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run for your life ▬ sinbad & lorcan


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run for your life ▬ sinbad & lorcan EmptyJeu 1 Jan - 16:11



lorcan & sinbad
on aime mieux la chasse que la prise

Une mission spéciale. Quand on est embarqué avec Sinbad Septmers, personne n'ignore que sous cette dénomination, il y a quelque chose qui se cache. Quelque chose de pas forcément très légal. Et le pire, le pire dans l'histoire c'est que le capitaine a l'art et la manière de toujours enfoncer le clou un peu plus loin – un peu trop loin. Histoire de faire des expériences, j'imagine. Historie de tester jusqu'où le monde va résister, jusqu'à quelles limites il peut transgresser. Et ce qui est encore pire que cela, c'est qu'il emmène avec lui ses meilleurs hommes. Histoire de pas crever seul ou de se marrer un peu, tout est une question de point de vue bien sûr.

Pourtant en débarquant comme une équipe de vainqueurs sur l'île de Graaoul, les marins étaient surs de leur coup. A vrai dire, ils se gaussaient déjà de leur future victime, se vantant avec zèle de leur plan sans faille. C'était assez simple ; aller voir les pirates, détourner leur attention, choper une partie du matos gratos, réclamer ce qui avait mystérieusement disparu, ne pas donner de fric en plus de l'acompte déjà confié et hop, repartir avec le reste de la marchandise, les poches pleines et le cœur rempli de fierté pour cette bonne affaire. Seulement voilà. Que serait-ce la vie sans son lot d'imprévus? Ah, un long fleuve tranquille sans intérêt. L'équipage de l’Écorchée, lui, ne fait que voguer sur une mer déchaînée, où chaque nouvelle vague est un défi. Et bien sûr, ce jour ne dérogerait pas à la règle.

Ca avait pourtant bien commencé. Un Sinbad dans toute sa splendeur, un Lorcan très fier de lui, marchant avec sûreté et un lot de petits rats magiciens s'accaparant leur futur butin de la façon la plus légitime qui soit. Le temps d'embobiner le capitaine qu'ils avaient en face d'eux et le tour serait joué. Quand il s'agit de gagner du temps à baratiner tout et n'importe quoi, ils sont forts ces deux-là. Et puis leur public est facile ; l'homme qu'ils ont en face d'eux leur confie toute son attention. Sans doute se pense-t-il très commerçant en agissant de la sorte. C'est qu'il ne connaît pas bien les marins de l’Écorchée. On les appelle marins parce que c'est ce qu'ils cherchent à faire croire. Parce que dans des jours comme celui-ci ils ne sont rien de plus que des contrebandiers. Et eux, les contrebandiers, avaient oublié un détail ; La Fouine. Une sale petite bestiole difficile à remarquer mais qui elle, observait le moindre agissement qui se déroulait autour d'elle. Y compris le vol de la marchandise par les acheteurs eux-mêmes – les scélérats !

Et voilà comment, en quelques secondes à peine, une arnaque plus ou moins bien ficelée (tout dépend du point de vue, bien sûr), s'était transformée en désastre apocalyptique. Parce que, forcément, se foutre de la gueule d'une tripotée de pirates sanguinaires n'est pas sans conséquence. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire Sinbad et Lorcan se retrouvent avec une lame sous la gorge.  Une fausse surprise et un regard complice plus tard et les deux acolytes se défont de leurs assaillants avant de prendre la meilleure initiative qui se présente à eux ; la fuite.

Il ne faut pas longtemps au duo pour se retrouver avec les autres hommes embarqués dans cette affaire. Ils ont foiré expliquent-ils, c'est cette maudite fouine qui les a repérés. L'un s'écrie qu'il en ferait bien un manteau - ou plutôt un bonnet vu la taille de la bestiole -  tandis que l'autre rétorque que s'il s'était fait plus discret, ils n'en seraient pas là. Mais plus aucun n'ajoutèrent un seul mot en remarquant que non seulement leurs poursuivants gagnent du terrain mais qu'en plus de cela, ils sont sacrément bien armés. Dans un commun accord, ils se séparent tous, se donnant rendez-vous sur les rives quand tout sera redevenu plus calme.

La technique fonctionne mais ne les débarrassent pas des affreux qui les suivent ; au contraire, cette petite manœuvre semble les mettre hors d'eux et leurs poursuivants redoublent d'efforts pour les choper. Le moment propice pour se dissimuler, en soi. Mais avant cela, il faut semer les badauds. Ce qui semble assez drôle du point de vue Lorcan vu le sourire qu'il a accroché aux lèvres. Et ouais, il trouve ça bien marrant de se faire courser par des gars prêts à lui arracher le cœur, tout ça en compagnie d'un de ses amis les plus proches, de son capitaine. Ce serait pas en étant resté au port qu'il vivrait de pareilles aventures, oh ça non.

Mais le blond désenchante soudain quand il ressent dans le creux de son échine la douleur singulière d'un carreaux qui vient se loger entre ses chairs. Il en tombe, trébuche contre le sol poussiéreux de l'île avant de repartir. Pas le temps de se plaindre ; il y a des types pires que des chiens enragés qui sont prêts à attaquer qui cavalent derrière.

Ce sont les bois et des alliés un peu gueulards – et ayant remarqué la blessure du charpentier – qui épargnent au duo de devoir s'expliquer à leurs grands nouveaux amis pirates. Les fugitifs se sont glissés au fond d'une cabane abandonnée dont le toit s'est à moitié affalé sur le sol. Il y a un bordel pas possible qui jonche ce qui fut un jour un semblant de parquet et une couche impressionnante de poussière qui recouvre le tout. Lorcan ne fait pas la fine bouche, s'affale sur le sol, en prenant appui contre la parois de bois du chalet. S'il est certain que sa blessure ne le tuera pas – il lui en faudra bien plus, parole de Piedmarin –, il n'empêche qu'elle lui lance sacrement fort et la douleur le fait jurer. Ses pupilles se lèvent alors vers son très cher capitaine tandis qu'un nouveau sourire étirent ses lèvres. « Encore un risque que vous avez omis de préciser dans votre contrat, j'pensais que je les avais déjà tous encourus. »
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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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run for your life ▬ sinbad & lorcan EmptyJeu 1 Jan - 20:23




Lorcan et Sinbad
    Fusillez-le ! Coupez-lui la langue ! Fusillez sa langue ! Et coupez cette vilaine barbe !

Rien ne se passe jamais comme prévu. Il est vrai que cette phrase résume plutôt bien les situations que l'équipage du navire de Sinbad Septmers peut très souvent rencontrer. C'est ainsi, c'est similaire à une machine qui déraille et ne pourra plus marcher correctement - peu importe les modifications faites, bien sûr. La plus simple et ridicule des magouilles devient une immense chasse à l'homme, en général ils trouvent toujours une échappatoire digne de ce nom tant par la terre que par le ciel - l'entraînement ça vous refile des ailes. Et cette fois-ci ne déroge certainement pas à cette fameuse règle que la bonne fortune c'est pour les autres et pas pour eux. Un plan aussi machiavélique que bien conçu, quatre hommes pour en entuber plusieurs, un grand sourire de façade pour se donner une bonne mine réjouissante et enfin gagner plus que convenu à la fin. Rien de bien mirobolant, néanmoins très flatteur pour les pirates qu'ils sont de toujours sortir les vainqueurs dans cet immense combat qu'est celui contre les revendeurs ainsi qu'acheteurs. L'un doit avoir le dessus sur l'autre, c'est la loi de la jungle, l'homme se comportant comme un animal ne peut agir autrement que de sauter à la gueule de celui qui lui fera un grand affront. Quiconque souhaite de la marchandise chez le capitaine se verra automatiquement entourloupé de la manière la plus finement élaborée - et parce qu'un jour, ses hommes pourront s'allonger sur un lit bourré de schillings -, et de toute façon dans le feu de l'action il n'a pas le temps d’avoir du scrupule. Les affaires sont les affaires bon sang de bois ! Sauf qu'elles ne sont pas bien paisibles. Assez rapidement, les trognes réjouies s'effacent pour laisser place à une stupeur conséquente et sans réfléchir plus longtemps, une course effrénée prend place au sein de l'île de Graaoul, dans un des petits villages se situant peu loin de la fameuse Académie réservée exclusivement à l'élite de Fort Fort Lointain. Le coeur serré et à la fois en fête, sa respiration saccadée pimente cette escapade sportive qui après avoir été égayée d'une gueulante entre lui et ses hommes, se résume maintenant à deux êtres qui se donnent un mal de chien à disparaître de la vue de leurs assaillants. Jusqu'à ce que Lorcan se casse royalement la figure, le corsaire si bien lancé dans son effort physique s'arrête à peu près aussi tôt pour lui jeter un regard les sourcils froncés d'une inquiétude conséquente. Ouf, il se redresse, très bien ils peuvent continuer cette mascarade digne d'une émission sur miroir - qu'ils pourraient sans aucun doute appeler les malheurs des orphelins de la mer. Les arbres s'amassent en une troupe très utile de manière tactique, avec leur rapidité ils ne pourront plus leur tomber dessus pas vrai ? Miracle, une vieille cabane s'étale sur leur horizon, sans se faire prier plus longtemps ils se jettent en son intérieur, jusqu'au fond pour éviter de se faire remarquer. Et ces deux crétins continuent de sourire, ils ne peuvent pas s'en empêcher; leurs miches sont sauvées. Inspirant profondément, le froid fait siffler son air qui s'écrase lourdement dans ses poumons, il en profite d'ailleurs pour passer ses mains sur ses genoux et se pencher vers l'avant. C'était moins une qu'il se dit le plus naturellement du monde, jusqu'à ce que son compagnon de galère depuis près de six ans s'effondre au sol, formant un petit nuage de poussière par la même occasion. « Encore un risque que vous avez omis de préciser dans votre contrat, j'pensais que je les avais déjà tous encourus. » Tout va bien dans le meilleur des royaumes, Lorcan est encore capable de brailler la gueule bien ouverte.

Un rire échappe à l'aîné qui se redresse correctement en laissant lamentablement tomber sa tête en arrière. Ah qu'il est doux d'en baver pour une adrénaline qui se répète chaque jour lorsqu'ils prennent le large. Qu'est-ce qu'il en est exactement des autres ? Sinbad n'en a pas la moindre idée, au moins son premier en tout semble tenir la route, sa crinière blonde n'est pas tombée de son crâne et sa barbe continue de briller sous le peu de soleil qui passe à travers les fenêtres cassées. A son tour, il ne peut s'empêcher de s'assoir complètement épuisé de cette immense blague qui, il est sûr, plaira à Kale qui comme réponse lui arrachera une frappe sur l'arrière du crâne. Ce qu'il doit en retenir de cette histoire ? Ne jamais sous-estimer des inconnus armés, ils ont de quoi faire changer d'avis quiconque sauf les éternels grands enfants. « Ah vraiment ? Tu es étonné ? Pourtant au bout de six belles années à mes côtés, tu devrais savoir que tu es bien loin de tout connaître de nos mésaventures - ce n'est que le début, en fait. » Naturellement, se dire qu'embarquer sur le bateau du prince désert est une petite balade sur la plage est totalement suicidaire ! Le constructeur de navires le savait pertinemment, ce doit être son côté un peu fou qui l'a poussé à rester envers et contre tout, même les tempêtes ne lui font plus peur et le mal de mer n'est qu'un lointain, très lointain souvenir. Il fait partie des êtres que Sinbad considère comme étant le coeur de l’Écorchée, avec peut-être un ou deux autres irréductibles qui se font une place progressive, néanmoins Piedmarin est le fondement qui fait tenir cette immense bicoque remplie de gueux débordant de bonne volonté, sans lui rien de cela n'aurait pu avoir lieu - et le pirate d'eau douce ne le remerciera jamais assez pour cela. Remettant ses idées en place, c'est alors qu'il se souvient de sa chute qui vraisemblablement n'aurait pu être causée par une racine trop grosse - ce n'est pas le genre de Lorcan de se faire avoir aussi facilement - une seule conclusion lui vient radicalement en tête ; il s'est fait avoir. Ses traits deviennent graves, il essaie de regarder en surface mais rien n'apparaît à lui si ce n'est ses vêtements rembourrés à cause du froid. « Donc je te prierais d'éviter de périr entre mes mains, tu as encore beaucoup trop d'îles à voir et à explorer. » L'art de camoufler une parole derrière une autre. Ne peut-il pas être plus clair ? Il grimace vaguement en passant une main sur son épaule, il déglutit presque nerveusement témoignant de l'angoisse qui prend place en son corps. « Où as-tu été touché mon ami ? » Mon ami, mon frère, mon charpentier totalement inconscient et qui n'a pas été capable d'éviter une attaque. Il devra lui apprendre à développer son agilité tiens, ce sera son prochain cours pour ce lion aux canines acérées. Toutefois même s'il souhaite en rire, le côté comique de cette journée prend un autre tournant. En premier cas Hansel voudra l'égorger pour avoir un peu trop cassé son préféré de cette grande fratrie, deuxièmement il culpabilisera assez bien tout seul et pour finir Kale tirera le bon côté des choses. Une autre cicatrice, de quoi faire tomber une donzelle lors d'une soirée à la taverne, autour de cela il pourra broder ce qu'il veut en citant un monstrueux roi des marins, un macchabée sorti de sa tombe pourquoi pas et même une bouche du diable si l'envie lui dit. Positif, négatif, positif, négatif, et celui qui est en charge du martyr n'arrive pas à se convaincre des bonheurs de se faire blesser. En revanche, ce qu'il sait à l'instar d'une vérité universelle, c'est que ce n'est pas une petite pique qui mettra à terre ce forban aux prunelles malicieuses, bien loin de là, il en faudra plus pour se débarrasser de Lorcan Piedmarin - et même si souvent Septmers lui reproche presque d'être increvable, il n'en pense pas moins, un autre immortel qui verra ses proches mourir. C'est ça la malédiction de l’Écorchée, de la faucheuse on s'acoquine lorsqu'elle vient nous chercher et on la baratine si bien qu'elle préfère s'en aller. Décéder un jour, mais pas demain, ni aujourd'hui.
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run for your life ▬ sinbad & lorcan EmptyVen 2 Jan - 14:23



lorcan & sinbad
on aime mieux la chasse que la prise

Ah qu'il est bon de se sentir en sécurité. On a certes connu meilleur nid douillet mais se retrouver avec son capitaine au fond des bois, cachés tels les trois petits cochons au fond d'une cabane pourrie est déjà plus rassurant que de courir à l'aveuglette en espérant semer ses ennemis près à nous égorger. Et dire qu'on raconte que les pirates ont de l'humour ! Mortecouille, on nous a menti. A moins que les pauvres gars de l'équipage que Septmers a décidé de pigeonner ne partage pas réellement le même genre d'humour que les joyeux gai lurons de l’Écorchée – et c'est même fort probable. Lorcan en connaît un autre qui n'aimera pas trop la blague ; sans doute Kale se fera-t-il un plaisir de sermonner l’intrépide prince du désert, à n'en pas douter même.

Mais une chose est sûre dans toute cette histoire ; c'est que Sinbad et Lorcan savent se marrer même dans les pires situations qui puissent exister. Et c'est sans doute cela qui fait qu'après toutes ces années, ils sont encore présents sur cette maudite Terre. Surtout en ce qui concerne Septmers et ses incroyables voyages légendaires. Encore maintenant, même après tout ce temps passé au côté de cet homme, le blond apprécie entendre les épopées fantastiques que l'on attribue à son capitaine. Il est fier, il est vrai, d'être l'un de ses matelots. Sinbad Septmers n'a beau être qu'un homme dans le fond, il n'en reste pas moins que sa réputation le suit et le poursuit.

Cependant, pour ce coup-ci, quelque chose est foutrement désagréable ; avec le mariole qu'il a en face de lui, Lorcan ne peut s'empêcher de rire mais ça ravive férocement la douleur qui lui lance dans tout le dos. Merde, c'est qu'on l'a pas raté. Du coup, il offre comme toute réponse quelques éclats de rire. On l'a connu plus en forme le Piedmarin, affalé contre la parois pourrissante de cette vieille cabane abandonnée, essoufflée par leur folle course. Faut pas être médecin pour remarquer qu'il y a quelque chose qui cloche chez ce lion de mer. Et quand on est son capitaine depuis six années, on a l’œil c'est vrai. Le charpentier n'est pas étonné de la question de Sinbad, a un sourire désolé qui signifie « Eh oui l'ami, j'me suis fait avoir » avant de soupirer. Mais c'est cela être un marin de l’Écorchée ; on cavale, on se fait tirer comme un lapin, on se relève, on rafistole et ça redémarre.

Le marin se tord un peu dans tous les sens, cherche sur quel angle attaquer la blessure. C'est un sale endroit, juste près de son omoplate droite, de ces emplacements impossibles à regarder ou même toucher convenablement. Avec ce cirque, Sinbad a sûrement avoir remarqué le bout de carreau qui dépasse de son matelot.  « J'sais pas trop, vous devez mieux voir que moi. »  Il se tortille encore un peu avant d'ajouter. « 'Savez que j'suis solide, l'en faudra plus qu'une saloperie de carreaux pour m'enterrer.» Parole de Piedmarin.  « Mais si j'avais su, j'aurais mieux négocier ma paye.» Il plaisante, bien sûr. Pour tout l'or du monde, Lorcan ne donnerait sa vie à personne. Pour toutes les richesses de cette Terre, il ne renoncerait pas à cette existence qu'il a fait sienne. Parce que c'est un fait il s'est battu pour elle, continuera de le faire jusqu'à son dernier souffle. Car une seule cause est bonne au cœur de cet homme ; celle de l'océan. S'il a des passions, aucune n'a jamais su atteindre l'amour sans limite que livre le blond à la mer. Alors même s'il doit se prendre des carreaux et autres joyeusetés en pleine gueule, il le fera. Juste pour ne pas retourner dans l'atelier de son père, à construire les rêves des autres, en laissant ranger les siens au fond d'une malle entre les carnets et les livres d'histoire maritimes. Il l'a fait assez bien longtemps et maintenant qu'il goûte à la liberté qu'il a toujours réclamée, il ne la quitterait pour rien au monde. Rien.

Mais pour l’instant, eh bien, Piedmarin, bien payé ou pas, il est tout de même blessé, perdu au fond des bois. Et le mieux ce serait bien de le soigner. Il a confiance en Sinbad. Pas que ce soit un chirurgien aux doigts de fée – laissez-moi rire – mais vu le nombre de blessures qu'il a lui-même essuyées et tous les matelots qu'il a dû réparer en urgence, entre deux batailles, deux vagues et autres fléaux des mers, Septmers pourrait presque s'improviser infirmier. Presque. En attendant les bons soins de quelqu'un de plus compétent. Et puis faute de mieux, c'est pas Lorcan qui fera la bonne fine bouche – ce n'est pas vraiment son genre. « Vous voyez quelque chose ?» Parce que en plus, c'est très pratique, on y voit rien dans cette cabane. « J'peux bouger s'il faut. » Le blond observe un peu l'endroit. Y a une chaise mais elle a l'air de plus tenir beaucoup. Mais la moitié de toit effondrée permet au moins à la lumière de pénétrer l'endroit. « J'peux me mettre là pour dire d'y voir plus clair.» Et puis il regarde ses épais vêtements. Pour bien faire, il faudrait s'en séparer. « Faudrait ptête que je me débarrasse ça, aussi.» ajoute Lorcan en ouvrant sa veste. Il frisonne déjà à l'idée de se retrouver torse nu par ce froid de canard, mais y a pas vraiment le choix. Mine de rien, il a connu franchement pire. Preuve en est le sourire qui vient éclaircir son visage ; ce genre de grimace qui hurle au monde qu'il va lâcher une connerie. Il se marre déjà avec de commencer. « Mais ça, c'est bien parce que c'est vous. Après tout ce temps, vous pouvez vous permettre de me déshabiller mais faudrait pas commencer à le faire avec n'importe qui, hé. »
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run for your life ▬ sinbad & lorcan EmptyVen 2 Jan - 21:13




Lorcan et Sinbad
    Fusillez-le ! Coupez-lui la langue ! Fusillez sa langue ! Et coupez cette vilaine barbe !

Décidément, pour empirer cette situation il faudrait que l'un ou l'autre hurle comme un dégénéré. Il est vrai qu'en voyant les choses sous un certain angle, le capitaine se dit que cela pourrait être bien plus problématique ! Il ne se tromperait pas en affirmant qu'ils auraient pu se faire massacrer par ces gorilles montés sur des échasses, ils s'en sont bien sorti et ce doit être tout ce qui compte. Par contre, et ce que Sinbad n'a jamais pu promettre à ses hommes, c'est qu'en général, l'accompagner sur le terrain signifie ne pas forcément rentrer totalement entier de cette belle escapade dans les champs. Bien au contraire. On en retire des cicatrices, des chutes, des traumatismes si profonds qu'ils prennent un temps considérable avant de disparaître, peut-être est-ce évidemment trop mélodramatique néanmoins il en est sûr, un jour un membre de son équipage finira fou à cause de ses plans douteux. Quel doux royaume de confusion, il semblerait que la chance ne joue plus en sa faveur et il s'en rend compte radicalement en voyant le sourire déformé de son ami. Pour sûr, il aurait été idyllique de se dire qu'il n'arrivera rien cette fois-ci. Il arrive toujours quelque chose, d'une chute à un mot de travers, un bon procédé d'échange n'est pas pour le navire qu'il dirige. Tirant une grimace comme unique réponse véridique, il pousse un profond soupir ne sachant réellement quoi faire sur l'instant. Son second est bien plus propice à faire carrière dans la médecine que, certes il a déjà improvisée des points de suture, mais là avec ce rien complet il ne pourra pas l'aider grandement plus qu'il ne le fait déjà par sa présence, et ce peu importe l'amour qu'il a envers la tête blonde qui doit certainement songer au fait de ne pas avoir eu envie de se réveiller ce matin. Oui, parfois il faut savoir écouter la petite voix intérieure qui dit de ne pas poser un seul doigt de pied en dehors de la cale. Faudrait peut-être qu'un jour Septmers l'écoute, ce serait un début - celui de la fin vraisemblablement. Il n'empêche que le bestiau souffrant continu de sourire, il peut pas s'empêcher de glousser et Sinbad en est sûr, même à l'article de la mort il continuera à se bidonner à l'instar d'un troll qui vient de découvrir la joie de la civilisation. Ah, Lorcan, Lorcan, Lorcan. Que ferait-il sans lui ? Ses journées seraient sans aucun doute beaucoup plus ennuyeuses, il ne l'entendrait pas chanter lorsqu'il a un verre dans le pif et surtout il ne saurait pas qui voir lorsqu'il est sous l'emprise de l'herbe à chat. Ils se complètent bien finalement, probablement pas autant que l'autre survivant de ses sept escales, cependant c'est une bonne base qu'ils ne cessent de fortifier, et ensemble ils sont à l’abri de tout y compris des assaillants. La tête de mule continue de se mouvoir dans toute cette poussière, déblatérant quelques bêtises pour incruster un rayon de soleil en ce lieu bien trop fade, jadis il devait appartenir à un bucheron qui sait ? Il ne saurait le dire, et il a beau jeter un oeil à gauche, à droite, en haut ainsi qu'en bas, aucune piste ne le mène vers une conclusion claire. Quelqu'un a vécu ici, quelqu'un est peut-être décédé ici ou s'est enfuit. Les histoires se font à partir de rien, les enfants quant à eux sont les plus doués pour s'imaginer des récits de capes et d'épées, serait-il donc un grand marmot ? Il se surprend quelques secondes à essayer d'imaginer les meubles qui étaient ici, le feu qui léchait la ridicule cheminée. Il devait y faire bon vivre, jusqu'à maintenant. Ils se sont jetés la tête la première dans un véritable sanctuaire, et une chose est sûre, ils ne sont pas prêts d'offrir à cet édifice du passé une minute de silence. Préférant l'écouter plus que de parler, c'est en entendant son ultime boutade qu'il roule des yeux et pense réellement qu'il est fin prêt à se mettre à nu. Prenant une profonde inspiration il suit sans ronchonner le bavard, se glisse dans son dos et fronce un peu plus les sourcils à la vue du liquide vermeil qui dégouline gentiment sur sa chemise immaculée. « Si tu veux tout savoir, je n'aime pas les blondes velues, alors sois-en rassuré ce sera la première et dernière fois que j'explore ta peau. » Qu'il ponctue d'un énième rire délicat. C'est ça qu'est beau chez l'homme, ou plutôt chez certains êtres, ils continuent d'avoir le sourire peu importe la situation, c'est à en avoir mal à la mâchoire, toutefois ça vaut la peine quand l'autre est rassuré - surtout quand l'acte est dramatique. C'est à ce moment précis qu'il en profite pour dégager son revêtement entièrement qu'il pose à côté de lui, le plaignant intérieurement pour les morsures du froid qui vont l'assaillir, ses prunelles s'écarquillent à la vue de la plaie située à peu près entre ses omoplates, se rapprochant plus de la gauche. Il a eu de la chance, mais pour combien de temps encore ?

Passant une main fébrile sur la chair mise à vif, il pince sa lèvre inférieure en sentant des tas de frissons lui traverser l'échine. Il sait ce qu'il ressent, ou à peu de choses près peut comprendre sa douleur à la perfection. Pire qu'un feu qui ronge, équitable à de l'eau glaciale, un autre corps veut s'installer dans un qui ne lui appartient pas. Il jette un oeil suppliant vers le ciel visible par le trou du toit, il n'y a personne pour lui répondre. Kale n'est pas là pour lui filer un coup de main cette fois-ci, il va devoir se débrouiller seul avec ce qui semble être la vie de son ami. Une lourde responsabilité incombe des effectifs aussi conséquents, son attention à nouveau reposée sur Lorcan, il souffle presque dépité. « Malheureusement pour toi, il semble avoir pénétré profondément ton dos, je suppose que tu sais ce que je vais devoir faire, néanmoins je vais te le dire pour que tu évites de hurler de surprise. » Très bien. Première chose, il faut voir s'il a tout ce qu'il lui faut sous la main. Du bois sec, c'est parfait. Maintenant le tour de ses poches qui sont fouillées de fond en comble, combien de fois sa bonne vieille redingote lui a sauvé l'esprit en lui dévoilant ses secrets ? Une bonne centaine, si ce n'est plus. Fouillant tout en pestant de manière peu discrète, il tombe enfin sur l'objet de ses désirs, un briquet à silex qui en aura vu des vertes et des pas mûres. Celui-ci posé sur le sol il enlève sa première couche de vêtement par la suite, et arrache avec un petit poids dans le coeur un bout de la manche de son haut bouffant. Dommage. Il en aura usé du tissu pour empêcher le sang de trop couler. Et pour finir, sa main droite dresse dans les airs une de ses deux dagues, propre mais sait-on jamais, manquerait plus que ça se pourrisse là-dedans, surtout pas lui qui est un élément capital à son bateau de misère. « Pour ne risquer aucune infection, je vais te le retirer avec ma lame. Ce sera très désagréable, mais tu verras une fois le carreau disparu tu te sentiras bien mieux. Je ne garantis juste pas que tu n'auras pas de cicatrice, de plus c'est assez rudimentaire... M'enfin nous pourrons reprendre la route, Kale s'occupera de toi une fois que nous serons rentrés chez nous. » Il ne se rend probablement pas compte des paroles qui sortent de ses lèvres. Chez nous, chez eux. Un membre de cette gigantesque famille qui s'agrandit peu à peu. Ils sont sur un même pied d'égalité, et même si Sinbad sait qu'il ne pourra jamais remplacer les Piedmarin, il fait son possible pour combler le manque considérable dû aux départs répétés du plus jeune. Se penchant pour attraper quelques bouts de bois secs, il les dispose non loin de lui pour former ce qui sera d'ici peu son stérilisateur. En moins de temps qu'il ne faut pour dire ouf, le briquet claqué contre la pierre fait une étincelle sur le petit bout d'amadou, de l'autre main une allumette s'y frotte pour faire naître une ridicule petite flamme. « A ce propos, un conseil, si tu en es capable, il faudrait que tu mettes un bout de tissu dans ta bouche, ta veste tiens ! Auquel cas il te viendrait l'idée de faire entendre ta souffrance au monde, il serait idiot que nous nous fassions attraper par les négociants un peu trop susceptibles à mon goût. » Son sourire ne dégage pas de son masque de confiance. Il met feu au foyer sur lequel il souffle doucement pour attiser la rage de cet élément indomptable mais bien moins fascinant que l'océan, c'est un minuscule miracle dans ce royaume où tout se paie. Le temps que l'instrument de torture se propage, le mercenaire se redresse un peu mieux tout en faisant craquer sa nuque endolorie. « Serre les dents Lorcan, vraiment. Pour ce qui est de ta paie nous en reparlerons en temps voulu, quand tu auras passé cette épreuve de la hm. » Pause, réflexion poussée pour trouver le mot juste, illumination. « De façon poétique je te dirais du déchirement, pour ce qui est de la véritable version, le terme juste serait douleur et agonie. Tu peux choisir celle que tu préfères étant donné qu'aujourd'hui tu es la victime. »
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run for your life ▬ sinbad & lorcan EmptySam 3 Jan - 22:27



lorcan & sinbad
on aime mieux la chasse que la prise

Il a survécu et si ce n'est pas un miracle, c'est au moins une aubaine. C'est le principe même de l'existence ; survivre. Chaque jour qui naît est une épreuve en soi, possédant son lot d'obstacles et de surprises – qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Piedmarin est du genre à voir le verre à moitié plein ; d'un naturel optimiste, il ne voit pas sa blessure comme un mal mais comme un bien. Oh certes, il est entrain de se les geler au fond d'une cabane abandonnée, avec une épée de Damoclès sur le haut du crâne et crève de mal, mais au moins il est vivant. Et jusqu'à preuve du contraire, entier. C'est tout ce qu'il lui faut. Avec l'assurance que d'ici un moment, lui et son très cher capitaine – lui aussi en un seul morceau –, ils rejoindront leur chez eux, leur divine Écorchée. L'incident du carreau n'est donc qu'une petite contrariété de la vie, qui, quelque part, lui confirme qu'il a encore deux trois choses à faire sur cette Terre avant de passer l'arme à gauche et de laisser les siens se débrouiller sans lui.

Les premières paroles de son compagnon font sourire le blond. Son meilleur élément, il n'y a pas de doute, c'est un compliment. Comme si Septmers s'en voulait de l'affront dont il est victime et de cette opération improvisée et qu'il tentait désormais de se faire pardonner par les mots. Mais n'était-il pas prévenu ? Lorcan se doutait bien qu'en s'engageant avec un type comme Sinbad, il ne se la coulerait pas douce. Et c'était en partie ce qui l'avait amené à s'engager ; là, dans son atelier, s'il adorait construire ses bateaux avec tout l'amour d'un père, il n'en restait pas moins que la vie lui semblait parfois morne sur le port de son existence. Une chose est sûre c'est qu'il ne peut plus désormais s'en plaindre, que du contraire ! Peut-être ne s'attendait-il tout de même pas à la vie qui est sienne, bercé par les récits fantastiques que racontaient les marins qu'il croisait durant son enfance naïve. Un jour c'est une tempête, l'autre un carreau dans le dos. Les petits aléas de la vie de pirate.

Il est rare que Lorcan Piedmarin se montre si peu bavard. Il y a une raison évidente à cela ; son dos tailladé et brûlé qui a affaibli son être tout entier et qui continue de le faire souffrir. Mais il y a aussi une cause toute autre, moins évidente. C'est qu'il écoute son capitaine avec une oreille particulièrement attentive. Il connaît les légendes qui poursuivent Sinbad, les bonnes comme les mauvaises, a déjà eu maintes fois l'occasion d'apercevoir les démons du marin au creux de ses pupilles sombres. Si la vie du jeune homme a toujours été relativement tranquille, il n'en reste pas moins qu'au fil des rencontres il a appris à reconnaître ceux traînant leur passé derrière eux. Un fardeau. Celui de son interlocuteur est lourd d'âmes perdues, de corps disparus. Si on ne peut le lui ôter, il n'empêche qu'on puisse l'aider à le soulever. Cependant, on a connu plus doué en situation délicate et sérieuse que notre cher Lorcan. Un peu maladroit avec ce genre de sentiments, il n'est pas rare qu'il fasse fi des codes et détourne la situation fâcheuse par quelques galipettes humoristiques. Parce que c'est sans doute sa plus grande force ; cette capacité à se lever chaque matin avec le sourire aux lèvres, à forcer le destin à lui livrer le bonheur de rien. Le charpentier n'est pas seulement un marin particulièrement doué sur le pont, ni même un simple constructeur qui arrive à faire tenir ses vaisseaux. C'est un pilier de l'équipage, un battement récurrent et stable de son cœur enivré. Et c'est pour ça que plus que tous, il se sent responsable d'apporter aux siens, la joie qu'il partage volontiers. Une mission qu'il fait sienne et accepte avec fierté.

Le blessé s'est collé un instant contre la paroi de bois, les paupières closes, histoire de récupérer un minimum. Il a attentivement écouter chaque syllabe de son compagnon, s'est contenté d'afficher une ribambelle de sentiments sur son visage fatigué. Sinbad a l'air de vouloir combler le silence et le blond le perçoit comme nerveux ou tout du moins, pas à l'aise. Alors il se redresse doucement, porte le regard su son compagnon d'infortune. Il tend la main vers ce dernier, la pose contre son épaule. C'est un simple contact et pourtant au-delà de ce geste, il y a une signification profonde. C'est la preuve physique du lien qui les unit, c'est Lorcan qui murmure tacitement que peu importe les actions ou les faits établis par Sinbad, il sera à ses côtés. « Il n'y aucun alcool que je refuserai, vous le savez bien.» Ce n'est un secret pour personne. « J'accepte l'offre même si, en soi, je ne vous en veux pas vraiment. » Il hausse les épaules avant de grimacer de son geste, ravivant la douleur. Lorcan n'est pas rancunier pour un sous, surtout pas avec un gars tel que celui qu'il a en face de lui. Après toutes ces années passées ensemble, cela serait tellement dommage. « Tant que vous ne tirez pas vous-même sur moi, je vous en voudrais pas, v'savez bien.» C'est un fait établi qu'il semble tout de même devoir rappeler. « Mais j'vous jure que si l'idée vous prend de me tirer comme un lapin, vous le regretterez, capitaine ou pas. » Forcément. Ce serait tout de même une trahison. « Mais jusqu'à preuve du contraire, vous y êtes pour rien, hein. 'fin j'espère pour vous. » Parce qu'avoir un lion des mers sur le dos, ça doit être franchement pas sympa. Le bougre, en plus, a l'habitude de se battre – et serait même prêt à avouer qu'il adore cela. Cependant, si ce n'est amicalement, Lorcan sait qu'il ne pourrait jamais affronter son capitaine. Cela lui briserait le cœur et l’émietterait en une infinité de débris, impossible à reconstituer. Si les siens ont besoin du blond, le contraire est également vrai.

La main de Lorcan glisse le long de l'épaule du capitaine. Maintenant qu'il lui a signifié qu'il était là, qu'il ne lui en voulait pas et que ce ne serait probablement jamais le cas, chacun peut retourner chez soi. Parce qu'ils restent tout deux des hommes, des pirates qui plus est. Pas le genre de mec qui se plaint et verse une petite larme dramatique au fond des bois. Non. Ces types-là ne pleurent pas à la limite du gouffre sur lequel ils se penchent, ils ne le font qu'une fois qu'ils en ont touché le fond. Et ils en sont encore loin. Alors Lorcan sourit, une fois de plus, a une pensée pour ceux qui les attendent, là-bas, sur leur vaisseau. « Mais si moi j'vous en veux guère, j'en connais d'autres qui seront pas de cet avis. Des pronostics pour votre mise à mort ? » C'est léger, sarcastique et taquin, rien de bien méchant. Parce que Lorcan ne pourrait l'être – à moins de vraiment vraiment vraiment l'énerver. Derrière ses airs rustres et sa barbe broussailleuse se cache un cœur de lion.
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FORT FORT LOINTAIN



run for your life ▬ sinbad & lorcan Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko2_250

⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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run for your life ▬ sinbad & lorcan EmptyDim 4 Jan - 17:53




Lorcan et Sinbad
    Fusillez-le ! Coupez-lui la langue ! Fusillez sa langue ! Et coupez cette vilaine barbe !

Il est presque impressionnant de remarquer à quel point le corps humain regorge de surprises et de sang. Une quantité assez conséquente qui dégouline entre ses doigts, Lorcan bien sûr tente de prendre son courage à deux mains avant qu'il ne commence l'horrible massacre, ce que le capitaine respecte en tout bien tout honneur. Combien de fois est-ce qu'il a été rabiboché par son second qui ne pouvait l'endormir en un coup de poing ? Des tas, si bien qu'il ne les compte plus actuellement, il était même chanceux lorsqu'il tombait dans les bras de Morphée - ce qui s'en rapproche du moins. Presque dépité qu'il ne soit pas assez faible pour fermer les yeux, c'est dans une profonde inspiration qu'il peut commencer à triturer sa peau jusqu'au plus profond de ses muscles. Ses mains maculées de ce liquide vermeil lui rappellent à quel point l'existence d'un marin peut être complexe, à la réalité l'existence tout court. Si ce n'est pas lui, alors ce sera un autre et vice-versa. Le bon procédé d'échange, la logique des choses qui fait qu'un jour il aura le retour de sa pièce, il en est convaincu. Néanmoins, pour l'instant son cadet est bien trop occupé à s'étouffer avec sa veste dans la poche, évitant en tout point de faire un bruit monstre - il serait idiot que les assaillants arrivent au moment délicat de sa besogne. Il fronce les sourcils, n'entend même plus les battements de son coeur, fait fit de la nervosité qui fait trembler ses doigts. Pour lui, pour eux, pour ce frère qu'il n'a pas le droit de perdre il ne peut se permettre d'échouer. Vite, allez, bon sang. Ses pensées se mêlent à d'autres, le vide y fait part aussi, un néant si gigantesque qu'il happe les gémissements de douleur de la victime à la crinière blonde, jusqu'à ce qu'il touche le carreau, qu'il le déloge et que l'autre puisse enfin respirer à nouveau. Le morceau tombe au sol dans un cliquetis presque délicat à l'oreille si l'objet n'était pas si meurtrier à l'origine. Soupirant de satisfaction, la deuxième partie est aussi du contrat. Brûler quelque peu la partie pour qu'elle ne fasse plus office d'une fontaine à vin ferreux, lui laissant à nouveau un laps de temps considérable pour se remettre de ses émotions, la dague prend part au mouvement des flammes jusqu'à ce que la lame rougisse. Intérieurement il s'excuse, extérieurement il préfère se taire pour ne pas se prendre un poing vengeur en pleine figure. Le son du chaud qui claque contre le froid, l'épisode se referme sur une cicatrice qui sera bien plus grande dorénavant. Les poings serrés, il passe une main malhabile sur ses lèvres pour dégager le peu de sueur qui s'est incrusté sur son visage, le tâchant par extension du sang de son acolyte. Son arme miniature retombe au sol ainsi qu'un Sinbad qui laisse ses muscles se détendre, en plus d'avoir avalé ses hurlements d'agonie il n'a pas péri. Il devrait sérieusement songer à augmenter son salaire. Souriant le plus bêtement du monde, le capitaine secoue sa tignasse sombre pour remettre de l'ordre dans ses idées alors que son charpentier enfile tant bien que mal sa veste. Une chose de faite, la deuxième serait d'éviter à tout prix qu'il subisse les méfaits du froid. N'échappant pas à ses bonnes habitudes, Piedmarin en lâche une bonne pour détendre l'atmosphère. Bourreau. Ce n'est pas bête, il y songera le jour où il divorcera de son bien-aimé océan. « Ne me tente pas. » Forcément la journée aurait pu bien mieux se terminer, à la réalité il n'ose imaginer la réaction de ses congénères quand ils reviendront sur le navire. Il se fera assassiner une fois par le joyeux Denougatine, ensuite Kale lui demandera avec panique s'il n'a rien pour peu après lui faire une morale digne d'une mère face à son enfant. Nom d'un chien, c'en est presque la perfection selon Septmers, un peu de combat, des blessures et pour finir des sentiments enfouis qui ressortent lorsque l'être apprécié est en danger - ce qui se passe exactement actuellement, même son sourire ne peut cacher sa culpabilité.

Pourtant ils le savent tous en s'engageant sur l’Écorchée, on en revient certes mais pas forcément entier, avec un bras en moins pourquoi pas, l'honneur aussi ne sera plus qu'une question de temps. Cependant pour le constructeur de cette bicoque flottante, se doutait-il une seule seconde qu'il allait en baver comme cela ? Certainement pas. Souvent dans l'esprit d'autrui un quotidien de pirates, d'écumeurs se résume à des pillages, de l'or en veux-tu en voilà et pour parfaire ce tableau, des femmes à la chaîne. En somme faire peu pour gagner énormément. Qu'ils sont idiots, ou plutôt idéalistes ! La vérité est bien loin de ce mensonge saugrenu qui alimente les chimères des enfants. Se redressant pour finir accroupis, il en profite pour passer la lame de sa dague dans le tissu de sa chemise bouffante, de nouveau brillante elle termine dans sa ceinture pendant que le feu crépite. « Fort heureusement, nous n'aurons pas à t'enterrer cet hiver. Je ne sais pas si je supporterais de perdre mon meilleur élément. » Tout en haussant les sourcils de manière à adoucir ses traits, il renifle à cause du froid, enfile à son tour sa redingote crasseuse de terre et de poussière, puis d'un mouvement de jambes se retrouve face à l'infortuné qui grelote à cause du temps. Ses fesses retombent sur le sol, il remonte un peu ses jambes contre son torse et glisse ses coudes sur ses genoux, tête penchée sur le côté il souhaiterait faire plus. Si au moins il avait de l'herbe à chat sur lui, mais non, rien de quoi apaiser sa faille de chair. « Il faut un début à tout je suppose, tu pourras te vanter d'avoir pris part à une sacrée aventure pour avoir eu en retour une telle marque. Néanmoins, j'ose espérer que ça ne te répugne pas, hm ? Tu dois avoir une bonne étoile mon cher, en sachant que le maudit que je suis sème la mort autour de lui. » Un soupir blasé lui échappe alors qu'il jette un oeil furtif au baraquement décomposé, sans réellement savoir ce qu'il cherche, probablement une sortie pour avoir dit haut et fort une telle bêtise. Ils le savent, tous. Alors pourquoi est-ce qu'ils s'entêtent à le suivre ? Ils doivent être fous. C'est cela. Un groupe d'hommes complètement cinglés autant les uns que les autres, ne parlons même pas du second qui défie ouvertement la faucheuse pour mieux l'entourlouper. Qu'ils sont beaux, qu'ils sont braves aussi, le peuple ne se rend pas compte des coeurs nobles qui se cachent derrière des trognes broussailleuses barbues. Pinçant sa lèvre inférieure par simple habitude, sa tête se rebaisse pour plonger dans les prunelles bleutées de son interlocuteur. Une malice s'installe, un lien indéfectible qui ne peut laisser place au plus grand sérieux, comme des enfants ils agissent selon la force d'un rire. « En tout cas, j'essaierais de me faire pardonner comme je peux, une bourse en plus pourrait être une idée, ou bien de l'alcool importé directement d'Afshin ! Si bien sûr ta langue apprécie toujours la boisson. » Accompagné d'un petit gloussement de gorge, il ne cesse de maltraiter son bout de lèvre, reprenant à peine quelques secondes après. « Dès que tu pourras marcher sans t'évanouir, nous repartirons, mais pour le moment il faut que tu reprennes des forces. » Sans rien à avaler ? Pour sûr qu'il va en récupérer, et dans ses dernières ressources en plus. Une oeillade est adressée au revêtement de Piedmarin qui traîne à côté de lui, il l'attrape pour ne pas l'oublier - pourquoi pas après l'aider à l'enfiler, il n'est pas en état de se mouvoir complètement. « Bon sang, qu'est-ce que je donnerais pour du rhum, tant pour nous réchauffer que pour chasser nos amertumes. » Oh ça, ils sont doués en plus pour pousser la chansonnette quand ils poussent le bouchon trop loin, toujours ensemble, toujours scotchés l'un à l'autre pour faire entendre aux autres royaumes leurs chansons païennes. Une fois même avaient-ils eu la très bonne idée de faire un concours de celui qui tiendrait le plus longtemps sans tomber de sa chaise, s'enfilant à la chaîne des verres cul sec pour se donner plus de crédibilité. Pas de table, pas de chaises, encore moins de congénères qui hissent le drapeau de la victoire lorsqu'il y a besoin, juste deux squelettes qui se traînent dans la boue - tu es né poussière et tu reviendras poussière avait dit l'autre. Mais ces deux-là sont plus semblables à de la poussière d'étoile, quand ils partiront - si un jour ils cessent de se défaire du destin - il ne restera d'eux qu'une hilarité sincère s'évanouissant dans le vent.
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run for your life ▬ sinbad & lorcan EmptyMar 6 Jan - 15:35



lorcan & sinbad
on aime mieux la chasse que la prise

Il a survécu et si ce n'est pas un miracle, c'est au moins une aubaine. C'est le principe même de l'existence ; survivre. Chaque jour qui naît est une épreuve en soi, possédant son lot d'obstacles et de surprises – qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Piedmarin est du genre à voir le verre à moitié plein ; d'un naturel optimiste, il ne voit pas sa blessure comme un mal mais comme un bien. Oh certes, il est entrain de se les geler au fond d'une cabane abandonnée, avec une épée de Damoclès sur le haut du crâne et crève de mal, mais au moins il est vivant. Et jusqu'à preuve du contraire, entier. C'est tout ce qu'il lui faut. Avec l'assurance que d'ici un moment, lui et son très cher capitaine – lui aussi en un seul morceau –, ils rejoindront leur chez eux, leur divine Écorchée. L'incident du carreau n'est donc qu'une petite contrariété de la vie, qui, quelque part, lui confirme qu'il a encore deux trois choses à faire sur cette Terre avant de passer l'arme à gauche et de laisser les siens se débrouiller sans lui.

Les premières paroles de son compagnon font sourire le blond. Son meilleur élément, il n'y a pas de doute, c'est un compliment. Comme si Septmers s'en voulait de l'affront dont il est victime et de cette opération improvisée et qu'il tentait désormais de se faire pardonner par les mots. Mais n'était-il pas prévenu ? Lorcan se doutait bien qu'en s'engageant avec un type comme Sinbad, il ne se la coulerait pas douce. Et c'était en partie ce qui l'avait amené à s'engager ; là, dans son atelier, s'il adorait construire ses bateaux avec tout l'amour d'un père, il n'en restait pas moins que la vie lui semblait parfois morne sur le port de son existence. Une chose est sûre c'est qu'il ne peut plus désormais s'en plaindre, que du contraire ! Peut-être ne s'attendait-il tout de même pas à la vie qui est sienne, bercé par les récits fantastiques que racontaient les marins qu'il croisait durant son enfance naïve. Un jour c'est une tempête, l'autre un carreau dans le dos. Les petits aléas de la vie de pirate.

Il est rare que Lorcan Piedmarin se montre si peu bavard. Il y a une raison évidente à cela ; son dos tailladé et brûlé qui a affaibli son être tout entier et qui continue de le faire souffrir. Mais il y a aussi une cause toute autre, moins évidente. C'est qu'il écoute son capitaine avec une oreille particulièrement attentive. Il connaît les légendes qui poursuivent Sinbad, les bonnes comme les mauvaises, a déjà eu maintes fois l'occasion d'apercevoir les démons du marin au creux de ses pupilles sombres. Si la vie du jeune homme a toujours été relativement tranquille, il n'en reste pas moins qu'au fil des rencontres il a appris à reconnaître ceux traînant leur passé derrière eux. Un fardeau. Celui de son interlocuteur est lourd d'âmes perdues, de corps disparus. Si on ne peut le lui ôter, il n'empêche qu'on puisse l'aider à le soulever. Cependant, on a connu plus doué en situation délicate et sérieuse que notre cher Lorcan. Un peu maladroit avec ce genre de sentiments, il n'est pas rare qu'il fasse fi des codes et détourne la situation fâcheuse par quelques galipettes humoristiques. Parce que c'est sans doute sa plus grande force ; cette capacité à se lever chaque matin avec le sourire aux lèvres, à forcer le destin à lui livrer le bonheur de rien. Le charpentier n'est pas seulement un marin particulièrement doué sur le pont, ni même un simple constructeur qui arrive à faire tenir ses vaisseaux. C'est un pilier de l'équipage, un battement récurrent et stable de son cœur enivré. Et c'est pour ça que plus que tous, il se sent responsable d'apporter aux siens, la joie qu'il partage volontiers. Une mission qu'il fait sienne et accepte avec fierté.

Le blessé s'est collé un instant contre la paroi de bois, les paupières closes, histoire de récupérer un minimum. Il a attentivement écouter chaque syllabe de son compagnon, s'est contenté d'afficher une ribambelle de sentiments sur son visage fatigué. Sinbad a l'air de vouloir combler le silence et le blond le perçoit comme nerveux ou tout du moins, pas à l'aise. Alors il se redresse doucement, porte le regard su son compagnon d'infortune. Il tend la main vers ce dernier, la pose contre son épaule. C'est un simple contact et pourtant au-delà de ce geste, il y a une signification profonde. C'est la preuve physique du lien qui les unit, c'est Lorcan qui murmure tacitement que peu importe les actions ou les faits établis par Sinbad, il sera à ses côtés. « Il n'y aucun alcool que je refuserai, vous le savez bien.» Ce n'est un secret pour personne. « J'accepte l'offre même si, en soi, je ne vous en veux pas vraiment. » Il hausse les épaules avant de grimacer de son geste, ravivant la douleur. Lorcan n'est pas rancunier pour un sous, surtout pas avec un gars tel que celui qu'il a en face de lui. Après toutes ces années passées ensemble, cela serait tellement dommage. « Tant que vous ne tirez pas vous-même sur moi, je vous en voudrais pas, v'savez bien.» C'est un fait établi qu'il semble tout de même devoir rappeler. « Mais j'vous jure que si l'idée vous prend de me tirer comme un lapin, vous le regretterez, capitaine ou pas. » Forcément. Ce serait tout de même une trahison. « Mais jusqu'à preuve du contraire, vous y êtes pour rien, hein. 'fin j'espère pour vous. » Parce qu'avoir un lion des mers sur le dos, ça doit être franchement pas sympa. Le bougre, en plus, a l'habitude de se battre – et serait même prêt à avouer qu'il adore cela. Cependant, si ce n'est amicalement, Lorcan sait qu'il ne pourrait jamais affronter son capitaine. Cela lui briserait le cœur et l’émietterait en une infinité de débris, impossible à reconstituer. Si les siens ont besoin du blond, le contraire est également vrai.

La main de Lorcan glisse le long de l'épaule du capitaine. Maintenant qu'il lui a signifié qu'il était là, qu'il ne lui en voulait pas et que ce ne serait probablement jamais le cas, chacun peut retourner chez soi. Parce qu'ils restent tout deux des hommes, des pirates qui plus est. Pas le genre de mec qui se plaint et verse une petite larme dramatique au fond des bois. Non. Ces types-là ne pleurent pas à la limite du gouffre sur lequel ils se penchent, ils ne le font qu'une fois qu'ils en ont touché le fond. Et ils en sont encore loin. Alors Lorcan sourit, une fois de plus, a une pensée pour ceux qui les attendent, là-bas, sur leur vaisseau. « Mais si moi j'vous en veux guère, j'en connais d'autres qui seront pas de cet avis. Des pronostics pour votre mise à mort ? » C'est léger, sarcastique et taquin, rien de bien méchant. Parce que Lorcan ne pourrait l'être – à moins de vraiment vraiment vraiment l'énerver. Derrière ses airs rustres et sa barbe broussailleuse se cache un cœur de lion.
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run for your life ▬ sinbad & lorcan Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko2_250

⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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run for your life ▬ sinbad & lorcan EmptyJeu 8 Jan - 9:43




Lorcan et Sinbad
    Fusillez-le ! Coupez-lui la langue ! Fusillez sa langue ! Et coupez cette vilaine barbe !

Courir, toujours courir. Comme une notion de vie, une philosophie qui jamais ne s'arrêtera. Courir après le temps. Courir après la vie. Mais courir, toujours, peu importe le but. Poser un pied sur son navire, c'est se faire à cette idée qu'une petite marche n'est même pas concevable, c'est apprécier le principe de toujours se dépêcher pour ne rater aucun instant de cette existence bien trop courte. Courir après une innocence perdue, courir après les années qui se sont écoulées, courir pour des produits qui habitent les cales d'un bateau condamné au naufrage. Pourquoi est-ce qu'il court lui ? Pourquoi eux ? Et puis pourquoi pas finalement ? Toujours plus rapidement, toujours plus finement, pour ne pas tomber dans les bas-fonds ténébreux de la mort, pour ne pas finir comme ceux qui passent des lames sous le cou d'autrui. Ils agissent selon un code que Septmers a toujours mis un point d'honneur à leur enseigner, on ne peut assassiner sans une raison valable à l'instar de la défense ou autre du même registre. Du reste, il ne veut pas de meurtriers sur sa galère gigantesque, alors quand un vent de vengeance se glisse dans les coeurs, il faut simplement filer aussi vite que possible. Ce qu'ils ont fait. Ce qu'ils ont toujours fait et ce qu'ils font encore maintenant. Lorcan, d'ailleurs, ne se débrouille pas trop mal, néanmoins des efforts sont encore à faire pour qu'il ne se fasse plus taillader délibérément. Le capitaine serait-il capable de mettre en place un entraînement spécial ? Non, fort heureusement que non. Comme à l'accoutumée, les combattants à en devenir devront se mesurer à lui ou à son second pour prendre tant en technique qu'en violence mûrement réfléchie. Ils sont pirates, d'un autre genre, sans aucun doute bien plus noble et respectueux, bien que les dagues se plantent parfois dans le dos et que la dette du sang coule sur leurs têtes, ils ne le feront pas éclater sur le sol pour autant. D'une gentillesse déconcertante, ou plutôt qu'à force d'expérience certaines images restent, il ne faut revivre des évènements du passé déjà complexes à assimiler. Au moins, il semblerait que la tête blonde ait compris ceci en demandant d'embarquer sur son travail fini d'une taille titanesque. Il y a plus qu'une simple connaissance, une amitié naissance qui ne fait que grandir et se renforcer - à un tel point que le survivant se demande pourquoi il le vouvoie encore. Un sourire fin sur le visage, il grimace quelque peu en voyant son interlocuteur se mouvoir - et c'est à ce moment qu'il se dit qu'il a bien fait de fermer la plaie au fer, paraît que les points ça se casse un peu trop vite. Un petit malaise s'installe, probablement une culpabilité muette qui peut se sentir à travers les maladresses palpables qui sortent de la bouche de l'aîné, bon sang c'est qu'il pourrait perdre en crédibilité en plus. Secouant un peu sa tignasse sombre, il pince sa lèvre inférieure en écoutant attentivement Lorcan qui définitivement, ne peut empêcher sa véritable nature de remonter à la surface. On ne change pas un âne dit-on, même si la comparaison n'est pas flatteuse, sa capacité à garder le sourire peu importe les circonstances lui rappelle son autre compère à la tignasse brune - ils se ressemblent à leur manière, Sinbad ne serait même pas étonné d'apprendre qu'ils sont les fragments d'une même âme. Haussant les sourcils en suivant attentivement ses gestes, il suffit d'un mouvement sur son épaule pour le rassurer, la tension retombe, il est là, c'est tout ce qu'il veut lui dire, qu'il est présent et jamais ne quittera le bois grinçant de leur Écorchée - parce qu'il n'est pas qu'à lui, il est le fondement d'une communauté sous les ordres d'un seul. Retenant un rire sec à son ultime remarque, il continue de torturer son lambeau de chair rosée avant de laisser tomber sa tête en arrière dans un soupir dépité. « Hm, très bonne question. Les possibilités sont infinies, même si j'ai immédiatement à l'esprit la planche avec les requins, ainsi qu'une décapitation, claire, nette et sans aucune douleur - à moins que Kale utilise une lame émoussée, dans ce cas je ne donne pas bien cher de ma peau. » Ce serait horrible. Affreux même. Innommable, se faire blesser par un pillard serait une exécution bien plus douce que celle de se faire abattre devant ses hommes. Un claquement de doigts, significatif d'un eurêka interne lui fait redresser son dos convenablement, atteint d'une révélation il se plonge dans les yeux de l'homme à tout faire. « Une mutinerie ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? Une mutinerie nom d'un chien, ce serait mémorable, dramatique et répugnant de surcroît. » Il peut même entendre de loin les plaintes de son équipage qui s'approche de sa cabine, les torches allumées, son écartèlement sur la place publique - que de belles perspectives d'avenir, en somme.

Néanmoins, il n'y aura aucune effusion écarlate, pas ce soir, ni demain, il se pourrait qu'il y ait bien pire comme des mots ou des reproches qui passent pas des prunelles tantôt claires, tantôt sombres. Pourquoi d'ailleurs ? Il est toujours vivant, respirant difficilement mais respirant tout de même. Ce doit être à cause de cette infime parcelle de doute, cet effroi dépassant l'entendement qui vient à naître lorsqu'un être proche est victime d'une attaque. On le déteste pour ça le flibustier, car il joue avec la mort, s'en amuse si fort et si bien qu'il ne se rend pas compte des conséquences qui peuvent en découler. Ils le savent, ne s'étonnent plus de rien - toutefois la méfiance persiste envers et contre tout. Raclant sa gorge pour éclaircir sa voix, il reprend une mine plus sérieuse, signifiant la fin de son hypothétique arrêt d'existence. « Je pense tout d'abord qu'on me reprochera d'avoir fait un travail très douteux sur ton dos, après coup il y aura disons quelques critiques venant d'un autre avec qui tu es toujours fourré, et pour finir ? Je n'en sais rien, peut-être le pardon avec de la chance. » Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'il est toujours simple de lui accorder cette chose divine, tout bonnement parce que ses raisons restent justifiées, et ils se doutent absolument tous que son petit manège ne s'arrêtera qu'au moment de son décès, pas avant. Inspirant profondément pour se remplir d'un air autre que celui de l'excitation, il passe par la suite une main sur le sol pour prendre appui et se relever avec la grâce digne d'un épicurien sortant d'une taverne. Ses doigts glissent sur sa redingote pour enlever la poussière, par automatisme il les glisse même sur sa chemise tâchée de sang. Il ne pourra plus rien faire pour elle, dommage. Son attention se glisse sur le petit feu improvisé qu'il éteint d'un écrasement de botte en quelques coups, c'est déjà terminé. Plutôt amusant, en sachant qu'eux aussi ne sont rien de plus qu'une flamme, coriaces et fragiles à la fois, quelqu'un d'assez grand pourrait tous les décimer. Poings glissés dorénavant dans ses poches, il s'avance dans la petite cabane, de manière à faire les cent pas sans trop savoir où il veut en venir, il se surprend à de nouveau détailler cette bâtisse délabrée. « Mais, de toute façon, si toi tu veux bien me le donner, alors je n'aurais aucune raison de craindre les dragons qui nous attendent sur notre rafiot. » Un petit rire qui se mêle à sa sincérité, une tête qui se penche sur le côté ne relâchant aucunement Lorcan des yeux. « Et si tu veux tout savoir, si un jour je me retourne contre toi tu auras le droit de m'enfoncer un sabre dans le ventre - non vraiment ! Plutôt périr de vos mains que de couper vos gorges, j'ose espérer que ça n'arrivera jamais ceci dit... » C'est qu'il aura perdu bien plus que la raison, son coeur aura filé à l'anglaise en même temps que ses convictions. Sinbad ne sera plus Sinbad, il aura laissé place au monstre. Reniflant quelque peu à cause du froid, il fait gigoter ses mimines dans les poches douillettes avant de revenir vers son point d'origine, là où il a trafiqué l'opération, se remettant accroupis pour lui faire face. « Parce que je ne voudrais pas baisser dans ton estime. » Et même si l'avis d'autrui généralement compte peu pour lui, ceux qui se sont fait une place conséquente en sa pompe émotionnelle n'en sortent plus. Ils sont ceux qui permettent au naufragé de retrouver une once de lumière dans ce monde bien trop sombre pour lui. « Tu as besoin d'aide peut-être ? » Adieu la fierté, adieu ce qui fait l'homme classique ainsi que cliché, l'entraide est de mise lorsqu'il s'agit de la famille - il est son frère, même s'il n'a pas eu l'éclair de génie de lui dire concrètement. D'aide pour quoi ? Se lever sans doute, d'aide pour tout, d'aide pour rien, d'aide pour ne plus trop souffrir. Peut-être est-ce pour cela aussi finalement qu'il s'est jeté à corps perdu dans un océan incertain, pour découvrir des visages, sentir des émotions frapper contre ses veines et il en est convaincu, Piedmarin est de la même trempe, se contentant d'une misère pour en faire un bonheur.
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run for your life ▬ sinbad & lorcan EmptyDim 25 Jan - 18:09



lorcan & sinbad
on aime mieux la chasse que la prise

Il y a de ces moments hors du temps, de ceux qui nous font oublier le quotidien rythmé par l'habitude. Ces instants qui sortent de l'ordinaire, qui arrêtent le court des choses et font s'arrêter sur soi-même les consciences. Ces moments où l'on sent qu'il se passe quelque chose, quelque chose qui a du sens, qui nous murmure les raisons pour lesquelles nous sommes ici. Pourquoi ici et nulle part ailleurs, pourquoi maintenant et pas plus tard. Si Lorcan sait attraper les fractions de joie qui parsèment son existence, il n'en reste pas moins que les instants comme ceux-ci restent rares. Les minutes qui s'égrainent entre le capitaine et le matelot sont étrangement reposantes. Le calme après la tempête. Il n'est guère courant pour un marin de l'Ecorchée de pouvoir s'accorder une telle chose. Etre assis à ne rien faire si ce n'est qu'échanger les mots d'un cœur, attendant que le danger et la douleur ne passent. Ils sont arrêtés. Juste le temps d'un instant, juste de quoi jeter un œil sur leur état, contempler leur existence. Juste assez pour repartir à l'assaut de leur destinée.

Pourtant, une partie des mots du capitaine sont rudes. S'il s'agit de plaisanterie, il n'en reste pas moins que l'image de l'exécution de Sinbad laisse un goût amer au fond de la gorge du matelot. Il ne laisserait jamais une telle chose se dérouler. Même si l'homme venait à perdre la tête, Lorcan préférerait l'abandonner à son sort sur une île déserte que d'endurer le spectacle morbide de sa mise à mort. Les années qui les lient ne pourraient être effacées, même par la pire des trahisons. Mais cela n'arrivera pas. Non. Le blond s'en fait la promesse. Son vis-à-vis sait tout comme lui que si une telle chose venait à les menacer, il serait plus d'un pour lui remettre les idées en place. Un bonne claque dans la figure et un sermon plus tard et l'équipage de l'Ecorchée repartirait comme si aucune vague ne l'avait jamais effleuré.

La vérité est plus agréable, tout du moins pour le lion dont le visage s'éclaircit un peu. Les images terribles d'une éventuelle mutinerie avaient réussi à assombrir ses traits d'ordinaire si radieux. C'est que, on a beau faire de son mieux, nous ne sommes à l'abri de rien. D'habitude, Lorcan n'a pas le temps de penser à ce genre de choses ; il est trop affairé à bricoler, railler ou se bagarrer. Les soirées passées à philosopher se font sous le signe de l'alcool et ne possèdent que trop rarement un véritable fond intellectuel. En soi, Lorcan n'a pas le temps de s'inquiéter. Tout du moins, pas d'ordinaire. A l'instant, les paroles du capitaine alourdissent son cœur tandis que son regard se perd sur les planches moisies de leur abris de fortune. Il n'a pas envie de penser à pareils scénarios. Parce que, quelque part, si Sinbad les énonce c'est qu'une telle chose pourrait arriver. Et cela angoisse profondément le matelot. Alors il tente de se rassurer, essaye d'en faire de même avec son ami. « N'ayez crainte, ça n'arrivera pas. » Jamais. Cela ne peut pas arriver. Piedmarin l'interdit.

L'offre d'aide vient à point. Le blond est tant heureux de pouvoir changer de sujet que d'endroit. Il a bien envie de retourner sur le navire. Ils doivent s'être cachés suffisamment de temps pour que leurs poursuivants aient abandonné la chasse. Ceux-ci ont dû se concentrer sur les camarades du duo. Et pas de doute que les gaillards s'en sont également tirés – en espérant que ce se soit tout de même mieux passé que pour le charpentier. « Ce ne serait pas de refus. » Lâche le lion de mer en tendant la main vers son compagnon. Avec l'aide de ce dernier, il se relève. Il lui faut alors quelques secondes pour trouver un équilibre stable. Le blond se tient le crâne un instant, sentant la fatigue lui donner des vertiges. Mais il faut bien plus à un Piedmarin pour en être réellement perturbé ; après ce laps de temps de récupération, le charpentier se redresse, grimace un peu sous la douleur et commence à marcher vers la sortie. « A croire ce silence, m'est d'avis que nos très chers nouveaux amis ont abandonné la partie. » Cette idée lui arrache un grand sourire qui ne le quittera certainement plus avant que les bras de Morphée ne se saisissent de lui. « Je crois qu'il est temps d'aller chercher votre sentence mon capitaine. Préparez-vous au courroux de l'Ecorchée. » Il songe un instant avant d'ajouter. « Je n'oublie pas l'alcool que vous m'avez promis. » Oh ça non, il n'oubliera pas le Piedmarin.

Leur marche est longue, ralentie par l'allure lente du blond. Il reste tout de même aux aguets, les sens en alerte, au cas où les pirates leurrés aient trouvé malin de leur tendre une embuscade ou autre chose de goût-là. Si Lorcan a des tendances à l’insouciance, en pareil moment, il sait que la vigilance est un allié précieux. Il s'arrête un instant, prend appui contre un arbre, scrute attentivement les environs. Rien. Tout semble calme et sûr aux alentours. Il faudra juste éviter de recroiser la route de ces maudits pirates durant quelques mois et ensuite, tout devrait s'apaiser. Du moins de ce côté-là. Les temps mouvementés ne sont pas prêts de s'arrêter compte tenu de l'actuel état des choses. Le blond grogne en reprenant la route, la douleur l'assaillant à nouveau. Il a tout d'un lion ; la crinière et l'air bestial que lui procurent ses sons gutturaux qui s'échappent régulièrement de sa gorge. Et cet amour pour ses frères, cet esprit de clan familial qu'il a dans le cœur et ce devoir farouche de protéger les siens. A peu de choses près, on aurait pu le nommer Lorcan Coeurdelion. Mais il paraît que c'est déjà pris. Et puis Piedmarin, cela lui sied tellement bien.

Le navire n'est plus très loin et, déjà, Lorcan peut entendre le brouhaha singulier qui émane d'un rafiot tel que le leur. A en croire le calme régnant là-bas, leurs poursuivants n'ont pas pris la peine de s'attaquer à pareil morceau. C'est que battre quatre matelots n'est pas vraiment comparable à s'attaquer à l'Ecorchée. Ce que peut redouter l'équipage par contre, c'est bel et bien une vengeance. Un plat qui se mange froid. Mais pour l'instant, la seule chose qui préoccupe le blond, c'est son lit. Il sent ses paupières lourdes, sa blessure le tirailler et son corps qui lui fait comprendre qu'il n'ira plus très loin dans cet état. « Eh bien... encore un peu et vous auriez dû me porter. » Lâche-t-il à l'égard de Sinbad avant de s'élancer dans un pas un peu plus soutenu que le précédent. C'est l'appel de son chez lui qui lui fait ça ; il a envie de se retrouver sur le pont, près des siens, en sécurité. Mais une idée lui traverse l'esprit. « J'peux faire l'mort si ça vous chante. Comme ça, quand ils se rendront compte que je suis en vie, ils pourront en vouloir à personne. » En voilà une idée intelligente, digne de Lorcan Piedmarin et nul autre. Le pire dans l'histoire est sans doute la posture qu'il a adoptée ; il s'est arrêté, les mains posées sur les hanches, un gigantesque sourire collé sur le visage et le regard malicieux qui le caractérise tant figé sur son ami. Du Lorcan tout craché. Il lui en faudra bien plus qu'une écorchure et une opération improvisée pour changer sa nature, parole de Piedmarin.
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⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

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run for your life ▬ sinbad & lorcan EmptyMar 27 Jan - 0:36




Lorcan et Sinbad
    Fusillez-le ! Coupez-lui la langue ! Fusillez sa langue ! Et coupez cette vilaine barbe !

Il se rend compte de quelque chose en l'aidant à se relever. Il arrive enfin à voir, tel un aveugle qui avait été berné longtemps à cause d'un tissu fichu devant ses yeux, si bien serré qu'il n'a jamais compris la supercherie. Oui, il peut discerner à quel point toute chose est éphémère. L'éternité c'est pour autrui, par contre la fragilité c'est bel et bien le travail des hommes. Les elfes eux, à l'instar des fées et sorcières peuvent se vanter d'avoir une durée d'existence beaucoup plus conséquente en plus d'avoir des pouvoirs magiques. Mais, eux, que sont-ils ? Des insectes qui grouillent sur un royaume qui ne voulait pas d'eux à l'origine, ils se sont rajouté tel un cheveu sur la soupe, tombant si délicatement qu'on le trouve agréable seulement à l'oeil - non pas au goût, et si l'entité avait goûté cette fameuse boustifaille, elle aurait recraché derechef le potage pour tout recommencer. Sans les hommes, que serait Fort Fort Lointain maintenant ? Un endroit encore plus abracadabrantesque encore, cette race ajoute aux autres une dose plus macabre, peut-être plus sombre aussi tellement ils changent et ne se ressemblent pas contrairement aux sirènes qui ont toutes une chose en commun telle que cette manie de collectionner ce qu'elles trouvent. Les hommes quant à eux sont des névroses, des obsessionnels, des farfelus qui se mettent à l'esprit qu'ils peuvent bien sûr tout améliorer en un claquement de doigts. Quel beau mensonge, en plus de cela ils usent de chimères pour se donner un but dans la vie, là où les sylphides n'ont pas besoin de se poser de questions. Ce doit être cela le plus gros problème ou du moins un petit bout de l'immense point d'interrogation, ils pensent beaucoup trop alors qu'ils devraient parfois agir avec cette croyance qu'ils ont dans le coeur - s'ils ont encore cette capacité -, espérer plus que de raison, faire rayonner cette lumière blanche et pure. A la place ils préfèrent la souiller comme le font les pillards, les fourbes, les riches aussi qui du haut de leur trône préfèrent zieuter avec dédain le paysage de carnage appartenant aux pauvres. Ils ne se complètent plus, ne cherchent plus à être l'un pour l'autre mais l'un dans l'autre. Cependant ils sont aussi faciles à faire disparaître qu'un grain de poussière. Sinbad en est un, Lorcan aussi et blessé de surcroît, ça s'ajoute à l'équation du danger, sa barre de souffle qui réduit considérablement. Il lui donnera un peu de la sienne si besoin, il lui offrira quelques secondes en plus d'un bonheur si véritable qu'au moment de son trépas il n'aura aucun regret. Pas de culpabilité, encore moins de mélancolie. De l'euphorie, de la belle inconscience pour faire revenir à vive allure le mouflet qu'il était, le blondinet aux joues gonflées qui travaillait avec son père et se surprenait à s'imaginer grand pirate un jour - du moins c'est toujours comme tel que le capitaine se l'est vu à un âge beaucoup plus jeune, véritable poupon. Une fois levé, il a toujours cette bonne parole pour le rassurer lui affirmant concrètement que malgré les coups du sort, il sera là à l'instar de son second pour l'épauler tout bêtement parce qu'il a confiance en cet aventurier maudit qui jette ses équipages dans un gouffre sans fond. Pour celui-ci, la chance du débutant s'est vue accordée ou bien la malchance s'est dit que c'en était trop, qu'elle attendrait le moment fatidique pour lui asséner le coup de grâce. Qui sait vraiment ? En tout cas il ne cherche plus les cartes, ne voit plus aucune raison de s'aventurer trop loin des côtes parce que son chemin il veut le retrouver quand jadis il ne souhaitait que le perdre dans l'écume. D'ailleurs, c'est ce qu'ils font ou du moins tentent de faire en reprenant leur route la pompe à émotion déjà plus relâchée qu'avant. La détente certes, avec le silence en plus qui fait du bien - parce que parfois trop causer ne veut plus rien dire, les mots ne sont pas toujours utiles quand seuls les regards communiquent. Le tenant de toutes ses forces le flibustier reste néanmoins sur ses gardes, jetant tantôt un coup d'oeil à droite, tantôt un coup d'oeil à gauche, sait-on jamais une mauvaise surprise n'est jamais bien loin - et il ne faut pas sous-estimer les idiots finis. Plus ils avancent, plus le remous des vagues se fait entendre au loin, lui refilant un frisson inexplicable le long de sa colonne vertébrale allant même jusqu'à se nicher dans sa nuque. Un sourire s'accroche à ses lèvres comme un dernier espoir de continuer envers et contre tout à se foutre royalement de la gueule du monde, c'est ce qu'ils font avec un talent inégalé - ils devraient songer à écrire un ouvrage à ce sujet d'ailleurs, il doit le noter dans un coin de sa tête pour ne pas oublier d'en faire part à son très cher ami une fois qu'il sera reposé.

Inspirant profondément l'air salé qui lui arrive dans les narines, il pince sa lèvre inférieure avec une certaine malice tout en fronçant les sourcils aux paroles du martyr qui même un couteau sous la gorge continuera de faire vrombir sa gorge. Il l'a relâché complètement, celui-ci tient encore debout fort heureusement et se porte même comme un charme, Sinbad ne devrait donc pas tant s'inquiéter que cela pour sa future carrière de guérisseur. Fronçant un sourcil sur deux en signe de curiosité, le gaillard se propose de faire le mort pour sauver sa carcasse. Allons bon, ils ne vont pas s'en sortir s'ils continuent dans cette idée que l'un finira par se sacrifier pour l'autre à un moment. Roulant ses prunelles vertes à outrance pour se donner un air faussement ridicule, il pousse un petit soupir en se retenant tant bien que mal de glousser. « Qu'insinues-tu exactement ? Que je suis trop vieux pour pouvoir te tenir sur mes épaules ? » En gage de revanche, ce n'est pas une question d'âge, plus de poids. C'est vrai qu'il n'est pas énormissime tel le séant de sa majesté la reine, néanmoins la masse de muscles assimilée durant les six années sur l'Ecorchée a le mérite de peser lourd. Est-ce qu'il serait capable de l'accueillir sur son dos ? Quelques mètres sûrement, peut-être que s'il lui demande il se surpassera pour l'emmener jusqu'au bout des terres. Reprenant à peine son sérieux, il penche sa tête du côté droit comme si en changeant de position visuelle il allait trouver réponse à sa question existentielle. Il n'y en a pas, il a juste cette salle habitude. « Et non, je te remercie pour la proposition vraiment, c'est plus que noble de ta part ! Mais il faut savoir affronter les épreuves lorsqu'elles se présentent devant nous, encore une fois je ne suis pas convaincu que je sortirais entier après une entrevue avec les deux qui-tu-sais... » Grimaçant il laisse un petit silence mélodramatique pour se donner un genre, tout en reprenant tranquillement la route plus lentement pour permettre à son compagnon de galère de ne pas s'écrouler telle une feuille pourrie se prenant un coup de vent en pleine façade. « Tant pis ! Que j'y perde un bras, une jambe ou un oeil, ce n'est pas bien grave. On ne pourra pas dire après cette affreuse vengeance que je n'ai pas tout ce qu'il faut pour correspondre à l'idée que l'on se fait d'un marin. » Les dents éméchées en moins, tout comme l'odeur et les vêtements poisseux. Ils sont un grade au-dessus, peuvent se considérer comme des pirates plus classieux qui ne trucident pas ce qu'ils trouvent lorsqu'ils en ont l'envie - sauf s'il faut se protéger, là est un autre cas de figure. Ils n'ont pas de coeur ceux qui ont le goût du sang, eux ils l'ont bien que quelques gouttes ruissellent sur leurs mains candides. Ils ne sont pas des monstres, pas tant que cela, oh oui ils cachent des secrets à autrui cependant ils s'aiment comme ils le peuvent, se donnent autant qu'ils sont capables tout en se jurant sous la lune qu'ils prendront soin l'un de l'autre. C'est une philosophie à laquelle personne ne déroge, il faut savoir s'accepter, auquel cas un homme en détesterait un autre alors il faudrait faire fi de sa présence et vice-versa. Pour que tout aille bien. Pour que l'usine fonctionne au mieux, que les ouvriers n'explosent pas alors qu'ils atteignent les sommets en matière d'argent et d'expérience humaine.

Ils s'approchent, trouvent leur point de collision, il peut même reconnaître de loin son second qui attend impatiemment penché sur le bastingage allant jusqu'à écarquiller les yeux en voyant l'état du constructeur du navire. Oh, c'est pas bon signe ça. Sinbad retenant toute once d'expression trop révélatrice, ils s'attaquent à la passerelle qui n'en termine plus puis une fois la botte glissée sur le parquet, il se fait arrêter dans son élan par Kale qui passe des doigts sur son épaule. « Toi, tu as quelque chose à m'avouer. » Oh si peu, puis ce n'est pas réellement un aveu tant ça crève les yeux jusqu'aux coudes. Pinçant le bout de sa langue par le biais de ses dents, il jette une oeillade à Piedmarin qui s'est arrêté dans sa quête interminable de trouver une couche où dormir paisiblement. « Et bien... » Qu'il entame en se plongeant dans les prunelles claires de Lorcan. Ce n'est pas terminé, l'histoire ne fait que commencer allant jusqu'à résonner dans ce ciel sans nuages, n'ayant aucune limite. S'ils ne brillent pas sur cette parcelle d'univers, alors ils le feront lorsqu'ils seront là-haut. Ce n'est pas si déplaisant d'être éphémère, c'est plutôt beau. Parce que tout commence et tout se termine de la même manière, dans le vent et dans la poussière, dans la joie et dans les larmes.

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