AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORT FORT LOINTAIN A FERME SES PORTES.
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely.


FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. EmptyLun 20 Oct - 12:43







   


   
Carmen Sansflair
Shadow shake the wall, pain condemned my fall, my heart grieves for one and only.

   
CONTE : elle danse la lambdana ÂGE : vingt-six ans. SENTIMENTALEMENT : libertine. La jeune femme est célibataire, anciennement courtisane dans un harem, elle a toujours aimé plaire et séduire, même lorsqu’elle était promise à un duc. A présent, son amour étant mort, les années ayant défilé, elle se refuse à éprouver encore de l'affection pour quelqu'un et joue toujours plus de son corps de rêve pour obtenir ce qu'elle veut. OCCUPATION : écoutez-la chanter, laissez-vous envouter par la douceur de sa voix. Son vrai métier était chanteuse jusqu’à ce que sa vie bascule dans l’horreur. Aujourd’hui, elle a décidé d’offrir ses services de guérisseuse aux gens les plus démunis. CARACTÈRE : Sensible, intuitive, sensuelle et émotive, Carmen incarne la féminité. En vraie séductrice, elle aime plaire aux hommes et adore user de sa sensualité pour parvenir à ses fins. Vous avez dit « fourbe » ? C’est vrai, elle l’est. Mais qui désire le trône doit forcément apprendre à utiliser ses atouts au bon moment. Néanmoins, ce n’est pas parce qu’elle est douce et semble fragile qu’elle ne peut pas être autoritaire et dominante. Effectivement, elle a un sacré tempérament et il vaut mieux éviter de se frotter à elle, car elle ne se laisse pas faire. Son caractère bien trempé ne lui a pas offert que des amis, d’ailleurs. En outre, elle est aussi franche et directe. Si elle a un problème avec vous, elle vous le dira sans détour. Cependant, c’est aussi une personne qui ne supporte pas l’injustice et qui fera toujours tout pour défendre l’opprimé et les causes qu’elle juge justes. Impulsive, parfois même agressive, elle est déterminée et ne lâchera rien. Elle estime qu’elle est supérieure et que c’est à son interlocuteur de céder, pas à elle. Enfin, méfiante, elle n’offre sa confiance qu’aux gens qui la méritent réellement. Vous vous pensez à la hauteur ? GROUPE : Holding Out For a Hero. AVATAR : Freida Pinto CRÉDITS : torie-rph & dead-over-feels-rph (tumblr, gifs) ; Hey Jude (avatars)
   
Carmen signifie « le chant », un prénom qui sied donc à merveille à la demoiselle, puisqu’elle possède une voix d’or et qu’elle aime chanter sa peine et sa douleur au travers de vieux refrains appris avec sa mère. La jeune femme souffre d’anosmie, elle n’a aucun odorat et est donc bien incapable de reconnaître certaines senteurs. Ce handicap est lourd à porter, même si elle sait qu’elle aurait pu souffrir de bien pire encore. Elle a appris les techniques de guérisseur grâce à une vieille femme nomade qui a eu la patience de lui transmettre son savoir durant quatre ans. C’est cette même femme qui lui a donné le courage de quitter Afshin. Etant une ancienne courtisane, Carmen a appris à user de son corps et de tous ses charmes pour séduire les hommes et obtenir d’eux ce qu’elle désire. En fait, elle ne connait aucun autre moyen de parvenir à ses fins, ce qui peut lui attirer certains ennuis, surtout lorsqu’elle s’exerce sur des hommes déjà promis. Elle a une peur panique de l’eau ou plutôt, de la mer. Admirer l’océan ne la dérange pas, au contraire, elle adore ça mais, se baigner lui semble totalement impossible. La simple idée de ne plus voir ses pieds la rend nerveuse. La jeune femme a appris à jouer de la flûte et de la harpe lorsqu’elle était dans un harem et a appris à danser avec sa mère, une artiste libertine. Elle a, par ailleurs, toujours eu des facilités pour apprendre. En fait, elle s’est toujours efforcée d’être la meilleure dans les domaines qu’on lui demandait de connaître, par simple esprit de contradiction, sa mère lui disant toujours qu’elle ne serait bonne qu’à être esclave. Elle fait souvent le même cauchemar, qui ne se révèle être qu’un souvenir qu’elle a tenté d’enfuir : elle est dans la chambre du duc, profondément endormie. Soudain, elle sent une pression sur sa gorge et lorsqu’elle ouvre les yeux, Yamina est au-dessus d’elle, un air démoniaque ancré sur le visage. Elle tourne alors la tête et voit le cadavre de son mari. Puis, elle se réveille en sueur et se rend compte qu’elle est terrorisée à l’idée de revoir un jour l’assassin du duc. Elle a longtemps été recherchée pour le meurtre de son futur époux mais, avec le temps, les gens ont commencé à croire que Carmen était morte et n’ont plus cherché à la retrouver. A ce jour, elle ignore si on la croit toujours coupable de ce crime qu’elle n’a pas commis. Carmen vit avec la mort de deux hommes sur la conscience : celle du duc et celle de son seul véritable ami, présumé mort. De ce fait, elle a choisi de mener le reste de son existence en offrant son aide et en prodiguant des soins aux gens dans le besoin. Elle se refuse d’être encore passive comme elle l’a été jusqu’alors.
TU PENSES QUOI DE LA NOUVELLE RÉGENTE ? Au départ, je n’en pensais rien ou que du bien. Il est vrai que c’est encore une femme séduisante, du moins, quand elle essaye de l’être et j’aimerai être aussi bien conservée qu’elle à son âge. Du reste, je me méfie d’elle et de ses sourires qui sonnent faux. Il n’y qu’à voir son royaume pour savoir que cette femme est un monstre d’orgueil et d’arrogance. D’ailleurs, cela ne m’étonnerait pas que bientôt, le peuple se révolte contre elle.  T'ES CONTENT DE LA SITUATION ACTUELLE ?  Je devrais l’être, n’est-ce pas ? Après tout, je ne suis pas une native, cette façon de diriger le royaume ne devrait donc pas m’atteindre. Mais plus le temps passe, plus je vois une forme d’injustice se former autour des habitants. Que les plus riches s’enrichissent encore et toujours passe encore. Seulement, je ne supporte pas ce favoritisme envers l’aristocratie humaine du pays. C’est déloyal d’exploiter les différences pour créer une forme d’homogénéité. Encore plus de l’employer pour créer un business. Intelligent, certes, mais affreux. Comment peut-on encore se regarder dans la glace après avoir réduit des créatures aussi merveilleuses au statut d’esclaves ? Parce que c’est ce qu’ils sont, des esclaves, devenus humains contre leur volonté. Alors non, je ne suis pas satisfaite et non, je ne compte pas attendre que le peuple se révolte pour me faire entendre. Croyez-moi, je ne serais plus passive. TU PENSES QUE SHREK ET FIONA REVIENDRONT UN JOUR ? Je ne pense pas. Je n’ai pas eu l’occasion de les rencontrer, c’est vrai, mais je crois que s’ils avaient voulus revenir, ils auraient tout fait pour. Et sans doute seraient-ils là à l’heure qu’il est. Je crois qu’il faut cesser d’attendre leur retour et créer notre propre rébellion, sans eux. TU PORTES LE CHARNEL N°5 ? En tant qu’humaine, je n’en ai pas besoin. Bien entendu, la femme en moi trouve l’accessoire particulièrement attrayant, je ne vous le cache pas. Cependant, mon côté révolutionnaire refuse de supporter plus longtemps le règne du Charnel n°5. Il faut arrêter d’essayer de mélanger de l’huile avec de l’eau, ça ne collera jamais. Je vous le dis, je le pressens, c’est bientôt la fin de ce produit miracle.
   
PSEUDO : MissVenomania. PRÉNOM : Manon. ÂGE : Dix-neuf ans. COMMENT T'ES ARRIVÉ(E) JUSQU'ICI ? j'ai tiré la chevillette et la bobinette a cherré. ET T'EN PENSES QUOI DE CE PETIT MARAIS ? c'est poilu et puant et en plus, c'est AFFREUX ! Ah non, me suis plantée de film. Il est génial ce marais, j'ai vu sa tête et maintenant, je suis un croyant ! CEY QUOUA LE MOT MAGIQUE ? allez, allez, fais péter le clafoutis, maudit vendeur de pommes mexicain. UN DERNIER PROUT, UNE CASSEDEDI ? je vous boude un peu, passionnément, à la folie... pas du tout ! :boude: Je vous aime bande de poulets crus à deux jambes poilues.

   
⊱ far far away ⊰
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. EmptyLun 20 Oct - 12:43



 
 


 
L'épopée de ma vie
Bien trop brutal, l'amalgame ; la danse des corps, l'amour à mort.

 


Prologue


Il était une fois… –stop- qui va-t-on tromper avec ce genre de prologue ? Cette histoire n’a pas le début d’un conte de fée. En fait, si on va par-là, elle n’en a même pas la trame et encore moins la fin. Non, l’héroïne de l’histoire n’est pas une petite duchesse dont la naissance était attendue comme l’évènement de l’année. Non, elle n’est pas non plus une pauvre enfant orpheline rêvant du Prince Charmant sur son cheval blanc. Alors ne vous attendez pas à des effluves sentimentaux nauséabonds ou à toutes autres émotions guimauves et parasites. Ne vous attendez pas non plus à l’arrivée du fameux Prince Charmant venu délivrer sa future princesse. Il n’est pas passé par la maison de notre héroïne, il a dû la louper. En revanche, si vous aimez les récits d’aventure, les histoires exotiques mélangeant tromperie, trahison, manque d’odorat et séduction alors, oui, vous avez ouvert le bon livre. En fait, vous êtes en plein dedans. C’est pourquoi, sans plus attendre, laissez-moi vous conter le récit trépident de la vie de Carmen Sanflair. Parce que cette histoire, c’est la mienne.





Chapitre Un


Une nuit étoilée, dans un bordel crasseux au milieu du désert d’Afshin, une pauvre jeune fille hurlait à la mort. Elle ordonnait qu’on la tue sur le champ plutôt que d’avoir à endurer son calvaire plus longtemps. Le calvaire en question, c’était aussi ce que les autres appellaient « le miracle de la vie ». Seulement, ces gens-là ignoraient bien l’horreur qu’était la naissance d’un bébé. Une douleur fulgurante lui transperça le bassin, tandis qu’on lui demandait de pousser encore. Les conditions n’étaient pas bonnes pour la naissance de cet enfant, l’endroit était si reclus de tout que le seul soi-disant docteur du village n’avait pu se déplacer et de ce fait, c’était la dirigeante du bordel et un de ses danseurs qui assistaient l’adolescente. Cependant, les choses ne se présentaient pas bien, tout au contraire. La pauvre future mère avait perdu beaucoup de sang et l’enfant pointait à peine le bout de sa tête. Si elle continuait ainsi, les deux assistants le savaient, l’enfant finirait orphelin. « Un dernier effort, vous y êtes presque. » C’était un mensonge, évidemment. Elle était loin d’avoir fini le travail, cette pauvre fille. Mais que devaient-ils faire ? Lui dire la vérité et la laisser abandonner ? Elle se tuerait et emmènerait son enfant avec elle. Alors, il valait mieux lui mentir, lui dire que tout était bientôt terminé. Et la laisser se battre, une dernière fois. « Laissez-moi mourir. » ne cessait de répéter la fille mais, pour autant, elle continuait de pousser comme si sa vie en dépendait. Et enfin, finalement, dans les cris et le sang, l’enfant finit par sortir. Ses pleurs furent le soulagement tant attendu. « C’est un petit garçon. » annonça le danseur, aussitôt repris par la propriétaire : « non, c’est une fille, imbécile. » Effectivement, l’enfant était une fille. Une sublime petite fille au regard sombre. Sa mère le vit rien que dans son regard, elle ressemblait déjà à son père. Et parce que cet enfant était une véritable merveille, que même ses pleurs sonnaient comme la plus pure des mélodies et qu’elle ressemblait à son père gitan, elle savait déjà comment elle l’appellerait. « Comme tu es belle, ma petite Carmen. »





Chapitre Deux


Le temps passait, la vie s’écoulait lentement pour ma mère comme pour moi. Malheureusement, notre existence était bien loin d’être paisible. Ma mère n’était pas bien riche et nous essayions de nous en sortir comme nous le pouvions. Bien entendu, elle refusait de s’abaisser à faire la manche, comme les plus pauvres de la ville. Non, son métier, c’était danseuse et elle resterait digne de sa profession jusqu’à sa mort. Elle préférait encore se donner la mort qu’être vue comme une pauvresse. Alors, elle faisait ce qu’elle savait faire. Elle dansait. La nuit, le jour, dans les bordels d’Afshin comme lors de soirées mondaines, elle dansait. Et moi, de mon côté, je la regardais et j’attendais patiemment qu’elle eut fini. Ensuite, elle discutait avec des gens, des hommes pour la plupart. Je voyais bien leur manière de la regarder et je savais que lorsqu’elle les entrainait dans un coin plus sombre, ce n’était pas pour poursuivre leur conversation. Enfin, lorsqu’elle avait terminé, elle revenait me chercher et nous partions sans nous retourner. Jamais, elle ne prenait la peine de me présenter. En réalité, elle me cachait. Elle avait bien trop honte de ce que j’étais. Je souffrais d’anosmie. C’était du moins ce qu’avait dit le charlatan du coin, celui qui se faisait passer pour un médecin. Je ne pourrais jamais avoir d’odorat. Or, dans un royaume comme celui d’Afshin, souffrir d’un handicap n’était pas bien vu par la population. Si j’étais un homme, j’aurai pu m’enrôler dans la marine, mon manque de flair n’aurait gêné personne. Seulement, j’étais une fille et dans notre société, les filles se devaient d’être parfaites pour « réussir ». Cependant, il fallait voir le bon côté. J’avais eu une certaine chance dans ma malchance, personne n’était capable de remarquer mon manque d’odorat. Ma mère m’avait appris à le masquer, à prétendre que je reconnaissais telle ou telle épice rien qu’à son odeur. Parfois, elle m’apprenait à danser comme elle, ou bien elle me laissait chanter et m’écoutait avec attention. Et puis, elle était rappelée à la réalité. Je n’étais pas parfaite, je ne serai jamais la concubine idéale d’un duc ou d’un baron. Je n’étais bonne qu’à être esclave, évidemment. Malgré tout, ma mère m’avait déjà parlé d’un endroit idyllique, un royaume où personne ne pourrait me juger. Fort Fort Lointain. Elle m’en avait encore parlé ce matin-là, juste avant de prendre mes mensurations, comme elle le faisait toujours depuis que je devenais une femme. « Tu verras Carmen, un jour, nous irons là-bas ensemble et nous vivrons notre happy end, toutes les deux. » Elle m’avait dit ça avant de me caresser la joue tendrement. Et puis, elle m’avait demandé de la suivre, ce que j’avais fait. Devant notre petite maison attendait un homme aux mains sales et au regard glacial. Je l’avais déjà vu par le passé, il venait embêter ma mère avec des histoires de dettes. « C’est elle ? » qu’il avait demandé en me montrant du doigt. Ma mère avait acquiescé et j’avais senti que quelque chose clochait. Le type m’avait attrapé par le bras et m’avait fait monter dans une charrette où d’autres filles attendaient. « C’est bon, ta dette est lavée. » Cette phrase avait scellé mon destin. J’avais compris ce qu’il se passait. J’avais compris que ma mère avait joué et perdu. J’avais compris que ses derniers mots étaient une promesse qu’elle me faisait. J’avais compris qu’à présent, j’étais devenue une esclave. Elle m’avait tout simplement vendue.





Chapitre Trois


Quelques mois étaient passés. J’avais eu l’impression que cela faisait des années que j’étais « sur le  marché » comme ils disaient. Les jours s’étaient répétés, le même rythme incessant s’était instauré, ma vie était devenue une pendule, réglée sur l’existence des aiguilles, des gardes qui défilaient. Celle des secondes toujours trop rapide et impatiente, celui qui s’occupait de nous. Nous étions vingt, puis seize, puis douze et ensuite treize, pour qu’à la fin, ne fut restée que six filles. Le type avait été brutal à plusieurs reprises, il aurait pu nous frapper même, s’il n’y avait pas eu l’autre aiguille. Celle des minutes, le gars qui était chargé de contrôler l’autre. Il n’avait pas le même rythme, il était légèrement plus lent, plus patient. Il s’occupait de nous emmener d’un point à un autre. Un jour, il avait levé la main sur une des gamines, une fille de quatorze ans, comme moi. Elle avait eu la mauvaise idée d’essayer de s’enfuir. Bien entendu, le coup l’avait enlaidi et après, ce n’était même plus la peine d’espérer qu’elle serait prise pour autre chose que pour faire le ménage. L’aiguille des heures le savait. Le dirigeant, le maître des esclaves, le plus lent de tous, celui qu’on ne voyait quasiment jamais. Il se chargeait de nous vendre à des types en manque, des riches hommes qui cherchaient quelques servantes. La plupart du temps, les plus jeunes étaient prises pour la cuisine ou le nettoyage et les plus âgées se savaient condamnés à combler les désirs de ces messieurs. Rarement, une demoiselle avait l’opportunité d’entrer dans le harem d’un homme riche. Etre des courtisanes, c’était une petite victoire pour les esclaves que nous étions. Et je parlais en connaissance de cause, j’en avais été. Un jour, un homme avait proposé un excellent prix pour moi et le lendemain, j’avais fait mes bagages –façon de parler, je n’avais rien en arrivant, je n’avais rien en repartant. – et j’étais partie avec lui. Je m’étais préparée à mener une existence d’esclave mais, en vérité, j’étais arrivée dans ce petit palais. On m’avait conduit dans une salle de bain, on m’avait lavée, coiffée, je ne m’étais jamais sentie aussi dorlotée de toute ma vie. J’en avais même versé quelques larmes, tant j’avais été comblée. Je ne me souvenais pas de la dernière fois que quelqu’un avait posé sa main sur moi, sans avoir une idée derrière la tête. Certes, les servants étaient payés pour ça, mais cela changeait tant de mon quotidien. Et puis, on m’avait amené dans cette immense pièce, où d’autres femmes se baignaient, discutaient, riaient sans gêne. Là, je m’étais d’abord cru au paradis, pendant un bref instant. Mais finalement, j’avais compris. Je savais que j’étais devenue une courtisane. J’avais vraiment dû faire une bonne impression à ce duc… et une mauvaise aux autres courtisanes qui me regardaient comme si j’étais un bout de viande. Une seule fut gentille avec moi. « Pauvre petit agneau, tu es bien loin de chez toi. » Je la regardais, apeurée. Je n’avais que quatorze ans, mon Dieu… qu’est-ce qu’on pouvait bien vouloir faire à une gamine ? Surtout dans un harem ? L’autre fille, plus âgée, était vraiment sublime, elle, et elle le savait, elle en jouait. « Ne t’en fais pas, je vais m’occuper de toi. Je t’apprendrai tout ce que tu dois savoir, d’accord ? Et ne fais pas attention aux autres, ce sont des langues de vipères. » Certaines entendirent et s’indignèrent mais la plupart prétendirent ne pas écouter. « Au fait, je m’appelle Yamina et toi, ma biche ? » « Carmen… » répondis-je d’une petite voix. Elle me sourit, avant de s’éloigner. Ensuite, j’entendis quelqu’un m’appeler derrière la grande porte dorée qui nous maintenait prisonnières. Un garçon, un jeune serveur que j’eu du mal à reconnaître, était là et me faisait signe de le rejoindre. Il s’agissait de Fahim, un enfant de nomades avec qui je jouais, étant petite. Lui aussi avait dû être… laissé par sa famille puisqu’il était là. « Carmen, c’est moi, Fahim. Tu te souviens ? » J’acquiesçai, il me sourit et je me sentis de suite plus rassurée. Revoir un visage amical, alors qu’on avait été seule pendant si longtemps, c’était presque apaisant. « Toi aussi, tu… peu importe, je n’ai pas trop le temps de parler. » Il semblait inquiet, il regardait constamment autour de lui. « Ne t’inquiète pas, Carmen. Le duc… c’est quelqu’un de bien, fais-ce qu’il te dit et tout ira pour le mieux. » me glissa-t-il mais, cela ne me rassura pas beaucoup, pour le coup. Et puis, il coupa court à la conversation, subitement. « Je suis heureux de t’avoir revu, Carmen… même si c’était dans ces circonstances. » me lança-t-il, juste avant de disparaître de ma vision. Cependant, à présent, je savais en l’entend que, moi qui me croyais en sécurité, j’étais bien loin d’être arrivée au bout de mes peines.





Chapitre Quatre


Trois ans passèrent encore. J’apprenais de jour en jour de nouvelles manières de plaire, ma mère au été fière de moi. Yamina était une bonne éducatrice, en plus d’être la seule qui acceptait de me parler. Elle savait user de patience avec moi, contrairement à la plupart des autres courtisanes. Elles, elles m’avaient de suite jugé sur ma jeunesse et mon manque d’expérience. D’un côté, elles avaient eu raison de ne pas me voir comme une menace. Je n’avais que quatorze ans à mon arrivée, je ne savais pas jouer de mes charmes et encore moins, séduire un homme. A présent, les choses avaient bien changé, grâce à Yamina. Dans les premiers jours, le duc ne m’adressait même pas la parole. Yamina disait que c’était à moi de tout faire pour lui plaire, pour qu’il ait envie de me parler. Elle m’expliquait que ce n’était pas parce qu’il m’avait achetée sur un caprice que tout m’était acquis. J’avais fait ce qu’elle m’avait appris, j’avais joué de mon physique, de mon sourire, de mon regard de braise. Mais cela n’avait rien changé, j’étais bien trop jeune pour réussir à le séduire. Et puis, un soir, alors qu’il venait visiter Yamina, de loin sa favorite, il m’avait surprise en train de chanter. J’avais su le captiver grâce à ma voix. Bien sûr, il était revenu et bien évidemment, j’avais chanté encore et encore. Je n’étais peut-être pas la plus belle mais, j’étais une excellente chanteuse. Plus encore, j’avais fini par devenir sa chanteuse. Il m’avait demandé de le divertir lors de soirée. Il m’avait fait chanter devant ses invités, j’étais devenue sa fierté. Mais, le bonheur des uns fait le malheur des autres et les courtisanes, jalouses, m’avaient tout simplement évincé en une seconde. Elles avaient appris pour mon handicap et l’avaient révélé au duc. Cela faisait trois jours, aujourd’hui, que le duc avait pris conscience de mon manque d’odorat et tout autant de temps qu’il refusait de me voir. Ma mère avait raison de dire que le fait que je souffrais d’anosmie me causerait du tort. J’ignorais juste que ce serait à ce point. Quel dommage pour moi, qui commençais à apprécier cet homme et qui pensais, naïvement, que c’était réciproque. « Carmen… le duc veut te voir. » c’était une des courtisanes qui venait de m’annoncer cette nouvelle. La nouvelle tant redoutée. Le duc désirait me parler, il allait me demander de quitter le harem. Et moi qui, à mon arrivée, n’aimais pas cet endroit, aujourd’hui, je le préférais même à mon ancienne maison. Alors, la peur au ventre, je me rendis chez cet homme qui avait fait de moi une diva et qui possédait dans ses mains, les cartes de mon avenir. Debout dans sa chambre, faisant les cent pas, le duc semblait perplexe. Je me permis de tousser pour lui signaler ma présence et cela le sortit de son état de réflexion. « Carmen… » J’aurai aimé parler, m’expliquer avec lui mais, tout ce que je lui aurai dit n’aurait eu aucun impact. Surtout que, lorsqu’il s’approcha de moi et me caressa tendrement la joue, je savais qu’il était trop tard. Tout comme ma mère, il avait pris sa décision, celle de m’abandonner. « Assied-toi, s’il te plaît. » Je m’exécutai, avec toute la grâce possible. Je voulais le faire regretter son choix, je voulais qu’il soit pris de remord. Il s’assit à son tour et plongea ses yeux océans dans les miens. « Tu as quoi ? Seize ans ? Dix-sept ? » Il ne me laissa pas le temps de répondre, il laissa tomber son visage dans ses mains. « Carmen, j’ai longtemps cherché la perfection. A travers toutes les femmes qui composent mon harem, je recherchais la perle rare. Jusqu’à il y a deux ans, Yamina me convenait parfaitement. Elle était belle, douce, silencieuse. Je pensais qu’elle était ma perfection. Et puis, je t’ai vue au marché d’esclave. Tu étais si jeune… si fragile… Je t’ai achetée par pitié, sans penser une seule seconde que tu serais celle que je désirerai. Mais à présent, les choses ont changé. Carmen, tu n’es pas belle, tu es sublime. Et ta voix est une véritable merveille. A vrai dire, je te pensais parfaite mais, je sais aujourd’hui que tu ne l’es pas. » Il marqua une pause et je sentis mon cœur se déchirer. Le temps passé au côté de cet homme m’avait poussé à éprouver de l’affection pour lui, quand bien même il serait plus mon maître que mon flirt. Et l’entendre dire que je n’étais pas celle qu’il voulait, c’était une torture. Une affliction pire que toutes celles que j’avais connues jusqu’à présent. Avec lui, j’avais appris à m’affirmer, à grandir, à mûrir, à devenir une véritable femme. Sans lui, j’avais la sensation que je n’aurai plus jamais cette impression de bien-être. Mais le pire, c’était de savoir que je n’étais pas suffisamment belle, intelligente, talentueuse à ses yeux. Pas assez pour qu’il parvienne à faire abstraction de mon si léger handicap. Je baissai la tête et une perle salée roula le long de ma joue. Jamais plus je ne me sentirai belle, confiante ou en sécurité. Tout ce que je ressentais en sa présence n’aura été que du vent et au bout du compte, m’aura fait perdre toute dignité. Ce fut à ce moment qu’il me releva la tête. « Seulement, je me moque de savoir si tu es parfaite ou pas. Quelle importance que tu manques d’odorat ? Tu es ma perle rare, Carmen. Et je ne te laisserai pas partir, pas maintenant que je t’ai trouvée. » Et avec toute la douceur et la tendresse qu’il avait toujours manifesté à mon égard, il déposa un chaste baiser sur mes lèvres. Un simple baiser qui voulait dire bien des choses. Tu es mienne à ce jour et pour l'éternité. Et je serai tien à mon tour. Bientôt, nous ne formerons plus qu’un.





Chapitre Cinq


Tomber lentement amoureuse d’un homme que nous n’avons pas le droit d’aimer, n’est-ce pas la pire des tortures ? Pire encore que l’abandon ou qu’aucune douleur physique. Savoir que l’être dont nous nous sommes épris ne sera jamais nôtre est une affliction agonisante, qui nous embaume pour mieux nous entraîner dans ce tombeau dont on ne ressort pas. L’amour non-réciproque. J’étais tombée amoureuse du duc. Ce n’était pas venu d’un seul coup, j’avais mis longtemps avant de lui accorder ma confiance. Mais, à mesure que le temps défilait, ses caresses devenaient une drogue dont je ne pouvais plus me passer. Dans le harem, je me languissais de sa présence, de sa tendresse, de ses mots doux qu’il me glissait au creux de l’oreille. Lors des soirées, le voir avec une autre que moi me rendait malade. En sa présence, j’étais le plus doux des agneaux. Docile, aimante, je voulais tout faire pour le combler, quitte à me couper en quatre s’il le fallait. C’est en sentant le manque se faire plus pesant encore que jamais, que j’ai compris que je m’étais éprise. Seulement, le pire n’était pas de le savoir loin de moi, non. C’était d’être consciente qu’il était avec une autre. Qu’il était avec cette autre. Celle qu’il allait choisir pour concubine, d’après ce qu’on disait. Yamina. Elle avait été ma seule amie, durant ces cinq ans. C’était grâce à elle que j’avais pu obtenir les faveurs du duc et sans elle, j’aurai été perdue. Elle me le rappelait assez chaque jour. « Tu n’as pas à être jalouse, ma biche, le duc a commencé à m’aimer bien avant ton arrivée… et puis, sans moi, il ne t’aurait même jamais remarqué. » Cependant, elle avait tort. La personne qui m’avait rendue si belle n’était pas Yamina. C’était le duc. J’étais belle à travers lui. Toute son affection me rendait radieuse et loin de lui, je n’étais plus qu’une moins que rien. Il me mettait plus bas que terre, sans même le vouloir, sans même le savoir. Et je ne pouvais pas lui dire, je ne pouvais pas lui manifester mes sentiments parce que je n’étais qu’une courtisane. J’étais là pour le séduire et pour lui plaire, comme une dizaine d’autres femmes. Tomber amoureuse du duc nous était formellement interdit. Seul le duc avait le pouvoir de nous offrir un peu d’affection. Et la seule femme qu’il pouvait aimer deviendrait sa concubine. Du moins, pendant un temps et ensuite, il en prendrait une autre, puisque tout le monde faisait ce genre de chose. Yamina serait la première d’une longue liste. Seulement moi, je souffrais d’anosmie et mes enfants pourraient en être victimes aussi. Le risque était trop grand, personne ne voudrait d’une femme ayant un quelconque handicap. Le duc continuerait de me garder dans son harem, seulement, dans le fond, je ne serais jamais qu’une concubine pour lui. Et le fait qu’il m’ait demandé de venir le rejoindre dans sa chambre, n’y changerait rien. « Vous m’avez demandé ? » osai-je le questionner, connaissant déjà la réponse. Oui, il m’avait faite venir et la raison était bien simple : il voulait que je comble ses désirs. Mes chants ne lui apportaient plus depuis longtemps, ce qu’il voulait aujourd’hui, c’était mon corps. « Carmen... » Il ne m’avait pas encore demandé quoi-que-ce-soit que j’étais déjà à ses côtés, ma main glissant sur son torse nu. Après tout, je n’étais plus qu’un objet à ses yeux. Ce soir, il semblait plus angoissé qu’habituellement, cependant. Il ne réagissait même pas à mes caresses. Subitement, il se leva, fit quelques pas vers la porte, puis rebroussa chemin et se posta devant moi. « Je veux… je vais faire de toi ma concubine. » m’annonça-t-il soudainement. J’étais abasourdie. Je devais avoir mal compris. C’était sûrement mon imagination qui me jouait un tour. Moi, la fille de danseuse, l’esclave devenue concubine… moi, la pouilleuse à la douce voix, le duc venait de me demander d’être sa première femme ? Ignorait-il les risques pour nos enfants ? Quelles étaient ses raisons ? Et Yamina, alors ? J’étais incapable de dire quoi que ce soit. A vrai dire, je n’y croyais même pas. « Mais il faudra faire preuve de patience… et de discrétion, pour le moment. » Je voyais très bien ce qu’il voulait dire. Les autres courtisanes pouvaient être de véritable vautour. Yamina m’avait racontée qu’une fois, dans un autre harem, une future concubine avait été passée à tabac par les courtisanes jalouses. Le baron avait annulé le mariage aussitôt. Je ne voulais pas qu’il m’arrive la même chose et, même si je pouvais compter sur Yamina pour me défendre, j’étais sûre que le duc savait ce qu’il faisait. J’avais pleinement confiance en lui. Quand bien même je ne croyais pas en sa proposition, je croyais en lui. Et le fait qu'il veuille me prendre pour femme prouvait qu'il croyait en moi, lui aussi. C'était suffisant, à mes yeux, pour accepter tout ce qu'il voudrait de moi. Gracieusement, je m’inclinai devant lui et me dirigeai vers la sortie, quand il me retint. « Je t’en prie, reste. » Et c’était demandé si tendrement… comment pouvais-je lui résister ?





Chapitre Six


Il fallait s’en douter, la rumeur d’un futur mariage entre le duc et une de ses courtisanes s’était répandue comme une trainée de poudre et au lever du troisième jour après la demande du duc, toutes les courtisanes savaient que l’une d’entre elles serait bientôt concubine. J’avais encore l’avantage, malgré tout, qu’elles pensent à Yamina et non à la petite chanteuse souffrant d’un handicap. Et personne n’osait toucher à la belle Yamina, sous peine de subir son courroux. Après tout, elle était réputée pour avoir tenté d’arracher l’oreille d’une autre courtisane avec ses dents, un jour où celle-ci aurait raconté qu’elle travaillait dans un bordel avant d’être dans ce harem. C’était la vérité, pourtant, mais Yamina ne voulait pas qu’on la connaisse comme une de ces filles-là. Alors, effrayées par sa brutalité et sa quasi-folie, aucune femme du harem n’avait osé lui faire de mal, quand bien même elles crevaient toutes de jalousie pour la favorite. Sauf qu’elle se trompait, ce n’était pas elle, la future concubine. Mais comment croire que le duc veuille épouser la fille sans odorat ? Cela allait contre toute nature. Mère elle-même pensait que c’était impossible, que je ne serai jamais qu’une esclave, une pauvre mendiante. Ce qu’elle serait fière de moi, à présent. J’avais fait un long chemin, depuis le jour où elle m’avait abandonnée, alors que je n’avais que quatorze ans. Aujourd’hui, du haut de mes vingt-et-un ans, je n’étais plus la gamine apeurée qui obéissait gentiment à tout ce qu’on lui demandait. J’étais une véritable femme. Une femme qui n’avait, pour autant, jamais oublié les propos de sa mère, le jour où sa vie avait basculé. Fort Fort Lointain. Parfois, je me surprenais à songer à ma vie là-bas. Est-ce que ma mère y était allée, au final ? Est-ce que le duc, une fois marié, accepterai de m’y emmener ? Si tous les rêves s’exauçaient dans cette contrée, alors, je voulais y vivre. Mais que pourrai-je souhaiter de plus que ce que je n’avais déjà ? J’étais une femme comblée, quand bien même je n’étais pas l’unique amour de mon futur époux. Au moins, j’étais celle qu’il avait choisi en premier. Une notion que les autres courtisanes ne comprenaient pas. Et parmi elle, celle qui savait qu’elle n’était pas la future concubine du duc : Yamina. Oh bien entendu, elle avait fini par saisir l’entourloupe : c’était moi, celle que le duc avait choisi. C’était pourtant si évident… cela faisait trois jours que je passais hors de notre prison dorée et trois nuits je découchais du harem. Mais seule Yamina avait remarqué mon absence, seule elle avait compris ce que cela signifiait. Pour autant, je ne me méfiais pas d’elle. Comme le pourrai-je ? Elle avait été là pour moi depuis le début et sans elle, je ne serais peut-être pas devenue une telle femme. Pourtant, j’aurai dû me méfier. La jalousie d’une femme peut être mortelle. Fatale, même. Encore plus quand cette femme se trouve être particulièrement dangereuse. Et Yamina l’était, bien plus qu’on aurait pu le croire. Dangereuse et tordue, le cocktail explosif. Ce soir-là, je l’ignorais encore, je la croyais toujours de mon côté. Je m’étais endormie au côté du duc, me sentant parfaitement en sécurité. Le réveil fut brutal. Elle était là, au-dessus de moi, une de ses mains plaquée sur ma bouche et l’autre, serrant mon cou. Je me débattis mais, à l’évidence elle était bien plus forte que moi. Je ne pouvais m’empêcher de me demander pourquoi le duc ne réagissait pas ? Etait-il seulement encore dans la pièce ? Ma main vint rencontrer celle de mon amant. Il n’y eut aucune réaction de sa part. « Tu peux toujours essayer, Carmen, il ne se réveillera pas. » me murmura-t-elle. J’osai un bref regard en direction du duc et je sus que jamais, je n’oublierai son visage émasculé de sang, sa gorge tranchée, ses yeux exorbités. Il était mort. Yamina l’avait tuée. Pourquoi ? Pour quelles raisons auraient-elles pu vouloir la mort du duc ? La mienne encore, je pouvais le comprendre… mais celle du duc ? « Tu ne comprends pas, comment le pourrais-tu ? Tu es si naïve, Carmen… » Elle continuait de serrer ma nuque, tant et si bien que l’air vint à me manquer. Mais quelle importance ? Elle venait de tuer mon futur époux, le seul homme que je n’avais jamais admiré, aimé. A quoi bon me servait-il encore de vivre ? Sans lui, ma vie n’avait plus aucun sens… « Je ne vais pas te tuer. Oh non, je veux que tu souffres avant, comme j’ai souffert lorsque le duc m’a écarté, lorsque tu m’as évincé. » Elle finit par desserrer sa prise sur moi. « Si je ne peux pas l’avoir rien que pour moi, alors personne ne l’aura. Tu ne le méritais même pas de toute façon ! J’étais celle qui devait être sa première concubine. Toi, tu n’étais rien, tu n’avais aucune importance à ses yeux… » Et tandis qu’elle partait dans un monologue sur sa perfection, je me sentis libérée d’un poids. Le sien. Elle s’était relevée et tournait en rond dans la pièce, l’arme du crime encore dans ses mains. Aussitôt, j’allais auprès du duc. Sa température avait baissé, son cœur ne battait plus. Je ne pouvais plus rien faire pour le sauver. Alors, je poussai un cri. Hurlement de rage et d’impuissance face à la perte du seul être jamais aimé. Cela coupa Yamina dans son discours. « Tu peux crier, Carmen. Crie même aussi fort que tu le peux. Tu sais comme moi que tout le monde te penseras coupable de sa mort. Après tout, ta jalousie envers la future concubine était plutôt évidente. Toi, l’handicapée qui était vouée à n'être qu'une courtisane de plus. Tu seras jugée, torturée même, jusqu’à ce que tu avoues. Et tu finiras par avouer, évidemment, la torture étant trop insupportable. Puis enfin, la délivrance... tu seras tuée. » Elle avait tout prévu, bien entendu. Elle savait que les autres me penseraient coupable, parce que j’avais été soi-disant écartée depuis que le duc connaissait mon handicap. « Pourquoi ? » demandai-je, plus comme une supplication que comme une simple question. Je l’entendis rire, un rire tordu, un rire qui prouvait toute sa folie. « C’est la dure loi du harem, ma biche. » C’était sa seule explication. Le seul moyen qu’elle avait de se justifier sur la mort du duc. Et pour moi, ce n’était tout simplement pas valable.





Chapitre Sept


J’avais fui. Ce n’était pas comme si j’avais eu le choix. Bien sûr, j’aurai pu me laisser attraper par la garde du palais mais, Fahim n’avait pas été du même avis. Alors que je me battais avec Yamina, prise dans un élan de rage, il nous avait entendu et était arrivé juste à temps pour m’éviter de commettre un véritable meurtre. Et pourtant, j’aurai voulu qu’elle paye pour tout ce qu’elle avait fait. Toute cette supercherie, cette fausse gentillesse dans le seul but de me soumettre à sa volonté. Elle ne voulait pas mon bonheur, elle ne voulait pas m’aider. Elle voulait que tout lui soit dû et qu’ainsi, elle puisse rester la favorite du duc. Moi, je n’étais qu’un pion. Et j’avais été tellement bête de la croire sincère, qu’il n’y avait pas un jour qui passait sans que je ne m’en veuille d’avoir quasiment conduit le duc à sa mort. J’aurai voulu la tuer de mes mains et être jugée pour mieux mourir à mon tour. Cela me semblait être une bonne pénitence, avant de rejoindre le futur époux qui aurait dû être mien. Seulement, Fahim m’aimait trop pour me laisser faire une telle chose. Il m’avait emmenée de force hors du palais, ce n’était pas faute d’avoir essayé de l’en dissuader. Et puis, nous étions partis à cheval. Nous avions galopé pendant des heures avant d’arriver à bon port. A l’entrée du désert, une famille de nomade nous attendait. Ils attendaient Fahim, du moins. Moi je n’étais qu’une passagère clandestine dans l’histoire. Alors Fahim avait échangé sa place contre la mienne, avant de retourner au palais, sachant pertinemment qu’il allait être torturé par ma faute. Parce qu’il m’avait aidée à m’échapper. « Je t’en prie, Carmen, vis. Ne le fais pas pour moi, ou pour lui, fais-le pour toi. » m’avait-il glissé à l’oreille avant de repartir. Et j’avais obéis. Pendant quatre ans, j’avais suivi les nomades à travers le désert. J’avais appris à vivre comme eux, ou plutôt à survivre. La plus âgée du groupe m’avait prise sous son aile et m’avais appris les techniques de guérison, malgré mon handicap. Et puis, quand j’eu fini de tout apprendre, elle m’avait suggéré de partir vivre ma vie, loin d’Afshin. Et je l’avais écouté, là encore. Un soir, j’avais pris un cheval et j’étais partie, sans me retourner. J’avais séduit un capitaine de bateau pour qu’il me laisse monter à bord. Bien entendu, tous les hommes succombent aux charmes d’une belle femme qui sache manier les mots à la manière d'une sirène envoutante, comme je savais le faire. Et ignorant leu destination, j’avais fui avec l'homme et son équipage. « Où allons-nous, au fait ? » lui demandai-je après une nuit sur le bateau. « A Fort Fort Lointain, ma belle. Là où tous les rêves se réalisent. » Et je ne pus m’empêcher de me dire que ma mère avait raison, que Fort Fort Lointain faisait bel et bien parti de ma destinée.
 

 
⊱ far far away ⊰

 

 
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. EmptyLun 20 Oct - 12:48

FREIDA + LE PRENOM :bril: :bril: jotem déjà :potté:
bienvenue ici et bon courage pour ta fiche jolie guérisseuse :chica:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. EmptyLun 20 Oct - 13:06

FREIDA :bril: :bavee: Je l'aime cette femme :love: :red: :bwag:
Bienvenuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuue et courage pour ta fiche :red:
Guérisseuse comme moi :love: Sauf que c'est pas mon métier Arrow
Curieuse de lire ta fiche CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. 2735923281
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. EmptyLun 20 Oct - 14:13

Re-bienvenue ma belle indienne !!! :red: :bril:
J'ai hâte de lire cette fiche qui me vend déjà du rêve !! :dance: :pony:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. EmptyLun 20 Oct - 14:27

Bienvenue !
(Non j'ai rien à dire de plus u.u Sinon j'ai confondu ta Frida avec Eva Longoria *pataper*)
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. EmptyLun 20 Oct - 14:45

Rebienvenuue ma belle :potté:
J'adore ces choix :guh: :bwag: :):
Bonne chance pour la fiche :aw:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. EmptyLun 20 Oct - 16:30

Oh merci tous, vous êtes tous des zamours ! :hug:
Je vous aime, coeur sur vous, sur vos familles, sur vos vaches :coeur: sauf Chapelier, qui mérite des baffes parce que Freida est bien plus belle qu'Eva :ivil:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. EmptyLun 20 Oct - 16:31

Bonswaaar Cool :chica: :frfr:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. EmptyLun 20 Oct - 16:46

HANW REBIENVENUE BEAUTEY :bril: :red: :ivil:
j'adore le choix d'avatar au passage :tombe: :uni:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN



CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko2_250

⊱ pseudonyme : elf
⊱ tête mise à prix : luke evans.
⊱ crédits : swan, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 01/01/1970
⊱ tes licornes : poucet, cam et gil.
⊱ schillings : 0

⊱ ta race : pauvre mortel fragile.
⊱ allégeance : ni oui, ni non, tant qu'elle vient pas l'emmerder hein.

CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. Tumblr_nu0srp6YEl1rjl6wko6_250



CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. EmptyLun 20 Oct - 17:19

BON SANG DE BOIS. :was: :*-*: Déjà Afshin je plussoie grave, ton idée je l'aime d'amour MAIS ALORS FREIDA. :hansel: CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. 2832667894 CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. 2300028946 :aw: :bed: Voilà, voilà, au pays du soleil de plomb on est tous beaux. :chica: Re-bienvenue parmi nous poulette et bonne chance pour ce qu'il te reste à faire. :ivil: :string:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. EmptyLun 20 Oct - 17:58

Oh l'arrivée en puissance de mes admins d'amour :bril:
Je suis ravie que Freida vous plaise, puisqu'elle me plaît aussi, on est tous content comme ça :pony:
Eh oui, Sinbadass, on gère trop à Afshin kesceketuveu ! :fire:
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. EmptyLun 20 Oct - 18:31




fécilitations
t'as poussé ton premier greuuuh !

BRAVO A TOI PETIT OGRE, TU REJOINS LES

holding out for a hero

MAAAAH quelle histoire  :bwag: Je me suis régalée  :): J'adore ton personnage, son histoire, les figurants, tout !  :own:  :v: Je te valide avec plaisir ma belle, et je quémande d'ores et déjà un lien, originaires d'Afshin rpz :frfr: :aw:

BRAVISSIMO, tu as passé la première étape du beau monde de Fort Fort Lointain. Tu croyais que ça allait s'arrêter là hein ? Et ben tu rêves, une fois n'est pas coutume de te faire subir les pires tortures, je vais te rassurer en t'affirmant que cette fois-ci ce sera différent, une partie de plaisir même après la longue écriture de ton histoire.  :ivil: Déjà, tu vas me recenser ta belle tronche et ton petit conte, si conte il y a btw. Ensuite, tu vas pouvoir te glisser dans la partie administrative de ton damoiseau/damoiselle/travelo qui s'passe da ! Et hm, que je réfléchisse. AH OUI, te lier avec les autres ça peut être pas mal je pense, surtout si ton voisin s'avère être un âne qui parle.  :noes: Du reste, techniquement tu devrais plus trop te prendre la tête, pas besoin de te lier le lieu des scénarios et tout l'toutim, c'est pas sorcier.  :shrek:

SUR CE. Le staff de FFL te souhaite un très bon amusement dans le royaume, de t'éclater bien comme il faut et de respecter autrui même si c'est un ogre.  :nyan:  :rainbow:  :mex:

⊱ far far away ⊰

Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Invité
Invité

Anonymous




CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. EmptyMar 21 Oct - 19:29

    Rebienvenue parmi nous !! *^*
Revenir en haut Aller en bas

FORT FORT LOINTAIN

Contenu sponsorisé





CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely. Empty

Revenir en haut Aller en bas

CARMEN ☼ My soul feel so faint and lonely.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1




Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
⊱ il était une fin :: Les fiches-