Markkus peine à se souvenir de son enfance. Il sait presque plus à quoi ressemblaient ses parents, deux ogres bien ordinaires qui s'aiment à leurs façons, parfois à se crier l'un sur l'autre. En plus, ce n'est pas des grands ogres, non, juste d'une taille moyenne. Le jeune ogre, joue et se roule dans la boue. Il adore ça. Malheureusement, tout à une fin et sa vie d'ogre qui ne demandait rien à personne prenaient fin lorsque des soldats tuaient les ogres comme eux. Le jeune ogre ne comprend décidément rien, il suit simplement les instructions que lui donné sa mère. Il ne veut pas la fâcher, presque finir dans son estomac avait suffit à lui faire peur. Il n'était pas si jeune que ça, en terme d'années humaines, c'était un fait. Il aimait tellement ses parents et leur vie qu'il n'avait pas trop vu les choses. Juste les armoires qui étaient devenues petit à petit à sa hauteur. Aussi, sa force. Il souviens de ces fois où il avait voulu prendre une pomme de pin que l'arbre avait fini par céder. Il a regardé la plante et s'est excusé à elle. Le temps semble toujours beau à son regard. Il sait qu'il doit fuir. Il a envie de retrouver ces parents. Mais il apprend que peu ogres sont vivant après cette attaque. S'il restait ces cousins, il avait encore une chance de se refaire.

Depuis un moment, cet ogre s'intéresse à la cuisine, il avait toujours regardé son ogresse de mère faire, sans oser toucher. Maintenant qu'elle n'était plus de ce monde, il pouvait voir ce que ça faisait. Il lance alors son idée. Il cuisine, d'abord pour lui. Mais bien vite, les gens lui manquent, à force d'être avec ses parents. Il s'est développé une dépendance aux personnes, pas forcément aux ogres qu'il savait rares, bien dommages... ces plats étaient pas toujours bons, mais il s'améliorait. Aussi, il remarquait qu'il était plus doué avec le froid. Il ne trouve pas toujours un toit ou dormir et surtout accueillant pour un ogre. Il ne veut pas manger des gens, il préfère les limaces ou les insectes, c'était plus goutteux. Il reçoit des insultes, il fait la moue et part, comme il n'est pas le bienvenu. Il avance doucement, notre ogre.

Avec sa passion pour le froid, il se penche de plus en plus sur les glaces. Il commence à adorer ça et adopte très vite un train de vie très particulier et souvent dérangeant pour ceux qui acceptent de l'avoir un peu sur son toit. Il est très gentil. Mais sa façon de s'accrocher aux autres le rend lourd. Alors qu'il est plus léger qu'un grand ogre. Il est facile de dire des choses méchantes et de le frapper, ce gars est trop doux pour être véritablement dangereux. Chaque soir, il chante, bien entendu, son chant est très... Particulier... Il a inventé alors que le froid rendait ses affaires un peu compliqué et donc c'était encore moins simple de se trouver un abri pour la nuit. Elle commence par trois rots qui se font entendre, pas toujours apprécié par les oreilles qui peuvent l'entendre et fait flétrir parfois les fleurs à portée de ta bouche putride. La voici...

« Dans un marais assez puant, vit le plus moyennable des ogres qui a vendu depuis longtemps, des glaces aux parfums un peu gore. Venez donc découvrir Markkus Chocopépites, moyen oui, mais gentil ogre aussi, qui fait les plus belles glaces, qui chante devant sa glace. Venez donc accueillir l’ogre qui aime le froid, mais qui aime aussi la boue, les limaces, je mangerais bien une glace? »

Son chant est pitoyable, après celui-ci se tient, normalement un silence, parfois, il entend des cris. Il fait des clins d’œil et répète cinq fois sa phrase d'accroche. Après tout vendre ce qu'il faisait lui plaisait, il ne le faisait pas vraiment pour l'argent, c'était plus pour voir les sourires. Qu'ils les aiment, notre cher ogre. Il en vu que peu à cause de son apparence plus que repoussantes. Ce n'était pas avec ça qu'il allait pouvoir se poser.

Un matin, il lisait le journal, il sautait sur place en parcourant lentement les lignes. Son casque sur la tête, car l'horoscope dit qu'un piano tomberait sur sa tête. Même si elle était solide, il se dit que ce genre d'objet faisait mal quand ça tombait. Les rumeurs sur des cousins qui vivraient là finirent par le convaincre. Il fait ses valises, très vite. Au soulagement des gens. Ils les remercient longuement, Markkus. Si quelqu'un ne pouvait lui reprocher de vivre comme un ogre, c'était bien d'autres ogres. Puis la ville semblait bien habitée, loin de son trou un peu paumé. Il rit un peu en montant dans un véhicule qui n'était pas très stable. Il ne l'aime pas plus que ça...

Cette nouvelle vie le passionne déjà, il regarde par la fenêtre avec impatience, puis l'ennui vient le prendre. Il s'endort sur l'épaule du voisin. Ce dernier ne l'entend pas de cette oreille et lui fout un coup pied dans le derrière le sortant brutalement du véhicule des plus particulier. Il ne retenait décidément pas son nom. On disait que sans Charnel, il resterait dehors. Alors il pleure, il supplie de lui donner ce charnel, qu'il ne mange personne, rien n'y fait.

Il essuie ses larmes et suit ses pieds qui deviennent de plus en plus lourds. Il voit ce château, il veut voir de plus près. Mais les gardes ne veulent pas te faire entrer. Il leur promet pourtant des glaces, rien ne semblaient leur convenir, pourtant, il fait des parfums inhabituels pour lui. Pire, ils semblent rire et vouloir présenter leur ami Paul, il est confiant. Mais en voyant le poulpe, il fuit, du moins, il tente. Il sent la mort tout proche. Il retient sa respiration, il attend la mort. Mais elle ne vient pas. Une main frêle le retient. Il ose à peine la regarder. Il voit une femme, une femme peut le porter. Il est surpris. Il la suit, elle court, il trébuche, trois fois, ces chutes rendent la fuite inutile ou presque. Cette femme est plus maligne que lui, pas très compliqué, il lui doit la vie...

Il regarde la maison, une jolie chaumière, agréable, ça l'étonne beaucoup. Elle lui explique qu'elle est une ogresse. Directement, il lui demande si elle connaît ses cousins, Ulrich et Olga, ils semblaient vivants d'après les rumeurs. La chance voulait qu'elle soit amie ou quelque chose du genre avec son cousin. Il ne comprend pas vraiment, c'est très flou.

Ses cousins l'acceptent parmi eux, ce qui lui faisait beaucoup plaisir, il adore être entouré, puis entre ogres, c'était mieux. Il peut tester tout ce qui est possible. Ulrich est le premier à savourer les glaces qu'il prépare, pas toujours avec l'autorisation de l'ogre moyen. Il tente alors de faire manger Olga, ce n'est jamais très concluant pour elle. Et Nina ? Il s'inquiète pour elle, mais il sait qu'elle est courageuse. Enfin, c'est ce qu'il pense. Mais il ne lui veut jamais longtemps. Il trouve assez rapidement un endroit où vendre ses gourmandises glacées. Et grâce à Olga passer les frontières de la ville sans être menacé d'être jeté au poulpe dont il ne veut plus voir l'ombre d'une tentacule. Pourtant, chaque soir, il répète son rituel, aucune remarque de la part de ses hôtes. Il aimerait vraiment avancer, peut-être se détacher de dépendances aux gens, être plus ogre, mais aussi faire des glaces qui seraient mangées partout, célèbre, des personnes venant de loin pour ses saveurs uniques. La route est encore longue, il n'a pas peur.