ne s'était pas abandonnée à l'oisiveté. Sur le pont dès l'aube, elle s'était occupée de Guarin, avait eu le temps de ranger son appartement de la plus petite boite à chaussures jusqu'au dernier placard de la cuisine et s'était même offert le plaisir d'une fournée de cookies, laquelle était d'ailleurs en train de finir de cuire tranquillement dans son vieux four.

Qui aurait pu dire qu'une petite statuette de porcelaine apprécierait le rôle de ménagère ? Certainement pas son très cher - bientôt ex, au rythme où allaient les choses - mari. A l'avènement du Charnel, Iseut avait empoigné son premier balai telle une sorcière novice : avec beaucoup de circonspection et surtout, persuadée qu'elle ne saurait jamais quoi en faire, à l'image de ce nouveau corps dans lequel elle s'empêtrait. Et puis, les semaines avaient passé, elle s'était adaptée, comme elle l'avait toujours fait. Cependant, il avait fallu attendre qu'elle emménage dans cet appartement, seule, pour que le quotidien ne devienne plus une corvée. La jeune femme avait appris le plaisir de faire par soi-même. Juste pour soi-même.

Une révélation dont elle goûtait encore le délice égoïste quand ses pensées s'égaraient. Ce qui, avouons-le, n'était pas vraiment le cas en cet instant. Debout, penchée sur sa table à manger, une oreille guettant la minuterie tandis que l'autre s'assurait que son mouton ne profitait pas qu'elle ait le dos tourné pour aller boulotter un drap ou deux, elle examinait les croquis qu'elle avait réalisé ces derniers jours. De temps à autre, elle traversait la petite pièce principale, une feuille à la main et l'air concentré, se servant de ses pas pour frapper quelques notes invisibles. Aussi curieux que cela puisse paraître, la joaillère assimilait les sons aux rumeurs des métaux et autres joyaux dont elle usait pour confectionner ses bijoux. Un coup de talon pour de l'or, un craquement de latte de parquet pour un rubis ... Et ainsi de suite. Chacun correspondait aux bruits de l'environnement qui l'entourait le jour où la matière avait attiré son oeil ou ses doigts pour la première fois. Elle seule connaissait la partition de cette curieuse mélopée, moyen mnémotechnique capillotracté lui permettant de visualiser l'œuvre future dans son esprit bouillonnant. Une danse dont elle évitait de se vanter, car tout le secret de sa fabrication y résidait. Sans oublier le fait que peu oserait imaginer la guerrière à la langue d'acier en plein pas chassé.

Les éclats de diamant venaient de rejoindre un anneau délicat de platine gravé - commande passée par un fiancé pour sa belle - lorsque le caillou vint s'écraser contre sa fenêtre. L'image éclata en milliers de bulles, la faisant sursauter et froncer les sourcils d'agacement. Qui donc osait venir la déranger un dimanche ? L'odieux avait plutôt intérêt à être vitrier ou laveur de carreaux parce qu'il y avait fort à parier qu'ainsi troublée, elle n'hésiterait pas à lui faire nettoyer son affront avec la langue !


" Qu'est-ce encore que ce ... "
Ouvrant les fenêtres en grand d'un geste rageur, ainsi commença-t-elle à pester. Avant de s'interrompre net alors que son regard reconnaissait l'auteur du méfait. " ... Matinée ? Allons, Jeiran ! Ne me dis pas que tu as encore démonté toutes tes pendules ! " Qu'on s'entende bien, ceci ne l'aurait guère étonné.


Sa colère naissante avait fondu comme neige au soleil. La bergère s'accouda au rebord de la fenêtre, l'ombre d'un sourire venant ourler le coin de ses lèvres. Elle écouta la petite tirade introductive de son ami, le menton dans les mains, l'amusement s'insinuant de plus en plus sur ses traits. Elle en profita pour se demander qui de la pauvre dernière apprentie en date ou de l'inventeur devait être le plus embêté dans cette histoire, étant donné ce que l'employée devait endurer, néanmoins, elle n'eut pas le temps d'en faire part à Aurorefauve. Evidemment, il n'était pas venu lui chanter son désespoir sous sa fenêtre. Encore heureux, d'ailleurs.


" J'hésite ... " fit-elle mine de réfléchir à sa demande de lui ouvrir sa porte. " ... Peut-être que si je te laisse en bas assez longtemps, tu tenteras une sérénade et que je pourrais regarder la voisine te jeter des tomates. Ça aussi, ça me divertirait ! " Elle sourit plus franchement face à son insistance exagérée. Notre homme était bon acteur et surtout, il savait qu'elle feignait le supplice plus qu'autre chose. " J'espère pour toi que la surprise n'est pas un balai ou tu sais où il risque de finir ! " répliqua-t-elle sur un ton de fausse menace avant de refermer la fenêtre.


Guarin sur ses talons - l'animal avait été attiré par l'agitation, comme toujours -, elle dévala les escaliers menant à la boutique plongée dans la pénombre. Comme elle en connaissait les moindres recoins, elle n'eut pas besoin de lumière pour trouver son chemin jusqu'à la porte, qu'elle déverrouilla, se retrouvant nez à nez avec un Jeiran toujours aussi jovial. Elle s'écarta de manière à le laisser passer et en profita pour allumer une lampe.


" Dur réveil ? " interrogea-t-elle tandis qu'elle revenait vers son ami, attrapant une mèche de ses cheveux bruns encore humide entre deux doigts. " Laisse-moi deviner ... Un petit bain forcé ? " Elle renifla avec ostentation, comme si elle avait repéré une odeur désagréable. " Sans savon, hum ... "


Aucun doute, elle le taquinait. Notre génie n'avait pas le monopole de l'humour - discutable - et peut-être était-ce l'une des raisons pour lesquelles ils s'entendaient si bien en général. Bien qu'il fallait reconnaître que la bergère était beaucoup plus susceptible que lui.


" Alors, quelle est cette surprise ? "



Elle pencha légèrement la tête, essayant de découvrir ce que ses mains ramenées dans son dos depuis qu'elle l'avait aperçu dissimulaient. Une petite lueur brillait dans les yeux de la blonde, signe de la curiosité légèrement infantile que la promesse de l'inventeur avait éveillé en elle.
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⊱ tête mise à prix : Santiago Cabrera
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Le mouton, le tigre, et l'épée [PV Iseut] EmptyLun 5 Jan - 23:35



jeiran & iseut
elle est pour toi cette chanson, la bijoutière qui sans façon...


Le sourire de Jeiran s’étira lorsqu’il vit celui d’Iseut. Pari gagné, il savait qu’elle ne pouvait pas résister à un peu d’humour, et ça tombait bien, puisque l’inventeur en avait à revendre, surtout quand il était d’aussi bonne humeur. En plus, il l’avait communicative, sa joie de vivre, et avait ce don inconscient de partager un peu de chaleur ou de sa lumière aux autres qui en avaient peut-être moins : peut-être qu’un peu de soleil d’Afshin coulait dans les veines de Jeiran et irradiait par les pores de sa peau sans même que l’on ne s’en aperçoive, peut-être que s’étaient gravés dans sa peau la chaleur, la gentillesse, et la sagesse e ces nomades en bleu qu’il avait si longtemps fréquentés et qui avaient laissé sur lui une si vive impression qu’il les aurait volontiers rejoints à nouveau s’il n’y avait pas le problème appelé Sinbad. Et s’il n’était pas si difficile de bricoler dans le désert. En attendant, le charme opérait, et Iseut du haut de son perchoir avec son sourire en était la preuve. Ils avaient beau ne se connaître que depuis quelques mois, Jeiran aimait cette sensation qu’il éprouvait en allant la retrouver, celle de partir à la rencontre d’un vieil ami qui le connaissait par cœur. Ce n’était évidemment pas le cas, mais Iseut avait cette simplicité, cette bonté d’âme dont elle n’était elle-même peut-être pas consciente, qui donnait l’impression à Jeiran de se désaltérer auprès d’une source, en particulier après une chamaillerie avec son assistante.

" J'hésite... Peut-être que si je te laisse en bas assez longtemps, tu tenteras une sérénade et que je pourrais regarder la voisine te jeter des tomates. Ça aussi, ça me divertirait ! " plaisanta-t-elle sur le ton de la moquerie bienveillante qu’elle prenait si souvent avec lui, et qui l’amusait tant. Evidemment, Jeiran ne rata pas l’occasion d’en rajouter encore une couche.
-Ah, cruelle ! s’exclama-t-il en portant une main à son cœur comme s’il venait d’être touché par une flèche empoisonnée. N’as-tu donc aucune compassion pour ton pauvre ami qui ne cherche qu’à t’être agréable ?
" J'espère pour toi que la surprise n'est pas un balai ou tu sais où il risque de finir ! "

Jeiran éclata de rire, reconnaissant bien là les procédés quelque peu brutaux dont sa bijoutière préférée savait parfois faire usage, et songeant qu’en plus elle en était parfaitement capable, cette drôle de brute en jupons. Il nota donc intérieurement de surtout ne jamais lui offrir de balais (ceci étant, c’était une idée de cadeau tellement absurde et pourrie qu’elle ne lui serait probablement jamais venue à l’esprit, mais savait-on jamais) et attendit qu’elle ne daigne venir lui ouvrir. Lorsque la porte pivota, il sourit et s’inclina légèrement pour la saluer et la remercier, et il lui emboîta le pas dans le couloir qu’il commençait à bien connaître, Guarin sur leurs talons qui lui reniflait les bottes avec curiosité.

" Dur réveil ? Laisse-moi deviner ... Un petit bain forcé ? " demanda-t-elle en saisissant délicatement une de ses mèches de cheveux, dont il ne s’était même pas aperçu qu’ils étaient encore humides.
-Oh, une petite discussion avec mon assistante au réveil. Et les cheveux humides, ça donne du charme. Se contenta-t-il de répondre avec humour tout en profitant de l’instant pour détailler à loisir le visage d’Iseut, qu’il avait toujours trouvé fort joli. De son passé de poupée de porcelaine, il lui restait la pâleur douce de la peau et la finesse des traits, ainsi que les yeux bleus pareils à deux lapi-lazulis, et l’artiste et artisan qu’il était ne pouvait qu’être sensible à ce constat.
" Sans savon, hum ... " ajouta-t-elle, aussi vanneuse qu’à l’accoutumée.
-Tu ne pouvais pas t’en empêcher, hein ? demanda-t-il en prenant la pique avec amusement, une lueur indulgente dans son regard sombre. Il ne daigna pas répondre, se contentant de la suivre dans une autre pièce baignée de la lumière du jour, son présent toujours caché derrière son dos. Il se retint de rire d’ailleurs lorsqu’elle se pencha de manière fort peu discrète pour essayer de voir ce qu’il pouvait bien dissimuler, mais il était bien décidé à entretenir un peu le suspense et se tourna légèrement de côté, si bien qu’elle ne put rien voir du tout.

" Alors, quelle est cette surprise ? " interrogea-t-elle, curieuse.
-Avec tes moqueries, je ne sais plus si tu la mérites. Dit-il en faisant semblant de réfléchir, une main caressant sa barbe pendant que l’autre tenait toujours l’épée dans son dos. Peut-être que je devrais l’offrir à quelqu’un d’autre en fin de compte. A mon amie soldate, par exemple. Elle est plus gentille avec moi, elle.

Evidemment, hors de question d’offrir à Euphrasie (malgré toute l’admiration qu’il lui portait) une épée spécialement conçue pour Iseut, mais ça, la jeune femme ne le savait pas encore, et il avait bien envie de la faire mariner un peu. Les taquineries étaient leur mode de communication favori, mais les sourires qu’ils affichaient venaient toujours démentir la fausse méchanceté de leurs paroles. A la réflexion, Jeiran n’avait encore jamais vu Iseut en colère, même quand elle lui donnait une claque derrière la tête parce qu’il avait poussé le bouchon un peu loin, quant à lui-même, même s’il s’emportait vite, ses colères n’étaient jamais bien sérieuses ni bien longues. Parce qu’ils étaient justement des gens bons, tout chez eux devenait bienveillance, y compris quand ils se charriaient mutuellement. Jeiran chérissait cette aisance et cette complicité qu’ils entretenaient, et songeait que s’il venait un jour à quitter Fort Fort Lointain, ce serait l’une des choses qu’il regretterait le plus. Dommage qu’il ne puisse pas emmener partout avec lui une version miniature d’Iseut, pour le faire rire pendant les sombres nuits de tempêtes de sable.

-Fais pas cette tête, tu sais bien que tu es bien plus jolie quand tu souris. Ah oui, comme ça, exactement. Continua-t-il en la pointant du doigt lorsqu’il détecta un sourire mal réprimé au coin de ses lèvres et dans ses yeux. Iseut avait les yeux très expressifs elle aussi, tantôt rieurs, tantôt sombres, tantôt mélancoliques. Un vrai spectacle. Bon allez, d’accord, je ne vais pas te faire trépigner plus longtemps, tu vas finir par lâcher Guarin sur moi et je n’ai aucune envie de me faire dévorer par un mouton, aussi adorable soit-il.

Lentement, Jeiran ramena son colis enveloppé de toile devant lui, tenant l’objet dans ses deux paumes, à l’horizontale. Ses doigts étaient encore fermés dessus, empêchant ainsi Iseut d’y accéder tout de suite. Ménager son effet, toujours, était l’une des marques des grands artistes (selon Jeiran qui avait des critères de jugement bien personnels).

-Avant toute chose, sache que si tu n’aimes pas, tu n’as pas le droit de me la jeter à la tête. D’abord, parce que c’est dangereux. Ensuite, parce que de toute façon tu aimeras et que tu mentiras en disant le contraire. Dit-il avec un grand sérieux. Enfin, sache qu’elle a été fabriquée par ton humble serviteur, mais que toi seule aura le droit de lui donner un nom.

Délicatement, il ouvrit ses doigts, permettant enfin à Iseut de saisir l’objet. Alors qu’elle défaisait l’étoffe qui renfermait le fourreau et l’épée, il croisa les bras sur sa poitrine, un léger sourire sous la moustache.

-Joyeux non-anniversaire, petite Iseut. Lâcha-t-il, attendant de voir sa réaction. Son moment préféré à chaque fois qu’il offrait quelque chose à quelqu’un.
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Iseut Sautemouton
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⊱ arrivé(e) le : 27/12/2014
⊱ manuscrits : 510

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⊱ schillings : 671

⊱ ton conte : La bergère et le ramoneur
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⊱ métier : Bijoutière ¤ Propriétaire de sa propre boutique, on commence à connaître son nom à Fort Fort Lointain ¤ Seconde au sein des Lames de Cendres
⊱ tes armes : Un bâton de bergère & une épée nommée Sybelle (fabriquée par son bestah 4eva, Jeiran) : elle manie le premier mieux que la seconde mais elle maîtrise pô mal quand même.
⊱ allégeance : Jolèmpa. Même que je rêve d'arracher ses petites ailes d'usurpatrice.

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Le mouton, le tigre, et l'épée [PV Iseut] EmptySam 10 Jan - 16:09



 
Jeiran & Iseut
le mouton, le tigre et l'épée

Une petite voix lui avait soufflé que Jeiran rebondirait sur la petite pique qu'elle lui avait lancé à son détriment. En même temps, elle ne s'attendait pas à mieux de sa part. Une perche aussi joliment tendue ne pouvait qu'être saisie ! D'ailleurs, elle-même ne se serait pas gênée.


" Ne me parle pas de tes infidélités, tu me crèves le cœur. " fit-elle mine de s'effaroucher à sa menace concernant Euphrasie, croisant les bras et levant le menton. " Et après ça, tu voudrais que je t'étourdisse par une gentillesse quelconque ... Ah ! Les hommes ! "


Cette fois-ci, Iseut leva les yeux au ciel, signifiant tout le feint mépris que lui inspirait ce revirement. Bien qu'au fond, elle sentait une pointe de dédain envahir ses pensées rebelles. Elle ne connaissait pas la soldate personnellement mais ce qu'elle savait de son statut auprès de la "Reine" lui suffisait amplement. Depuis son petit tour dans les geôles, elle ne portait pas les gardes royaux dans son coeur. Peu importe qu'ils ne fassent que représenter la gouvernance sur laquelle elle crachait. Le bergère partait du principe - quelque peu tranché - qu'il était des façons plus qu'évidentes de choisir son camp. Et les deux jeunes femmes semblaient en avoir choisi un différent.

Fort heureusement, elle ne se laissa pas envahir par ce marasme naissant, offrant aussitôt l'esquisse d'un sourire connivent à son ami. Sourire que Jeiran ne se priva d'ailleurs pas de relever. Il ne craignait pas la réplique de la blonde et il faisait bien. Au pire risquait-il une petite claque derrière la tête et un regard outré, un sort auxquels peu d'autres auraient pu prétendre. Car la jeune femme était connue pour ses emportements plus souvent réglés à coups de bâtons ou de paroles enflammées que par la dérision. L'inventeur faisait presque figure d'exception, peut-être parce qu'il avait su, dès les premiers temps, l'apprivoiser par ses intentions délicates et lunaires, certainement parce que leurs caractères entraient en écho, sans dissonance notable. Aussi étrange put-il paraître à certaines gens qui le côtoyaient, sa folie douce n'en était que plus rassurante aux yeux d'Iseut.

Iseut qui commençait à s'impatienter gentiment. Une sorte d'excitation l'avait envahi dès qu'elle avait vu qu'il lui dissimulait quelque chose. Quelque chose qui lui était destiné. Et connaissant Jeiran, il ne pouvait s'agir que d'un cadeau intéressait. Elle n'envisageait seulement pas encore à quel point.

Elle ne put retenir un pas en avant alors qu'il ramenait ses mains devant lui, révélant un paquet long, ficelé aux deux extrémités et dont elle devinait le gros des qu'il renfermait. Son coeur rata un battement. Se pouvait-il que ... ? Elle tendit une main presque fébrile vers le tissu, soucieuse de confirmer ses soupçons, mais son ami l'en empêcha et elle releva les yeux vers lui, une lueur expectative dans le regard face au discours sentencieux de l'inventeur. Elle reste néanmoins muette, signe qu'elle partageait son sérieux.

Dès qu'il la laissa faire, elle s'empara de l'offrande avec une douceur insoupçonnée. Usant des mêmes manières, elle délaça le paquet jusqu'à révéler le fourreau d'une épée, l'arme reposant tranquillement à l'intérieur dans l'attente de sa nouvelle propriétaire.


" Oh Jeiran ... " A peine un murmure, ému et haché, aussitôt coupé par ses lèvres légèrement crispées. " C'est ... Elle est ... "


Elle déposa l'étoffe sur la surface la plus proche, sans quitter l'épée des yeux. D'une main, elle retint le fourreau tandis qu'elle faisait glisser la lame, révélant sa facture parfaite, les courbes splendides d'un travail soigné, fait pour être aussi agréable à l'oeil qu'efficace dans le dessein prévu pour elle. Puis, elle remonta la garde, admirant le pommeau orné d'une tête de mouton. Délicieusement symbolique. Autant que le reste, ce détail acheva de fissurer sa carapace guerrière. Des larmes perlèrent au coin de ses paupières et elle rengaina délicatement avant de s'approcher de l'inventeur.


" Elle est merveilleuse. Merci. " Et comme les mots ne suffisaient pas à exprimer le fond de sa pensée, elle l'attira contre elle en une étreinte quelque peu brusque bien que terriblement sincère. " Tu es merveilleux. " souffla-t-elle finalement, puis s'écarta, tenant Jeiran à bout de bras. " C'est l'un des plus beaux cadeaux que l'on m'ait jamais fait. Il va m'être difficile de te réprimander sans culpabiliser, désormais. Avoue que tu l'as fait exprès. "


Ses joues se creusèrent en un sourire taquin. La bergère avait beau être assez tactile, elle éprouvait des difficultés avec les longues et profondes effusions. Certainement parce qu'elles l'obligeaient à baisser sa garde, à se tourner vers toutes ces émotions qui l'animaient et sur lesquelles elle ne prenait plus le temps de s'étendre. Il était des souvenirs, des blessures plus ou moins grandes, qu'elle préférait garder pour elle. En elle.

Du parquet qui lui faisait office de siège, Guarin dévisagea les deux compagnons, avant de lâcher un bêlement joyeux. L'animal avait saisi la scène qui avait lieu devant lui et rien ne lui plaisait davantage que de voir sa maîtresse heureuse. Cette dernière s'empressa d'ailleurs d'essuyer ses yeux humides d'un revers de la main.


" Même Guarin a quelques soupçons. " détourna-t-elle l'interprétation, consciente qu'elle ne trompait personne. " Mais peu importe. Pour la beauté du geste et de l'oeuvre, tu mérites toute ma gratitude. Ainsi que des cookies ! Suis-moi à l'étage, une fournée nous y attend et tu pourras m'aider à trouver un nom à ma nouvelle amie. "


Cette fois, Jeiran eut même droit à un clin d'oeil. Nul doute que grâce à sa surprise du jour, il venait de faire franchir un nouveau cap à leur relation. Pour ça également, la jeune femme lui en était reconnaissante.
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FORT FORT LOINTAIN



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⊱ pseudonyme : Zabolac.
⊱ tête mise à prix : Santiago Cabrera
⊱ crédits : LAURA et Tumblr.
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⊱ ta race : Humain, même s'il a toujours rêvé d'être un nuage.
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Le mouton, le tigre, et l'épée [PV Iseut] EmptyDim 11 Jan - 19:11



jeiran & iseut
elle est pour toi cette chanson, la bijoutière qui sans façon...


En silence, un sourire au coin des lèvres, Jeiran laissa enfin Iseut prendre possession de son présent, et sagement, il croisa ses mains dans son dos pendant qu’elle retirait l’objet de son étoffe. L’ingénieur n’était pas inquiet, il savait que la jeune femme voulait apprendre à manier l’épée, et il savait aussi qu’il était passé maître dans l’art de les fabriquer. Et encore plus dans l’art de les personnaliser. Le seul facteur de surprise serait de voir à quel point elle serait étonnée, et si elle allait ou non manifester sa joie par un coup derrière la tête en lui reprochant d’en avoir trop fait. Il espérait que non, ses cheveux étaient déjà assez en désordre comme ça, mais en même temps ce serait la confirmation qu’il avait réussi son coup et il pourrait ricaner en la taquinant pendant au moins deux semaines. Il attendit donc, sagement, observant l’expression sur son visage à mesure qu’elle défaisait le paquet, il voyait ses yeux bleus s’agrandir de stupeur et briller d’excitation. L’étoffe finit son parcours sur la table, et il dut se retenir de rire lorsqu’il vit le visage de son amie s’illuminer, l’épée enfin dévoilée entre ses mains.

" Oh Jeiran ... " murmura-t-elle, et en voyant ses yeux embrumés, il sut qu’il avait gagné. Pour une fois, il tint sa langue, se contenta de sourire, laissant le temps à Iseut de digérer la chose. " C'est ... Elle est ... "

Le sourire de Jeiran s’agrandit, empreint de douceur et de gentillesse, changeant de sa rêverie ou de sa moquerie habituelle. Il baissa les yeux, laissant pour le moment Iseut en tête à tête avec sa nouvelle compagne. A leurs pieds, Guarin les regardait tous les deux, l’air de se demander ce qu’il se passait au-dessus de sa tête chez ces humains qui étaient décidément de bien étranges créatures.

" Elle est merveilleuse. Merci. "
-Je t’en prie. Plaisir d’off… s’interrompit-il alors que, contre toute attente, Iseut se jeta contre lui pour le serrer dans ses bras. Surpris, l’inventeur eut un temps de réaction, avant d’éclater de rire et de lui rendre son étreinte, ses bras enveloppant la petite bijoutière et la faisant presque disparaître. Plaisir d’offrir. Je n’allais quand même pas laisser ma tête brûlée préférée se battre avec n’importe quoi, non plus. Lorsqu’elle s’écarta de lui, il la laissa se remettre de ses émotions, la regardant non sans un certain amusement.
" Tu es merveilleux. "
-Je sais, c’est un reproche qu’on me fait souvent.
" C'est l'un des plus beaux cadeaux que l'on m'ait jamais fait. Il va m'être difficile de te réprimander sans culpabiliser, désormais. Avoue que tu l'as fait exprès. "
-Evidemment. Le chantage affectif est mon arme de prédilection avec toi, tu le sais bien. Répliqua-t-il en lui pinçant gentiment le nez.

Un bêlement attira leur attention, et tous deux sourirent à Guarin qui voulait lui aussi être de la partie. Après tout, si on faisait la fête, on n’avait pas le droit d’oublier le mouton de la maison, non mais ! En plus ce grand type au chapeau à qui sa maîtresse bien aimée faisait un câlin au lieu de lui en faire à lui, il ne le sentait pas. Du moins, c’était ainsi que Jeiran imaginait les pensées su mouton, qui en réalité avait sûrement juste faim.

" Même Guarin a quelques soupçons. "
-‘Même’ ? répéta Jeiran, un sourire malicieux aux lèvres, retrouvant vite ses mauvaises habitudes après cet interlude émotion.
" Mais peu importe. Pour la beauté du geste et de l'oeuvre, tu mérites toute ma gratitude. Ainsi que des cookies ! Suis-moi à l'étage, une fournée nous y attend et tu pourras m'aider à trouver un nom à ma nouvelle amie. "
-Tes cookies valant toute la gratitude du monde, j’accepte bien volontiers. Après vous, ma chère !

Il sourit de plus belle alors qu’elle lui dédiait un clin d’œil ; le premier, sans aucun doute ! Il avait donc vraiment marqué des points ! Il se retint de faire une remarque, peu désireux de se prendre une taloche dans la tronche alors qu’il avait grimpé dans les sondages, et se contenta de la suivre dans la cage d’escalier, marchant sur ses talons pour monter pour la première fois dans l’appartement de la jeune femme. L’endroit était simple, mais confortable et bien entretenu. On voyait que la propriétaire des lieux faisait attention à prendre soin de son chez-elle, songea-t-il en embrassant les lieux du regard, avant de suivre Iseut dans la cuisine où flottait effectivement une délicieuse odeur de cookies juste cuits. Pendant qu’Iseut les retirait du four, Jeiran retira son chapeau et s’appuya nonchalamment contre l’espace de travail à côté de la jeune femme, volant subrepticement un cookie encore chaud au passage.

-Mais c’est que ça sent drôlement bon chez toi, madame la cuisinière. Qui l’eut cru ? la taquina-t-il en croquant dans le biscuit. En tout cas si tu me remercies en cookies chaque fois que je te bricole quelque chose, je veux bien devenir ton inventeur attitré. Ils sont excellents.

Curieux, il regarda à nouveau autour de lui pendant que Guarin essayait de grappiller quelques miettes de gâteau ; compatissant envers tout gourmand qui se respecte, Jeiran lui donna gracieusement un morceau de son cookie, que le mouton s’empressa d’engloutir avant de s’éloigner, satisfait. Jeiran secoua la tête en souriant et observa Iseut qui s’affairait. Il y avait une atmosphère paisible dans cet appartement modeste et bien tenu, atmosphère à laquelle cette tête folle de Jeiran n’était pas insensible. Et curieusement, l’impétueuse Iseut s’intégrait parfaitement à cette ambiance, en parfaite maîtresse de maison.

-C’est drôle, je ne t’avais jamais imaginée en ménagère. Remarqua-t-il en croisant les bras sur son torse. A force de te voir dans ta boutique ou dans la mienne, on en finit par oublier qu’on mène une autre vie dans les coulisses.

Enfin, façon de parler pour cet inventeur passionné qui, même dans son temps libre, trouvait le moyen de bricoler encore et encore. Tout ce qui lui tombait sous la main finissait transformé d’une manière ou d’une autre, c’était sa façon à lui de vivre, de s’exprimer, il le faisait plus par réflexe qu’autre chose maintenant. Et Iseut, vivait-elle elle aussi son métier en dehors des heures de travail ? Que faisait-elle de son temps libre ? Il savait qu’elle était mariée, mais guère plus. D’ailleurs, en parlant de mariage…

-Et ton mari, où est-il ? Non pas que je culpabilise beaucoup de le priver d’une fournée de cookies, mais tant qu’à faire. Et puis, il pourrait se poser des questions, sa femme seule avec un homme de ma réputation… glissa-t-il, sachant très bien qu’il offrait le bâton pour qu’elle se moque de lui. Mais ça faisait partie du jeu, ce serait tellement plus ennuyeux s’il ne pouvait pas la taquiner de temps en temps.
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FORT FORT LOINTAIN

Iseut Sautemouton
TU SAIS OU J'VAIS LES RENTRER MES MOUTONS ?!

Iseut Sautemouton

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⊱ pseudonyme : Lady Furiosa
⊱ tête mise à prix : Katheryn Winnick
⊱ crédits : elf & tumblr ♥
⊱ arrivé(e) le : 27/12/2014
⊱ manuscrits : 510

⊱ tes licornes : Belle Yeuxdevelours & Raiponce Cheveuxdor
⊱ schillings : 671

⊱ ton conte : La bergère et le ramoneur
⊱ ta race : Statuette de porcelaine vivante
⊱ métier : Bijoutière ¤ Propriétaire de sa propre boutique, on commence à connaître son nom à Fort Fort Lointain ¤ Seconde au sein des Lames de Cendres
⊱ tes armes : Un bâton de bergère & une épée nommée Sybelle (fabriquée par son bestah 4eva, Jeiran) : elle manie le premier mieux que la seconde mais elle maîtrise pô mal quand même.
⊱ allégeance : Jolèmpa. Même que je rêve d'arracher ses petites ailes d'usurpatrice.

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Le mouton, le tigre, et l'épée [PV Iseut] EmptyJeu 29 Jan - 23:30



 
Jeiran & Iseut
le mouton, le tigre et l'épée

La boutique replongée dans la pénombre et la porte correctement verrouillée à nouveau derrière eux, Iseut entraîna son ami jusqu'à l'étage où flottait l'alléchante odeur de cuisson mêlée aux effluves de produits ménagers. La bergère mettait un point d'honneur à faire reluire son intérieur, quand bien même les visites étaient rares. Il s'agissait de son espace, qu'elle partageait avec plaisir avec son mouton mais avec peu d'autres, protégeant son intimité et préférant tromper la solitude qu'elle éprouvait facilement par maintes sorties plutôt que par un salon encombré.

Non pas qu'elle fasse une fleur à Jeiran de mauvais gré ! Pourquoi le lui aurait-elle proposé, sinon ? Elle avait simplement besoin de ce genre d'évidence pour ouvrir l'accès à son antre. L'inventeur avait su gagner sa confiance et cette attitude ne venait que confirmer le naturel de leur relation. D'ailleurs, il ne lui vint pas à l'esprit de remettre sa décision en question durant ce court trajet.

Aussitôt arrivée dans la cuisine, elle s'empressa de sortir les gâteaux du four, lequel venait opportunément de signaler la fin de sa tâche. Elle eut à peine le temps de les déposer au frais que son ami en dérobait un, s'attirant ainsi le regard faussement courroucé de la blonde. Elle allait d'ailleurs lui faire remarquer son impatience quant il releva la propreté des lieux et y alla de son humour coutumier.


" Je ne te savais pas si aisément corruptible. " le taquina-t-elle à son tour. " Je prends note. Qui sait ? Cela pourrait s'avérer utile un jour ou l'autre ! " Nouveau sourire en coin avant qu'elle ne revienne sur le premier étonnement de Jeiran. " Et toi, mon cher ami, garde en tête que l'on peut savoir mettre un adversaire à terre et tenir une maison. Les deux avec beaucoup d'efficacité, tu l'auras compris. "


Une petite note de fierté teintait dans sa voix amusée. La jeune femme n'était pas du genre à se vanter, pour autant, elle tenait à cette indépendance durement acquise, que ce soit par le maniement des armes, la bonne gestion d'une entreprise ou ... Le ménage. Le dernier point pouvait paraître un brin régressif mais elle aimait à se dire qu'elle réussissait à concilier des domaines a priori très différents. Seule. Sans l'assistance de qui que ce soit, si ce n'était celle d'Adaé pour la boutique et les quelques réseaux qu'elle activait au besoin.

Elle comprit néanmoins la réflexion de son ami. Certes, ils étaient proches. Ils partageaient passions et pensées au quotidien, se rendaient mutuellement visite, s'accompagnaient dans quelques affaires mais leur fréquentation n'avait jamais vraiment dépassé le stade professionnel. Du moins, pour l'instant.


" Et encore, mon appartement n'est que la face cachée de l'ogre. J'aime cultiver le mystère. " répliqua-t-elle innocemment, clin d'oeil à l'appui.


Le fait était que le trait d'esprit n'était pas si léger qu'elle avait bien voulu le laisser croire. Son séjour dans les geôles royales n'était pas un secret pour qui tendrait l'oreille aux rumeurs. Quant aux réunions auxquelles elles participaient, elles n'avaient rien à voir avec une addiction quelconque. La bijoutière était une Rebelle, le genre avec une majuscule, de cette organisation dont Marraine Grosses Fesses aurait certainement bien aimé passer au fil de sa baguette. Elle ne s'était pas cachée de ses opinions face à Jeiran, bien qu'il ignora à quel point son amie vivait dans l'ombre. Et c'était tout aussi bien.

Le laissant méditer sur ces paroles, elle entreprit de remplir la bouilloire avant d'aller fouiner dans les placards à la recherche du thé qui leur servirait à accompagner les cookies. Le battant de bois les séparaient, bouchant la vue de la bergère. Une bonne chose à voir la réaction qu'elle eut lorsque l'inventeur reprit la parole. Une boite de métal dégringola d'une étagère, échappant à ses doigts soudain rigides. Son visage lui-même s'empourpra alors que ses muscles se tendaient instinctivement, soufflée qu'elle était par la tournure donnée à la conversation.


" Je suppose qu'il est chez lui, en bonne compagnie. " répondit-elle finalement après une hésitation éloquente. Elle referma la porte, les traits impénétrables mais la douleur trahie par son regard où brûlait une flamme furieuse, ce dernier fixé droit devant elle. " Aussi, je doute qu'il se soucie de mes fréquentations. " Sa tête blonde se secoua, son attention revenant vers Jeiran, radoucie. Cette lueur ne lui était évidemment pas destinée et consciente du malaise qu'elle avait engendré, elle s'empressa de préciser : " Ne le prend pas pour toi, tu n'y es pour rien. J'aurais dû t'en parler plus tôt, cela nous aurait évité cette scène embarrassante. Tristan et moi ne vivons plus sous le même toit depuis ... Quelques temps déjà.  Et si j'apprends la vie de célibataire après toutes ces années de mariage, il semblerait qu'il n'ait pas désiré trouvé le goût de la solitude. "


Un haussement d'épaules indifférent vint clore ces éclaircissements. La nouvelle était fraiche, non vérifiée, apprise par hasard au détour d'une conversation avec une cliente. Le beau ramoneur qui débouchait la petite laitière de la Capitale, forcément, ça alimentait les cancans de toutes ces canes qui n'avaient rien de mieux à faire de leurs journées. A savoir si c'était vrai ou non ... Et quand bien même cela l'était ... Iseut ne savait pas trop quoi en penser, ignorant elle-même où elle se situait dans cette histoire, avec tous les virages qu'avaient pris son existence récemment. Elle se surprenait à regarder les hommes qu'elle croyait d'un autre oeil, à ressentir des choses qu'elle ne se serait pas permise auparavant. Alors que Tristan soit en proie aux mêmes types de découvertes ? Au fond, elle préférait ne pas s'y attarder.


" Que penses-tu de Sybelle ? " interrogea-t-elle abruptement. Face à la perplexité de Jeiran, elle désigna le fourreau sagement posé sur la table du menton, un sourire creusant ses joues toujours rosées. " J'ai connu une étoile qui s'appelait ainsi. Je lui dois beaucoup. Et toi aussi, par défaut, puisque c'est grâce à elle que je suis ici. "


Derrière sa dernière boutade, ses prunelles se portèrent machinalement vers la fenêtre. Au-dehors, le soleil brillait toujours de ses mille rayons. Mais derrière ce paysage, la blonde revoyait l'astre majestueux, celui qui les avait guidé, son ramoneur et elle, hors de la petite boutique où ils étaient nés, vers l'extérieur et leur nouvelle vie. Qu'importe tout ce qui avait pu se passer ces quinze dernières années, s'il était bien une chose pour laquelle elle n'éprouvait aucun regret, c'était bien le choix qu'elle avait fait cette nuit-là. Et d'y avoir été si bien aidée.
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Le mouton, le tigre, et l'épée [PV Iseut] EmptyMar 10 Fév - 22:32



jeiran & iseut
elle est pour toi cette chanson, la bijoutière qui sans façon...


L’un des grands problèmes de Jeiran, bien qu’il n’en soit pas, ou ne veuille pas en être conscient, était bien son manque de tact et de diplomatie. Si l’inventeur était une véritable crème avec tout son entourage, jamais avare de gentillesse ou de générosité, ce n’était en revanche clairement pas quelqu’un de très clairvoyant ni de très prudent lorsqu’il fallait user de délicatesse avec les autres. Ali comme d’autres lui avaient déjà reproché son côté un peu trop direct et sa franchise désarmante, qu’un sourire charmeur ne suffisait pas toujours à faire passer. En général, Jeiran se débarrassait de ce dilemme moral d’un haussement d’épaules. Après tout, personne ne lui avait vraiment reproché directement quoi que ce soit : même Ali lui pardonnait toujours en lui disant juste qu’il était incorrigible. Pas étonnant que l'inventeur, qui avait parfois la maturité relationnelle d’un enfant de cinq ans, ne se rende pas compte des dégâts qu’il pouvait faire autour de lui. Et la pauvre Iseut allait malgré elle en faire les frais. Jeiran avait beau être quelqu’un de brillant, le fait qu’Iseut vive seule alors qu’il savait son mari encore en vie ne lui avait pas le moins du monde mis la puce à l’oreille, d’autant qu’il n’écoutait pas les ragots des rues et ignorait jusqu’à leur existence, perdu dans son monde de machines cliquetantes. Pas une seconde il ne lui était venu à l’esprit que les choses entre Iseut et son époux puissent être… compliquées. Et qu’elle puisse ne pas avoir envie d’aborder la chose avec lui. Paye ton soi-disant pote, tiens.

Engloutissant la fin de son cookie, Jeiran ne remarqua pas tout de suite le froid que sa question avait jeté malgré lui. Du moins, jusqu’à ce qu’Iseut ne consente enfin à lui répondre.

" Je suppose qu'il est chez lui, en bonne compagnie. "

Le ton de la voix, trop sec et cassant pour la Iseut qu’il connaissait, lui fit hausser un sourcil et tourner la tête alors qu’elle refermait la porte du placard un peu trop rapidement. Etonné de tant de vigueur glaçante, Jeiran dévisageait Iseut, n’osant pas dire quoi que ce soit. Les yeux de la bergère brillaient d’une lueur furieuse, et l’espace d’un instant l’inventeur craignit de se prendre une taloche (mais pas de l’amour, celle-là) ou de l’avoir vexée. Vu sa réponse, il optait plutôt pour la deuxième option, encore que la première aurait par conséquent pu suivre. Craignant de dire encore quelque chose qu’il ne fallait pas, il se tut. Il avait dit quelque chose de mal ?

" Aussi, je doute qu'il se soucie de mes fréquentations. " ajouta-t-elle sur le même ton, si bien que Jeiran s’abstint à nouveau de répondre. Une lueur d’incompréhension et de remords vint ternir le regard du natif d’Afshin. Et Iseut dut bien s’en rendre compte, puisqu’elle s’adoucit aussitôt et le rassura, à sa manière. " Ne le prend pas pour toi, tu n'y es pour rien. J'aurais dû t'en parler plus tôt, cela nous aurait évité cette scène embarrassante. Tristan et moi ne vivons plus sous le même toit depuis ... Quelques temps déjà. Et si j'apprends la vie de célibataire après toutes ces années de mariage, il semblerait qu'il n'ait pas désiré trouvé le goût de la solitude. "

Jeiran baissa la tête, confus. Cette fois, il avait bien compris qu’il avait abordé un sujet qu’il valait mieux éviter et qu’il avait mis les pieds dans le plat en beauté. Même Guarin semblait lui jeter un regard désapprobateur. Bien joué, semblait dire le floconneux mouton. Pour peu, Jeiran lui aurait dit de la boucler. Mais pas sûr qu’Iseut apprécie qu’il parle mal à son mouton. L’inventeur se contenta donc de garder le silence, piteux comme un gamin qui réalise qu’il a rendu sa maman ou sa grande sœur triste en disant une méchanceté sans le vouloir.

" Que penses-tu de Sybelle ? " La question arracha un nouveau haussement de sourcils à Jeiran tiré de sa rêverie. Suivant le mouvement de tête d’Iseut, il tourna la sienne pour tomber sur l’épée qu’il lui avait apportée. " J'ai connu une étoile qui s'appelait ainsi. Je lui dois beaucoup. Et toi aussi, par défaut, puisque c'est grâce à elle que je suis ici. "
« Et que ferais-je sans toi, ô grande Iseut, prêtresse des inventeurs malheureux ? » répliqua-t-il, narquois. Se détachant de l’établis, il fit quelques pas vers la table où l’épée reposait, et effleura son œuvre du bout des doigts. Sybelle. Ca sonnait bien, Sybelle. Encore plus si c’était un nom d’étoile. Jeiran avait toujours aimé ça, les étoiles. Après tout, c’était bien elles qui l’avaient guidé dans le désert, alors qu’il voyageait avec les nomades. Il avait appris à les reconnaître, à les lire, à s’orienter, à les aimer comme autant de paires d’yeux bienveillants sur cette pauvre planète toute abîmée. Et puis Sybelle, ça rimait avec ‘si belle’. Jeiran esquissa un sourire, puis se tourna à nouveau vers Iseut.

« Va pour Sybelle. Puisse cette modeste épée te rendre autant service que ton étoile. » Grandiloquent, certes, mais Jeiran avait toujours préféré faire passer les bons sentiments sous une tonne d’exagération. C’était moins compliqué à gérer. Au fond, l’idée que l’épée qu’il avait fabriquée veille sur sa bergère préférée lui plaisait beaucoup. Et puis, Iseut n’avait pas tout à fait tort non plus. Sans cette étoile, il aurait été privé d’une compagnie bien plus essentielle qu’il ne l’admettait. C’est qu’il s’y était attaché, à sa bijoutière cogneuse, qui était bien l’une des seules à ne pas s’enfuir en courant face à son côté fantasque où à ne pas hésiter à le remettre à sa place quand je le besoin s’en faisait sentir. Iseut, c’était un peu comme Ali, en moins barbare quand même. Mais c’était cette présence solide, rassurante, un repère quand il s’égarait dans ses rêveries. Ce n’était ni un roc ni un absolu, mais dans ses moments de mélancolie, Jeiran se laissait à penser que tant qu’il avait une Iseut à ses côtés, ou au moins pas trop loin, il ne serait jamais complètement seul. Un paradoxe pour celui qui avait passé sa vie à passer de solitude en solitude, toujours recherchée, parfois subie, souvent solitaire, jamais complètement seul. Malgré l’abandon des uns et le désintérêt des autres, c’était bien grâce à de petites lumières comme Iseut que Jeiran pouvait s’estimer entouré.

Un sourire teinté de reconnaissance aux lèvres, Jeiran revint vers Iseut, et en guise de provocation, appuya de l’index sur les côtes de la bijoutière. Par réflexe autant que pour la boutade, il leva un bras pour parer à tout retour de flamme. « Hé, madame la guerrière. Excuse-moi pour tout à l’heure. Ce n’était pas très délicat de ma part. Tu m’en veux ? » Jeiran avait beau avoir trente-et-un ans, à ce moment-là, il aurait été facile de lui en donner dix. Les yeux de l’inventeur étaient souvent en contradiction avec ce que le reste de sa personne dégageait, ce qui avait la fâcheuse tendance de déstabiliser son entourage, parfois. « Il paraîtrait que les inventeurs sont plus doués avec les rouages qu’avec leurs congénères. Ca se vérifie de temps en temps, j’imagine. » ajouta-t-il avec un sourire. Dommage que ça se soit vérifié avec elle plutôt qu’avec quelqu’un qui en avait l’habitude. Ali, ou Natalia. Puis, changeant de sujet, il enchaîna : « Et sinon, tu as déjà un professeur ? Parce que c’est bien joli de te fabriquer une épée, mais je ne voudrais pas que tu causes de catastrophe avec. Déjà que je me demande bien qui tu vas pouvoir trancher avec ça… ? »

Les yeux de Jeiran avaient glissé sur elle, mi-amusés, mi-interrogateurs. C’est vrai qu’il ne s’était pas posé de question, partant du principe qu’elle voulait juste apprendre à se défendre, mais tout de même, il y avait plus facile qu’avec une épée… non ?
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⊱ ta race : Statuette de porcelaine vivante
⊱ métier : Bijoutière ¤ Propriétaire de sa propre boutique, on commence à connaître son nom à Fort Fort Lointain ¤ Seconde au sein des Lames de Cendres
⊱ tes armes : Un bâton de bergère & une épée nommée Sybelle (fabriquée par son bestah 4eva, Jeiran) : elle manie le premier mieux que la seconde mais elle maîtrise pô mal quand même.
⊱ allégeance : Jolèmpa. Même que je rêve d'arracher ses petites ailes d'usurpatrice.

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Le mouton, le tigre, et l'épée [PV Iseut] EmptyMer 18 Fév - 23:59



 
Jeiran & Iseut
le mouton, le tigre et l'épée

Iseut s'en voulait du froid qu'elle avait jeté dans la petite cuisine et de l'embarras qu'elle avait provoqué chez son inestimable ami. Ainsi qu'elle s'était empressée de le lui préciser, tout ceci n'était en rien la faute de ce dernier. Au contraire, plutôt que de se parer de mystère, peut-être aurait-elle mieux fait d'apporter cette information beaucoup plus tôt, quand bien même jusqu'ici leurs relations restaient plutôt légères. Sans doute s'agissait-il d'un mensonge par omission. La bergère elle-même oubliait volontiers que plus qu'un bout de papier, c'était encore l'amour qui la liait à celui qui était encore son mari. Et puisqu'elle ne voulait plus le voir ni l'entendre, à quoi bon souffrir pour une chimère ?

Elle fut plus que reconnaissante à Jeiran d'être resté si effacé tandis qu'elle lui fournissait ses explications. D'autres que lui se seraient empressés de s'excuser, de rebondir ou de creuser le sujet, profitant de cette opportunité afin de lui arracher quelques confidences supplémentaires ou faire valoir les meilleures facettes d'eux-mêmes. Mais pas notre inventeur rêveur. Aussi maladroit put-il parfois se montrer, il avait l'empathie intelligente. Sans le savoir, il venait de donner un sacré coup de main à la blonde, laquelle n'aurait pas forcément su comment rattraper la situation après un tel embrasement.

Si bien qu'ils purent en revenir à une conversation beaucoup plus intéressante. Elle laissa échapper un rire faussement emprunté, levant les yeux au plafond alors qu'il l'étourdissait de l'une de ses questions purement rhétoriques. Et pour le moins poétiques.


" Que de responsabilités que tu remets là entre mes pauvres mains ! " répliqua-t-elle tout de même, la bouilloire signalant que l'eau arrivait à température. Elle l'observa du coin de l'oeil tandis qu'il s'approchait de l'épée et entreprit de remplir deux tasses où les sachets se mirent à flotter tranquillement. Encore une fois, il y alla de sa verve et une fois encore, elle ne put contenir son amusement. Cet homme était un vrai troubadour à sa manière si particulière. " Espérons qu'elle me guidera avec autant de sagesse, en effet. "


Néanmoins, elle n'avait aucun doute à ce sujet. Les armes étaient de fidèles compagnons. Mises entre des mains avisées, elles pouvaient faire remporter de belles victoires. Quant aux autres ... Et bien, demandons aux rescapés de guerres infamantes ce qu'ils en pensaient. Iseut espérait entrer dans cette première catégorie. En tout cas, elle s'y employait avec une détermination sans failles.

Elle achevait de disposer les petits gâteaux dans une assiette quant elle sentit le doigt de Jeiran sur son flanc. Par réflexe, elle pivota vers lui, prête à lui asséner une de ces taloches - de l'amour, bien sûr - dont elle avait le secret. Seulement, les paroles qui suivirent la dissuadèrent d'achever toute riposte. Les traits de son visage se détendirent un peu plus tandis qu'elle lui assénait une petite tape sur la joue, un sourire conciliant aux lèvres.


" Ne t'en fais pas pour ça. Nous avons tous nos erreurs de parcours et celle-ci est si infime que ne saurais t'en tenir rigueur. " En vérité, il incombait plutôt à la rebelle de présenter ses excuses mais il enchaîna aussitôt, l'empêchant d'y venir. Elle comprit alors que ce mauvais moment était déjà oublié pour l'un comme pour l'autre. Le jeune homme avait d'ailleurs un autre genre de préoccupation en tête : saurait-elle se servir de sa nouvelle amie ? Prévoyait-elle déjà de la baptiser de la couleur du sang ? Elle renvoya un regard malicieux à son ami. " Aussitôt qui et non quoi ? T'imagines-tu que j'ai quelques revanches à prendre ? Il est vrai que j'aurais bien quelques noms à l'esprit, cependant, la perspective de finir balancée au bout d'une corde ne me sied guère. "


Elle porta machinalement une main à son cou, le serpent qui renferait sa fiole de Charnel oscillant sous la pression de ses doigts. Avec une langue pareille, il était évident qu'Iseut ne s'était pas fait que des copains à Fort Fort Lointain. Et il fallait également compter sur le cas Marraine Grosses Fesses, cette dernière arrivant tout en haut de sa liste d'inimitiés. Mais de là à imaginer s'en débarrasser aussi froidement ... Il y avait un véritablement ravin qu'elle se refusait encore à franchir.

D'un geste gracile de la main, elle fit signe à l'inventeur de prendre place autour de la table. Elle y déposa leur goûter de début d'après-midi - au diable les régimes, elle laissait ça à ces damoiselles aux beaux jupons de crêpe - et se laissa choir sur une chaise libre en face de lui, s'emparant d'un cookie qu'elle crogna avant de répondre à l'autre interrogation qui taraudait Jeiran :


" Et oui, en effet, j'ai bien trouvé quelqu'un pour m'apprendre à manier l'épée. Pour tout te dire, il excelle dans ce domaine. Bon, il ne ménage pas ses efforts ni les miens et il ne cesse de me rabattre les oreilles avec ce qu'il appelle son 'code de l'honneur' ... " Elle mima des guillemets imaginaires avec ses doigts, ses yeux roulant dans leurs orbites. C'était dire tout ce que lui inspirait ce terme désuet. " ... Mais je progresse vite et bien avec lui. A ce propos, le nom de Lance t'évoque-t-il quelque chose ? "


Elle ne savait pas grand chose de son maître d'armes. Ils avaient beau s'entraîner régulièrement, leurs conversations s'en tenaient à l'échange de leurs lames. Non pas que cela lui posa le moindre problème, la bergère n'était pas du genre à vouloir nouer des liens à tout prix, pour autant, curieuse de nature, elle ne pouvait s'empêcher de s'interroger sur cet étrange étranger si discret.
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FORT FORT LOINTAIN



Le mouton, le tigre, et l'épée [PV Iseut] 8pk6

⊱ pseudonyme : Zabolac.
⊱ tête mise à prix : Santiago Cabrera
⊱ crédits : LAURA et Tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : David Leféroce.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : Humain, même s'il a toujours rêvé d'être un nuage.
⊱ allégeance : Qui ça ?

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Le mouton, le tigre, et l'épée [PV Iseut] EmptyVen 27 Fév - 0:05



jeiran & iseut
elle est pour toi cette chanson, la bijoutière qui sans façon...


Pauvre Iseut. Elle n’était pas gâtée, elle si rationnelle, si raisonnable, avec un ami aussi insouciant que Jeiran. Pourtant, d’une façon ou d’une autre, ça marchait. Elle le supportait, et lui pouvait lui coller aux basques sans plus risquer de se faire jeter à la porte, même si elle l’en menaçait régulièrement pour plaisanter ou pour passer sa mauvaise humeur. Il n’était évidemment par chez lui quand il était chez elle, mais rendre visite à Iseut, c’était un peu comme rentrer à la maison après une longue et éprouvante journée de travail. Lui qui n’avait pas vu sa mère ou ce qu’il considérait comme sa famille depuis presque dix ans, c’était un sentiment qui n’avait pas de prix. Même si Iseut n’était pas sa mère. Encore heureux, tiens. Quelque chose lui disait que la crise d’adolescence serait très mal passée avec elle. Jeiran releva les yeux vers elle alors qu’elle lui donnait une tape sur la joue, lui arrachant un sourire amusé.

" Ne t'en fais pas pour ça. Nous avons tous nos erreurs de parcours et celle-ci est si infime que je ne saurais t'en tenir rigueur. Aussitôt qui et non quoi ? T'imagines-tu que j'ai quelques revanches à prendre ? Il est vrai que j'aurais bien quelques noms à l'esprit, cependant, la perspective de finir balancée au bout d'une corde ne me sied guère. "

Jeiran laissa échapper un rire et s’éloigna de quelques pas pour laisser Iseut finir ses préparatifs. C’est qu’elle avait la niaque, sa chère Iseut, et avec une épée entre les mains, les dieux seuls savaient ce qui pourrait arriver ! Il n’aimerait pas se trouver du mauvais côté de la barrière avec elle, c’était certain. L’espace d’un instant, il se souvint des piques qu’elle avait, occasionnellement, lancées à propos de la famille royale et en particulier de Marraine. Il ignorait complètement qu’Iseut était impliquée dans la résistance, cette idée ne lui avait même pas effleuré l’esprit ne serait-ce qu’une seconde ; aussi il hésita un court instant à lui parler de sa dernière invention, pour lui demander son avis. Mais il renonça bien vite. Elle avait l’air d’avoir assez de souci en ce moment pour qu’il lui pose de nouveaux problèmes avec ses scrupules et ses questions existentielles. Au lieu de ça, il se contenta de s’enquérir à propos de son maître d’armes, ce à quoi elle répondit par une invitation à s’asseoir à table. Une amie, des biscuits, et une après-midi de libre. Que demandait le peuple ? s’interrogea Jeiran en obéissant bien volontiers, un sourire en coin.

" Et oui, en effet, j'ai bien trouvé quelqu'un pour m'apprendre à manier l'épée. Pour tout te dire, il excelle dans ce domaine. Bon, il ne ménage pas ses efforts ni les miens et il ne cesse de me rabattre les oreilles avec ce qu'il appelle son 'code de l'honneur' ... " répondit-elle avec une grimace qui le fit rire. C’est drôle, ce portrait sommaire lui rappelait fichtrement quelqu’un. Quant à la réaction d’Iseut, elle lui rappelait la sienne quand ladite personne se lançait dans ses grands discours sur l’honneur et les valeurs de la chevalerie, des concepts qui échappaient à Jeiran qui ne faisait pas beaucoup d’efforts pour les comprendre. " ... Mais je progresse vite et bien avec lui. A ce propos, le nom de Lance t'évoque-t-il quelque chose ? "

A l’évocation du nom de Lance, un large sourire illumina le visage et les yeux de Jeiran, agréablement surpris, si bien qu’il en éclata même de rire.

« C’est pas vrai ! C’est Lance, ton nouveau maître d’armes ? » Elle était bonne, celle-là ! Si il avait un jour imaginé ce brave Lance en professeur d’escrime, il se serait moqué de lui-même, connaissant le côté réservé et solitaire de son ami. Et surtout, l’imaginer enseigner l’art de manier l’épée à l’impétueuse Iseut… oui, il y avait de quoi rire. Il nota mentalement l’information, pour interroger son ami plus tard et se promettre de venir épier leurs entraînements un de ces jours. Ca promettait d’être du grand spectacle. « Disons que nous sommes de vieux camarades. Je l’ai rencontré il y a deux ans, juste avant d’arriver à Fort Fort Lointain. On avait fait un peu de route ensemble et sympathisé… et je réagissais comme toi face à ses beaux discours. Ca avait le don de le faire hausser les épaules. Il est venu dans ma boutique il y a quelques jours pour me passer commande, il est chevalier-flic maintenant. » Jeiran sourit, une lueur indéchiffrable dans le regard, avant de se laisser aller contre le dossier de sa chaise avec un air satisfait sur le visage. « Si c’est lui ton professeur, je suis rassuré. Ma bijoutière préférée est entre de bonnes mains ! »

Non pas qu’il doutait de la capacité à douter d’Iseut à s’accommoder de n’importe quel instructeur, aussi sévère soit-il, mais il fallait croire que Jeiran se découvrait parfois des instincts soucieux vis-à-vis des quelques personnes qui acceptaient son amitié sans (trop) lever les yeux au ciel. Il n’était pas d’un naturel inquiet, mais il s’était trop habitué à l’indispensable présence de ces amis pour s’en empêcher. Ce qui le ramenait à la question qu’il se posait depuis la conversation qu’il avait eue avec Iseut à ce sujet : pourquoi voulait-elle apprendre à se battre ? Pour se défendre en ces temps troubles ? L’intention était judicieuse, mais l’inventeur, curieux, ne pouvait s’empêcher de se demander s’il n’y avait pas quelque chose d’autre là-dessous. Il n’avait pas osé interroger la jeune femme de peur de la braquer, mais ça l’intriguait de plus en plus. Et si Iseut était en danger ? Et si elle se mettait en danger ? Jeiran pensait commence rà bien connaître son amie ; mais parfois, quand elle détournait le regard ou pensait qu’il ne la regardait pas, il avait cette impression confuse et diffuse que quelque chose lui échappait. Qu’Iseut lui échappait. Et ça, ça l’angoissait. Un peu. Croisant les bras sur la table, Jeiran se pencha en avant, l’air un peu plus sérieux et soucieux, et commença après s’être éclairci la voix :

« Dis-moi Iseut, je voulais te demander… est-ce que tu… »

Mais avant qu’il n’ait pu finir sa phrase, on frappa à la porte un étage plus bas. L’inventeur s’interrompit, laissant sa phrase en suspens et se retourna pour regarder derrière lui, avant de se tourner à nouveau vers Iseut ne lui dédiant un regard interrogateur.

« Tu attendais quelqu’un ? Tu préfères que je parte ? » demanda-t-il.

Peut-être était-ce mieux ainsi, après tout… Heureux sont les ignorants, et il ne tenait qu’à Iseut maintenant de lui ouvrir une possibilité de compréhension, ou de le laisser dans l’ombre.
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FORT FORT LOINTAIN

Iseut Sautemouton
TU SAIS OU J'VAIS LES RENTRER MES MOUTONS ?!

Iseut Sautemouton

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⊱ pseudonyme : Lady Furiosa
⊱ tête mise à prix : Katheryn Winnick
⊱ crédits : elf & tumblr ♥
⊱ arrivé(e) le : 27/12/2014
⊱ manuscrits : 510

⊱ tes licornes : Belle Yeuxdevelours & Raiponce Cheveuxdor
⊱ schillings : 671

⊱ ton conte : La bergère et le ramoneur
⊱ ta race : Statuette de porcelaine vivante
⊱ métier : Bijoutière ¤ Propriétaire de sa propre boutique, on commence à connaître son nom à Fort Fort Lointain ¤ Seconde au sein des Lames de Cendres
⊱ tes armes : Un bâton de bergère & une épée nommée Sybelle (fabriquée par son bestah 4eva, Jeiran) : elle manie le premier mieux que la seconde mais elle maîtrise pô mal quand même.
⊱ allégeance : Jolèmpa. Même que je rêve d'arracher ses petites ailes d'usurpatrice.

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Le mouton, le tigre, et l'épée [PV Iseut] EmptyMer 1 Avr - 16:08



Jeiran & Iseut
le mouton, le tigre et l'épée

La jeune femme ne s'était pas attendue à une réaction aussi vive de la part de son ami, aussi sursauta-t-elle presque lorsqu'il éclata de rire. Un morceau de cookie manqua de se coincer dans sa gorge et elle toussa pour faire passer la bouchée, les joues rougies par l'effort.


" Et bien, oui, pourquoi ? " coassa-t-elle, la voix enrouée, surprise par cette invective. Qu'allait-il donc lui révéler ? Que la Grande Mère fasse qu'elle n'ait pas engagé un tueur en série ! Notre bergère avait beau soigner au mieux ses fréquentations et faire montre de méfiance dans certaines circonstances, il fallait bien avouer que sa nature profonde, un brin crédule, la poussait parfois dans la mauvaise direction. Le regard espiègle de l'inventeur semblait démentir l'extrémisme de son hypothèse, pour autant, elle était avide de ses révélations. Ses prunelles azurées fixèrent son interlocuteur tandis que ses sourcils s'arquaient, interrogateurs. Ami ? Compagnon de beuverie ? Apparemment, le premier terme semblait plus approprié. Ses traits se détendirent aussitôt qu'il utilisa le terme "camarade", pour mieux se crisper imperceptiblement l'instant d'après. Si Jeiran était rassuré par l'identité de son maître d'armes, la joaillère, elle, venait de lui découvrir un statut qui ne lui seyait guère. " Chevalier-flic ? Hum. Encore une chose que j'ignorais. " Elle fit une pause afin d'avaler une gorgée de thé brûlant, le temps de peser ses mots. Aurait-il été opportun qu'elle développe sa pensée et surtout, son opinion concernant la défense royale ? Après tout, un instant plus tôt, elle s'était reprochée de laisser tant d'ombres entre le natif d'Afshin et elle. Sauf qu'entre ses déboires intimes et ses autres secrets moins avouables - voire défendables -, il y avait un pas. Elle ignorait comment Jeiran réagirait à sa vision concernant l'évolution de Fort Fort Lointain tant lui-même en paraissait détaché. Finalement, elle laissa sa main balayer le vide devant elle, ses lèvres se parant d'un sourire insouciant. " Et qui importe peu, d'ailleurs. Quel hasard, tout de même, que vous vous connaissiez si bien ! Dire que je trouvais le monde bien grand à une certaine époque et voilà que désormais, sa taille s'est considérablement étrécie. J'ai l'impression qu'il suffit de rencontrer la bonne personne pour que les liens avec d'autres de mêmes valeurs se tissent naturellement. "


Car quelles que furent les moyens utilisés par Lance pour gagner sa vie, Iseut ne pouvait se défaire de l'impression qu'il lui avait fait dès leur premier échange. Elle sentait cet homme respectueux et loyal. Lui-même devait avoir ses démons et pourtant, il respectait une conduite infaillible, à l'image de ce code d'honneur dont il ne cessait de l'étourdir et de lui en asséner les préceptes. Les rares fois où il la frappait dans le dos, c'était pour lui enseigner à parer à toute éventualité durant un combat, rien de plus. Et cette simple perspective semblait appeler chez lui un mépris inconditionnel. Ainsi Jeiran lui avait-il appris une nouvelle facette du maître d'armes, théoriquement mésadaptée avec les principes tranchés de la bergère et pourtant ... Elle peinait à revoir la définition qu'elle se faisait du Chevalier-Flic malgré tout.

Semblait-il que notre rebelle commençait à cesser de voir le paysage de façon monochrome. Du noir au blanc, tant de nuances s'offraient à elle, il ne lui restait plus qu'à les saisir.

Perdue dans ses réflexions, elle ne remarqua pas l'attitude soudain inquisitrice et soucieuse de son ami. Seul son dernier mouvement, alors qu'il se penchait vers elle, prêt à trahir ses propres inquiétudes, l'interpella. Malheureusement, il ne put préciser ce changement d'humeur : des coups résonnèrent à la porte d'entrée de la boutique. La blonde se figea, la bouche tordue par une moue contrariée. Allons bon ! Qu'était-ce donc encore que cette intrusion en ce jour de repos des braves ? Un client mécontent ou pressé ? Cette distraite d'Adaé qui avait oublié quelque chose ?


" Attend, je vais voir qui c'est. "


Elle se leva, son regard cherchant machinalement son bâton tandis qu'elle traversait la pièce. Un réflexe qu'elle avait acquis depuis son petit séjour dans les geôles royales, entretenu par ses péripéties au sein des Lames de Cendres. Il y avait peu de chance pour qu'on vienne l'arrêter en plein jour, ou pire, qu'on tente de l'attaquer, néanmoins, mieux valait garder son arme à portée. Au cas où.

De la même manière qu'elle l'avait fait pour Jeiran, elle ouvrit la fenêtre et se pencha pour découvrir l'intrus. Une voix résonna depuis la chaussée. Reconnaissable entre mille, à l'instar de cette silhouette. Elle ne prit même pas la peine de répondre à l'injonction - indistincte pour son invité de là où il se trouvait - du visiteur impromptu et referma les battants immédiatement. Lorsqu'elle pivota vers l'inventeur, son visage était redevenu aussi pâle que quand le sujet de son mariage avait été évoqué et si ses traits ne laissaient rien paraître de son trouble, ce dernier caché par un sourire factice, ses yeux, eux, ne pouvaient mentir. Et pour cause : la raison en était la même. A l'exception près que cette fois, elle l'attendait devant sa porte.


" Il semblerait que notre petite conversation de tout à l'heure ait attiré son sujet. " lâcha-t-elle avec une décontraction forcée. " Tristan est en bas. Je crains de devoir le recevoir, il doit avoir une bonne raison d'être ici. Je suis navrée que notre discussion soit écourtée ... "


Comprendre qu'elle l'était. Réellement. Elle aurait largement préféré garder Jeiran auprès d'elle et renvoyer son "mari" d'où il venait. Mais ainsi qu'elle l'avait laissé entendre, Tristan n'avait pas particulièrement insisté pour avoir des contacts depuis son déménagement - il faut dire qu'il la connaissait bien. De ce fait, s'il avait fait le chemin jusqu'au "Rentre tes joyaux blancs", il était probable que l'initiative soit d'importance.

L'inventeur sur ses talons, ils refirent le chemin inverse jusque dans la boutique obscure. Elle déverrouilla le battant et s'excusa une nouvelle fois de le mettre dehors avec si peu d'égards, avant de l'étreindre chaleureusement. Le tout sous le regard du brun muet planté sur les pavés. La surprise se lisait sur le visage de Tristan mais il se garda bien de tout commentaire, se contentant de saluer Jeiran du chef tandis que ce dernier sortait à son tour.


" A bientôt. Et encore merci. "


Indifférente à celui qu'elle avait considéré tel l'homme de sa vie durant plus de quinze ans, elle accorda un ultime clin d'oeil à son ami. Ce ne fut qu'une fois qu'il se fut éloigné qu'elle en revint à Tristan, la mine glaciale et implacable. Un instant plus tard, toujours sans qu'un seul mot ait été échangé entre eux, elle s'effaça pour le laisser entrer, échangeant une après-midi qui aurait pu être agréable pour une entrevue dont elle se serait bien passé. Maudit karma.
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