La boutique était bien calme aujourd'hui. Trop calme. Vraiment trop calme. Cheshire était tranquillement dans un fauteuil en train de se "reposer les yeux", le nez en l'air, au milieu des chapeaux de toutes les couleurs. Je le regardais respirer, les yeux clos, prenant toute mon attention. Et pour cause, rien d'autre ne pouvant me la prendre : on avait assez de chapeaux pour le moment, pas besoin d'en fabriquer; pas besoin de faire la collecte des objets magiques: on en avait aussi assez. Bref, rien à faire, à part regarder Chess dormir. Mais... Cela faisait beaucoup de temps que j'étais là, en train de mater, et je commençais à me faire... Chier . Pas que Chess était moche ou quoi... Non, il était même... Désirable...... Mais je n'allais pas rester pendant 36 heures en train de regarder le beau mec. Du coup, je décidais d'aller me balader. Mais il faudrait que je rentre à l'heure du thé. Parce que le thé, c'est à la maison, avec ses proches, à 16 heures, devant une table avec un napperon rose ou bleu, avec le service à thé de grand-mère.
Une fois sorti, le chapeau sur la tête, le soleil brillait, les gens marchaient sur Roméo Drive d'un air dégagé. Ils flânaient dans les rues, en une danse qui plaisait à mes yeux. Et alors que je les imitais -lançage de bras à droite, de pied à gauche, cassage de bidoche, regardage des vitrines des boutiques-, je vis dans le ciel une forme noire. Un oiseau ? Un avion ? OU UN SUPERMAN ? Ah, non, un oiseau. Un bel oiseau au plumage noir et luisant. Un corbeau. POURQUOI UN CORBEAU RESSEMBLE A UN BUREAU ? Arg. Papa, le retour des énigmes. Une vieille énigme se posait à moi-même. Mais n'avais-je pas un corbeau devant moi ? Ne pouvais-je pas demander à cet oiseau pourquoi il ressemblait à un bureau ? Bonne idée, mon grand chapelier !
Je montais sur le rebord d'une vitrine de la rue marchande et commençais à sauter comme un chimpanzé en rut pour attraper ledit oiseau. Une fois plusieurs tentatives sans succès pour choper le corbac passés, le propriétaire de la boutique me délogea de la vitrine, parce que, soi-disant, sauter sur une vitrine n'était pas polie. Non mais n'importe quoi. N'importe quoi. Avec toute la rage dont j'étais capable, je criais au corbeau :
▬ HEY TOI LE CORBAC ! VIENS ME VOR FAUT QU'ON DISCUTE !
FORT FORT LOINTAIN
Invité
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Dim 19 Oct - 16:02
Un corbeau ressemble-t-il à un bureau ?
...mais quelle question !
slade - raven
Voler. Ce genre de chose qui était à présent pour les oiseaux dans mon genre. En tant qu'humain, j'avais cherché diverse moyen afin de trouver des ailes convenable que je pourrais accroché dans mon dos à la manière d'une fée, mais j'ai finalement accepté le fait que dans ce bas monde, seul les animaux imbéciles et les fées pouvaient se permettre de goûter à cette sensation de légèreté. Prendre un raccourcis par les airs et aller où l'on veut, quand on veut. Bien évidemment, rien ne m'empêchait de faire abstraction des lois et de reprendre ma forme originelle comme je le veux. De la même manière, il m'arrivait de reprendre la forme de corbeau pour accomplir un service pour Maléfique lorsque le temps venait à se presser... Néanmoins, je craignais bien évidemment la prison encore moins exilé et puis, en faisant une mission, je n'avais pas trop le temps pour me consacrer à moi-même... Mais malgré tout ces petits faits, je m'étais laissé planer du haut de Fort fort Lointain, redécouvrant pour la première fois la signification du mot de "liberté". J'avais la sensation d'être devenu soudainement roi du royaume depuis l'endroit où je flânais, voyant ces misérables humains comme de simples fourmis. J'en avais même poussé un léger ricanement... Comment avais-je pu bien me retenir de retirer cette foutue bague ? Comment ? D'ici, on ne pouvait quand même pas se douter si j'étais un minable corbeau croassant ou l'Einstein des volatiles. Le fait même de ne pas prendre assez de risque me poussa à descendre légèrement plus bas, peu à peu, afin d'apercevoir enfin les visages de ces passants mortels se préoccupant de la dernière robe encore en solde ou des pâtisseries fait maison. Aucun d'eux ne me voyait vraiment et ne se doutait de rien de la réalité. Aussi, je pris donc la peine de me poser sur un toit pour me reposer tout en profitant du spectacle qui m'était permit de regarder avant de reprendre mon envol, légèrement ennuyé par la scène banale qui m'était présentée mais aussi et surtout, en apercevant ces gardes qui semblaient faire leur ronde.
Je pensais qu'il me suffirait simplement de battre des ailes et voltiger au-dessus des passants sans pousser le moindre mot tout en continuant ma route pour n'attirer l'attention de personne. Pourtant, un parfait inconnu se retira de la foule en essayant d'abord de m'attraper en me pourchassant tout en m'ordonnant de descendre pour venir discuter. Mon cœur battu de vive allure. N'avais-je pas bien joué le rôle du corbeau incapable de penser ? Peut être l'avait-il remarqué sur ma manière de détourner le regard dès qu'il m'interpella ? Il fallait que je l'ignore... Il fallait que je trouve un moyen pour qu'il ne se préoccupe pas de moi... Il fallait...
CRRRRRRRROOOOOÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂ
Oui, c'est sans doute ça la solution... Surtout que ma nature me permettait tout bonnement de le faire, je ne pouvais pas m'empêcher de croasser et le tour était joué. M'enfin... Même si j'étais peu convaincu de mon propre jeu d'acteur. Sans doute dû au stresse et aux possibles fers que je pourrais avoir autour des pattes. Non non non, je me laisserais pas faire ! De toute façon, il doit bien y avoir d'autre corbeaux parlants dans ce foutu monde, on ne me retrouvera donc jamais et à cette hauteur, personne ne pourra m'atteindre. PERSONNE ! BAM. Alors que je continuais mon chemin en tant que brave volatile, je n'avais pas fait attention au mur se trouvant devant moi, préoccupé à regarder le zigoto d'en bas. Je retombe alors, blessé comme jamais du coup que je venais de recevoir, battant des ailes comme un perdu, désorienté et voyant des couleurs flashy défiler sous mes pauvres yeux de zoziaux.
NON... CROÂÂ... À L'AIDE !! CROÂÂ... NE ME FAITES PAS DE MAL, JE FERAIS TOUT CE QUE VOUS VOULEZ... CROÂÂ...