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FORT FORT LOINTAIN A FERME SES PORTES.
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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.


FORT FORT LOINTAIN

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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyDim 7 Sep - 19:07









Niki Cassenoisette
Exister, c'est être perceptible. Le principe « connais-toi toi-même » ne peut s'appliquer qu'au travers du regard des autres.

CONTE : il est le héros de sa propre histoire. Enfin, héros, c'est un bien grand mot pour ce qu'il est, disons qu'il est plutôt la victime de son oncle qui l'a transformé en Casse-Noisette. ÂGE : à peine 29 ans. SENTIMENTALEMENT : son statut de prince aurait pu lui permettre de se farcir une chouette princesse, manque de bol le destin en a voulu autrement. Il se retrouve célibataire, même plutôt libertin ouvert à toute proposition. OCCUPATION : dresseur de chevaux depuis qu'il a vingt ans. Il a malgré tout eu droit à une pause de près de quatre ans à cause de sa dégaine ridicule et disgracieuse. Niki remercie même profondément l'arrivée du charnel, bénissant presque cette marraine la bonne fée qui put lui permettre de reprendre les affaires. RACE : pantin ensorcelé, humain maudit, peut y'avoir des tas de dérivés. Mais soit, depuis ces quatre dernières années il est tout sauf un mortel. CARACTÈRE : borné, revanchard, expressif, à l'écoute, à peine égocentrique, manipulateur, minutieux, bienveillant, réaliste, imaginatif, volubile, énergique, cachottier, provocateur, inconscient. GROUPE : happy ending. AVATAR : Michiel Huisman. CRÉDITS : eden memories, tumblr.
à la réalité, Niki vient d'une famille royale, celle qui dirige Yasen pour tout avouer. Il est arrivé en tant que petit prince tel un cheveu sur la soupe, son père mort, c'est son cadet Alexandr Lerat qui aurait dû reprendre le gouvernement des terres gelées, jusqu'à ce que sa mère annonce la nouvelle. Des années plus tard, un plan fut mis au point pour se débarrasser de Niki, manque de bol, il survécut à son accident, d'ailleurs il en garde un bien beau souvenir, une cicatrice assez fine partant de son épaule gauche pour mieux tomber sur son cou. il a eu énormément de mal à se faire à sa condition de jouet en bois, c'est jamais bien drôle d'être transformé en un truc fait pour casser des noisettes - petit en plus - concrètement il en a honte, oui. on pourrait dire que depuis sa mésaventure au bal de Dragée Plumosucre, Niki est comme qui dirait interdit de séjour à Yasen, paria, c'est tout juste si on ne le zigouillerait pas à cause des racontars de son oncle Alexandr qui l'accusa de manière mémorable du décès de son neveu - ce qui manquait de logique clairement, faut croire que les esprits étaient simples et arrêtés, ou tout bonnement qu'il était bon orateur. La dernière fois qu'il est revenu sur sa contrée, c'était l'année dernière alors qu'il cherchait encore une main salvatrice pour le rendre comme avant auprès de Dragée. Grosse erreur puisqu'elle y répondit de manière négative. Depuis Niki n'est plus revenu là-bas bien qu'il le pourrait, après tout faut juste qu'il se fasse discret. pas franchement mauvais en combat, disons que depuis que son oncle l'a violemment jeté hors du palais il se débrouille comme il peut, sa famille adoptive ayant fait au mieux pour faire de Niki un type bien. Certes, il n'est pas le nouveau combattant de cette ère, cependant il ne se laisse pas marcher dessus. d'ailleurs cette fameuse famille était ce que l'on appelle une trente million d'amis compulsive, une passion des bêtes qu'ils ont offert au jeune prince. Il n'est donc pas devenu étonnant que par la suite et après son déménagement pour la capitale, il soit devenu un dresseur d'étalons. un léger accent made in Yasen lui colle à la peau, il n'est pas si rare de l'entendre rouler avec classe les r quand il tape causette. d'ailleurs par rapport à sa contrée d'origine, il a toujours eu beaucoup de mal à se faire aux grosses chaleurs, préférant de loin les blizzards et les chutes de neige.   il a la capacité - si c'en est une - de pouvoir s'enfermer dans un mutisme quand il le désire, de véritablement se couper du monde pour telle ou telle raison. Le premier s'étant fait peu après son accident de calèche qui aurait pu lui coûter la vie, si bavard est Niki en temps normal, il peut s'avérer aussi silencieux qu'une tombe quand il le souhaite. a beaucoup de mal avec les gosses, pourquoi ? Il saurait pas dire exactement les raisons d'un telle flippe. Peut-être à cause de son ancienne forme de casse-noisette qui poussait les bambins à jouer avec lui alors qu'il ne souhaitait qu'une chose : filer le plus loin possible. Niki les voit un peu comme des trucs vicieux qui rampent et veulent le dévorer, son effroi peut s'estomper quand la fillette ou le garçonnet a atteint treize ou bien quatorze ans. Avant ? C'est une horreur.
TU PENSES QUOI DE LA NOUVELLE RÉGENTE ? Bien qu'intérieurement je ne peux que la bénir pour avoir eu la superbe idée du charnel, il n'empêche que je reste sceptique à son sujet. Je ne crois pas qu'elle est la meilleure régente des terres de Fort Fort Lointain, loin d'être la pire pourtant, vaut mieux rester sur ses gardes tout en gardant un grand sourire sur la gueule. L'hypocrisie y'a que ça de vrai dans la belle cour dorée. T'ES CONTENT DE LA SITUATION ACTUELLE ?  Bien plus que je ne l'étais il y a quatre ans. Tout a été usurpé à ma famille biologique, j'ai été transformé en un bibelot risible et comble de tout ceci, je n'ai trouvé personne pour briser cette malédiction. Maintenant qu'il faut juste un bijou pour être un membre à part entière de la capitale, je peux poursuivre mes occupations sans gênes. Je suis bien, mieux, pas complètement heureux cependant c'est toujours ça. TU PENSES QUE SHREK ET FIONA REVIENDRONT UN JOUR ? J'en sais trop rien, je m'en tape même pas mal. Franchement, avant que marraine ne vienne sur le trône toute la populace se fichait de la dégaine des gens ou au contraire s'en prenait à eux pour cause de différence. N'est-il donc pas mieux d'être tous sur ce pied d'égalité ? Je ne saurais qu'en dire, de toute manière, si les ogres reviennent faire la révolution pourvu qu'ils ne se débarrassent pas du charme sauveur. TU PORTES LE CHARNEL N°5 ? Je ne m'en sépare jamais, pour rien au monde je ne voudrais retrouver mon enveloppe d'antan. Celui-ci est d'ailleurs fait de manière à ce que je puisse le porter autour du cou, un petit pendentif serti d'une pierre blanche qui comporte le charme. Histoire de ne pas me le faire voler, je le cache en général sous ma chemise, manquerait plus que je paie pour avoir à nouveau ma véritable nature.
PSEUDO : SINBAD UESH. PRÉNOM : Laura. ÂGE : on ne demande pas son âge à une lady.  :hmph:  COMMENT T'ES ARRIVÉ(E) JUSQU'ICI ?  :ew:  :heaven:  ET T'EN PENSES QUOI DE CE PETIT MARAIS ? écrire ici. CEY QUOUA LE MOT MAGIQUE ? j'me valide t'sais.  :lancy:  UN DERNIER PROUT, UNE CASSEDEDI ?  :shrek:  :rainbow:  :nyan:  :donkey:  :mex:

⊱ far far away ⊰
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FORT FORT LOINTAIN

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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyDim 7 Sep - 19:07






 
L'épopée de ta vie
Quoique vous fassiez, ce ne sera jamais qu'une minuscule petite goutte d'eau dans l'immensité de l'océan.

 


Niki sautait partout, Niki était même surexcité, il en pouvait plus d'attendre, son petit coeur il battait la chamade, si vite qu'il n'entendait plus que lui. Il se perdait dans les couloirs du grand palais de Yasen attendant avec impatience l'heure qui allait arriver. Il allait sortir avec oncle Alexandr, il lui avait dit qu'il devait l'emmener quelque part, que grâce à ceci il deviendrait un grand garçon. A la réalité, son aîné souhaitait seulement lui faire découvrir les alentours de la contrée, souhaitant lui faire découvrir de nouveaux rivages encore plus lointains que les montagnes enneigées. Depuis le matin même il était prêt, avait déjà enfilé sa veste en peau de loup avec une belle écharpe tricotée par sa grand-mère un peu maboule. Niki il était heureux, c'était le petit prince des terres froides, le futur gérant d'une petite partie de Fort Fort Lointain et la meilleure surtout. Pour tout dire, le petit garçon ne marchait pas, il trottinait comme un chiot ayant hâte qu'on lui refile son os. Faut dire qu'il sortait pas beaucoup, qu'il avait pas la chance de pouvoir se mêler à la foule parce qu'il était trop minuscule, sa mère le surnommait même ma petite puce et ce n'était clairement pas pour le rabaisser, c'était un fait. « NIKI ENFIN ! NIKI ! » C'était elle, sa douce génitrice qui s'occupait seule de son marmot aux joues bien gonflées. Son mari avait perdu la vie peu de temps avant qu'il puisse voir le jour, alors Niki il se contentait des légendes qu'on disait autour du fameux Piotr Cassenoisette, il rigolait surtout à cause de son nom de famille. Cassenoisette, c'était pas bien joli, ni même très flatteur, au moins ça le faisait sourire autant qu'un croissant de lune et ça lui suffisait. Zora Cassenoisette avait été la plus heureuse des femmes en ayant en ses bras le digne descendant de cette dynastie, pourtant, elle perdait peu à peu la raison en essayant de canaliser toute l'énergie de son fils qui pourrait le perdre un jour. Elle avait foi en lui, en eux, en cette famille qui allait continuer à prospérer malgré la mort de son époux. Bêtement, simplement elle était comblée. Niki s'était retourné avec les dents blanches bien montrées à la face du monde, ses yeux brillaient comme des diamants. « Mèèèèèèère, je n'en peux plus d'attendre ! » Du haut de ses dix ans, il savait ce qu'il voulait, il était têtu comme une mule ce qui en conséquence offrait de grandes crises de larmes. Il était capricieux, borné, pourtant il avait bon coeur et ne supportait guère de voir un de ses proches souffrir, alors il en bavait à sa place, essayait de les faire rire grâce à sa maladresse légendaire ce qui dans l'idée ne marchait pas souvent. Alors ce qu'il avait fait en attendant, c'est qu'il s'était rué dans les bras de sa maman adorée, la serrant de toutes ses forces comme si c'était à chaque fois la dernière fois qu'il allait croiser son doux visage. « Par les sandales de Merlin, Niki, tu vas vraiment finir par me faire perdre mes moyens. Tu... » Elle avait pris une grande inspiration, c'était à se dire qu'elle avait passé toute sa maudite journée à le rechercher dans l'immense bâtisse opaline. « J'aimerais bien mon enfant que tu me préviennes lorsque tu files comme une flèche ainsi à travers le palais. » Le jeune prince avait pincé sa lèvre inférieure tout en relâchant l'élue de son amour tendre. « J'attends tonton Alexandr. » Il avait les prunelles similaires à celles de sa mère, d'une profondeur à couper le souffle et la couleur de sa peau était aussi pâle qu'un flocon avant de s'écraser sur le sol pour mieux disparaître. Ils avaient beaucoup en commun, quant à son paternel il n'en avait pas la moindre idée. Quand Niki avait besoin d'une histoire, il lui demandait de parler de son très cher héros, elle lui disait qu'il tenait beaucoup de lui, quoi ? Il en savait strictement rien, elle détenait un secret qu'elle ne lui répéterait jamais, ce qui avait le chic de profondément l'embêter. « Ce n'est pas une raison pour me faire telle frayeur ! Il viendra quand il viendra, que je sache il te l'a encore répété hier soir. Est-ce que tu écoutes, hm ? » Sa tête brune s'était secouée de gauche à droite puis inversement, un non presque catégorique qui avait eu le mérite de le faire glousser discrètement. A la différence de ce que sa mère disait, ce n'est pas qu'il ne voulait pas entendre, c'est qu'il choisissait les mots qui allaient avec sa version des faits. Il jouait avec tout Niki si bien qu'il embrouillait généralement les servantes faisant preuve d'une manipulation mignonne sans failles. Sauf qu'il pouvait pas beaucoup jouer avec sa mère, elle percutait assez vite quand des bêtises passaient la barrière de ses lèvres. Elle le connaissait bien trop bien, elle l'avait fait après tout. « Je ne le ferais plus. » Ou presque, à peine avait-il eu le temps de prononcer cette phrase susurrée qu'une autre pris radicalement toute la place, avalant l'écho d'une manière déconcertante. « ALLONS NIKI ! Que fais-tu ? » Alexandr Lerat était un homme grand aux cheveux sombres comme du charbon, il avait de grands iris colorés et une hilarité communicative. Niki, il se doutait rien à cet âge, pour lui, tonton Alexandr c'était son deuxième père, une attache qu'il ne voulait laisser tomber pour rien au monde. C'est simple, il était une autre façon de voir l'univers, une trace intelligente et curieuse qui lui manquait dans sa vie. Le garçon s'était retourné, avait oublié sa mère l'espace d'une seconde pour se jeter sur cette grande silhouette toujours aussi bien vêtue, tout de rouge il ne passait clairement pas inaperçu. Zora avait un peu épousseté sa robe par automatisme et n'osait rien dire de plus, elle se contentait de bonne figure. « Amusez-vous bien. » Sa fine main s'était dressée dans les airs pour adresser à son fiston un unique au revoir. Et ils s'étaient éloignés tous deux dans cette petite tempête qui convenait bien à la capitale de Yasen. Niki, il pensait qu'il allait tout voir, explorer jusqu'à plus soif, il partait d'une idée à une autre, comme une toile d'araignée qui s'étalait sur des mètres. Pourtant, dans l'esprit d'Alexandr c'était tout autre, il n'avait qu'une envie qui persistait, qui hantait ses nuits jusqu'à ce qu'il se réveille en sueur. Il devait s'en débarrasser.


Le sang coulait le long sa gorge, avait un goût ferreux désagréable qui avait permis au jeune prince d'ouvrir les yeux, de toussoter à peine et d'enfin sentir les plaintes de son corps fatigué. Il ne se souvenait de rien, il ne se rendait compte que de trop peu de choses. Autour de lui, c'était un désastre. La calèche aussi violette qu'un bonbon aux Lilas s'était effondrée, n'était plus qu'un tas de bois bordélique. Il pouvait sentir les morsures du temps qui n'était pas en sa faveur, de la lumière il n'y en avait que trop peu, la journée s'était déjà éteinte avec le petit Niki qui cherchait tant bien que mal un objet auquel s'agripper. Il avait essayé de bouger de se dandiner, cependant à l'intérieur ça braillait, ça hurlait à l'agonie parce que ça en avait bien trop bavé. Son oncle était plus là, le cocher non plus, même les chevaux avaient disparu de la nature comme par enchantement. Ses paupières s'étaient mises à taper dans l'air pour lui donner une meilleure vision. C'était un mélange de réalité et d'illusion, il pouvait entendre les brigands qu'avaient eu le coup de génie de taper dans une trésorerie de luxe, il pouvait revoir leurs dagues briller sous le soleil, les beuglements de ses sujets. Puis plus rien. Le noir. Les ténèbres. Ce que le môme savait c'est qu'il souffrait, il avait passé sa ridicule main sur une plaie qui laissait dégager ce liquide vermillon, s'étalant avec justesse sur la neige qui s'en imprégnait radicalement. Une larme s'était effondrée sur sa joue droite, puis une autre de l'autre côté, jusqu'à ce qu'elles forment un sanglot silencieux. Aucun son ne souhaitait sortir de son corps, ça bloquait et ça l'assassinait du plus profond de son âme. Niki s'était reculé, avait tenté de marcher pour peu de mètres et il se rétamait sur ce voile blanc pour mieux se reposer. Il était épuisé, il saturait et se vidait progressivement. Il n'avait plus que sa propre personne pour s'aider, il avait peur, avait cette sensation dans l'estomac qui laissait présager un vomissement nerveux. Pourtant, tout avait si bien commencé, la journée devait être parfaite, sa rentrée au palais aurait dû se faire toute en harmonie. Tout avait basculé pour un peu, il n'allait plus revoir sa mère, son père il allait très certainement le rejoindre, si bien qu'à un moment Niki il avait même plus trouvé la force, il puisait dans ses dernières ressources et rampait comme un animal. Prince Cassenoisette ressemblait à une poupée disloquée, ne faisait office que d'un vulgaire morceau de chair qui s'attardait à croire qu'il avait une chance. Ses dernières pensées n'étaient qu'un fouillis parce qu'à son âge, il voyait pas la mort, il se disait qu'il était invincible. La vie pour lui, ça commençait dès le lever du soleil et ça se terminait quand il partait pour laisser place à damoiselle astre lunaire. Dans son esprit, il pouvait pas, il avait pas le droit. Sa mère, elle avait besoin de lui, oncle Alexandr aussi. Niki, il en était bêtement persuadé parce que le mot enfant lui tapait encore sur les nerfs. Ses plaintes se faisaient de plus en plus longues, tout avait eu une dimension différente et cette petite flamme dans son regard avait finie par s'éteindre en même temps que les battements de son coeur qui ralentissaient. Alors, au bout d'un moment, il s'était arrêté, net. Où est-ce qu'il était ? Il ne savait pas. Qu'est-ce qu'il faisait ? Il survivait puis s'endormait. Sur sa bouche gercée il avait pu sentir quelques flocons le rafraîchir, il avait eu le sourire sur son masque qui devenait de plus en plus glacé. Jusqu'au dernier instant, il avait gardé cette mine réjouie comme celle d'une surprise inattendue. Et il partait loin, loin de Yasen et ses plaines inanimées. Il partait, partait, partait, jusqu'à ce qu'une main invisible le tire de son songe, elle n'était ni brûlante ni polaire, elle convenait et étrangement, lui avait rappelé un fait essentiel.
Il existait encore.


« Est-ce que quelqu'un t'a coupé la langue ? » Mira Dragibus avait sauvé sa carcasse, Mira Dragibus était sa sauveuse ainsi que toute sa famille. Elle était pas de ces clichés que l'on se fait d'une femme sublime fine avec de longs cheveux soyeux. Non, elle était plutôt potelette avec des joues toutes rouges, sertie d'un petit nez en trompette et d'une tignasse indomptable. Si elle faisait naître en chacun de la compassion, elle pouvait en retour autant en offrir et pour l'instant, elle se concentrait exclusivement sur ce petit garçon qui s'était lamentablement échoué devant sa bicoque. Il avait rien dit, et ça faisait depuis quelques heures près d'une semaine qu'il mangeait à la table des Dragibus, qu'il restait enfermé dans sa chambre pour dormir, qu'il récupérait de cette vilaine blessure qui avait failli coûter son dernier souffle. D'habitude, un marmot de dix ans, ça parlait beaucoup, ça racontait tout, et pourtant, niet, il restait dans sa bulle. C'était pas faute d'avoir fait des feintes pour leur offrir un faux espoir, le petit brun avait à plusieurs reprises ouvert sa bouche pour y faire dégager un moindre son. Rien. Sa langue, il l'avait et ça, Mira elle l'avait vu, elle était pas complètement givrée non plus. Devant elle se trouvait sans qu'elle le devine, Niki Cassenoisette qui ne savait qu'ajouter de plus. Non pas qu'il avait peur ou ressentait de la haine envers ces gens, bien au contraire, il aurait même voulu leur offrir tout ce qu'il avait en retour pour leur aide vitale. Il bloquait, il y pouvait rien, contrôlait pas, c'était un peu comme si ses cordes vocales avaient décidé de ne plus réagir pour le pousser à couiner de désapprobation. Bien assis sur cette chaise de la cuisine, il avait les mains posées sur le bois de la table et fixait intensément cette bonne femme qui lui avait tant donné, bien plus que ce qui était faisable dans son grand château labyrinthe. « Je ne peux continuer longtemps à ne pas t'appeler. Tu as deux choix, soit tu me révèles ton prénom d'une manière ou d'une autre, soit je te trouverais autre chose. » Le prince avait froncé les sourcils, s'était redressé et approché d'un meuble, ouvrant un tiroir il avait tiré de celui-ci un crayon. Tout en faisant ceci, il avait inspiré longuement pour s'imprégner du pain d'épice qu'elle préparait chaque matin pour sustenter les estomacs qui criaient famine, y compris le sien. Les épices s'incrustaient avec douceur sous sa peau, lui rappelant ceux que les cuisinières faisaient, sans amour forcément parce qu'elles répondaient seulement à des ordres, et quand Niki voulait quelque chose, on lui servait sur un plateau d'argent. Ce n'était pas pareil quand les sentiments étaient dedans, quand on le faisait avec plaisir, ça se sentait sous la langue quand ça fondait, quand ça faisait frissonner de plaisir. Le garçon avait par extension attrapé un bout de papier qui traînait où était marqué diverses indications pour les futures courses à venir, ce petit parcours du combattant avait été fait pour revenir à la case départ. Ses fesses s'étaient reposées sur la surface lisse et sépia, des petits bruissements s'étaient échappé de la paume de sa main droite grâce à laquelle il pouvait tout écrire. L'instant d'après il avait tendu son brouillon dans les airs pour que Mira l'attrape. Elle avait un peu froncer les sourcils, faut dire qu'il avait une plume pas très jouasse. « Niki ? Et tu n'as pas de nom ? » Vu qu'il n'était pas décidé à faire entendre sa voix, il avait secoué sa tête, faisant tomber avec finesse quelques mèches de cheveux foncés sur son front pâlichon. Il n'avait plus de nom, pas vraiment d'identité. Il n'était plus Niki Cassenoisette, juste Niki. Niki Dragibus si elle le voulait, néanmoins il n'avait plus aucun lien avec cette famille parce qu'il savait, se doutait, avait pendant des heures travaillé sur sa mémoire instable et il avait vu ce grand sourire sur le visage de son oncle, cette blessure qu'il s'était infligé pour se faire plaindre. Sauf que Niki, il voulait plus s'y attarder longtemps et avait fini par se faire à cette idée qu'une nouvelle famille n'allait pas lui faire de mal. Après tout, il avait été jeté six pieds sous terre à cercueil vide quelques jours plus tôt. Niki Cassenoisette était aux yeux de tous décédé, avait été transformé en lambeaux par des voleurs sans foi ni loi. Niki n'était plus qu'une ombre, qu'un dessin essayant de se faire une place parmi le peuple. Niki n'était plus que des lettres, quatre au total qui formaient un être qui envers et contre tout allait grandir. Il n'était ni Cassenoisette, ni Dragibus, il était ce qu'il voulait être. Un enfant sans problèmes, qui n'avait pas survécu à une mise en scène macabre orchestrée par un homme fait de la même matière que lui, qui n'avait pas été blessé. Il avait tout effacé ou presque, dans son calme funeste il avait décidé qu'il en serait ainsi.
Après tout, il était enterré.


Elle s'appelait Marie et avait des yeux malins.
Elle s'appelait Marie et ne perdait jamais de son sourire taquin. Elle était belle ce soir-là, vêtue d'un bleu nuit semblable à celle qui allait changer la vie de Niki. Lui aussi n'était pas trop mal, tout de blanc du haut jusqu'au bas, il rappelait les hivers rudes à Yasen. Et ils étaient là. Une main sur la hanche de la donzelle, une autre dans la sienne, ils se regardaient dans le blanc des yeux tout en se lançant des vacheries dignes d'une blague qui n'en termine jamais. Parce qu'ils s'attiraient comme des aimants. Niki se souvenait bien du jour où elle avait débarqué dans sa vie, c'était pluvieux, c'était pas franchement une bonne journée pour la capitale qui pleurait quelqu'un, qui ? Il en savait rien, ça faisait déjà quatre ans qu'il était chez les Dragibus et n'avait pas ouvert sa bouche. Puis, elle était venue la petite Marie avec son chien entre les bras qui souffrait d'une plaie assez profonde. Il était resté fidèle à sa manière de vivre, en silence il avait soigné la bête qui en bavait de manière mémorable pendant qu'elle, posée derrière son dos elle demandait si elle pouvait être utile. Et un jour, Niki l'avait ouverte, faut croire que c'était pas la bonne chose à faire puisque tout était bon pour se critiquer, s'insulter, s'injurier jusqu'à ce que leurs chemins se séparent. Lui s'était acoquiné de la capitale de Fort Fort Lointain, continuait dans l'optique de son amour des bêtes pour devenir dresseur de chevaux. Quant à elle ? Forte, c'était le mot parfait pour Marie parce que c'est ce qu'elle était devenue, membre à part entière de la garde royale opérant autant dans sa contrée d'origine que dans les autres, au service du roi Harold elle l'était. Et les voilà qu'ils étaient comme deux tourtereaux à danser ce qui semblait être une valse, sans même qu'ils se marchent dessus. Front contre front, à essayer de se dévorer de l'intérieur, Niki se sentait tout autre, voire même subjugué par sa partenaire. Qu'est-ce qu'il fichait ici ? Il se doutait de rien le damoiseau Cassenoisette. Il avait été invité, parce que même les Dragibus faisaient partie du gratin à avoir dans sa poche, c'était signé Dragée Plumosucre accompagné d'un adorable petit coeur sentant la fraise. Cette fameuse fée ne faisait pas dans la demi-mesure, même s'il avait ronchonné Niki avait débarqué comme toujours, sans se faire attendre. Marie elle était dans la foule, elle se fondait presque dans la masse, clairement, elle avait changé, tout comme sa manière de lui parler. Leur relation en était au même point, si ce n'est avec cinq années de plus. Ils se critiquaient parce qu'ils ne trouvaient pas meilleur moyen de s'avouer les mots qui se cachent tout à l'intérieur, un compliment fusait parfois pendant que les violons continuaient leurs gémissements élégants. Qu'elle ne fut son erreur de la relâcher à la fin de la danse, de vouloir peut-être regarder un peu plus la salle, de parler avec les Dragibus de la pluie et du bon temps. Il aurait jamais dû Niki, parce que ç'avait scellé tout ce qu'il était dans une boîte. Le pire, c'est que Marie elle était même pas trop loin de lui au moment où il avait croisé le regard de son oncle qu'il croyait incapable de venir à un thé dansant pareil.
Y'avait eu ce vide, cet instant gênant.
Dans ses iris il avait pu voir une haine mêlée à de la frayeur, parce qu'il était ce qu'il ne devait pas être. Tout bonnement parce que Niki était digne de diriger Yasen et non pas ce vieillard quelque peu grisonnant. Il se doutait que s'il ouvrait sa bouche, ce serait la fin de son règne plus que déplorable. Qu'allait-on faire de lui pour avoir fait croire à toute une terre que le petit prince naïf était décédé et mis en pièces durant une balade en calèche ? Alexandr il avait paniqué, avait soulevé son sceptre dans les airs, les sourcils froidement foncés et les lèvres tremblantes, il avait suffi de quelques mots en une langue ancienne pour que le corps de Cassenoisette se lève dans les airs. Un flash, c'était tout c'qui y'avait eu et un son cassant digne d'une bûche jetée hors de la cheminée. Car c'était ce qu'il était dorénavant, il faisait honneur à son nom de famille. Point de chair ni d'organes mais bel et bien des échardes et une enveloppe lisse, capable de briller à cause de la peinture. Niki était sonné, Niki était totalement perdu avec toute cette foule qui le dévisageait autant que ce cher roi Lerat. « GARDES ! Veuillez nous débarrasser de cet individu, je le reconnais, il était présent ce jour tragique où nous avons perdu mon bien-aimé neveu. » Il était crédible - ou bien étaient-ils tous simples d'esprit ? - avec sa grande cape écarlate, les invités buvaient ses paroles autant que ses sous-fifres. Niki quant à lui il avait même pas eu le temps de dire ouf qu'il avait été attrapé et malmené par un type bien plus grand que lui. Il avait rétréci, s'était pris en pleine figure des mines déçues, blessées, y compris celle des Dragibus qui voulaient intervenir, cependant ils ne pouvaient guère et avaient fait comme lui. Mutisme. Il avait essayé de bouger, de se dégager du mieux qu'il pouvait alors que ses membres faisaient des clics, des clacs, craquaient parce qu'il n'était qu'un jouet grotesque. Puis, il avait croisé les deux saphirs de Marie qui étincelaient d'une tout autre émotion avant qu'il ne se fasse éparpiller à l'extérieur.
Marie, elle l'avait haït.
Marie, elle était juste trahie.


Le palais miniature de Dragrée Plumosucre sentait la fraise avec un somptueux mélange de cannelle. A première vue, il n'avait rien de bien fou comparé à d'autres, pourtant, on pouvait en manger, en dévorer, combien de fois Niki avait-il vu des mômes saliver rien qu'à l'idée de poser leurs dents sur la surface vraisemblablement en pierres ? Des tas de fois, jusqu'au moment où il avait enfin décidé de taper contre cette porte grinçante, géante et en chocolat. Il était plus rien, plus personne, à la rigueur on l'utilisait pour casser des objets grâce à sa surface en bois dur, néanmoins on ne le voyait plus que comme un petit être dont lequel on riait. Niki même avait disparu de la surface de Yasen, de l'aide il en avait besoin, surtout qu'il était maintenant vu comme un paria, un traître, un lâche qui était présent le jour de la tragédie. Ils étaient tous stupides, voilà ce que le jeune prince bafoué se disait, ils étaient ridicules à avaler les paroles d'un type aussi fourbe qu'un rat - il méritait bien son nom de famille, il ne l'avait pas changé pour rien visiblement -, oui, ils n'avaient rien dans la tête parce que la concordance était aussi perchée qu'elle était peu convaincante. Alexandr devait être perçu comme le nouveau messie, une libération ou une malédiction, on le craignait comme on pouvait l'adorer. Et Niki lui qui ne voulait plus aucun lien direct avec la royauté recherchait tout autre, une potion, un charme pour briser sa malédiction qui le faisait sentir honteux - encore est-il que ce terme n'était qu'un doux euphémisme. Il avait entendu dire des tas de choses à propos de cette fameuse Dragée, qu'elle pouvait faire mieux que réaliser les souhaits, que son coeur était pur, qu'elle avait tout pour elle bien qu'il n'avait qu'un vague souvenir de sa présence lors de l'évènement fatidique qui avait radicalement changé sa manière de voir les choses. La grande salle principale elle, elle sentait la menthe, la réglisse, ça piquait un peu le nez, ça réveillait l'estomac qui grognait à la recherche d'une quelconque douceur à se mettre sous la dent, un long tapis pastel s'étalait jusqu'au fond de la pièce, laissant apparaître un sorte de siège royal - elle se prenait donc réellement pour une reine - et dessus se trouvait cette fée. Rien qu'à la regarder, Niki avait eu le souffle coupé, il avait pas su dire à cause de quoi exactement, peut-être sa beauté, son aura dégageant des reflux de nougatine ou encore cette filouterie qu'elle avait dans le regard. Toujours est-il qu'il s'était avancé, avait posé un genou à terre pour mieux prononcer. « Votre Altesse. » Puis s'était redressé dans un petit grincement de bois qui vieillit mal à cause du temps mauvais. « J'ai besoin de votre aide, ou de .. votre clémence. » Qu'est-ce qu'il y connaissait à la royauté ? Elle devait être duchesse, comtesse, ou tout bonnement demoiselle riche sans aucun titre honorifique. En tout cas, c'était un fait que Dragée Plumosucre avait tout pour elle, et surtout elle savait ce qu'elle voulait. Le casse-noisette avait à peine posé ses yeux sur sa tignasse montée en un chignon - ou ce qui s'en rapprochait - qu'elle avait déjà un sourire ridiculement petit, néanmoins bon sang qu'il était significatif. « Casse-Noisette, j'attendais ta venue. » De quoi parlait-elle exactement ? De son véritable nom de famille ou bien de son apparence qui était devenu un cachot ? Il n'en savait guère plus, ne comprenait rien. L'attendre ? Avait-on entendu parler de lui à travers toute la contrée ? Trop d'interrogations se poussaient dans son crâne, à un point tel qu'il n'en arrivait plus à discerner les traits fins de la sylphide. « Je me sens presque offensée que tu ne restes pas à genoux, ma clémence a un coût. » Niki n'avait même pas poussé la réflexion plus loin qu'il s'était remis dans sa position initiale, regardant avec insistance un point invisible sur le sol. Il se faisait violence intérieurement, pourquoi agissait-elle d'une telle manière ? Lui qui avait ouï dire qu'elle avait une âme aussi pure que la première chute de neige à Yasen ? Au moins, il n'y avait pas à douter de son envie à avoir droit à un peu de bonheur en redevenant humain, il était prêt à pas mal de choses pour y arriver, y compris s'écraser devant une midinette pompeuse. « Je le conçois. » Foutaise, il baratinait plutôt bien. « L'on dit de vous que votre coeur est bon, et j'ai besoin de votre aide. » Il savait aussi de source sûre que les fées n'étaient pas insensibles à la flatterie, si ce n'est qu'elles en étaient même carrément folles, elles ne pouvaient passer une journée sans un compliment sinon leurs ailes changeaient en une couleur sanglante. Elles étaient à première vue des créatures dignes de la plus grande perfection, malgré tout, c'était faux, à l'intérieur elles n'étaient que pourriture et nombrilisme. Niki ne bougeait pas d'un pouce, c'était Dragée qui était venue à lui dans un léger bruissement d'ailes. Sa tête ne s'était pas relevée, oh non, il ne voulait pas commettre la moindre erreur. « Ce qu'on dit est vrai. Qu'attends-tu de moi homme de bois ? » Presque étonné il avait jeté un coup d'oeil à ses extrémités. Elles étaient reliées par du fil, le squelette de Niki il était dorénavant à l'extérieur, tout au fond y'avait plus grand-chose si ce n'est un tronc comportant de la sève desséchée. « Que je ne réponde plus à ces termes : homme de bois. Je ne le suis pas, ce n'est pas ... ma forme véritable. » Il n'avait pas le droit de tourner autour du pot avec Dragée, il devait lui dire, trouver la hardiesse qu'il avait jadis. « Vous êtes la plus puissante fée existante à Yasen, est-il possible de... » Un soupir lui avait échappé pendant qu'il grimaçait de sa position qui petit à petit, devenait de moins en moins confortable. « Briser le maléfice ? » Les doigts fins de Plumosucre avaient relevé le visage du pantin qui ne se rendait réellement pas compte de la situation. Elle s'était approchée, à deux centimètres de ce qui ressemblait à ses lèvres et avait murmuré presque tout contre. « As-tu essayé le baiser du véritable amour ? » Elle se moquait de lui, ce qui avait eu le mérite de lui faire froncer les sourcils. Elle roucoulait la vilaine, reculait pour mieux se pavaner devant celui qui dorénavant était plus victime fioutue qu'ayant encore un peu d'espoir à revendre. Son coeur s'était serré dans le silence pesant, elle n'en avait pas terminé avec lui. « Et que m'offrirait le prince des jouets en échange de sa liberté charnelle ? » Il y a plus d'une quinzaine d'années il aurait pu lui dire un château encore plus immense que celui-ci, une partie de ses terres, la direction de tant et tant d'habitants, la possibilité d'être son conseiller. Elle marquait un point la Dragée, qu'avait-il de plus qu'un autre si ce n'est une coquille plus résistante ? Pas même un sou, ni un cheval aux dons spécifiques. Pauvre, il l'était bien plus, même son âme il ne pouvait lui donner parce qu'après tout, elle ne valait que des clopinettes. Niki n'était plus un prince, uniquement un détesté de la société. « Ayant été dépossédé de mes biens, je ne pourrais vous promettre monts et merveilles. Néanmoins je pourrais me rendre utile d'une manière ou d'une autre, je suppose. » Tétanisé, frustré, tout ceci il l'était en même temps. Le pire, c'est qu'elle le dévisageait de haut en bas, lui offrant la sensation qu'il était encore plus monstrueux qu'il ne l'était. Après tout, c'était bien connu que ces créatures connaissaient la beauté, la vraie, qui était-il pour elle ? Un bibelot dont on se riait inlassablement. « J'ai déjà tous les monts et merveilles du monde, casse-noisette. Ce que je désire, c'est quelque chose de bien plus précieux. » Les évènements s'associaient mal dans sa tête, si ce n'est que c'était un bazar innommable. Alors quoi ? Que voulait-elle exactement ? Il voulait savoir, connaître, pouvoir être débarrassé de son malheur. Toutefois, Dragée n'était vraiment pas décidée à lui offrir ce dont il avait le plus besoin. « Tu te rendras utile assurément, mais le moment n'est pas arrivé. Si tu es ainsi, c'est pour une raison, et je n'ai aucun intérêt à défier le rat sorcier. » C'était un non camouflé sous de belles paroles acidulées. Sous l'impulsion Niki s'était redressé, défiant du regard cette magicienne qui ne correspondait pas aux compliments que des habitants faisaient à son égard. « Pour une... » Son souffle avait pris l'initiative de paniquer, l'énervement grimpait à vive allure dans sa peinture. « En quoi ai-je mérité ce sort ? Qu'ai-je fait de mal pour avoir telle punition ? J'ai beau avoir la question, je ne trouve pas la réponse, et vous avez l'air d'en savoir beaucoup plus que moi. » Et si elle était encore plus coupable que son oncle ? Partir dans un tel extrême aurait été devenir paranoïaque, Niki ne voulait pas tomber dans un tel état d'esprit. Au fond, qu'est-ce qu'aurait gagné Plumosucre à le changer ainsi ? Rien, il ne la connaissait même pas avant d'avoir eu son invitation à la petite sauterie pleine de rebondissements. « Tu faisais obstacle à un roi. Je n'ai rien à t'apprendre de plus si ce n'est, que ce sont les rois, dont le destin est le plus tragique. » Tête haute, elle le scrutait de manière hautaine. Qu'il s'énerve devait-elle se dire, ça ne me touchera pas, pas plus que lui du moins, le pire c'est que ç'avait été cette fameuse goutte qui fait déborder le vase. Les émotions de Cassenoisette avaient repris le dessus. « Un roi ? UN ROI ? Qu'est-il sinon un traître, un démon seulement intéressé par le pouvoir ?! » Les gardes de la lady s'étaient avancés, prêt à le stopper dans son élan hystérique, et étonnamment Dragée avait d'un mouvement de main arrêté ses gorilles. Elle gérait la situation à la baguette, c'était indéniable.  « Un homme. Tu te rendras compte, prince, que l'homme est faible, lâche et cruel. Plus tôt que tu ne le crois. » Prince, deux fois qu'elle le disait. Lui qui pensait qu'elle utilisait ce rang juste pour l'abaisser au plus bas, elle savait. Oui, Dragée Plumosucre connaissait mieux son histoire plus que n'importe qui, peut-être même mieux que Niki lui-même qui cherchait à cerner quel avait été son rôle dans cette succession intempestive de malheurs. Quoi ? Qui ? Pourquoi ? Quand ? Il aurait voulu l'attraper, lui mettre un couteau autour du cou, lui hurlant de lui révéler le fin mot de tout ce pourquoi il se torturait depuis maintes lunes. Il était imaginatif certes, pas encore dérangé malgré tout il avait baissé ses prunelles émeraude vers une partie totalement neutre de la salle. « S'il est aussi mauvais que vous le dites, alors qu'êtes-vous exactement ? Vous ne valez pas mieux qu'eux à priori. » Accompagné d'un rire nerveux assez bref, il tournait les talons vers la sortie principale. Il revenait à la case départ, non pas la fin du commencement mais le commencement de la fin. Et Niki le savait : jamais plus il n'allait connaître la sensation d'être éphémère.


Un pendentif. En temps normal, Niki n'aurait fait que rire face à un objet aussi inutile. Pourtant, maintenant, ce petit collier à priori en argent sauve sa vie, lui permet de continuer son existence presque paisible, là où des tas d'autres sont jetés hors de Fort Fort Lointain tout bonnement parce qu'ils ne correspondent pas à l'attente de la nouvelle reine de ces terres. Ses doigts passent sur la pierre chétive qui se veut passe-partout, et le charme il doit être quelque part à côté, ou dedans ? Qu'est-ce qu'il en sait, de la magie il n'en a entendu parler que dans les livres, bien que durant sa jeunesse il eut la chance de poser son attention sur des fées généralement bien attentionnées. De Niki Cassenoisette il ne reste que des cendres qui se sont envolées dans les brises blanches de Yasen. Qu'est-ce donc exister quand plus personne n'est là pour vous le faire sentir dans ses yeux ? Le dresseur en pince sa lèvre inférieure, pousse un soupir tout en laissant son autre main divaguer sur la robe de l'étalon beige qui se veut plus calme qu'à l'accoutumée. Au moins eux, ils ne jugent pas, les animaux ont cette confiance aveugle envers ceux qui veulent bien les nourrir, qui s'occupent d'eux jusqu'à ce que la fin vienne toucher du bout des doigts le fameux maître. Des deux, Niki ne saurait dire qui dirige l'un ou l'autre, se voyant comme un égal à cette bête majestueuse qui lui en aura fait voir des vertes des pas mûres. Tapotant un peu histoire de faire partir la poussière qui s'est installée sur sa croupe, ce doit être pour cela qu'il était fait et ce depuis sa naissance. Ne devait-il donc pas être un souverain sous les ordres d'une fée aigrie ? Il aurait pu, il aurait dû, son chemin était tout tracé jusqu'à ce qu'une seule personne en décide autrement. De la nostalgie il n'en a presque plus dans le sang, à l'instar de l'hydromel qu'il se plaît à boire parfois, ça part, ça s'estompe au gré du temps parce qu'il en va de la logique du bon sens. Hurler à la vengeance ne lui aurait rien apporté, tout comme revenir à St Pet au Bourg pour récupérer ce qui lui était légitime. On aura voulu tout lui usurper, jusqu'à sa propre identité en le faisant passer pour un jouet minable, bon comme son nom l'indique à casser des noix pour les fêtes hivernales. Secouant un peu sa tête histoire de remettre ses idées en place, à quoi bon se miner pour un passé révolu ? Parce que la nostalgie revient toujours au galop telle une gifle donnée par une lady outrée d'un comportement trop entreprenant. Marie, les Dragibus. Sa tête se baisse tout juste pour pouvoir admirer le sol jonché de petites fleurs qui se forcent à pousser. A quoi bon se donner la peine de revenir quand la seule émotion transmissible s'avère être la souffrance, peut-être que ça crève les yeux, qu'il n'a plus trop le choix de se dire que revenir serait une erreur, que de toute manière son oncle aurait sa peau et pas que. La solitude. Elle est pire que tout. Elle bouffe de l'intérieur, agit comme une maladie incurable, au départ on tousse un peu, après on commence à avoir tout le long du corps, jusqu'à ce que la fièvre arrive et là, c'en est fini de l'être atteint. Il ne l'est pas tout seul Niki, pas vrai ? Reste ses bestioles et les rares rencontres qu'il se fait quand il le veut bien. On se rassure comme on peut, on s'offre du baume au coeur quand c'est possible et c'est ce qu'il fait. La bête lui donne un petit coup de museau sur la tête, sentant sa peine jusqu'au moindre poil de sa crinière. Niki vient alors à tapoter un peu sa joue en se marrant. « Allons bon, tout va au mieux dans le meilleur des mondes. » Le doute. Le serpent vicieux de la méfiance. « Pas vrai ? » Dis-moi juste que ça pourrait être pire, que le ciel pourrait me tomber sur la tête. Raconte des mensonges, rien de plus.
   

⊱ far far away ⊰


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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyDim 7 Sep - 19:08

rhoooo Casse noisette ! :own:

Bienvenue à toi et bonne chance pour ta fiiiiiche ! :dance:
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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyDim 7 Sep - 19:10

:aw:
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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyDim 7 Sep - 19:20

EPOUSE MOUA. :charming: :ivil:
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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyDim 7 Sep - 19:21

Merci ma petite Lumiette. :hanw: :hug:
ET DRAGEE DÉGAGE DE LA. VILE FAIRY. :cry: T'es plus ma copine. :fuck: QUAND TU VEUX ON SE LIE D'AMOUR CHARMANT, j'suis toujours opé. :frfr:
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Shéhérazade Fildor
CAY LA DANSE DU BIBOUDE

Shéhérazade Fildor

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⊱ pseudonyme : songbird
⊱ tête mise à prix : aishwarya rai
⊱ crédits : avatar, moua. gifs, tumblr.
⊱ arrivé(e) le : 29/08/2014
⊱ manuscrits : 470

⊱ tes licornes : marie la catin, barthélemy l'assassin, cúchulainn le loup.
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⊱ ton conte : les mille et une nuits
⊱ ta race : humaine
⊱ métier : diseuse de bonne aventure; arnaqueuse de première. reine d'afshin.
⊱ tes armes : une dague en permanence sur elle. quand elle est à afshin, elle a parfois un sabre.
⊱ allégeance : sans avis.

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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyDim 7 Sep - 19:31

tu me fais tout chaud sous ma robe, j'en ai les clochettes qui s'affolent. :laugh:
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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyDim 7 Sep - 19:49

HAON, CASSE BONBON NOISETTE ☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  2300028946 ☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  2832667894 J'aime ta façon d'écrire, cétrocoule.
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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyDim 7 Sep - 20:11

Graouh, calme tes hardeurs Shéhé enfin. ☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  2300028946 :laugh: :guh:
ET MERCI MA PETITE DARIA TOUTE ROUSSE. :ivil: :potté:
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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyDim 7 Sep - 20:13

bah écoute, j'suis dispo le 12 d'après mon agenda :hm: on dit vers 14h ? :charming: :laugh:
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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyDim 7 Sep - 20:14

    Rebienvenue parmi nous !! :3:
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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyDim 7 Sep - 21:18

CECHOIXDAVATAR :bril:
Je...kalszlzakqlq. Voilà.

Bienvenuuuue sinon ! ♥️
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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyLun 8 Sep - 7:52

Bienvenue par là cher M'sieur ! T'es mignon *-*
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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyLun 8 Sep - 9:19

OUAIS, ça m'va Charming faisons ainsi. :chica: On va tout faire péter avec notre beautitude. :chica: Et merci les gazelles. :aw: :own:
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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyMar 9 Sep - 18:25

HUISMAAN + casse-bonbon ☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  2735923281 ☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  2735923281
j'ai envie de faire des infidélités au capt, c'est vilain laura :uou:
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☾ in the darkness, i suddenly saw the light.  EmptyMer 10 Sep - 18:18

Du tout, au pire threesome. :ivil: :chica:
MERCI MA BICHE. :3: :hanw:
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